Que faire quand on souffre d'insomnie ? [Pv Daithe]

"Ô nuit ! ô rafraîchissantes ténèbres ! vous êtes pour moi le signal d'une fête intérieure, vous êtes la délivrance d'une angoisse ! Dans la solitude des plaines, dans les labyrinthes pierreux d'une capitale, scintillement des étoiles, explosion des lanternes, vous êtes le feu d'artifice de la déesse Liberté !" (Baudelaire), murmurait Rena, dans son lit à baldaquin aux rideaux bleus.

Un doux bruit de respirations s'élevait du dortoir que partageait la petite Rena avec ses camarades de Serdaigle qui dormait depuis longtemps. La brunette n'avait pas trouvé le sommeil. Depuis deux heures qu'elle se tournait et se retournait dans son lit, pour trouver enfin la bonne position à adopter afin de tomber dans les bras de Morphée. Malheureusement pour elle, le sommeil ne venait pas. Ayant bien cours demain, dommage pour la Serdaigle, elle sera bien fatiguée pour suivre en classe.

La lune apparaissait bien clairement par la fenêtre grande ouverte. La Bleue et Bronze se releva et repoussa les rideaux pour voir les étoiles qui scintillaient dans le ciel bleu nuit. Il faisait bien sombre dehors et sûrement bien froid. Un frisson la prit et elle remonta sa couverture sur elle. Quelle belle nuit étoilée ! se disait-elle, peut-être qu'elle pourrait... ? Non, elle allait sûrement se faire attraper par le concierge et ce vieux croûton allait lui faire passer un sale quart d'heure !

Un murmure s'éleva dans le dortoir. Rena fredonnait une de ses chansons favorites, peut-être que cela l'aidera à s'endormir mais un grognement la fit sursauter. Apparemment, les dormeuses n'appréciaient pas la musique moldue, surtout quand elles sommeillaient. Décidée à ne pas rester à ne rien faire, la brunette s'enveloppa dans sa robe de chambre, passa ses pantoufles et sortit du dortoir à pas de loups. Enfin, elle se retrouva en bas de l'escalier dans la salle commune vide. La Bleue et Bronze souffla, l'air dans le dortoir devenait irrespirable et maintenant elle était liiibre !

Rena jeta un regard à la table basse, il y avait toujours son devoir de potions.. Peut-être qu'elle devrait s'avancer pour son cours ? Non, merci. Elle préférerait sortir un peu, il était bien tard, aucune personne censée ne déclinera son lit pour faire un tour dans le château si effrayant après le crépuscule. La Bleue et Bronze sortit de la salle commune. Elle s'arrêta devant la gargouille. Quel était ce sentiment qui la prenait ? Sortir après le couvre-feu était une félicité. C'était si tentant d'enfreindre les règlements.

Mais malgré cela, le risque de se faire prendre était grand. Et si cela arrivait, son délit ne restera pas impuni ! La Bleue et Bronze se dirigea vers la volière pour faire un bonjour aux hiboux. Après cela, promis, elle reviendra à la tour.. Rena pénétra chez les oiseaux nocturnes. Tous étaient levés et hululaient fort. La brunette s'approcha à petit pas et s'arrêta devant un petit hibou de la taille d'un poing.

- Oh, trop mignon, dit la petite fille en regardant le rapace piailler quand elle le prit dans sa main.

Elle le reposa sur son perchoir et se promena parmi les rangs pour voir les autres oiseaux nocturnes. Il y en avait avec de gros bec et aux plumages majestueux. Des hiboux ducs sûrement. Il y avait même des chouettes d'un blanc crémeux. Quand elle voulut les caresser, l'une des deux claqua son bec bien fort, ce qui dissuada Rena de le faire. Un petit rapace vola jusqu'à elle et se posa sur son épaule. La Bleue et Bronze étouffa un rire et se mit à tournoyer dans cet univers de plumes. Subitement la porte s'ouvrit. Une expression de frayeur prit place sur le visage de Rena.

Dans la pénombre de la salle commune, tendrement bercée par le crépitement du feu de cheminée, une petite élève de première année était assise dans un des grands fauteuils pourpres. Ses longs cheveux bruns cachaient son visage et entre ses mains, tombant sur ses genoux, on pouvait voir un livre d'Edgar Allan Poe. La nuit était tombée depuis longtemps, le château endormi depuis des heures et la petite Gryffondor dormait elle aussi d'un sommeil agité.
Elle s'éveilla tout à coup, faisant tomber le livre à terre.

"Qu'est-ce que je fais là ?" pensa-t-elle.

Ses yeux se portèrent alors sur la lettre cachetée qui se trouvait sur la table à côté d'elle. D'une écriture rapide et maladroite on pouvait y lire :

Killian O'Conway
Dublin

Les souvenirs lui revinrent, elle était restée dans la salle commune pour attendre que celle-ci se vide et pouvoir envoyer cette lettre sans que personne ne la voit. Mais par dessus tout, elle avait espéré que pendant la nuit la volière soit vide. De quoi avait-elle peur ? Elle n'en savait rien, peut-être que la simple jouissance de se promener la nuit dans le château l'avait poussée à vouloir envoyer sa lettre après le couvre feu. Cela ne pouvait-être que cela, car qui se demanderait pourquoi elle envoyait une lettre à son père ? Il n'y avait rien de plus naturel...
En vérité le contenu de cette lettre était si particulier et si confidentiel qu'il rendait le petit message particulièrement étrange.

Daithe se leva du fauteuil, ramassa son livre qu'elle posa sur la table au milieu des divers devoirs à moitié terminés de ses camarades. Elle attrapa la lettre et marcha d'un pas décidé vers le portrait qui masquait la sortie. La Grosse Dame eut juste le temps d'emettre un profond baillement, Daithe avait déja filé de l'autre côté du couloir.
Elle marchait sur la pointe des pieds de peur de réveiller un portrait qui risquerait d'alerter immédiatement Rusard. Il devait être très tard car sur tout le chemin qui la menait à la volière, elle ne vit pas l'ombre d'un préfet faisant sa ronde. Heureusement d'ailleurs, ce n'était pas parce que Gryffondor était en tête qu'il fallait faire perdre des points à sa maison.

Elle était si plongée dans ses pensées, serrant à l'en froisser sa lettre contre son coeur, qu'elle ne vit pas que la volière n'était pas peuplée que d'oiseaux. Elle ne perçut pas le frémissement de l'autre élève qui se trouvait également dans la volière à une heure où tous les élèves se doivent d'être bien pelotonnés sous leurs couvertures.
Daithe s'avança vers un des hiboux de l'école, ne faisant même pas attention aux piaillements des autres oiseaux. Elle attacha la lettre à la patte d'un des hiboux aux plumes foncées et lui murmura avant qu'il parte :

- Porte la à mon père, je saurais peut être enfin qui je suis...

L'oiseau s'envola et elle resta quelques secondes à le regarder s'en aller dans le ciel plein d'étoiles. C'est alors qu'elle entendit un bruit, une respiration...

"Les oiseaux ne respirent pas comme ça" pensa-t-elle

Elle se retourna, la peur au ventre de se retrouver nez à nez avec Rusard, mais, elle ne vit qu'une fille de son âge, une fille de serdaigle qu'elle connaissait de vue. Daithe poussa un soupir de soulagement.

- Tu m'as fait peur, j'ai cru que tu étais Rusard...

Daithe eut un petit sourire un peu triste car elle suivait toujours en pensée sa lettre qui lui apporterait peut être la réponse à la question fondamentale qu'elle se posait depuis des années : qui suis-je ?

Subitement la porte s'ouvrit. Une expression de frayeur prit place sur le visage de Rena. Et si c'était Rusard et son effroyable miss Teigne ? Elle le savait, elle aurait du rester couchée bien au chaud dans son dortoir comme toutes ses camarades mais au lieu de cela, elle avait voulu faire... Cela ne servait à rien de s'en vouloir, ce qui était fait était fait. Des idées d'excuses se bousculaient dans l'esprit de Rena mais aucune d'elle ne trouva goût chez elle. On devait bien se l'avouer, elle était perdue et sans un miracle, la brunette allait le payer. Une silhouette pénétra dans la pièce. La main crispée sur un des perchoirs, ses jointures d'un blanc nacré, la Serdaigle ne bougeait plus mais son cœur menaçait de la trahir. Ses battements cardiaques devaient s'entendre à des mètres à la ronde. La silhouette s'approcha d'un hibou et murmura :

- Porte la à mon père, je saurais peut être enfin qui je suis...

Cela n'était sûrement pas Rusard. C'était bien une voix féminine qu'elle avait perçu. De plus que la silhouette n'était pas du tout grande, sans hésiter un seul moment Rena sortit sa baguette de la poche de sa robe de chambre, une lueur vive illumina les environs. La Bleue et Bronze cacha ses yeux de la lumière qui l'éblouit. Une jeune fille qui semblait de son âge se tenait du côté d'un hibou avec la bouche légèrement entrouverte, surprise de se trouver en présence d'une tout autre personne qu'elle. Les deux jeunes filles prononcèrent d'une voix enrouée par la terreur passée dans un temps simultané :

- Tu m'as fait peur, j'ai cru que tu étais Rusard...

Rena sourit. C'était bien une Gryffondor, elle l'avait aperçu au cours d'études des Runes quand elle s'était prise la tête avec deux Serpentard. La Rouge et Or avait un soupçon de tristesse dans l'expression. Curieuse malgré elle, la brunette se retint de lui demander ce qu'elle avait mais ne voulant en aucun cas la mettre mal à l'aise, elle avala cette question qui lui brûlait les lèvres pour se contenter de sonder le visage de sa compagne, après avoir baissé la lumière dérangeante de sa baguette.

Rena avait bien vu que la Gryffondor avait posté une lettre. Cela devait avoir une importance primordiale pour ne point attendre le matin pour le faire.. A la différence de la Bleue et Bronze, l'inconnue semblait avoir une raison d'être là. La brunette rougit de honte et fut contente qu'il fasse assez noir pour ne pas apercevoir la rougeur couvrant ses joues.

- Tu n'arrives pas à dormir non plus ? demanda Rena en un chuchotement pour chasser le silence lourd qui menaçait de s'installer si on faisait durer le calme.

La Bleue et Bronze s'était avancée jusqu'au petit hibou et le caressait à présent du bout des doigts. Il ferma les yeux paresseusement puis se posa une nouvelle fois sur son épaule. Rena rit de plaisir puis se retourna vers sa camarade en attendant sa réponse.

Après quelques instants d'un silence qui devenait peu à peu pesant, la serdaigle ouvrit la bouche et lui demanda :

- Tu n'arrives pas à dormir non plus ?

Daithe ne savait que répondre. Elle n'avait pas envie de mentir à cette fille en lui disant qu'elle n'avait pas sommeil alors qu'en vérité elle se sentait plutôt fatiguée. Mais que pouvait-elle lui dire ? Pendant ce temps la bleu et bronze caressait un minuscule hibou qui finit par se poser sur son épaule. La serdaigle eut un petit rire qui rechauffa un peu le coeur de Daithe, puis elle se retourna vers elle et la regarda. Elle attendait visiblement une réponse...
Daithe hésitait, le plus simple était de donner une réponse qui ne déclencherait aucune question. Cependant, le profond baillement qui lui echappa l'obligea à changer ses plans. Elle ne voulait pas que la serdaigle croit qu'elle lui mentait, sinon cela cacherait encore plus quelque chose de louche...

- J'avais une lettre à envoyer et je ne voulais pas le faire quand il y avait trop de monde...

Daithe détourna les yeux de la serdaigle pour regarder le ciel étoilé, elle sentait en elle une peur incompréhensible, comme un pressentiment qu'elle regretterait amérement d'avoir envoyer cette lettre. Ce n'était qu'une lettre après tout... Non, penser ça c'était se mentir à elle même, bien sur que ce n'était pas qu'une lettre, c'était beaucoup plus que ça, c'était la clé de toutes ses questions, toutes ses interrogations. On ne peut pas assouvir la curiosité d'une petite fille de onze ans en lui disant des généralités. Elle avait besoin de tout savoir, de tout comprendre. Pendant des années, tout cela n'avait eu aucune importance, mais depuis qu'elle savait qu'elle était une sorcière, tout avait changé. Elle était allé en Gryffondor et au fond d'elle, elle pensait que ce n'était pas seulement du à son caractère, mais aussi au fait qu'en raison de ce qu'elle avait lu dans cette fameuse lettre que lui avait écrite "la femme qui l'avait mise au monde" elle avait voulu accomplir son souhait en demandant au choixpeau d'aller dans la maison des lions... Ah, elle et sa fichue curiosité ! Elle n'aurait pas pu s'abstenir de se poser toutes ses questions ?
Sans comprendre pourquoi les larmes lui montèrent aux yeux. Daithe ne pleurait jamais ou alors de rire, pourquoi cette lettre qu'elle avait écrite la rendait-elle si effrayée si triste ? Cela n'avait pas de sens... Elle avait toujours ressenti de l'indifférence envers cette femme, pourquoi aujourd'hui la pensée d'en savoir un peu plus sur elle la rendait-elle si apeurée ? Elle d'habitude si forte là voilà qui versait quelques larmes devant une parfaite inconnue. Elle essuya rapidement ses larmes avec la manche de sa robe et se forçant un peu à sourire elle demanda à la bleu et bronze en montrant du doigt le minuscule hibou :

- C'est ton hibou ? Il est très mignon.

Un silence lourd se posa après la minuscule question de la Bleue et Bronze. Celle-ci s'en voulut un moment, pourquoi fallait-il qu'elle soit si curieuse, elle aurait mieux fait de la fermer et d'attendre simplement que sa camarade ne prononce la moindre parole quitte à avoir une conversation plus ou moins civilisée. Un bâillement décroché à la Rouge et Or répondit tout simplement à sa question. Rena pensa tout simplement que sa compagne ne prendrait pas la peine de répondre, l'idée de bavarder entre filles semblait s'être évaporée...

Mais le son hésitant de la voix de Daithe coupa court à ses pensées. Envoyer une lettre ? A cette heure là ? Quelle idée bien étrange.. Ce parchemin porté par le hibou devait avoir une importance colossale pour ne point être aperçu par "trop de monde" comme elle disait.. Elle ne devait pas être contente de la voir s'immiscer à la volière en pareille heure, surtout qu'elle avait de sombres choses à accomplir. Le petit caractère curieux de Rena ne l'emporta guère cette fois-ci, elle se contenta donc de hocher silencieusement la tête, signe qu'elle comprenait parfaitement.

La jeune fille semblait se perdre dans ses pensées. Par respect et ne voulant point la déranger par des questions idiotes qui la mettraient dans un malaise, la Bleue et Bronze se contenta de la regarder en silence, très intéressée par les malheurs qui lui arrivaient. Sondant le visage de la Rouge et Or depuis bien longtemps, Rena arrivait à apercevoir totalement la tristesse sillonnant les traits de sa compagne. Elle devait avoir de sérieux problèmes, peut-être qu'elle ne se sentait pas chez elle à Poudlard et qu'elle désirait rentrer..

La brunette aperçut clairement une larme briller dans les yeux de la Gryffondor mais au moment où elle arriva au niveau de sa joue, Daithe s'empressa de passer le revers de sa manche sur la goutte d'eau, effaçant de ce geste la preuve de son malheur. Un sourire crispé qu'elle voulait rassurant fut administrer à la petite Bleue et Bronze puis s'empressant de changer immédiatement de sujet, parla du petit hibou toujours perché au creux du cou de Rena. Celle-ci ignora complètement la phrase de détresse du Griffon pour demander d'une voix inquiète :

- Est-ce que ça va ?

Quelle question idiote ! Bien sûr que cela n'allait pas mais cette petite interrogation avait bien plus de tact que la terrible "qu'est-ce qui se passe ?". Parler de ses problèmes aidait à se soulager.. Peut-être que Daithe se sentira mieux après les avoir confier à quelqu'un. Mais elle allait surement décliné la question ou répondre d'une voix hésitante que tout allait bien préférant raconter ses soucis à une personne qu'elle connaissait depuis longtemps.

Elle n'allait pas être déçu en tout cas, il était bien normal de ne pas avoir confiance en les inconnus, surtout que ce fait nous rendait encore plus vulnérable, comme découvert aux yeux des autres; ce qui n'est guère soulageant. Et puis, des premières années n'avaient nullement de grands secrets.. A part, des amours secrets ou des disputes entre les parents, Rena ne voyait pas ce que Daithe pouvait bien cacher si secrètement.

La voix de la jeune serdaigle la coupa dans sa tentative de montrer que tout allait bien. Elle si prompte à cacher ses émotions, là voilà qui n'arrivait pas à se contrôler. Peut être était-ce parce que cette fille donnait l'impression d'être une personne de confiance, quelqu'un qui ne se moquerait pas de ses peurs absurdes, de ses questions toujours plus présente, quelqu'un qui ne jugerait pas sa curiosité qui en devenait peu à peu maladive. Non elle n'allait pas bien, mais comment l'expliquer à une fille inconnue ? Que pouvait-elle lui dire ? La voix de la bleu et bronze montrait que celle-ci semblait touchée par les malheurs de Daithe, par sa tristesse, elle avait senti ses yeux se poser sur son visage tandis qu'elle avait détourné la tête pour que la fille ne voit pas ses larmes. Elle avait le sentiment que c'était une fille bien, à l'écoute, pas un de ses serdaigles qui ne pensait qu'à montrer leur savoir et leur intelligence, ils étaient parfois aussi prétentieux que des serpentards ! Mais cette fille ne répondait pas du tout à ce profil, pouvait-elle suivre son instinct et se confier à cette fille de son âge ?

Puis elle se dit que ce qui lui importait n'était pas de faire un étalage de ses états d'âme, elle ne pensait pas que ça la soulagerait, ce n'était pas vraiment son genre. Par contre, peut être que cette fille pouvait l'aider. Daithe ne connaissait pas grand chose au monde de la magie en général et il y avait surement des moyens de découvrir la vérité, toute la vérité, pas les petites miettes que son père daignerait bien lui donner.
Elle resta quelques instants pensives à regarder le petit hibou, sans fixer les yeux de la serdaigle qui attendait une réponse. Elle finit par se décider à lui dire quelque chose.

- Non, je ne vais pas très bien, j'attends une réponse importante et j'ai un peu peur de ce qu'elle contiendra... elle s'arrêta un instant et esquissa un sourire, plus naturel cette fois, celui qu'elle arborait lorsqu'elle se préparait à poser une question décisive, tu ne saurais pas s'il y a des archives à Poudlard ou quelque part ailleurs dans le monde de la magie ? Sur les anciens élèves ce genre de chose ?

Elle resta quelques secondes à fixer les yeux de la bleu et bronze, puis elle réalisa qu'elle ne s'était pas présentée. Elle se dit qu'interroger quelqu'un sans que cette personne ne sache qui elle était n'était pas très courtois. Elle eut un petit sourire gêné et ajouta avant que la serdaigle n'ait eu le temps de répondre à sa question :

- Au fait, je m'appelle Daithe, je crois qu'on est dans la même année mais moi je suis à Gryffondor.

[H.S : désolée pour le big retard :/: ]

Rena restait du moins pensive. D'après elle, Daithe devait avoir de gros problèmes pour être dans cet état là. Son sourire crispé révélait bien des choses et même quand elle évitait son regard de peur que ses secrets ne soit révélés. Mais même en imaginant les pires situations, la petite Bleue et Bronze n'arrivait pas à assimiler tous les détails. La Gryffondor semblait être au plus mal, les larmes qui avaient coulé sur ses joues auparavant en témoignait. De plus, les preuves de son délit demeuraient bien visibles, quelques traces brillantes pouvaient être vus sur sa joue droite, là où la larme avait atterri avant d'être effacée en un coup. Les bras croisés, ne sachant que dire, la brunette était restée impassible en attendant la réaction de sa compagne.

Celle-ci était plongée dans ses pensées. Ses yeux étaient posés sur elle mais étaient vitreux, comme si elle ne la voyait pas. Gênée, la gamine détourna le regard pour le poser sur ses chaussons comme si l'admiration de ses pantoufles était un spectacle fascinant. Ce qu'elle ne voulait pas, c'était la déranger dans ses réflexions. Tout ce qui pouvait éloigner une nouvelle crise de larmes était le bienvenu. La jeune Rouge et Or devait somnoler à présent, Rena n'osait pas hausser la tête pour la regarder, la laissant voguer sur les flots de l'esprit. Puisqu'elle ne comprenait pas la raison de son malheur, elle pourrait bien faire l'effort de ne pas la déranger. Son choix serait surement de se renfermer sur elle-même et d'accumuler les soucis afin de ne pas être vulnérable aux yeux des autres. Mais un surplus de secrets pouvaient provoquer la perte de la personne, résultant d'une déprime causée par des problèmes sans solutions. Apparemment, la jeune fille savait cela car quand Rena releva les yeux, timidement, celle-ci ne tarda pas à dire :

- Non, je ne vais pas très bien, j'attends une réponse importante et j'ai un peu peur de ce qu'elle contiendra...

Rena hocha la tête sans rien ajouter, signe qu'elle comprenait parfaitement la peur qu'elle devait ressentir. La Bleue et Bronze n'avait jamais été en une pareille posture, si on omettait l'époque où elle avait peur de ne pas recevoir la lettre de Poudlard. Son frère, un imbécile à l'humour noir, n'avait pas hésité à la traiter de pauv' Cracmol à plusieurs reprises, ce qui lui donna de sombres doutes sur ses capacités magiques. Mais en revenant dans le cas présent, la jeune fille était à plaindre. Pour une petite fille de onze ans, de telles choses ne se produisaient que dans le monde des Grands, c'était l'une des raisons qui la dégoûtait du fait de grandir. Pour Rena, mûrir était un des synonymes de problème et responsabilité. Elle trouvait qu'elle était très bien comme elle était et juste penser aux années à venir lui donnait des visions cauchemardesques.

La jeune Rouge et Or lui avait posé une question. Les archives des élèves ? Rena réfléchissait en silence. Si les élèves avaient leurs trophées dans quelques vitrines du château vantant leurs qualités et leurs capacités, il était très probable de voir des listes des anciens élèves quelque part à Poudlard. Ce dont-elle était sûre, était que la liste de la communauté magique se trouvait au Ministère. Les élèves devaient y figurer, mais elle ne pensait pas que sa compagne pouvait les consulter. Et puis, d'ailleurs, Rena se demandait vraiment ce qu'elle voulait bien faire avec toutes ces choses étranges. Apparemment, elle cachait bien des choses.. mais elle se refusait de lui poser la question, de peur d'être vue comme une curieuse qui met son nez partout.

- mxm

Je pense bien qu'il y a des archives à Poudlard. Si c'est le cas, tu en trouveras dans la bibliothèque, continua-t-elle avec un mince sourire. Sinon, il y a le Ministère, ils pourraient surement te renseigner.