Dans une culture prônant des valeurs désuètes comme l’égalité, l’élitisme et l’honnêteté étaient souvent mal venues. On ne respirait que par les encouragements et la discrimination positive. Raisonnement assez paradoxal quand on pensait au monde dans lequel ces enfants devraient vivre et à la compétition que l’on leur imposait dès le plus jeune âge. La coupe des 4 maisons n’en était qu’un exemple parmi beaucoup d’autre. Et pourtant, dès que l’on parlait de sélection, le monde s’insurgeait.
Iyla était élitiste. Elle ne s’en cachait pas, sa magie étant puissante et difficilement contrôlable surtout par des adolescents en proie à tout un tas de changement internes affectant leur magie, leurs émotions et leurs hormones. Surtout qu’à son avis, un test d’entrée était la façon la plus égalitaire possible pour faire une sélection sans préjugés.
Ce qu’elle ne comprenait pas c’était cette obsession qu’avaient les élèves à vouloir à tout prix entrer dans son cours sans avoir les notes demandées. Elles étaient là pour une raison. Pas toujours très visible mais tout de même existante. Enfin. Elle se basait plus sur la motivation que les notes proprement dites et elles étaient loin de toutes se valoir. Le jeune garçon qu’elle allait rencontrer semblait plus sérieux que les derniers. Il avait prit la peine de justifier sa mauvaise note et montrait moins de mauvaise volonté qu’un esprit résolument…euh…disons spécial. L’entrevue s’annonçait donc intéressante.
Pour ce pré-test, le Professeur de Magie sans Baguette s’était décidée à rester simple afin que les surprises du test le déstabilisent autant que ses camarades. Elle lui avait donné rendez-vous dans le parc, l’y précédant de quelques dizaines de minutes pour retrouver l’objet du cours.
Depuis son transfert d’Inde, Sohan avait élu domicile dans les arbres du Parc, volant fruits et baies dans la forêt interdite et l’assiette de sa propriétaire. En quelques mois son poil s’était considérablement densifié, gênant un peu ses mouvements et créant des bourres aux endroits les moins épouillable. Le but du jeu pour le jeune Walker serait de faire tenir l’animal tranquille assez longtemps pour pouvoir le peigner, ce qui était moins facile qu’il n’y paraissait sur le papier. Pour commencer, il fallait le trouver.
Une légère trille se propagea dans le silence relatif du petit matin. Pas de réponses, si ce n’était un vol d’oiseau dérangés par une présence humaine. L’animal ne se montrait pas. Agacée, l’Indienne prit sa baguette et lança un sort dans l’arbre. Il était là le petit diable. Roulé en boule, blanc contre l’écorce argentée du bouleau, le bout de sa queue remuant légèrement, preuve que son sommeil n’était pas des plus profonds. Iyla se laissa aller à sourire devant la mauvaise volonté de son compagnon. Elle enverrait Walker le chercher, ce serait une épreuve de plus qui se révèlerait probablement très intéressante. Rien de tel qu’un peu de frustration pour connaître les pires défauts d’un enfant. Elle verrait ainsi si ses réponses étranges étaient sincères ou manipulatrices. Elle avait fait des recherches. Un tamagochi était un petit appareil électronique moldu abritant un animal virtuel que les enfants devaient nourrir et entraîner un peu comme un vrai. Une bonne préparation aux responsabilités mais dont elle ne voyait pas vraiment le côté ludique de la chose. Quand à son obstination à parler de la vraie vie, cela sentait son artiste ou son rêveur à plein nez. La maison de Rowena était remplie de ces passionnés et elle était habituée à les manipuler. Il suffisait de leur faire croire qu’on comprenait leur façon de penser, même lorsque celle-ci paraissait aussi obscure que celle d’un Billywig.
Rassurée quant à la présence de son complice, l’indienne s’assit au pied de l’arbre et attendit son élève qu’elle avait convoqué vers huit heures. Il lui restait encore quelques minutes avant d’être en retard aussi avait-elle le temps de travailler un peu. Les sujets de chaque étudiants n’étaient pas encore tous terminés et il lui fallait bien souvent se creuser la tête pour trouver quoi demander. Fabula par exemple ne semblait pas avoir de terrain particulier. Sa motivation ne montrait aucune faiblesse qu’elle pourrait exploiter. Par contre, elle semblait avoir un frère d’un an plus jeune que lui. Utiliser la rivalité fraternelle serait probablement un bon déclancheur. Par contre pour Ethel…elle n’avait aucune idée. Bof. Une adolescente de quinze ans avait sûrement déjà eu un béguin quelconque, jouer là-dessus pourrait peut-être fonctionner. Quand à Page, les dossiers la classaient comme née de moldue et d’un tempérament assez fort. Une telle enfant, préfète si jeune, devait sûrement avoir eu des ennuis bien avant son entrée au château. Iyla était sure que sa première manifestation de magie avait du être remarquable. Quand à Angélina…hum…
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Sujet: La virtualité du réel. Et inversement [Ovide]