La salle commune était bondée, ce qui était en soi un peu surprenant pour un dimanche après midi mais malgré l'approche de noël, les professeurs ne faisaient pas de cadeaux en matière de devoirs et il fallait bien trouver un créneau pour rattraper le retard accumulé. Pour sa part Ange venait de terminer son devoir de potion dans la matinée et commençait à s'ennuyer ferme. Ni Lou, ni Mégan n'étaient à jour et regarder les autres travailler n'avait rien de palpitant. La fillette contemplait la fenêtre d'un air rêveur, enviant le groupe de Gryffondor et de Poufsouffle de première année qui se livraient une bataille de boule de neige.. Puis, sortant d'un seul coup de sa torpeur, la gamine se leva soudain et lança en direction de ses camarades:

- Bon, je vais faire un tour dans le parc moi !

La pin'up s'emmitoufla dans sa longue et chaude cape d'hiver et son écharpe aux belles couleurs de Serpentard avant de quitter la douce chaleur du château pour affronter le froid. Enthousiaste, la fillette comptait bien profiter comme il se devait de cette après midi de libre. L'héritière Dawster décida d'emporter son éclair de feu: le plaisir de voler et cette sensation de vitesse et de liberté que cela lui apporter lui manquait.. Ange avait été vraiment frustrée et déçue de l'annulation de leur match de Quidditch contre Poufsouffle et cette après midi, la météo était idéale. Dès que la jeune Serpentard eut franchi les lourdes portes d'entrées, le vent glacial vint lui mordre le visage mais ce n'était pas désagréable, simplement vivifiant. A chaque pas, la vipère s'enfonçait dans la neige jusqu'à mi-mollet_ heureusement que ses bottes étaient parfaitement imperméables_ mais sa progression était ralentie par l'épaisseur de cette pellicule blanche aussi la jeune mannequin ne tarda pas plus à enfourcher son nouveau balai et décoller.

Elle exécuta un tour du parc en moins d'une minute, bien décider à goûter à toutes les sensations que l'éclair de feu pouvait procurer. C'était grisant: les accélérations puissantes, la course sur le balai lancé à pleine vitesse, les virages serrés et les slaloms entre les tours du château. Elle pensa à tous les crétins qui étaient restés enfermé à travailler et se dit qu'ils ne savaient pas ce qu'ils manquaient. Elle survola un instant le lac gelé, virant ensuite sur la droite avant de remonter en piqué. L'espace d'une seconde, apercevant en contre bas les grilles du château et au loin la cabane hurlante et le village de pré-au-lard, elle se demanda ce qui se produirait si elle essayait de quitter l'enceinte Poudlard en volant mais préféra ne pas tenter le coup, bon déjà cela lui servirait à rien, et il était fort probable que les enchantements entourant le château détraquent son balai et la précipite dans une chute fatale.. Mais simplement la sensation de liberté était telle que durant un moment elle ne semblait plus être retenue par quoi que soit et ne pas connaître de limite.. Une soudaine bourrasque la ramena pourtant à la réalité, manquant de l'emporter avec son éclair de feu, d'ailleurs elle se rendit compte qu'elle était complètement gelée et le vent qui lui giflait le visage avec la vitesse n'arrangeait rien.. Il n'était cependant pas question de retourner tout de suite au château.

Piquant vers le sol, la petite blonde se posa dans un petit coin du parc, non loin des potagers, un endroit entouré de buissons et plutôt bien protégé du vent où la couche blanche était vierge de toute présence humaine.. L'endroit était parfaitement à son goût et l'avantage d'avoir volé jusque là était l'absence de trace de pas pouvant trahir sa présence. Elle sauta de l'éclair de feu, sa réception amortie par l'épaisse poudreuse, elle abandonna son balai par terre et s'assit simplement dans la neige. Le paysage immaculé semblait d'une beauté irréelle mais la vipère ressentait surtout une étrange allégresse d'être la première à laisser ses empreintes à cet endroit, avec tout les droits de dénaturer ce décor trop parfait.. Attrapant la neige entre ses doigts gantés, la jolie blonde entreprit de faire une boule de neige, tâchant de la rendre la plus grosse possible. Ange s'aida de sa baguette pour la faire rouler sur le sol afin d'amasser le plus de neige possible jusqu'à ce que sa boule atteigne la taille d'un bébé acromentule, puis recommença avec une deuxième boule un peu plus petite et une troisième, qu'elle assembla les unes sur les autres pour confection un bonhomme de neige. La gosse dénicha ensuite deux petits cailloux en creusant un peu la neige dont elle plaça en guise d'yeux et une troisième un peu plus grosse à laquelle elle donna une forme plus pointue à l'aide de sa baguette qu'elle utilisa pour faire le nez. La vipère alla ensuite récupérer son bel éclair de feu oublié sur le sol et le cala soigneusement sur une boule latérale plus petite qui faisait office de main pour la statue de neige et plaça de l'autre côté sa propre baguette magique. Pour finir, elle affubla le bonhomme de neige de son bonnet, ainsi que de son écharpe ornée du blason de Serpentard, son oeuvre avait de suite beaucoup plus de classe, elle fallait juste ajouter un dernier détail: trois petites pierres sur la deuxième boule pour faire comme les boutons d'une chemise et son bonhomme de neige était parfait.

Très contente d'elle, Ange contempla son oeuvre pendant un moment, mais elle ne tarda pas à se lasser assez vite, faire un bonhomme de neige c'était amusant mais une fois fini, c'était nul. Elle n'avait plus rien à faire et en même temps elle n'avait pas envie de le détruire. Or si elle partait, il faudrait qu'elle récupère les affaires dont elle l'avait décoré.. C'est à cet instant que des bruits de pas dans la neige éveillèrent l'attention de la deuxième année qui tendit le cou pour voir de qui il s'agissait. Bonnet rouge et or, cheveux roux en bataille, assez grand ( par rapport à elle s'entend ) la chipie n'eut aucun mal à reconnaître Craig, Gryffondor, né-moldu et membre des BR. A croire que c'était un signe du destin. Au moment où elle commençait à s'ennuyer une cible toute désignée passait juste à côté d'elle sans deviner sa présence grâce aux buissons qui lui procurait une cachette idéale.. Un large sourire illumina le visage de la petite peste alors qu'elle préparait dans ses mains une boule de neige bien compacte et avant que William ne s'éloigne, elle l'envoya. Bingo, sa pratique du Quidditch aidant, le projectile atteignit sa cible en pleine tête. Ange replongea aussitôt à l'abri des bosquets, bien cachée avant que le Gryffondor n'ait pu voir quoi que ce soit. Fière de son coup, la peste ne put s'empêcher d'éclater d'un rire cristallin, trouvant la plaisanterie fort amusante. Ainsi tapie, elle prépara une autre boule de neige et attendit quelques secondes avant de risquer un autre coup d'oeil au dessus des buissons. N'ayant pu voir son agresseur, Craig avait repris sa marche et la fillette en profita pour le bombarder de nouveau, le touchant dans le dos avant de disparaître de nouveau, riant sous cape.

Au bout de quelques secondes, Ange risqua un nouveau coup d'oeil hors de sa cachette mais replongea aussitôt en pouffant, se rendant compte que le rouge et or regardait dans sa direction à la recherche de son assaillant. En fait elle se fichait bien qu'il la voit ou pas, cela n'en était que plus drôle. D'ailleurs, elle ne tarda à avoir la confirmation qu'il l'avait repéré lorsque la voix du cinquième année résonna tout près de sa cachette, lui intimant de sortir en l'attaquant sur la prétendue lâcheté des verts et argents. S'efforçant de ne pas rire, la petite blonde obtempéra, faisant face au Gryffondor avec un grand sourire amusé.

- Comme tu veux. Déclara la chipie d'un ton égal en haussant les épaules, juste avant de lui balancer en pleine poire une nouvelle boule de neige et rire de plus belle. Cela dit, Ange n'étant quand même pas complètement idiote, elle s'éloigna le plus vite possible afin de ne pas rester dans le champs de tir du rouge et or qui avait mine de rien trois ans de plus qu'elle et partit se réfugier derrière son bonhomme de neige, tâchant par la même occasion d'aller récupérer sa baguette.

Ils étaient mal partis pour tenir une conversation acceptable, mieux valait se battre tout de suite. Leurs invectives manquaient de vigueur, les répliques n'avaient aucun souffle ; William se sentait bien plus motivé pour enterrer Dawster sous une couche de quatre mètres de neige que pour échanger deux mots avec elle. De toute façon, à quoi bon parler avec cette fille ? Elle appartenait à la petite cour de Son Altesse McLane, elle devait partager ses haines et ses préjugés. Rien à en tirer, donc... Ce qui intriguait le rouquin, c'était la raison de cette attaque soudaine à coups de boules de neige. Depuis quelques semaines, une trêve implicite s'était établie entre McLane et lui-même ; depuis qu'il avait vu la photo de son père, William s'était mis, bien à contrecoeur, à faire profil bas face à la blonde : elle l'avait clairement averti qu'à la moindre incartade, sa famille pourrait faire les frais de la vengeance. Et donc, l'adolescent ne bronchait plus, ne regardait même plus la préfète de Serpentard, dans l'attitude claire d'un vaincu cherchant la paix. Précieuse McLane avait fini par se désintéresser de lui ; mais avait-elle décidé de se rappeler à son bon souvenir, en lui dépêchant Dawster ? Ce n'était pas très probable ; elle aurait plutôt choisi un élève de sixième ou septième année, capable de lui en faire voir de toutes les couleurs, et non une deuxième année forcément plus limitée. À moins que... Machinalement, William jeta un coup d'oeil autour de lui ; personne en vue... Ou alors, chose fort probable, Dawster avait décidé toute seule de s'amuser aux dépens du Gryffondor. Connaissant sa réputation de peste, c'était même le plus vraisemblable... Quoi qu'il en fût, le roux était fermement décidé à ne pas lui poser la question. De toute façon, on ne pouvait pas parler avec ces bestioles-là. William l'écoutait à peine tandis qu'elle répliquait l'air de rien que non, elle n'avait pas de devoirs... La réplique suivante, en général, attira toute son attention. Un mot, surtout, celui de cobaye, chargé d'une signification particulièrement douloureuse pour le rouquin... Incrédule, il fixa la blonde d'un air écoeuré. Non seulement elle n'avait pas le moindre scrupule à lui rappeler tous les sévices qu'il subissait, mais elle en riait... Il n'en revenait pas. Pas étonnant que la politique des Carrow n'ait aucun mal à s'appliquer, si des élèves la cautionnaient aussi ouvertement.

Il aurait voulu lui lancer un Doloris, ou un de ces maléfices qu'il avait expérimentés, à son corps défendant, avec les Carrow, mais il n'en avait ni la capacité magique, ni la volonté réelle. Pour faire souffrir, il fallait désirer de toute son âme la souffrance de l'autre, s'en délecter (l'un des deux affreux le lui avait expliqué), et il savait qu'il n'avait pas ce sadisme. Toutefois, il ne pouvait laisser la gamine le provoquer sans réagir ; il pointa sa baguette vers elle, et lança un Maléfice Cuisant, en murmurant à peine la formule. Ceci fait, il fit, d'une voix assourdie par la colère :

-Oui j'ai l'habitude de servir de cobaye à des tarés... comme tous les enfants de Moldus de ce château d'ailleurs... J'imagine que ça te fait bicher, Dawster, les sang-de-bourbe traités comme des animaux, soumis à tous les caprices des purs... Tu te sens tellement supérieure, hein... avec ton sang pur de merde... Tu me dégoûtes, tiens.

La haine avec laquelle il prononça ces derniers mots l'étonna lui-même ; il n'avait jamais été réellement mauvais, mais depuis quelque temps, il sentait qu'il se radicalisait. Entre les séances de torture, le bourrage de crâne des Carrow et les discours incendiaires d'Isaac, il devenait de plus en plus virulent, et de plus en plus vindicatif face aux sang-pur qui soit s'accommodaient du système, soit en faisaient clairement l'apologie. La petite blonde avait eu tort d'aller appuyer là où ça faisait mal ; pris d'une sorte de colère implacable, William sentait qu'il devait lui faire connaître la véritable souffrance, comme un aperçu de ce que lui et les autres impurs subissaient au quotidien. L'air menaçant, la baguette levée, il s'avança vers elle, éprouvant une haine destructrice comme il n'avait pas l'habitude d'en ressentir.

Un vent très rapide balayait les débris de sa conscience, et achevait de rendre ses os plus froids encore que la neige environnante. A tous les endroits où ses yeux noirs se posaient, fleurissaient du sol des nouveaux élèves de glaces, la plupart petit et rond, aussi minuscule que leurs créateurs. Son écharpe volait dans les airs, semblable à celle des bonhommes blancs, parfois plus couverts qu’il ne l’était lui-même. Il souffla dans ses gants en les tenant dans sa bouche, pour se réchauffer un peu, observant le manége incessants des boules de neige dans les airs… Jusqu’à ce que l’une d’entre elles, atterrissent sur son visage et ne le fasse reculer de quelques mètres en arrière, sa main époussetant la glace sur sa joue et ses yeux fixant, qui avaient bien pu lui envoyer. Devant lui, deux élèves se cherchaient. Une jeune serpentarde se cachait derrière un bonhomme de neige, celui çi faisant office de bouclier pour sa courte stature, alors qu’un deuxième élève, tout de roux vêtu s’avançait menaçant.

Lentement, Eliad s’approchait, traçant des sillons dans la neige, molle et délicate. Esquissant un chemin que seul un serpent aurait pu laisser sur le sol. Arrivant avec méfiance pour connaître l’identité de l’agresseur… Et de l’agressée. Bien sur il n’avait pas pu voir qui avait commencé, mais leur différence d’age l’incitait à agir bien plus vite que de raison. Sa main descendit dans sa poche et saisit sa baguette, juste au cas où. Il reconnut Ange Dawster, surnommé la peste par bon nombre d’élèves, et ensuite William Craig, un habitué des Carrow. Ses bleus trahissaient les coups qu’ils lui avaient donnés, mais rien ne filtrait jamais de ces entretiens avec eux. Les bleus étaient une couverture parfaite pour un mangemort, ou une aide des Carrow et Eliad ne parvenait plus à accorder sa confiance… Vraiment plus.

William attaqua le premier avec un sortilège, Eliad ne put l’intercepter à temps, il dû se contenter d’écouter son discours sur les sang pur. Ce ne fut que lorsqu’il pointa sa baguette à nouveau, qu’Eliad réagit en s’interposant entre Ange et lui.

« Ange, je ne sais pas ce que tu as fait, ou n’a pas fait, mais tu m’en devras une… Tu passeras le message à Nathan que je désirerais le voir au passage, quand à toi… »

Il observait William non sans méfiance.

« Tu sais très bien que tu ne peux que gagner contre une seconde année, si tu cherches un défi, je suis là moi… Le combat à l’air bien plus équilibré maintenant non ? Au passage je peux toujours te faire quelques bleus en plus. Tu veux ? Ange, tu peux maintenant partir tranquillement d’ici… »

Et tentant de le prendre de court, il lui lança un sortilège, un "petrificus totalus", espérant donner à Ange, le temps nécessaire pour filer d’ici.

Mais c’était sans connaître Ange…

Si la peste était très contente de sa pique, elle déchanta très vite. Le regard de franche fureur que lui jeta le Gryffondor lui fit comprendre qu'elle était allée trop loin cette fois. La gosse se sentit se ratatiner sur place, sentant que là, elle aurait bien du mal à échapper au duel et qu'elle était vraiment enfoncée jusqu'au cou dans la bombabouse. En cet instant, elle aurait bien voulu pouvoir se transformer en souris et ficher le camp d'ici en vitesse, mais trop tard. Avant que la petite blonde eut à peine le temps de voir partir un maléfice vers elle, qu'elle sentit une vive brûlure au bras droit et poussa un petit cri aigu s'apparentant à un « Aïe !» suivit de cris de protestations alors que la petite pin'up essayait de s'éloigner en marchant à reculons. La vérité c'est que Craig lui faisait presque peur comme ça.

- Mais arrête t'es malade ! Ça va, je plaisantais !

Elle en menait pas large la gamine là, c'est sur. En même temps elle pouvait pas prévoir qu'il allait péter un câble et se transformer en sérial killer. D'ailleurs, Ange n'essayait même pas de se défendre, elle savait qu'elle ne faisait pas le poids et si elle lançait des sorts ça ne ferait qu'empirait son cas. Tout ce qu'elle voulait s'était trouvé une échappatoire. Pourtant il semblait que Salazar était de son côté, puisqu'un garçon d'environ 16 ou 17 ans vint s'interposer entre le Rouge et or cinglé et elle. Tout à sa panique, la poupée ne l'avait même pas vu arriver et reconnu alors avec surprise Eliad Midnell, un serpentard de sixième année. Son aîné lui demanda de passer un message à Nathan en échange de son intervention et s'intéressa au rouquin à qui il expédia sans ménagement un pétrificus totalus.

Ange observa la scène sans broncher, peinant à en croire sa chance. Toutefois, elle n'avait pas l'intention d'obéir au Serpentard, pourquoi devrait elle précisément partir alors que la situation prenait un tour si intéressant ? Ce serait stupide.. Et puis, elle ne voulait rien de mal à Craig, ou alors juste se venger du maléfice cuisant, elle pouvait bien rester regarder non ? Voire même aider un peu Eliad ? Le pauvre William se retrouva bien vite figé comme une statue grotesque.. La blonde ne put s'empêcher de s'approcher pour observer avec curiosité le rouge et or d'un peu plus près. Puis, avec un sourire amusé, la poupée attrapa entre ses mains gantées une bonne boule de neige qu'elle aplatit avec soin sur le visage du rouge et or..

- ça c'est pour m'avoir jeté un sort cuisant et ça... Ange réitéra l'expérience, sauf que cette fois, elle écarta le col de la chemise de Craig pour y faire glisser la neige....pour te refroidir un peu et te faire passer l'envie de recommencer..

Voilà, maintenant, la gosse pouvait s'estimer vengée ou presque en tout cas. La fillette se releva avec grâce, regardant de haut le Gryffondor, amusée de son humiliation. Puis elle se tourna vers Eliad avec un grand sourire angélique, plein d'innocence et ajouta:

- Merci.

Son regard ne porta ensuite de nouveau sur le rouge et or et elle se demanda vaguement ce qu'ils allaient faire de lui_ dans son esprit, il était tout à fait normal qu'elle soit encore là et c'était comme si Eliad et elle faisaient équipe. Après tout ce conflit Serpentard / Gryffondor, c'était juste un jeu non ?

- Dis, tu vas le laisser comme ça combien de temps ? C'est pas drôle en fait qu'il puisse pas réagir.. On fait quoi maintenant ?

Rien ne semblait plus grotesque que la position figée qu’avait dû adopter William. Le corps et les bras dans des directions différentes et sur le visage, une colère déjà très bien dessiné. Qui sait jusqu’où il aurait pu aller si Eliad n’était pas intervenu… Ange, en tout cas ne semblait plus effrayé par le sortilège qu’il lui avait envoyé. Il observait cette dernière écraser la neige sur le visage de ce pauvre William, alors qu’il lui avait pourtant dit de fuir d’ici… Se serait-il mis à protéger en réalité l’une des plus grandes pestes de cette école ? C’était peine à croire, elle qui avait pourtant une si jolie figure d’ange blond… Oui, parfois l’uniforme vert et argent n’était pas forcément lié aux plus grands criminels du monde magique…

« Ange ! »

Il s’exprimait maintenant avec un mélange de colère et de stupéfaction.

« Il me semblait bien t’avoir dit de partir d’ici pour échapper à sa colère, je ne t’avais pas demandé de la faire exploser. Je te rappelle qu’il voit et entend tout ce qu’on dit ou fait… Il n’est pas sourd et il va être très en colère quand le sort cessera. Mais pourquoi donc n’as-tu pas obéis à ce que je te disais de faire ! »

Il gardait sa baguette toujours pointée contre William, au cas où le sort cesserait plus vite que prévu. Il n’était jamais très prudent de tourner le dos à un rouquin. Mais Ange ne semblait vraiment pas occupé par cette situation. Elle avait soit du courage à revendre, et ce n’était pas le cas, soit elle voulait vraiment du mal à ce gryffondor, alors qu’il était à une année supérieure. Elle était soit folle, soit stupide, soit trop jeune. Soit les trois.

« Ce qu’on fait maintenant ? »

Il la regarda effaré. Il s’en fallait de très peu pour qu’il rejoigne le camp du gryffondor, car elle n’était pas loin de le rendre dingue.

« Et bien puisque tu veux qu’il se réveille et prenne conscience de tout ce que tu lui as fait, je vais le désensorceler… Mais je ne te protégerais pas de son premier sortilège. »

Dans quoi s’était-il fourré encore… Il abaissa la baguette et décrivit avec cette dernière quelques cercles dans les airs. Nul doute qu’il était en colère… Eliad espéra l’espace d’un instant, qu’il ne faisait pas une erreur. Ses lèvres murmurèrent quelque chose d’inaudible, avant qu’il ne dise plus fortement…

« Finite incantatem ! »

Le gryffondor était libre, mais Eliad ne baissa pas sa garde pour le moment. Une entrevue avec Nathan valait-elle de finir dans de tels ennuis ? Sans doute oui… Si la réputation de sa famille était méritée. Ange n’allait pas tarder à se cacher derrière son bonhomme de neige qui risquait de fondre sous l’impact du premier sortilège. Etait-il encore temps de retourner sa veste ?

Hj: Avec mes plus grandes excuses pour ce retard...

« Ange ! »

Oui c'était bien son nom.. Pourquoi l'appelait il de cette façon ? pourquoi l'appelait il tout court d'ailleurs ? Elle n'était pas un brave toutou obéissant.. Tournant momentanément le dos au Gryffondor qu'elle venait de bombarder lâchement de neige, la peste leva son joli petit minois sur son camarade vert et argent, un air aussi innocent que possible sur son visage de poupée. Voilà qu'il la grondait presque maintenant !! Elle avait pourtant rien fait de mal, oh ! C'était juste un peu de neige et d'abord en quel honneur elle devrait faire ce qu'il avait décidé ? C'est pas gentil d'évincer les autres comme ça d'abord Bon pour sur la partie "il va être en colère quand le sort finira", là Eliad avait sans doute raison, mais pour le reste, il avait rien à dire le sixième année.

- Et pourquoi donc aurais je obéis à ce que tu me disais de faire ?

Répliqua la gamine sans réfléchir, on ne se débarrasse pas de ces habitudes de petite fille gâtée en claquant des doigts n'est ce pas. Et même dans la plus périlleuse situation, Ange ne perdait rien de sa fierté et de arrogance enfantine. Peut on décemment attendre qu'un Serpentard agisse autrement qu'un Serpentard ? Non. D'ailleurs, elle ne devrait peut être pas se reposer sur Eliad non plus, qui sait de quoi il était capable celui là. A force de trop compter sur la gentillesse des gens, elle allait finir par tomber sur aussi peste qu'elle et se faire avoir. Et le premier qui pense bien fait je le frappe. Justement il disais quoi là exactement ?? Qu'il se réveille ? Ne pas la protéger ?!

- Mais.. !

Trop tard. Le sort était lancé. Il aurait pas pu avoir la judicieuse idée de lui enlever sa baguette avant ?? La blondinette fit un bond en arrière, s'éloignant autant que possible du rouge et or, comme un enfant jouant à embêter un chien retenu par une laisse, s'amusant à voir jusqu'où il pouvait avancer sans que l'animal puisse l'atteindre avant que la laisse ne cède Délà elle se souvenait pas lui avoir dit qu'elle voulait que le Gryffondor se réveille et surtout elle ne s'attendait pas à ce qu'il lui obéisse en fait.. La blonde lança alors au Serpentard d'une toute petite voix à peine audible.

- J'ai pas dit ça... Et t'étais pas obligé de le faire.. T_T

La poupée se recula de telle manière de se placer pratiquement derrière Eliad si jamais l'envie venait au rouquin de l'attaquer de nouveau, surtout que l'envie semblait pas lui être passée.. Bon.. L'atmosphère est glacial et la neige n'avait sans doute pas grand chose à voir la dedans. Ange aurait bien aimé pouvoir se transformer en souris et disparaître tiens. Dommage qu'elle sache pas faire comme McGonagall, elle aurait pu animé le bonhomme de neige pour la défendre tiens, où même se faire toute une armée de bonhommes de neige. Ok arrêtons de rêver, surtout que son protecteur semblait assez enclin à la laisser se démerder alors elle était plutôt mal barrée. x)

- Euh.. on va pas se battre hein ?

Elle le savait, ou elle aurait du le savoir, ou tout du moins s’en souvenir… Les serpentards ne se protégeaient qu’eux même, avant de penser aux autres, c’est ce qui les conduisait à des hautes carrières au lieu, par exemple, de travails de bureaux, plutôt destinés aux poufsouffles et à tous leurs amis… Elle sentait qu’elle perdait l’avantage, et Eliad ne savait pas quoi prendre comme décision alors qu’il regardait lentement William reprendre possession de son corps après le sortilège. Tout comme le dernier coup de poignard que pouvait faire Ange avant de mourir, elle vint se placer dans le dos d’Eliad, afin qu’il reçoive le premier sort jeté.

La colère animait le visage de William et il ne savait pas s’il arriverait à le raisonner. Mais le temps pressait maintenant, il aurait du se saisir de sa baguette ou même la briser, mais l’idée ne lui était même pas venue. Encore un coup d’Ange… Elle lui faisait perdre toute raison. Et si encore, elle faisait deux mètres de hauteur… Alors Eliad n’aurait pas pu la cacher et il suffisait que William ajuste correctement son sortilège… Mais non, elle était proche d’une lilliputienne, qu’un caillou saurait cacher.

« Attend William, ne commet pas d’erreurs que tu pourrais regretter… »

Si Ange se met à parler, je suis foutu. Même un mot, même un son pourrait le faire enrager… Ne respire pas Ange, ne respire même pas. Il pensa ses pensées sans pour autant le lui dire, alors que William se faisait toujours plus menaçant.

« Ecoute William, je n’y suis pour rien. Je pensais que tu t’en prenais à une jeune fille sans défense, c’est compréhensible, tu aurais fait pareil si je m’en prenais à une des filles de ta maison. Alors maintenant, restons en là, et repartons chacun de notre coté. »

Sans savoir pourquoi, il continuait de protéger Ange, toujours derrière lui. Il était évident qu’elle devait l’aider à approcher Nathan, mais il lui restait encore la dénommée Précieuse pour parvenir à ses fins… Pour porter une simple lettre, l’une valait bien l’autre. Ange comme bouclier humain alors ?

Mais l’énervement de William commençait à mettre Eliad sur la défensive. Rien ne semblait pouvoir le stopper. Sa colère et tout ce qui sortait, devaient dater de bien avant ça. Une simple boule de neige ne causait pas cette hystérie. Que lui avait fait Ange pour qu’il en arrive à ça ?

« Ne me parle pas des Carrow comme si j’étais l’un des leurs, tu ne sais rien de moi, tu ne sais rien de ma vie ! »

Ca y est, maintenant Eliad était bien en train de servir les intérêts d’Ange et non les siens. Il ne parvenait plus à réfléchir logiquement et William l’énervait…

Ce n’est que lorsqu’il cracha par terre qu’Eliad s’avança vers lui et le poussa de toutes ses forces pour le faire tomber au sol.

« Il est des choses qui ne se font pas, et des choses qui se payent chèrement. Toi, tu as fait les deux… »

Eliad cherchait un moyen de contenir sa rage, pas facile quand c’était un roux qui vociférait de telles paroles. Si ce n’était pas sa baguette qui crachait des éclairs, c’était bien ses yeux qui lançaient la foudre. Une foudre alimenté par l’attitude de la jeune peste derrière lui qui n’aidait pas à l’affaire. Ni à ses intérêts. Lorsqu’on te crache sur le soulier, frappe du gauche, voilà ce qui se disait couramment entres moldus. Malgré ça, il hésitait encore. William s’était relevé de sa chute assez rapidement et il les menaçait maintenant de leur baguette. Un juste retour des choses, il ne tenait plus à subir.

Et Ange parlait toujours, ne voyait-elle pas que la situation lui échappait ? Dans une situation comme celle-ci, un simple sparadrap aurait pu mettre un terme à tout ceci. Mais il n’en avait pas sous la main et sa mémoire restait trop vide pour se souvenir d’un sort de mutisme…

Sans qu’ils s’en aperçoivent vraiment, il s’était mis à neiger quelques flocons, qui, en franchissant cet espace de violence, semblaient ralentir leur descente ou voir même s’arrêter. En suspension dans l’air, alors que leurs rages étaient à un niveau que rien ne pouvait plus faire redescendre, le temps stoppait son cours. Autour d’eux, il n’y avait presque plus personne, que ces deux protagonistes et une petite fille qui parlait sans trop savoir ce qu’elle risquait. Et elle attisa la haine une fois encore. L’insouciance n’atteignait que très rarement ceux qui restaient cachés…

Ange avait parlé de la mère de William, et c’était tout ce qu’il pouvait entendre. Tout ce qu’il pouvait supporter. Il n’était plus temps de faire machine arrière. La petite peste derrière eux, s’était transformée en vraie réincarnation de la haine. Elle n’était plus Serpentard, elle n’était plus une petite fille, et maintenant ils allaient se battre pour elle. Alors qu’elle ne le méritait sans doute pas. Même si elle était une allié des MacLane, elle ne resterait sûrement pas longtemps sans lui payer ça, mais pour le moment…

« Ange, tais toi ! »

Il ne savait plus s’il devait la protéger ou s’il devait la mettre en première ligne pour recevoir l’attaque. Elle était si médisante… Si vicieuse, tout le contraire de son visage d’ange, parsemé de ses boucles blondes brillantes. Son visage ne correspondait pas à ses pensées. Contrairement à William, dont les traits tirés montrait sa colère. Et son corps, des coups sans cesse répétés… par les Carrow ou d’autres garçons. Eliad n’eut pas le temps de pousser sa réflexion plus loin.

Et le sort fut lancé.

Deux fois même, et Eliad cette fois çi, ne parvint pas à s’en protéger malgré un protego lancé bien trop tardivement.

Il sentit aussitôt des brûlures sur lui, et alors qu’il tombait au sol, sa baguette rejoignit la neige. Il se tordait de douleur sous le feu dévorant, pendant plusieurs minutes, il était de l’autre coté d’Ange et ne savait pas si elle était touché ou pas. Toujours est-il, que lorsque la brûlure commença à se calmer, il sauta sur le gryffondor pour le faire trébucher, puis lui assena un coup de poing à la mâchoire, puis un autre et un autre.
C’était un sorcier qui avait vu bon nombre de moldus se battre pour de l’argent ou des soit disant, juste cause. Et il s’était donc lui-même servi de ces poings plusieurs fois… Et même s’il avait voulu jeter un sortilège sur William, il n’aurait pas pu car sa baguette était enterrée sous quelques centimètres de neige.

Il se releva précipitamment. Il savait que c’était le seul moyen d’arrêter les coups qu’il donnait. Alors il regarda autour de lui et chercha des yeux ou était passé Ange. Il se sentait observée, tous les regards étaient braqués sur lui, entre les élèves qui prenaient plaisir à voir la bagarre, et ceux qui la déploraient, tous l’observaient…

Il se sentait perdu, un peu hagard. Il avait agi rapidement sans prendre la peine de réfléchir. Il sentait encore les brûlures sur son torse. Comment avait-il pu perdre aussi vite le contrôle de la situation…

Le temps qu'elle enregistre ses paroles, le sort avait fusé, ricochant partiellement sur le bouclier que le Serpentard matérialisa une seconde trop tard. La blonde fit un bond instinctif en arrière alors qu'elle avait senti comme une décharge électrique lui traversait les doigts. Elle crut avoir été touchée mais à l'évidence, elle n'avait rien, Midnell, lui, se tordait de douleur sur le sol comme s'il avait été en proie au sortilège doloris.. Pour le coup, elle se trouvait bien exposée sans le 6 ème année pour lui servir de bouclier humain.. Si Craig lui jetait un sort là tout de suite, elle se savait incapable de réagir, son instinct lui criait de prendre ses jambes à son cou mais un adversaire de dos est une cible encore plus facile...

- Mais arrête !

S'écria t-elle en maintenant une bonne distance entre elle et le rouge et or. A quelques pas de là, le bonhomme de neige avait complètement fondu. Aussi surement que si on lui avait renversé une casserole d'eau bouillante dessus.. Résultat du sortilège cuisant qui avait raté Ange de peu...

- Regarde ce que t'as fait ! T'es content j'espère ! Ça m'a pris deux heures pour faire ça !

Protesta la blonde, moins concernée par le sort de son collègue de Serpentard que par celui de son bonhomme de neige. Lorsqu'elle releva sa tête blonde, Eliad était de nouveau debout et se ruait sur le rouge et or, telle une brute épaisse pour un combat façon moldu.. ça devenait trop violent pour elle.. déjà avec les sorts c'était pas gagné mais dans un combat à mains nues avec une silhouette menue comme la sienne contre des garçons de 3 et 4 ans de plus qu'elle.. Voilà quoi. La demoiselle n'avait pas vraiment envie de finir en sandwich...

Cependant, les deux avaient l'air suffisamment occupés pour ne pas se soucier d'elle alors c'était le moment ou jamais de prendre la poudre de cheminette. S'approchant à pas de loup, la poupée alla récupérer son balai et toutes ses affaires abandonnées dans la neige avec de repartir tout aussi furtivement en sens inverse..

- Bon..euh.. je vous laisse entre vous hein, déclara la peste d'une petite voix lorsqu'elle estima être assez loin pour pouvoir leur échapper, amusez vous bien !

Sans demander son reste, la gamine détala en direction du château.

Le premier sort avait seulement carbonisé le bonhomme de neige, et William, rageur, lança à nouveau le même sort, sans trop regarder vers où sa baguette était pointée ; il frémissait d'une colère sourde, qui ne lui laissait pas le loisir de réfléchir aux conséquences. Qu'on le renvoie, qu'on le réduise en bouillie sur place, peu lui importait, mais il ne voulait pas se laisser faire... et surtout laisser parler impunément de sa mère. Car avant de se faire atomiser, il pulvériserait ceux qui oseraient insulter sa mémoire, sous prétexte qu'elle était Moldue. Deux sorts pour commencer, puis plein d'autres allaient suivre, pour faire du hachis de Serpentard...

Sauf que les deux maléfices cuisants ne furent suivis d'aucun autre. Car William n'avait finalement rien d'un tortionnaire, et il se sentit désemparé de voir que son sort avait atteint Eliad, et non Ange. Car c'était elle, et seulement elle, qui l'avait mérité... Pris au dépourvu, le roux regarda Midnell s'effondrer, le visage caché dans les mains ; dans le même temps, la blondinette lui reprochait la destruction de son bonhomme de neige... Un comble. Une belle preuve d'arrogance... Dire qu'Eliad avait volé au secours de cette pie ! William allait répliquer, mais un coup violemment porté à la tempe le fit basculer dans la neige. Puis un autre. Puis encore un autre. Il tâchait de se soustraire à la dérouillée comme il pouvait, se débattant sous la poigne d'Eliad, mal placé pour rendre les coups...

La voix lointaine de la petite peste arrêta net les deux garçons ; comme sous l'effet d'une décharge électrique, Eliad cessa de frapper, William de se débattre, et ils se regardèrent un instant, stupéfaits.

-Non mais je rêve là... marmonna le roux, sentant sa colère se réveiller. Elle sème sa merde et elle s'en va, peinarde...

Midnell avait apparemment renoncé à la bagarre, et il ne bloquait plus son adversaire. Le Gryffondor en profita pour se relever, secouer la neige qui s'était accrochée à sa cape ; là-bas, la peste de Dawster s'en allait résolument vers le château, sans un regard pour les deux adolescents. Furieux, le garçon s'exclama en direction d'Eliad, pour passer sa colère sur quelqu'un :

-Tu vois quel genre de pimbêche tu es venu secourir ? Elle attendait que ça ! Comme ça, elle se débine, tranquillement... mais ça va pas se passer comme ça...

Aussitôt, sans se préoccuper d'Eliad, il se lança à la poursuite de la blonde, en la hélant :

-Hé, Dawster ! Minute, tu veux bien ?

Voyant qu'elle ne ralentissait pas, il se mit à courir après elle, sa baguette toujours en main, bien décidé à terminer la discussion sans lui permettre de s'échapper... D'ailleurs, la Providence était d'accord avec lui, puisque la gamine trébucha et s'étala, laissant le temps au roux d'arriver presque à sa hauteur.

Le poing d’Eliad restait en l’air… Comme si quelque chose avait retenu ses coups. Comme si une main l’avait empêché de frapper ou comme si des paroles entendues quelques secondes plus tôt l’avait fait réfléchir, tout comme il se maudissait maintenant de sa bêtise. Depuis quand était-il devenu le grand jouet d’une petite fille, qui avait voulu semer la pagaille… Pourquoi l’avait-il protégé alors que d’habitude, il ne s’occupait pas des gens aussi aveuglément ? Elle avait bien ce lien qui l’intéressait avec Nathan MacLane mais après… Cela valait-il la peine de se jeter à terre pour frapper quelqu’un qui n’avait rien fait ?

Comme si ça n’avait pas suffit qu’elle entraîne les deux garçons dans la violence, elle avait protesté contre la perte de son bonhomme de neige, alors qu’un maléfice cuisant avait mis le serpentard à terre et l’avait fait souffrir. Elle ne se préoccupait que d’elle-même… Il se releva aussitôt, laissant le champ libre à William pour se relever et faire ce qu’il avait envie de faire… Continuer de le frapper si l’envie le reprenait, ou alors courir après Ange. Mais ses paroles lancées après la bagarre, l’assurèrent de son bon sens… Et de la manipulation bête qu’ils avaient tout deux subies.

« Cela n’aurait jamais du arriver, on s’est fait avoir tout deux… J’en suis navré. C’est une garce, et pourtant on m’avait prévenu qu’elle pouvait mener beaucoup de personnes selon son humeur du fait de son visage rempli d’innocence… J’aurais vraiment du me méfier. »

Il tapa du poing sur la neige, totalement accaparé par la colère alors que William était déjà parti à sa poursuite. Elle n’avait rien laissé sur le sol qu’il aurait pu lui confisquer ou même lui brûler… Histoire de la faire pleurer un peu, mais cette fois, pour de bonnes raisons…

Il était toujours à genoux, suivant du regard William qui essayait de la rattraper. Puis il décida de ne pas le laisser seul, après tout ils étaient bien deux à vouloir se venger… Il sentit sur sa joue une douleur, le signe d’un bleu qui allait bientôt se faire apercevoir, ainsi que quelques coupures au dessus de la lèvre inférieure. Le sortilège de maléfice cuisant, tout comme bon nombre de sortilèges aussi fourbes, allaient moins laisser de traces sur son corps que la bagarre. Il fallait dire qu’il se défendait plutôt bien le William… Il savait donner mais pas assez encaisser et les blessures allaient se voir un petit moment sur lui… De quoi les unir pour un court moment avant qu’il ne gaffe et ne devienne l’ennemi de la milice…

Il se releva et saisissant sa baguette de la main droite, se mit à poursuivre Ange en évitant de glisser sur la neige. Il eut tôt fait de vite arriver à la hauteur de William qui courrait toujours.

« Je ne la laisserais pas raconter ce qu’elle a fait aux autres… »

Par chance, elle chuta sur le sol avant d’aller plus loin et William, suivi d’Eliad arrivèrent sur elle assez vite… Il était temps de prendre une décision et la première chose à faire, serait de l’empêcher de crier ou d’appeler à l’aide, un troisième larron.

« Bloclang ! »

Ce sortilège allait l’empêcher de raconter pendant un petit moment ce qu’elle avait fait… Y compris qui étaient les auteurs de cet acte. Du moins jusqu’à ce qu’un de ses alliés ne mette un terme à ce sort à l’aide d’un finite incantatem. Il était temps de terminer son acte de vengeance. Elle n’avait que douze ans et ils devaient agir prudemment, mais Eliad ne voulait pas se priver de la marquer… Comme une tache qui allait ternir son visage même si ça ne serait pas permanent…

« Furunculus ! Te voilà puni!»

Et le sort en fut jeté. Ange, privé de paroles, se voyait maintenant couverte de furoncles sur tout le visage… Et Eliad la regardait en souriant. Tout en se disant qu’on ne le reprendrait plus à servir de bouclier à des pestes dans son genre…