Il détestait les week-ends pour la simple et bonne raison qu’il ne savait jamais vraiment quoi faire de sa peau, de sa vie ou de son cul. Simplement parce qu’il était seul ans ce grand château. Ou du moins, qu’on le laissait seul parce qu’il n’était pas assez bien pour les gens qui l’entourait. Oui, voilà, c’était ça. Il n’était pas assez bien pour eux parce qu’il était différent des autres vils serpents de sa maison. Parce qu’il n’était pas un snob sans intérêt. Parce qu’il semblait avoir un tant soit peu de valeur morale, bien malgré ce qu’on pourrait en penser. Et même s’il n’était rien de plus que sale meurtrier en cavale, meurtrier dont les autorités ignoraient toujours l’identité. Ho, certes, un meurtrier avec es remords, il fallait bien l’avouer. À un tel point qu’il en devenait complètement paranoïaque, du coup. Mais c’était un peu normal, non? Surtout lorsqu’il s’agit d’un presque accident, volontaire, certes, mais sans conscience réelle. Un acte irréfléchi, dû à la colère et à la peur qu’avait engendré la femme chez le jeune garçon, au même où il avait frappé. Mais il regrettait. Il regrettait parce qu’il était seul, maintenant. Encore plus qu’avant, du moins, même si leur relation à tous les eux n’était pas très rose. Et aujourd’hui? Comment faisait-il? Ho, et bien, comme il était loin d’être majeur, on l’avait placé à l’orphelinat. Là-bas non plus, ce n’était pas très joyeux, mais on moins, on ne le maltraité pas, on ne le touchait pas, et les femmes qui s’occupaient d’eux étaient plutôt douce et attentionné des enfants qui demeuraient avec lui. Mais il n’en demeurait pas moins malheureux… Le pire dans tout ça était l’idée qu’il s’était fait de ses véritables parents biologiques. S’il savait seulement la raison qui les avait à l’abandonner, tout jeune… trop jeune. Dommage qu’il ne gara aucun souvenir d’eux, ne connaissant même pas leur visage. Sans doute, même, qu’il n’arriverait même pas à les reconnaître dans la rue, s’il les croisait, un jour. Mais il espérait…

Quelques fois, au cours de l’année précédente, du moins, le jeune garçon s’était permis d’envoyer des lettres, comme ça, à destination inconnue, cherchant à retracer ses véritables parents, espérant qu’ils finissent par intercepter les messages de sa vie, qu’il se permettait d’écrire de sa plume si peu délicate, sur un parchemin tout moche. Et en fin de compte, il n’avait jamais reçu de réponse, chose qui le décourageait un peu plus à chaque jour. La vérité. C’était tout ce dont il avait vraiment besoin. Qu’elle lui soit douloureuse, ou non. Il voulait savoir, c’était devenu pour lui une nécessité. Et sans doute aurait-il souhaité aussi qu’on lui dise de ne pas trop s’en faire…

Ce fut donc ainsi, quelque part, cloitré à la bibliothèque, grattant un parchemin de sa plume, le noircissant de mots, racontant sur papier le début de son année scolaire à une mère dont il ignorait jusqu’à l’existence, n’ayant même pas la certitude si elle était toujours en vie, quelque part. Et la seule chose dont il pu vraiment aborder comme sujet, ce fut les Carrows. Il ne savait pas si c’était vraiment une bonne chose qu’ils enseignent au Collège. Il ne savait pas non plus si sa décision de trahir tout le monde en fournissant des informations à la femme potelée était bien ou mal. Comme il ne savait plus à qui ou à quoi se raccrocher, il avait pris la première personne sur son chemin qui semblait lui accorder un tant soit peu d’attention, même si pas très délicate, mais tout de même présente. Et elle avait bien voulu, pour sa part, lui enseigner quelques sorts qu’on n’apprenait que plus tard, ou pas du tout, même, pour combler sa soif de pouvoir (car oui, il en avait bien une) ainsi que son envie de connaître et d’apprendre. Au fond, il était peut-être un serdaigle refoulé, quelque part en lui.

Une fois la lettre écrite, évidemment, il lui fallait maintenant aller la poster, non? Il s’éloigna donc, serrant entre ses doigts blancs comme neige le parchemin si précieux, à ses yeux. Et même s’il savait que personne ne lui répondrait jamais, il voulait tout de même se donner la peine de l’envoyer, et ce, même si ce fut ans le vide le plus complet. Et il se disait que, puisque son courrier ne lui revenait jamais, il fallait bien que le hibou l’ait déposé quelque part, non? Cela signifiait pour lui une minime pointe ‘espoir. Ho rien de très gros, mais c’était suffisant… Pour le moment, du moins.

Volière, nous voici… Le gamin s’y dirigea, d’un pas toujours aussi nonchalant qu’à son habitude, croisant quelques élèves dans les couloirs, rien de très alarment ni e très important. Juste quelques têtes qui ne lui accordaient pas le moindre regard, du coup. Qu’est-ce qu’il en avait à faire, au fond? Il poussa le lourd battant qui ouvrait sur la volière et pénétra ans la salle en question et… Mais qu’est-ce que c’était que cette merde? Des plumes volaient en tous les sens, les oiseaux semblaient paniqués. À croire qu’il était un monstre qui voulait les dévorer. Ce qui était encore plus étrange dans cette scène était l’espèce de bout de couverture qui dépassait d’un tas de foin avec une paire de chaussure. Décidément, le gamin n’arrivait jamais au bon moment nulle part.

Soupirant, le deuxième année s’approcha, bien que, malgré son ennui, il paraissait étrangement curieux, du coup. La fenêtre ouverte, un peu plus loin, signifiait beaucoup de chose, du coup… Il se racla la gorge, vaguement amusé. Finalement, sa petite escapade à la volière pourrait bien s’avérer un peu plus intéressante que ce qu’il aurait prévu au départ, en quittant sa salle commune ce matin là.

« Sort de là… » lâcha-t-il sur un ton tout autant amusé que son expression. « T’essayais de faire quoi? Alerter tout le château de ta présence ici? »

Rien de bien méchant dans ce qu’il venait de dire, ne faisant même pas usage de mesquinerie ou de sarcasme. Juste une douce ironie réussi à percer dans le timbre de sa voix d’ordinaire si ennuyeuse.

[HJ: Désolée, c'est NUL XD]



Il fallait qu’elle sorte de là. Nenmého, qui osait lui donner des ordres inh ? Franchement, que des gamins dans cette fichue école. La Serdaigle releva donc légèrement la tête. C’était un garçon, comme elle l’avait put comprendre grâce à sa voix. Un brun. Il était trognon tout de même. Mais ! Il lui donnait des ordres quand même et Zézette, ben elle aimait pas ça du tout. Elle se releva alors d’un seul coup, légèrement en colère. En plus c’était un mioche ! Plus jeune qu’elle ! Trognon quand même. D’un geste vif, elle ébouriffa légèrement ses cheuveux courts et fixa le nouvel arrivant. Il n’avait pas l’air vraiment méchant en fait. Peut-être qu’il pourrait même devenir un complice par la suite ! Oh yeah. Mais tout ça devait rester un secret, un véritable secret. Malgré tout, la sixième année sourit. Elle était contente. C’était un lourd fardeau de foutre toute seule la merde dans l’école tout de même. Elle hocha la tête. Prête à répondre à la question du petit.

« Tu me parles autrement le mioche J’suis ton aînée quand même, tu me dois un minimum de respect »

Oui, d’abord il fallait qu’elle commence par ça. De toute manière, le gosse allait finir par être impliqué d’une manière ou d’une autre dans les conneries de la blondinette alors autant se faire respecter dès maintenant, parce que après c’était impossible. Mais il fallait qu’elle puisse faire confiance à ce garçon. Ca ne devait pas être n’importe qui, et pourvu que personne d’autre ne rentre dans la volière, sinon ils allaient se retrouver à cinq milles. Les boules. L’Aiglonne se rapprocha de l’inconnu et le fixa de ses yeux bleus/verts. Oui, elle était en train de le regarder de bas en haut, elle était en train de le juger. Pour savoir s’il lui convenait parfaitement. Ben oui, le pauvre, il était dans la merde jusqu’au cou, et en plus de ça, avec Zélie ! La chance Elle haussa les sourcils. C’était le bon moment pour les présentations. Elle tendit alors sa main droite:

« Zélie Colien. Serdaigle. J’me suis récemment déclarée comme créatrice principale des ennuis à Poudlard, et toi petit ? »

Vu sa tête ça ne devait pas être réellement un rebelle. Mais soit, ça ferait l’affaire, de toute manière, elle ne pouvait plus reculer maintenant. Elle sourit une nouvelle fois. Plus on est de fous, plus on rit. C’était bien connu. Zézette regarda autour d’elle et ouvrit grand ses oreilles, faisant aller de ses yeux de droite à gauche. Rien en vu, pas de gens, nickel. Elle attendait une réponse du mioche en silence, parce que ça, même si c’était rare elle savait le faire.
Il fallait maintenant faire le tour des lieux, juste une petite vérification. La Serdaigle s’exécuta alors. Soulevant toute la paille qu’elle pouvait. Rien personne, pas un chien. Juste des hiboux. Elle se demanda durant un court si il n’y avait pas de micro dans les animaux. Mais ça lui semblait impossible. Quoi que, avec les Carrow on n’est jamais sûr de rien. Ils étaient capables de tous les dingues. Elle haussa les épaules. La voix était presque libre. Il fallait qu’elle évalue psychologiquement le Serpentard à présent. Chaud chaud cacao.

« Tu les aimes bien les Carrow toi ? Ou pas du tout ? »

Ah oui ! Ca c’était la bonne question, c’était très bien de commencer par ça. Il fallait qu’elle sache. Si le gamin les aimait bien, et bien elle se mettrait vite à courir et déplacerait l’endroit et le moment de sa superbe attaque, dans le cas contraire. Et bien nous verrons. Après tout, ils avaient toute l’après midi n’est-ce pas ? Une minute de plus ou de moins, on ne verrait pas la différence.
L’Aiglonne se mit alors à faire des allers et retour, toujours en attendant une quelconque réaction du sa nouvelle rencontre.
Et le pire dans tout ça, c’est que la Bleue et bronze était vachement excitée. Ouais, à l’idée de faire des conneries qui allaient faire enrager les deux mangemorts. Ben oui, maintenant elle savait tout, il n’y avait plus aucun doute, les Carrow étaient à tous les coups des sales et maudits mangemorts ! Bouark !

Zélie se retourna alors vers le petit, un air enjoué sur le visage. C’était le moment de vider son sac.

« Je vais commettre un attentat contre les Carrow. »

Le gamin eu une moue de désapprobation. Un mioche? Vraiment? C’était plutôt agaçant, surtout que c’était bien la première fois qu’on daignait le surnommer comme ça. Évidemment, comme tout bon vert et argent à la répartie facile qu’il était, il s’apprêta à réplique aussi sèchement que possible était pour lui. Non mais! Et puis quoi, encore? Elle en avait de bonnes celle-là! Ce n’était certainement pas parce que la miss tout bleue était de toute évidence plus vieille que lui qu’il allait lui permettre de l’insulter à tout va. Et bien qu’il en avait l’habitude, de la part des années supérieures de serpentard, il n’appréciait qu’encore moins le fait que cela vienne d’une serdaigle complètement tarée. Évidemment, le garçon ne pu guerre répliquer dans l’immédiat… Comme d’habitude, quoi. La fille devant lui décida aussi de sauter sur l’occasion pour présenter sa Ôôôô combien importante personne au pauvre et lamentable petit serpent qu’il était. Soupirant intérieurement, le gamin ne pu que glisser ses mains blanches dans le fond de ses poches en espérant qu’elle finisse par se décourager de lui et ne l’ignore, pour qu’il puisse enfin aller attraper une de ces saletés de bêtes pour ensuite enfin pouvoir envoyer sa lettre. C’était à croire que la malchance le poursuivait, par moment. Elle fini par lui demander de lui-même décliner sa propre identité, alors autant entrer dans le jeu, du coup. Ce fut donc avec un regard plein de malice qu’il lui répondit sur un ton égal :

« Damien O. Taylor, serpentard au rapport miss caporal Colien. Récemment déclaré comme trouble paix dans les rangs des plus jeunes. »

Évidemment, il cerna rapidement le caractère de la fille qui lui faisait face, et si cette réponse ne lui convenait pas, il ne lui resterait donc plus qu’à l’ignorer et foutre le camp, sans se questionner davantage sur les intérêts qu’elle portait sur les mauvaises blagues en tout genre. Autant dire, en fait que c’était tout un énergumène. Tout ça s’annonçait plutôt amusant, en fin de compte. Elle, du moins, semblait bien s’amusait de la tête qu’il faisait. Et s’il ne s’entendait avec personne, il pourrait au moins tenter sa chance, non? Juste une fois. Ça ne pouvait pas lui faire de mal, si? Elle n’allait tout de même pas s’amuser à le torturer, nan? Sait-on jamais avec la folle attitude dont elle semblait faire preuve. Pourquoi pas…

Zélie aborda finalement le sujet qui la concernait, plus particulièrement : les Carrows. Quoi? Pourquoi, devait-il absolument avoir une dent contre les deux zozos qui leur servaient de prof respectivement de défense contre les forces du mal et d’étude des moldus? Septiques, le gamin demeura silencieux, attentif au reste de ce qu’elle avait à dire. Peut-être que cela allait l’intéressait, sait-on jamais, et puis, le gamin était toujours prêt pour commettre une bêtise illégale dans le collège, c’était bien connu, non? À cette idée, on aurait pu croire qu’il était non seulement un poussin refoulé, mais un griffondor manqué, par la même occasion. Décidément, ses personnalités se multipliaient de jour en jour, ce qui était plutôt déconcertant, en fait.[/i]

« Non, pas spécialement. » répondit-il enfin, avec un peu plus de sérieux, se remémorant qu’il avait toutefois une dette envers la Carrow femelle. En échange des services qu’elle faisait pour lui, en lui enseignant certains sortilèges, il devrait lui aussi lui remettre certaines informations. Un parfait petit espion, quoi. Mais ce n’était pas comme s’il était fanatique, n’est-ce pas? Il n’avait juste pas vraiment le choix. Et puis, de toute façon, elle avait été, depuis le début de sa vie au collège, la première personne à lui porter un intérêt, alors… Que pouvait-il faire d’autre? L’ignorer? Non pas, ça ne le faisait pas vraiment dans ces circonstances, quoi.

La bleue et bronze sembla approuver sa réponse car elle avoua son super plan machiavélique qui n’avait aucun sens au gamin qu’il était. Un attenta contre les Carrow? Ça, il voudrait bien y voir. Comme quoi? Aussitôt le secret de la gamine proposé au serpentard, ce dernier se mit à réfléchir, faisant fonctionner son cerveau à vive allure. À oui, la bonne idée! Mais quoi? Jetant un coup d’œil amusé à la couverture et au bas de nylon, il reporta son attention sur la blondasse. Qu’avait-elle en tête? Passer pour une timbrée en sautant du haut de la volière, en espérant pouvoir s’envoler très haut dans le ciel et atterrir avec ce parachute improviser comme si de rien n’était? Un peu ridicule, non?

« Mais… Tu comptais faire quoi avec ça? » lança-t-il, en pointant les bouts de tissus, un peu plus loin. « Tenter une envolée miraculeuse en espérant ne pas t’écraser comme une crêpe au sol? »

Mouais, évidemment, vu comme ça, ça ne lui paraissait pas trop être la meilleure idée qui soit, pas vrai? 

C’était amusant, en fait de compte. Une fillette sortant totalement de l’ordinaire, qui contredisait étrangement avec le visage blême et fragile du jeune garçon. Ils ne se ressemblaient pas le moindre du monde et pourtant, elle ne l’agaçait pas du tout. C’était à croire qu’il aimait même cela, en fait. Voir ses réactions intriguait particulièrement le jeune serpentard, encore inexpérimenté de la vie, ben que cette dernière, jusqu’à présent, avait bien omis de lui offrir le moindre petit cadeau ou le moindre moment de répits. Jusqu’à maintenant, du moins. Et bien qu’elle, elle ne semblait pas spécialement apprécier la présence de jeune garçon tout juste à l’entrée de son adolescence, et bien… Et bien, au fond, il s’en moquait éperdument de ce qu’elle pouvait penser de lui, n’est-ce pas? Quelle importance? Il n’avait rien à faire pour l’impressionner, il n’avait pas non besoin de se montrer mesquin, étant donner le semblant de bon cœur dont elle semblait lui fait preuve. C’était rassurant, au fond, pour le garçon qui n’avait connu jusqu’à présent guère de stabilité.

Le jeune garçon ne pu s’empêcher de sourire, un brin amusé par les si soudaines révélations dont lui faisait part l’aiglonne. Disons que, dans son cas, comme il n’était pas un fin connaisseur des nouveaux style à la mode ou de quoi que ce soit concernant ces trucs là, il ne voyait pas particulièrement la différence qu’il pouvait y avoir entre des leggins et des bas de nylon. C’était du pareil au même : c’était moche et sa collait à la peau. Il fallait avouer aussi que le gamin n’avait lui-même aucun style. Il la laissa donc déballer ses idéaux, son plans, bien que ce n’était pas particulièrement clair, il fallait bien l’avouer. Du moins la laissa-t-il faire jusqu’à ce qu’elle ne s’interrompe d’elle-même, sans qu’il n’eut à la couper sec dans ses paroles. Non pas que ça le dérangeait, loin de là. Mais comme elle semblait s’égarer un peu dans ses propos, et bien… Il l’observa, en silence, qui elle-même l’observait à son tour, après s’être reculé légèrement de sa petite personne toute maigrichonne. C’était évidemment trop beau pour être vrai, n’est-ce pas? Il fallait que cette bleue ne décide de cassé littéralement l’ambiance, ce sentiment qu’il tenter de former en lui-même en vainement tenter de le menacer. Du coup, le regard du serpentard s’assombrit. Ouaaaais c’est ça. Elle pouvait toujours courir, la vieille. Il en aurait bien rit, franchement. Que pouvait-elle? Le ridiculiser? Il en ferait pire encore si elle tentait le coup, ça c’était certain, pour l’avoir déjà fait par le passé. Ho, tant pis. Elle le considérait vraiment comme un moins que rien après tout. Qu’en avait-il à faire? Il allait se servir d’elle de toute façon pour arriver à ses propres fins… Même s’il ignorait encore qu’elles allaient être ces fins en question. C’était toujours comme ça que ça se terminait de toute manière. À chaque fois qu’il tentait de se familiariser, de s’amuser un peu avec quelqu’un, ça se terminait mal pour lui ou pour l’autre, alors… Une question d’habitude. Ce n’était qu’une question d’habitude et rien de plus.

Soupirant, l’adolescent ne pu que lever les yeux vers le plafond, prisonnier d’une vague d’agacement soudain. Pourquoi fallait-il toujours que tout le monde tente vainement de lui faire peur? À quoi ça leur servait? À rien du tout puisqu’il s’en moquait éperdument de toute façon. Soit. Si elle tenait tant que ça à le faire taire, tant mieux pour elle. Et si elle tentait quoi que ce soit contre lui, il lui en ferait baver aussi, tien. On ne s’en prend pas à lui si facilement, sans conséquence.

« Ouais, j’suis partant. »

Et voilà. Ce n’était pas plus difficile que ça, finalement. Elle ne lui ferait rien parce qu’il allait la suivre dans ses aventures loufoques. Qu’est-ce qu’il pourrait bien leur arriver, de toute façon, à part se faire attraper par les Carrows? Franchement, il aimerait bien voir ça. Les rumeurs à leur sujet étaient-elles vraiment fondées en fin de compte? Un pacte, maintenant. Il ne voyait pas particulièrement de quoi il allait s’agir, mais il en demeurait fort bien curieux et intéressé. Qu’est-ce qu’elle allait bien lui sortir? Cracher dans le même verre et boire ensuite chacun une gorgé? L’idée le dégoûta franchement. Hein? Mieux valait penser à autre chose. Ho, et puis quoi, encore… C’était son idée à elle, il n’avait pas à réfléchir à sa place, n’est-ce pas? Nan?

C’était fascinant. De plus en plus. Voir la réaction de la bleue et bronze, à son égard, était particulièrement amusant. C’était à croire qu’elle n’avait encore jamais vu ça de sa vie. Ho, après tout, elle n’avait peut-être pas tord. Le garçon n’était peut-être juste pas très… normal. Le garçon, lui, l’observait sans dire un mot, alors qu’elle s’était plongée dans ses propres réflexions. L’adolescente bougea enfin, laissant la curiosité du jeune serpentard en suspend quelques instants. Elle s’asseyait directement au sol, ce qui intrigua encore davantage le garçon. Il suivit évidemment le signe qu’elle lui faisait, soit de l’accompagner. Il fit donc de même, sans rouspéter, croises ses jambes en tailleur, fixant son regard d’ébène sur elle, avec une excitation certaine de voir la suite des événements. Ce qu’elle dit après ne semblait pas effrayer le garçon. Cela semblait plutôt provoquer une étrange contradiction dans son regard. Piégé entre l’envie oppressante de participer à cet attentat, mais aussi se devait-il de na pas trahir la femme Carrow… Comment faire les deux…? Tant pis. Il s’en moquait, au fond. Il ne lui avait pas promis quoi que ce soit en particulier, n’est-ce pas, sauf de lui fournir des informations. Rien de plus. Il décrocha un sourire complice à la bleue.

« Évidemment. » lâcha-t-il suite à son petit monologue. Évidemment… Quel genre de réponse est-ce que c’était? Mêlé au sourire qu’il arborait en cet instant même, cela signifiait simplement que oui, il allait être sa complice jusqu’au bout, qu’il ne prendrait pas peur à la dernière seconde, qu’il ne fuirait pas comme un lâche. Ce n’était pas son genre, après tout. Que les Carrows ne les effrayaient pas le moindre du monde. Tant et aussi longtemps, du moins, que Colien elle-même ne le laissait pas tomber, il ne la trahirait pas. C’était comme ça, même s’il avait déjà prouvé qu’il était capable d’en faire le contraire.

[i]Le garçon prolongea de nouveau le silence, se synchronisant involontairement avec elle, sans même s’en rendre compte. À cet instant, elle pouvait bien faire tout ce qu’elle voulait, il l’aurait sans doute suivit. Son caractère était comme ça. Depuis toujours. Il suivait le première personne qui portait un tant soit peur d’intérêt à l’enfant qu’il était. Il la vit saisir un bout de bois, dans la paille, sans trop se questionner pour autant. Bien qu’il fut légèrement septique, en fait. Surtout lorsqu’elle s’entailla le doigt, sans plus de cérémonie, laissant gouter son sans dans le foin sur lequel ils étaient assis tous les deux. Et sans le prévenir non plus, bien qu’il s’y soit attendu : après tout, un pacte était un pacte, elle saisit son maigre poignet, sans douceur ni agressivité. Elle posa le morceau de bois sur son pouce, alors qu’il observait, toujours en silence, et le glissa, d’un geste rapide, ce qui lui entailla la peau, juste assez pour le faire saigner un peu, rien de dramatique, rien de grave. Il eut toutefois un geste de répulsion. Ce n’était pas tous les jours, non plus, qu’il se laisser volontairement blessé par une fille qui lui était encore totalement inconnue. Et il obéissait, sagement, sans rien dire. C’était ça, au fond, le pire dans cette histoire. Comme un pauvre petit chien complètement domestiquer par un seul regard de sa maîtresse. Le garçon fit glisser sa baguette de sa manche droite, à la demande de la bleue, sans rouspéter, encore une fois. Il posa la pointe de sa baguette blanchâtre sur le pouce blessé de Zélie, alors qu’elle-même fit de même avec la sienne. Suite à cela, les deux sorciers posèrent leur baguettes bout à bout. C’était encore mieux que ce que le gamin n’aurait jamais pu espérer. Il observa la réaction, les étincelles sortir autant de sa baguette que celle de l’autre. C’était même plus que fascinant. Envoutant. Hypnotisant. Le garçon releva les yeux quelques instants, dès qu’il entendit de nouveau la voix de la jeune fille. Il la laissa avec son sermon, assimilant mot pour mot ce qu’elle disait.

C’était son tour, maintenant. Zélie c’était tut et il se devait à présent de faire serment à son tour, de promettre de ne la trahir sous aucun prétexte, peu importe les difficultés qu’ils allaient rencontrer, peu importe tout ce qui pourrait se passer avant et après les évènements qui allait suivre par la suite. Le gamin entama donc sur un ton égal :

« Moi, Damien O. Taylor, je jure fidélité à Zélie Colien ici présente. Je jure de ne jamais l’abandonner. Je jure de rester avec elle durant toutes les attaques contre Mr ou Mme Carrow. Jusqu’à la mort s’il le faut. » Le garçon sembla hésiter quelques secondes, sans que sa voix ne fléchisse toutefois. « Je jure de ne jamais collaborer avec les Carrows vis-à-vis des prochains attentats contre ceux-ci. Et je jure de mettre toute la magie qui m’est possible avec Zélie Colien pour rendre la vie impossible aux Carrows. »

Comment pouvait-on seulement faire mieux? Si quelqu’un était entré dans la volière, à ce moment précis, il n’en aurait sans doute pas cru ses yeux. Ça, c’était certain.

Tout semblait magnifiquement prêt. Bon, tout ça était peut-être allé un peu trop vite, mais si on commençait à faire plein de plans bien sophistiqués, y’avait toujours des déceptions. Parce qu’on a pas fait comme ça, comme-ci. Là au moins, l’improvisation était à l’honneur et ce n’était pas beaucoup plus mal. C’était le tout premier attentat de Zélie. Sa plus grosse connerie. Jamais elle n’aurait osé faire ça. Jamais. Mais à présent la sixième sentait qu’elle n’avait rien à craindre, au pire elle mourrait. Et la mort est si paisible. Elle haussa les épaules. Ce n’était pas le moment de penser à ça. Tout réussirait parfaitement. Certes, il n’était pas dit que les deux jeunes gens se retrouveraient sains et saufs dans deux heures, mais l’adrénaline les conduirait à la survie, la blonde en était persuadée. Même si un mangemort s’apprêtait à franchir la porte de bois, même s’il allait les torturer, les engueuler, et tout le tointoin. C’était excitant. Trop même. Zélie mit ses mains sur ses hanches en regardant Damien jeter la couverture par la fenêtre qu’il referma juste après. Elle sourit. C’était une bonne idée pour un deuxième année. La couverture leur amortirait peut-être la chute avec un peu de chance. Ce qu’elle craignait le plus c’est de ne pas avoir le temps d’ouvrir la fenêtre. Elle aurait des morceaux de verre partout sur le corps. Et ça va saigner, saigner. Mais fallait pas penser à ça.

« T’es pas con tu sais ? »

Zézette regarda ensuite le gamin se glisser à son poste. Tout semblait vraiment parfait. Une réelle embuscade. Une action, un attentat si on pouvait dire comme ça. A leurs risques et périls. L’Aiglonne ne savait pas si ça en valait vraiment la peine, mais elle ne regrettait rien. Ni l’amitié et la complicité qui naissait tout doucement entre Damien et elle, ni la peur qui lui monter dans le thorax. Rien. La blonde hocha alors la tête et se mit en place. Bien devant la porte, à deux mètres à peu près. Tout était dans la précision et la folie en même temps. Elle sortit un couteau de sa poche qui était emballé dans une serviette de table. Elle lança un regard vers le Serpentard.

« C’est juste au cas où, je l’ai toujours sur moi. »

Mais cette fois-ci ce n’était pas pour se défendre, au contraire. Elle voulait juste graver quelque chose dans le sol. Quelque chose qui allait rester là à jamais, ou du moins elle l’espérait. Il fallait qu’elle fasse un joli dessin dans le vieux parquet. Qu’elle dessine Lord Voldemort en personne. Rien qu’en pensant à ça, Zézette pouffa doucement. C’était trop drôle. Elle s’accroupit alors et grava le Seigneur des Ténèbres. Elle allait sûrement payer cher pour ça, très très cher. Le dessin lui prit exactement cinq minutes, et bien entendu, l’adolescente n’oublia pas de signer, sinon ça ne servait à rien. Elle se redressa alors, et admira son chef d’œuvre.



Spoiler:


Parfait, vraiment trop parfait. Tout cela allait foutre en rogne le Carrow qui oserait mettre les pieds ici et leur faire du mal. En fait, la blonde espérait que ce dessin resterait à jamais dans la volière. Elle voulait aussi que son sang reste ici. Il fallait qu’on sache tout le mal que Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom était un être cruel et cruellement con aussi par la même occasion. Ok, le dessin n’était pas vraiment ressemblant. Mais n’oubliez pas, Zézette elle a jamais vu Voldy de sa vie. C’était juste l’idée qu’elle se faisait de lui, voilà tout. Elle sourit légèrement. Elle était peut-être folle de faire tout ça en fait, mais elle s’en fichait complètement. Peut-être qu’elle ne serait plus jamais admise en cours de défense contre les forces du mal. Ou alors mieux, elle servirait de cobaye dans cette matière. Glups. C’était pas un bel avenir ça. Surtout si les mangemorts restaient encore pendant deux ans, jusqu’à la fin de sa scolarité. Ouais vraiment, elle allait en baver. Mama mia.
Zélie rangea le couteau dans son sac et fixa la porte, droit devant elle. L’heure était venue à présent, plus question de rigoler. Même si la Serdaigle affichait un mystérieux sourire taquin sur les lèvres. Elle ébouriffa ses cheveux courts. Let’s go.

« VOLDEMORT. VOLDEMYCHOU CHERRRIII. VIENS FAIRE UN BISOU A TATA ZEZEEEETTE MOUAMOUAMOUAMOUA. VOLDEMORT CHERIII »

Complètement idiot en fait tout ça, mais fallait bien faire le premier pas après tout non ? Satisfaite, la blonde attendit. Tous ses muscles étaient contractés, la Serdaigle était au taquet. Elle tendit alors les oreilles et respira un bon coup.
Hasta la vista baby.

[HJ : Hééé... tada... Cucus fait son entrée *_*]