José, l'éclaireur des nuits avec la lune. [PV Ceres]

Il était temps de se dire que voilà. L’âge adulte était réellement commencé.

« And I wiiiiiiiill always love yooooou-ooouuu I will always love yooooouuu »

Tout à fait. Au bord d’un cimetière, Friday était elle-même là, vraiment. Une véritable adulte qui venait tout juste de sortir d’un bar avec le nez rouge. C’était rare mais apparemment pas impossible.
L’ai pur du mois de septembre. Qu’est-ce que c’est banal. Non mais c’est vrai. Même si mademoiselle Ylee’n était une joueuse de Quidditch, ce n’est pas pour autant qu’elle préféré tel ou tel air. Soit. Quoi que, petite préférence pour l’air de la mer, mais que voulez-vous. Les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas. Cela faisait une semaine que les cours avaient repris. Ou avaient commencé, notamment pour l’Irlandaise. C’était rude quand même. Des mioches dans les pattes tout le temps pratiquement. Alors elle avait décidé quelque chose de bien. En semaine elle habiterait dans le superbe appartement dans Poudlard. Et le week-end, dans son petit studio rien qu’à elle. Oui, même si elle était prof, il ne fallait surtout pas qu’elle finisse comme McGo. Sinon, elle était mal, très mal. Ben oui, faut voir les choses en face, la prof de métamorphose n’avait pas beaucoup de vie sociale, au contraire. Mais Ylee’n ne voulait pas finir comme ça. C’est d’ailleurs pour ça, qu’en ce magnifique vendredi soir, elle avait décidé d’aller se bourrer la gueule pour la première fois de sa vie. Peut-être une occasion pour trouver des potes de beuverie.

« Yooouuuu yoouuuu my darling MMMMMMMMM-MMMMM »

Elle était rentrée dans un pub de Londres sans grand intérêt ni but particulier, à part boire. Non pas parce qu’elle était démolarisée, au contraire. C’était pour fêter sa nouvelle et sublime vie. Même si elle n’avait pas atteint son objectif principal, mais ce n’était pas le moment de penser à ça inh. Et un whisky par-là ! Et un whisky par-ci ! Si la jeune femme avait rencontré des beaux garçons, et bien, elle ne l’avait pas remarqué. Elle planait complètement, et finalement, c’était pas plus mal. Même si elle savait parfaitement dans quel état elle serait le lendemain matin. Mais la gueule de bois, si on l’a jamais eu, on sait pas ce que c’est, alors la joueuse professionnelle continuait à garder un peu d’optimiste pour sa tête du jour suivant. Elle s’imaginait déjà, dans son lit deux places bien confortable et tout mou. Trois couettes, six oreillers. Ca c’était, woow. Le rêve de toute femme bourrée pour la première fois de sa vie. Sauf que voilà. Un rêve, ben ça ne dure pas éternellement inh. Comme je vous l’ai dit, la bien jeune enseignante se trouvait dans le cimetière, mais venait tout juste de s’en rendre compte. Malheureusement, il en fallait plus pour la désaouler un bon coup. Elle cligna des yeux.

« Bittersweeeeet memoriiiieeees That is all I'm takiiiinnng with meeee … »

Pas de gardien la nuit? Manquait plus que ça. Et quelques minutes plus tard la jeune femme se rendit compte qu’elle était donc assez proche de Poudlard, mais quand même dans un cimetière. Avec des temps aussi sombres qu’en ce moment et tous ces mangemorts qui rôdaient. Ben elle n’était pas dans la merde inh.

« Saperlipopette. Night in the shit. »

Ca promettait pour les quelques heures qui restaient avant le lever du jour. Ne surtout pas s’inquiéter. A la guerre comme à la guerre. Pis on est une ancienne Gryffondor ou ne l’est pas inh. Sauf que voilà, Friday en était une et cette nuit-là, elle n’avait pas réellement envie de le prouver, surtout pour soi-même. Y faudrait faire avec. Le mieux pour le moment était de se calmer, et d’essayer de marcher droit. C’était déjà un très bon objectif pour les quinze prochaines minutes.

** Haaan comment la lune l’est trop beeellleee **

Ca va aller, pas de souci. Tout se passerait très bien. L’Irlandaise marchait à tout hasard. Entre les tombes. Elle qui détestait les cimetières tient. Quoi que, en tant que cimetièrophobe, pour le moment elle se portait plutôt pas mal. Puis, là, ce fut un moment crucial. Elle rencontra un chat. Encore une fois, Ylee’n cligna des yeux, une trentaine de fois. Oui, elle n’avait pas rêvé. C’était bel et bien un chat. Tout moche, tout maigre, tout gris. Il avait les poils sur le squelette celui-là, y’avait pas à dire. La punk sourit. Un sourire béat, et elle ne s’en rendait même pas compte. Mais elle aimait les chats, aussi moches soient-ils. Un chat c’t’un chat. Donc, comme prévu, ses yeux s’illuminèrent tout doucement. Ce chat maintenant, et bien ce serait le sien. A elle. En plus, il n’avait même pas de collier. Bonne pêche ce soir. Oui, faudrait qu’elle revienne plus souvent, c’était tellement bien inh.
La brune prit alors le chat dans ses bras. Et vas-y que je me tourne, que je ronronne. Qu’il était meugnon le minou tout moche. Friday alla s’asseoir sur une tombe, en tailleur. Et fit plein de poutous à son nouvel animal domestique.

« Alors José, ça va ? »

Ca y’est. Le baptême était commencé.

Enfer et damnation, damnation et enfer ! Ca, c’était fait au moins. Il n’y avait pas pire journée que celle consistant à fêter la mort d’un frère tant aimé…Un jumeau en définitive. Ceres n’avait pas l’habitude de fêter les morts, sans doute parce que Halloween était la fête qu’elle détestait le plus et qu’elle ne voyait strictement aucun intérêt à se déguiser…Etait-ce que les gens déguisés ne s’aimaient pas au naturel ? Dans tous les cas, ce fut plus lasse que jamais que la demoiselle aveugle avait entreprit de réserver une petite chambre à la première auberge qu’elle avait trouvée, à l’ombre. Par chance, c’était les vacances et elle n’avait strictement rien de prévu hormis un vagabondage certain qui ne la mènerait probablement nulle part.

A peine arrivée chargée comme une mule de sa lourde valise, Ceres ne manqua pas de s’effondrer sur le lit, en ayant l’impression de peser milles kilos face au bruit sourd que fit son lit sous son poids. Pourtant, la frêle jeune fille était aussi légère qu’une plume et on ne pouvait certes pas dire qu’elle avait des kilos en trop ! Mais cette légèreté ne l’aida pas pour autant à s’endormir : Pendant des heures, elle demeura à tourner et virer sur son lit, sans parvenir à fermer l’œil. Après le voyage qu’elle venait de faire, elle aurait dû être épuisée : Cette vérité était d’autant plus logique qu’elle avait dû se trimballer toute seule sa lourde valise, supporter une fois de plus le fait de ne rien voir, et finir par bousculer tout un groupe de personnes par inadvertance. Mais, quand enfin elle se fit à l’idée que le sommeil ne viendrait pas, elle se releva aussi rapidement qu’elle s’était allongée et se rhabilla en vitesse : Elle mit une petite robe noire sans prétention, à des années lumières de son habituel uniforme de Serpentard, remit à peu de choses près ses cheveux en place et sortit au dehors. Il n’était plus la peine d’attendre que le jour soit levé pour se rendre au cimetière : La nuit, ce serait encore mieux…Armée de sa sempiternelle canne d’aveugle, la jeune demoiselle ne se perdit pas à la surprise générale : C’était comme si, en tant qu’handicapée d’un sens, elle voyait mieux que n’importe quel voyant. Pire, le pas sûr, elle marchait fièrement sans faillir, comme si c’était tout naturel qu’une fille de quinze ans seulement se retrouve au beau milieu de la nuit en plein cimetière…Mais il y avait peu de chances qu’elle croise quelqu’un, alors il n’y avait certes pas de quoi paniquer.

« Faut-il que je t’adore Shuro… »

Le sol était boueux pour une obscure raison, sans doute avait-il plu juste avant qu’elle n’arrive en ville…Mais en sentant ses pieds s’enfoncer un peu plus à chaque pas, Ceres avait la vague impression de se trouver sur un sol mouvant : Elle devait donc faire plus d’effort à chaque pas qu’elle faisait et c’était l’unique raison pour laquelle il fallait qu’elle aime vraiment sincèrement rendre visite à son frère pour manquer de « s’épuiser » à ce point.

Finalement, une fois que l’atmosphère lugubre du cimetière l’eut atteinte dans son intégralité, ce fut suffisant pour Ceres : Elle avait la preuve, sans vraiment pouvoir expliquer comme elle faisait, qu’elle était bien arrivée à destination. Maintenant, il fallait qu’elle trouve la bonne tombe, et ce ne serait pas aussi simple que de se rendre ici. Priant donc pour qu’une autre personne n’ait pas eu la même idée qu’elle, Ceres se mit à frôler chaque tombe du bout des doigts, devinant grossièrement le nom de chaque personne enterrée à l’endroit où elle se trouvait…Le pire dans tout cela, c’était qu’elle ne se rendait même pas compte qu’elle s’était mise à parler toute seule !

« Lucy Domwarks, Don Miguel, Alexander Winston…Où es-tu Shuro ? »

Il fallut une bonne vingtaine de minutes pour parvenir à trouver la tombe de son bien aimé défunt jumeau. Un sourire se mit à illuminer son visage et elle s’assit sans gêne juste en face de la tombe, l’air amusé : Cela lui faisait bizarre de ne pouvoir parler à son frère une seule fois par an, et alors qu’il était si pieds sous terre…

« Désolée de ne pas t’avoir amené de fleurs, mais il est tard…Je ne pense pas que tu m’en voudras hein ? Je voulais venir demain matin mais n’ayant pas trouvé le sommeil, j’ai préféré passer un maximum de temps avec toi… »

Pratiquer un monologue, ça pouvait paraître étrange, mais aux yeux de Ceres s’était plus rassurant qu’autre chose. Cependant, aussi soudainement que possible, un chat sauta sur ses genoux alors qu’elle n’avait rien entendu autour d’elle…Etait-il à quelqu’un ou était-il errant ?

« Salut le chat ! Tu es tout seul ou tu es à quelqu’un ? »

Comme si un chat pouvait lui répondre de sa belle voix ! Ma pauvre Ceres tu perds la boule…

[On va dire que Friday est assise sur la tombe de ton frère inh xD]

José. L'animal idéal. Bon, certes il miaulait, mais on ne pouvait pas tout avoir dans la vie inh. Elle s'était retrouvée dans un cimetière et voilà qu'elle tombait nez à nez avec un chat tout moche. A tous les coups, c'était le destin. Dieu voulait lui dire quelque chose. La prévenir, ou la récompenser d'une super bonne action. Oui voilà. Soit ce chat allait la protéger contre quelque chose d'horrible, soit c'était un cadeau de la part du papa de Jésus. Géant. Friday était donc toujours assise sur une tombe. Sur quelqu'un de mort en fait. Ca semblait glauque comme ça, mais il leur fallait un peu de compagnie aux morts inh, sinon ils passaient leur temps à se faire chier, les pauvres. C'pour ça que Ylee'n avait décidé que lorsqu'elle mourrait, elle demanderait à sa famille de lui mettre une gameboy color dans sa tombe. Ca l'occupera. Soudain, José leva la tête, la jeune enseignante aussi. Des bruits de pas. Etonnant. Le méchant arrivait donc. Tout doucement. Friday n'osa rien faire. Ni même cligner des yeux, or de question. Elle ne bougea pas. Avec le noir qu'il faisait et sa tenue noire, il y avait des chances pour que le méchant ne voit pas qu'il y'avait quelqu'un. Y'avait plus qu'à prier. Les pas arrivaient doucement, doucement. Comme si la méchante personne se faisait tant désirer, comme si elle savait qui est-ce qu'elle allait attaquer. Pourtant, Friday n'avait pas peur, loin de là. Elle savait utiliser sa baguette et elle avait pratiqué Krav-Maga. Sport israélien, combat d'autodéfense avec certaines techniques de boxe. Bref et le pire, c'est qu'elle était hyper douée. Alors, pourquoi utiliser sa baguette magique inh ? Faudrait qu'elle retourne à ces fameux cours moldus d'ailleurs, ce serait pas mal. Surtout qu'elle adorait ça. Fufufu.

Bref, revenons à nos moutons. La mini star du Quidditch tendait l'oreille, se concentrait le plus possible. Elle ne devait pas faire une seule erreur, sinon elle allait se faire griller la pauvre.

Puis, elle vit une silhouette. Relativement petite, mais plus grande qu'elle. Avec son mètre cinquante-cinq, Ylee'n n'allait pas bien loin, je vous le dis. Mais pourtant, la démarche montrait que la personne était plus jeune qu'elle. Bien qu'elle ait une canne. Dans le noir, la brunette ne voyait pas grand-chose. Mais elle s'était déjà bien fait une idée de la personne. Zut. A tous les coups c'était une adolescente qui était atteinte d'une maladie incurable qui faisait vieillir. Ouais. En fait, mentalement c'était une petite fille de douze ans, mais physiquement elle n'avait pas loin de soixante ans. Friday était mal, vraiment. Fallait qu'elle réfléchisse et vite. Etant donné que son ennemi avait soixante ans, elle pouvait courir vite. Mais bon, s'était forcément une sorcière et si elle avait douze ans dans sa tête elle avait de bons réflexes. Mon dieu. Que faire ? Puis elle avançait toujours l'infirme inh ! La bonasse. Ouais. L'Irlandaise s'était mise à l'insulter dans sa tête. Elle était sûre que la vieille jeune madame était juste là pour regarder sa future maison. Ben oui, puisqu'elle avait soixante ans aujourd'hui, dans une semaine elle en aurait soixante-dix. Ouais, dans un mois on en entend plus parler quoi.

La personne s'arrêta alors brusquement et bien évidemment, juste en face de Friday. Dans un geste silencieux, la jeune femme baissa la tête tandis que la main de l'infirme parcourait les écritaux de la tombe. Heureusement qu'elle était habillée en noir. Oh yeah. Chance quand tu nous tiens. La jeune enseignante se dit alors que la méchante personne allait continuer son chemin. Mais non ! Elle s'assit juste en face d'elle ! LA POISSE. La joueuse de Quidditch ouvrit grand les yeux, mais rien d'autre. Et il fallut que ce maudit chat rhaaa ! Où est-ce qu'il allait bon sang ? Sûrement la protéger ! Ouais ! Vas-y José ! Casse lui laggle ! Mais non. Le maigrichon chat tout moche se contenta de ronronner et de sauter sur les genoux de la vieille jeune madame. Ca promet. Ylee'n essaya de se coller contre la tombe. La nuit, oooh quelle belle nuit vraiment. Tant que la lune ne rayonnait pas par ici, tout irait bien. Et c'était alors, que l'infirme parla. MALHEUR. Or de question de passer du temps avec cette... cette... chose ! Friday commençait à avoir mal à la tête. L'alcool certainement. Ou alors elle rêvait peut-être oh oui ! Il fallait qu'elle se pince le bras, vite vite vite vite !

José. Il était tout seul ou à quelqu'un.

** Allez José, réponds bon sang ! Sinon on va tous mourur !**

Mais rien. Saleté de chat. Tout doucement, Friday mit ses mains devant sa bouche et prit une toute petite voix fluette.

« J'appartiens à une star de Quidditch. »

Yeaaahh ! Il assurait le gros quand même ! Même si bon, vous vous en doutez, c'était le jeune enseignante qui venait de parler. Si elle était crédible ? Non, du tout. Au contraire. Mais dans un monde magique, tout pouvait arriver, alors un chat qui parle, why not ? Non mais c'est vrai, dans ces conditions-là, il fallait s'attendre à tout. Et puis, sa tête lui faisait tellement mal. Elle crut soudain qu'elle allait régurgiter. Non, pas maintenant, c'était surtout pas le moment. Surtout quand on a une vieille jeune madame en face de soi. D'ailleurs, en parlant de la folle. L'Irlandaise ne distinguait rien de son visage, ni de ses mains. Et n'osait bien évidemment pas se rapprocher. Mais à sa voix, elle sut que ce qu'elle pensait d'elle était vrai. C'était une adolescente atteinte d'une maladie grave, celle qui faisait vieillir beaucoup beaucoup plus vite que la normale. Les médicomages n'avaient pas trouvé quelque chose pour ça ? Parce que c'était le moment ou jamais de le dire. Par contre. Friday ne se voyait pas faire la conversation à la place d'un chat, ce n'était pas son trip inh. Mais toujours pas un geste. Oui, elle espérait toujours que la malade s'en aille... pour creuser sa future tombe.

Ceres demeurait toujours en attente de réponse, attentive à n’importe quel souffle ou bruit qui se jouerait juste à côté d’elle. Après tout, ce n’était pas tous les jours qu’elle se rendait dans un cimetière, et encore moins qu’elle se retrouvait face à un chat dans un lieu si lugubre. L’image était étrange elle aussi…Une jeune demoiselle aveugle qui se retrouve par la force des choses entraînée jusqu’au cimetière, frôle les inscriptions des tombes une à une pour finalement tomber sur la bonne…Et finalement tomber sur un chat, qui avec sa chance habituelle devait être noir…Il y avait de quoi rire, franchement. Avec le recul, peut-être aurait-elle songé au fait qu’elle se trouvait en pleine scène d’Halloween, bourrée de poncifs jusqu’à la moelle, en définitive une scène qui ne donnait pas vraiment à rire. Pourtant, comme si elle ne craignait rien, la jeune fille caressait ce chat, lui donnait une douceur qui ne lui ressemblait pas du tout et même si elle ne souriait pas, il y avait un je ne sais quoi de sympathique sur son visage qui aurait fait sourire n’importe qui. Mais il fallait savoir une chose avec Ceres…Il n’y avait vraiment qu’aux animaux qu’elle laissait entrevoir une part de sa personnalité si « lumineuse ». Le reste du temps, en compagnie des humains, elle était d’une froideur digne d’un iceberg et sa façon de parler était toujours très soutenue, très éloignée des modes d’expressions des autres jeunes sorciers. En bref, alors qu’elle avait le chat sur les genoux, elle était à des années lumière de se douter qu’en fait, il y avait quelqu’un d’assit sur la tombe de son défunt frère jumeau…

Quelques menus soupirs plus tard, une voix inconnue s’éleva dans l’atmosphère et cela suffit à faire paniquer la pauvre demoiselle aveugle. Après tout, il y avait de quoi ! Ce n’était pas comme si elle se trouvait en pleine fête foraine, au beau milieu de la journée, et avec des gens qu’elle connaissait…Comme Alix, son ami de Serpentard par exemple, ou bien encore Eliad, également comparse de la maison de Salazard. Non, elle était seule, au beau milieu d’un cimetière lugubre et qui plus est, en pleine nuit. Comme si les visions d’horreurs qu’elle gardait en mémoire de sa vie passée ne suffisaient pas, il fallait encore en rajouter une couche…Mais bref, le résultat fut évidemment l’auto défense. Ceres s’était relevée aussi brusquement que l’inconnu avait parlé, serrant le pauvre animal contre elle, comme si elle souhaitait le protéger ou qu’il la protège d’une quelconque force obscure…Avant de prendre la parole.

« Si vous osez penser que je vais avoir la naïveté de croire que c’est le chat qui parle, alors c’est vous qui êtes simplet ! Je ne crois plus à ce genre de contes depuis bien longtemps…Déclinez votre identité malotru ! »

Tout en exagération…Voilà le tempérament de Ceres. Elle n’avait pourtant pas reculé d’un pouce, affrontant autant qu’elle le pouvait cet inconnu en face d’elle. D’ailleurs, avec tout cela, elle ne savait pas du tout s’il s’agissait là d’un homme ou d’une femme…Elle prit donc sa baguette en main, murmura un « Lumos » particulièrement bienvenu et le pointa sur « l’enseignant » bien qu’elle doutait que cette personne en fut un. Finalement, même si elle ne voyait pas cette pâle lueur qui lui aurait donné l’identité de son vis-à-vis, elle suffisait à la rassurer par sa simple présence. Puis, tandis que le chat avait callé sa tête au creux de son épaule, elle eut un léger rictus presque nerveux : C’était vraiment incroyable de voir à quel point elle pouvait attirer l’amabilité des animaux…Quels qu’ils soient.

« Il va falloir me répondre si vous souhaitez que votre chat vous soit rendu. La politesse lorsque l’on impose sa conversation à quelqu’un, c’est de se présenter. A moins que la politesse de fasse pas partie de votre vocabulaire…Diantre que cela serait fâcheux ! »

Voilà maintenant que la petite jeunette donnait des leçons à un professeur…C’est vraiment que le monde ne tourne pas rond par ici.

Et shit. Elle était démasquée. Enfin, pas totalement, mais la vieille jeune madame savait à présent que quelqu’un était assis sur une tombe. Fichtre ! Ca ne pouvait arriver qu’à elle ! Et à cause de l’alcool, et ben elle disait n’importe quoi. Parler à la place d’un chat. Non mais. Faut le faire tout de même. Elle avait un grain la jeune enseignante. Dumbledore l’aurait vu là, et bien, il n’aurait pas été très content inh. Il fallait qu’elle décline son identité ! Pis quoi encore ! D’ailleurs, elle avait du mal à s’en souvenir, tellement sa tête lui faisait mal. Enfin non, quand même pas mais presque ! A cet instant, Friday avait la bouche grande ouverte, et clignait des yeux avec beaucoup de mal. Bon, réfléchissons. Dommage qu’elle ne pouvait toujours voir son interlocutrice, ça l’aurait bien servi. De voir ses vieux rides tout moche. Juste pour lui foutre la honte. Ainsi comme ça, elle oserait plus parlé tellement elle est traumatisée par sa maladie pas soignable. Mouhaha !

Mais Ylee’n ne savait plus parler. Elle venait d’être pris sur le fait par une gamine de douze ans psychologiquement. Et puis. Rhaaa une lumière. L’Irlandaise ferma les yeux. Elle n’avait pas honte la vieille franchement ! Eblouir quelqu’un comme ça. Fichu croûton aux cheveux blancs. Son chat ? Fufufu. Elle se trompait la folle là. Mais faudrait lui dire que José c’était son éclaireur contre les méchants. D’ailleurs il était où là ? HAHA ! Il fricotait avec l’ennemi le salopiaux !

« Primo Madame-J'ai-douze-ans-d'âge-mentalement-et-soixante-ans-physiquement tu me parles meilleur parce que moi j’suis pas ta copine inh. Secondo José c’est pas mon chat, c’est mon pote. Tercio, c’est pas moi qui est en train de parler à un mort. ET UN AMI A MOI EN PLUS. Ouais, ça t’en bouche un coin inh que… que… Friday se retourna alors vers l’écriteau. Shuro Hymos soit un ancien pote à moi inh ! C’était fusionnel entre nous, tu peux même pas savoir ! »

Elle marqua une pause un grand sourire aux lèvres. Non, elle ne voyait toujours pas son interlocutrice, surtout pas avec cette lumière aveuglante. Pourtant, Friday n’était pas sans pitié devant cette enfant qui était rongée de cette maudite maladie. Mais elle avait été drôlement méchante en la traitant de malotru. Bon, allez, certes elle avait menti légèrement, mais si peu ! Oui elle ne connaissait pas ce fameux Shuro, mais était persuadée que la vieille jeune dame non plus alors, elle s’en fichait. C’était pas elle qui parlait aux morts, et encore moins à ceux qu’elle ne connaissait pas. Mais bon. Ylee’n haussa les sourcils. Bon, qu’est-ce qu’elle devait faire maintenant ? Continuer à taper causette avec une folle ? Puis finalement, elle reprit la parole, bien sagement.

« Pis qu’est-ce que tu fais là ma p’tite vieille inh ? J’pourais être une mangemorte qui veux te tatanner laggle inh. Fais gaffe, moi aussi j’sais faire de la magie ! Et mieux que toi je parie même si bon… c’est vrai je suis bien meilleure sur un balai, soit. Mais n’empêche ! Je sais me servir de ma baguette ! »

Elle se tut une nouvelle fois, attendant une réaction de sa nouvelle rencontre incroyable. Puis, qu’est-ce qui foutait là le José !

« Au fait, rends moi mon minou. J’l’avais avant toi. C’est mon José. »

Vérité ! Le sien, rien qu’à elle, pour elle, et pour toujours. Ca c’était un vrai couple, qui allait durer, à coups sûrs ! Pas comme tous ces adolescents pré pubères là ! Franchement, qu’est-ce qui ne faut pas voir. Alors que José et Friday c’était.. wow. L’amour à l’état pur, y’avait pas mieux, vraiment. Puis elle n’avait jamais eu d’animaux, avec son grand frère allergique au poil de chien, c’était toujours mauvais. Rha ! Fichu grand frère. Alors oui, José le Tout Moche allait certainement lui sauver la vie, lui apporter joies et bonheur. Et un peu de compagnie surtout. C’est sûr, durant la semaine le pauvre allait sûrement s’ennuyer, mais bon. Friday ne travaillait ni le mardi, ni le mercredi, ni le vendredi, ni le samedi. Elle lui rendrait un peu visite. Oh yeaah !
Et le pire dans cette magnifique histoire. C’est qu’elle avait une grande envie de vomir. Le whisky et les soirées arrosées n’étaient vraiment pas pour elle. Bien qu’elle se retenait déjà depuis quelques minutes, cette fois-ci s’en fut trop. Et avec ce fichu mal de crâne… Vous l’avez bien compris. A l’instant où la jeune enseignante s’imagina en train de gerber sur la tombe du fameux Shuro, elle sentait un liquide gras lui remonter la gorge. Sa réaction sur immédiate. Elle se leva et se pencha sur la pierre tombale. Et bouarp. Plein de vomi partout ! Hiihaaa ! Mais quand même, y’avait pas à dire, on se sent un peu mieux après. Quoi que, ce n’était pas fini. Et une deuxième fois hiii ! Bouarp. Friday cracha sur la tombe. Et s’essuya la bouche avec le revers de sa main. Ouais, on fait avec les moyens du bord inh. Elle failli tomber ensuite. En fait. Elle trébucha en arrière. Oubliant complètement la présence de la vieille folle. Oui, c’était riche en aventures ce soir. Culbutant en arrière, la joueuse professionnelle renversa au passage sa nouvelle rencontre. En arrière. Rhaaa ! Quelle chance. Friday tomba sur les fesses. Elle vit ensuite José détaler à vive allure, sans faire attention une nouvelle fois à l’infirme elle cria :

« Josééééééééééééééééééé ! »

Damned I’m cuite…Ceres se retrouvait décidément lâchée dans une bien cocasse aventure. Pourtant, ce n’était pas faute de ne jamais rien demander à personne ! Mais là, au lieu de pouvoir rester en paix à se recueillir tranquillement sur la tombe de son jumeau, il avait fallut qu’elle tombe sur la première énergumène venue, saoule en plus de tout le reste ! C’en était trop pour la pauvre demoiselle aveugle qui ne souhaitait qu’une chose, passer Halloween sans faire trop de dégâts. Pourtant, au lieu de ne pas faire de vague et de rester calme, la jolie Serpentard avait renchéri de plus belle en insultant ouvertement quelqu’un qui s’était présenté comme un enseignement…Si elle était à Poudlard celle-là, pour sûr elle en entendrait parler jusqu’en 2020. Mais elle n’eut aucun répit pour songer à ce qu’elle risquait, puisque déjà l’inconnue avait pris la parole, la heurtant de ses mots en lui balançant qu’elle avait douze ans d’âge mental et soixante ans de physique…Elle ne voyait pas clair ou quoi ? Par tous les diables, elle était probablement le professeur le plus pitoyable qu’elle avait rencontré dans toute sa carrière d’élève sorcier. Cela ne faisait en définitive que cinq ans à peine qu’elle sévissait à Poudlard, mais c’était largement suffisant pour se faire une idée des professeurs et de leur manière de travailler. Bien évidemment, elle était bien loin de se douter que la jeune femme en face d’elle était un professeur de vol et qu’en aucun cas elle n’avait pu le croiser au sein de l’école…Et pour cause, il n’y avait aucune chance pour qu’une aveugle comme elle se risque à monter sur un balai ! Mais revenons à nos moutons, ou plutôt à cette situation cocasse qui n’allait rapidement pas manquer à faire sortir Ceres de ses gongs. L’énergumène venait à peine de prétendre que son bien aimé frère jumeau était son pote que son sang se mit littéralement à bouillir dans ses veines. Oh la menteuse ! Oh la scélérate ! Comment osait-elle inclure Shuro dans ses élucubrations sans queue ni tête ? Là, il n’y avait plus de pitié, c’est un combat entre elles deux…Et Ceres comptait bien l’emporter, enseignante ou pas enseignante !

« Primo, je n’ai pas soixante ans mais quinze. Si jamais vous aviez deux sous de jugeote je n’aurais même pas eu besoin de le dire, mais comme il semble que même ma voix ne vous éclaire pas sur mon âge, alors je pense que l’asile serait un excellent endroit pour finir vos vieux jours et regretter chaque jour un peu plus d’être une inutile en puissance. Secundo, considérer un chat comme un ami relève de la haute intelligente étant la vôtre…Tercio, navrée de vous contredire mais je ne pense pas que mon frère jumeau Shuro ait un jour croisé la route d’une folle furieuse dans votre genre, saoule en plus, alors qu’il est décédé le jour de nos onze ans…Croyez bien que je ne l’aurais certainement pas permis, sans parler de mes bien détestés géniteurs. »

Ceres était étonnement calme face à l’énergumène prise de folie. Comme quoi, les colères froides, contenues comme l’indifférence étaient probablement les pires punitions qu’une enfant puisse infliger à un adulte : Un peu comme si elle sentait qu’il n’y avait aucun intérêt à s’énerver face à cette femme qui n’avait plus les yeux en face des trous et qui n’avaient pas deux neurones branchés entre eux. En fait, c’était plutôt à elle d’être le cerveau, la sagesse et le calme…Sinon, il y avait fort à parier que prof ou pas prof, l’autre énergumène se serait pris un pain dans la gueule bien placé, doublé de la force non négligeable que possédait la demoiselle…Il ne fallait certes jamais sous estimer la force des handicapés…Elle peut être tenace et redoutable, surtout pour une maligne comme Ceres.

Alors que l’énergumène vociférait tout ce qu’elle savait en continuait à débiner des inepties, la jeune Serpentard se surprit à éclater de rire. Oui, elle se moquait bien de cette pauvre prof saoule qui n’avait pas un sou de malice en elle. Une mangemorte, elle ? Il fallait vraiment avoir une imagination très poussée pour croire qu’un mangemort savait boire plus que de raison. Tuer, oui. Boire, certainement pas ! Et ensuite, savoir manier la baguette ne s’apprenait pas dans une pochette surprise, comme le permis de conduire. Ceres ne le savait que depuis cinq ans, mais le plus important et qu’elle l’eut appris…En considérant en même temps que cette prof avait dû quitter trop tôt les bancs de l’école et qu’elle gagnerait à y retourner un temps précieux !

« Si Babar était un mangemort, alors oui, vous pourriez en être un. Mais en attendant vous m’amusez plus que vous ne me faites peur…Et ce n’est pas vôtre baguette digne d’une pochette surprise qui va m’impressionner…Moi je pourrais vous tuer sans vous n’ayez le temps de faire ouf ! »

Si elle avait voulu se condamner à une vie de recluse à Azkaban, sans doute aurait-elle cloué à jamais le bec de cet opportuniste. Mais bref, elle n’avait pas que ça à faire non plus, perdre son temps avec une incapable, saoularde en plus…Et ce fut pourquoi, alors qu’elle demandait instamment qu’elle lui rende son « minou », Ceres recula légèrement plutôt que de s’exécuter : Confier une pauvre bête à une folle comme ça ? Jamais de la vie, plutôt crever oui ! Mais alors qu’elle reculait, la folle dépassa tous les records du monde en terme de bêtise…Prise d’un haut le cœur, que dis-je, de plusieurs, elle prit bien le « soin » de se soulager sur la pauvre tombe de son bien aimé jumeau. Mettant bien quelques secondes avant de comprendre la triste vérité de la scène, Ceres lâcha littéralement le chat au sol, perdant de vue ce qu’il deviendrait si elle le lâchait : Nom de nom, elle allait lui faire nettoyer…Et à la brosse à dents en plus de tout ça ! Menaçante, elle se rua sur la pauvre prof en la prenant par le col, ayant pris la liberté de sortir sa baguette et de la pointer contre le nez de cette pauvre folle. Cette fois, étant donné que le lumos était toujours actif, elle devait bien voir la jeunesse de son visage puisqu’elle était assez près…Sauf que ce n’était pas par politesse que Ceres s’était avancée, plutôt avec une envie de meurtre bien définie !

« Vous allez me nettoyer cette horreur ou par tous les saints je vous jure que vous allez déguster. Accio brosse à dents ! Et avec cet instrument uniquement ! Prof ou pas prof, vous n’êtes à mes yeux qu’une raclure de cabinet…Gare à vos fesses si après cet incident je vous recroise, parce qu’il n’existerait nulle endroit où vous pourriez vous cacher : Je vous retrouverais et je crois bien que je vous ferais regretter d’être née ! »

Ceres lui avait plaqué la brosse à dent entre les mains avec une telle violence qu’il valait mieux s’exécuter. Mais sait-on jamais, l’inconsciente tenterait peut-être le diable.

« Inh quoi ? Soixante quinze ans ? »

/SBAFF/. Ben oui ! Elle parlait bien trop vite la petite dame inh ! Il lui fallait du temps pour comprendre à Friday. C’pas facile la vie. Mais tout tourna mal. Bon ok, elle avait vomi sur la tombe de son frère jumeau, c’pas un drame, il va sûrement pleuvoir le lendemain, ça nettoyerait très bien les choses ! Quelle chiante quand même !
Mais quelque chose se passa. Ylee’n ne réagit pas tout de suite, trop occupée à faire partir son mal de crâne. En effet, la jeune fille venait de la prendre par le col. Non, elle n’avait pas soixante quinze ans, mais bien quinze, une adolelescente qui se prenait pour Wonder Woman. Nen mais où-est qu’on est ici franchement ? Le joueuse professionnelle cligna quelques fois des yeux, et plongea son regard dans celui de l’élève. Elle ne l’avait jamais vu auparavant, bon ok, il y en avait des élèves. Mais tout de même. Non, vraiment, cette fille ne s’était jamais rendue au cours de vol. Un rictus se forma sur ses lèvres rosées.

A peine soulevée par la gamine, Friday déssoula en un rien de temps. Normal puisqu’elle se sentait soudainement en danger. Plus de mal de crâne, de maux de ventre, plus d’alcool. Ce soir, la mini star du Quidditch n’était pas une professeur non. Elle était elle-même, et c’était bien pire. Elève ou pas élève. Puis, la brunette remarqua quel regard étrange la jeune fille avait. Oooh. Il lui vint alors une idée. Cette fille n’était pas normale non. Et avec une canne. Si elle n’était pas atteinte d’une maladie grave … Ok. Friday lui tira la langue. Pas de réaction. Friday vint placer sa main devant son nez et abaissa tout les doigts sauf le majeur. Pas de réaction. Ses yeux s’ouvrirent. Elle était aveugle. C’était donc ça !
Ylee’n fut alors prise d’un fou rire. Elle n’aurait pas le temps de dire ouf qu’elle serait déjà morte. Haha. Oui, c’était exactement ce qu’avait dit l’élève. Comment elle se prenait pas pour de la merde ! Bon, on est bien d’accord pour dire que les aveugles ont une ouïe et un odorat plutôt développé, mais quand même ! Ce n’était pas des supers héros non plus. Puis pas question de se faire marcher sur les pieds par une gamine. Non jamais.

« Tu sais où tu peux te la foutre ta brosse à dents ? »

Ni une ni deux, grâce à ses supers rangers de la mort, Friday mit un coup de pied dans le tibia de l’infirme. Elle se dégagea rapidemment, et prit la canne, qui était là. Le Krav-Maga, ça servait vachement tout de même. Vraiment ce sport moldu, il faudrait qu’elle appronfondisse ses bases. Elle prit la canne dans ses deux mains, s’en servant telle une arme. Mouhaha. Le quidditch, ça développait pas mal de reflexe quand même. Et ce soir, il n’était pas question de baguette. Elle pointa alors le baton sur la poitrine de la jeune fille. Elle appuya fort, mais pas de là à lui couper la respiration. Non, pour ça elle aurait du donner un coup brusque.

« Pas de pitié pour les déchets. Elève ou pas élève. J’agis par pure auto-défense, la police ne dira rien s’il arrive quelque chose de vraiment mal. Tu ne sais pas à qui tu as à faire. J’étais saoule en effet, je m’excuse d’avoir vomi sur la tombe de ton frère. Mais tu sais, ça ne change pas grand-chose, il est toujours mort. Alors tu vas te calmer de suite. Parce que, au cas-où tu ne le saurais pas, Babar est quelqu’un de très courageux, c’est un héros pour les enfants. Ne me sous-estime pas petite. Avant d’être professeur je suis une pro du Quidditch, mais pas seulement. Je n’hésiterais pas une seconde à te plonger dans un coma avec une prise de Krav-Maga. Et ce n’est pas du bluff, je peux te le confirmer. »

Elle se tut un instant. Guettant les parages. Tous ses muscles étaient tendus. Oui, contrairement à la gamine, elle était grandement habituée aux combats. Et ce n’est pas une infirme qui allait la mettre K.O. Loin de là. Elle ne lâcha pas des yeux l’élève. Bizarrement, elle regardait droit devant elle, la gamine. Pas du tout dans l’axe de Friday. Ca confirmait bien ce qu’elle pensait. Le lumos de tout à l’heure, c’était pour se rassurer, pour faire croire qu’elle voyait tout. Elle ne put s’empêcher de sourire. Elle était courageuse l’aveugle, mais inconsciente. Quand on a un handicap on l’assume. Regardez, Ylee’n, elle fait un mètre cinquante. Un parfait handicap, surtout quand on fait ses courses et qu’on n’arrive pas à attraper les choses bien trop hautes. Et bien la joueuse professionnelle avait transformé son handicap en véritable force. Et oui, c’est du travail d’être une arme de guerre. Mais ça apparemment la jeune fille ne l’avait toujours pas compris. Certes Friday ne s’était pas montrée très intelligente dans les minutes précédentes, mais à présent elle avait retrouvé tous ses réflexes, et sa lucidité.
Précedemment la gamine avait pu la prendre par surprise, mais là, c'était fini.