Brochettes de serpents ! (fiesta post match de quidditch)

[HJ : je fais une courte ellipse sur la fin immédiate du match, étant dans l'attente d'un post d'Isaac pour la résolution d'un des paris ^^]

160 à 70

Telle était la sentence. Tel était le score, implacable, que les Lions avaient finalement réussi à imposer aux Serpents. Ah ça, pour sûr, ils avaient fait leurs marioles durant tout le match, à parier à qui mieux mieux des résolutions qu'ils ne pensaient jamais devoir tenir. Et chez gryffy, on s'était également laissé prendre au jeu. Mais on ne pariait pas à la légère. On savait qu'on avait les moyens de gagner ! Leur précédente victoire sur Serdaigle avait aussi été éclatante. Il fallait croire que cette année, la cuvée des lionceaux était de première qualité. Car c'était de premières années que l'équipe avait été majoritairement composée, et, malgré les railleries, leur formation l'avait emporté haut la main !

Le match s'était achevé il y avait peu, et hormis la mésaventure de la préfète avec Deniel en fin de match, il n'y avait pas eu d'émeute ou de mouvement de foule, fort heureusement. La liesse s'était emparée du Stadium à l'annonce des résultats. Gryffondor, grâce à cette nouvelle victoire, faisait un pas de plus vers la coupe de Quidditch, cette année.
A peine sortis des vestiaires, les joueurs avaient été entourés par leurs camarades de maison, ravis de la victoire de leurs condisciples, et il n'avait pas été possible de faire autrement que de suivre le mouvement. La douche, plus tard. La fatigue, il fallait l'oublier. Et puis la joie de la victoire l'effacer assez facilement d'ailleurs. Les chants montaient des gorges enthousiastes, les slogans continuaient de résonner, et, par moment, les noms de certains joueurs étaient scandés. Page était aux anges. L'euphorie ambiante lui faisait oublier les cognards, la tension de ses muscles, le stress et la colère face à l'acte de Deniel qui avait empli tout son être à peine quelques dizaines de minutes auparavant. L'équipe était entourée par les enfants de Godric et une mémorable fête se préparait.

La joyeuse troupe s'était mise en route vers le château. William, en préfet prévenant, avait détaché un petit groupe de premières années pour faire une descente aux cuisines, afin de ramener des munitions pour la soirée [HJ : Willou, je me permets ^^]. McGonnagall fermerait certainement les yeux sur cette entorse au règlement, étant donné que la maison qu'elle dirigeait venait de remporter brillamment le match.

Lorsque le gros de la troupe arriva donc dans la salle commune, non sans avoir été félicité par la grosse dame, tout était prêt pour une méga fiesta de la mort qui tue grave sa race. Après tout, quoi, ils avaient bien le droit de laisser éclater leur joie, non ? Il venaient de botter les fesses aux serpents, redorant leur blason, rachetant leur défaite passée.

Page avait réussi à esquisser un sourire, moins radieux que ce qu'il aurait dû être. Saleté de Deniel. Pourtant, c'était si bon de sentir cette bonne ambiance ! Les Lions investissaient au fur et à mesure les fauteuils et autres canapés de leur salle commune. Saisissant un gobelet de jus de citrouille, la deuxième année ne put s'empêcher d'ouvrir les festivités. Elle inspira profondément pour chasser son malaise. Elle ne devait pas ennuyer ses camarades avec sa petite mésaventure personnelle. Elle se leva et monta sur la table, afin d'arriver à la hauteur des plus grands d'entre eux, crevette qu'elle était.

- Mes chers Lions ! Aujourd'hui est un graaaand jour ! Nous lavons l'honneur de notre dernière défaite face aux Serpents. Bloody Hell, faut dire les choses comme elles sont, on leur a botté l'cul ! Alors même si j'étais que Cap'tain remplaçante, et ben j'voudrais r'mercier Léllé notre Captain Mégère pour ses entrainements tyranniques, féliciter Bill pour son incroyable capture du vif, et surtout toute l'équipe. Vous avez tous été formidables !

Elle avait envie de glisser un petit mot sur chacun, mais elle sentait qu'elle ne devait pas s'éterniser. Les Rouges avaient envie de fêter dignement leur victoire. Et elle aurait tout le temps de les voir au cours de la soirée.

- Allez zou ! Musique, ambiance, ce soir, on fait la fête ! A nous, les Lions !

Et la fillette leva haut son verre, pour trinquer à la santé des vainqueurs, et chasser le vilain Serpent de son esprit.

La tribune des Rouges se leva d'un seul mouvement, le regard fixé vers l'attrapeur... William suivit le geste, et poussa, en même temps que ses camarades de Gryffondor, un grand cri de joie ; il l'avait attrapé, ils avaient gagné ! Le petit Faith se montrait digne à la fois de sa maison et du noble prénom de William qu'il portait. Les autres joueurs de Gryffondor l'entourèrent, et les supporters commencèrent à descendre vers le terrain, dans le but d'aller porter les vainqueurs en triomphe... Battre les Serpentard, c'était toujours bon pour le moral !
William, quant à lui, ne se rua pas vers le terrain, comme il en avait pourtant envie. Avisant une petite troupe de première année qui n'avaient pas encore pu prendre l'escalier, il les héla :

-Vous voulez pas m'aider ? J'ai besoin de bras... quelques provisions à monter en salle commune !

Les gamins hésitèrent, puis acceptèrent, et William les mena par un escalier latéral en direction du château. Ils étaient un peu frustrés de ne pas pouvoir se joindre à la liesse ambiante, mais ils n'allaient pas être déçus... Très vite, le préfet guida ses acolytes vers les cuisines, où il était déjà connu des elfes... Les créatures s'inclinèrent bien bas, tandis que les première année regardaient autour d'eux avec intérêt, et le rouquin passa commande.

-Donnez-nous tout ce que vous pouvez ! des gâteaux, des bonbons, des sandwiches, des chips, à boire, tout ce que vous pouvez !

Les elfes s'éclipsèrent, et il ne leur fallut que quelques minutes pour revenir, leurs petits bras chargés de mille victuailles. Le préfet et ses complices remercièrent et filèrent, un peu ralentis par le poids de leur charge ; par chance, la fête sur le terrain se prolongeait certainement, et lorsqu'ils entrèrent dans la salle commune, elle était encore déserte. Ils déposèrent leurs provisions un peu partout, puis les première année se ruèrent dehors pour rejoindre le cortège triomphal qui ramenait l'équipe.
Une énorme clameur avertit William du retour des héros, et il se plaça face à l'entrée, son écharpe aux couleurs de Gryffondor nouée autour de la tête. Une foule envahit la salle commune, à croire qu'ils étaient deux fois plus nombreux que d'habitude... Page eut un peu de mal à se faire entendre, et elle n'insista pas longtemps, préférant se rabattre sur les provisions. Non sans mal, William se fraya un chemin vers elle et lui donna une tape sur l'épaule :

-Magnifique match, vermine ! Vous avez été géniaux ! C'est une leçon de Quidditch que vous leur avez donnée !

Il leva un verre imaginaire vers son amie pour trinquer avec elle et remarqua que son sourire paraissait un peu forcé. La fatigue, sans doute... Gentiment, il s'enquit, baissant la voix :

-Page ? ça va ?

Revan avait décidé de ne pas laisser le choc de la vision de Deniel embrassant Page faire retomber son euphorie. Elle venait de jouer son tout premier match de Quidditch, et ils l'avaient remporté haut la main ! C'était pas un bisou de rien du tout (ou presque) qui allait plomber l'ambiance, nan ? D'ailleurs, la préfète semblait également vouloir se changer les idées. Alors que l'équipe vainqueur se rendait dans leur Salle Commune afin de fêter leur victoire dignement, entre gryffons, les rires et autres manifestations de joie étaient à l'honneur, même si Billy n'était pas encore là. En effet, il s'était apparamment pété le poignet en attrapant le Vif d'Or (sans parler des dommages causés à cette idiote de Haley) et avait dut faire un tour à l'infirmerie. Il arriverait donc un peu plus tard, mais ce n'était pas plus mal : son entrée en serait d'autant plus remarquée.

Lorsqu'ils arrivèrent devant le portrait de la Grosse Dame, Revan avait retiré sa cravate et l'avait nouée autour de sa tête, pour se faire un bandeau à la Rambo, ce qui lui donnait un air plutôt comique. De toute façon, elle s'en fichait ; son équipe avait gagné, ils étaient les meilleurs, les maîtres du monde, et il fallait le montrer. Elle éclata d'ailleurs de rire en remarquant que William, leur préfet, avait fait la même chose avec son écharpe rouge et or. Le garçon avait pensé à tout, et avait monté un nombre impressionant de victuailles des Cuisines, ce qui réveilla immédiatement un trou noir dans l'estomac de la fillette. Bon dieu, elle n'avait pas remarqué, mais le Quidditch ça creuse ! Avant de se jeter sur les provisions cependant, leur Capitaine remplaçante leur ft un petit discours, que Revan accueillit par force applaudissements.

Tandis que les lionceaux affamés se jetaient sur la bouffe comme la misère sur le pauvre monde, William s'approchait de Page pour lui souffler ses encouragements personnels. Revan savait combien les deux préfets étaient proches et se doutait que le roux n'allait pas tarder à percevoir le malaise de la rousse. Elle se sentit à nouveau gênée d'avoir vu ce baiser, et détourna les yeux de l'Irlandaise, comme si cela suffirait à calmer l'humiliation qu'elle devait ressentir. Libre à elle de se confier à William ; ils étaient amis. Tout ce que Revan souhaitait, c'était de voir son aînée sourire à nouveau franchement et profiter à fond de cette victoire. C'était quand même grâce à elle s'ils avaient gagné !

Bangkok n'arrivait toujours pas à y croire, alors même que la Grosse Dame les félicitait en leur ouvrant le passage vers la salle commune. Le match avait duré une bonne partie de l'après midi, et pourtant, malgré la lassitude qu'elle avait parfois éprouvé au long de l'affrontement, elle avait eu la sensation, le pied à peine posé sur le sol ferme du stade, qu'elle et les autres venaient juste de s'envoler. Comme si tout ce qui s'était déroulé dans les airs avait été hors du temps. Elle n'avait quasiment rien entendu, rien vu jusqu'à leur arrivée dans la salle commune, où un vrai festin les attendait, provoquant de nouvelles acclamations. C'était peut être ça, la célébrité... si tel était le cas, alors Bang' deviendrait joueuse de quidditch, c'était certain. Ce mélange de sentiments, d'émotions, c'était grandiose.

Elle s'était demandé tout le long du match quelle en serait l'issue. Après une première partie de jeu grandiose, les rouges avaient semblé un peu plus faibles, peut être un peu plus prévisibles, et les verts plus coriaces qu'ils n'avaient bien voulu le montrer au début. Les poursuiveurs adverses s'étaient vite fait menaçants, et leurs batteurs atteignaient plus souvent leur cible. Elle se souvenait du manque de confiance ressenti lorsqu'elle avait laissé passer le premier but, prenant les sifflements du public pour plus qu'ils n'étaient, oubliant que l'échec est parfois inévitable, et qu'une erreur n'est pas forcément dramatique.

Durant le match, il lui avait semblé que plus rien de réel ne l'atteignait. Tout était démesuré. Les sensations plus forte, les douleurs physique étrangement atténuées. Avec le coup de maître de Bill, elle avait oublié la douleur de sa cheville, due à un cognard de la féroce Pénombre. Mais lorsqu'elle avait posé le pied sur la pelouse, la douleur s'était réveillée, piquant son pied et déchirant sa jambe, brûlante et désagréable. La gamine avait manqué de perdre l'équilibre, désarçonnée par cette soudaine souffrance, et ce fut le public qui poussant, qui tirant, l'empêcha de tomber totalement, la maintenant dans une position plus ou moins verticale à force de pression.

C'était des cris, des rires, des félicitations et des appels, et la jeune fille eut l'impression que tout ce brouhaha l'enveloppait intégralement, plus protecteur que violent, ne lui laissant rien voir de la scène entre Deniel et a préfète. C'était d'ailleurs une bonne chose, car il était certain que cette fourbe action du vert bonhomme aurait entaché sa joie qui pourtant semblait inattaquable. Ils furent portés, transportés par des vagues de supporters hors d'haleine, qui pour beaucoup semblaient aussi fatigués que les joueurs eux-même.

La gosse ne revint donc à elle qu'une fois dans la salle commune, comprenant enfin ce que tout cela signifiait. Il y avait deux choses : D'abord, elle venait de jouer son tout premier match, alors qu'en tant que remplaçante, elle n'était pas sûre de pouvoir avoir cette occasion avant un moment. Ensuite, ils avaient gagné. L'accumulation de ses deux choses semblait la frapper de plein fouet, et elle se laissa tomber dans un fauteuil, les paupières mi-closes, les lèvres sèches. Elle était épuisée.

- Allez zou ! Musique, ambiance, ce soir, on fait la fête ! A nous, les Lions !

Musique ? Fête ? Qui disait fête disait nourriture, et qui disait nourriture disait...

- Manger, grogna-t-elle.

Comme pour répondre à ça, son ventre se tordit et un sourd grondement s'en échappa, déclenchant les rires de ses camarades les plus proches. Qu'est ce qu'elle pouvait avoir faim ! D'un bond, la gosse se remit sur ses pieds, couinant lorsque son poids pesa sur sa jambe douloureuse, et se fraya un chemin vers la nourriture, plus affamée que jamais. Le quidditch, c'était éprouvant.

Son petit discours terminé, la fillette redescendit de la table, ne prêtant nulle attention à ses muscles qui criaient grâce. Elle n'allait pas non plus laisser la fatigue et les courbatures lui gâcher la fête, non ? Certains s'en chargeaient assez bien. Malgré l'euphorie ambiante, Page peinait à chasser l'acte fourbe de Deniel de ses pensées. Elle baissa la tête, masquant son visage sous ses cheveux fous, le temps de se confectionner un masque plus joyeux, avant de se redresser et de s'éloigner de la table.

Objectif : les victuailles. Elle mourrait de soif surtout. La faim pourrait attendre, mais le froid et le vent avaient complètement desséché ses lèvres, et il faudrait qu'elle se réhydrate. Quant à la nourriture, William avait sans doute prévu une bonne dose de chocolat, et cela ne pourrait qu'être bénéfique pour son moral.

Elle n'avait pas fait deux pas que son ami était déjà à ses côtés. Sacré Willou. Toujours là quand il le fallait. Il s'enquerrait déjà de son état, avec gentillesse. Page sentit monter une vague, mais la repoussa désespérément. Les yeux un peu brillants, elle répondit à son ami :

- Oui, oui... Je... Ca va... Merci pour les compliments... Je... Il fallait qu'on les batte, c'est tout, alors on l'a fait.

Elle tenta un sourire bravache assez moyennement convaincant. En temps normal, elle aurait bien lancé une ou deux piques bien senties, en bonus, sur Cudacier, mais elle n'avait pas le cœur à ça. Saloperie de Deniel, à lui gâcher ainsi sa joie. Les sentiments s'entremêlaient dans le cœur de la lionçonne. Elle avait envie de laisser exploser le triomphe qu'elle lisait sur tous les visages, mais l'amertume la rendait trop mal à l'aise pour y parvenir. Consciente qu'il y avait peu de chances qu'elle soit crédible pour son collègue, elle tenta de trouver une excuse. Elle n'avait pas envie de gâcher la soirée des autres.

- Non, je suis juste épuisée, j'ai beaucoup donné durant le match.

La deuxième année mourait d'envie de s'écrouler dans les bras du roux, le seul à qui elle avait sur le moment envie de se confier, car elle savait qu'il ne la jugerait pas et comprendrait. Elle l'avait épaulé dans les moments difficiles, et elle savait qu'il serait là pour elle. Mais il était hors de question de se laisser aller avec tout ce monde autour. Si la capitaine remplaçante s'effondrait en pleurs, quelle belle fête ils auraient, hein. Il fallait donc tenir. Malgré la boule qu'elle sentait dans sa gorge. La gosse planta son regard fatigué dans celui de son ami. "Plus tard". Elle savait qu'il comprendrait. D'une légère pression de la main sur son avant bras, elle le remercia, sans le quitter des yeux, puis se détourna pour se remettre en route vers l'objectif qu'elle s'était fixé quelques instants auparavant. Il fallait qu'elle occupe son esprit, qu'elle se change les idées, sinon, elle allait craquer. La compagnie des ses coéquipiers et l'euphorie ambiante devraient l'y aider. Trop concentrée sur le jus de citrouille, la fillette ne sentit pas le regard de Revan posé sur elle. Il valait mieux de toute façon. Elle avait trop honte, et était trop en colère à la fois contre Deniel. Si en plus, le regard des autres lui rappelait son humiliation, elle craquerait [HJ : je dis ça pour Page hein, mais DJ, vous faites ce que vous voulez, hein ^^].

La jeune préfète atteignit enfin le bon vieux canapé qui l'avait accueillie tant durant tant de soirées et elle s'y laissa tomber lourdement. Enfin elle pouvait souffler. Elle attrapa un verre de jus de citrouille et le descendit d'une traite. Juste à côté se tenait Bangkok, boitillante à cause des balles teigneuses du match. Comme lors de leur première soirée de l'année, la rouquine de deuxième année s'écarta un peu pour laisser de la place à sa cadette et l'invita à s'y installer d'un sourire fatigué.

- Pose toi donc miss. Tu l'as bien mérité. T'as fait un match exceptionnel.

Quel match! Rien à dire de plus. Les Gryffondor avaient littéralement explosé les Serpentard, qui, ne l'oublions pas, ne s'était pas privé de se moquer de l'équipe des Gryffy durant le match. L'ambiance dans les tribunes du stade avait été de telle, que Ginny en avait eu mal aux oreilles. Bien entendu, la fin du match s'était fait sentir dans tout le stade. Les Serpentard avaient vraiment mal prit cette défaite. Enfin, ce qui était important de souligner, c'est que les Gryffondor avait une très bonne équipe! Elle l'avait prouvée encore aujourd'hui avec un score implacable de 160 à 70. Que dire de mieux qu'un score comme cela? C'était même honteux pour l'équipe des vipères d'avoir perdu avec autant d'écart.

Ginny quitta le stade dans un inhabituel brouhaha de joie et d'applaudissement, en effet, le choc Gryffondor-Serpentard s'était toujours avéré palpitant, mais avec un score comme cela, c'était encore mieux! Ginny ralentit un petit peu le pas pour laisser passer d'autres élèves qui criaient à la victoire avant d'avancer vers le hall d'entrée. Elle scruta d'abord la Grande Salle où il n'y avait pas vraiment de Gryffondor. En effet, la concentration de rouge et or devait se faire à la Salle Commune, ce qui était parfaitement logique après tout. Avant de monter vers les escaliers, elle regarda un petit moment le chemin vers les cachots se disant que ça ne devait pas être la joie là-bas. Elle monta les escaliers en marbre calmement pour ne pas se faire bousculer par d'autres élèves.

Une fois arrivé au dernier étage du château, devant la Grosse Dame, Ginny s'arrêta, un petit peu essoufflée. Qu'ils étaient bêtes d'avoir mit une Salle Commune aussi haut! Elle prononça le mot de passe et entra dans la Salle Commune des Gryffondor. Il y avait déjà quelques personnes. Ginny reconnu tout de suite ceux qui appartenait à l'équipe et les autres qui étaient dans la tribune avec elle. Ils étaient tous là pour la même cause: La Victoire écrasante. Par contre, on voyait bien la fatigue des joueurs de l’équipe, car il y en avait sur le canapé. Ginny sourit en s'avançant un peu plus dans la salle commune. Elle posa son regard vers le canapé.

- Bon match! C'était vraiment du beau spectacle!

Elle fit un nouveau petit sourire avant d'aller se servir quelque chose à boire, car elle n'avait pas bu un verre depuis le matin et elle mourait de soif. Elle reposa son verre après l'avoir bu d'une traite et se mit contre un mur en regardant les personnes présentes.

Une litérale vague humaine avait crée la liaison directe en le stade de Quidditch et la salle commune de Gryffondor. Tous les élèves scandaient tous les slogans qu'ils pouvaient imaginer. Et le batteur Fred Morwind en faisait partie. Il n'avait maintenant plus de voix. Dans la liesse générale, la Grosse Dame semblait avoir oublié sa fonction de gardienne et chantait des airs qu'elle seule connaissait. Lorsque les heureux vainqueurs arrivèrent dans la salle des Rouges, Fred put voir qu'une table avait été dréssée à l'arraché et une montagne de friandises, de boissons et de gateaux.

Sans plus attendre, le petit batteur se rua vers le pichet de jus de citrouille. Il se remplit un verre qu'il but en une rasade. Mais dans une prise de conscience sensationnelle, il partit vers William, l'attrapeur, pour le féliciter car il n'avait pas encore eu l'occasion de le lui dire. Mais dans la cohue générale, retrouver un élève en particulier tenait de l'exploit. Fred se ravisa et repartit se servir un verre de jus de citrouille.

Page décida ensuite de leur faire un discours improvisé, Fred l'écouta d'une oreille. Il leva tout de même son verre en même temps qu'elle, renversant à l'occasion du liquide orangé partout autour de lui mais qu'importe, aujourhui, on faisait la fête!

Maintenant que sa soif était rassassiée, il partit en quête d'autres joueurs de l'équipe. Au détour d'une silouhette car la salle était dévenu un vrai labyrinthe, il croisa Revan, une poursuiveuse de l'équipe. Il ne put s'empecher de crier:

Yeah on a gagné! T'as été superbe.

Ils avaient gagné. Plus de cent points de différence, la victoire était des plus écrasantes. Les Lions se devaient de vaincre, ce qu'ils avaient fait avec brio. Dans les vestiaires, Bann s'était contenté de jeter sa batte dans un coin avant d'ôter le pardessus de sa tenue de jeu, conservant ses lunettes de protection relevées sur son front, aplatissant ses cheveux aux reflets violets vers l'arrière de son crâne, ses mitaines de cuir serrées à ses poignets, et son pantalon à l'épaisseur renforcée, impatient de rejoindre la foule féline déjà rugissante. Emporté par le chahut ambiant, il s'était laissé porté jusqu'à la salle commune, sans ne perdre une once de cette adrénaline qui toujours le berçait, l'excitant à souhait afin de lui permettre de profiter entièrement de l'atmosphère ambiante. Et puis, ce fut Page qui calma brièvement les ardeurs, le temps d'un court discours, qui, sitôt achevé, trouva pour enchaînement le simple cri du jeune Gryffon ..

- Paaaaaaartyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyy !!!!!

Les bras relevés et les mains tournoyant au dessus de sa tête, Bann hurla à s'en déchirer les cordes vocales, rapidement rejoint dans sa clameur par celle de la foule, qui lui répondait par des échos plus ou moins discernables d'onomatopées diverses et variées.
Un coup de baguette dans le vent et, déjà, l'antique sonophone de la pièce commune retrouvait une seconde jeunesse, vociférant un rock d'antan particulièrement poussiéreux, de toute évidence bien loin de l'actualité mais, quelle importance, Bann, lui, était déjà là à tournoyer dans tous les sens sur une piste de danse improvisée. Et si certes, dans un premier temps, il fut bien le seul à s'agiter, les autres membres de sa maison ayant alors semblé trouvé plus intéressant ou simplement amusant d'observer déambuler le garçon dans cet espace qu'il faisait sien, par une gestuelles aux actions plus ridicules les unes que les autres, il fut rapidement rejoint par de nombreuses tierces désireuses de passer à l'acte, quitte à s'humilier à leur tour. Et puis, lorsque Bann se rendit compte que de toutes les personnes alors dansantes sur la piste, il était de loin le seul à être vraiment et atrocement mauvais, il jugea plus raisonnable de se placer légèrement en retrait afin d'observer une échappée des plus discrètes en direction du luxueux buffet. Il nota alors que, de toute évidence, les élèves qui étaient parvenus à ramener autant de nourriture des cuisines devaient être particulièrement doués, compte tenu du fait que depuis toutes ces années qu'il avait passées à Poudlard, il n'avait eu de cesse de chercher diverses combines toutes plus abracadabrantesques les unes que les autres afin de déjouer les défenses elfiques des petits servants du château, sans jamais vraiment n'y parvenir réellement. Il faudrait donc qu'il tâche d'apprendre qui était le responsable de cet exploit afin de s'enquérir de quelques conseils, compte tenu du fait que ses réserves de canettes dérobées aux cuisines commençaient à se meurtrir considérablement, et qu'il lui était donc primordial d'y tenter sous peu une nouvel excursion. Et puis, dans un coin de la salle se trouvait une jeune fille, occupée à serrer quelques mains et à répondre humblement à toute une succession de compliments. Or, il se trouvait qu'il devait justement parler à cette dite personne, et cela aussi vite que possible. Bann fondit donc à travers la foule droit sur Page pour l'attraper par les épaules, enroulant son bras autours de sa nuque, l'attirant vers lui de ce bras tandis que, de l'autre, il repoussait un nouvel élève venu à son tour féliciter uns à uns les membres de l'équipe ( Ouais ouais, tu la verras plus tard, vas t'amuser .. ).

- Page ! Ma chère petite Page .. Faut qu'on parle !

Et, bien entendu, tout en parlant, Bann ornait ses mots de vastes gestes de son bras libre, allant même jusqu'à agiter de temps à autre la main qui se trouvait au bout de ce bras enroulé autours de la nuque de la jeune fille, à la manière d'un vendeur de fruits et légumes sur la place du marché.

- Je veux .. connaître ton secret. Soyons sérieux, Page, tu as, quoi, douze ans, on raconte même que tu as appris que tu étais sorcière juste avant d'entrer à l'école, autrement dit, tu es montée sur un balai pour la première fois il y a à peu près un an et demi .. Et pourtant .. Et pourtant, malgré tout cela, tu as immédiatement prise la tête du classement des meilleurs joueurs de cette école, et avec une avance considérable sur les suivants, et pour ça, tu peux me croire, j'ai beau être joueur, je n'en suis pas moins le seul et unique bookmaker de cette école, autant dire que tous les paris ou classements en tout genre passent inévitablement par moi. Y a même un première année de Poufsouffle qui est convaincu que tu es la réincarnation directe de la divinité gréco-romaine à qui l'on doit l'invention du Quidditch — en même temps tu m'étonnes, quelle bande de bledards ceux là, ils portent bien leur blason — Alors, dis moi .. Comment fais tu ?

Et tandis qu'il laissait l'enfant qu'il tenait en son bras prendre la parole, il se tourna vers la foule, observant avec une délectation visible le fait que la fougue ambiante ne s'était pas encore évaporée, bien au contraire, elle ne s'en était trouvée qu'accrue. Et puis, soudainement, son visage se fit ténébreux, son regard injecté de colère, ses lèvres humectées de rage, alors qu'il retournait son attention sur la jeune fille, brandissant son poing libre droit vers le ciel afin, sans doute, d'appuyer son propos.

- Ah ! Plus important maintenant. Ce que ce garçon a fait est intolérable ! J'ai donc décidé — et, excuses moi si j'te coupe — que nous allions passer à la contre offensive. À partir d'aujourd'hui, jeune fille, nous ne sommes plus deux élèves de Gryffondor allant sagement à chacun de leurs cours — ou plutôt encore moi, compte tenu du fait qu'il est de notoriété publique que nous ne sommes pas non plus des exemples d'élèves angéliques —, nous sommes deux guerriers prenants leurs armes, prêts à passer à l'assaut contre le joug Denielien. Nous allons le pourrir en beauté, jeune fille, si bien qu'il devra ramasser son ego à la petite cuillère, et puisqu'il serait encore trop aimable de le laisser ramasser cet ego, nous l'en empêcheront en lui pétant les bras façon Venus de Milo. Rassures toi, ce ne sont bien entendu que des métaphores, mais l'idée est là. Ce garçon n'osera plus jamais te regarder dans les yeux, et ce n'est pas qu'une question de vengeance. C'est un être nuisible, il nous faut l'anéantir pour le bien de la communauté, afin qu'il ne reproduise plus jamais de tel acte à l'égard de quiconque erre en ces lieux. Et si ses amis prennent son parti, alors sans doute sera venu le temps pour le conflit inter-maison opposant les puérils Serpentards aux nobles Gryffondors de vêtir ses tabards et reprendre la voie du combat. C'est une guerre, jeune fille, et nous allons la remporter. Les Lions vaincront !

Et puis, aussi soudainement qu'était apparue cette expression de rage intense, elle disparu comme ça, en une fraction de seconde, pour que le garçon retrouve son regard de gamin immature, gouailleur et capricieux.

- En plus je reviens tout juste de chez Zonko, j'ai des stocks hardos à écouler, on va pouvoir se faire plaisir. À partir de maintenant, tu vas voir ! J'te prend sous mon aile de terroriste, le p'tit Deniel, on va l'lyncher. Bombabouses, dragées à verrues, le gamin n'aura qu'une hâte, que l'année s'achève pour pouvoir rentrer pleurer dans son manoir gothique.

Une fois ceci dit, tout aussi rapidement, le garçon déroula son bras d'autours le cou de la jeune fille pour lui agripper le sien, de bras, et l'entraîner en perçant la foule près du sonophone.

- Bon allez ! Viens danser !

Aussitôt dit, aussitôt fait, à peine eurent-ils rejoint la piste de danse que déjà le garçon se plaisait à envoyer valser chacun de ses membres dans tous les sens, alternants certaines danses de son invention à d'autres plus conventionnelles mais tout aussi ridicules, telles qu'une tentative de danse du robot, pour n'en citer qu'une.

- Leeet the party begiiiiiin !!

[ Bann, je sais que tu mets beaucoup trop de points à la fin de tes phrases - private joke- , mais j'adore tout simplement ton post !! ]

Billy n'était toujours pas arrivé, mais les félicitations fusaient de partout. La nourriture était décidément le meilleur moyen de rassembler les foules. Alors qu'elle se servait un verre à boire (elle devait bien admettre que le froid et les nombreux cris de joie qu'elle avait poussé lui avait complètement désseché la gorge), elle aperçu Fred qui faisait de même. Le batteur se drigea vers elle et la complimenta ; Revan ne manqua pas de s'étrangler à l'entente du mot "superbe" mais elle tenta de cacher sa gêne et de camoufler ça en toussotement discret. Elle répondit d'emblée :

-Arrête, c'est pas à moi qu'il faut dire ça ! T'as vu les progrès que t'as fait ? T'étais meilleur que Craft alors qu'elle est en sixième année

!

Et elle était sincère. Même si elle était terriblement heureuse d'avoir gagné, elle était consciente qu'elle n'avait pas été la plus active dans le match. La performance de Fred l'étonnait, car le garçon était vaiment menu et il avait pourtant réussit à manier efficacement sa batte. Elle se tourna vers Bangkok, qui les avait bien surpris aussi ; la jeune fille était plantée sur le canapé avec leur préfète qui semblait vraiment exténuée. Le sourire de la brunette tomba quelque peu. Elle s'avança vers ledit canapé, décidée à aller donner un peu de joie à Page, mais le second batteur la devança. Le jeune homme semblait particulièrement enthousiaste, lui qu'elle avait si peu remarqué pendant le match.

Bann, le bras autour des épaules de la rouquine, parlait avec de grands gestes désespérés. Revan hésita un instant puis s'approcha tout de même, histoire d'entendre ce qu'il lui racontait de si passionnant.

- ... prêts à passer à l'assaut contre le joug Denielien. Nous allons le pourrir en beauté, jeune fille, si bien qu'il devra ramasser son ego à la petite cuillère, et puisqu'il serait encore trop aimable de le laisser ramasser cet ego, nous l'en empêcheront en lui pétant les bras façon Venus de Milo.

Les sourcils de la gamine s'arquèrent de surprise. Mais... Mais il avait tout à fait raison ! C'était exactement ça qu'il fallait à cette belle gueule de Deniel, pour le punir et venger leur victoire à demi volée ! Les paroles de Bann, si elles laissèrent Page indifférente, enthousiasmèrent beaucoup la brunette. Elle aussi avait envie d'une bonne grosse vengeance ! Mais alors que le batteur entraînait la deuxième année sur la "piste" de danse, Revan perdit une nouvelle fois de son sourire. Il fallait être réaliste, la préfète ne leur laisserait jamais faire ça pour elle. Elle préférerait se venger en privé, la gamine en était sûre. Déçue, elle soupira dans son coin... Avant d'avoir une brillante idée : dès que Bill serait de retour, ils se concerteraient pour échafauder un super plan de guerre et détruire cette tata de Deniel !!

William, lui, devait être vraiment fatigué. La preuve, lorsque Page lui répondit que sa triste mine n'était due qu'à l'effort fourni durant le match, le garçon ne remarqua même pas que la rouquine n'était pas convaincue elle-même par ce qu'elle disait. Complètement à côté de la plaque, il donna une tape joyeuse sur l'épaule de son amie, en lançant :

-Un peu, que tu t'es donnée à fond pendant le match ! Tu sais que ça me donnerait presque envie de revenir dans l'équipe. Presque, précisa-t-il en souriant, avant de s'éloigner.

C'est pas le tout d'aller chercher à boire pour la communauté et d'oublier d'en profiter soi-même... Laissant sur place son amie en plein désarroi- comment avait-il pu ne pas le voir ?- le préfet s'approcha de la table pour y faire main basse sur quelques bouteilles de Bièraubeurre bien fraîches. Plus un paquet de chips, quelques bonbecs, de quoi pouvoir rester assis un moment sans manquer de munitions.
Un large sourire aux lèvres, le rouquin rejoignit Page, un peu ralenti par la foule dense. Enfin, il put se laisser tomber sur le canapé, près de la rouquine à qui il tendit son butin pour l'inviter à se servir. Bann était là aussi, William lui fit signe de se servir aussi avant de prêter attention à ce qu'il disait...
Lyncher Isaac Deniel ? Lui péter les bras ? Il n'oserait plus la toucher ? Toucher qui, d'abord ? Page ? William, qui allait porter sa bouteille de Bièraubeurre à sa bouche, suspendit son geste et fit à Page et Bann :

-C'est quoi cette histoire avec Deniel ?

Personne n'avait entendu sa question, manifestement. Bann attrapa Page par le cou pour l'entraîner dans une espèce de danse qui devait être très à la mode chez les hommes de Cro-Magnon, et le rouquin se retrouva tout seul, abandonné, sur le canapé.
Devant lui se tenait Revan, qui arborait une mine farouche parfaitement en accord avec celle de Bann. Encore une qui voulait réduire Deniel en carpaccio. Le préfet avala une gorgée de Bièraubeurre et lui demanda :

-Dis-moi Revan, c'est quoi le problème avec Deniel ? Qu'est-ce qu'il a fait ?

D'un geste, il invita la première année à piocher dans son stock alimentaire, et précisa :

-Je me suis absenté pour préparer tout ça-il désigna vaguement la salle commune-, j'ai dû rater un truc. Page est toute bizarre... et Bann qui dit que Deniel n'osera plus la toucher... Il ne l'a quand même pas frappée... Il aurait trop peur d'abîmer sa manucure, ajouta-t-il comme pour lui-même.

La jeune rousse n'eut même pas le temps d'attendre la réaction de leur talentueuse gardienne. Ginny avait déjà rejoint le groupe pour les féliciter, comme quelques autres Lions, et Fred, le petit batteur. Page remercia la cadette des Weasley d'un sourire fatigué. Elle aurait aimé prendre le temps de discuter tactique de quidditch avec la jeune rousse. Elles avaient déjà eu une ou deux conversations à ce sujet, et les deux poil de carotte s'étaient découvert cette passion en commun [HJ : joué avec la précédente Ginny ]. Mais la salle grouillait d'activité. Fred se dirigea vers Revan et un autre membre de leur équipe se joignit à la petite assemblée. Bann, car c'était lui, arriva comme à son habitude de manière remarquée. Il avait toujours l'art et la manière de faire son entrée, et cette soirée ne dérogeait pas à la règle. Il se créa un peu d'espace autour de la deuxième année et passa son bras autour de son cou. La lionçonne rit dès ses premiers mots. Sa manière si exubérante d'amener son discours avait chassé ses vilaines pensées, et elle était soulagée de pouvoir se laisser ainsi aller. L'anecdote - fausse sans doute - sur le Poufsouffle la détendit plus encore. Son coéquipier lui débitait tout ça avec une telle aisance qu'il en était inarrêtable. Enfin, il lui laisse un moment pour répondre à ses questions plus énormes les unes que les autres.

- Huhu, c'est n'imp', cette histoire de pouffy, hein ? Non ? Tu veux le secret ? Faut lire la gazette mon vieux, j'ai déjà tout balancé... Le dopage aux chocogrenouilles et tout ça...

La fillette n'eut pas le temps d'enjoliver son mensonge éhonté que le garçon changeait totalement de comportement. Page fut un peu troublée par ce revirement si brusque. Il émanait soudainement du batteur une férocité qu'elle ne lui connaissait pas, même en jeu. L'entrain de la petite irlandaise descendit d'un cran, et elle sentit la boule dans sa gorge réapparaitre. Fatalement, le cinquième année remit sur le tapis le baiser de Deniel. Page se rembrunit et détourna le regard de son coéquipier. Il ne pouvait pas la lâcher avec ça ? Comme si elle n'avait pas suffisamment été humiliée... Ils ne pouvaient pas faire comme si rien ne s'était passé, et tout simplement la laisser gérer sa petite vengeance personnelle, sans lui gâcher la soirée ? Certes, elle savait au fond d'elle même qu'il voulait prendre sa défense, que cela partait d'un bon sentiment, mais son orgueil blessé refusait de l'admettre pleinement. Elle ferma son esprit à ce que racontait le garçon, même si certains mots lui paraissaient alléchants ("pourrir", "péter les bras", "nuisible", "guerre" et autres joyeusetés que son côté féroce avait envie d'accepter à bras ouverts). La gosse ne l'écoutait plus, se laissait entraîner sans regarder son coéquipier. Elle crut percevoir le nom de Zonko mentionné au milieu d'atrocités envers Deniel mais ne chercha pas à expliquer cette incohérence. Elle voulait juste passer à autre chose. Mais Bann semblait vraiment motivé pour lancer une vengeance atroce.

Sans crier gare, il changea une nouvelle fois d'attitude et entraina la jeune préfète vers le sonophone. Encore un peu dans le cirage, la rouquine se laissa faire, mais finit par sortir de sa torpeur lorsque le cinquième année commença à se trémousser en tous sens. Page, elle, était restée, stoïque, sur le bord de la "piste". Elle n'avait vraiment pas le cœur à gigoter en tous sens.

- Je...

Relevant enfin les yeux vers son coéquipier, la fillette eut envie de lui hurler qu'elle voulait qu'on oublie Deniel deux secondes et qu'on profite de la fête sans que soit rappelé ce qui s'était passé toutes les deux minutes, et que les hippogriffes ne s'en porteraient pas plus mal. Mais la petite voix qui lui chuchotait au fond que Bann voulait seulement l'aider l'en dissuada. Dans un soupir, la gosse fixa le batteur.

- C'est très gentil. Mais j'veux pas de ta pitié. Ni d'ton aide. Il le payera. Mais... C'est moi que ça regarde. J'ai pas envie qu'il croie que j'ai été pleurer dans tes jupes. Elle ravala un sanglot. Je... m'occuperai de ça plus tard. Et il le r'grettera. Mais ce soir, on le laisse pleurer sa défaite dans ses pauvres cachots, okay, et on l'oublie, et on fait la fête ici, d'accord ? Me parlez plus de lui, sinon, j'vais devenir dingue...

Serrant les poings, la gosse s'essaya à un sourire forcé vers le garçon avant de quitter la piste de danse. Elle avait envie de faire la fête, d'accord, mais de là à aller se secouer en tous sens, il ne fallait pas déconner non plus. Le moral dans les chaussettes n'aidait pas pour le sens du rythme. La rousse préféra retourner vers le canapé -qui finirait par devenir son canapé attitré à force - et saisit un nouveau verre de jus de fruit qu'elle descendit d'une traite pour masquer son trouble. Elle avait parlé presque calmement à Bann, sans hausser le ton. La colère froide pouvait faire des miracles. Avec un peu de chance, tous n'auraient pas entendu cette petite mise au point, et elle pourrait continuer la fête comme s'il ne s'était rien passé. La mine néanmoins toujours fatiguée, la deuxième année attrapa une poignée de bonbons au hasard et engouffra tout sans prendre garde au contenu de sa paume. Par Merlin, elle espérait qu'il y aurait un truc super acidulé ou fort ou... Enfin un truc qui la fasse réagir et l'obligerait à penser à autre chose, et à se remettre dans l'ambiance de la fiesta.

[HJ : Page rejoint le canapé où il y a presque toute l'équipe + Willou, je vous laisse gérer votre scène avant de reposter pour la suite Wink

]

Revan était encore à cogiter les paroles de Bann dans sa tête lorsque son préfet rejoingit le canapé près d'elle et s'y laissa tomber. Il semblait assez embêté, presque perdu même. Il avait une bièraubeurre à la main et la sirotait d'un air morose. Alors, s'adressant à elle, il demanda de but en blanc :

-Dis-moi Revan, c'est quoi le problème avec Deniel ? Qu'est-ce qu'il a fait ?

Les yeux de la brunette s'arrondirent tandis qu'elle tendait la main vers ce que lui tendait son aîné. Oh, mince ! William n'était pas au courant, il n'avit rien vu de la scène entre Page et le Serpentard ! Tu m'étonnes, qu'il trouve la rouquine bizarre... La pauvre préfète semblait se décomposer à l'écoute des paroles du batteur, qui lui n'avait pas l'air de s'en apercevoir... Revan sentit son visage chauffer. Elle était déjà gênée d'avoir été spectatrice du baiser, mais si elle devait en plus répéter ce qu'elle avait vu ! Elle envisagea donc d'abord de dire qu'elle ne savait pas... Mais c'était peine perdue, elle savait que la couleur de ses joues la trahirait, et elle ne voulait pas que William insiste. Il s'inquiétait pour son amie, c'était normal. Choisissant ses mots et évitant le regard de son préfet, elle répondit :

- Euh.. Hé ben, en fait... Deniel l'a... il l'a embrassée...

Elle porta un bonbon à la bouche, gênée. Sur la piste, elle voyait Page, poings serrés, répondre à Bann sans qu'elle puisse entendre. La rousse éait vraiment mal. Elle se tourna vers William en voyant la deuxième année se diriger vers eux.

- S'il te plait, t'énerves pas... glissa-t-elle rapidement. Elle est assez mal comme ça, et si sa fête est gâchée, ça voudra dire que ce con de Deniel aura réussit son coup...

Elle savait que le rouquin aurait envie d'éclater le Tout Vert, comme tout Gryffondor qui se respectait, mais elle avait peur quela préfète fonde en larmes. Elle avait dit "sa" fête, pas "la" fête. Elle ne voulait pas que les autres s'amusent si Page se sentait mal, car s'ils étaient là en train de faire la fiesta, c'était grâce à elle. Elle avai très envie de plussoyer Bann, mais il était évident que la préfète n'était pas d'accord. En témoignait son visage fermé lorsqu'elle les rejoignit et se laissa tomber à côté de Will. Revan tenta de sourire à sa camarade, et espéra que la chaleur sur ses joues allait vite s'estomper.

Sans méfiance, William avait enfin porté à sa bouche sa bouteille de Bièraubeurre, et venait d'en absorber une gorgée bien fraîche... C'est cet instant que choisit Revan pour lui expliquer pourquoi le nom de Deniel était sur toute les lèvres- sans mauvais jeu de mot. La bouche pleine de Bièraubeurre, le préfet crut qu'il allait exploser... Cette petite garce de Deniel avait osé embrasser Page ? Pas étonnant que la rouquine ait l'air complètement paumée... William comprenait mieux, désormais, toute la valeur du discours belliqueux de Bann. En effet, le préfet de Serpentard ne méritait pas mieux que le peloton d'exécution...
Toutes ces réflexions se bousculaient dans l'esprit de William, et son maintien laissait également à désirer.
Lorsque Revan l'eut mis au courant, le roux recracha sa boisson, droit devant lui, et s'étrangla d'indignation :

-Il a QUOI ????

Question purement rhétorique ; William avait parfaitement compris de quoi il était question, et c'est simplement la colère qui l'avait fait parler. Observant la Bièraubeurre répandue devant lui, il se mit à réfléchir à une vengeance mémorable... Ce petit pourri de Deniel ne perdait rien pour attendre.
Page, cependant, était revenue s'asseoir sur le canapé, le visage fermé, avec sa mine des mauvais jours. William la connaissait assez peu, cette mine sombre ; d'habitude, Page était plutôt enjouée, et la voir dans cet état désola son ami. Que pouvait-il faire ou dire pour la réconforter ? A en juger par son expression farouche, le prochain qui prononcerait le nom honni du préfet des Verts se retrouverait cloué au mur comme une vieille chouette... Le rouquin regarda autour de lui, à court d'idées, et finit par jeter un Chocogrenouille sur les genoux de Page en déclarant :

-Tiens, mange ça... T'as besoin de sucre, vu l'énergie que tu as déployée pendant ce match... Et les autres aussi, hein, servez-vous, lança-t-il à la cantonade en voyant que le buffet n'attirait pas tellement les foules. Non mais, c'est vrai, j'suis allé chercher tout ça au péril de ma vie, vous n'allez pas me le snober, marmonna-t-il pour ses plus proches voisins, Page la première.

La rouquine pouvait apprécier l'exagération, pour avoir, elle aussi, rendu visite aux elfes des cuisines ; elle savait parfaitement qu'ils accueillaient avec beaucoup d'égards et que personne ne risquait sa vie, mais William aimait bien en rajouter. Et puis, le but était précisément de rendre le sourire à Page... Avisant sa bouteille de Bièraubeurre à moitié-vide, le rouquin la sécha en deux gorgées, et, tirant sa baguette magique de sa poche, se mit à la faire léviter et à lui faire faire des cabrioles, l'air songeur. Il avait envie d'interroger Page, de la faire parler, comme elle l'avait fait pour lui, lorsqu'il avait dansé avec l'abominable Précieuse McLane... Elle se retrouvait aujourd'hui dans une situation à peu près comparable. Mais William savait qu'il n'était pas facile de parler de ce genre de choses, et il craignait que Page se braque s'il s'y prenait mal. Alors en attendant, il restait silencieux, à jouer avec sa bouteille de Bièraubeurre qui décrivait parfois des trajectoires imprécises, lorsque les pensées du garçon l'entraînaient trop loin et nuisaient à sa concentration. Lorsqu'il se remémora Précieuse McLane, la bouteille, en plein dans un triple saut périlleux arrière, tomba soudain et vint éclater aux pieds d'un élève surpris. Même les bouteilles vides ne supportaient pas l'évocation de la blondasse. Rougissant de sa maladresse, William bondit sur ses pieds et se dirigea vers sa victime en bredouillant :

-Oh.. excuse-moi... désolé... je ne voulais pas... j'espère que je ne t'a pas fait mal...

[HJ : avis à qui veut être l'élève en question....]

Les élèves présents dans la salle ne semblait avoir que le nom Deniel à la bouche. Alors que l'ambiance était à la fête! Pourquoi parler de ce Serpentard sans aucun intérêt maintenant. Mais tout tournait autour de Page qui ne paraissait pas vraiment dans son assiette. Certes elle était sur la piste de dance mais que c'était-il passé?... Heureusement, William posa la question. Revan lui repondit et Fred dut tendre l'oreille pour entendre sa réponse.

Whouah! Isaac avait embrassé Page! Et pour qu'elle soit si abbatue, elle ne devait pas être compatissante. Bien un serpentard!

Et William semblait du même avis, il fulminait extérieurement. Il valait mieux pour Isaac qu'il ne se trouve pas sur son chemin. Même d'ailleurs sur le chemin de n'importe quel Gryffondor. Mais Page revint s'assoeir sur le canapé, elle semblait toujours assez préoccupée. William proposa ses friandises pour lesquels "il avait risqué sa vie" et les dégustait lentement en observant la bouteille volante de Will. Comme si le petit Morwind allait snober des bonbons.

Il détourna son attention de la Bierraubeurre - elle était vide de toute façon - et observa le visage de Page. Elle croquait nerveusement dans les chocogrenouilles. Elle semblait toujours perturbée. Mais la bouteille qu'il avait observée quelque instants auparavent s'écrasa au sol juste devant lui le libérant de ses pensées. Des éclats de verre jaillirent dans tous les sens. Un lui érafla le mollet.

KOUAH! C'est quoi cette salle commune de la mort qui tue! On veut la mienne!

Il était vrai qu'à chaque fête dans cette, une mésaventure arrivait à Fred. D'abord la chocogrenouille de Page puis la bouteille de Will maintenant. Les deux préfets de Gryf' , tout cela méritait réflexion. Le p'tit Morwind sentit quelque chose de chaud sur sa jambe.

HAA! Je saigne! Mon dieu! Du sang partout!

Mais Fred s'aperçut après coup que la "blessure" n'était qu'une ridicule entaille et que les quelques misérables gouttes de sang avaient été étalées par sa robe. Ses joues prirent soudain une teinte rouge, il était conscient que tout le monde l'avait entendu crier comme une victime de film d'horreur pour rien. Comme pour empirer son gène, William vint le voir pour s'enquérir de son état.

Nanc'estbonçavamerci.

Ne sachant que faire, Fred se dirigea vers le buffet et prit une bouteille - en plastique - de jus de citrouille. Il revint ensuite vers le groupe du canapé.

Rentrant de l'infirmerie pour son poignet qui en fin de compte n'avait été que foulé, Billou se faufila dans le couloir derrière le portrait de la grosse dame, sentant des fumets des plus délicieux lui chatouiller les narines, il se hâta d'avantage. Il y avait aussi de la musique et se réjouissait à l'idée de danser tout son trop plein d'énergie après cette victoire digne du nom de "massacre", "poutrage", "branlée", "déculottée", "crucifixion", "barbecue de vipères" et toutes sortes d'autres qualificatifs signifiant que la supériorité des Rouge-et-Or avait été écrasante et ne pouvait plus être contestée. Les Vert-et-Argent allaient devoir la jouer profil bas s'ils ne voulaient pas que les quolibets du genre "fallait pas s'y prendre comme des manches au quid!" ou encore" pas de notre faute si votre esprit est tellement tordu que vous volez pas droit!", voire "La bave pleine de poussière des vipères n'atteint pas le phénix!", fusent. Mais avant de proposer à une fille, Revan au hasard de danser avec lui un twist de la victoire endiablé il allait se remplir la panse ~~de brebis farcie~~ pour combler le gouffre, que dis-je, le néant qui avait pris la place de ce qui, tout à l'heure durant le match, avait du ressembler à un serpent tout entortillé se mordant la queue (on se demande pourquoi cette comparaison tiens...).

Sur ces considérations l'attrapeur qui avait pu offrir la victoire à ses camarades/amis/coéquipiers/futurs témoins à son mariage/peut-être épouse/compagnons de fortune (ne rayez aucune mention, toutes sont utiles) entra dans la salle commune. Personne ne le remarqua immédiatement dans l'euphorie saturant la pièce. Eh! Mais merde quoi! Il avait droit à son heure de gloire là! Surtout qu'il s'était ridiculisé en début de partie et qu'il voulait faire oublier cet incident en rappelant à tous qu'ils lui devaient la victoire. Remplissant ses petits poumons bien vivaces il se cambra bien droit sur ses jambes et hurla à tue tête:

ROOOOAAAAAAAR!!!!

Enfin les têtes se tournèrent vers lui et il leur sourit tous avec une joie féroce, se fichant éperdument que son rugissement y gagnerait quand il aurait mué...

Nils avait quitté la cabine des commentateurs précipitamment, sans accorder la moindre importance aux derniers commentaires acerbes que lui avait adressés sa collègue. Il ne les avait de toute façon même pas entendus, assourdi par le vacarme que ses camarades faisaient déjà dans le stade tout entier. Des rugissements de victoire s'élevèrent dans le Poudlard Stadium, bientôt accompagnés par les acclamations venues de Poufsouffle ou de Serdaigle. Tous étaient ravis de voir Serpentard tomber, et la victoire de Gryffondor ne faisait pas des heureux que dans les rangs des rouge et or. Nils avait couru rejoindre ses amis dans les tribunes, oubliant complètement son rôle de commentateur, abandonnant volontiers, dans l'euphorie de la victoire, le micro à Haley. De toute façon, elle avait perdu, et tout ce qu'elle pourrait dire n'y changerait rien. Nils sauta donc de plus belle en manifestant sa joie comme un gamin, accompagnant les chants de victoire.

Puis la délégation rouge et or se mit en branle, direction la salle commune, récupérant au passage ses héros qu'elle porta en triomphe jusqu'à la haute tour de Gryffondor. L'euphorie était généralisée, et il semblait que tous les petits ennuis des uns des autres s'effaçaient derrière le bonheur collectif de la victoire. Dans la salle commune, la fête battait son plein. C'était le genre de fête qu'on ne voyait dans les salles communes que les soirs de victoires, durant lesquels des tentures rouge et or étaient tendues, des slogans injurieux envers les serpentard s'étalaient sur les murs, la bièraubeurre coulait à flots et les joueurs pouvaient à loisir raconter des dizaines de fois leurs exploits du jour. Nils aimait bien cette ambiance, grâce à laquelle plus rien en dehors de fêter dignement la victoire n'avait d'importance.

« Qui c'est les plus forts évidemment, c'est les rouges ! On a une bonne équipe et les meilleurs supporters ! Lalalala lalalala lala ! »

Le blond se servit une bièraubeurre et engagea la conversation avec un gamin de première année, qui n'avait encore jamais vu un match de quidditch de sa vie. En fait, la conversation avait principalement pour but de monopoliser l'attention de l'enfant pour lui subtiliser son sac de cartes de chocogrenouilles. Il fut cependant interrompu dans ses efforts par un bruit de chute, suivi d'une explosion de verre, de cris de peur et de bredouillements désolés. Apparemment, William J. Craig, le préfet, avait malencontreusement fait exploser sa bouteille de bièraubeurre aux pieds d'un premier année que Nils ne connaissait pas. Le blond se dirigea vers les deux protagonistes du drame.

« T'inquiète paupiette, c'est pas bien grave. »

Il nettoya les séquelles de l'incident d'un coup de baguette magique et adressa un sourire rassurant au première année qui semblait bien se remettre de ses émotions. Puis il se dirigea vers le canapé sur lequel était regroupée quasiment toute l'équipe de Gryffondor, assurément les plus heureux de la bande. A l'exception de la petite capitaine, grande artisane de la victoire, qui ne semblait pas à la fête. Ne connaissant pas la cause de ce manque de réjouissance, Nils adopta la politique habituelle en cas de déprime passagère: faire comme si de rien n'était, raconter n'importe quoi et espérer que ça ramènera le sourire.

« Super match, Page ! Tu leur as bien botté les fesses à ces serpents ! »

-Il a QUOI ????

C'était à peu près ce que Revan avait pensé en voyant le Serpent embrasser sa chère préfète. C'était difficile à croire, tellement c'était fourbe, inattendu, cruel... Serpentardesque, en somme. Elle songea, en voyant les giclures de Bièraubeurre, que si le rouquin avait été témoin de la scène, il aurait certainement traversé le terrain de Quidditch en courant pour aller étrangler Isaac Deniel avant qu'il n'ait eu le temps de savourer sa petite vengeance. Mais ce n'était peut-être pas plus mal qu'il ne l'ait pas fait, car sinon Bibine aurait sévit et un bon nombre de poins leur aurait été retiré... Ou pire, une interdiction de Quidditch pour l'équipe de Gryffondor. Il fallait donc s'estimer heureux, d'un certain côté, que William n'apprenne la nouvelle que maintenant, avec de la boisson et à manger pour se remettre de ses émotions.

La boisson en question avait d'ailleurs été renversée sur leur batteur, mais Revan n'y prêta pas grande attention, toute occupée qu'elle était à guetter la réaction de William face à Page. Soulagement : il choisit de faire comme si de rien n'était, ce qui était sans doute la meilleure stratégie. Après tout, il connaissait la rouquine mieux que personne ici, et il était celui qui lui redonnerait le sourire le plus facilement.

A ce moment-là, un rugissement qui aurait pu être impressionnant s'il n'avait pas été si aigu retentit. Revan tourna la tête : Billy était revenu ! Apparemment, il n'avait rien de grave et pouvait participer à la fête... Quelle bonne nouvelle... La brunette s'empara d'une bièraubeurre et se rua vers l'attrapeur, lui assénant une bonne claque sur l'épaule :

- Félicitations !! Grâce à toi on leur a fait bouffer la poussière !!

Sur ce, elle chanta un bout de la célèbre chanson "Another one bites the dust" et le traina par le bras vers le canapé où siégeait leurs aînés. Nils était en train de féliciter Page, et la première année en profita pour se resservir en chocolat et lancer, la bouche à moitié pleine :

- Moi je félicite Billy aussi, parce qu'il a mit la cerise sur le gâteau de la victoire...

[HJ : arg Revan, cross post, j'édite ^^]

Si Page avait souhaité une diversion, elle n'aurait pas imaginé qu'elle en aurait plusieurs pour le prix d'une. La fournée de bonbons fut la première. La rouquine fut surprise par le mélange qu'elle avait ingurgité sans prendre garde au type de sucrerie qu'elle prenait. Ses yeux s'arrondirent et la fillette finit par éclater de rire. Définitivement, les bonbecs sorciers, c'était génial : cette fois, elle avait eu droit à un mélange très acidulé, les bonbons semblant exploser dans sa bouche en petites bulles intenses, tandis qu'une autre sorte de sucrerie lui chatouillait la langue. Le mélange était des plus surprenants, mais il eut l'effet escompté, détournant la fillette quelque peu de ses vilaines pensées.
Dans le même temps, William commettait un nouvel attentat vers le pauvre Fred, qui devait vraiment être maudit dans cette salle commune. Pas encore totalement dans son assiette, la gosse ne saisit pas l'occasion pour taquiner son ami et collègue, lui rappelant la manière dont lui avait réagi lorsqu'elle même avait "agressé" Fred. Elle n'en fit rien mais regarda depuis le fauteuil les deux lions régler la maladresse de William.

Enfin, ce fut l'arrivée tant attendue de leur attrapeur. Dans l'effervescence de la soirée, il était passé inaperçu, mais son rugissement rappela à tout le monde qu'il avait permis à son équipe de remporter la victoire. Page chassa définitivement Deniel de son esprit. Bill était là, et avec lui revenait au premier plan le sentiment de victoire. Ils avaient gagné, et le sale vert ne leur volerait pas cela. Enfoncée dans l'antique canapé de cuir, la lionçonne fit de grands gestes vers Bill pour l'inviter à rejoindre l'équipe.

Leur commentateur attitré était aussi de la partie, et venait de rejoindre le petit groupe, non sans un petit mot pour la rouquine. La jeune préfète accueillit Nils d'un sourire un peu fatigué encore.

- Ouais ça n'a pas été facile, mais on a fini par les croquer, ces sales reptiles ! Au fait, super tes commentaires, c'était vraiment énorme !

Le boulot du Lion avait contribué à garder le moral des Lions au plus haut durant le match, contrebalançant les vacheries lancées par son homologue toute verte, et Page avait vraiment apprécié l'entrain du cinquième année, il était normal de le lui faire savoir.

- J'espère que tu seras là aussi quand on affrontera Poufsouffle...

Revan avait pris ces quelques instants pour aller leur chercher le héros de la soirée, et elle revenait avec Bill à leur canapé.

- Ca va ton poignet, mister ? Bravo en tout cas ! C'était tendu sur la fin, tu lui as donné une leçon de vol à c'te Lou !

Car si la verte s'était saisie du vif, c'était cuit pour la victoire, ils auraient perdu. De très peu, mais perdu tout de même, malgré le beau match qu'ils avaient fait... Oui, Bill était celui qui leur avait offert la victoire. Poste ingrat que celui de l'attrapeur songea la fillette. Immanquablement le grand héros s'il attrapait la balle dorée, et celui sur qui pesait la honte si jamais il le manquait... Heureusement pour Bill, son premier match s'était terminé en beauté.

Malheur, damnation, putréfaction ! La bouteille de Bièraubeurre de William s'était fracassée, et c'était tombé, une fois de plus, sur Fred... Le même qui, à la rentrée, avait été odieusement attaqué par un Chocogrenouille échappé des mains de Page. Le pauvre garçon devait se demander pourquoi les préfets de sa maison lui en voulaient à ce point... Et, à en juger par ses cris, il était convaincu que les deux rouquins voulaient sa mort... C'était faux, bien entendu ; en règle générale, William ne voulait la mort de personne- sauf exceptions pour les pires spécimens de l'humanité : Ultan Bower, Voldemort, et bien entendu ce fourbe d'Isaac Deniel, coupable d'avoir embrassé traîtreusement Page... mais personne, parmi les Lions, ne suscitait d'élans meurtriers chez le préfet, pas même Fred qui pensait pourtant être visé.
Le première année hurla qu'il était blessé, et William, très pâle, se rua vers lui ; bien sûr, il avait l'air plutôt en forme (il suffisait de l'entendre glapir) mais le rouquin préférait vérifier : et si son camarade était réellement blessé ? McGonagall serait furieuse qu'un préfet s'amuse à blesser ses condisciples...
Le temps que le roux arrive près de lui, Fred avait changé d'avis et, écarlate, assura que ça allait très bien avant de filer vers le buffet... drôle de type que ce garçon, songea William en regagnant le canapé. Il n'avait même pas besoin de nettoyer les dégâts, Nils s'en était chargé (et plus efficacement que lui qui n'était qu'en quatrième année). Le préfet se laissa tomber sur le canapé, à la place qu'il venait de quitter, son enthousiasme pour la fête un peu refroidi par l'incident de la bouteille. Il se perdit dans ses pensées, le regard dans le vague, sans manger ni boire, sans même voir ou entendre ce qui se passait autour de lui.
Sans s'en rendre compte, William s'était mis à observer Page, à regarder chacune de ses expressions, à la recherche d'indices sur son état d'esprit. Elle savait donner le change, et il la connaissait suffisamment pour ne pas se laisser prendre à son jeu : elle devait ruminer au sujet de ce baiser de Judas, quelle que soit son expression... mais quelle était l'étendue de son désarroi ? telle était l'inconnue pour William... Il attaquerait Page sur ce chapitre, la ferait parler, mais plus tard. Pour le moment, c'était sa fête, et elle avait bien le droit de penser à autre chose ; mais dans quelques jours, elle aurait besoin de parler, qu'elle le veuille ou non, et son ami s'en chargerait.
Bill, l'attrapeur des Gryffondor, le héros du match, venait d'arriver près d'eux. Saisissant l'occasion, William se leva et lui donna une claque dans le dos en s'écriant :

-Bill ! T'as été magnifique ! Mes compliments, vraiment. Tiens, assieds-toi, prends ma place, tu as besoin de te reposer...

Sans laisser à Bill le temps de répondre quoi que ce soit, le préfet se leva, en souriant, et désigna à l'attrapeur sa place libre. Il avait envie de quitter cette foule, cette agitation, où il se sentait mal à l'aise, et il monta jusqu'à son dortoir. Il avait tout organisé, en bon préfet, mais il estimait qu'il avait suffisamment assisté à la fête pour le moment. Il avait de plus en plus de mal à apprécier les fêtes, et s'y montrait généralement renfermé ; encore plus lorsqu'il y apprenait le forfait d'un Serpentard mauvais perdant.

[HRP = c'est court, mais c'est pour me remettre au niveau. Désolé si j'ai zappé des trucs, je met ça sur le compte d'une Bang'bang qui sait plus ou donner de la tete]

S'asseoir, se relever, féliciter, remercier, être complimentée, manger, boire, se rasseoir, se relever, sourire, rire, maudire, commenter, critiquer, crier. Il y avait trop à faire, et la fillette ne tenait pas en place. Ses camarades semblaient infatigables, et leur énergie était communicative. Bientôt, la douleur qui tenaillait sa cheville sembla s'envoler. Elle reviendrai sans nul doute le lendemain, mais ce soir, elle allait faire la fête. Lentement, elle sortait de sa torpeur, et la panique du match laissait de bon coeur sa place à l'excitation de la fête. Une bouteille de bièraubeurre entre les mains, la fillette rousse parlait en faisant de grand geste, profitant de ces quelques instants de gloire en abreuvant son auditoire constitué de deux ou trois autres premières années d'un flot de paroles et de descriptions. Elle parlait des cognards, féroces, auxquels elle avait brillamment échappé plusieurs fois. C'était un peu exagéré, mais agréable, et les filles ne semblaient pas dérangée par les détails qu'elle ajoutait encore et encore.

-Il a QUOI ????

Bangkok se tut et tourna la tête vers son préfet, qui venait de s'étranglait pour Merlin savait quelle raison. Elle avait beau être assez près pour l'avoir entendue, la jeune fille ne savait pas de quoi il était question, et elle songea un instant à poser la question, de peur de paraître indiscrète. Mais vu la réaction du préfet à ce qu'avait dit Revan, ce devait être quelque chose de gros, et la jeune fille s'excusa auprès de ses toutes nouvelles fans d'un soir pour se faufiler vers William et Revan, rapidement interrompue par un rugissement grandiose, bien qu'étonnamment aigu. Un chat qui se serait coincé la queue dans une porte n'aurait pas fait mieux. La gamine se retourna aussitôt vers Bill, LA star du match, malgré les merveilleux buts des poursuiveuses et ses propres arrêts, grandioses (auto jetage de fleurs). Le jeune garçon, malgré un gène que la gamine n'avait pas trop compris en début de match, avait saisi le vif d'or avec brio, montrant que l'équipe rouge et or, bien que principalement constituée de débutants, savait se défendre.

La gamine saisit une poignée de chocoballes et s'avança vers le canapé où William avait laissé sa place à l'attrapeur, se laissant tomber sur l'accoudoir, souriante, écrasant à moitié un de ses camarades. Hochant la tête aux compliments de Revan, elle couina, d'une voix déformée par l'excitation

- Ouais, t'as été géant Bill ! Chocoballes ?

Elle tendit la main devant le nez du garçon, ses doigts s'ouvrant sur une pleine poignée de confiseries dont le chocolat avait à moitié fondu dans ses mains chaudes.

Alors que les visages se tournaient vers lui, Revan vint lui assener une vigoureuse claque sur l'épaule. Cette jolie brute en devenir le félicita d'avoir porté le coup de grâce aux verts et tandis que Billy sirotait tant bien que mal une bièreaubeurre en admettant qu'il avait été plutôt génial sur ce coup. Soudain, une petite main lui enserra le bras pour le trainer vers le groupe de joueurs victorieux. Le souffle soudain court, les joues rosissant à vue d'œil, ses genoux transformés comme par magie en guimauve, il réalisa que, pour la deuxième fois depuis qu'ils étaient amis, Revan lui prenait le bras. Lui souriant bêtement il ne résista pas et se retrouva rapidement sous une cascade de félicitations, claques sur l'épaule et offrandes de boissons et de mets mis à disposition de tous grâce à leur bien aimé préfet. Celui-ci semblait avoir quelque chose à l'esprit qui le chagrinait et s'excusa en cédant sa place à l'attrapeur pour se retirer dans son dortoir. A vrai dire, même s'il appréciait son homonyme et voyait en lui un filet de sécurité, il n'était pas d'humeur à s'enquérir de ses malheurs, surtout pas en ce soir de liesse. Et il fallait avouer que ses jambes, mises à mal par l'émotion (tant du match que du contact avec celle qu'il regardait avec une tendresse qu'il ne pouvait ignorer) avaient grand besoin de repos.

Ahhhhh... ça fait du bien de poser son cul sur autre chose qu'un bout de bois!!!

Mais rester assis alors que la victoire déversait des torrents d'énergie dans son corps se révéla une tâche trop ardue et il fut bientôt en train de danser avec les autres, mangeant et buvant plus que de raison et félicitant chacun des membres de l'équipe, puis après 4 bièreaubeurre tous ceux présents dans la salle, que ce soit pour leur supporting incroyable ou le simple fait de ne pas être des verts...

Bang!!! T'as été fabuleuse! J'ai jamais vu quelqu'un avec autant de talent!

Freddy, t'as dégommé du vert à crasses, chapeau bas!

Eve, tu...hips...tu établiras sûrement un record si tu continues comme ça...burps...

Revan, tu es une fine tacticienne quand il le faut et une vrai bourrine au bon moment, ch'est un plaisir et un honneur de t'avoir comme coéquipière...

Bann...Bannou...Banane...je chuis désolé je t'ai pas vu du match, tu volais churement trop vite...hips...

Et enfin last beut not liste, notre Captain Légère, celle à qui nous devons le match, celle qui a fait de nous des machines de guerre impitoyables, une future Sergent Hartman, j'ai nommé PAAAAGE!!!!!

Levant haut sa chope vide, le gamin surexcité et torché à la bièreaubeurre chercha du regard celle qui méritait une standing ovation la main sur le cœur en chantant *You are the champion, now and forever...* Leur préfète était entourée de monde aussi ne la vit-il pas tout de suite mais lorsqu'elle croisa son regard, le jeune Gryffondor sut que quelque chose avait osé gâcher la journée pour elle. Avisant Revan qui passait près de lui, il lui demanda s'il avait loupé un truc pendant qu'il était à l'infirmerie.

Revan? Qu'est-ce qu'elle a Page?

Dans toute cette ambiance de folie, personne ne remarqua que le tableau de la grosse dame se mit à pivoter, ouvrant le passage au jeune élève Griffe McLarren qui revenait de la bibliothèque, et qui se faufila discrètement par le trou jusque dans la salle commune.

S’apprêtant à s’éclipser dans un coin de son dortoir comme à son habitude, il se ravisa. Depuis le début de l’année, il n’avait rien fait d’autre que lire des montagnes de grimoires, expérimenter toute sortes de choses étranges, ou encore travailler à une improbablement longue liste de sorts, plus insolites les uns que les autres. Il en était maintenant arrivé au stade où il n'y avait plus dans la bibliothèque de livre vraiment intéressant qu'il n'avait pas déjà lu, et il commençait à regretter de s’être engagée dans la voie du "travailleur solitaire". Travailler ne lui correspondait pas. Bien qu’il considérait ses activités comme de la curiosité (il allait en effet chercher (beaucoup) plus loin que le cadre des cours, comme il l’avait toujours fait d'ailleurs), il ne pouvait pas empêcher tous les autres de le voir comme un ennuyant rat de bibliothèque, sans cesse caché derrière ses grimoires, s’entraînant à d’obscurs sortilèges tout seul dans un coin. Et il ne pouvait vraiment pas leur en vouloir.

Mais tout ceci était sur le point de changer. Entre commencer à apprendre par cœur chaque livre de la bibliothèque et tenter de se faire des amis, Griffe n’avait pas hésité longtemps. Pourquoi avait-il choisi Gryffondor au lieu de Serdaigle ? Parce qu’il ne voulait plus être le rêveur solitaire qu’il avait toujours été ! Il ne voulait plus vivre dans son monde imaginaire, mais réellement plonger dans les palpitantes aventures que lui réservait ce monde de sortilèges et d'enchantements !

Posant ses livres dans un coin, Griffe se lança. Il marcha d’un pas timide vers Billy. Comme il lui avait rarement adressé la parole autre part que dans la tranquilité de leur dortoir, il lui fallut un brin de courage pour se racler la gorge, attirant malencontreusement l’attention de tout le monde.

Euh...

Les gens autour le regardaient avec des yeux tout ronds, comme si Rogue venait tout juste de leur proposer un séjour au ski !

Très... très beau match, Billy ! Tu sais, j’ai lu beaucoup de livres qui parlaient du Quidditch, mais comme c’était ton premier vrai match, je me suis dit que je viendrai te voir, je ne sais pas si tu m'as remarqué dans les tribunes, et à l'origine j’avais prévu d’aller à la bibliothèque mais à quoi bon, j’y suis tout le temps de toute façon, et je... c’était vraiment classe de te voir jouer, ça m’a donné goût au Quidditch... enfin, au vrai Quidditch quoi, pas celui qui est dans les bouquins, et... euh... comme j'ai mon propre balai (tu sais je te l'avais montré dans le train) et que j'ai l'impression de me débrouiller pas trop mal, je me demandais si tu pouvais pas me montrer quelques tours à l'occasion, et... enfin... euh...

Se sentant de plus en plus ridicule, Griffe devina que la couleur de son visage avait lentement viré au rose, puis au rouge, et devait maintenant afficher des nuances entre le pourpre et le bordeau. Il était sur le point de tourner les talons, et de disparaître rapidement comme il le faisait si souvent, quand...

Oh my god, il pète un câble, le Billou...

Voilà ce que pensait Revan en voyant son camarade ingurgiter moultes bièraubeurres et débiter force félicitations sur tous ses coéquipiers. Non que ce soit désagéable ou qu'il eut tort en un quelconque point : seulement, la fillette n'avait pas souvenir que la bièraubeurre fut une boisson un tant soit peu alcoolisée... Elle se demanda, alors que le jeune attrapeur la complimentait sur sa façon de jouer, s'il était normal de se retrouver dans un tel état après avoir bu une bouteille de trop, ou si c'était simplement l'excitation post-match qui produisait cet effet... Dans le doute, elle reposa sa propre bèraubeurre en lui lançant un regard suspicieux.

A ce moment, Billy était en train de chanter une chanson d'honneur à Page, ce que la gamine trouva parfaitement naturel. Il fallait l'avouer, ils n'auraient jamais gagné sans les entraînements et les encouragements incessants de leur capitaine remplaçante. Revan avait donc retrouvé le sourire et piochait dans les assiettes de gâteaux, se disant que leur préfète irait mieux dans quelques temps, de toute façon, et que c'était mieux si tout le monde faisait comme si de rien n'était.

Malheureusement, l'attrapeur venait à son tour de remarquer le malaise de leur ainée, et il vint interroger Revan plus ou moins discrètement. Lassée de devoir ressasser le crime perpétré par Deniel, la fillette leva les yeux au ciel, et se pencha vers son camarade pour lui chuchoter :

- Deniel l'a embrassée...

Elle n'avait malheureusement pas parlé assez fort à travers le brouhaha ambiant, et Billy la regarda en haussant les sourcils.

- De quoi ?

Soupirant, la gamine répéta sa phrase, un peu plus fort.

- Hein ?

- Deniel a embrassé Page !

- Il a QUOI ????

Hé voilà, Revan en était sûre. En même temps, quelle autre réaction un tel acte pourrait-il suciter ? Heureusement, elle n'eut pas le temps de se répéter une nouvelle fois (auquel cas, tout le monde alentour aurait entendu, maintenant que Bill avait attiré les regards) : Griffe, un première année de Gryffondor qu'elle n'avait pas encore eu l'occasion d'entendre beaucoup, venait de se déplacer jusqu'à eux pour féliciter l'attrapeur. Il se manifesta d'un raclement de gorge peu assuré, et débita, sous les yeux supris de Revan, un discours impressionant. Une fois qu'il eu terminé, sa peau était d'une magnifique couleur de poivron rouge, et la fillette sentit un élan de sympathie pour ce gamin tout gêné. Le pauvre semblait bouleversé d'avouer ainsi à la face du monde qu'il aimait bien le Quidditch. Heureusement pour lui, il n'avait pas entendu cette histoire entre Deniel et Page.

Saisissant l'occasion de détourner la conversation et de ne pas laisser à Billy le temps de réagir vraiment sur le sort de leur préfète, Revan sourit à Griffe et lui tendit son plateau de bonbons :

- Hé ouais, c'est quelque chose, de voir un match en vrai ! Et c'est encore mieux quand on est sur le terrain ! Il nous a vraiment impressionné, le petit Bill...

Revan se pencha pour lui chuchoter un truc à l'oreille, ce qui dans le bruit ambiant revenait à ne rien dire.

De quoi ?

Re murmure inaudible.

Hein ?

Deniel a embrassé Page !

*Blanc*

Chaque mot percute le tympan de Billy qui refuse de croire un seul d'entre eux.

Il a QUOI ????

Ignorant complètement son ami Griffe qui venait le féliciter, ignorant en fait absolument tout ce qui l'entourait, Billou ne voyait que le visage encore un peu blême de sa préfète et n'entendait que son sang battant ses tempes, propulsé dans ses veines par un coeur pompant avec toute la rage que le forfait de cette tarlouze d'Isaac avait osé perpétrer. C'était du viol ! C'était le viol le plus odieux dont l'enfant de 11 ans avait entendu parler !! Ce crime allait être puni !!!

Alors comme ça Deniel pense qu'il peut embrasser qui il veut sans leur consentement ? Il se la joue Cro-Magnon là !!! Il aurait tout aussi bien pu prendre Page par les cheveux et la ramener dans sa caverne au fond des cachots tant qu’il y était !!! Ben nous on va montrer un peu plus de raffinement, on va s’la jouer médiévaux et le cramer sur un bûcher, comme ils faisaient dans le bon vieux temps avec les sorciers malfaisants. Mais avant on va lui lancer un furunculus à douze sur ses lèvres de dégénéré, même les homos les plus désespérés ne voudront pas de lui !!!

Le petit Faith respirait très fort et ne se rendais compte que maintenant que les gens le regardaient bizarrement. En même temps un gamin de 11 ans qui parle comme ça on en croise pas tous les jours, d’autant plus qu’il avait hurlé de toute la capacité de ses poumons et qu’il pensait réellement ce qu’il venait de dire. Il fallait quand même avouer qu’il se sentait un peu ridicule d’un coup et ses joues rosirent en un instant. Gêné, il bredouilla

Oui ou un truc dans le genre qui risque pas de nous faire expulser de Poudlard quoi…

et se mit à enfourner des sucreries avant de ressortir une connerie.

[HJ : mdr tous vos derniers messages, désolée de ne pas avoir répondu plus tôt...]

L'équipe avait fini par être presque réunie dans le fidèle canapé de cuir des Lions. Bill les avait rejoint, et son arrivée en retard ne pouvait que redonner un coup de tonus à la soirée. Enfin... Autour d'eux, la fête battait son plein, mais ce sang neuf faisait du bien à Page. Voir ainsi tous ses coéquipiers réunis pour fêter dignement leur victoire, ça lui réchauffait le cœur. Elle était fière d'avoir réussi à faire de ses lionceaux de véritables mangeurs de serpents. Elle s'était donné du mal pour les entraîner, mais le jeu en avait valu la chandelle. Oubliés à présent les lendemains courbaturés, les cours rendus difficiles à suivre par la fatigue tant physique que mentale... Ils avaient vaincu et reconquis leur honneur perdu l'an passé.

La rouquine sourit à l'hommage de Bill. Ca pour sûr, elle ferait certainement un bon sergent Hartman si elle continuait sur sa lancée durant les entraînements. Ils en avaient bavé, les petits nouveaux, pour gagner suffisamment d'expérience pour affronter le match. Page ne leur avait pas fait de cadeau. Mais elle estima en souriant qu'elle ne parviendrait néanmoins jamais à la cheville de leur vénérée Captain Mégère, qui sur le plan des entraînements cauchemardesques, tiendrait toujours le haut du pavé à ses yeux.

- Encore bravo à tous les lionceaux... Vous vous en êtes sortis comme des chefs. Cette année, je sens que la coupe de Quidditch est pour nous avec une telle équipe !

La gamine fut appelée par d'autres élèves pour discuter un peu de leurs impressions du match et elle se retourna vers eux, sans quitter pour autant le petit groupe du canapé. Cela lui faisait du bien de sentir l'esprit d'équipe autour d'eux.

Seulement, elle aurait dû s'éloigner. L'attrapeur finit par être mis au courant de la fourberie Denielesque, et la réaction ne se fit pas attendre. Son exclamation fut si bruyante que Page ne fut pas la seule à se retourner. Mais si les autres étaient plutôt surpris, la deuxième année affichait un air désespéré. Elle savait pertinemment ce qui faisait ainsi réagir le première année. Avant qu'elle n'ait eu le temps de lui demander de se calmer, ou que Revan ne réussisse sa diversion, Bill avait commencé à s'insurger du comportement de la vipère. Page se mordit la lèvre inférieure. Le nom du traître venait d'être prononcé une fois de trop. Plus possible de tenir. Serrant les poings, luttant pour contenir les larmes qui affluaient à ses paupières, la petite irlandaise fixa Bill d'un regard vibrant. D'une voix blanche, la gosse coupa le silence relatif qui s'était instauré.

- Bill... C'est mes affaires.

Sa voix s'étrangla. Vite, boucler cette prestation pénible...

- Je... Merci à tous... Faites nous honneur, fêtez bien...

Sentant ses dernières barrières céder, la lionçonne fila, direction le dortoir. Personne ne l'aurait vue pleurer, l'honneur était sauf. Grimpant les marches de pierre quatre à quatre, la fillette claqua la lourde porte, faisant voleter l'affiche personnalisée de l'antre des Bloody Ladies. Enfin elle allait pouvoir se laisser aller.