[comme toujours, si quoi que ce soit... ^^']

La conquête du monde commençait probablement par la découverte de celui-ci. Ainsi, après avoir acheté une glace chez Florian Fortarôme, contemplé la vitrine de balais volant avec une pointe d'envie, largué ses parents dans un café proche en prétextant que sa baguette magique attendrait bien encore un peu (elle l'avait bien attendu depuis 11ans! ) elle avait pu gagner un coin plus éloigné du chemin de traverse -malheureusement sans avoir découvert ni de mangemorts potentiels, ni de lord derrières les tonneaux ou dans des culs de sacs.
C'était dommage, d'ailleurs. Parce que le Lord devait bien faire ses courses quelque part! Il n'avait probablement plus besoin d'aller s'acheter des baguettes ou des livres, mais personne ne devait cracher sur une glace de chez Florian Fortarôme, question de principe .

Bon, il fallait aussi dire qu'au moment où elle avait regardé derrière le troisième tonneau, elle avait vu une allée plus étroite, très sombre, et d'où semblait provenir d'étranges fumées, et qu'elle ne s'était pas avancée dans cette direction. Peur? Non! Juste que... :sifle: si elle découvrait la totalité du monde le même jour, elle n'aurait plus rien à faire quand elle y reviendrait, les années suivantes, et rien n'était pire que l'ennui, même le plus stupide troll le savait!

Tout ça pour dire qu'après moultes aventures plus ou moins rocambolesques, la petite tornade, s'était retrouvé devant la Ménagerie Magique, et était rentrée, prenant tout son courage en main.
La première chose qu'elle découvrit ressemblait à un énorme crapaud tout gris, avec des énormes yeux noirs et vides et brillants . L'animal l'accueillit d'un "Et bien entre, certaines créatures n'aiment pas le froid!" de petite vieille asthmatique...

Très suspect.
Cet animal se faisait passer pour un humain. Et vendait d'autres animaux des ténèbres. Elle aurait dû ressortir très vite, mais ça aussi, ça aurait été louche. Et puis, en temps que maître du monde en devenir, elle ne pouvait décemment pas se permettre de quitter le magasin sans avoir étudié avec plus d'application cette étrange espèce de... vieille femme.
Elle hésita à lui demander de but en blanc si elle était un hybride entre une chouette et un humain. Ou une taupe et un humain... difficile à dire

Mais elle se ravisa bien vite, faisant mine de s'intéresser à la première caisse en carton... l'interroger ainsi impliquait de lui dire qu'elle avait percé sa véritable nature à jour! Et prendre le risque de se faire attaquer...
Ca aurait été idiot de mourir maintenant, sans avoir détruit de Lord et prouvé à sa maman qu'elle pouvait rester une demi-heure toute seule sans risque.
Les rats de la première boite l'indifféraient. Sauter à la corde, ça n'avait pas beaucoup d'intérêt, quand on était une grosse souris. Tirer à la calach' ça, ça aurait été intéressant. On ne se défend pas contre un chat avec une corde à sauter... ou alors elle devait voir comment.

La caisse suivante était remplie d'oeufs de toutes les couleurs. Peut-être la grosse fausse vieille était-elle une mangeuse d'oeuf? La petite rousse lui lança une oeillade interrogative, qu'elle espérait discrète...

-Ne t'approche pas de ça! Ce sont des oeufs de lézards noirs des Vardens. C'est très irritant pour la peau!!

Ben tiens. Tu parles oui...
Néanmoins, Tori s'éloigna docilement, avec un sourire d'excuse. Elle-même était imprévisible, lorsqu'on s'approchait de ses réserves de bonbons, et visiblement, les gros oeufs devaient être une espèce de grosse dragées pour taupes. Autant être prudents...

Elle s'approcha d'une autre boîte, puis s'arrêta, et se retourna. Quelqu'un venait d'entrer. Il fallait qu'elle lui explique dans quel pétrin elle venait de se fourrer, et avec un peu de chances, peut-être que la taupe préfèrerait manger cette drôle de fille là plutôt qu'elle-même. Il suffisait peut-être de lui faire casser une dragée...

Ou de provoquer du fracas. En marchant sur la queue de la boule de poil mitée, endormie près d'une cage d'oiseau, comme s'il les avait guetté trop longtemps. Ou qu'il était mort avant d'avoir pu bondir ?!

L'autre fille s'approchait, visiblement inconsciente du danger que représentait la tenancière, qui ne quittait pas ses lunettes, malgré la semi-obscurité du lieu...
Ca aussi, ça avait surement une signification.

Rejoignant l'autre fille, qui contemplait deux magnifiques serpents aux anneaux emmêlés, Tori se mit à murmurer très vite:

- :sifle: Ne te retourne pas. Il se passe des choses bizarres dans cette boutique, mais je n'ai pas encore découvert à quel point. La tenancière nous regarde surement, et peut-être même qu'elle nous entends, mais faut pas que tu paniques! Il suffit juste de déterminer si elle est vraiment dangereuse, ce qu'elle cache, d'éventuellement lui voler, puis de filer. Et on sera sauvées...!

Shbam! Fit le balai en percutant un chariot plein à rebord qui ne le fut plus en une seconde et demie. Iîîîîîk! Clama sa propriétaire, surprise, en s'étalant peu gracieusement dans l'étal d'un marchand de confiseries. Je vous passe le reste des bruits parce que bon.. Les coudes sur le sol et le sol sous les coudes, étalée encore plus magnifiquement sur le ventre, la fillette fascinée assista à un appétissant mélange d'oeufs de doxys, de potion anti-furoncles, de poils de serpent pilés -ben quoi, c'est le monde magique- et d'autres ingrédients pour la plupart innomables ayant une tendance inquiétante à apparaître rosâtres. Pourtant, la jeune mère au brushing impeccable -une seconde et demie auparavant du moins- baignant dans les dragées surprises et autres patacitrouilles ressemblait bien plus à Flitwick qu'à Ombrage. Pensée machinale devenue réflexe: une mangemorte déguisée ? Servante ou non du terrible Lord, elle devait sans doute être une personnalité fort appréciée du coin car le confiseur sorti en toute hâte en plein milieu de l'implosion bric-à-braquesque ne se mit pas à vociférer contre la madame qui, si elle avait été moins grosse, aurait provoqué moins de dégâts sur l'échelle de Richter et des réglisses en boîte. Non, il interpella l'innocente brunette toujours étendue de son court long sur le gravier. Sortilège de confusion ? Patriotisme envers le trottoir ? Ben quoi, le Chemin de Traverse était un lieu public, non ? Jeunophobie. Et il n'était pas le seul, c'était contagieux: des pas lourds retentissaient derrière la chèvre émissaire néophyte, pas lourds couverts par une voix sonore brâmant gutturalement quelques mots terrifiants qui s'adressaient sans conteste à..

Sonnée, Elza roula sur le côté, les yeux toujours fixés sur le fantastique mélange rose ombragien répandu sur le mur du confiseur-confusionné. Nota: ne jamais mélanger la potion anti-furoncles avec les oeufs de doxys, cela provoque une déflagration qui fait piailler les mégères et emporte une bonne partie du mur. A moins que cela ne soit dû à la rencontre potion/peau de serpent ? Trucs rose/doxys ? Ou.. ? Une main aussi lourde et puissante que la voix et les panards du même propriétaire s'abattit à l'endroit exact ou la coupable apparemment désignée d'office reprenait ses esprits toujours épars un instant auparavant, une demi-seconde pour être précise. Le marchand de balais -car c'était lui, oui, lui qui osait s'en prendre à une enfant- & accessoires de quidditch ("magasin à la pointe de la technologie sorcière pour les balais et autres accessoires de Quidditch. La vitrine présente plusieurs robes des canons de Chudley") jura tout en se redressant étonnament vite pour un bonhomme de sa corpulence -Hell l'aurait jugé paterne et inoffensif il y a quelques minutes encore, minutes du crime- et brandit un poing on ne peut plus significatif. Légérement surprise dans sa nonchalance, la vert-argent prit le temps -avant d'accélerer prudemment- de visionner l'éclair de feu incorporé au mur et aux achats de la victime number one; étrangement, de jolies évanescences bleues s'échappaient par intermittence du tout.. c'était pas si mal pour une expérience impromptue, résultat d'une collision fortuite entre une voleuse improvisée sur balai de compétition et une imposante mère de famille en pleines commissions pré-scolaires (quoique.. les trois-quarts des composants ne s'inscrivaient certainement pas sur la liste). Jamais contents, les vendeurs. Le but originel d'Elza étant simplement de s'offrir une virée gratuite en balai de luxe pour faire éclater les cordes vocales du bonhomme, elle considéra sa mission accomplie et s'enfuit comme une dératée aussi vite qu'un taureau en furie ne pouvait pas la suivre dans quelques venelles étroites de la galerie marchande.

Bon. C'était pas tout, ça. Elle avait désormais douze ans -le pénultième jour d'août selon son choix du moment- ce qui sous-entendait responsabilité, maturité, n'importe quoi d'autre en -té. Désormais et en vertu de ceci, elle sèmerait la zizanie dans son monde avec di-scer-ne-ment et e-ffi-ca-ci-té. Tiens, justement un mot en -té. Cette année, en plus, elle étudierait un peu mieux: elle ne chercherait pas -trop- à acquérir la certitude qu'untel, professeur de DCFM était un mangemort, elle ne giflerait plus ses petits camarades ignares n'ayant aucune notion de "distance de sécurité", elle ne volerait plus les plus belles plumes de monsieur le professeur de métamorphoses -métamorphoses et plumes dans la même phrase ne signifiant pas nécessairement animagus-dinde- elle n'alimenterait plus d'houleux débats sur le côté obscur des vases kitshs. Mieux: elle tenterait d'être gentille -tousse, tousse- avec Page, ne saboterait plus le travail de Fabula et ne terroriserait plus les innocentes pouffys, dussent-elles s'appeler Hélione. Sur ces bonnes résolutions dont le souvenir s'évaporerait dans exactement une minute trente-quatre secondes, la jeune femme -et oui, elle était désormais une adulte responsable durant cinq pas environ- sortit d'une poche de son jean une liste de fournitures plus froissée qu'une robe de Rogue.

Citation :

- Le Livre des sorts et enchantements (niveau 2) de Miranda Fauconnette
- Mille herbes et champignons magiques de Phyllida Augirolle
- Les Animaux Fantastiques de Newt Scamander
- Défense magique appliquée et son usage contre les forces du mal
- L'utilisation des arbres en Magie de Jacques Rousselot.

Bien sûr, elle n'avait pas encore mis les pieds chez Fleury & Bott. Etait-ce réellement de sa faute si des commerçants teigneux et des tentations inopportunes la freinaient à chaque coin de rue ? Un vrai parcours du combattant, cet achat de fournitures ! D'autant plus que chaque visage dans la foule lui amenait quelques réminiscences et la faisait stopper net pour dévisager sans pudeur la cible: tiens, cette blonde décolorée, là, n'était-ce pas une Mac Lane ? Et ce garçon à qui le jaune des mièvres pouffys seyait si bien à Poudlard.. Daniel, Daquelque chose. Et cette fille, là, ne s'appelait-elle pas Shaar-kosy ? Nan, Shaar-unautretruc.. enfin bref, la librairie magique aux livres-passionnants-à-condition-qu'il-ne-faille-pas-les-étudier fut dépassée si vite que la brunette dut vérifier deux fois que l'éclair de feu -tentation du diââb'- ne se trouvait plus entre ses jambes -dites donc, bande de vicelards, elle n'a que douze ans . Il s'avéra que ce n'était pas le cas et que quoi qu'il en soit, une boutique obscure pleine de gargouillis de toutes sortes venait de se matérialiser sur son chemin, ô surprise, l'arrachant à sa corvée initiale.

Une espèce de vieille toupie ressemblant fort à "Quièèèès'quivoudraîtquêkechôôse ?" l'accueillit en grinçant un "bienvenue" tellement insupportable que la petite envisagea sérieusement de lui proposer un verre d'huile. Et bé, elle avait dû faire des études dans des écoles de commerces réputées, elle. Ah non, y a pas ça chez les sorciers. Tout s'explique, songea l'asiatique en fixant tranquillement la grosse chose voûtée dans l'ombre. Il lui fallait rapidement trouver le moyen d'irriter cette vieille peau, car elle paraissait bien être le genre à vous pincer un peu brutalement la joue pendant que vous vous apprêtez à payer, pauvre inconscient que vous êtes. Elle déambula donc dans le magasin, glissa discrètement des graines de hiboux aux poissons -bizarres, ces poiscailles..un peu trop de plumes- puis se posta finalement devant une cage à reptiles dénués de poils, ceux-là, mûrissant un vague plan visant à les libérer pour prétexter ensuite revendiquer la solidarité inter-serpents -tous les serpents. Mais il faudrait commencer par les démêler. Seulement voilà: un murmure vint soudain frôler son machiavélisme à l'oeuvre, -admirez la métaphore - murmure un peu surprenant bien qu'étonnamment censé..

Faisant fi des indications précipitées de l'inconnue et oubliant pour un instant son histoire de distance, Elza se retourna pour dévisager son interlocutrice. Une petite rousse qu'il ne lui semblait jamais avoir harcelée croisée au château. Et si elle avait raison ? Mieux valait pour le moment ne plus dévisager la vieille: trop dangereux. Alors comme ça, elle s'était fait surprendre comme une bleue au moment ou elle s'y attendait le moins ? Comme une jaune, même ? Damned.

- Je crois que c'est trop tard, on est prises. C'est sans doute une mangemorte dissimulée en toupie archaïque qui a pour mission de supprimer les élèves trop prometteurs ou compremettants.. elle va sans doute m'assassiner à coup de mort-aux-rats-magique, parce que je suis la future plus grande mage noire de tous les temps. Par contre, je ne vois pas bien quel intérêt elle aurait à t'éliminer.. mais même si tu ne lui est rien, elle n'admettra pas de témoins.

La fillette effectua le geste de glisser un doigt sur sa gorge puis, sentant que son interlocutrice n'était pas quelqu'un de très impressionnable, ajouta:

- Si elle cache quelque chose, il faut le trouver. J'me passerais bien d'une gringalette dans ton genre mais c'est toi qui a eu l'intuition, alors on va devoir s'en sortir à deux. Prépare-toi à fouiller !

Sur ce, Elza s'avança mine de rien le long de chaque cage qu'elle frôla de sa baguette. Lorsque la mystérieuse taupe se rendit compte que ses pensionnaires se faisaient la malle, il était déjà trop tard..

L'idée que l'hybride de taupe puisse être en réalité une toupie mangemorte plongea Tori dans un trouble le plus total. Probablement parce qu'elle ne s'attendait pas à apprendre que les mangemorts jouaient à la toupie -stupidité totalement décadente avec laquelle s'amusaient de lointains cousins moldus- et se sentit instantanément très déçue.

Si le Mage Noir le plus proche de la conquête du monde laissait ses plus proches collaborateurs être des demi-taupes; même pour permettre aux autres de jouer et se détendre... c'était bien le signe d'une décadence évidente! Il ne méritait vraiment pas cette crainte des gens à l'égard de son nom...
Ni même à l'égard du reste.

Ce qui était plus effrayant, c'est qu'elle avait déjà été repérée par un Lord, comme élève des plus prometteuses. Et que cette fille semblait le savoir... Peut-être qu'elle aussi, faisait partie d'un complot! Ce qui expliquait sa fin de phrase confuse et maladroite pour justifier l'information éventée!
Franchement... plus grande mage noire de tous les temps. Ca aussi, c'était du déjà vu, déjà tenté, déjà vaincu, surtout.

Par contre, la finesse d'esprit de la demoiselle était tout à fait remarquable. Avec son mensonge, elle allait déstabiliser la vieille taupe, qui allait douter de sa cible, et donc... amoindrir ses chances de servir correctement son maître. Hahahahahahaha!! C'était génial, effectivement, le signe de mort adressé sans que la vieille ne puisse le voir était tout à fait d'actualité.
Il était probable qu'en cas d'échec de sa mission, elle soit exécutée dans les plus bref délais! Tant mieux, elle était vraiment trop laide...

Ce qui était moins drôle, c'était que l'autre demoiselle se voyait mener les opérations. Qu'elle ait déjà sa baguette magique pouvait s'avérer très utile, c'était bien vrai... mais il ne fallait pas inverser les rôles, quand même! Elle était le cerveau un point c'est tout.
L'idée de libérer les créature était tout bonnement... pas mal, faute de mieux. Même si ça impliquait forcément de se faire accuser coupable malgré ses grands airs angéliques!
...Enfin. Tant que Maman n'en savait rien...

La baguette passa sur une première cage, puis une deuxième et tout un tas d'autres... ce qui faisait au comptage général 3furêts, un putois, une... chose verte, une dizaine de crapeau et -sac à papier, comme dirait Papa- un énorme chat famélique en train de faire du tourisme -ou plutôt de narguer tous les autres prisonniers...
La propriétaire ne tarda pas à tourner la tête vers elle, et jugeant que le moment était opportun; Tori exerça ses talents de comédienne.
Se mettant à hurler , en trépignant, elle désigna les créatures, ce qui eut pour effet d'éparpiller celle-ci et de faire accourir la "taupie" aussi vite que ses petites jambes grassouillettes le permettaient.
La petite fille, toujours trépignante se recula vers le comptoir, frôlant les étagères de la commerçante.

Et sans plus se préoccuper de son alliée de quelques secondes auparavant, la petite fille désigna à la vieille (qui tournait littéralement en bourrique, ce qui confortait la petite fille rousse dans l'idée qu'on n'échappait pas à son destin, même quand on était une toupie-taupe) le dessous particulièrement inaccessible d'une armoire pour poursuivre ses gueulantes

-Làààààààààà j'en ai vu un là il va s'enfuir!! Il va me mordre!! Empêchez-le Empêchez-leeeeee!!! HIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII!

Ce qui eut pour effet d'encourager la petite vieille à plonger au sol (à moins que l'autre fille ne soit pour quelque chose dans la rapidité de son plongeon vers l'armoire?! ) et de se mettre à fourrager dans l'espoir d'attraper une hypothétique troisième bestiole!

La rouquine ouvrit le second tiroir, constata qu'il ne contenait qu'un tricot et trois bonbons à la menthe, et pesta mentalement contre cette bonne femme qui cachait trop bien ses secrets!
Ses yeux se relevèrent, croisèrent le popotin dandinant de la "taupie" puis changèrent de direction, assuré d'une sécurité momentanée.
Si elle avait quelque chose à cacher, elle, en étant une taupie moche prête à tuer, et sure de sa supériorité malgré le talent naturel visible chez ses deux futures victimes... Où cacherait-elle ce qu'on ne devait pas découvrir?
Dans un endroit absolument pas suspect, évidemment!
Comme le lustre, d'ailleurs éteint, au plafond. Bon sang mais c'était bien sûr!! Le Lustre !
-HIIIIIIIIIIIII il est ressortiiiiiii!!! Il est parti! Il vient vers moi!!! Naaaaaan!! Naaaaaaaaaaaaaaan!!! Mamaaaaaaaaan!!

-MAIS OU CA?! OU CA??!!

-LA, LA, L'autre armoire!!!!! Je veux sortiiiiiiir!!!

Evidemment, entre deux souffle un peu courts, la vieille dame leur interdit de sortir "pour éviter que ses pensionnaires ne s'échappent et nuisent à l'écosystème!!". Et elle espérait que Tori Oanell, futur maître de toutes les vies humaines, allait gober ça?!
Elle désigna à l'autre fille le lustre, en songeant que c'était fatigant de trépigner, et entreprit, par soucis de crédibilité, de s'éloigner en courant vers le coin opposé à la vieille et à la pseudo-créature!

Cependant, elle fut incapable de constater si son idée du lustre avait été concluante, puisqu'elle trébucha malencontreusement sur le chat énorme qui auparavant endormi à cause des yeux magiques de son geôlier et s'était probablement réveillé à cause de la déconcentration passagère de la taupie!

Elle hurla un coup plus fort, de colère, en sachant que si elle avait été debout, elle aurait administré au félin le coup de pied le plus phénoménal depuis la création des coups de pieds -forcément, il viendrait du futur maître de la planète! On ne s'opposait pas ainsi à la réussite totale du maître du monde!! Surtout pas après avoir été sauvé par son immense générosité!

-Il faut à tous prix vous calmer, Mademoiselle!! Mes animaux sont innofensifs au naturel, mais arrêtez de nous stresser avec vos hurlements, ils risquent de devenir imprévisibles!! Allons, je vous en prie, reprenez-vous, j'en ai déjà attrapé 4 grâce à vous, alors s'il vous plait!!! MAIS TAISEZ-VOUS OU ILS FINIRONT PAR ATTAQUER!!

Le suspens serait donc à son comble, et se relevant tant bien que mal, la petite tornade s'appréta à réévaluer la situation... et à provoquer une attaque massive des créatures velues ou stressées, s'il le fallait vraiment!

Cette fois je pourrais vous en citer, des bruits. Entre les miaulements des félins, les piaillements et hululements des hiboux et chouettes, les piaillements et hululements des chouettes et hiboux, les bruits by les rats, -ça pousse quoi comme cris, un rat ?- les couinements des souris, les aboiements des grenouilles et les coassements de créatures non identifiées, le moins qu'on puisse dire serait sans doute "quel bordel". Mais le plus réjouissant restait les toupiements de la Taupie. Une fois le quart des cages ouvertes, Elza observa quelques minutes et avec un intérêt non dissimulé les différentes phases taupiesques confrontée à un environnement hostile et inhabituel: stade 1= stupéfaction; stade 2= tentative de rétablir l'ordre; stade 3= perte du sang-froid; stade 4 non encore totalement plannifié= pétage de câble ou éclair d'intelligence (bon sang, mais je suis une sorcière ! Allez hop, un p'tit "récurvite" ou "aveda kedavra" pour rétablir le calme). Pour l'instant -phase 4, donc- l'hybride semblait toujours hésiter entre les deux possibilités; heureusement, la petite rousse possédait une capacité pulmonaire assez élevée pour la faire tourner en bourrique. Tiens, "tourner" en bourrique, mwahaha. Quel est le comble pour une vieille tou.. enfin bref. Donc, la fillette-encore-inconnue-mais-légèrement-utile (pour tout lui faire retomber dessus si la pseudo-mangemorte choisissait l'option numéro deux, par exemple) s'égosillait comme une innocente perdue loin de sa maman dans une jungle terrible, domaine de taupes et autres animaux malfaisants et la vert-argent se félicita de cette rencontre aussi fortuite que leur alliance (elle n'allait pas féliciter l'autre, non plus): elle-même était une jeune sorcière douée, clairvoyante et vive, au sang-froid exemplaire, mais il lui manquait l'option "simuler". Simuler au sens plus fort que mentir, jouer, quoi, ce que cette gamine savait apparemment faire à merveille. "Cette gamine".. Hell adorait employer mentalement ou non cette expression. Cela prouvait qu'il existait des personnes plus jeunes qu'elle, que pour une fois, elle était la doyenne, l'expérience incarnée. Sa cadette, voilà ce qu'était cette fille. Oui, bon, elles devaient faire la même taille.. quoiqu'il en soit, qui possédait l'instrument occulte, le viatique par excellence, le symbole du pouvoir en la personne (..en l'objet) d'une baguette magique ? Qui savait s'en servir ? Certes, "s'en servir" est un bien grand mot. Mais extirpons la quintessence de cet entrelac d'émulations diverses et cela donne à-peu-près ça: doyenne, détentrice de l'objet suprême, gardienne de fragments de savoir poudlarien. Conclusion logique: Elza Midnell, première du nom, petite bâtarde boiteuse vivant en quasi-autarcie, future pionnière en matière de recherches magiques, la noire particulièrement (étonnant comme les ambitions se ressemblent entre élèves de même maison, à cet âge-là: tu croises n'importe quelle autre folle dans une boutique miteuse de Londres et paf! C'est aussi la future maîtresse du monde ) se devait, d'un point de vue moral et totalement inintéressé, de prendre la tête de la mission et le commandement. Ou la tête du commandement et la mission, d'ailleurs. Rââh, à cette heure-là c'est pas si facile ><

Un peu fidèle à la logique et beaucoup à elle-même, l'aînée décida donc après un coup d'oeil critique à ses troupes que celles-ci ne se débrouillaient pas si mal et profita de l'agitation toupiesque pour continuer son oeuvre chaotique. Et un "alohomora" à gauche, un au sud-ouest et le troisième à l'extrême-milieu. Voilà qu'une couvée entière de rats mutants couraient rejoindre leurs congénères, bientôt suivis par une nichée d'adorables chatons aux couleurs un peu étranges (soit dit en passant afin que cela me serve de mémo, la boiteuse décidé brusquement de ne pas sortir sans en avoir acquis un, mais pas avant d'avoir détruit le magasin). Tout ce beau monde zigzagua bien vite loin de la terrifiante Toupie, de toute façon trop lestes pour ses articulations grinçantes, et ce fut bientôt un chassé-croisé de furets, putois, rats, chatons, chose verte, crapauds, chouettes et hiboux -hiboux et chouettes- et matou-paradoxe. Du coup, la fierté latente du "j'en ai déjà attrapé quatre" pouvait aller se rhabiller, si vous me passez cette expression ici peu indiquée. Vous me la passez ? Oh, comme c'est gentil. Une fois la plupart des prisonniers goûtant une liberté longtemps attendue, la fillette se redressa de toute sa petite taille afin de mieux suivre le déroulement des choses. La petite rousse -appellons-la Narcissa-Xavière- cantonnait actuellement la vieille T sous une armoire, mais pour combien de temps ? Lorsque son acolyte, en tentant d'entraîner la vendeuse -ou tout simplement de la paniquer- négocia mal un virage, n'ayant pas aperçu assez tôt l'énorme boule de poils et accessoirement de griffes, la brunette pivota vivement vers la direction indiquée et resta sceptique face à l'énorme lustre. Ben quoi ? Elle voulait fouiller cette grosse lampe ? Quelle idée.. haussant les épaules, Elza entreprit tout de même l'escalade d'une chaise en équilibre précaire, effleura l'hypothétique cachette du bout des doigts puis se cassa joliment la figure, entraînant dans sa descente aux enfers un aquarium assez effacé jusqu'à présent. Le "schpling" qui en résulta prouva que discret ou non, l'adjectif n'avait pas d'impact sur sa matérialité. En revanche, l'impact sur le sol fut tel que les poissons volants contenus à l'intérieur en profitèrent pour se joindre allégrement au reste de la bande, et ne me demandez pas comment des êtres de l'eau peuvent survivre à l'air, libre ou pas. Heureusement pour les victimes humaines de la Taupinière, la chute peu élégante de Narcissa-Xavière avait couvert le bruit du bocal éclaté. Ou pas, car la mangemorte se retourna.. L'asiatique affectant assez mal une inquiétude qu'elle était loin de ressentir -mais bon, il suffisait de détourner l'attention de la dabble T, l'interprétation théâtrale ne comptait pas, d'abord- fut en trois bonds auprès de la rousse qu'elle ré-étala maladroitement au sol, coupant par là toute velleité de c'est-reparti-comme-en-quatorze.

- M'dame, vite, elle s'est fait mal, je crois. En plus, une de vos espèces de grenouille a fait tomber un aquarium et le verre a ricoché jusqu'ici, je l'ai vu. Il faut la soigner, sinon elle va mourir et vous irez à Azkaban.

Comment fit la pauvre marchande pour entendre, au milieu du vacarme ambiant ? Sortilège, Troisième oeil ? (Ou oreille, dans ce cas-là). Mystère. D'autant plus que sa jeune cliente indemne était mauvaise actrice ou en tout cas s'exprimait d'un ton beaucoup trop serein. Peut-être le simple mot "Azkaban" fit-il tilt.. après avoir tourné sept fois ses yeux dans ses orbites, passant successivement par colère, démence et panique, la taupie se jeta à genoux, repoussa la première fillette et se pencha sur la deuxième.

- Mademoiselle, enfin, relevez-vous ! Vous n'avez rien ? Mademoiselle ! Où avez-vous mal ? Répondez-moi !!

Espérant que l'ingratitude du rôle qui lui était incombé ne masquerait pas à la petite l'importance capitale de sa position, Elza s'éclipsa mine de rien au milieu des chatons multicolores, repoussa la chose verte avec méfiance puis arriva face à son but. Oui, décidément, il n'y avait que là qu'une mangemorte cacherait ses secrets..

- Alohomora.

Crri, fit la cage en s'ouvrant. Les deux magnifiques serpents glissèrent au sol avec une vélocité imprévue et, loin de ce que leur sauveuse escomptait, ondulèrent dans sa direction avec une grâce inquiétante. Euh.. pourquoi pas, mais la clé du pourquoi et du comment se trouvait dans leur prison puisqu'ils en étaient les gardiens. Non ? Si la fillette se souvenait bien, l'étiquette indiquait quelque chose comme: attention vénéneux. Mais on ne dit pas vénéneux pour les animaux ? Vénéneux, c'est les champignons. Quoique, il paraîtrait qu'une étude récente a prouvé que les champignons en question s'apparentent plus à nous qu'aux plantes. Etrange, non ? Enfin bon, là, ils étaient vraiment trop près. L'enfant qui s'était toujours demandé si les fourchelangs s'avéraient si rares que ça tenta de fourchelanguer. Résultat négatif.

- Wingardium leviosa, murmura-t'elle, mais vite quand même.

Les reptiles s'élevèrent progressivement dans les airs, effectuèrent des espèces de zigzags magnifiés par les reflets de leurs anneaux puis échappèrent à l'emprise de l'élève pour retomber en sifflant sur le bureau de l'animagus-taupe. Ils avaient l'air si furieux que contrairement à ses principes, Elza hésita à élever la voix pour prévenir le nouvel arrivant. Parce que quelqu'un allait entrer, non ? Et la roussotte toujours prisonnière de la terrible croque-mitaine version toupie ? Oh et puis zut.
La brunette sortit prudemment du champ de vision des représentations -très- vivantes de sa noble maison puis s'apprêta à fouiller la cage, glissa sur un résidus de miamhibou et retomba sur un crapaud brutalement plat. Aïeuh.

Rentrer ou pas ?

En voilà une question existentielle. Qui d’ailleurs se résumait au choix eternel de l’affirmative ou de la négative… Faut dire que si de base cette boutique était bruyante du fait des bestioles, là, ça battait tous les records ! Des cris se faisaient entendre par delà les murs… C’était plutôt rigolo pour le gosse qui écoutait avidement devant la porte et se faisait un film de la situation qu’il ne voyait pas… C’était comme le truc des moldus là… Le cinéma. Enfin, sans l’image… La radio alors… Mais un film par radio, c’était pas tip top.

En plus, qui que ce soit, elles étaient en train de tout casser sans lui. C’était intolérable… Alors rentrer ou pas ? Pile, il rentrait, face, il restait, et tranche… Il gagnait le droit de rejouer.

Bon bah… Pile. Par contre, il allait devoir soigner son entrée ! Il ne voudrait tout même pas ne pas se faire remarquer. Manquerait plus que ça, un Morgan Kharante qui passe inaperçu. Alors, comment allait-il s’y prendre ? Exploser la porte avec sa baguette ? Il savait pas le faire. Déchirer sa chemise pour y découvrir un tee-shirt de superman mais avec un M à la place du S mais vert le tee-shirt ? Trop kitsh, et on lui disait dans son oreillette qu’il est tout nu sous sa chemise… Enfin, qu’il a pas autre chose que des vêtements normaux voyooons, pantalon, chemise, slip, chaussettes et cape de sorcier.

Bah ! Il se déciderait après avoir pu observer un peu ce qu’il se passait dedans… Entrouvrant la porte, il laissa son regard glisser rapidement sur les protagonistes dans la boutique. Après le son, l’image… Et il ne fut pas déçu du voyage ! Du peu qu’il voyait, y’avait plein de bestioles partout… Mais surtout, une jeune fille rousse qui n’arretait pas de crier pointa tout à coup du doigt… Le lustre . Qu’est qu’il avait ce lustre ? Surtout qu’une autre personne dont il ne voyait que les pans de la robe de sorcier semblait grimper pour aller voir !

….
Y’aurait il quelque chose de planquer ?
Quelque chose qu’il pourrait voir filer sous son nez car d’autres auront mis la main dessus ?

Cela ne se pouvait ! Il devait effectivement rentrer !

Vite vite, trouver une idée… Alors, quelles farces et attrapes lui restait il dans sa popoche ? Alors… Yoyo hurleurs, déjà vu, bombabousses, trop classique… Crème canari ! Quoi de mieux pour une ménagerie ? En plus, il serait méconnaissable ! Déguisement parfait…

Quittant rapidement la devanture du magasin, il s’éclipsa dans une ruelle adjacente en quelques secondes, sorti de sa sacoche une chute de tissu récupérer chez Guipure qu’il perça de deux trous pour les yeux afin de s’en faire un bandeau de bandit suffisamment grand pour lui cacher le haut du visage si la transformation arrêtait avant d’avoir totalement quitté la boutique. Enfin, il prit le pot de crème anglaise ensorcelé… Qui avait fait bien mauvais voyage et s’était ouvert, se mêlant à d’autres trucs du kit du petit chimiste de potion… La crème jadis jaune d’œuf arborait maintenant une couleur s’approchant peu à peu du vert…

Manger ou ne pas manger ? Après tout, quand on y pense bien pourtant, tous les gosses ont déjà fait pire que d’ingurgiter ce truc. Comme bouffer des trucs périmés, ou encore des fourmis pour certains, d’autres mangeaient même des légumes…
Morgan prit une grande inspiration et en avala le plus rapidement possible pour ne pas sentir le gout puis…

Métamorphose !

…

Ouh, fumble critique.

Il ressemblait plus à un caneton qu’a un canari. D’ailleurs, sur son duvet on reconnaissait encore par endroit les traits de sa vraie personne. A savoir entre autre la couleur de sa robe de sorcier, ses cheveux noirs, et même ce stupide bandeau ! Par contre, comme prévu, c’était un caneton bien plus gros que les normaux, il devait arriver à mi hauteur d’un enfant.



Se précipitant derechef devant la boutique, il franchissait la porte qu’il avait laissée entrebâillé et vit tout le monde… A terre.
Il avait donc le champ libre pour accomplir ses dessins ! Ca leur apprendra à faire la sieste tiens.

Sir, yes Sir ! Encore une mission pour canard ! Votre mission, que vous l’acceptiez ou non, consistait à sauter sur la vieille dans l’objectif d’atteindre les cages derrière et de grimper jusqu'à être à niveau du lustre. En somme, enchainer les trois sauts à la matrix. Sans se faire saisir au passage et sans rater les sauts. Toutes ses actions délicates à entreprendre, tous les dangers qui semblait se dresser entre lui et son objectif… Tout cela serait trop pour un humain normalement constitué… Mais cela n’était rien pour lui car il était…

SUPER CANARD !

Tel le héros qu’il était, il s’élança à l’encontre de la vieille qui tenait une des jeunes filles et bondissait fièrement, plumes au vent… Mais pas assez haut et la percuta… Les deux se ramassèrent dans la flotte répandu partout à cause de l’éclatement de l’aquarium.
C’pas normal, dans les histoires, le caneton gagnait toujours sur la taupe. Quoi, y’a pas d’histoire qui disent ça ? Bon pas grave remarque, il était toujours plus nombreux si on compte les plumes.
Il était l’heure de passer au plan B. Alors que la vieille s’était redresser et portait un regard éberlué sur le caneton plus grand que nature, Morgan se laissa glisser sur l’eau afin de filer dans un autre coin de la pièce et d’échapper à l’éventuelle contre attaque… Mais tomba nez à nez avec un des serpents qui semblait le trouver fort apetissant.

La peur donne des ailes hein ? Et bien caneton ou pas, Morgan volait… Plus ou moins… Et dans l’autre sens ! La suite s’enchaina très vite, alors que la vieille femme était revenu à l’assaut et s’était penché pour tenter de l’attraper, il lui sauta dessus, laquelle tomba à nouveau après, pris appui, et s’élança vers le lustre sur lequel il vint se scracher mais parvint à garder l’équilibre grâce à son bec… Mission accomplie !

Mais cependant… Y’avait rien sur ce foutu lustre ! Avait-il raté un épisode ? Avait-il était floué ? L’avait on attiré en ce lieu afin de le piéger ? Allais t’on le vendre parmi les autres bestioles ? Vous le saurez dans le prochain épisode de… SUPER CANETON !

Toujours était-il qu’il se trouvait dans une position délicate ainsi perché sur son lustre… Mais bon. Avait-on déjà accusé un caneton tout mignon de vol ? Au pire, on pourrait l’accuser de vrai faux animagus s’il se faisait prendre… Ce qui n’arrivera pas !
Et puis, il avait une vue imprenable sur ce qu’allait faire les deux jeunes filles en plus d’être hors de portée pour l’heure...

[hj : il y a un caneton parmi vous maintenant Si cela ne va pas, je changerais ]

[Han; on part en vrille, je kiffe XD... édition à volonté]

Et le bilan semblait en réalité critique. Puisque les créatures en tous genres s'esquivaient partout...
Que son aînée semblait avoir assez confiance en ses capacités pour lancer l'abominable taupie diabolique et échevelée à ses trousses. Pire... Les pattes velue de la créature se posèrent sur les petits bras blancs de l'enfant...

La scène devait quand même être visuellement intéressante, puisque la créature était agenouillée devant la presque-dépouille du futur maître du monde, délaissant le chaos, les créatures de l'enfer qui se déchaînaient à leur côtés... tout une dimension sacro-sainte, quelque chose de mystique et de totalement disjoncté aussi!
Fascinée malgré elle par les poils de moustache de la taupe, la couleur jaunâtre de ses dents abîmées, et l'haleine au miamhibou de la dangereuse créature qui lui faisait face, Tori en perdit tout ses moyens, et se mit à trembler comme une gelée anglaise de parkinsonien.
Priant entités, Salazard, Merlin, Saint Antoine, Bouddha, et même Poufsouffle (c'est vous dire si l'enfant était mentalement perturbée en cette seconde ) et se retenant à grande peine d'appeler sa mère, la petite tornade attendait le miracle qui la sortirait de cette impasse...

Et c'est à ce moment là que descendit du ciel, probablement par une action divine-ou un heureux hasard, merci Salazard!!- un énorme plumeau bicolore attaqua la taupie dans le gras du bidon, provoquant une défaillance certaine de la part de la créature des ténèbres... puisqu'elle se retrouva allongée par terre comme après une prise de catch de la chose, qui a la réflexion n'était pas un plumeau mais un caneton gros comme un chien.
Ce qui était louche aussi, mais pouvait-on s'attendre à autre chose de la part d'un miracle?

Sautant sur ses pieds, la gamine constata que la situation se dégradait de plus en plus, puisque cette inconsciente de brunette venait de soulever dans les airs deux énooooooormes serpents... comme si il n'y avait pas assez de dawa dans la pièce?! Surtout qu'en plus, ladite inconsciente venait de les poser près de la caisse de la toupie hurlante... bloquant par là même l'accès à l'arrière boutique. Enfin tant pis.
Mais que faire? Ou chercher...?
Il restait cette caisse d'oeufs soi-disant irritants pour les mains. Mais la gamine n'était pas sure de prendre le risque d'y plonger les doigts... Alors où? Le canard semblait être devenu la nouvelle priorité de cette pauvre taupie hystérique, qui se retrouvait une fois de plus au sol, et se à abattre ses mains énormes sur le sol, écrabouillant au passage une grenouille verdâtre qui n'avait rien à voir dans cette histoire.

Tori décida donc qu'il fallait voir dans un des paniers à chat qui pendait au mur, y plongea la tête et fouilla... mais rien.
Puis, elle entendit avec netteté un sblam-crouic, correspondant au canard, qui après ses assauts successifs semblait décidé à sauver sa vie en squattant le lustre; et à Elza qui venait de s'étaler platement pour cause de...
Tori, au vu du jus vert qui se répandait sous les fesses de sa camarade n'était pas sûre de vouloir le savoir.

La Taupie se releva, sortit sa baguette... et à ce moment là, Tori découvrit que sa clairvoyance avait été totale. Les éclars déments de ses yeux, les stupéfix qui volaient à tout-va dans le magasin (au risque de blesser un enfant innocent ) le tout, avec une voix éraillée, et une plaie à l'arcade sourcilière... flippant.
Il fallait l'arrêter, ou elle allait reprendre le contrôle total de la situation, et ça, ce serait vraiment dommage, surtout qu'ils mourraient tous.

C'était sans compter un deuxième miracle, beaucoup plus effrayant que le premier (ce qui explica probablement le hurlement perçant et spontané de la fillette :sifle: ) : le lustre céda sous le poid du canard-miracle-qui-s'avérait-en-fait-être-un-gnome-tout-ce-qui-a-de-plus-banal; et tomba sur la taupie, l'assommant proprement.
Elle était peut-être même morte, mais la petite fille n'était pas d'humeur à vérifier .

Le garçon, tombé non loin du lustre et de sa victime, semblait un peu étourdi, et une espèce de bandeau lui masquait un des deux yeux.
Il ressemblait au personnage que Papa aimait bien... comment c'était déjà, son nom...? Ah, elle l'avait sur le bout de la langue... "Son nom, il le signe, à la pointe de l'épée d'un Z, qui veut dire... !! ZOZO!"

Et elle lui devrait bientôt une fière chandelle... Zozo, dans les films de Papa, semblait vouloir préserver à tous prix son identité. Aussi, sa dette serait-elle payée si elle protégeait son visage masqué de la vue de la brunette lâcheuse de serpents! Ou du gros chat tout moche. Elle se rua sur lui, remonta son masque aussi rapidement que possible, puis lui adressa un sourire reconnaissant.

-Merci. Grâce à toi, on va pouvoir aller fouiller derrière. Même que je ne dirai à personne que t'es un Canard, ça décevrait trop tes fans :sifle: mais faut te méfier de la grande, elle est bizarre, confia-t-elle à mi-voix.

Puis, elle bondit vers l'arrière boutique, par dessus un des serpents stupéfiés, prête à hurler ou frapper si quoi que ce soit de bizarre survenait!
Il n'y avait qu'une sorte de petite chambre minable, où s'était réfugié un niffleur particulièrement ventripotent. Ouvrant un tiroir, en entendant des bruits de pas approcher (surement Brune et/ou Zozo), elle découvrit un tas d'étoffe plus ou moins immonde et sortit, au hasard, un morceau de toile de couleur violette, pleine de dentelle, à la forme encore non identifiée. Ca pouvait ressembler à un bâillon... ou un parachute. Les deux en énorme.

-Je ne sais pas ce que c'est. Mais à tous les coups, ça sert à torturer les yeux des gens. Faudrait peut-être ligoter Taupie, non?

[Nya, j'adore Vos posts me font mourir de rire à chaque fois (intérieurement, mais c'est pareil)]

Erk, berk. Pouah. Gluant, puant, verdâtre.. Elza se releva, le jean couvert de jus de crapaud et, avant de réexaminer une éniéme fois la situation plus ou moins critique, attrapa une couverture couverte de poils de chat et entreprit d'essuyer le pauvre pantalon qui commençait à se recroqueviller un peu -acide, ce truc ? Le résultat obtenu fut une espèce d'infâme colle à base de sang verdâtre et de poils blancs sur fond bleu clair. Très tendance, très in, révolutionnaire et relativement original.. la fillette qui n'était pourtant pas chochotte pour une noise hésita franchement parce qu'une serpentarde a sa fierté, et d'ailleurs même le plus obtus des gryffondors éprouverait une certaine gêne à se balader avec ce subtil parfum au bas du bassin: devait-elle retirer son pantalon ? Elle n'était plus très sûre des propriétés crapesques mais, à vue d'oreille ( ), il semblait posséder quelques propriétés dissolvantes. Mais quand même ! Orgueil ou orgueil, qu'est-ce qui était préférable ? Se balader en exposant postérieurement la collection ombragienne automne/hiver ou strip-teaser devant une mangemorte et une gamine qui risquerait de ruiner sa réputation une fois arrivée à Poudlard ? D'autant plus qu'une flopée de témoins visualiseraient ses dessous et qu'elle n'était même pas certaine d'en avoir mis. Bon. Laissons les choses suivre leur cours pour le moment et récoltons un peu de ce crapaud légérement flasque, décida l'enfant. Quelle idée géniale: elle n'aurait même pas à dépenser ses mornilles en jus de batracien ! C'est vrai, faut toujours ça dans les potions, les sorciers manquent d'innovation dans les vicissitudes de leur imagination restreinte. Et s'il lui fallait assassiner d'autres malheureuses bestioles pour recomposer son stock.. à Dieu va. L'intérêt de la science avant tout.

Autant préciser que ses efforts dérisoires pour faire entrer la flaque éclatée dans une fiole se révélèrent infructeux; en revanche, s'en asperger complètement s'avéra une véritable réussite.
...
Abandonnant à regret cette illumination pourtant géniale, Elza se concentra de nouveau sur le lieu consacré recelant les sombres secrets toupiesques. Qu'allait-elle y découvrir ? Une missive secrète ? Un palimpeste destiné au Lord ? Un diplôme de Miss Angleterre 1875 ? Le journal intime de Bellatrix Lestrange ? Les yeux brillants de convoitise, la vipère glissa son buste dans la cage aux serpents -en espérant subrepticement qu'il n'y en ait pas un troisième- et entreprit de tout déplacer, fouailler, des herbacées factices aux branches en plastique, du sable granulé à la petite source d'agrément -s'éclaboussant jusqu'aux coudes dans cette dernière mais pas grave, elle était déjà trempée. Bizaremment, rien. Impossible: la certitude que cet endroit-là était LE bon pulsait. Que la rouquine se soit trompée à propos du lustre, rien de bien étonnant (après tout, qu'est-ce qu'une petite fille ingénue pouvait connaître à des notions aussi subtiles que l'instinct, le génie, l'aplomb ?) mais celle qui avait pressenti cette cachette symbolique qu'était la cage ne pouvait pas se tromper . Pas sur des sujets pareils, allons.. et comme prévu, la main fouineuse d'Elza ressortit bientôt du vivarium ou terrarium -pas aquarium en tout cas- en serrant triomphalement un morceau de papier un peu cartonné. A moins qu'il ne s'agisse d'un bout de carton à consistance de papier ? Fébrile, la brune victorieuse le déplia.

Citation :

Miamhibou

Zut. Peste, damned. Apercevoir ainsi l'étincelant Walhalla pour réaliser qu'il ne s'agit que d'une stupide projection de ce fieffé farceur d'Odin -à l'humour par ailleurs douteux. Vous n'avez pas compris ma belle métaphore ? Tss, c'était pourtant inventif. La fillette déçue serra les lèvres; ainsi la Taupie avait poussé la prudence machiavélique jusqu'à glisser de faux indices.. ou pire: ce papier ensorcelé était là pour faire ressentir au pantelant fouineur l'ironie du sort en affichant quelques mots dont la représentation concrète venait de lui causer du tort. Foutue boîte de nourriture pour piafs à la c.. à cause d'elle, la magesse noire en herbe -cannabis, sans doute- perdait toute crédibilité avec son jean crapoté. Mais.. peut-être s'agissait-il d'un langage codé ! Frappée par cette évidence, Elza sentit sa frustration s'évaporer comme par magie -c'est le cas de le dire- et se mit à cogiter ferme. Allons, quel genre de code.. remplacer les lettres par, pour les consomnes, celle qui les précède dans l'alphabet et pour les voyelles celles qui les suit ? Ce qui donnerait donc.. Loelgozuy ? Ou le contraire: Naynjacio ? Des mots à consonnance sans conteste étrangère. Oui mais voilà, de quelle contrée lointaine ? Le pays de la vieille, bien sûr. A sa tête, Bulgarie. Ou Viet-nâm. A moins.. qu'elle ne vienne d'une région fort lointaine, ignorée de tous, le monde des toupies ? Et même en prenant tout ça en compte, il ne fallait pas exclure la possibilité que ces mots fussent extraits de l'idiome du monde magique. Ne parlant ni taupe, ni naynjacioien, et très moyennement sorcier, la fillette se voyait dans l'impossibilité précoce de résoudre cette énigme. Et ! Ou remplacer les lettres par le chiffre qui leur correspond. Bon plan.
A peine eut-elle commencé à s'atteler à cette délicate affaire qu'un sortilège rougeâtre désintégra proprement le précieux sésame, et la détective néophyte n'eut que le temps de lâcher un cri étouffé de dépit avant de se mettre prestement à couvert sous réserve de subir le même sort. Charlie, zoulou, tango, bravo, rayon de stupéfixion à treize heures, je plonge parmi les boîtes de whiskas version monde magique. La mangemorte en furie simule une perte de contrôle et en profite pour supprimer mine de rien l'indice. Elle tente également de m'assassiner: c'est un attentat tenté. Over, on nous canarde !

A propos de canard..
Les coudes roulant douloureusement sur les cylindres-à-pâté, Elza souffla une mèche de cheveux récalcitrante qui avait l'outrecuidance de restreindre son champ de vision. Oulà. Elle avait zappé un épisode ? La petite rousse s'était libérée de sa terrifiante ravisseuse, la ravisseuse en question pétait véritablement son câble et sur le lustre.. l'asiatique plissa les yeux. Un gros canard ? Elle ne put appronfondir son examen visuel qu'après le SHPLACHING que firent lustre et canard puis le HIIIII insupportable bien que légitime extériorisé par Narcissa-Xavière. Un morceau de l'archaïque lampe manqua de peu la brunette et elle se protégea le visage de boîtes de Whiskas. Après le déluge vint le silence. Inutile de mentionner -mais je vais le mentionner quand même- que c'était étrange, à la limite de l'effrayant, même, ce si brutal arrêt qu'on ne pouvait s'empêcher de chercher inconsciemment le bouton ON. Les animaux divers, intimidés par le brusque fracas -et par leur congénére volatile version Gargantua, peut-être- filaient doux pour cinq minutes au moins: les chatons multicolores détalèrent par dessus les flaques de crapaud, les hiboux cessèrent de hibouter, les furets de fureter. Hell s'extirpa prudemment des conserves Whiskas et s'approcha du lieu du crime, considérant avec un intérêt grandissant le piaf géant et l'immonde toupie inanimée. Etendue là, sans vie, elle avait presque l'air innocente et pure, malgré sa grosse tête toute moche; peut-être revoyait-elle une dernière fois les vertes prairies de son enfance, peut-être se rappelait-elle encore de l'haleine parfumée de son Seigneur et du chant délicat des souris au crépuscule, sur.. et mais minute. C'est qu'elle respirait, cette idiote. Pff. Même pas drôle. Songeant qu'il devrait être interdit de causer de telles désillusions à d'innocents enfants, la fillette se détourna avec dégoût pour détailler le gros canard. Quelque chose lui disait qu'il n'était pas ce qu'il paraissait, à certains détails infimes.. ce bandeau, ces cheveux épars, ou encore ce truc évoquant une robe de petit première année. Il avait ramassé un sort taupiesque ? Ou.. ou la terrible bonne femme était en fait une kidnappeuse d'enfants les transformant en animaux pour les vendre ! Et sa défaillance les libérait de leur sort.. oui mais non: c'était le volatile qui l'avait mise hors d'état de nuire, de part sa masse trop imposante pour un pôvre lustre. Elza allait presque le remercier solenellement pour services rendus à l'inspection scientifique lorsqu'elle vit que la petite hystérique s'en chargeait. Avec une certaine mièvrerie, il faut bien l'avouer, comme une princesse en danger remerciant son héros. Tss, répugnant. A vous dégoûter d'avoir de brèves pensées magnanimes. Lorsque la roussotte partit visiter le domaine privé de la croque-mitaine, son aînée interpella l'espèce de canard d'un ton relativement neutre, bien que ne laissant pas planer de doutes sur ses pensées profondes:

- Euh.. et toi t'es quoi ? Un canneton envoyé par Merlin pour sauver le monde ? Ou un élève qui veut intégrer les rangs serdaigliens mais qui s'est gouré d'oiseau ? En tout cas, si tu veux aller chez les pouffys, continue comme ça, c'est parfait.

Sans attendre une hypothétique réponse, elle se dirigea du côté de chez Swann Narcissa-Xavière qui semblait avoir découvert quelque chose. Et quelle chose ! Une espèce de mouchoir équilatéral aux proportions effrayantes, d'une élégante teinte violet baveux et orné de dentelles rosâtres. Peut-être un message caché à l'intérieur ? Mais Elza doutait fortement que la fillette ou même le canard accepteraient de glisser une main tremblante dans cette chose, même pour vérifier cette possibilité de la plus haute importance.

- La ligoter avec ça ? Euh.. y a rien d'autre ? Parce que bon, ça, au pire, on peut lui recouvrir la tête avec pour éviter les crises cardiaques un réveil trop immédiat, mais sinon..

Elle hocha la tête devant l'étrange et inquiétant morceau de tissu, perplexe. Quels mystères pouvait-il receler ? Quels secrets avait-il contemplé ? Quel exquis parfum d'ésotérisme avait-il perçu ?

- Au fait, est-ce que quelqu'un sait ce que signifie Loelgoz..

Le plus gros des deux serpents choisit ce moment de la phrase pour pénétrer à son tour dans l'arrière-boutique; apparemment, le saut en hauteur de Tori par-dessus sa noble personne n'avait pas paru lui faire plaisir, car ses yeux ne la quittaient pas. Remarquez, ce n'est pas parce qu'il en voulait personellement à la rousse qu'Elza n'escalada pas prudemment le meuble-aux-tiroirs, il avait l'air très énervé. Et vu le diamètre de l'arrière-boutique, il n'aurait aucun mal à tuer un ou deux des enfants -ou canards- stupidement coincés avant dix minutes. Carburant à une vitesse proche de celle de la lumière, la brunette choisit l'option la plus simple et se leva héroïquement sur le meuble pour l'instant bombardé bastion imprenable:

- Oh, c'est lui.. Ton dégagé, suprêmement indifférent, heureusement que je ne me sépare jamais de ma baguette. Flegme de professionnelle face aux néophytes.

Fouillage de poche d'un geste nonchalant, crispation, ton toujours neutre mais moins fier:

- Euh..ah non, je l'ai pas. Tant pis, c'est pas ce ver qui va..

Le ver en question exhala un long sifflement furieux qui laissait peu de place à l'espoir. Foutue baguette ! Dans les boîtes de Whiskas, sûrement, après le retrait stratégique. La Toupie serait donc indirectement la cause de leur mort.. peste. Soudain, l'enfant eut une pensée furtive mais insistante: c'était à la petite que l'animal en voulait, non ? Il n'y avait qu'à la laisser en pâture puis fuir. C'était cruel mais de bonne guerre, et deux élèves sur trois seraient sauvés. Enfin.. une élève et un caneton.

L'étude de l'étrange étoffe du démon aurait sans doute suffit à occuper ce qui servait d'esprit à la gamine. Mais le destin (ou une technique secrète et terrifiante de la taupie ) ne l'autoriserait pas à se plonger plus longtemps dans la contemplation de ce machin. Puisqu'une créature en colère s'avançait en ondulant les arabesques magnifiques de son corps froid et svelte... et semblait bien décidé à montrer qu'il s'était bien brossé ses crocs de serpents, vu la manière dont il les exhibait.
Et au vu de ses sifflements, quelqu'un avait du le contrarier à ce
propos. Ou lui avait marché sur la queue en sautant... ou sacagé sa
maison? Ou peut-être était-ce l'accumulation, suite à une longue semaine difficile.
En tous cas, l'animal semblait bien décidé à passer ses nerfs, et les genoux de la fillette, comme pour applaudir l'idée, dansaient des castagnettes.

Le premier réflexe de survie de la gamine fut de se cacher sous l'étoffe, en renonçant même à comprendre ce que pouvaient dire Grande
ou Zozo.
De toute façon, ce n'était pas elle, le miracle, elle n'était qu'une adorable demoiselle en détresse, ou si on voyait les choses avec plus de discernement une abominable petite peste à l'esprit retors... mais dans les deux cas, face à un énorme serpent adulte, en pleine santé et en manque de chère fraîche, ça ne valait pas grand chose.

A chaque sifflement, la petite fille sentait son espérance de vie se réduire, ce qui amena presque un flot de remord dans son esprit: elle aurait dû partager ses bonbons avec ses cousins, pas les coller dans les plumes du hibou... :sifle: Elle aurait dû aller chercher
sa baguette avant de mourir, histoire de faire au moins une bêtise
avec...

Jusqu'à ce que "gloup"! Et le bruit paru tellement incongru (si si, même au milieu des piallements/miaulements/croâssement) que la gamine sortit la tête de sa cachette dérisoire... et le spectacle valait l'assurance risques et périls, si si.
Même qu'après la taupie et le caneton, Quetzalcoalt le serpent à plume faisait son apparition dans la ménagerie magique! Et quand, même, croiser un dieu aztèque et un Zozo miraculeux dans la même journée, ça
valait Voldemort au super marché, elle avait bien fait de venir, notre
petite tornade!

Zozo venait prestement de capturer un dieu vivant comme d'autres pouvaient marquer un point au rugby... et il maitrisait également les glissages sur cages sans roulettes!! Il était, serait à jamais et resterait toujours... un véritable héros *musique de trompettes à l'Américaine, larme émue du niffleur qui était au premier rang *

Elle jeta un regard à la fille perchée, qui ne semblait pas avoir
conscience de son étrange tenue, ni de l'air bête que ça donnait,
d'être perchée en haut d'une commode.
Elle allait lui en faire la remarque, par pur altruisme (mais quoi, on
pouvait vouloir asservir l'humanité, les taupies, et même les niffleurs
en étant profondément philanthrope...)
Bon, le problème, c'était que, si on en croyait les cris de l'ex-palmé,
l'autre serpent s'approchait dans leur direction. Tout de suite, l'autre fille avait l'air moins cloche, et Tori aurait même bien été la rejoindre.

Mais cette fois, plus moyen de reculer. Le sifflement vicieux du serpent en approche précéda son entrée véritable dans l'arrière boutique. La petite fille recula vers le parachute brodé de dentelles, et l'empoigna comme un noyé une bouée.
Et décidément, il semblait que tous les reptiles de la salle soient très attirés par elle, car celui-là aussi dédaignait l'asiatique... probablement à cause de l'odeur
Ils se regardèrent dans les yeux, et le futur maître du monde tâcha d'être à la hauteur de ses ambitions.
Prenant un air confiant, elle jaugea le reptile comme dans un western, et tenta la télépathie.

*Regarde-moi, pauvre crotal... Nan mais pour qui tu t'prends, gamin? Tu crois vraiment pouvoir vaincre quelqu'un comme moi...? Tu confonds tes dates, cervelle de piaf. Noël, c'est dans quelques mois...*

Et se prenant au jeu, elle parvint même à esquisser un sourire nargueur, qui se flétrit quand même quand le serpent se redressa. Ah, en plus il était plus grand que l'autre... joie!
Tentant le tout pour le tout, la petite fille balança le drap sur le serpent, qui un peu étonné, ne put pas la voir détaler à toute allure vers les trois saucissons qui pendaient au plafond! Elle en décrocha un, puis reprit sa course vers la chose d'où tentait de s'évader le serpent... (et oui, le tissus était tellement large et lourd qu'il y avait de quoi se perdre dedans) et frappa au hasard, en espérant avoir touché la tête. Puis, la tornade, constatant que sa matraque de fortune s'était pliée en deux, décida qu'elle risquait un peu trop sa précieuse vie, et recula vers la porte, qu'elle referma sans tenir compte de son ex-alliée.

-Euh... je te laisse fouiller par là, à mon avis, tu trouveras plus de choses intéressantes que moi... et puis le serpent n'est peut-être plus en vie, hasarda-t-elle à celle-ci, comme prise de remords.

Les autres créatures, elles, semblaient toujours bien vivantes, quoiqu'un peu calmée.
Elle hésita à verrouiller, décida que ce n'était pas nécessaire, un serpent n'ayant théoriquement pas de mains.
Elle s'appuya sur le chambranle, juste le temps de reprendre ses esprits et son calme, puis constata en se retournant que son ex-sauveur avait entamé une sorte de danse de l'indien, et tapait du pied partout.
:geek: Ou alors un rat était monté dans une des jambes de son pantalon...?!

Décidant qu'elle n'avait pas à s'en mêler, Tori s'approcha de ce qui restait de la taupie... et découvrit quelque chose qui fit briller ses grands yeux gris: elle avait une baguette!!
Elle s'en saisit précautionneusement, et l'examina sous toutes les coutures... puis après un regard à la ronde, constata que personne ne la regardait, mis à part un gros chat au poil très ébouriffé.
Elle se tourna alors mima un duel, s'imaginant combattre un jour le supérieur hiérarchique de la taupie...
Avec une arme aussi redoutable que celle-la en poche !!
Elle brandit sa baguette, vers la porte, et la secoua, mimant inconsciemment un chef d'orchestre et...


...

Ce n'était pas elle qui avait fait ça. :sifle:
Nan nan, l'énorme jet de flamme qui venait de traverser le magazin, transformant au passage deux chouettes en poulet rôti à plume, et carbonisant une bonne partie des choses étranges qui pendaient au plafond, n'était absolument pas sorti de cette baguette par sa faute...
Elle tourna la tête vers Zozo, qui avait dû entendre l'énorme déflagration. ou voir la lumière rouge vive des flammes, et devait se croire sur un véritable champ de bataille, maintenant que toutes les bestioles recourraient dans tous les sens!!
Toujours était-il que Tori croisa son regard, et laissa tomber la baguette le plus discrètement possible; genre: Mais nan, j'ai rien à voir la dedans.
Elle replaça une mèche de cheveux, et frôla sa joue pour vérifier qu'elle était toujours bien en place, et constata que ses doigts étaient salis de suie...

Chouette. On pouvait rajouter une créature étrange de plus dans l'animalerie: une Tori-mode-ramoneuse-qui-devait-faire-vraiment-blaireau.

-Ben quoi, crâna-t-elle quand même, en se demandant si elle était devenue plus ridicule que l'autre fille, t'as jamais vu personne lancer des boules de feu?

[s'cuzez moi, c'est pas génial, mais j'avais pas mieux uu']

[Désolée pour le peu d'originalité ]

Nota: les serpents ne mangent pas de crapaud ou en tout cas n'en apprécient pas l'odeur. Comme quoi les expériences sur le terrain sont toujours les meilleures. Même quand le sujet d'expérience nourrit des velléités de malveillance ? Même. De toute façon, velléités n'était pas précisément l'épithète idoine, pour le moment. Ou alors des velléités qui basculent à toute vitesse dans un futur proche en actions concrètes, zwup, d'un coup ! Comme -je ne sais pas- une boule de glace qui glisse doucement puis chute par-dessus bord (sous-entendu le bort du cornet) ou quelqu'un qui voit tout trouble et sombre brusquement dans l'inconscience. Oui, c'est des exemples à la con mais je n'en avais pas d'autres, et je vous zute, pour être polie. Enfin bref, tout ça pour dire que le gros reptile qui glissait actuellement en direction d'Elza, rendu un peu ridicule par la tente écarlate qu'il promenait sur sa noble tête était un sujet d'étude absolument passionnant mais qui, à défaut de nourrir des velléités de n'importe quoi, paraissait avoir grande envie de se nourrir tout court. Ou en tout cas de mordre n'importe qui, ce qui ravalait la protection jus-de-crapaud au rang de grigri de charlatan. En plus visqueux.

Pour mieux vous situer l'action, c'était juste après que Super-caneton ait fini de jouer les héros à coup de crème canari et de clichés rugbyesques, renvoyé la pauvre bête dans sa cage où se trouvaient peut-être encore quelques indices précieux puis lâchement filé sans même faire semblant d'aider sa rouquine en détresse. Décidément, cette petite idiote n'était bonne qu'à piailler et jouer vaguement la demi-comédie. Une chose était certaine: ces deux-là ne seraient jamais envoyés dans la noble maison crée par Salazar Serpentard Ah, la scène se déroule également après la corrida de Narcissa-Xavière et sa fuite tout aussi peu élégante que celle de son héros. En gros, les deux gosses particulièrement trouillards venaient d'abandonner leur aînée qui n'avait pourtant cessé d'agir dans l'intérêt commun durant ces plaisants achats dans le calme et la détente. Répugnant, à vous dégoûter encore une fois d'éprouver de bons sentiments, les jeunes de nos jours, ect
Elza aurait bien appris à cette représentation un peu trop vivante de sa chère maison la déférence et le respect qu'on doit à son libérateur -simple question de logique- quitte à lui envoyer un bon p'tit sort entre les deux yeux s'il s'obstinait dans sa grossièreté mais voilà: il aurait fallu pour cela avoir une baguette en sa possession, et la sienne trônait en ce moment quelque part sous un suaire de boîtes de pâtée pour sales matous.. et si l'un des gamins la trouvait ! Horreur. La fillette grinça des dents et passa au plan B, c'est-à-dire la seconde loi inaltérable de la jungle nature: « si plus faible que toi un ennemi n'est pas et que te barrer tu ne peux pas, coopérer tu devras ». Ok, mais la coopération actuelle réclamait un sacrifice qui ne serait sans doute pas celui du serpent. Tentant au moins de paraître sympathique, l'enfant sourit; toujours perdu dans son parachute, l'animal ne la vit pas et tant mieux: le peu d'entraînement qu'elle avait en ce domaine donnant au tout l'impression d'un rictus moqueur, il n'aurait sans doute pas apprécié. Et puis de toute façon, chez beaucoup de peuplades animales, étirement des lèvres égale menace donc voilà, l'erreur tombait pile au bon moment dans le meilleur des mondes. Bon, dans le cinquième ou sixième meilleur des mondes après la constellation du Scorpion, pour être exacte.
La froide observatrice néophyte tenta autre chose: le dialogue. Pas besoin d'être fourchelang pour détenir le droit de parler aux reptiles, que voldemort diable ! Elle tenta donc la communication en privilégiant la flatterie en toute connaissance de cause:

- Oh, du reptile, que vous êtes terrifiant, que vous me semblez beau ! Sans mentir, si votre euh.. roi mage ramage, nan, sifflement se rapporte à votre pas plumage, ça c'est l'autre écaillage, en moyennant le dé-port du gros voile rosâtre, vous êtes le Salazar des hôtes de cette boutique.

A ces mots, le serpent ne se sentit pas de joie. Il perce un large trou et se guide à la voix. L'asiatique se recule et dit:

- Apprendez que toute herbe vit aux dépends de celui qui la broute. Cette leçon (par ailleurs presque hors de propos) vaut bien un retour à la cage, sans doute. Non ? Enfin tu fais comme tu le sens, hein, après ce que j'en dis..

Mission accomplie pour gros-anneaux-luisants en tout cas. Merci la Fontaine, on t'écrira, beau temps pour un mois de juillet, non ? Do you speak french ? My tailor is rich, savez vous planter les choux, come ti chiamo ? Devant le peu de succès de ces entreprises hasardeuses, Elza battit prudemment en retraite, appliquant ainsi la célébre phrase « la garde se rend, mais ne meurt pas ». Phrase qui n'a d'ailleurs pas grand-chose à faire ici, au cas où vous ne l'auriez pas remarqué. Et si je commente chacune de mes phrases, c'est pour repousser l'échéance, l'instant fatidique et terriblement tragique ou je vous annoncerai que la pauvre fillette venait de trébucher sur le niffleur et qu'il restait très peu d'espoir..

Soudain, des flammes surgies de nulle part -si, de derrière la porte- s'attaquèrent à cette dernière et vinrent mettre prématurément fin à la vie jusque là épanouie de l'attaquant et de son complice, manquant également de rendre Tori coupable d'homicide lorsque le jet chalumeautesque frôla le crâne de la vert-et-argent. C'est triste pour les deux bestioles mortes, me direz-vous, mais puisque mon perso est sain et sauf, c'était donc un mal douloureusement nécessaire.
La brunette se pencha pour admirer l'hamburger géant niffleur-serpent-tissu mauvâsse. Elle en aurait bien goûté un bout si le parachute en question n'avait eu l'idée géniale, en ses derniers instants, de fondre afin de se mêler aussi indissociablement que désagréablement aux décédés, comme pour les accompagner dans l'au-delà en leur avouant son amour profond. Quelle belle histoire.

Ce fut donc une Elza triomphante comme si le mini-incendie avait été son fait qui réapparut sur le champ de bataille, échevelée mais entièrement en vie. La première chose qu'elle aperçut fut la nouba de plus en plus étriquée dansée par les autre pensionnaires -chez qui on pouvait également déplorer des morts: deux poulets rôtis. Amen- puis une petite tornade fuligineuse, l'air innocent, une baguette aux pieds. Elle prenait pas les gens pour des quiches, celle-là. Mais c'était pas mal quand même Et l'ex-canard, qu'est-ce qu'il faisait, exactement ? La statue du héron ? Maismaismais, cette baguette.. à qui appartenait-elle, exactement ? Ah non. La sienne était là-bas, entre les pattes d'un sale chaton faisant l'équilibriste sur des boîtes de whiskas version monde magique; en trois enjambées -neuf, en fait, mais elle fait comme si que y en avait plus pour paraître plus grande- la fillette fut sur les lieux du crime. Une étiquette pendant lamentablement au bord d'un grand panier où avaient dû se côtoyer les petites bêtes indiquait:

Citation :

Chatons magicolors
Prennent une teinte différente suivant l'humeur dominante présente dans l'air

Alors quand ils sont de toutes les couleurs, ça veut dire que c'est le bordel total ? C'était en tout cas l'avis du chaton surexcité qui massacrait actuellement son précieux morceau de bois. La brunette le saisit par la peau du cou et lui arracha l'objet des mains: elle n'avait jamais vu un représentant de l'espèce féline aussi laid. Des oreilles interminables, un large nez écrasé, des pattes courtaudes sur un corps maigrichon.. magnifiquement accordé à cette couleur rose-vert qu'il arborait en cet instant. Sa ravisseuse l'adopta sur-le-champ et, différenciant mal les mâles des femelles même après vérification, le baptisa Cénotaphe. Elle le glissa dans sa poche droite, retira son jean -ouf, un slip noir :sifle: - et s'enroula une serviette blanche autour de la taille. Adieu, odeur de crapaud.
Elle serait bien restée encore un peu pour résoudre le mystère du miamhibou, du parachute et du plancher creux, mais les oiseaux terrorisés commençaient à liquéfier leur estomac, la Taupie remuait.. oh, elle aurait bien payé son chat, aussi. Seulement voilà: après ce qu'ils lui avaient fait subir, laisser une mornille sur le comptoir passerait aux yeux de la Taupie pour une moquerie mesquine. Mieux valait rien n'en faire, donc.

- Avis, murmura la fillette en franchissant la porte de la boutique.

Une nuée de petits oiseaux surexcités vinrent se joindre à la fête au moment ou la terrible Taupie ouvrait les yeux.

- Bon, ben salut, hein. Au plaisir ( ) de vous avoir connus, et à Poudlard peut-être.

Avec un petit coup d'épaule involontaire dans une étagère jusque là miraculeusement épargnée qui s'écroula, provoquant le réveil total et irréversible de la tenancière, Elza ferma soigneusement la porte et s'en fut, un horrible chaton dans une poche, une baguette magique dans l'autre, une jupe étrange autour du bassin. Let's go for news adventures ! Sans taupes mangemortes, de préférence.

[Bon, je vous laisse là pour cause de départs en vacances, merci pour ce rp ]

Rien ! Crotte de chizpurfle, le sol sonnait creux parce qu’il était effectivement on ne pouvait plus vide. Les seules trouvailles aura été de rameuter à la surface d’autres animaux appartenant à la boutique certes, mais de l’autre coté des barreaux : rongeurs, araignées et autre joyeuseté du genre. Mais où pouvait elle bien avoir cachée son trésor cette taupie ? Morgan commençait de plus en plus à croire que la carte au trésor représentait le monde… Shit ! Il allait devoir retourner voir le serpent pour la récupérer à tout prix… Et donc recourir tous les dangers que cela impliquait. Dilemme, dilemme… Cela valait il le coup ? Question existentielle : qu’est ce qui valait plus, un gros trésor ou bien sa vie vu qu’il allait la risquer ?
Heureusement que la Tornade était là pour y répondre : Manifestement, pour elle on pouvait faire les deux à la fois . Car d’une part, elle venait de détruire la carte, et d’autre part elle avait essayé de le tuer d’une boule de feu. O_o

Pose de kung fu du héron terrifié –oui, il avait évolué l’espace d’un instant de canard à héron, Darwin doit s’en retourner dans sa tombe-. Un peu plus, et il n’aurait plus été Super canard, mais Super Canard laqué, -pas chir, pas chir et tris bon dirait le traiteur asiatique du coin-. D’ailleurs, cette prouesse pyrotechnique ne manqua pas d’entamer l’émergence de la taupie…

Et comme si ça suffisait pas, la limace ne trouva rien de mieux que d’ajouté une nuée de piafs au beau milieu du bordel ambiant… Et de rétamer une pauvre étagère qui n’avait rien demandé. Pour finir de réveiller complètement la Bête en personne. La garce, elle les abandonnait face à une mangemorte… Se redressant sur son séant, une lueur de folie au fond du regard, elle cherchait des yeux les deux gosses planqué dans le nuage de poussière en vociférant et en postillonnant :

« Plus personne ne bouge ! Bande de petits monstres, regardez ce que vous avez fait de ma boutique ! Attendez que j’en parle à vos parents… »

Elle avait dit le mot tabou ! « Parents », l’alarme intérieure de Morgan s’activa. Alerte maximale, alerte maximale, votre mission consiste à fuit anonymement sur le champ, sinon maman pas contente. Il plongea les mains dans son sac à la recherche de ses dernières ressources farcesques. Poudre d’Obscurité Instantanée… Après, il ne lui resterait plus qu’à retourner au magasin de farces et attrapes refaire le plein… Car de tout ce qu’il avait acheté, il n’avait plus rien ! Il avait tout utilisé au cours de sa journée sur le chemin de Traverse… Et bah dis donc, c’était du joli. Mais l’heure n’était pas aux économies.

Prenant une bonne poignée, pour ne pas dire l’intégralité du pot en fait, il s’en donna à cœur joie et lança en l’air de quoi obscurcir deux fois la boutique. C’était encore mieux qu’une eclipse ! On ne voyait goutte, et la taupie tentait vainement de lancer le sortilège lumos ou d’allumer les lampes magiques. Mais cette poudre était connue pour son efficacité en la matière de bloquer également les tentatives d’illumination spirituelle. Il faisait nuit en plein jour et Morgan se prenait pour le marchand de sable à gambader dans la boutique en jetant la poudre aux yeux de la tenancière. Bonne nuiiiiiiiiiiiiiiit la taupiiiiiiiiiiiiie –voix d’un certain dessin animé pour gosses -.

Il devait fuir, cela, il le savait, mais fuir sans rien ? Il avait affronté milles dangers pour des prunes ? C’était bon les prunes, mais tout de même, toutes ses farces et attrapes lui avaient couté bien cher et aucune contrepartie ? C’était inacceptable ! Il n’aurait peut être pas le trésor, mais il se servirait dans la caisse de quoi se rembourser : Après tout, le spectacle qu’il avait donné en valait la chandelle et toute peine méritait salaire .

Avançant à tâtons, le super canard se devait aussi de ne laisser aucun témoin capturable de ses actions héroïques ! C’était bien connu, les héros protègent toujours leur anonymat… Et donc pour ça, il devait s’assurer que la rouquine ne soit pas attrapée par les forces du Mal, sinon on apprendrait immanquablement son identité… En fait, elle était tout simplement sur son chemin car il l’avait percuté.

Ainsi, notre héros au masque défait (toute façon, il faisait tout noir alors il s’en foutait) en profita pour attraper par le bras la Tornade et l’attira vers l’extérieur de la boutique. Bon, maintenant qu’ils étaient sortis de l’avant-garde du repère des mangemorts (parce que ce ne pouvait qu’être ça ! A l’image du Chaudron Baveur qui donnait sur le Chemin de Traverse, cette boutique devait être un passage secret vers le grand repère du mal ils sont malins après tout : ils ont comme ça un accès rapide journalier aux glaces Fortarômes CQFD !), il ne leur restait plus qu’à disparaître prestement du lieu du crime. Pensez-vous ! On serait capable de les accuser, eux, pauvres enfants innocents s’étant vaillamment battu contre l’ennemi public n°1, d’avoir détruit une boutique Après on s’étonnait que les supers héros étaient toujours anonymes : vu comment ils étaient récompensés, cela valait mieux pour eux, on s’rait fichu de les poursuivre en justice.

“Bon, à la revoyure hein ?”

Et sans autre forme de procès, il partit en laissant la rouquine sur le pas de la porte en sifflotant sur le chemin de Traverse comme si de rien n’était, tout au plus avec encore plus de poussière qu’avant sur lui, en direction de la boutique de Farces et Attrapes. Après ses expérimentations, il confia dans un carnet que le mélange de la crème canari avec un certains un nombre de produits différents donnait un résultat positif. Maintenant qu’il avait de nouveau des sous, il pourrait en expérimenter encore plein d’autres . Il avait maintenant complètement disparu au beau milieu de la foule, quand des passants entreraient dans la boutique en proie au chaos, le sale gosse serait déjà loin. Méfait Mission accomplie !

« I'm a poor lonesome joker duck
and a long long way from home. »


[enfin fini :oops : navrée du retard ]