C'est quand même un peu plus grand que chez moi ici [Qare]

Kelsey marchait. A quel étage ? Sans doute l'escalier du quatrième... Mais elle n'en était pas sure car les gentils escaliers bougeaient sans qu'elle ne le veuille.

Peut-être la meneront-ils automatiquement là où elle devait aller ?

... Bon... Il semblerait que non.

Elle avait quitté avec une dérogation spéciale le cours de Sortilège pour aller au toilette féminin... du même fait, Gabriel n'avait pas pu l'accompagner.

Et pour ce léger détail, elle maudit l'espace d'un court instant ses parents qui ont fait de lui un garçon et elle une fille.

Elle soupira et s'accouda à un mur au hasard... Peut-être était-elle ailleurs que là où elle espérait. Elle regarda vaguement l'intérieur du couloir qui s'offrait à elle... un peu trop cramoisi pour ses yeux bleu et vert.

Elle décroisa ses bras et s'avança vers un portrait représentant deux sorciers jouant aux échecs.

-Excusez-moi... sommes nous à l'étage des toilettes féminins ?
-Je suis navré de vous l'apprendre jeune-file, mais ici nous sommes au dernier étage, et ce que vous cherchez se trouve au troisième.
-Merci, répondit vaguement Kelsey en soupirant de lassitude.

Et elle commença à descendre les escalier, priant une quelconque chose pour qu'ils ne se réveillent pas et ne l'envoyent pas à pétahochnok.

Il eut, des bruits de pas, presque affolés, donnant cette vague impression que quelqu’un, tentait vainement d’échapper à quelque chose qui le poursuivait. Une ombre, une bête, lui-même ? Qui le savait, puisque les tableaux eux-mêmes ne réagissaient pas, à l’approche du bruit suspect. Un craquement, un déplacement, l’air fendu, ce n’était autre que les escaliers, presque vivants, cherchant vainement à terroriser les pauvres petits nouveaux, plein d’arrogance en croyant pouvoir défier le labyrinthe des escaliers. Les bruits de pas s’affole, encore, des claquements plus prononcés, l’affolé allait-il briser les marches de la seule force de son pied à force de les tambouriner ainsi ? Peut de chance, il était bien trop apeuré pour essayer quoi que ce soit.

Et soudain, alors qu’une ombre semblant ramper sur les mur, cachant le temps d’une expiration, le visage émacier de certains portraits, se figeant non pas pour paraître immobile et en autre chose normal, mais plutôt pour ne pas voir ce qui les effrayaient, l’ombre se stoppa nette au coin du couloir, la voie d’une jeune fille l’ayant interpellé. Levant la tête assez bêtement vers le cadre, qui la renseigna de sorte à ce qu’elle se sente un peu plus désespérée, elle relâcha son cou pour laisser sa tête reprendre une posture normale. S’avançant alors, ce ne fut aucunement une immense tache noire et difforme qui se montra à la vue de tous, mais plutôt un petit homme. Petit parce qu’il n’atteignait même pas le haut de la petite colonne qui soutenait un buste léger, ses jambes, si fines, laissaient à penser qu’elles devaient avoir beaucoup de mal à soutenir ce corps. Avançant alors lentement, jetant un regard craintif en direction des fenêtres qui s’étalaient tout en long sur le mur de droite, filtrant de cette manière une lumière assez vive, presque meurtrière, le jeune garçon, tout vêtu de noir, et de bleu ici et là, avança lentement dans le corridor, prenant soin de ne pas s’attarder dans les rayons de soleil. Son teint blafard lui donnant un air laiteux, il ne souhaitait pas se retrouver avec des engelures de part et autre de son corps fragile, bien qu’il aurait enfin eut une raison de faire fuir les humains.

A chaque pas, donnant l’impression qu’il se balançait, alors que ses bras étaient cadencés, les mèches de ses cheveux à leur tour se mouvaient dans le vide, le bleu profond de sa crinière tombante, viraient inlassablement au noir sous les rayons de l’astre solaire. Enfin, après une marche presque forcé, il parvint jusqu’au niveau de la jeune fille, qui d’après les couleurs qu’elle portait, appartenait aux Serpents. Peut lui importai, il n’était pas comme ces hypocrites qui tenaient une rancœur subtile, qui n’était autre que de la jalousie profonde. Le petit Serdaigle n’était pas de ce genre, puisqu’il n’était pas comme eux. Egocentrique dirait-on, peut être, lui, il voyait cela comme une mise à l’écart, comme pour échapper à l’ignorance. Le voilà à un petit mètre de l’inconnue. Une personne normal aurait réagit en cette situation, soit en esquivant la jeune fille faisant parti des répudiés du à sa maison, soit, il aurait dit bonjour simplement. Hors, lorsqu’un garçon dont les yeux sont entièrement vides, et dont tout ce qui est perceptible dans ces derniers, n’est autre que le décor, il est difficile de considérer cet être comme normal. Puis, dans un murmure, à peine perceptible, un son émana de ses lèvres à la limite de la transparence :

« Que fais tu…là ? »

Aucune expression visible sur mon visage, ainsi était le dénommé Qare. Le plus étonnent était de constater qu’il n’était même pas essouffler. Alors, était-ce bien lui qui courrait ? Peut être…Ou peut être pas.

-Que fais tu…là ?

Kelsey se retourna, ses cheveux blons nacrés suivirent le mouvement et s'enroulèrent autour de sa taille, à cause de leur longueur.

Elle fixa durant un long moment la personne. Un Serdaigle d'après le bleu de son uniforme. Elle leva son fin sourcil, au-dessus de son oeil bleu, invisible sous sa frange et son sourire polie disparut. Elle fut très tentée de répondre un "ça te concerne ?" piquant, mais elle jugea plus judicieux de reprendre un sourire, plus éclantant que l'ancien et s'avança vers le jeune homme d'un an son aîné, d'un pas souple et rapide.

Après tout, elle avait désormais l'information qu'elle voulait, ne restait plus qu'à descendre ces fichus escaliers.

Alors, son sourire toujours éclatant sur ses lèvres, ses yeux bi-colors illuminé d'un petit éclat de joie, elle passa devant le Serdaigle en l'ignorant royalement.

Et d'un bon pas elle prit la direction du troisième étage, les toilettes pour seul objectif.

Et lorsqu'elle arriva à l'étage du dessous, elle se permit d'étirer son sourire jusqu'à ses yeux, rendant son visage diforme, son sourire sadique et ses yeux meurtriers.

Il eut un petit rire d’enfant, celui qui signifiait que le possesseur de ce petit ricanement assourdissant, se confortait dans l’idée qu’il était supérieur envers le reste du monde. Une petite voix s’éleva, de nouveau comme un murmure à peine audible, pour lequel il était nécessaire de tendre l’oreille :

« Pourquoi me fuis…Tu ? »

On ne savait pas réellement de quelle façon Qare était parvenu à devancer la jeune fille, qui, tout en étirant son visage, de sorte à révéler sa vraie nature, bien qu’il était difficile de savoir si elle ne était doué, elle ne réagit pas de suite qu’elle n’avait pas encore réussi à dissiper la présence de l’inconnu, la poursuivant comme son ombre, se dessinant avec un peu plus de détails sur les murs bien plus éclairaient à cet étage, le soleil n’étant pas encore assez haut dans le ciel pour permettre aux vitraux du dernier étage de laisser transparaître une clarté sans pareil. Alors que la verte et bronze descendait les dernières marches, le bleu et bronze lui se tenait à quelques mètres face à elle, sans un bruit, les bras le long du corps, les jambes tous aussi le droite, le dos non pas courbé comme la plupart des futurs élèves bossus, ses yeux toujours aussi vides semblant fixer la jeune fille à la chevelure blonde, légèrement délavé. Il ne souhaitait pas se faire remarquer, car il savait qu’il perdrait l’effet de surprise, à peine aurait-il lever le pied, attirant ainsi le regard de la petite perverse.

Etrange, elle semblait à la fois spécial, tout en laissant paraître ses sentiments. Etait-elle simplement une nouvelle, tout droit sortie des robes de sa mère, se croyant supérieur, pensant que tout était achetable en ce monde, comme l’amitié, l’amour, la gloire. Si tout cela était possible, Qare aurait sans doute courut sans réfléchir, ce qui n’était pas son habitude, pour oublier cette misérable vie et profiter d’un destin meilleur et sans plis. Alors, une sorte de courant d’air s’infiltra dans le couloir, alors qu’aucune fenêtre ne laissait filer le vent, replaçant maladroitement une des mèches de l’aiglon devant ses yeux. Ainsi, seulement l’un des deux était encore visible, donnant cette impression, qu’il était dépourvu d’un globe oculaire. Aucun bruit, aucun son, aucun rire, pas un mouvement de cil, de lèvre, de bras, tout était plat, comme la poitrine de Qare, ne donnant pas l’impression qu’il était capable de respirer. Peut être aurait-il une confrontation entre les deux individus…ou pas.

-Pourquoi me fuis…tu ?

Kelsey n'avait qu'à peine perçut le chuchotis, ses pas couvrant le son émis par le Serdaigle.

Arrivée au niveau du troisième étage, elle sursauta en voyant le jeune homme là avant elle. Se retenant de lui demander comment il avait fait, elle le regarda de travers, essayant de savoir comment il avait fait par un indice quelconque exterieur.

Déçue de ne rien comprendre à la situation, elle mit ça sur le compte d'un sortilège appris en deuxième année.

Considérant qu'il avait gagné au moins le droit à ue réponse, elle lui répondit tranquillement, tout en tournant dans le couloir du troisième.

-Je ne te fuis pas, je vais aux toilettes.

- A te voir on dirait pas.

Sa sœur se retourna, haussant les sourcils tandis que le serdaigle levait son globe oculaire vers lui. Il était sur le pallier du couloir, les mains enfoncées dans les poches de son pantalon, le blason des serpents nouvellement acquis fièrement cousu sur son uniforme.

- Qu'est ce que tu fais là Gabriel ?

Il descendit lentement les escaliers, jetant un coup d'œil au passage aux tableaux qui s'animaient et remis une de ses mèches derrière son oreille en répondant d'un ton machinal.

- Le prof m'a demandé de voir ce que tu faisais, ça fait un quart d'heure que t'es partie, il se demandait si il t'étais arrivé quelque chose. Je me le suis demandé aussi. Alors il m'a autorisé à venir voir ce que tu f'sais.

On aurait pus sentir un reproche dans sa dernière phrase, mais il fut vite balayé quand il se planta à côté de sa sœur, sa main cherchant la sienne, par réflexe, ne détachant pas les yeux du garçon en face de sa soeur.

- Tu me présentes, frangine ?

Le ton froid du garçon n'étonnait même plus Kelsey.

-A te voir on dirait pas.

Kelsey se retourna, cragniant la présence d'un quelconque élève supérieurement agé à elle. Un de plus pour le Serdaigle, qui pourrait être aussi son alié. Le temps qu'elle mit à se rendre compte que ce n'était qu'un Serpentard, un alié pour elle donc, et qu'en plus c'était son frère, elle n'avait pas eu le temps de cacher son étonement de le voir ici.

-Qu'est ce que tu fais là Gabriel ? demanda-t-elle, curieuse comme pas deux mais heureuse de le voir ici.

Alors, Gabriel descendit les marches en lui répondant, regardant vaguement les tableaux. Et au fur et à mesure qu'il se rapprochait d'elle, Kelsey se sentait de plus en plus en sécurité. L'inconfortabilité de la situation entre elle et le Serdaigle s'était presque évanouit.

Il n'y avait que lui qui la rassurait tant.

-Le prof m'a demandé de voir ce que tu faisais, ça fait un quart d'heure que t'es partie, il se demandait si il t'étais arrivé quelque chose. Je me le suis demandé aussi. répondit-il en donnant à la dernière phrase le ton du reproche familier lorsqu'ils s'éloignaient trop.

-Tu me présentes, frangine ? reprit-il en se mettant à son côté, sa main tatonnant au hasard pour attraper celle de sa soeur.

Celle-ci chercha automatiquement la sienne également et lorsqu'ils se trouvèrent, les doigts se serrèrent tout de suite. Et elle alla se coller à lui, reprenant son calme et présentant le Serdaigle d'un ton froid.

-Tu as face à toi l'homme qui frôlait les murs plus vite que son ombre. Il est de Serdaigle et a du mal à terminer ses phrases, air un peu vide, voix désincarnée... Il est au bord du suicide on dirait. Enfin, il apparait dans des statistique que la surcharges de devoirs peu pousser des jeunes au suicide... étant à Serdaigle, s'il ne supporte pas ce qu'implique ceci, pourquoi pas. Mais je ne connais rien de plus, si ce n'est qu'il aime bien courser les jolies jeunes filles seules et égarées dans le château...

-Un pervers suicidaire ? demanda Gabriel, sans le moindre ton dans la voix, juste comme une constatation.

-Bah pourquoi pas ? Une autre hypothèse ?

Il le lorgna de haut en bas, toujours avec son même air impassible. Il avait vraiment l'air d'un cadavre sur pattes. C'est pas bon l'overdose de taff, surtout aussi jeune.

- Un stalker peut être ? Il t'avait surement repéré depuis le début et n'attendait qu'une seule chose, que tu sois seule pour te kidnapper ! Un stalker en quête de serpentards... Vraiment suicidaire.
Ou alors c'est un élève issu d'une grande famille de sorciers, supposons, que ses parents force à travailler dur pour prendre la suite de l'entreprise familiale. Il a trop de pression sur ses épaules et reste jours et nuits dans sa chambre à réviser, ne s'accordant aucun échec, mais le peu d'amour que lui donne ses parents et le sentiments qu'il n'est bon qu'à travailler le pousse au bord du gouffre toujours un peu plus.
Ou encore, c'est un garçon un peu trop original, que les autres rejettent parce qu'il est trop ''bizarre''. Il s'est forgé des amis imaginaires dans sa têêêête, et il s'imagine qu'il est une créature légendaire qui ne doit pas sortir en plein jour sous peine de mourir sur le champ. Mais tout ça fait qu'il est en manque grave de sommeil et son taux de relation humaine est quasi-nulle, ce qui le poussera un jour ou l'autre - à l'asile, - en enfer.
Ou il peut très bien être un pervers suicidaire comme tu l'as suggéré u_u kelsey.
Dans tous les cas, il a de forts penchants vers le sombre et la mort...
Il fronça les sourcil et regarda sa soeur, comme si ils se disaient '' le pauvre garçon, on ne peut pas le laisser comme ça"

Il se retournèrent simultanément vers le jeune homme, un grand sourire accroché aux lèvres

K et G- Tu veux qu'on t'aide ? ?

Il eut de l’implacabilité se glissant nettement sur le visage du Serdaigle, qui, pensant que l’arrogance était unique chez chaque personne, put constater que cette dernière avait bien un jumeau. Pauvre de ce monde, que pouvait bien faire un fragile et jeune Serdaigle, face à quatre grands crocs acérés, près à planter leur venin dans les veines qui alimentaient la tourmente de petit être noir. Il se trouvait simplement à quelques mètres des deux individus, et pourtant, un fossé énorme semblait les séparés, d’un côté, une tache sombre et inerte, se cachant légèrement dans l’ombre de l’une des armures arborant le couloir, les deux autres, pires que des sangsues en manque de confiance, hésitant à se lâcher la main un peu trop moite, de peur de tomber. Ils auraient mieux fait d’être collé à la naissance, cela leur auraient évités bien des désagréments, car il semblait que seul l’un des deux parvenait à user de son cerveau sur une courte période, sans doute avaient-ils hérité d’une moitié chacun, qui sait.

Imitant alors ce qui se devait ressembler à un garçon, Qare remit en place sa mèche, qui n’avait pas pour habitude de se tenir ainsi, et la plaqua derrière son oreille, comme pour révéler au reste du monde, ses deux yeux bien vides et inanimés. Tous ses gestes, comme contrôlés, tel un pantin, ne faisait sans doute qu’aggraver son cas, le rapprochant un peu plus du gouffre de la solitude. Mais, il avait toujours vécu ainsi, et personne, ni même les ombres jouant dans le noir, ne lui avaient fait la remarque sur son comportement. Puis, un sourcil se leva à son tour, comme pour s’interroger intérieurement sur la cause de la présence du double tout aussi cabossé. N’avaient-ils pas honte ? Sans doute l’avait-il rejoint pour lui tenir sa culotte, elle devait être maladroite, ceci expliqué cela au font. Mais lorsque le qualificatif de pervers suicidaire parvint à ses oreilles, Qare se demanda s’il s’agissait bien de lui dont les deux congénères parlaient ; et à moins de souffrir d’un strabisme divergeant, le Serdaigle se doutait qu’il était le centre de la discussion.

Ensuite vint la longue tirade du blond, qui au passage, fit sourire un court instant l’aiglon, se demandant s’il s’agissait de sa couleur originelle, l’impression d’avoir déversé un produit récurant aurait pu donner le même effet. C’était une question à évaluer, non pas sur sa propre personne, mais plutôt sur un autre Serdaigle. Avec de la chance, il pleurerait pour rentrer chez lui. Pourtant, il était intéressant de voir les deux individus se questionner sur l’origine de Qare, puisque lui-même ne l’avait jamais réellement fait. Il ne connaissait que son nom et son prénom, simplement. Il n’était pas vraiment sûr de sa date d’anniversaire, il avait simplement ressenti, à chaque fois, lorsque la date se jumelait avec celle de l’année précédente, qu’un cheveu de sa crinière tombait. Il en avait récolté 6, les 5 autres gardaient par sa mère, et retrouvé coincé derrière une photo encadré dans un cadre. Un drôle de cachette, enfin, tout cela lui importait peu. Et si l’envie s’était présentée, Qare aurait put interrompre le candide pour lui annoncer son état, mais il préférait le voir paraître presque savant, cela valait mieux que la vérité. Enfin lorsque ce dernier eut terminé, Qare ne put s’empêcher d’élever la voie :

« Pourquoi…Tu lui tiens la main…Tu as du mal à marcher…seul ? »

Regardant alternativement les deux jumeaux, le Serdaigle continua :

« Je me vois obliger de refuser votre invitation qui je dois dire, est un peu trop futile pour ma personne. A en juger par votre comportement, je peux en déduire que vous vous aider…comment dit-on ? Mutuellement je crois…Et loin de moi l’idée de vous ressembler, ce serait une bien trop grande honte pour mon rang que de côtoyer des…gosses…issues des baffons de Londres. »

Déplaçant ses yeux de haut en bas, sur les deux enfants à la fois, le mouvement n’étant que perceptible par le reflet de la lumière sur sa pupille qui vacilla de gauche à droite, Qare constata qu’ils n’avaient pas eu la chance de recevoir une éducation convenable. Il était même étrange de les voir affilés à cette maison. Le choipeaux devait être bien mal en point ce jour là. Et tout en souriant de nouveau, une marque un peu plus incrustée, il termina :

« L’asile…il me semble qu’elle est dédié aux fous…En suis-je un ? Question pertinente qui ne m’a jamais effleurer l’esprit…Et l’enfer, tout est relatif, peut être aurais-je mérité le purgatoire, les limbes bien trop vides à mon goût, et le paradis, trop clair… »

Sortant alors de sa poche un carnet assez grand pour le compartiment de son vêtement, le Serdaigle pris la plume enchantée, noir corbeau, qui n’avait pas besoin d’encrier, et griffonna on ne savait quoi sur le cahier au parchemin. Enfin, comme pour paraître presque normal, il siffla :

« Les toilettes…Ce n’est pas à cet étage… »

« Pourquoi…Tu lui tiens la main…Tu as du mal à marcher…seul ? »

Gabriel haussa un sourcil à cette remarque. On leur avait souvent posé des questions stupides, mais là, vraiment. Le Serdaigle ne lui laissa pas le temps de répondre qu'il enchaîna directement .

« Je me vois obliger de refuser votre invitation qui je dois dire, est un peu trop futile pour ma personne. A en juger par votre comportement, je peux en déduire que vous vous aider…comment dit-on ? Mutuellement je crois…Et loin de moi l’idée de vous ressembler, ce serait une bien trop grande honte pour mon rang que de côtoyer des…gosses…issues des baffons de Londres. »

Si il n'avait pas appris à tenir sa langue, il aurait surement éclaté de rire. Il devait sans doute ignorer leur nom, ce devait sans doutes être ça. Il sentait que le brun mettait des aiguilles dans ses mots, comme si il voulait leurs faire mal. Il essayait de viser juste en attaquant leur attitude et leur classe social, point géneralement sensible chez les gens. Manque de bol pour lui, il avait tout faux de A à Z. L'envie de lui dire qu'ils avaient été anoblis le démangea, mais il se retient, curieux de savoir ce que le brun pouvait inventer d'autre. Gabriel et Kelsey avaient haussé les épaules, levant un bras en signe d'interrogation, se regardant, une moue de '' tu piges un truc à ce qu'il raconte ? '' collée sur le visage.
L'aiglon continua son monologue.

« L’asile…il me semble qu’elle est dédié aux fous…En suis-je un ? Question pertinente qui ne m’a jamais effleurer l’esprit…Et l’enfer, tout est relatif, peut être aurais-je mérité le purgatoire, les limbes bien trop vides à mon goût, et le paradis, trop clair… »

Alors là, par contre, ils ne purent pas contenir le ricanement qui leur échappa. Encore un qui essai de s'auto-psychanalyser ''Je ne suis ni fou, ni comme tout le monde, je ne mérite pas l'enfeeeer, mais le paradis, c'est trop gentil pour moiiii. Mais de toute façon, où que j'aille je serai unique ! u_u''. Un sourire moqueur effleura leurs lèvres, auquel le serdaigle ne prêta aucune attention. Il fouilla dans ses poches trop grandes et sortit un carnet, où il gribouilla quelque chose, pour ensuite dire de son ton lent et horriblement agaçant
« Les toilettes…Ce n’est pas à cet étage… »

Il avait quoi à la fin, de l'asthme ? Qu'importe, ça ne le rendait que plus méprisable encore.
Ils se regardèrent, restant silencieux un instant et s'esclaffèrent en un rire franc.
Ils le pointèrent simultanément du doigt en s'approchant de lui.

G&K - Tes vraiment sérieux ?

- T'as vraiment tout faux. Tu te prends pour quoi ? Un zombi ? T'en a tout l'air en tout cas, et ton quotient intellectuel de dépasse pas celui d'un mort-vivant. T'sais, faut sortir un peu !
-C'est pas bon de rester tout seul, faut aller s'amuser avec tes petits copains de Serdaigle !
- A rester tout seul, tu vas finir par croire que toutes les conneries que tu déblates sont vraies.
- Et ça, ce serait vraiment triste. Mais bon...
- Oui u_u *hausse les épaules*

k&g - On va te laisser jouer tout seul, puisque t'es pas capable de communiquer avec quelqu'un sans qu'il ne te trouve stupide.

Ils s'avancèrent vers l'escalier en direction du 2ème étages, passant à côté de lui en le frôlant, lâchant un '' merci du renseignement, vieux, mais on le savait déjà".

Il eut le silence, comme un grain de poussière déposé sur un mur blanc, cachant délicatement tous les défauts que l’âge lui avait donnait, ou encore, tel un cheveu un peu trop long et un peu trop persistant, qui s’était immiscé dans un jus de citrouille, obligeant à se délester de son nectar simplement pour se rabattre sur le cannibalisme de la viande. Ils étaient tous stupides. Idiots au point de se dire qu’ils étaient mieux seuls, naïfs de se voir comme supérieur au monde, voyant dans leur miroir non pas leur propre reflet mais plutôt des petites têtes blondes, au cœur asséché, préférant sourire de maléfice, grincer de leur dents identiques à celles des carnassiers et délaissant toute responsabilité de leur humanité.

Alors qu’à leur pied, gi sans cesse ce corps décharné par les pleures, ayant creusés ses joues au point de révéler en surface son squelette, les lèvres gercées, parce qu’il avait cherché sans grande réussite des humains pour tenter de se sentir à son tour encré dans ce monde bancal, mais à chaque tentative, il s’était fracassé contre un mur d’ignorance. Et sa peau, décoloré par le soleil qui avait si souvent traversé les fenêtres surexposées de la tour reclus des Serdaigles, la joue presque en contact avec ce verre encrassé, les yeux semblant vouloir capté quelque chose ou quelqu’un au loin, une ombre invisible, une silhouette transparente. C’était lui, le petit garçon cadavérique, l’oublier du monde, la semelle de l’univers, Qare, juste Qare.

Il avait presque l’air pitoyable ainsi, seul maintenant dans le couloir sans bruit, et dont même sa respiration, quoi qu’un peu faible, parvenait à peine à se faire entendre. Puis une lueur brève mais intense dans les yeux du jeune garçon.

~° Dans le Subconscient de Qare °~

Spoiler:

Depuis, la pluie s’était calmée, la terre n’ayant pas encore eu le temps s’assécher le torrent d’eau, elle gorgé de ce liquide presque acide, ravageur et dangereux. Le petit Qare blanc se tenait sous le parapluie, l’air un peu plus dépité qu’à son habitude, alors que le Qare commun lui tournait le dos, les bras croisés. On aurait presque dit qu’il le boudait. Une petite voix surgit, d’en dessous du parapluie, comme un gémissement, alors que ce dernier était bien à l’abri, la protection noire entrelacé dans ses bras fins et fragiles, le vent toujours présent :

« Regardes moi…J’ai peur…

-Regarde moi…Je pars…

-Regarde moi je pleurs…

-Oublis moi »

Les réponses s’étaient succédées de sorte à ce qu’aucune pause ne s’immisce dans le dialogue. Un lourd silence se posa un instant, jusqu’à ce que le petit être blanc ne se forte l’épaule en signe d’hésitation, avant de tendre le parapluie à son double noir. Et sans s’y attendre, le Qare noir fit volte-face, arracha le parapluie si tendrement tendu par l’autre, pour ensuite faire tomber dans la boue, le petit être fragile. La petite voix perçant mugit de nouveau, inclinant un peu plus le doux être blanc :

« je pars.

-J'ai si peur maintenant…

-je pars loin de moi.

-Qu'as-tu fait de moi? Je ne me reconnais pas… »

~° En Dehors Du Subconscient de Qare °~

Le temps semblait presque s’être suspendu. Le temps d’un battement cil, et tout s’était déroulé si vite. Pourtant en apparence, Qare ne semblait pas avoir changer, si ce n’est qu’il s’était enfin décidé à bouger. Accourant presque jusque dans l’escalier, il murmura de sorte à ce que ses mots résonnent crescendo jusqu’à parvenir aux oreilles des orgueilleux :

« Je ne savais pas pas pas… Que vous étiez si sages…age…age… »

Un silence puis de nouveau des écots :

« Vous êtes bien stupide de croire que vous trouverez…rez…rez…Moi je sais…sais…sais…Mais vous ne voulez pas m’écouter…ter…ter… »

Et un peu plus difficile à ricocher :

« Vous êtres pathétique…ique…ique… »

Un petit rire d’enfant mesquin, et puis plus rien, peut être allaient-ils revenir, ou pas.