L’immensité du ciel, la hauteur de la tour d’astronomie. Il y avait de quoi se sentir minuscule.

Mademoiselle tout en haut, avez-vous le vertige ?

Et le vent. Il soufflait tellement ! À en écorner les bœufs comme on dit. Heureusement qu’il y avait la balustrade. Lea s’y cramponnait fermement : elle n’avait pas l’intention de tomber. Le cours d’Astronomie venait de se terminer, mais elle n’avait pas eu envie de quitter la tour pour rejoindre le chaleureux sous-sol jaune et noir. Le vent s’amusait à emmêler ses mèches cendrées et à lui fouetter le visage. À sa droite, la forêt Interdite venait d’entamer un bal étrange et solennel ; entre les branches, le vent jouait une mélodie que seule Dame Nature pouvait apprécier à sa juste valeur. Jamais les hommes ne pourraient la reproduire. D’ailleurs, la main de l’homme n’en sera jamais capable : comment le pourrait-elle ? La nature avait des milliers d’années d’avance. Eleanora se sentait toute petite.

Et tout en bas, au pied de la tour, la pelouse du parc de Poudlard pliait sous les assauts répétés du souffle d’Éole. Zeus était en colère : une tempête s’annonçait. Lea sourit. La mythologie grecque l’amusait : comme si attribuer une conscience derrière chaque geste de la nature pouvait suffire à l’expliquer.

Malgré le vent, Lea n’avait pas froid. (C’était encore l’été après tout.)
Malgré l’heure tardive, Lea n’avait pas sommeil. (Le réveil serait dur le lendemain.)
Malgré la noirceur, Lea n’avait pas peur. (Même petite, le bonhomme sept heures ne l’avait jamais impressionnée.)
Malgré les soucis, Lea ne pensait plus. (Et ça faisait tellement du bien !)
Malgré la hauteur, Lea n’avait pas le vertige. (Ç’aurait été le comble pour l’Attrapeur qu’elle était. )

Lea leva les yeux vers la pleine Lune et eut une pensée pour tous les loups-garous de la terre. Après tout, ils n’étaient pas tous des bêtes assoiffées de chair fraîche. Le professeur Lupin, par exemple. La Poufsouffle se demandait ce qu’il était devenu et s’il avait pu se trouver un nouvel emploi après son départ de Poudlard…

[HJ : Désolée c'est court. T_T]

Vous avez dit cours d'astronomie ? Et bien cette année, enfin pour ce cours précisément, Nathan avait répondu présent. En effet il lui était arrivé l’année passée de se sentir brusquement malade juste avant :sifle: .Mais une rencontre dans les toilettes et un vomisseur plus tard, il s’était promis d’aller à tous les cours d’astronomie jusqu’à la fin de sa scolarité.
Après tout, ce n’était pas si horrible que ça et au pire ils pouvaient dormir. Pour le premier cours, ils s’étaient retrouvés avec plein de monde, d’années et de tailles différentes. on se demande même comment tout le monde pouvait tenir dans cette petite tour, mais disons qu’il y avait quand même des groupes …

Il avait donc enduré les long discours de la prof, avait prit de temps en temps des notes qui étaient tellement illisible qu’elles finiraient probablement très rapidement dans une poubelle sans être relues. Il avait regardé de temps à autre dans le télescope les points dans le ciel et avait beaucoup roupillé.

L’heure finie, il était sortit et s’était dirigé vers son dortoir. Personne ne devait rester seul dans les couloirs le soir. Nathan trouvait toutes ces règles très chiantes et ne comprenait pas l’intérêt. Il ne s’intéressait pas beaucoup à tout ce qui se passait dans le monde magique et s’il sentait chez certains une certaine angoisse, il n’y prêtait pas plus attention que ça. Pour lui tout restait très abstrait et lointain. Ils étaient quand même très protégés à Poudlard et des fois ça faisait un peu comme une île déserte loin de tout.

Alors qu’il était à peu prêt à mi chemin, il réalisa qu’il n’avait plus sa montre. Catastrophe ! Cette montre était le seul héritage McLane que son père avait récupéré et à force d’insister, Nathan avait eu le droit de la porter jusqu’aux vacances de noël. Son père avait beau passer sur beaucoup de chose et exaucer beaucoup de ses désirs, il savait qu’il risquait de vraiment s’énerver s’il savait qu’il avait perdu la montre McLane. Il risquait de perdre une partie de la confiance qu’il accordait à son fils chéri.

Nathan vérifia 15 fois qu’elle n’était pas sur lui ou dans son sac, vidant celui-ci entièrement au sol. Il essaya ensuite de se rappeler quand il l’avait vue pour la dernière fois et fut sûr que c’était en astronomie. Il retourna donc sur ses pas doucement, au cas où elle soit tombée par terre, jusqu’à la tour d’astronomie. Il fit bouscula Page qui était sur le pas de la porte pour pouvoir entrer plus facilement. Plus rien importait autre que retrouver sa montrer. Il fonça à la place où il était en cours et regarda partout, rien. Il alla même jusqu’à retourner la table et faillit faire tomber un télescope par terre.

Les yeux rouges, il se retourna vers les trois fille et cria :

« Ma montre ! Qui a ma montre ? »

Elles semblaient toutes coupables. Même s'il y avait peu de chances que le voleur, si voleur il y avait, soit l'une des personnes présentes, Nathan avait besoin de mettre la faute sur quelqu'un d'autre. Il s’approcha de Page qu'il connaissait à présent, et qui avait l'avantage d'être moins âgée que lui contrairement à Néoki, pas complètement fou le Nathan , et la prit par le col avant de lui dire :

« C’est toi qui me l’a prise hein ? Rends la moi ! Tout de suite !! »



[Un peu rentre dedans comme entrée Désolé mais je ne sais pas faire d'entrée discrète ]

Lea ne s’attendait pas à ce que quelqu’un vienne la retrouver ici. Mais rien ne la poussait à s’isoler et comme elle préférait être accompagnée, elle accueillit l’intervention de Neoki Ewora avec le sourire et elle prit un air misérable.

« Pardon, je suis désolée… Je ne savais pas qu’il était si tard ! C’est que d’habitude, je ne traîne jamais ma montre avec moi. »

Ben alors à quoi ça servait d’en avoir une alors ? Sa montre était un cadeau, le seul que sa grand-mère a bien voulu daigner lui donner. Et c’était tout simplement parce qu’elle en avait marre que sa petite fille arrive toujours en retard. Mais comme Lea n’aimait pas se sentir pressée par le temps. Ce dernier passait déjà bien assez vite comme ça sans qu’elle ait à en rajouter une couche en le regardant passer. Autant profiter du temps qu’on a. Une lueur triste fit briller les deux iris noisette de la Poufsouffle. La quiétude de la solitude cédait le pas à l’angoisse de l’éloignement de sa mère et du peu de temps que les médecins lui donnaient encore pour vivre. Et juste au moment où la rouquine préfète rouge et or entrait, Lea détournait la tête afin de cacher son regard à Neoki.

« Oh non ! Tu ne nous déranges p… »

« Ma montre ! Qui a ma montre ? »

Lea sursauta et observa, estomaquée, un Serpentard contre qui elle avait déjà joué au Quidditch s’en prendre sèchement à Page. La jeune fille vit rouge, mais elle n’osa pas faire quoi que ce soit. Après tout, Page était parfaitement en mesure de se défendre seule et puis Neoki était aussi présente. Et comme elle était préfète-en-chef, c’était à elle d’intervenir, non ? Pourtant, tout ça ne l’empêchait pas de lancer une remarque acerbe.

« Eh oh ! Y’a des façons de le demander ! » fit-elle en plaquant sa main sur la poche avant de son sac en bandoulière, les joues en feu. Car elle avait effectivement trouvé une montre derrière la corbeille à papiers dans la salle d’astronomie. Mais ce n’était certainement pas en agissant ainsi que la vipère obtiendrait son dû. Nanmého ! Un peu de savoir-vivre ici-bas !

Alors que Neoki venait de dire à la poufsouffle qu'il fallait y aller, cette dernière s'excusa. Elle n'avait pas sa montre avec elle ! Non mais qu'est-ce qui fallait pas entendre ? Ce n'était pas une excuse ! Le cours d'astronomie était fini, il était donc l'heure de retourner à son dortoir, tout le monde savait ça ! Ce n'était pas comme si cela avait été un cours normal fait de jour. Non, l'astronomie, il faisait nuit et il était toujours tard quand le cours se terminait... Dommage qu'à la première phrase qu'avait sorti la jeunette, Neoki l'identifie déjà comme une idiote... Ou comme une fille qui a quelque chose à cacher et qui a trouvé une excuse bidon et idiote pour que la préfète-en-chef ne s'en rende pas compte. Quoiqu'il adviendrait, pour l'instant, l'idée principale de la Serdaigle était qu'il fallait se méfier de Léa.

Puis Page déboula en demandant à Neoki ce qu'elle faisait puis s'excusa d'avoir interrompu une discussion jusqu'alors inexistante.
"Non, en effet, tu nous déranges pas." répondit-elle après Léa sur un ton plus sec que cette dernière.

"Tu voulais quelque chose ?" adressa alors la Serdaigle à Page. Elle s'était bien rendue compte que la préfète de Gryffondor ne devait pas l'attendre pour qu'elles aillent prendre un thé à Pré-au-Lard, à cette heure avancée, cela serait de toute façon impossible. Non, la rouge et or devait avoir une question à poser à sa préfète-en-chef, tout simplement.

Cependant, Page n'eut même pas le temps de répondre qu'un Serpentard entra en trombe dans le cercle des trois filles. A priori, Môssieur avait perdu sa montre et il accusait déjà Page de la lui avoir volée, ce à quoi la Poufsouffle réagit de manière un peu emportée.

"Chuuuut ! On se calme !" reprit alors en main Neoki. Elle était préfète-en-chef après tout, et à Serdaigle en plus. Le comportement à adopter était celui de modèle et elle devait essayer de diriger la conversation vers une direction plus sage et plus calme. Pas moyen qu'une bagarre éclate là sous ses yeux alors qu'elle devrait déjà être couchée !

Le Serpentard qui était arrivé n'était autre que Nathan McLane, un gars que Neoki avait déjà rencontré dans les toilettes des garçons. Ensemble, ils avaient passé un mauvais moment. En effet, le vert et argent avait fait une farce, Neoki avait fini trempée et en plus, elle s'était laissée mener en bateau un long moment !
"Salut ! Dis moi, comment vont tes chaussures aujourd'hui, pas trop humides ?" envoya Neoki d'un ton sarcastique en souvenir de cette rencontre. Puis elle lui demanda plus sérieusement :
"Bon, il est où le problème ? Tu as perdu ta montre, c'est ça ? Je n'vois pas pourquoi ce serait la faute de Page, mais on peut toujours t'aider à la retrouver."

Bien sûr, cela n'arrangeait pas Neoki, mais si le gamin ne retrouvait pas sa montre, il risquait d'en faire tout un plat et les quatres élèves ne pourraient rejoindre leur lit avant le levé du soleil. Il était hors de question pour la Serdaigle de passer une nuit blanche. Il fallait régler cette affaire le plus vite possible et aller se coucher.