Saleté d'imbécile de pourriture d'abrutie d'idiote de maudit rat ! Non mais vraiment, je vous jure ! On a pas idée d'amener ces bestioles nuisibles et grignoteuses et bruyantes et tout ça dans une école, dans un dortoir ! C'était une honte, un scandale, une abomination, même ! Oui, rien que ça. Non mais vraiment...

- Nom d'un p'tit cognard j'vous jure j'le chope j'l'étripe ! Gronda une gamine, seule dans les couloirs de Poudlard.

Oui elle parlait toute seule. Oui elle déambulait comme un zombie, sa robe hâtivement enfilée par dessus un joli pyjama blanc parsemé de petits lapins d'un joli bleu turquoise. Et alors ? Est-ce que cela posait un problème à quelqu'un ? Non, certainement pas. Parce que d'une, elle était seule, et de deux... il n'y avait pas de deux, mais il y aurait pu en avoir.

- Non mais vraiment ! Ronchonna-t-elle de nouveau. C'est la porte ouverte à toute les fenêtres !

Elle sourit en s'entendant prononcer ces mots, se rappelant que son père disait souvent ça lorsqu'il feignait de se mettre en colère contre elle parce qu'elle dépassait les ornes, mais très vite, ses traits s'assombrirent de nouveau et le sourire disparut. Elle n'avait pas été réveillée par d'agréables souvenirs, et ça n'était pas le sujet du moment. Non, ce qui la tracassait en cet instant précis, c'était cet...

- Infâme déjection de Troll ! Satané rat à la manque ! Couina-t-elle, sans parvenir à se libérer de sa rage.

Elle hurlerait bien, tiens. Ça n'était pas vraiment constructif, mais Dieu que ça pouvait soulager, de brailler comme un veau qu'on égorge pour évacuer peur, joie, ou dans son cas, fureur. Qu'elle aurait aimé, Bangkok, pouvoir se précipiter vers l'une des fenêtres et hurler de toutes ses forces, expulsant l'air de ses poumons avec violence en un cri rauque ! Car il n'y avait aucun doute à avoir là dessus, elle ne pousserait pas un de ces cris stridents, mais un cri fichtrement grave et enragé, un peu comme le grondement d'un lion. Oui, c'était tout à fait ça. La petite lionne voulait rugir. Mais il faisait nuit, et le château était totalement silencieux, exception faite des quelques peintures desquelles émanaient de légers ronflements, doux et réguliers, un peu comme des chats qui ronronnerait. Elle ne pouvait pas réveiller tout le monde. D'une part, parce qu'ils n'apprécieraient pas, que ses camarades seraient remontés contre elle, que ses professeurs lui feraient perdre des points et qu'elle passerait pour une timbrée, mais surtout parce qu'elle avait vraiment, mais vraiment besoin d'être seule. Le pire serait qu'un abruti de Serpentard se pointe avec un abruti de rongeurs. La totale. Si elle croisait un épouvantard en cet instant, il ne trouverait pas meilleure forme que celle d'une des blondes de la maison de Salazar accompagnée d'un poilu, sournois et mesquin petit rongeur à la queue longue. Un vert et un queue d'ver. Lamentable.

- Je l'étriperais, je le déchiquetterais, je l'écrabouillerais, je lui ferais la peau à cette espèce de fiente de hibou ! Renchérit-elle, toujours à ses idées de torture du petit être maudit.

- Voyons, damoiselle, surveillez un peu votre langage et vos manières. Il y a des gens ici qui tentent de dormir, tempéra un vieux sorcier rabougri en queue de pie et chapeau haut de forme. Un ridicule bonhomme, en somme.

- Toi, l'aquarelle, j't'ai pas sonné !

En plus, un bon à rien de bonhomme peint sur un bout de toile allait tenter de lui dicter sa conduite ? Et pourquoi pas se faire sermonner par une gargouille, tant qu'on y était. Le tableau continua ses jérémiades et la gosse passa son chemin, accélérant la pas pour qu'il ne puisse pas la suivre à travers les autres cadres. Elle entendit un bruit sourd derrière elle et les plaintes d'une femme, et il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre que l'homme avait trébuché sur le corps endormi d'une jeune fille joliment peinte dans une prairie banale. Au moins, cette donzelle allait faire diversion et permettre à Bang' de fuir. Mais fuir pour où ? Dans quel endroit isolé pouvait-elle donc se réfugier, en cette heure si tardive ? La volière n'aurait pas été une mauvaise idée, mais elle ne se sentait pas d'aller crapahuter jusque là-bas. En plus, elle était quasiment certaine qu'un damné hibou irait lui fienter dessus histoire de la provoquer, et de la pousser à haïr toute créature vivant en ce bas monde. Alors quoi ? Les cuisines ? Pas vraiment calmes, mais le brouhaha des elfes de maison ne la dérangeait pas vraiment, c'était un bruit de fond comme un autre, et elle aurait peut être le privilège d'avoir quelque chose à grignoter. Si ces petites bêtes ne lui tenaient pas la jambe à bavasser comme des pies. Bangkok soupira. Pour ce qu'elle avait à ressasser, elle pouvait tout aussi bien le faire ici.

Aussi elle regarda autour d'elle, histoire de vérifier qu'elle était totalement seule, et s'assit par terre en s'adossant au mur. Les bras autour de ses jambes repliées, genoux contre sa poitrine, elle se demanda dans quel état elle allait être, quand les cours débuteraient, quelques heures plus tard. La colère à l'encontre du rat l'avait vaguement désertée, et elle se sentait lasse. Elle se rappela ce qui l'avait terriblement mis en rogne, un bon quart d'heure plus tôt, alors qu'elle dormait comme une bien heureuse. Un rat. Un fichu rat avait eu la bonne idée de venir dans son lit, le sien à elle, et de faire courir ses petites pattes sur son corps, ses pattes griffues piquant sa peau à travers son pyjama. Il s'était approché de son visage et ses moustaches, longues et remuantes, avaient chatouillé ses joues. Et pour couronner le tout, il lui avait mordu le bout du nez, la tirant d'un doux et profond sommeil. Résultat, elle avait tenté de le chasser et il s'était faufilé sous sa couette, avait traversé le matelas jusqu'au pied du lit, où elle tenta de l'attraper. Mais la vicieuse bête eut la méchante idée de partir se réfugier Dieu seul savait où, et tout ce qu'avait gagné la gamine, c'était d'être plus éveillée qu'en plein jour, mais en pleine nuit. Frustrant et énervant.

Maintenant elle était là, prostrée dans le noir, marmonnant des menaces à l'encontre du rat diabolique.

Il faisait bien nuit au dehors, le ciel était d'un noir d'encre et tous les portraits de la cage d'escalier et des couloirs dormaient à points fermés. Il n'y avait pas âme qui vive dans le vieux château rabougri. Les Gryffondors dormaient paisiblement au 7ème étage, les Serpentards, à l'opposé, se terraient dans leurs cachots, les Serdaigles, dormaient dans une tour biscornue et les Poufsouffles ronflaient près des cuisines, tous bien au chaud dans leur lit de plumes.

Tous ? Pas vraiment. Un de nos amis Poufsouffle était en dehors de son lit. Bien loin de sa salle commune. Dans une tour du château en train de se promener. Quel était donc cet individu ?

Le petit sorcier tourna au coin d'un couloir. Caleb se sentait tout à fait réveillé. Le jeune Pouffy avait en effet, pris l'habitude d'aller en exploration la nuit, tout seul. Il aimait se faire des défis et des peurs irrationnelles.

Quoi que, cette nuit là, c'était plutôt parce qu'il n'arrivait pas à dormir qu'il était sorti de son lit. Il avait essayé de s'endormir sans grand succès mais il n'arrêtait pas de se retourner dans son lit, ce qui était très pénible. Alors, il avait pris une décision. D'un coup, il s'était levé et avait décidé de partir en exploration. Sans oublier bien sur, comme bon Pouffy qui se respecte, de passer par les cuisines. Au cas ou. Au cas ou il restait prisonnier de Peeves, il aurait besoin de vivre.

Ah, sans oublier une chose. Cal' était toujours en pyjama. C'était la super combine qu'il avait trouvé au cas ou un prof passait par là. Il était somnambule ! Il avait d'ailleurs un don pour marcher d'un air endormi en faisant le zombi.

Les pas du jeune garçon l'avait donc porté jusqu'aux étages les plus élevés du château. Tout à coup, Cal' se figea. Un cri venait de retentir non loin d'ici. Un cri de fille, comme un rugissement. Le garçon frissonna. Le cri s'était tu. Une souris passa près de son pied et Cal' sourit. Le cri avait même dérangé les rats !

Caleb se rapprocha de la venue présumée du bruit. Personne. Dans un cadre, deux tableau, un vieil homme en queue de pie et une jeune femme en chemise de nuit se disputaient violemment. Quand ils virent Caleb, ils crièrent de plus belle :

- Ah vous ! Vous n'allez pas encore hurler comme l'autre rouquine enragée !

Cal' s'excusa en bredouillant que ce n'était pas lui. Quelqu'un d'autre n'était pas dans son lit. Les deux personnages ne l'écoutaient plus et l'homme était reparti dans une tirade mesquine à l'encontre des rousses :

- Ah, faut pas épouser une rouquine, petit ! C'est moi qui te le dis ! T'aurais vu ma femme ! Une vraie tigresse !

Caleb s'éloigna du monsieur en redingote et tourna dans l'angle d'un couloir. Il vit une pauvre chose ratatinée, assise par terre. Un rayon de lune passa sur ses cheveux ROUX ! Voila donc la trouble fête !

Le jeune Pouffy s'approcha de la jeune fille doucement. Elle marmonnait et elle ne semblait plus savoir où elle en était. Son pyjama était assez sale, comme si elle s'était trainée par terre.

- Hey toi ! C'est toi qui fait tout ce bruit ?

Caleb s'approcha et secoua la fille par l'épaule. Elle allait attraper froid dans ce sale couloir.

Et dire qu'elle aurait pu rester là, assise dans la pénombre à méditer sur les dix meilleures façons de torturer un rat jusqu'à le que le jour se lève. Jusqu'à ce que les couloirs s'emplissent de la rumeur matinale, des voix des élèves et de leur pas endormi. Oui, dire qu'elle aurait pu rester là à ruminer tranquillement. Mais vous connaissez la loi de l'emmerdement maximum ? Celle qui fait que la tartine tombe toujours du côté du beurre et que la meilleure bièraubeurre est toujours celle qui joue le plus sur votre vessie ? Dans son cas, c'était la loi qui faisait qu'après avoir été éveillée par une affreuse petite bête, il était impossible qu'elle trouve le calme auquel elle aspirait alors que d'ordinaire, il n'y avait pas un chat à cette heure-ci. Mais évidemment là, il y avait quelqu'un. Un jeune garçon, d'après la voix qui la fit grimacer.

- Hey toi ! C'est toi qui fait tout ce bruit ?

Elle avait pensé à garder le silence. Comme ça, il passerait peut être son chemin. Mais non. Cet ignoble petit sorcier – parce que pour venir l'ennuyer en cet instant, il fallait bien être ignoble – n'eut pas le bon sens de l'ignorer. Même pas. Lui, il s'approcha et lui secoua l'épaule, comme pour l'embêter encore un peu plus. La gosse grommela, puis releva la tête, passant la main dans ses cheveux roux et fusilla le nouveau venu du regard. Un blondinet en pyjama, pas très grand, pas très costaud non plus, se tenait devant elle. Probablement un élève de première année. Tant qu'il n'était pas préfet ou professeur, c'était déjà un bon point pour lui. Ses yeux verts la fixaient dans l'obscurité, et la jeune fille ôta la main inconnue de son épaule.

- Et alors ? Je dérange ?

Elle aurait dû être plus polie, ça ne faisait aucun doute. Et encore une chose dont elle ne doutait pas : oui, elle dérangeait. Les deux énergumènes du tableau un peu plus loin, toujours en train de se crêper le chignon, en témoignaient. Une gosse qui crie quand tout le monde dort, c'est forcément dérangeant. Peut être même qu'elle l'avait réveillé, cet autre gosse. Peut être que ses rugissements rageurs l'avaient tiré de son sommeil comme l'autre imbécile de rat l'avait tirée du sien. Et dans ce cas, elle devrait réellement s'excuser, puisqu'elle était la première à critiquer ce genre de nuisance. Mais un examen plus approfondi des traits du garçon lui fit songer qu'elle le connaissait, au moins de vue. Pas vraiment étonnant puisqu'elle partageait ses cours avec les premières années d'autres maisons. Il n'était pas chez les Rouge et Or, mais son visage un peu plus enfantin que la moyenne ne lui était pas totalement inconnu...

- T'es un Pouffy, nan ? Tu fais quoi ici ? C'est pas une heure pour traîner...

S'il y avait eu un prix d'hypocrisie, elle l'aurait très certainement gagné. De quel droit pouvait-elle critiquer quelqu'un alors qu'elle était exactement dans la même position que lui ? La rouquine se mordit la lèvre et détourna le regard, un peu honteuse. Elle avait beau être en rogne, son camarade n'y était pour rien, et ça n'était pas son genre d'être aussi méprisable – et méprisante – avec les autres. Elle n'allait quand même pas s'abaisser au niveau des Serpentards, si ? Les voix des peinturlurés du couloir s'estompèrent un peu, et la gamine soupira.

- Ces types dans les tableaux... des vraies plaies ! Ils se plaignent du bruit et se chamaillent pendant des heures. Chez les moldus, au moins, les tableaux restent immobiles et leurs habitant la bouclent. C'est bien mieux comme ça.

Elle sourit doucement, comme si sa tirade sur les tableaux Poudlardiens était une formule d'excuses, et contempla ses genoux toujours contre sa poitrine, ses phalanges blanchies à force d'avoir les doigts crispés sur les poignets. Elle s'était vraiment mis dans un sale état pour pas grand chose, hein. En même temps, l'autre nuisible qui l'avait tiré du lit l'avait bien cherchée, normal qu'elle soit d'une humeur massacrante.

[HRP : c'est court et un peu tardif comme message, mais j'ai un peu ramé ce matin ><]

- En fait, tes cris ont retenti jusqu'à chez les Poufsouffles en bas et on m'a délégué pour te demander si le cochon que tu égorgeais était mort maintenant et si il allait arrêter de crier comme ça...

Bangkok grogna, refusant d'admettre que la moquerie était assez amusante, vexée d'avoir elle même tendu le bâton pour se faire battre. Ce gosse ne semblait pas être du genre à se laisser archer sur les pieds, et Bangkok aimait bien ça. Pet être que son petit frère serait comme ça, un jour... elle écouta en silence le Jaune et Noir et s'amusa du rouge qui lui montait aux joues, et Caleb ajouta un peu précipitamment.

- Dis... Je t'ai même pas demandé... Tu n'as rien de grave j'espère ? Pourquoi t'as crié ?

La gamine sourit gentiment, acceptant finalement la présence du jeune poufsouffle dans le même couloir qu'elle. Il n'était pas méchant, et il semblait même s'inquiéter pour elle, alors qu'elle s'était montrée particulièrement odieuse. C'est pas un serpentard qui aurait réagi comme ça.

- Un rat, souffla-t-elle.J'ai été attaquée par un fichu rat.

Bon, attaquée, c'était peut être un peu fort, mais en même temps, si elle avait dit qu'un rongeur l'avait juste réveillée, et que c'était la raison de ses rugissements, il l'aurait sûrement prise pour une dingue. Elle se détendit un peu et laissa échapper un léger rire.

- C'est plutôt futé, pour le pyjama. Faudrait que je retienne ça, si jamais il me prend l'envie de traîner dehors la nuit. Je veux dire, plus volontairement que là.

Presque complètement sortie de ses malédictions à l'encontre de l'animal qui s'était glissé dans son lit un peu plus tôt, la jeune fille se releva, prenant appui sur la pierre froide du mur. Elle balaya la poussière qui maculait son pyjama orné de jolis lapins d'un geste de la main et rassembla ses cheveux en les entortillant, sans pouvoir empêcher quelques mèches de retomber devant ses yeux. Elle semblait moins pitoyable, et presque plus enjouée, si ce n'était les cernes qui soulignaient ses yeux et l'espèce de grimace sensée être un sourire aimable. Puisqu'elle était là, accompagnée d'un garçon qu'elle ne connaissait pas, continuer à se morfondre n'avait aucun sens. Elle n'avait pas l'intention de remonter dans son dortoir avant qu'il se soit vidé, peu désireuse de croiser le vicieux petit rongeur et son propriétaire, alors il fallait trouver une occupation. Et puisque Caleb semblait être un habitué des virées nocturnes, il serait probablement d'une grande aide pour choisir l'occupation qui allait suivre.

- On va peut être pas rester plantés là... Tu fais quoi, d'habitude ?

- Mais... heu... c'était un rat domestique ? Qui appartient à un Gryffondor peut-être non ? Parce que je sais qu'à Poufsouffle, cinq ou six élèves en ont !

Zut ! Voilà que le petit Pouffy allait a prendre pour une trouillarde de fille qui avait peur des rats. Alors que là, le problème n'était pas la peur, mais alors pas du tout. Les rats, elle trouvait ça plutôt cool. La façon dont ils entortillaient leur queue au tour de vos doigts, leur façon de tendre cette même queue cerclée pour garder un certain équilibre... Non, la peur n'était pas le problème. Elle, ce qui la dérangeait, ça n'était même pas le rat en lui même. Un chat l'aurait tout autant énervée. Le hic, c'est que l'animal l'avait éveillée, s'était glissé sournoisement sous ses draps, et que cette mésaventure l'avait contrariée. Oui, c'était ça, qui n'allait pas dans l'histoire. Cet idiot de rat, il n'avait aucun droit de venir l'embêter au beau milieu de la nuit. Désireuse de rétablir la vérité, qu'il ne soit pas dit qu'elle était une de ces froussardes petites poupées de porcelaine et bien ignorante des véritables pensées du garçon, elle souffla.

- Ouais, c'est un rat domestique. Mais domestique ou pas, cette sale bestiole n'avait pas à s'en prendre à moi. Il m'a réveillée, l'idiot !

Bon, ça faisait un peu peste, maintenant. Sa majesté petite Gryffondor avait été réveillée par un rat ! Drame diplomatique ! Même si la gosse éprouvait toujours à l'écart du dit rat un dégoût prononcé, le temps et la présence du sorcier l'avaient un peu calmée, et elle savait bien au fond d'elle que cet épisode, aussi désagréable ait-il été, ne valait pas toutes les plaintes qu'elle avait poussé un peu plus tôt. En plus, son vacarme aurait pu réveiller un enseignant, et rat ou pas, les points ils se seraient envolé quand même. Enfin, maintenant, elle s'était tût, et les tableaux aussi. Si personne ne s'était encore pointé, il n'y avait pas de raison pour croiser qui que ce soit maintenant. Seul Peeves représentait un risque, puisque l'imprévisible esprit frappeur pouvait toujours émerger d'on ne sait où dans n'importe quel couloir, et alors, on pouvait être certain qu'il ne se ferait pas prier pour sonner l'alarme. A moins que... l'esprit frappeur était-il corruptible ?

- Au fait, je t'ai même pas demandé ton prénom...

Hein ? Quoi ? Pardon ? Plaît-il ?

Sortie de sa rêverie et de ses complots pour mettre Peeves le mauvais dans sa poche, la demoiselle avait du mal à revenir sur terre et à enregistrer les mots de Caleb. Elle le regarda un instant, visiblement toujours perdue dans ses pensées, avant de répondre d'une voix égale :

- Bangkok. J'm'appele Bangkok. Ou Bang', c'est plus court et pas plus bizarre, s'amusa-t-elle.

Elle haussa les épaules en signe d'indifférence, laissant le jeune sorcier choisir ce qu'il préférait, et celui-ci enchaîna presque aussitôt. Répondant à la question que lui avait posé la gamine sur ses activités nocturnes, il parla des cuisines et les yeux de Bangkok s'illuminèrent. Qui disait cuisine disait sucreries, confiseries, délices en tous genre. Depuis qu'elle était à Poudlard, elle avait pris goût aux délicieux mets préparés par les elfes de maison, et l'idée lui parut donc merveilleuse. D'autant plus belle qu'elle n'avait jamais visité les cuisines, depuis qu'elle était ici. Elle n'était pas bien sûre de savoir où elles se trouvaient, de toutes façons.

Alors qu'elle allait saisir l'opportunité de rendre visite à tous les sublimes plats qu'elle imaginait, la voix de Caleb s'immisça dans son esprit, chassant l'idée des cuisines par une autre encore meilleure : Le parc. Il avait parlé d'autre chose, mais l'extérieur attirait tant la fillette qu'elle ne s'en souvenait même pas. Alors commença dans son esprit un combat acharné entre une fourchette et une branche d'arbre. Étrange image qui fit rire la petite lionne, qui ne songea qu'après coup que son camarade devait la prendre pour une folle. D'abord elle criait, grondait, rugissait, puis elle se mettait à rire toute seule. Elle aurait pu lui expliquer ce qui la faisait rire ainsi, mais elle n'était pas sûre que cela joue réellement en sa faveur.

Quand le combat s'acheva, la fourchette se plantant dans le bois, la fillette n'était pas plus avancée.

- Le parc, ça m'botte ! Lança-t-elle. Ça doit être génial, de nuit ! Mais en même temps, passer par les cuisines, c'est plus calme. Choisis. 

Caleb sourit à Bangkok. Elle avait vraiment un prénom original. Même plutôt bizarre. Mais après tout, le monde était fait de bizarreries. D'ailleurs, Caleb n'était pas un prénom très courant non plus. Peu de personnes le portaient et Cal' en était assez fier. Quand à Bangkok, Cal' savait que c'était une ville d'Asie mais pas précisément dans quel pays ça se situait. C'était drole de s'appeler par le nom d'une ville. Cal' pensa que sa sœur s'appelle bien Summer, comme la saison. Alors, les prénoms bizarres, il en avait pour son grade.

Le problème, c'était qu'il était face à un dilemme maintenant. Il y avait trop de choses à faire dans Poudlard la nuit. Cal' connaissait un peu trop la cuisine par cœur ! Il y passait toutes ses nuits et presque toutes ses journées. Cal' était assez connu pour sa passion pour la nourriture ainsi que pour son appétit incroyable. Les gens se demandaient souvent comment il pouvait avaler tout ça, dans un si petit corps. Ça laissait souvent beaucoup de monde très perplexe. Mais là, Cal' n'avait pas très faim. Il s'était déjà rempli le ventre deux fois dans la soirée. Une fois au repas et une fois aux cuisines un peu plus tôt.

Par contre, le parc, c'était une idée. Il y trouveraient peut-être même des choses intéressantes. Et puis, c'était effrayant. La nuit dans un parc immense, près d'un lac. Avec le Saule Cogneur. Ouuuuh. Cal' frissonna. Par contre, ils allaient avoir froid. Le mois de février avait certes laissé place à mars mais le froid ne voulait pas céder sa place.

Mais on était près de la salle commune de la jeune demoiselle Bang. Alors si elle avait la bonté de bien vouloir lui preter un pull, ils pourraient aller en exploration nocturne. Quelle histoire ! C'était mieux que de se faire molester par des rongeurs aux dents acérées ! Et c'était mieux que de se coucher .

- Moi le parc ça fait longtemps que j'ai envie de l'explorer la nuit ! Par contre, faut prévoir un pull... Il fera surement froid. Ta salle commune est tout près, tu crois que je peux t'en emprunter un ?

Cal' espérait qu'elle dise oui. Pour le pull et pour l'exploration. Le jeune sorcier n'était pas du tout fatigué. D'ailleurs, il n'avait jamais eu besoin de beaucoup de sommeil. Généralement, cinq heures lui suffisaient à recharger les batteries. Et là, il y avait la tentation de l'aventure !!!

[HJ : Tu peux poster encore une fois si tu veux, si c'est Ok pour le parc, je peux commencer le topic ou tu peux le faire si tu veux. Envoie moi un MP pour me prévenir ]