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 Rencontre autours d'un pot de mandragores [Lou]
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MessageSujet: Rencontre autours d'un pot de mandragores [Lou]   Rencontre autours d'un pot de mandragores [Lou] EmptyJeu 23 Oct - 11:08:22

" Bien sur " siffla Adam d'une voix tendre où vibrait, derrière les modulations mielleuses, la colère. " Vendredi soir, dix-neuf heure "

Il n'avait pas attendu de réponses de la part du concierge et s'était contenté d'un sourire dégoulinant d'ironie moqueuse et s'était retiré avant ce dernier n'ait le temps d'asséner au brun une nouvelle tirade pleine de bon sens voilé. Le verdict était tombé, maussade dans une journée ensoleillée et seul la perspective d'un week end en approche avait pu tirer à l'adolescent un sourire un peu plus fort qu'une vague grimace suintante de mépris. Il n'était pas un fervent habitué des punitions et des longues heures à passer dans les serres étouffantes sous la lumière crue d'un ciel relativement propice aux ballades dans le parc. Ni même un simple amateur grisé par les contours des interdits. Ses entrevues avec le côté fluide et attirant de l'enhardissement, il les menait avec suffisamment de discrétion pour échapper à la vigilance obséquieuse de Rusard et à sa chatte dépareillée aux quelques touffes de poils éparses, aux yeux vitreux. Mais en cette sombre matinée, le brun s'était retrouvé dans une situation des plus inconfortable, amenant l'adolescent à une confrontation inévitable aussitôt conclue par l'idée lumineuse d'une séance de retenues implacables et irréversibles. Il était désormais amené chaleureusement à se rendre dans les serres le soir même pour s'occuper d'obscures plantations dont les noms lui avaient rapidement échappés. La date de la punition fixé, il était retourné mollement aux occupations plus ou moins sommaires de la journée et avait eu la plus grande difficulté à suivre d'un regard particulièrement attentif les explications mielleuses et tendres du professeur Slughorn qui décrivait amoureusement, la voix gorgée d'une admiration sirupeuse, le contenu du chaudron d'un de ses favoris.

D'un coup de coude qui n'avait rien de discret, au travers d'un fin voile de fatigue, la galloise qui lui tenait lieu de camarade et de binôme ponctuel en vue des épreuves pratiques qu'exigeait la matière lui glissa quelques mots d'interrogations au creux de l'oreille, riant nerveusement devant ses explications, rejetant en arrière une cascade de cheveux bouclés d'un brun sombre, ses lèvres rougies par la vertu bienséante du carmin se plissant tendrement en une moue de consternation. La nouvelle n'était pas particulièrement surprenante contenue du pas raide du concierge et de sa mauvaise humeur ambivalente et Ethel était dénuée de toutes paroles un temps soit peu compréhensives. Ses remarques conciliantes prenaient généralement ou du moins dans une grande majorité des cas une tournure personnelle et très nettement possessive qui suffisait à tirer une grimace dépitée à l'interlocuteur. Son caractère difficile, en dehors du fait qu'elle était relativement jolie malgré un air de constante désapprobation, faisait d'elle une de ces personnes particulièrement retorse et sélective dans les choix calculés de potentielles amitiés. Ses mains féminines et manucurée manipulaient sa baguette de cerisier sans précaution tandis qu'elle ajoutait au hasard de ses envies quelques ingrédients dans la mixture frémissante qui ronronnait paisiblement dans leur chaudron commun, bien trop compact et dont la couleur fushia particulièrement vif ne laissait rien présager de bon.

En effet, rempoter quelques plantes un peu délicates à manipuler pendant la soirée n'avait rien d'une perspective réjouissante et Adam savait avec une pertinence due en partie à l'habitude que le concierge, dans toute ses bonnes grâces et sa nonchalance bien caractéristique s'acharnerait avec une vivacité peu courante a déterrer les plantes les plus hideuses possibles en vue de sa molle vengeance. Le sourire goguenard qu'il affichait alors ostensiblement confirmait fortement ces débuts de crainte un peu fluide et vaporeuse pour les rendre bien plus matérialistes lorsque, en bas du morceau de parchemin décoloré et couvert de l'écriture crasseuse et ampoulé du concierge il avait aperçu la mention lourde de conséquence telle qu'un fort conseil de prendre avec soi une paire de gants et des vêtements d'occasion. Tandis que la galloise à ses côtés s'acharnait allègrement sur ses tubercules a découper grossièrement, sourire carnassier plaqué sur ses lèvres rouges, Adam jeta un rapide regard au tableau sur lequel l'écriture aquilin du professeur avait fermement indiqué le fait que la potion, à ce stade de la préparation, devait avoir prit une teint légèrement rosé entre deux vapes de fumée blanchâtre. Inutile d'être particulièrement doué pour deviner que le contenu du chaudron, avec ses énormes bulles frémissantes remontant goulûment a la surface du liquide compact était très loin du résultat attendu.


" Je ne suis pas tout seul apparemment… Une première année pour une punition commune, quoi de plus excitant ? " Ajouta le vert et où cinglance et miellerie se mêlaient. " Par contre ta potion est rose mais j'imagine que " rose écarlate " est très loin du rose pâle d'origine non ?" interrogea Adam avec un sourcil interrogateur. " Et pour les tubercules coupées finement, j'imagines que chacun à sa conception de fine "

Le regard brûlant de la galloise était suffisamment éloquent et le brun n'insista pas face a la piètre performance de cette dernière, se contentant d'un regard clairement explicite. Le reste de la séance se déroula sans encombres notoires, ponctué uniquement des exclamations furtives de deux filles de quatrième année dont le précieux échantillon de leur potion avec brutalement explosé au contact de celle-ci, sous le regard de compassion tout à fait exaspérant de Slughorn qui détourna rapidement son attention des éclats de verre que les deux fautives faisaient disparaître d'un mouvement ample du poignet.

"Tu devrais rajouter un peu d'eau " souffla Adam d'une voix tendre. " Histoire de la rendre un peu plus ressemblante du résultat final " acheva t-il en guise d'explications.

Peut convaincue pour ne pas dire résolument sceptique, Ethel jeta un regard morne vers le contenu saumon de sa potion qui désormais stagnait nerveusement, tressautant par instant sous l'impulsion d'une épaisse bulle de vapeur recrachant une odeur âcre.Jugeant finalement que l'étape qu'elle avait lamentablement manqué pouvait être sauver par une modeste apparence, la brune mélangea avec ardeur le liquide peu mirobolant à tout ce qui pouvait lui donner une teinte légèrement plus claire, provocant un résultat légèrement attendu, conclusion feinte à l'expérience, représentée par l'odeur bien plus forte tout à coup emplissant la salle sous les toussotements vigoureux du bedonnant professeur et la main fine aux doigts effilés d'Adam se plaquant aussitôt sur ses lèvres, repoussant le récipient d'un geste de réflexe tandis que la galloise agitait subitement sa baguette en direction du désastre. La salle fut rapidement évacuée et, dépassé par la tournure des évènements, Slughorn accorda aux élèves plusieurs minutes de réconfort hors de l'enceinte des cachots. Un cours terminé plus tôt pouvait être un signe précurseur d'encouragement mais il était difficile dans l'était actuel des choses de considérer le malheureux évènement comme une attraction bienséante. Bien sûr, il ne serait pas seul. Mais une première année serait elle d'agréable compagnie ? Les chances que la demoiselle soit aussi inintéressante que possible étaient nombreuses et si par extraordinaire elle représentait une quelconque motivation, déterrer des mandragores n'aurait rien d'une partie de plaisir pour une première rencontre potable. Inutile de dire qu'il doutait fortement de la possible présence d'esprit de celle qui l'accompagnerait. Aussi, c'était d'une démarche nonchalante, un peu cambrée comme le voulait la mode adolescente qu'Adam entra dans la chaleur étouffante des serres, où sa récente partenaire avait déjà eue la présence d'esprit de se rendre.

Un
" Salut " désintéressé fut simplement lancé à son encontre.
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MessageSujet: Re: Rencontre autours d'un pot de mandragores [Lou]   Rencontre autours d'un pot de mandragores [Lou] EmptySam 25 Oct - 19:40:28

Les bajoues de Rusard s’étaient mises à trembler de fureur.

- Si vous continuez comme ça, je vous punis pour insolence à un membre du corps professoral !

Les lèvres roses de Lou s’étaient étirées en un sourire moqueur.

- De quoi ? Vous êtes juste là pour nettoyer les couloirs...

Et elle s’était tranquillement retournée vers les trois garçons qui l’entouraient en ricanant, sans plus faire attention au concierge malodorant qui lui cassait les oreilles depuis déjà cinq bonnes minutes.

Mais la punition ne s'était pas faite attendre.


- Ca suffit !, avait postillonné Rusard tandis que les yeux de sa saleté de matou lançaient des éclairs, vendredi soir, dix-neuf heures !

Le dos toujours tourné, Lou s’était contentée de lever les yeux au ciel en attendant que l’épouvantable puanteur s’estompe, signe infaillible que le sale bonhomme et son chat étaient repartis d’où ils venaient.

Tout ça parce qu’elle lui avait fait remarquer qu’il ne mourrait pas en prenant une petite douche de temps en temps.

Comme si de rien n’était, elle avait continué à causer avec ses copains, répondant par un simplement d’épaules quand ils lui avaient demandé si elle avait entendu.

Du moment que le vieux machin ne lui avait pas enlevé de points, elle se fichait bien de son « vendredi, dix-neuf heures ».

Depuis des années déjà, Lou était familière aux punitions et retenues de tout genre, et ce n’était certainement pas cinquante ou cent stupides lignes à copier qui l’empêcheraient de dire tout haut ce qu’elle pensait.

Et les deux jours qui la séparaient de sa punition s’étaient écoulés dans cette même insouciance insolente.

Mais il lui avait bien fallu déchanter quand, le vendredi matin au petit déjeuner, un hibou tout crasseux lui avait apporté un mot couvert de traces de graisse et portant pour seul message l’ordre de se rendre dans une certaine serre à l’heure dite, munie de gants et de vêtements d’occasion.

Incrédule, elle l’avait relu, mais avait dû se rendre à l’évidence. Cette fois il n’y aurait pas de lignes à copier. Il faudrait aller jardiner on ne savait quoi, et connaissant le vieux troll, ce serait sûrement quelque chose de dégoûtant.

C’est ainsi qu’à dix-neuf heures, portant le matériel demandé dans un sac qu’elle avait « emprunté » à l’une de ses camarades de dortoir, elle entra dans la fichue serre en maudissant le monde entier.

Elle donna un grand coup de pied dans la porte pour la refermer, mais sa mauvaise humeur ne s’en atténua pas pour autant.

Et elle n’était toujours pas calmée quand, cinq minutes après, un garçon brun entra à son tour, l’air au moins aussi ravi de se trouver là qu’elle l’était elle-même.


- Oh la tronche..., se contenta-t-elle de lancer à mi-voix quand il la salua d’un air maussade.

Il n’était pas particulièrement laid, il était même plutôt mignon, et en plus il était de sa maison.

Mais son humeur massacrante, que la morsure du soleil brûlant sur sa nuque était loin d’améliorer, déformait légèrement sa perception de ce qui l’entourait.


- Qu'est-ce que t'as fait à l'épouvantail toi ?
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MessageSujet: Re: Rencontre autours d'un pot de mandragores [Lou]   Rencontre autours d'un pot de mandragores [Lou] EmptyMer 29 Oct - 10:03:18

Argus Rusard respirait le mépris, le renfermé, l'odeur poisseuse et incongrue des châteaux, la crasse suintante des murs qu'il longeait inlassablement. Ses cheveux graisseux qui tombaient mollement sur son regard vide et porcin, les poils clairsemés d'une barbe à moitié rasée, le menton provocant et les épaules voûtées aspiraient en tout point en dédain ou à l'indifférence dégoulinante d'une moquerie à peine voilée. Il était l'idée exacte ou du moins très semblable de celle que l'on se faisait d'un concierge, constamment ramené sur lui-même tandis que sa voix rocailleuse distribuaient les punitions si regrettables de l'ancien temps. Aigri par une vie tout ce qu'il y a de moins glorieuse, s'achetant péniblement les brides d'une consistance en vantant sa qualités d'émérite membre à part de la chaire enseignante de Poudlard, son ton brut et sans âge décrivait amoureusement les corrections corporelles aujourd'hui réprimandées. Méprisé par les élèves, dédaignés par les professeurs, sa vie plate n'était ponctuée que par le plaisir d'une vengeance injustifiée et révérencieuse que sa voix traînante laissait aller vers les victimes généralement bien coupables. Et Adam était loin d'être un saint empli de bons principes. Pas un collectionneur fortuit de punitions individuelles et collectives non plus, il avait tracé à travers le chemin chaotique d'une limite fine et légère que seul des yeux habiles ou relativement concis pouvaient encore percevoir, celle qui déterminer les points en moins de la punition sommaire et des lignes à copier d'une main lasse. Aussi cette retenue qui en l'espace de quelques secondes avait suffit à contrecarrer les quelques projets du brun venait elle gâcher l'idyllique portrait d'un fin de semaine s'acheminer tendrement sur deux jours de convalescence, week-end des plus opportuns et prisés par la fatigue.

D'autant plus que le verdict n'était que la maigre vengeance d'une maladresse, au départ du moins, innocente. Un sortilège lancé au hasard d'une salle de classe vide, la chatte dépareillé de l'homme aigri que des pas hasardeux avaient malencontreusement décidé à venir ici et le vol plané gracieux du félin dans le mur de pierres bruts dans un miaulement strident attirant les foudres de son propriétaire. La journée avait pourtant débutée dans ce rythme inaliénable qu'était le quotidien du brun. Un réveil difficile, quelques grognements fructueux dans l'espoir de sortir de la douce torpeur du sommeil, un déjeuner traversés des éclats de rire de conversations de petits groupes un peu plus animées. Les cours avaient repris depuis le dernier bal de noël et le château depuis la fin des vacances annuelles s'était lentement repeuplé, retrouvant son activité habituelle et les rires joviaux des premières années. Cette ambiance, l'adolescent, sous des airs d'indifférence, avait retrouvé d'une humeur relativement clairvoyante et ravie, quittant le lourd silence et les déambulations nocturnes dans les couloirs déserts. Maintenant que l'heure approchait dangereusement et que la menace d'amener des gants planait sur Adam, le brun sentait le plaisir de voir arriver le samedi avec un entrain singulièrement entamé. Il n'était pas difficile de deviner les intentions aqueuses du concierge et d'imaginer une cueillette aussi agréable qu'innocente. Un fond pourtant de, si ce n'était culpabilité, conscience du travail bien fait et des règles dues : la tâche aurait en l'occurrence un caractère certainement utile.

" Ca nous fait déjà une chose en commun " Susurra l'adolescent que les brèves paroles de sa nouvelle compagne d'infortune ne rendaient pas plus radieux, suivant les préceptes étroits de la réthorique.

Elle était à Serpentard, la maison des verts et argents, la sienne et si le brun n'avait qu'une vague et moindre idée de son nom, il pouvait raisonnablement estimer l'avoir déjà aperçue une ou deux fois au hasard de la salle commune, en compagnie de premières années. Petite brune au caractère impulsif, aussi audacieuse que parfois crue dans ses paroles, Adam ne la connaissait pas intimement mais l'avait observé en bal, pendue au bras de Jason Lister dans une robe des plus digne. La serre n°3, noyée dans la lumière vive de l'extérieur et étouffante par la chaleur brûlante amplifiée par les vitres lavées rengorgeait de plantes qualifiées d'utiles a la confection magique. Les plantes touffues ou rases, les pots terreux en céramique s'étendaient le long des verrières, dégorgeant de tâches vertes lumineuses ou plus sombres l'espace. Elles étaient rangées avec un soin particulier, en cercle ou alignées avec un amour un peu décalé tandis qu'Adam avançait d'un pas dans les lieux. Derrière les deux verts et argent, la botaniste en fonction, directrice de la maison de Pouffsouffle, couvait d'un regard affectueux et emplit de tendresse les serres, lâchant quelques instructions à l'adresse des deux adolescents et disaient les différents plans de travail d'un doigt boudiné. Ils rempoteraient des mandragores, suite à quoi, la demi douzaine de pots achevés, ils seraient libres pour le reste de la soirée. Les pots étaient nombreux. Les mandragores d'une santé éclatante qui n'avait rien d'amicale ou de chaleureuse et les caches oreilles grossièrement laissés a leur attention en disait long sur la puissance vocale des charmantes créatures.


" J'ai eu quelques problèmes avec Miss Teigne "
lâcha l'adolescent d'une voix maussade en s'approchant de l'une des plantes. " Et je peux savoir ce qui t'a amené ici toi ? " – silence le temps d'une réponse – " C'est coriace ces machins et pas franchement séduisants… " – et c'était sans compter la présence de plantes peut être moins pacifiques que les innocents pan d'arbres racornis présent dans les lieux -
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MessageSujet: Re: Rencontre autours d'un pot de mandragores [Lou]   Rencontre autours d'un pot de mandragores [Lou] EmptyDim 2 Nov - 13:04:24

Un air suprêmement sceptique et ennuyé affiché sur ses traits mutins, Lou écouta la grosse Chourave leur décrire le programme des réjouissances.

Rempoter des mandragores ? Non mais ça va pas ? Elle parlait bien des horreurs qui tuaient les gens en hurlant ? Et on était pas censé voir ça plus tard d’abord ?

Elle avait vaguement écouté ce que la directrice des Poufsouffle avait raconté au premier cours de botanique, quand elle leur avait donné le programme de l’année, et elle était presque sûre de ne pas avoir entendu parler de mandragore.

Mais Lou ne dit rien, préférant ne pas aggraver son cas : elle ne voulait pas se retrouver à devoir aller faire la lecture à un dragon comme autre punition.

Elle attendit que la prof ait quitté la serre, après un dernier regard amoureux pour ses stupides plantes, et s’adossa nonchalamment contre un pan de mur qui n’était pas couvert de lierre mordeur ou d’autres joyeusetés du même genre.


- J’ai dit à Rusard qu’il devrait aller se laver, répondit-elle dans un haussement d’épaules, les yeux tournés vers les plantes menaçantes qui les entouraient.

Chourave et quelques illuminés de son année trouvaient peut-être ces végétaux aux racines mouvantes et aux pétales couverts de crocs « attendrissants », mais elle n’était pas de leur avis.
La botanique était l’une des matières qu’elle aimait le moins. Ou plutôt, celle qu’elle détestait le plus. Déjà, les plantes en général, elles les trouvait complètement nulles et inutiles. Alors si en plus elles se mettaient à avoir des dents pointues et à mordre tout le monde, elle passait volontiers son tour.

Une sensation étrange dans son cou la fit sursauter et s’écarter d’un bond : une énorme fleur bleue aux pétales agités de soubresauts venait de glisser sournoisement son long tentacule dans son cou.


- Rempoter des mandragores hein !, s’exclama Lou d’un ton furieux en s’essuyant le cou et en s’éloignant de la plante menaçante, c'est des gros malades ! Pourquoi pas nous tuer directement ?

Elle se tourna vers la table où les attendaient les énormes plantes et leur lança un regard dégoûté. Elle n’était pas une pro des mandragores, mais elle connaissait les grandes lignes. Et cette histoire d’humains qui avaient des tiges et des feuilles qui leur sortaient de la tête et qui vivaient dans des pots était légèrement trop flippante à son goût. Son regard tomba sur les casques qu’on leur avait laissés et elle leva les yeux au ciel.

- Et ils sont tous roses...

Dans un raffinement pervers, Rusard avait dû pousser le vice jusqu’à demander à Chourave de ne leur fournir que des casques à la fourrure rose bonbon.

Cette fois, c’en était trop. Elle se retourna vers Adam, bras croisés.


- Bon alors je sais pas pour toi mais moi je porte pas ces machins, dit-elle en les pointant du pouce par dessus son épaule.

Oui mais bon, en attendant, il fallait qu’ils les intervertissent ces fichues mandragores...et s’ils s’amusaient à le faire sans se protéger les oreilles, ils allaient mourir comme des cons. Dans un sursaut de panique, Lou s’imagina condamnée à hanter les serres de botanique jusqu’à la fin des temps et s'empressa de trouver une idée.


- Et si...si on transformait juste les pots ?, demanda-t-elle à Adam en le regardant avec un sourire mutin, tu dois savoir faire ça non, t’as l’air vieux...euh grand...enfin bref.

Elle pointa du doigt les pots qui contenaient les mandragores.

- Tu leur fais prendre l’aspect de ceux dans lesquels on est censés les foutre, et vice versa, et basta !
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