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 Espoir et Desespoir [PV]
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  • Stephen Des Sablons
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    Stephen Des Sablons
MessageSujet: Espoir et Desespoir [PV]   Espoir et Desespoir [PV] EmptyLun 21 Juil - 15:35:37

Les vacances d'été n'avaient pas été des plus joyeuses pour Stephen. Certes il y avait eu des moments agréables comme les sorties avec les jumeaux ou le jour où il avait reçu ses notes de Buses. Mais il avait surtout passé l'été à se demander comment il allait aborder un certain sujet épineux avec son oncle. Le temps avait passé et il s'était décidé deux semaines avant la rentrée.

Quelques mois avant les vacances, il avait vu son reflet dans le miroir du risèd et en avait été quelque peu perturbé. Plusieurs personne dont il ignorait tout étaient apparus et il avait fini par se dire qu'il s'agissait peut être en partie de sa famille paternelle. Mais voilà, les réponses de Peter n'étaient pas vraiment du genre de celles qu'il attendait. Non, sa mère n'avait rien dit pendant ses neuf mois de grossesse sur l'identité du père parce qu'elle ne pouvait pas parler. Endormie ? Non, morte ! Stephen avait passé neuf mois dans le corps mort de sa mère. Elle avait été maintenue en vie par un processus magique pour qu'il puisse voir le jour. Et son père… Son père était certainement un Mangemort qui avait fait subir les pires atrocités à sa mère. D'après Peter, Stephanie était une jeune femme dynamique, motivée, investie totalement dans la cause de l'Ordre du Phénix, soutenant totalement Dumbledore… Mais encore jeune, encore naïve sur certains points. Le sexe en particulier. Ses derniers jours avaient du être une atrocité et Stephen n'apprenait cette vérité que 16 ans plus tard.

16 ans. N'était-ce pas trop tard ? Peter aurait-il du lui dire avant ? Aurait-il du lui dire de lui même avant que Stephen ne soit prêt ? Mais Stephen était-il prêt ? Peut-on seulement être prêt à apprendre ce genre de chose ? Dans sa tête, Stephen n'avait jamais eu de père, mais ce père inconnu, il ne l'avait jamais haï. C'était le sentiment qu'il devait développer, maintenant, non ? Il se sentait sale d'avoir grandi dans un corps mort. Sale d'être né d'un homme violent et cruel qui avait tué sa mère. Sale de n'être pas le fruit d'un amour mais d'une haine. Triste aussi… Et il se sentait trahit. Trahit pas son oncle qui connaissait cette vérité depuis toujours et la lui avait cachée. Trahit par les jumeaux qui se doutaient qu'il y avait quelque chose mais ne l'avaient jamais dit. Stephen avait trois ans quand il avait intégré la famille Cornfoot. Il avait passé trois ans à Ste Mangouste sans famille, seul, parce qu'on voulait s'assurer qu'il n'y avait pas de séquelles. Trois ans abandonné. Et les jumeaux avaient cinq ans quand ce petit frère déjà tout formé était arrivé dans leur famille. Ils savaient, ils se doutaient au moins… Mais ils n'avaient rien dit.

Devant la tombe de sa mère, Stephen se laissa choir à terre et pleura. Ses doigts avaient arraché la chaîne qui ne quittait jamais son cou, laissant une trace rouge saignant un peu dans sa nuque. Il tenait ce morceau d'aile pressé dans sa paume et pleurait, roulé en boule, plié en deux, devant sa mère. Jamais auparavant ses bras aimants lui avaient autant manqué. Il voulait la sentir contre lui, avoir sa chaleur et son amour, il voulait qu'elle le console. Mais ce n'était pas possible. Ca n'avait jamais été possible que dans ses rêves. Sa mère avait été assassinée avant même qu'il ne vienne au monde. Ses cris de désespoir emplissaient le cimetière vide. Il avait mal. Tellement mal. Jamais il n'avait eu autant mal.

Finalement, Stephen posa sa tête sur la pierre froide et tomba endormis d'avoir trop pleuré. Il fit des cauchemars mais sa mère était là près de lui. Sa mère qui le protégeait de ces mauvais rêves. Alors qu'il était dans les bras de Morphée, ses doigts de desserrèrent et le petit pendentif doré glissa sur le sol meuble…



[HJ : bon, c'est moins court que les autres mais c'est pas extraordinnaire…]
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  • William J. Craig
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MessageSujet: Re: Espoir et Desespoir [PV]   Espoir et Desespoir [PV] EmptyLun 21 Juil - 20:34:04

Cimetière. Pierres tombales. Caveaux.
Comme tous les cimetières, celui-ci avait des allées couvertes de gravillons qui crissaient sous le pied. Un bruit que William, désormais, associait aux enterrements. Il déambulait entre les tombes, les yeux humides, la tête pleine de souvenirs désagréables. L'infirmière qui les avait arrêtés, sa sœur et lui, un jour qu'ils allaient voir leur mère. Elle les avait menés dans un petit bureau, les avait fait asseoir, et leur avait expliqué d'une voix douce que leur mère était tombée dans le coma, et qu'ils ne pouvaient pas la voir. Le coup de téléphone, vers six heures du matin, la nuit suivante ; son père, blanc comme un linge, alignant des "oui... oui..." pathétiques avant de se ruer, repoussant ses deux enfants, vers sa chambre où il s'était enfermé. Les visites, dans la maison silencieuse, la famille chuchotant des mots inutiles, et Andrew Craig toujours enfermé dans son chagrin, refusant de se coiffer, refusant de manger...
L'enterrement, le costume noir sous un soleil de plomb, la volonté de ne pas pleurer en public, et ces gravillons... ces foutus gravillons qui crissaient tant qu'ils pouvaient tandis que le convoi approchait de la tombe...
Ce n'était plus le cimetière de Brighton, sa mère ne reposait sous aucune de ces pierres, mais William éprouvait une terrible tristesse à marcher parmi ces tombes. Il s'arrêtait de temps à autre pour lire un nom, calculer la durée- trop brève- d'une vie, et ses yeux commençaient à le brûler étrangement. Jamais, auparavant, il ne s'était ainsi promené dans un cimetière ; à présent, il s'y rendait fréquemment (mais pas dans celui où reposait sa mère ; jamais, depuis l'enterrement, il n'avait pu s'y résoudre).
Un grand cri déchira le silence, comme un écho à celui que William aurait aimé pousser le jour de l'enterrement de sa mère. Un hurlement inhumain, un cri de refus comme seul le désespoir peut en produire. Le jeune homme ne chercha pas l'origine du cri ; la chair de poule aux bras, il continua à marcher lentement, perdu dans ses pensées, submergé par ses souvenirs.
C'est au détour d'une allée qu'il le vit. Un corps prostré, étendu sur une tombe... Un sentiment de panique s'empara du rouquin et fit cogner son cœur ; cette personne avait été assassinée, et lui n'avait même pas prêté attention à son cri. William courut vers le corps, et son désespoir augmenta lorsqu'il le reconnut ; Stephen, le garçon avec qui il avait travaillé quelque temps auparavant en cours d'astronomie.
Complètement affolé, le roux se précipita sur Stephen et, le saisissant au col, se mit à le secouer en balbutiant des mots sans suite
:

-Stephen... Non... je t'en prie... il ne faut... Stephen...

Lorsque le mort ouvrit les yeux, William le lâcha aussi brusquement que s'il s'était brûlé, et recula de plusieurs pas. Jusqu'à la tombe d'en face, laquelle le fit trébucher- et il tomba douloureusement sur le marbre froid de la sépulture de Margareth Blake (1903-1976).
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  • Stephen Des Sablons
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    Stephen Des Sablons
MessageSujet: Re: Espoir et Desespoir [PV]   Espoir et Desespoir [PV] EmptyMar 22 Juil - 10:56:09

Le corps et l'esprit éreintés par le moment de désespoir intense qu'il venait de traverser, Stephen s'était endormi comme un bien heureux appuyé sur la dalle recouvrant le corps de sa mère. Il n'avait pas fermé les yeux depuis dix minutes qu'il fut soulevé et quelque peu secoué avant de se réveiller. Il avait encore les yeux embués mais il reconnu William, le préfet de Gryffondor avec lequel il avait travaillé en Astronomie quelques semaines auparavant. En le voyant ouvrir les yeux, le garçon pâlit comme s'il avait vu un fantôme, le lâcha et recula jusqu'à tomber de l'autre côté de l'allée. Stephen mit un moment à comprendre ce qu'il venait de se passer et la réaction du roux. Mais quand il réalisa le spectacle bizarre auquel son camarade avait du assister, il eut un sourire et se releva lentement.

"Je suis désolé, William, je ne voulais pas te faire peur, je… je crois que je me suis endormi… Tu… Tu ne t'es pas fait mal ?"

La gêne était clairement visible sur le visage de Stephen. S'endormir dans un cimetière, c'était quelque peu… étrange, non ? Il n'osa pas s'avancer vers le Gryffondor pour l'aider à se relever de peur que celui-ci ait un geste de recul. Stephen se sentait tellement sale qu'il aurait été extrêmement blessé par un tel geste alors même qu'il n'aurait pas été contrôlé. Pourtant, lui même, éprouvait du dégoût à son égard. Finalement, il détourna les yeux et les reporta sur la dalle de marbre gris-rose. Les bouquets de fleurs avaient été renversés dans l'agitation et il entreprit de redonner un bel aspect à la tombe de sa mère. Oubliant presque la présence du préfet, il resta un instant à la contempler.

*J'ai cru que tu me donnerais des réponses, mais les morts ne parlent pas… Je me sens tellement perdu, Maman, si tu savais… Tu me manques… Tu me manques tellement…*

Une larme coula sur sa joue et il la sécha aussitôt. Ses yeux clairs errèrent un instant sur la tombe voisine. Mary Cornfoot. On lui avait toujours dit que Stéphanie, comme sa sœur aînée était morte en couche… On lui avait toujours menti et il s'était montré tellement crédule… Même sur la pierre tombale, il y avait un indice de cela. Sur celle de sa tante figurait un nom de femme mariée alors que jamais le père de Stephen n'avait été évoqué, comme si c'était un sujet tabou… Mais l'épitaphe aussi… Maintenant que Peter était entré dans ce groupe étrange appelé "Ordre du Phénix", c'était beaucoup plus clair. Si, sur la tombe de Mary, le message faisait clairement à Ste Mangouste où elle avait travaillé sa vie durant, sur celle de Stéphanie, c'était plus flou.

Sur la pierre, il y a écrit:

Tu resteras à jamais un ange de lumière au sourire chaleureux.
Ton sacrifice ne sera pas vain, de tes cendres est né l'espoir.


Et en guise de signature, un phénix était gravé dans la pierre. Stephen avait toujours pensé que cet épitaphe parlait de lui… Mais maintenant il n'en était plus si sûr. Quelques semaines avant la naissance de Stephen, Harry Potter était né. Et un an après CDONDPPLN avait disparu… L'Ordre du Phénix. Il ne savait pas s'il devait aimer ou détester ces gens. Ce secret avait tué sa mère. Qui était le responsable de tout cela ? Fallait-il uniquement accuser ce père qu'il ne connaîtrait jamais ? Tout était-il de la faute de ce Mage Noir dangereux ? Ou bien Dumbledore et les siens ne pouvaient-ils pas être considérés comme responsables pour avoir engagé et envoyé au front une jeune femme si naïve et pure ?

Stephen soupira. Il était tant de partir. C'est en se retournant que la présence du roux lui revint en mémoire. Il rougit instantanément.


"Je… Excuse moi, j'ai tendance à être dans mes pensées en ce moment…"

Ca, le Gryffondor avait eu tout le temps qu'il voulait pour s'en rendre compte lors du TP d'Astronomie… Soudain, il réalisa qu'il n'était pas courrant de croiser un élève dans un cimetière et que, peut être, il avait dérangé le préfet dans son propre recueillement.

"Je… Je vais partir, tu… tu es sûrement venu 'voir quelqu'un', toi aussi… je vais te laisser, je t'ai assez… enfin… désolé…"

Forcément, c'était dans ces moments là que sa timidité maladive refaisait surface…


Dernière édition par Stephen Cornfoot le Ven 25 Juil - 15:49:55, édité 1 fois
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  • William J. Craig
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MessageSujet: Re: Espoir et Desespoir [PV]   Espoir et Desespoir [PV] EmptyVen 25 Juil - 15:47:05

La tête de William heurta la dalle de la tombe, et le rouquin resta allongé, des lumières dansant devant ses yeux fermés. Les événements récents lui apparaissaient avec une formidable clarté ; Stephen était étendu, mort, sur une tombe ; et lui, William, avait assisté à son meurtre ; enfin, il avait entendu son ultime cri, mais ne s'en était pas ému. C'est ensuite que les choses se brouillaient. Le cadavre avait ouvert les yeux, l'avait regardé.... le rouquin se souvenait avoir eu peur, mais après... qu'avait-il fait ? Et cette étrange lourdeur dans la tête... D'où venait-elle ? Sans doute était-il mort aussi, à présent. L'assassin de Stephen avait voulu se débarrasser d'un témoin, c'était évident.
La danse des étoiles multicolores ralentit, et un doute vint à l'esprit du garçon. S'il était mort, il ne devrait pas voir ces lumières... ni entendre le merle qui sifflait, à quelques mètres... ni sentir la plaque "Regrets éternels" qui lui meurtrissait le dos. Il ouvrit les yeux soudain- un peu trop vite, car toutes les couleurs semblèrent se mêler durant quelques secondes avant de se fixer. Le ciel, le cimetière. Et Stephen debout qui lui parlait. L'hypothèse du double meurtre s'éloignait.
William se releva lentement, et passa une main à l'arrière de son crâne. Une grosse bosse avait poussé, ce qui expliquait les drôles de petites lumières et la sensation de fatigue.
Stephen lui demandait s'il s'était fait mal. William sentait bien que répondre par la négative serait mentir ; son dos lui rappelait douloureusement qu'une plaque "Regrets éternels" s'y était enfoncée, sa tête bourdonnait, et il ne se sentait pas en pleine forme ; mais le Serdaigle semblait si peu dans son assiette que le rouquin répondit
:

-Non, non, ne t'en fais pas.

Maintenant, les choses lui revenaient clairement ; il s'était jeté sur son camarade et l'avait secoué comme un prunier en le suppliant de ne pas être mort. Fallait-il être bête. A force de retourner des pensées lugubres dans sa tête, il finissait par voir des cadavres là où il n'y en avait pas.
Stephen s'était retourné vers la tombe sur laquelle il était allongé à l'arrivée de William, et le roux, machinalement, jeta un coup d'oeil à la pierre. Un nom de femme était gravé sur le marbre, et quelques mots plus petits que le Gryffondor ne put lire à cette distance.
Stephen était parti dans ses pensées et William demeurait silencieux, n'osant rompre le recueillement de son camarade. Il caressait du bout des doigts la bosse sur sa tête et pensait à sa mère, allongée, désormais, sous une pierre du même genre. Ses yeux s'embuèrent lorsqu'il se revit devant la tombe, jetant de l'eau bénite sur le cercueil de bois clair...
Ce fut un soulagement pour lui d'entendre à nouveau la voix de Stephen. William balaya ses excuses d'un geste de la main ; ce n'était vraiment pas grave, lui-même, en ce moment, avait parfois du mal à rester dans la réalité. A la supposition du Serdaigle, le rouquin répondit d'une voix monocorde :

-En fait, non... Je ne connais personne ici... je suis venu... comment dire...

Il hésita un instant, puis essaya d'expliquer la vérité, même si elle semblait un peu idiote :


-J'ai perdu ma mère cet été, et j'avais besoin de... de penser à elle... Mais sa tombe est trop loin, alors je suis venu ici. C'est un peu comme si j'étais sur sa tombe à elle...


Il n'osa interroger Stephen sur les raisons de sa présence, mais ses yeux s'étaient arrêtés sur la tombe voisine, portant le nom de Cornfoot. Sans nul doute, il était sur la sépulture familiale, à se recueillir- jusqu'à l'intervention du Gryffondor. Embarrassé par le souvenir de son affolement, William reprit :

-Non, ne t'en fais pas, c'est moi qui vais y aller... c'est moi qui t'ai dérangé... Excuse-moi, mais j'ai cru...


Sa gorge se noua. Dans la rangée juste derrière la leur, il venait de voir une tombe presque identique à celle de sa mère. Même forme de croix, même disposition. Le souvenir trop frais de l'enterrement lui revint en mémoire, avec tous ses détails, et une larme s'échappa de son œil droit.
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  • Stephen Des Sablons
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    Stephen Des Sablons
MessageSujet: Re: Espoir et Desespoir [PV]   Espoir et Desespoir [PV] EmptyMar 19 Aoû - 15:27:30

Aux paroles de William, Stephen trouva qu'ils étaient ridicules. Chacun essayait vainement de dire à l'autre qu'il allait le laisser seul et tranquille alors que, visiblement, aucun des deux n'avait réellement envie d'être seul et tranquille. Une larme coula doucement sur le visage du Gryffondor et Stephen s'approcha de lui.

William avait deux ans de moins que Stephen et il venait de perdre sa mère. C'était une épreuve difficile. Le bleu et bronze n'avait jamais connu sa mère, il avait toujours vécu avec ce vide, il ne pouvait pas savoir exactement ce que le jeune roux ressentait face à cette perte mais il savait avec quoi il devrait vivre à présent. Tendrement, il passa son bras sur l'épaule du jeune homme et l'attirant vers lui pour ne plus voir cette larme impudique, il murmura :


"Et si on restait ensemble un moment, plutôt que de nous isoler et de souffrir seuls ?"

Stephen n'aimait pas vraiment pleurer en public, fierté masculine… Et il préférait ne pas regarder le jeune homme pleurer pour ne pas le mettre encore plus mal à l'aise. Alors, comme l'aurait fait Axel, il le serait contre lui, ne le regardant pas et le consolant en même temps. Finalement, il posa les yeux sur la tombe de sa mère et murmura :

"Je ne peux pas dire que je sais ce que tu ressens ni que je le comprends, de toutes façons, je ne pense pas que ça t'aurait aidé… Au mieux, je sais à quel point ce que tu vas vire à partir de maintenant est difficile, mais il n'est pas possible de t'y préparer… Viens, marchons, un peu, il y a un petit jardin là-bas, il est très agréable pour se reposer de toute cette souffrance…"

Stephen venait ici tellement souvent qu'il connaissait le lieu par cœur. Il avait même remarqué, en arrivant, la tombe de Nicolas Flamel, mais il viendrait s'y attarder un peu plus tard, ce n'était pas encore le moment. Stephen marchait d'un pas lent, tenant toujours William contre lui, il lisait les noms sur les tombes. Nul besoin de regarder la route, ses pieds la connaissait pas cœur. En quelques minutes, il étaient dans un petit bosquet d'arbres au milieu du cimetière. Ils ne pouvaient pas voir les tombes, de cet endroit, mais l'atmosphère était la même, calme, douce, portant à la méditation.

Stephen lâcha son camarade et, suivant des gestes mille fois répétés, il sorti de son sac une grande nappe qu'il étala sur l'herbe et quelques gâteaux ainsi qu'une gourde de jus de citrouille. Il invita le rouge et or à s'asseoir et fit de même avant de commenter ses actes, un sourire de confidence aux lèvres :


"A chaque fois que je viens la voir, je passe ici et je mange un peu. Cet endroit est chargé des âmes des défunts, c'est un peu comme si je mangeais avec elle… Aujourd'hui, je vais partager mon casse-croûte avec toi, c'est bien mieux que de broyer du noir tout seul, tu ne penses pas ?"

Sur ces mots, il servit un verre de jus de citrouille qu'il tendit à William avec quelques gâteaux. Ca lui faisait un bien fou de penser à autre chose, d'oublier quelques instants qu'il avait passé neuf mois dans un corps mort. D'oublier cette cruelle réalité. Sa mère était morte avant même de savoir qu'elle était enceinte. Lui qui avait toujours cru que, pendant neuf mois, il avait été couvé de l'amour de Stephanie, il venait d'apprendre que jamais, sa mère ne l'avait aimé puisqu'elle ignorait tout de son existence. Il était même persuadé que si elle avait vécu assez longtemps pour le savoir elle n'aurait pas voulu de cet enfant, fils de Mangemort qui l'avait torturée et violée…

Non, vraiment, il était bien plus agréable de grignoter avec un ami que de penser à toutes les conséquences des révélations de son Oncle…
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  • William J. Craig
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MessageSujet: Re: Espoir et Desespoir [PV]   Espoir et Desespoir [PV] EmptyJeu 21 Aoû - 12:18:34

D'un geste nerveux, William essuya l'indiscrète larme qui avait osé couler, et il prit une profonde inspiration pour s'empêcher de pleurer. Il n'aimait pas se laisser aller ainsi en public, encore moins devant un élève plus âgé que lui et presque inconnu. On lui avait toujours dit qu'un homme ne pleure pas, et même s'il n'était pas forcément d'accord, il s'évertuait à respecter ce principe. Même sa mère le lui avait dit, durant les derniers jours : "Tu es un homme maintenant, tu dois être fort...". Être fort... est-ce que cela signifiait insensible, sec même devant la mort de celle qu'il aimait plus que tout ? Il aurait voulu poser la question à quelqu'un, mais elle lui était toujours restée en travers de la gorge, coincée avec les sanglots qu'il essayait de refouler. Et si c'était cela être un homme, le rouquin n'était pas sûr de vouloir en être un. Tout le monde avait trouvé normal que Susan pleure la mort de sa mère, mais William, ça en choquait certains. "Ne te comporte pas comme une fille", lui avait dit une vieille bique de voisine, très convaincue de la force virile qui empêche de pleurer.
Machinalement, le rouquin avait suivi Stephen, sans trop savoir où le Serdaigle le conduisait. Il avait simplement hoché la tête aux paroles de son camarade, incapable de trouver quelque chose à répondre ; ce qu'il ressentait, le savait-il lui-même ? Il ne parvenait pas à mettre des mots sur ce vide terrible, ne pouvait dire si c'était du chagrin, du désespoir, de la colère, de l'angoisse devant un futur vide de la présence rassurante de sa mère... un peu de tout ça, sans doute... Pas facile à démêler, à expliquer. Il préféra se taire et s'asseoir dans l'herbe, dans la petite clairière où Stephen l'avait mené.
Il prit le verre de jus de citrouille que lui offrait son prévoyant camarade, essaya de refuser les biscuits en marmonnant qu'il n'avait pas faim, mais Stephen les lui fourra dans la main ; William porta le verre à ses lèvres, plus pour se donner une contenance que par envie, en se disant que le Serdaigle avait de drôles d'idées. Venir manger dans un cimetière... Lui n'aurait jamais pensé à ça. Il avait fui le cimetière de Brighton durant tout l'été, et le seul fait de longer le mur lui causait un malaise...
Malgré tout, il se décida à croquer dans un biscuit, ce qui lui donnait un prétexte parfait pour ne pas répondre à Stephen. La conversation lui semblait irréelle, comme s'il la rêvait. Un oiseau coloré était venu se poser au-dessus d'eux, dans un arbre, sur les branches basses- probablement attiré par la nourriture ; inutilement, William le désigna et murmura :


-Tu as vu ? un pinson.

Il avait une véritable passion pour les animaux et pour les oiseaux en particulier, créatures qui n'inspiraient généralement qu'indifférence à la plupart des gens- surtout aux sorciers, habitués à des êtres plus spectaculaires qu'un pinson. Conscient d'avoir sans doute montré à Stephen un animal dont il se fichait, il marmonna :


-Excuse-moi, j'aime beaucoup les oiseaux... Ils doivent être bien ici, ajouta-t-il après quelques instants en désignant d'un geste les alentours, sans savoir exactement s'il parlait des oiseaux ou des défunts.

Il vida son verre de jus de citrouille et, tripotant l'ourlet de la nappe, fit d'une voix sourde :


-Je suis content d'être avec toi. C'est gentil de me tenir compagnie. Je... je ne me sentais pas très bien aujourd'hui, c'est pour ça que je suis venu. J'ai eu de la chance de te rencontrer.


Franchise inhabituelle chez un garçon peu habitué à exprimer ses sentiments ; il n'avait pas pu regarder Stephen en prononçant ces quelques mots pourtant simples, mais sa sincérité ne faisait pas de doute.
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  • Stephen Des Sablons
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MessageSujet: Re: Espoir et Desespoir [PV]   Espoir et Desespoir [PV] EmptyDim 7 Sep - 20:56:45

Stephen se tourna vers l'animal désigné et sourit avant de retourner son attention vers le Gryffondor.

"De quoi tu t'excuses ?" Demanda-t-il d'une voix amusée avant de reporter son regard sur l'oiseau. "Il y en a pas mal par ici, je leur laisse toujours les miettes de mon repas quand je viens. Ils le savent. Tu verras, d'ici quelques minutes nous serons cernés."

Stephen ayant toujours été très timide et introverti aimait se retrouver seul au milieu de la nature. Il n'était pas forcément très doué avec les animaux, ni très passionné, mais il aimait l'ambiance de la nature, cette sérénité…

"C'est apaisant."

Oui, c'était vraiment ça. C'était pour se calmer, pour reposer et vider son esprit qu'il aimait cette nature. Il regardait un deuxième petit oiseau qui s'approchait d'eux en clopinant quand William se mit à parler en évitant son regard et avec un sincérité déconcertante. S'approchant un peu plus du jeune préfet pour lui désigner deux autres oiseaux approchant pour les regarder, il prit un ton très doux pour tenter de calmer les angoisses de l'adolescent.

"Je crois que le destin a décidé de nous aider, je suis moi même très troublé en ce moment… J'avais, je pense, autant besoin de compagnie que toi. J'ai appris cet été des choses que j'ignorais sur ma mère. Je m'étais fait une image d'elle et en fait, j'avais tord. C'est comme si elle était partie une seconde fois.



J'aurais tellement aimé la connaître…"


Il se tut et but une gorgée de la boisson sucrée, pensif. Oui, sa mère lui avait toujours tellement manqué. Il s'était dit parfois que c'était l'absence de femme dans la famille qui faisait ça, mais en fait peut être que non… Il ne savait pas vraiment. Mais il aurait aimé connaître sa mère, il aurait aimé qu'elle le regarde avec amour comme sa mère dans le miroir du Rised, qu'elle le serre dans ses bras comme Kael l'avait fait l'année dernière… Ses doigts se posèrent tendrement sur ceux de son cadet sans qu'il s'en rende vraiment compte.

"Nous avons tous deux besoin du soutient de l'autre. Tu sais, William, tu peux pleurer, tu as le droit de le faire, personne ne te le reprochera. Etre fort ce n'est pas être insensible. Etre fort c'est réussir à rester soi même, réussir à continuer à vivre, à sourire… C'est le plus important, il faut vivre… Et visiblement, tu y arrives mieux que moi qui suis plus âgé que toi."

Oui, visiblement, William supportait mieux cette absence que Stephen puisqu'il arrivait à suivre les cours, à être attentif… Stephen, lui, était comme une ombre depuis la rentrée. Il n'avait pas regardé le jeune homme en parlant et ne s'était même pas rendu compte que des larmes coulaient sur ses joues. Il avait failli dire que au Rouge que sa mère veillerait toujours sur lui, qu'il ne serait jamais vraiment seul. Mais il s'était demandé si c'était le cas pour lui. Il avait toujours pensé avoir sa mère avec lui mais maintenant qu'il savait qu'elle n'avait jamais connu son existence… Même l'âme de sa mère ne savait pas qu'il était là alors… était-elle réellement près de lui comme il le pensait ?

Instinctivement, il posa ses doigts sur sa gorge pour attraper la chaîne d'or et tripoter le pendentif de sa mère. Mais il ne rencontra que le vide. Sa main se serra convulsivement sur celle de William alors que ses pupilles se dilataient de terreur. Où était-il ? Son regard affolé parcouru le pique-nique, le sac qu'il fouilla frénétiquement ainsi que ses poches. Puis il se leva vivement, ignorant toute réaction de William et se précipita vers la tombe de sa mère où il retrouva l'objet doré en forme d'aile.

Il était accroupi, en larme, incapable de se calmer, cherchant sa respiration comme il pouvait, son cœur battant à une vitesse affolante. Il avait failli le perdre. Il avait failli perdre le seul souvenir qu'il avait de sa mère, celui qui ne le quittait jamais depuis l'enfance. L'objet que même ses cousins n'avaient jamais touché car ils savaient que ce n'était pas une bonne blague… Il avait failli le perdre.

Finalement, il n'était encore qu'un enfant terrifié par l'oubli et la mort.


[HJ : désolée de te laisser Stephen dans cet état… J'ai tenté une première approche mais il ne m'a pas laissé le temps…]
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  • William J. Craig
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MessageSujet: Re: Espoir et Desespoir [PV]   Espoir et Desespoir [PV] EmptySam 13 Sep - 14:22:59

Oui, c'était apaisant, Stephen avait raison. De l'endroit où ils s'étaient assis, les deux garçons ne voyaient pas les tombes, et on aurait pu se croire dans un bois quelconque, dans un parc, pas dans un cimetière. Au-dessus de leurs têtes, les oiseaux chantaient avec frénésie, et une petite brise faisait à peine bouger les feuilles des arbres, produisant un très léger murmure. C'était presque agréable de se trouver là, sur l'herbe, dans cet endroit paisible- presque, car William n'oubliait pas qu'il était dans un cimetière, et un sentiment bizarre, entre tristesse et lassitude, s'était emparé de lui. La clairière lui aurait paru merveilleusement accueillante s'il n'avait pas eu besoin de traverser les rangées de tombes pour y parvenir ; il aurait fallu qu'il puisse y transplaner directement. Mais les sépultures invisibles étaient trop présentes à l'esprit du rouquin pour qu'il se laissât aller, surtout l'image de la tombe qui ressemblait tant à celle de sa mère. La même pierre blanche, la même croix, la même disposition des lettres et des dates ; jamais il n'avait imaginé qu'il existât des catalogues pour ce genre de choses, et qu'on pût retrouver deux tombes si semblables. L'observation attentive des cimetières lui aurait prouvé qu'il existait non pas deux tombes, mais des dizaines, sur le même modèle...
L'adolescent buvait son jus de citrouille à petites gorgées, sans vraiment écouter Stephen qui lui parlait avec douceur. Il tentait de mettre de l'ordre dans ses sentiments, dans ses pensées, et cette tâche exigeait toute son attention. Une phrase prononcée par Stephen parvint cependant jusqu'à lui :

-J'aurais tellement aimé la connaître...

William leva vers son camarade un regard stupéfait. Il n'avait donc jamais connu sa mère ? Un instant, le Gryffondor songea qu'il avait plus de chance que lui-même- mais l'instant d'après, il se ravisa ; lui avait au moins passé treize ans avec sa mère, et il savait ce qu'il pleurait, il savait ce qu'il avait perdu. Stephen, lui, était tout aussi malheureux, mais il n'avait pas, pour se réconforter, le souvenir des bons moments passés avec sa mère. William revit le sourire sur le visage émacié de Mrs Craig lorsqu'il était rentré de Poudlard, en juin, et il sourit lui-même, les yeux brûlants. L'image de ce sourire, à elle seule, était un précieux trésor, un trésor qu'il ne pourrait jamais partager avec Stephen... Non, finalement, c'était lui qui avait le plus de chance- ou le moins de malchance.
Stephen continuait à parler, toujours de cette voix douce ; attentif, cette fois, William ne remarqua même pas que le Serdaigle avait posé sa main sur la sienne- preuve que le contact n'était pas désagréable. Il ne prit conscience de ce contact que lorsque Stephen serra vigoureusement sa main, l'air soudain affolé. Sans un mot, il vida le sac, sous le regard interloqué de William qui se demandait ce qui lui prenait.Avant que le roux ait pu dire quelque chose, le Serdaigle avait bondi sur ses pieds et filé vers les tombes. Pris au dépourvu, William hésita un instant avant de se lever à son tour et de quitter la clairière au pas de course, à la recherche du sixième année. Inquiet de ne pas le voir, il tâcha de repérer l'allée dans laquelle ils s'étaient rencontrée : sans doute Stephen était-il retourné sur la tombe de sa mère. Surmontant sa répugnance à repasser devant la tombe qui rappelait celle de sa propre mère, le Gryffondor s'engagea dans l'allée.
Le Serdaigle était là, accroupi, en pleurs, secoué de hoquets, comme un enfant terrorisé. Le préfet des Lions sentit sa gorge se nouer ; il n'était pas très doué pour réconforter, pour prononcer des paroles de soutien, ce dont Stephen avait visiblement besoin. Le rouquin hésita encore, puis s'agenouilla près du Serdaigle et passa son bras autour de son cou. Ils étaient presque de la même taille dans cette position, et leurs deux visages étaient tout proches. William voyait les joues baignées de larmes de son camarade, son air encore affolé, il entendait sa respiration précipitée... Il remarqua le poing crispé de Stephen et, dépassant à peine entre deux phalanges, ce qui semblait être une chaîne. Était-ce l'objet qu'il cherchait dans le sac ? Pourquoi une telle crise de panique pour une simple chaîne ? Troublé par l'état de désarroi de son camarade, William n'avait même pas pensé que cet objet avait peut-être une valeur sentimentale. Dans un murmure, il essaya de calmer le Serdaigle :


-Stephen... allons... calme-toi, ça va aller... calme-toi, mon vieux...

Dans un geste d'amitié virile, le rouquin serrait l'épaule de son camarade, pour montrer qu'il était là, à côté, et qu'il ne demandait qu'à aider. Les hoquets du Serdaigle semblaient s'espacer, mais sans cesser complètement. D'un mouvement doux, William attrapa un mouchoir en papier dans sa poche et essuya le visage de Stephen en disant d'une voix brouillée :

-Arrête, Stephen... s'il te plaît... arrête sinon je vais pleurer aussi... et on aura l'air malin... acheva-t-il en luttant contre le sanglot qui menaçait de passer malgré lui.
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  • Stephen Des Sablons
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MessageSujet: Re: Espoir et Desespoir [PV]   Espoir et Desespoir [PV] EmptyMar 16 Sep - 10:46:42

Aussi loin que remontait ses souvenirs, Stephen avait toujours eu ce pendentif ailé au cou. On lui avait dit qu'il venait de sa mère. Qu'elle le portait toujours comme un grigri. Il lui avait été offert par sa propre mère et elle y tenait particulièrement. On lui avait dit que s'était son plus bel héritage, qu'il était la marque qu'elle veillait sur lui, que l'objet guiderai toujours l'esprit de sa mère pour qu'il reste à ses côtés… Et il l'avait cru. Combien de temps avait-il passé à tripoter la chaîne ou à en mordiller le pendant à chaque fois qu'il pensait à Stéphanie ? Il avait depuis longtemps cessé de compte. Il le retirait en de rares occasions, quand il avait besoin de la sentir encore plus proche et qu'il ne voulait pas trop s'arracher le coup à se crisper dessus, c'était tout.

Et il avait failli le perdre. Lui qui ne se séparait jamais de cet objet, voilà qu'il l'avait simplement laissé derrière lui. Il était autant choqué par cette constatation que par le fait qu'il aurait pu ne jamais le retrouver. Et ce choc se traduisait pas une terreur et des larmes qu'il ne pouvait contrôler. Il ne remarqua même pas la présence du jeune gryffondor avant que celui-ci ne se mette à sécher ses larmes. Instinctivement, il plongea son visage dans le cou du garçon, se cramponnant désespérément à lui. Ses sanglots se calmèrent peu à peu, il était bien dans cette étreinte si étrange, il se sentait de plus en plus calme. Son esprit redevenait lentement net et il murmura directement dans l'oreille de William :


"Je suis désolé… Tu veux bien rester là encore un peu ?"

Sa voix était encore faible mais il allait mieux. Il respirait plus calmement, s'imprégnant de l'odeur du jeune homme, relâchant un peu la force de sa prise sur le tissus. Finalement, il se redressa, ses lèvres frôlant le cou du garçon et plongea ses yeux bleus un peu rougis dans ceux du roux. Il s'excusa encore et proposa qu'ils retournent vers la petit clairière. Mais il ne bougea pas et détourna lentement les yeux, ses cils blonds cachant ses prunelles.

"C'est difficile… J'essaie de continuer, d'avancer mais c'est difficile…"

Il déglutit. William venait de perdre sa mère, il ne devait pas en rajouter, il ne fallait pas. C'était possible de vivre en se sachant aimé, en ne se sentant pas seul… Il l'avait fait jusqu'à présent. Le plus dur était que maintenant il savait. Il savait que sa mère n'avait pas eu le temps de l'aimer. Son regard croisa à nouveau celui du préfet. Leurs visages étaient tellement proches qu'il ne se rendit même pas compte qu'il avait déposé un baiser sur le coin de ses lèvres. Pourtant il l'avait fait, il s'était penché en avant, leurs lèvres étaient entrées en contact furtivement puis il s'était redressé… Sans avoir conscience de ce qu'il venait de faire. Pourtant il avait très clairement ressenti le frisson de plaisir.

Il cilla puis, tenant William par la main pour qu'il en fasse autant, il se redressa. Une fois debout, il entreprit de fixer la chaîne autours de son cou. Ses doigts caressèrent doucement la petite aile dorée alors qu'il expliquait, penaud, que c'était tout ce qu'il lui restait de sa mère. Il cacha l'objet sous sa chemise puis, prenant candidement la main de son ami, il le guida vers leur petit camp. Culpabilisant d'être parti si vite, il entreprit de ranger le bazar qu'il avait fait et s'assit près du Rouge et Or. Il resservit les verres puis il se mit à parler doucement, avec une forme de tendresse. Il était de nouveau calme.


"Méfies-toi des autres. Tu vas garder une image d'elle, une image certainement un peu enjolivée que tu devras protéger et chérir. Mais les autres… Sans penser à mal ils te diront des choses, ils te révèleront des secrets qu'on ne pouvait pas dire de son vivant, il vont abîmer cette image parfaite et elle ne sera pas là pour t'aider à la reconstruire. C'est là que tu seras le plus blessé. Pour éviter ça, tu dois lui faire confiance. Toujours. Quoi qu'on te dise tu dois lui faire confiance… Même si c'est dur…"

Il baissa les yeux. Oui, c'était dur de croire qu'elle l'aurait aimé. Pouvait-on réellement aimer l'enfant de l'homme qui vous avait violé, torturé et tué ? Sans qu'il s'en rende compte, ses doigts s'étaient de nouveau mêlé à ceux de son voisin.


[HJ : voilà, je pense que j'ai rattrapé le coup, non ?]
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  • William J. Craig
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MessageSujet: Re: Espoir et Desespoir [PV]   Espoir et Desespoir [PV] EmptyMer 17 Sep - 22:03:19

William avait entrepris de sécher les larmes de Stephen, délicatement, tamponnant son mouchoir en papier avec des gestes précautionneux ; il répétait d'une voix rassurante des mots de réconfort qui lui semblaient dérisoires, des "ça va aller..." auxquels il essayait de donner la puissance d'une formule magique. Il n'avait pas pensé à mal en se conduisant ainsi ; à vrai dire, il ne songeait pas vraiment à ce qu'il faisait, l'urgent était d'apaiser Stephen. Peu à peu, cependant, l'idée de l'étrangeté de leur situation lui vint à l'esprit ; son geste pouvait paraître équivoque et donner lieu à des interprétations erronées... Il fallait une certaine affection pour s'autoriser de tels gestes. Mais il ne s'était permis une telle familiarité que parce que les deux garçons étaient seuls, et unis par leur deuil commun. Jamais, en temps normal, le roux ne se serait comporté de cette façon ; soucieux de ne pas avoir l'air inconvenant, il limitait au maximum tout contact physique et, maintenant qu'il y pensait, n'avait encore jamais séché de larmes sur la joue de personne.
Il se raidit légèrement sous l'effet de la surprise lorsque Stephen se jeta dans ses bras ; il ne s'était pas attendu à cette réaction, et il lui fallut quelques instants pour se détendre et, lentement, poser sa main à plat sur le dos du Serdaigle. Il appuya fortement cette main, dans un simulacre d'embrassade virile, en murmurant toujours sa litanie de mots de réconfort. La méthode semblait porter ses fruits ; les sanglots de Stephen s'espaçaient, se faisaient moins déchirants, et les larmes qui tombaient sur la peau de William étaient moins nombreuses. Stephen s'excusa à voix basse, et lui demanda s'il voulait bien rester encore un peu. Le roux répondit brièvement "bien sûr" ; il redoutait le moment où il reverrait le visage défait de son camarade, ses yeux rougis. Il se savait capable, en ce moment, de se mettre à pleurer aussi, par effet d'entraînement, et il ne voulait pas s'y laisser aller. Pleurer, cela signifiait déprimer ensuite plusieurs jours, passer du temps le nez dans les vieilles photos, être orphelin, pleinement orphelin. Or, William faisait tout son possible pour ne pas penser à sa nouvelle condition d'orphelin. Il s'était jeté à corps perdu dans ses études, et veillait à être constamment occupé pour ne pas laisser divaguer sa pensée.
Il lui sembla que les lèvres de Stephen étaient entrées en contact avec la chair de son cou- mais il repoussa fermement cette hypothèse. Il avait déjà du mal à imaginer ce genre de contact avec une fille... alors avec un garçon ! Il avait dû se tromper, c'était certain.
Stephen proposa de regagner la clairière, mais il ne bougea pas, et William préféra rester contre lui, en attendant qu'il se lève le premier. Il avait subi un tel choc qu'il lui fallait bien un peu de temps pour se remettre ; mieux valait rester à sa disposition pour l'aider, sans chercher à lui imposer quoi que ce soit. La tête basse, Stephen murmura quelques mots au sujet de sa mère. Le préfet essaya de se donner l'air impassible, mais il sentit des larmes venir à ses yeux. Le Serdaigle venait d'expliquer ce que lui-même ressentait. Vivre, continuer, c'était indispensable- elle l'aurait voulu, de toute façon- mais c'était si difficile sans elle...
Perdu dans des pensées tristounettes, William mit quelques instants à réaliser que Stephen venait furtivement de poser ses lèvres sur les siennes, l'espace d'une seconde- une seconde qui le fit frissonner. Il émergea en se rendant compte que son cœur battait à tout rompre, que ses joues brûlaient, et que le frisson qu'il venait de ressentir n'était pas dû à la gêne mais au plaisir. Il avait éprouvé la même chose en embrassant Lynn ; et l'idée que ce soit un garçon qui lui ait procuré ce même plaisir avait quelque chose de terriblement gênant.
William avait très chaud, et il savait qu'il devait être d'un beau rouge soutenu. Stephen, lui, ne semblait pas le moins du monde embarrassé ; il prenait tout naturellement la main du Gryffondor, serrait doucement ses doigts pour marcher... Le roux suivit machinalement, encore un peu secoué, et s'assit près de Stephen sans trop savoir ce qu'il faisait. Ses idées tourbillonnaient, et il peinait à mettre de l'ordre dans les mille pensées contradictoires qui l'assaillaient.

Un garçon venait de l'embrasser.

Et il avait aimé ça.

Une vague de honte le submergea- puis il eut honte d'avoir honte- puis il se cacha le visage dans son verre de jus de citrouille. Il écoutait à peine ce que lui disait Stephen- bien sûr, il comprenait chaque mot pris séparément, mais le sens général de la phrase restait obscur... Faire confiance ? à qui ? à quoi ?
La main de Stephen s'était refermée sur la sienne, et William, sans s'en rendre compte, étreignit cette main. Sa tête bourdonnait étrangement, mais il voulut dire quelque chose pour ne pas avoir l'air trop perdu, et il articula lentement :


-Oui... Tu as raison... Il faut... faire confiance...


C'était tout ce qu'il avait retenu des mots prononcés par le Serdaigle, et il eut immédiatement conscience d'avoir raté une bonne partie de ses propos. Comme pour se faire pardonner- mais sans le faire sciemment- il serra encore les doigts de Stephen, complètement empêtré dans des sentiments inextricables.
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  • Stephen Des Sablons
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MessageSujet: Re: Espoir et Desespoir [PV]   Espoir et Desespoir [PV] EmptySam 20 Sep - 21:47:08

Stephen avait embrassé William sans se rendre compte de ce qu'il faisait. Il n'avait donc pas souvenir de l'avoir embrassé mais était de plus en plus conscience de cette main qui serrait la sienne. Toujours centré sur lui comme il l'était depuis la rentré, il ne remarqua pas le trouble du Gryffondor jusqu'à ce que celui-ci prenne la parole. Il le regarda alors et eu un sourire des plus doux tandis que les doigts de l'adolescent se resserraient encore un peu plus sur lui. Il senti vaguement que l'ambiance était étrange sans réaliser en quoi. Pourtant tout cela réveillait de vieux souvenirs. Des souvenirs vieux d'un an, pour être précis. Il revoyait parfaitement son premier baiser avec Kaelir, l'incontrôlé de la situation, les frissons, l'étreinte… Son regard voilà réaccommoda sur le visage du roux. Etait-ce lui qui lui rappelait cette période d'amour et de bonheur si vite envolée ?

Les doigts de William effectuèrent une pression plus forte et Stephen détourna les yeux en répondant à cette étreinte. Il s'obstinait à rester aveugle sur les raisons de celle-ci et vida son verre de jus de citrouille. Il se rendait compte qu'il ne savait rien du jeune homme si ce n'est qu'il avait certainement plus la force d'assumer ses désirs que lui. Effectivement, l'année précédente, le préfet s'était révolté face à Dolorès Ombrage en lui menant une vie impossible alors que lui, croyant fermement les paroles de Potter, n'avait été capable que de se cacher et de s'écraser de peur des conséquences de ses actes. William et Page (qu'il connaissait en tant que membre de son association : Les Erudits d'Alexandre) avaient beaucoup fait parler d'eux mais en fait Stephen se rendait compte qu'il ne savait rien du jeune homme. Il baissa les yeux vers son "pique-nique".


"Tu… veux me parler un peu d'elle ? Ca fait parfois du bien de partager les choses, tu sais… Enfin, tu n'es pas obligé, hein… Je n'en suis pas encore capable moi même, je crois… Ou peut-être que tu veux… Que j'arrête de parler pour ne rien dire…"

Comment expliquer les battements de son cœur qui s'accéléraient sans raison ? Comment supporter cette chaleur qui s'emparait de lui et cet étau se referment sur sa cage thoracique ? Il fut parcouru d'un frisson qui fit trembler tout son corps et il lâcha brusquement la main de William, se rendant compte que ce contact lui faisait perdre ses moyens. Le Gryffondor était de deux ans son cadet. Il était bien trop jeune pour que Stephen se permette de l'attirer dans ce monde étrange et rejeté qu'était l'homosexualité. Et puis… Stephen était bien trop faible moralement pour supporter d'être rejeté si jamais il tentait quoi que ce soit.

Un moineau s'était assez approché pour pouvoir picorer les miettes de gâteau tombées à l'autre bout de la table. Stephen se perdit dans la contemplation du volatile, tentant de reprendre le contrôle de lui même et la clarté de ses pensées. Il avait une folle envie d'embrasser l'adolescent comme il avait embrassé Kael et même Harry. Il se souvenait du baiser qu'il avait donné à Harry, le prenant par surprise et s'enfuyant presque aussitôt. A peut près le même baiser que celui qu'il avait donné aux roux quelques minutes avant… Soudain les pupilles de Stephen se dilatèrent. Il avait embrassé William ! Il l'avait embrassé ! Il l'avait fait et oublié juste après ! Et il était surpris que le préfet soit perturbé, stressé…

Mais quel con il faisait !

Et après ça, il l'avait forcé à revenir vers ce petit coin d'herbe seuls à l'abri de tous. Peut être que le Rouge et Or n'aspirait qu'à partir, maintenant. Partir loin de ce Serdaigle totalement obscène et pervers… Loin de ce monstre sale et horrible fils d'un homme cruel et…

Une larme coulait sur la joue de Stephen. Il baissa la tête. Oui, il était un monstre horrible. Une chimère qui ne méritait pas de vivre. Il aurait tellement voulu pouvoir en parler mais il avait peur. Il avait peur que les gens le trouve aussi horrible qu'il pensait l'être, voir même plus. Il avait peur du regard haineux des autres. Il devait se reprendre. Faire comme si tout allait bien…

Faire semblant…


"Tu veux encore un peu de jus de citrouille ?"

Son sourire était-il seulement un tant soit peu crédible alors que son regard n'était que détresse et peur ? Il devait être heureux, il devait aller bien, il devait… Y arriverait-il ?
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  • William J. Craig
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MessageSujet: Re: Espoir et Desespoir [PV]   Espoir et Desespoir [PV] EmptyMar 23 Sep - 10:50:39

William avait très chaud, et il se demanda vaguement pourquoi il portait une chemise à manches longues par cette canicule. Il faisait au moins trente-cinq degrés- et c'était assez récent, chose étrange ; un quart d'heure auparavant, la température était beaucoup plus supportable. Bizarre, bizarre. Enfin, pas si bizarre que ça ; le roux savait parfaitement ce qui lui avait donné si chaud, il n'était pas complètement à côté de la plaque non plus... Il avait concience d'être très rouge, et la chaleur ne pouvait venir que de là ; mais il préférait se dire que le soleil s'était mis à cogner comme en plein été, c'était moins gênant. Car la réalité lui donnait le vertige ; il avait reçu un baiser donné par un garçon, c'était déjà terriblement embarrassant ; une fois (il y avait si longtemps) il avait échangé deux petits baisers fugitifs avec une fille, et il n'avait toujours pas compris comment il avait survécu à tant de gêne... Et pourtant, c'était Lynn, la jolie brune dont il avait été amoureux des mois avant d'oser l'embrasser... Là, c'était différent ; la personne qui l'avait embrassé était un jeune homme, et un presque inconnu, en plus... Du coup, le rouquin se sentait très mal à l'aise ; le moindre contact physique le plongeait dans des affres d'embarras, alors un baiser... et un baiser- il eut du mal à penser le mot- homosexuel...
Et- le pire de tout, le fond de la compromission : un baiser qui l'avait fait frissonner, un baiser qui lui avait procuré un sentiment étrange mais qui semblait mériter le nom de plaisir.
Jamais William ne se serait cru capable d'éprouver du plaisir en recevant un baiser donné par des lèvres masculines. C'était une découverte pour lui, et une pensée se faisait jour dans son esprit : et si son embarras chronique et paralysant avec les demoiselles venait de là ? D'une préférence inavouée, mais bien présente, pour les garçons ? La piste était à prendre en considération ; le rouquin avait toujours eu une claire conscience de son incapacité à se comporter normalement avec les filles, et il s'en était beaucoup voulu d'être si empoté. Quand il entendait Kael lui expliquer à quel point c'était facile, il se traitait mentalement de tous les noms d'oiseaux : était-il possible de se faire une montagne de quelque chose d'aussi évident ? Mais s'il était... (il déglutit péniblement, sa gorge s'était asséchée) attiré par les garçons, c'était normal d'être maladroit avec les filles...
La voix lointaine de Stephen parvint aux oreilles du Gryffondor, qui dut faire un effort considérable pour revenir à l'instant présent et comprendre ce que lui disait son camarade. Parler d'elle ? Le roux secoua tristement la tête, et répondit d'une voix rauque qu'il fut surpris d'entendre :

-Non... je n'ai pas envie de parler d'elle... En fait, je n'y arrive pas. C'est trop... enfin... ça fait bizarre de...

Il s'interrompit, chercha des mots qu'il ne trouva pas, et détourna la tête, incapable de poursuivre. Avait-il offensé Stephen ? Toujours est-il que le Serdaigle lâcha brusquement sa main, et afficha soudain une mine sinistre. La main gauche de William, celle que le Serdaigle venait de lâcher, était étrangement froide après ce contact prolongé. Le préfet se sentit un peu bancal lorsque le contact cessa, comme si le fait de lâcher sa main était une véritable déclaration d'hostilité. Il eut soudain une affreuse sensation de vide, de vague à l'âme, et sa gorge se noua. Signe qu'il n'allait pas bien, il n'accorda aucune attention au moineau qui venait timidement de se poser près d'eux... En temps normal, un simple moineau le passionnait au plus haut point ; mais celui-là lui parut idiot, banal et noiraud, rien qui méritât qu'on s'y arrête. La canicule n'était qu'un lointain souvenir à présent ; William avait très froid, et il avait l'impression qu'un vent glacé traversait sa chemise. Stephen lui proposa du jus de citrouille, et le rouquin répondit d'une voix lasse :

-Non merci...

Ses yeux étaient pleins de larmes, mais il s'efforçait de les empêcher de couler. Il se sentait tellement seul... comme abandonné... Il ne remarqua même pas qu'une larme coulait sur la joue de Stephen ; concentré sur son propre chagrin, le rouquin s'allongea sur l'herbe, les yeux au ciel, et une larme indiscrète courut le long de sa joue. Du bout du doigt, William recueillit le liquide salé, et le déposa d'un geste tendre, sans y penser, sur sa lèvre, à l'endroit où Stephen l'avait embrassé. Puis, sans regarder Stephen, sans réfléchir à la portée de ses paroles, il lança à mi-voix :

-Pourquoi tu fais ça ?
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  • Stephen Des Sablons
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MessageSujet: Re: Espoir et Desespoir [PV]   Espoir et Desespoir [PV] EmptyMar 21 Oct - 11:46:04

Stephen tentait de faire le point. Il avait cru perdre son pendentif, il avait eu peur et était parti en courrant comme un dératé vers la dernière demeure de sa mère où il avait retrouvé son seul souvenir d'elle. Il avait eu tellement peur qu'il avait senti son cœur exploser, il était tombé en larme sans plus rien contrôler et quand William l'avait pris contre lui il s'était senti mieux, calme… et avait embrassé le jeune homme. C'était à la fois par envie et un moyen de le remercier… le Serdaigle se trouvait vraiment bizarre, mais il n'était pas certain que son monstrueux paternel puisse être considéré comme seul responsable de ses ignobles tares… Il avait embrassé William et l'avait attiré vers un endroit silencieux et éloigné de tout puis il lui avait longuement tenu la main avant de la lâcher brusquement… Et maintenant il lui proposait du jus de citrouille comme si de rien n'était… Il était bon à envoyer à Ste Mangouste. Ce n'était pas bien surprenant que William refuse ce qu'il lui offrait. Pourtant le visage de l'adolescent se teinta de tristesse et il reposa, coupable, le récipient sur la nappe faisant peur au moineau qui s'envola au loin. A ses côtés, le Rouge et Or venait de s'éteindre dans l'herbe mais son aîné n'osait pas le regarder, il fixait des brins d'herbe comme s'ils étaient d'un grand intérêt.

"Pourquoi tu fais ça ?"

"Parce que je… je…"

Il baissa la tête, perdu. Les mots de son voisin l'avaient fait sursauter et il avait automatiquement commencé une réponse… Sans avoir totalement saisi le sens de la question. Pourquoi il faisait quoi ? Pourquoi il venait manger au milieu d'un cimetière ? Pourquoi il était monstrueux et dangereux ? Pourquoi il avait embrassé William ? Pourquoi… Pourquoi quoi ? Sa respiration s'accéléra. Il avait déjà expliqué pourquoi il était là. Il avait besoin de se sentir proche de sa mère, il l'avait déjà dit… Alors que ses doigts se refermaient nerveusement sur l'aile esseulée pendue à son cou, il chassa cette hypothèse, non, ce n'était pas ce que demandait le préfet.

"Je… j'ai grandi dans une famille qui n'était pas la mienne. Une famille blessée, tronquée… un monde d'hommes… Je n'ai jamais voulu me considérer comme étant leur fils, j'ai toujours été seul… Je suis las… J'ai… besoin d'exister pour quelqu'un d'autre… besoin d'être… d'être… aimé. Je… je suis le fils d'un Mangemort, je… je suis un monstre…"

Effrayé par ses propres paroles qui étaient sorties d'elles même dans une voix basse et douloureuse, il se tut. Il avait replié ses genoux et penché sa tête dedans, ses cheveux tombant cachait son visage. Il tremblait. Il venait de raconter n'importe quoi, sans contrôler encore, laissant les choses sortir de lui dans un flot discontinu. Il ne pleurait pas, mais n'osait plus bouger. Tout son corps était crispé. Il s'était cherché des excuses, ne venait-il pas de tenter de se justifier… Il se trouvait écœurant, son attitude lui soulevait le cœur et lui donnait envie de vomir.

"Je… Je te demande pardon… Je… je ne voulais pas te blesser, je te promets que je ne te toucherai plus… Je… j'ai eu envie et je… et je t'ai… je ne me suis pas contrôlé je… je suis sale, je t'ai sali… je te demande pardon… Je… Tu peux partir… Je te promets que je ne te ferai rien, je… Tu n'es pas obligé de rester…"

Non, il ne voulait pas que William parte. Il voulait se blottir dans ses bras réconfortant et l'embrasser encore, mais… Il était prostré, incapable de bouger, William allait partir, le laisser seul et il se mettrait à pleurer encore et encore jusqu'à s'endormir, comme tout à l'heure. Dormir… Oublier… Il voulait tellement oublier…
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  • William J. Craig
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MessageSujet: Re: Espoir et Desespoir [PV]   Espoir et Desespoir [PV] EmptyVen 31 Oct - 20:43:01

William avait posé la question un peu au hasard, sans se rendre compte de sa portée véritable ; simplement, il avait eu besoin de rappeler son existence, et son désaccord, à Stephen. Ça ne se fait pas d'embrasser les gens, et puis de les laisser comme ça, comme si de rien n'était... Cela pouvait paraître puéril, mais le roux éprouvait une indicible tristesse à cause du geste de Stephen ; une part de lui-même, la plus raisonnable, lui soufflait que le Serdaigle n'avait pas voulu lui causer la moindre peine, mais il avait du mal à l'admettre.
Pourquoi tu fais ça ?
Il avait lancé ces quelques mots sans penser à mal, sans vouloir, lui non plus, causer de chagrin au Serdaigle... mais visiblement, il avait commis une belle gaffe, et Stephen, bouleversé, formula une réponse qu'il aurait préféré ne jamais entendre. Il parla de sa famille, de sa solitude, il parla de son désarroi, en un seul mot, et William posa sur lui un regard incrédule d'abord, puis de plus en plus compatissant. Qu'aurait-il ressenti à sa place, s'il avait été le fils d'un Mangemort ? De la honte, pour sûr, de la souillure, du dégoût, même... et s'il avait été élevé dans une autre famille que la sienne, seul, et conscient d'être seul ?... N'importe qui à la place de Stephen aurait perdu pied et se serait enfoncé dans le désespoir... C'était compréhensible, et le rouquin se reprocha sa maladresse. Quel idiot ! Il se serait giflé. Aller parler ainsi à la légère, sans se douter qu'il risquait de faire de la peine à son camarade... Il n'avait pensé qu'à lui, qu'à sa petite personne, sans se soucier du Serdaigle. William avait bon coeur, et il était sincèrement désolé de la réaction qu'il avait suscitée chez Stephen ; mais il se savait maladroit, et redoutait, en essayant de rattraper le coup, de remettre les pieds dans le plat... Il avait toujours du mal lorsqu'il s'agissait de prononcer des paroles de réconfort, il craignait toujours de ne pas dire ce qu'il fallait...
Mais Stephen avait besoin de réconfort, et il fallait bien s'obliger à parler, même si une nouvelle maladresse était à redouter. Faire attention, peser chacun de ses mots... mais parler, coûte que coûte, détromper son camarade...
Le Serdaigle avait caché son visage entre ses genoux, ses bras repliés autour de sa tête. William se redressa vivement et se rapprocha en silence, pour venir passer son bras autour des épaules de son aîné. Un geste, un simple geste qui voulait dire beaucoup de choses : non, tu n'es pas seul, non, tu n'es pas un monstre... Il importait cependant de le lui dire, et le roux murmura à l'oreille de Stephen :


-Ne dis pas n'importe quoi... Tu n'es pas un monstre, Stephen... T'as pas le droit de dire ça, c'est complètement faux. Et puis tu ne m'as pas sali... au contraire, acheva-t-il dans un souffle.

C'était une façon très détournée de lui dire qu'il avait aimé son baiser, mais le rouquin avait déjà rougi jusqu'aux cheveux pour prononcer ces simples mots ; les aveux sentimentaux n'étaient jamais faciles pour lui, et celui-là moins qu'aucun autre. Dire à un garçon qu'il vous avait fait plaisir en vous embrassant... Jamais William n'aurait pensé devoir exprimer cela.
Stephen ne bougeait pas, les quelques mots prononcés par le roux n'avaient pas suffi à le consoler- ce qui était compréhensible. Will jugea qu'il était temps de passer outre sa gêne, son embarras, pour dire enfin la vérité et prouver au Serdaigle qu'il ne ressemblait pas au monstre qu'il décrivait. Le roux prit une longue inspiration et, d'une voix sourde, essaya de lui expliquer ce qu'il éprouvait :

-Je ne te reproche rien, Stephen. Ou plutôt si... tu dis que tu as besoin d'être aimé et tu t'éloignes de moi... c'est contradictoire... et ça me fait de la peine... parce que moi, je ne demande pas mieux...

Sa voix s'affaiblit, il en venait à l'aveu le plus difficile à faire :

-C'était la première fois qu'un garçon me... m'a... enfin, qu'un garçon m'embrassait... et euh... ça m'a... j'ai... c'était bien, conclut-il péniblement.

Sa voix était devenue presque inaudible à force d'être faible, mais il l'avait dit ; il avait avoué son plaisir, et un sourire éclaira son visage. C'était bon de pouvoir le dire... pourquoi toujours taire ses sentiments ? D'une voix un peu plus ferme, William déclara :


-J'ai pas envie de partir, Stephen. J'ai envie de rester là avec toi, et de te convaincre que tu es bien mieux que tu ne crois. Mais ne me... laisse plus...

Il s'était senti si seul, si abandonné lorsque Stephen avait simplement lâché sa main... Nerveusement, les doigts du roux cherchèrent la main du Serdaigle, et la serrèrent... Et, en douceur, William détacha cette main de la tête de Stephen, l'obligea à se décrisper, et, lentement, il la porta à ses lèvres... Impensable, mais ô combien agréable...
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  • Stephen Des Sablons
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    Stephen Des Sablons
MessageSujet: Re: Espoir et Desespoir [PV]   Espoir et Desespoir [PV] EmptyVen 7 Nov - 20:05:45

Les gestes et les paroles de Stephen surprirent d'abord Stephen. Il se senti presque instantanément mieux. Il ne comprit pas tout de suite les symptômes : fourmillements dans le ventre, chaleur sur les joues, battements du cœur accélérés… Il ne savait pas pourquoi, mais avec ce bras contre lui, appuyé sur le Gryffondor, il était bien. Sa tristesse, sa douleur étaient encore présentes mais il ne voulait surtout pas que William s'éloigne, il n'osait pas bouger, terrifié à l'idée que le moindre mouvement puisse faire peur au jeune homme, le faire s'en aller…

Finalement, le roux lui reprocha de s'éloigner de lui et Stephen se sentit idiot alors que William terminait son aveux. Stephen eut un frisson aux mots du jeune homme. Il était partagé entre l'envie de croire l'adolescent et ce qu'il pensait être la réalité. Il avait envie de croire qu'il n'était pas horrible mais l'image qu'il se faisait de lui et des circonstances de sa naissance. Il pensait avoir embrassé William de force et c'était certainement ce qu'il avait fait mais le préfet lui annonçait qu'il avait apprécié cela et… en redemandait.


"Ne me laisse pas."

La voix du Serdaigle, presque inaudible, était suppliante. Il n'opposa aucune résistance quand son camarade retira sa main de son visage et y déposa un baiser, il se laissa aller contre lui et glissa son visage dans le cou de l'adolescent pour y déposer doucement ses lèvres. Il était bien là, juste maintenant, il aurait aimé que le temps dure, s'arrête… Mais les oiseaux chantaient, le vent soufflait, le temps passait… Finalement, il soupira et releva les yeux pour les planter dans ceux de son compagnon. Sa main, à hauteur des lèvres de William glissa sur sa joue jusqu'à son cou avant de se perdre dans ses cheveux. Il le regardait en silence puis lui sourit.

Oui, il était un monstre mais tout le monde ne le voyait pas forcément. Il pouvait peut être faire en sorte que les autres ne le voient pas, finalement. Mais serait-il capable de le cacher ? De mentir ? Fallait-il qu'il change ? Comment faire ? Comment agir ? Il était perdu… Mais il se disait que, peut être, les bras de William lui apporteraient un havre de paix. Il ferma les yeux un instant pour retrouver le sourire qui avait disparu de son visage. Puis posa de nouveau, lentement, ses lèvres sur celles du roux. Dans son esprit, il se disait que c'était une bêtise, que William était trop jeune, qu'il ne saurait pas le soutenir tous les jours, qu'il ne serait pas capable de l'aider en public… Mais il voulait chasser ses peurs, ses peines, ses questions. Ils voulait juste passer un peu de temps au calme en étant lui même, Stephen, et non le monstre, fils de Mangemort, qu'il était… Il sourit de nouveau, tenant fermement la main du jeune homme dans la sienne.


"Ne pars pas, alors. Reste avec moi. Je ne pense pas que tu puisses changer ce que je suis et la souillure qui coule dans mes veines mais… Mais tu peux me le faire oublier… Je crois… j'espère."

Sa voix était douce, calme. Il ne voulait pas être celui qui rompt le lien entre leurs yeux, mais il savait qu'à un moment où un autre, ils devraient bouger et quitter ce lieu calme pour retourner, en public, à Poudlard… et, certainement, faire comme si de rien n'était.

[HJ : bon, c'est court et nul, mais bon… -_-"]
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  • William J. Craig
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MessageSujet: Re: Espoir et Desespoir [PV]   Espoir et Desespoir [PV] EmptyMer 12 Nov - 16:10:53

William serrait son camarade contre lui, il avait déposé un baiser sur sa main, mais en réalité, il ne savait que penser de la situation. Et, en silence, tandis que Stephen se blottissait contre lui et passait sa main dans sa tignasse rousse, il essayait de faire un peu le point... Le Serdaigle l'avait embrassé, furtivement, mais embrassé tout de même ; et il avait aimé ça. L'ennui était qu'il ignorait s'il avait aimé être embrassé par un garçon (jusque-là, son hétérosexualité n'avait jamais fait de doute) ou s'il avait aimé d'être embrassé tout court, parce que c'est toujours agréable et flatteur d'inspirer ce genre de réaction à quelqu'un. Il avait beau retourner le problème dans tous les sens, il ne parvenait pas à trancher. Les questions de cet ordre ont rarement une réponse simple, claire et facile à trouver, et l'adolescent commençait à en avoir une certaine expérience...
Les lèvres de Stephen contre son cou le chatouillaient un peu, et il se raidit un peu sous le baiser ; si le Serdaigle continuait, il allait éclater de rire, comme sous le contact léger d'une plume, mais ce ne serait pas une bonne chose... Stephen se sentirait humilié, il croirait que le rouquin se moquait de lui. Dans un murmure, William informa son camarade :

-Tu me chatouilles...

Il n'arriva pas à dire qu'il ne voulait pas le laisser, qu'il pouvait compter sur lui ; ces trois mots prononcés, le roux ne trouva pas de mots adaptés à la situation, et il rougit un peu. Maladroit, incorrigible maladroit... Mais Stephen n'était pas rancunier ; la preuve, il se dégagea doucement de leur étreinte, et embrassa à nouveau le Gryffondor, plus lentement, plus posément. William rendit le baiser, tout en essayant d'analyser ce qu'il éprouvait ; rien à faire, il ne pouvait déterminer ce qui lui plaisait. Stephen ? ce baiser qu'il lui offrait ? l'attention qu'il lui témoignait ? ou alors, simplement, aimait-il être embrassé ?
Lorsque les deux garçons se séparèrent, William pinça ses lèvres, comme pour retenir la saveur de celles de Stephen, mais il détourna les yeux, un peu embarrassé. Il était toujours mal à l'aise lorsqu'il s'agissait de regarder une personne avec qui il partageait des choses aussi intimes. Il fit mine de se passionner pour un moineau qui sautillait à deux mètres, n'osant s'approcher des miettes qu'ils avaient laissées... mais les propos de Stephen lui firent retourner la tête, un peu brusquement, pour répondre :


-Tu sais ce que m'a dit Dumbledore une fois ? Personne n'est responsable de ce qu'il est, on n'est responsable que de ce qu'on devient. Tu n'as pas choisi ton sang, mais tu dois choisir ta vie, et c'est là que tu seras un monstre ou pas... en fonction de tes actes.

En réalité, c'était Maugrey Fol Oeil qui lui avait tenu un discours de ce genre, pour le rassurer sur ses capacités magiques... et puis la conversation avait dévié, vers des choses aussi compliquées que la responsabilité individuelle, le libre arbitre... A douze ans, William n'avait pas pleinement saisi les propos de l'enseignant, mais en grandissant, il parvenait à leur donner de plus en plus de sens.
Le rouquin eut un sourire complice, puis, comme Stephen ne semblait pas convaincu, il déclara en lui ébouriffant les cheveux :


-Moi, ce qui m'intéresse, c'est toi, pas le sang qui coule dans tes veines. Par exemple, je trouve beaucoup plus important de savoir que tu embrasses comme un chef, que n'importe quoi d'autre...

La conclusion logique de cette déclaration aurait été un baiser langoureux et hollywoodien, mais William n'osait pas prendre ces initiatives- ou très difficilement. Pour compenser, il posa sa tête sur l'épaule du Serdaigle et se laissa aller contre lui, en espérant l'avoir convaincu- même si la partie s'annonçait rude.
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  • Stephen Des Sablons
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    Stephen Des Sablons
MessageSujet: Re: Espoir et Desespoir [PV]   Espoir et Desespoir [PV] EmptyLun 29 Déc - 13:59:00

William avait répondu au baiser de Stephen et cela l'avait encouragé à parler franchement. A la surprise du Serdaigle, William réagit assez brusquement à ses mots non parce qu'il pensait pareillement mais, au contraire pour démonter les arguments de son ami. Les paroles rapportées de Dumbledore (croyait-il) firent réfléchir l'adolescent. Pas responsable de son sang… certes… mais il était la conséquence d'un acte barbare et violent à l'encontre de sa mère, il était le fruit d'une haine intense… Non, ce n'était pas sa faute, mais il n'aurait pas du naître, il n'aurait pas du avoir le droit d'exister, souvenir vivant de la torture qu'avait subit Stéphanie des Sablons. Il était d'ailleurs persuadé que sa mère, si elle avait survécu ne l'aurait pas gardé et ne l'aurait jamais aimé… Comment aimer le fils d'un monstre ?

Mais une question se posait à lui. Un dilemme qu'il ne savait pas comment résoudre. Sa vie, qu'allait-il en fait ? Bien entendu, il ne pouvait comprendre les actes de son père biologique, il ne pouvait les cautionner. Mais devait-il pour autant blâmer uniquement cet homme ? Il ne le connaissait pas, il ne savait rien de lui… Mais devait-il, par réaction aux actes barbares de ce mangemort, s'engager dans la guerre contre celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom ? Devait-il se ranger du côté de l'Ordre du Phénix ? Il savait que Peter, son oncle, l'avait fait depuis quelques mois déjà, mais il ne voulait pas s'allier à des gens qui envoyaient une jeune fille pur et innocente comme sa mère au combat, et ce, sans scrupules. Non, il ne pouvait pas considérer ces gens comme des gens biens, il ne voulait pas… Mais il était un fruit de cette guerre, il ne pouvait pas continuer sans choisir un camp, il ne pouvait plus faire semblant de ne pas être concerné… Mais quel camp choisir ? Les Monstres qui violent ou les Monstres qui envoient des innocents à l'abattoir ? Quel avenir ferait de lui quelqu'un de bien ? Comment s'éloigner du destin qui faisait de lui un être horrible ?

Le geste de William sorti Stephen de sa rêverie et il sourit à ses paroles. Alors comme ça il embrassait comme un chef ? Heureux de pouvoir penser à autre chose, il répondit au sourire du roux en riant.


"Oh ! Mais tu te débrouilles très bien, toi aussi…"

Dans une volonté d'oublier ses soucis, il se concentra sur leur petit pique-nique en racontant des bêtises, la main dans celle de son ami, ne détachant plus son regard du sien… Ils passèrent la fin de l'après midi dans cette ambiance redevenue gaie et légère et quittèrent les lieux, presque sans voir les tombes du cimetière. A leur retour à Poudlard, leurs mains s'étaient naturellement séparées et ils avaient plus l'air de très bons amis que d'amants. C'était un accord implicite entre eux, ils ne montreraient rien en public…


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