Cours #1

Mardi ~ 13h30*
Beau soleil d'octobre.
1ère, 2nde & 3ème année.

Après ces quatorze mois de convalescence à l'hôpital Saint Mangouste, Pomona était enfin de retour à Poudlard. Sa joie était immense et son humeur le démontrait. Elle était arrivée la veille, le mardi, tard dans la nuit et avait pu rejoindre son appartement après une journée fatiguante. Comme à son habitude, elle s'était levée tôt ce matin. Le coq de Rubeus Hagrid était décidement toujours régulier dans ses horaires. Après s'être recoiffé, elle enfila sa robe verte olive qui venait d'être fraichement lavée et qui sentait la lavande, son parfum préféré. Elle prit ensuite son petit-déjeuner dans son salon, préférant rester discrète. Un elfe lui avait gentiment apporté un chocolat chaud et quelques viennoiseries encore chaude. Il avait également déclaré au professeur Chourave qu'il était heureux de la revoir. Pomona l'avait remercié, rougissante. Elle quitta ensuite précipitamment son logement et descendit les nombreux escaliers, qui étaient entièrement déserts, puis emprunta les sous-sols pour rejoindre les serres. Ces-dernières étaient toujours aussi magnifique. Le professeur Bachelard, son remplaçant, s'était décidement bien occupé des plantes du professeur Chourave. Malheureusement, elle repensa qu'elle n'était plus seule à enseigner la matière désormais et eut un petit pincement au coeur. Bref, il ne fallait pas se laisser aller ! Elle donnait un cours le jour même, en début d'après-midi.

Elle commença par arroser les gousses de Snargaloufs qui semblaient avoir soif et dont les ventouses commençaient à s'ouvrir. Elle rajouta un peu d'engrais à base de bouse de dragon. Malheureusement, en voulant chasser un insecte qui se promenait sur l'une des gousses, elle heurta un pot qui tomba et se brisa sous le choc. Pas de panique ! Pomona repara le récipient à l'aide de sa baguette magique et rempota l'oignon. Des crépitements sourds se firent entendre. La Tentacula Vénéneuse avait faim ! Elle gagna donc la serre mitoyenne et donna à la Tentacula des limaces, ainsi que d'autres petits insectes. La botaniste avait prit soin d'enfiler un masque, car la dangereuse plante dégageait une forte odeur qui pouvait asphyxier les gens les plus faibles. Après avoir prit soin des Bubobulbs, des Mandragores, des Géraniums Dentus, des Champignons Sauteurs et de tous ses autres protégés, Chourave fut interrompu par deux professeurs. Il s'agissait de Minerva McGonagall et de Filius Flitwick, apparament très heureux de retrouver le membre manquant à leur trio de choc. Ils papotèrent pendant plusieurs dizaines de minutes, mais la cloche indiqua l'heure du déjeuner. Ils montèrent alors dans la Grande Salle. Pomona fut étonnée par la joie des élèves qui étaient heureux de la revoir en pleine forme. Elle revit le professeur Rogue, madame Pomfresh et, à sa plus grande surprise, Horace Slughorn. C'était un ancien professeur, et Minerva prit soin d'expliquer à la professeur de Botanique les récents évènements. Son assiette vide, elle opta pour une succulente cuisse de poulet ainsi que des feuilles de choux pronvenant du potager du garde-chasse. Il était évident que la cusine de Sainte Mangouste ne valait pas celle de Poudlard. Elle avait dû endurer pendant une année les plats dégoutants de l'hôpital, mais Pomona n'était pas du genre à se plaindre.

Après le repas, inutile de vous indiquer l'endroit où elle se trouvait. Elle préparait désormais le cours dans la serre numéro 5. La serre n°5 ? C'était la première fois que les élèves de première, seconde et troisième année devait y pénétrer, car c'était à cet endroit qu'on y trouvait la plupart des plantes dangeureuses. Apparament, à ce que le professeur Flitwick lui avait confié, le professeur Bachelard avait été un très bon enseignant, ce qui rassurait Pomona, tout de même un peu inquiète à l'idée de découvrir les visages inconnues des élèves de première et deuxième année. Elle plaça des Bubobulbs sur les paillaisses, au nombre d'un par par élève, ajouta deux bouteilles, un entonnoir et une aiguille, et sortit un caisse de gants qu'elle plaça sur une table, à l'entrée de la serre. La cloche retentit de nouveau et les cours de l'après-midi allait commencer. Pomona Chourave quitta donc ses serres, laissant la porte ouverte, et décida d'aller faire une courte promenade en direction du Saule Cogneur, histoire de voir comment ce-dernier se portait. Pendant ce temps, les élèves auraient tout le temps de rejoindre la serre n°5.

Cours #1 | Les généreux Bubobulbs. Serre510

[Message HJ : Je ne suis pas présente dans la classe. Vous pouvez très bien savoir que je suis de retour ou bien l'ignorer (en particulier pour les 1ère et 2ème année qui ne me connaissent pas). Je rappelle que cela fait depuis septembre 1995 que je ne suis plus à Poudlard. Merci, et bon RP
Message HJ² : Il n'y a pas de rangs. Personne ne touche aux Bubobulbs. En général, les élèves attendent dans les vestiaires (où ils enfilent un tablier ou je ne sais quoi.]

- Ecoute, fais pas ta mijaurée, j'te troque ma Ignatia Wildsmith contre ta Gwenog Jones... Tu l'as en triple, tu peux bien m'en lâcher une non ? Pis en plus, tu gagnes au change, Wildsmith est plus difficile à avoir...

Les négociations étaient acharnées dans le parc en ce début d'après-midi. Le temps clément avait incité les élèves à sortir un peu après le déjeuner, et ceux-ci ne s'étaient pas fait prier pour prendre une peu le soleil avant de retourner en cours. Non loin du lac, à l'ombre d'un grand chêne, de petits groupes s'étaient formés, se livrant à un étrange manège.
On troquait, on échangeait, on marchandait comme un poissonnier de mauvais poil, on utilisait sa vocation de marchand de tapis et on amadouait à grand coup de sucreries ses camarades. Car c'était là que se déroulaient traditionnellement le gros des échanges de cartes de chocogrenouilles de Poudlard, lorsque le temps l'autorisait. Vous cherchiez LA carte ultra rare ? La perle manquant à votre collection ? Bien sûr, vous pouviez toujours compter sur la chance en demandant à droite et à gauche lors des cours. Mais si vous vouliez mettre toutes les chances de votre côté, c'était sous ce chêne qu'il fallait vous rendre.

Car de mémoire de Poudlardien, depuis que les chocogrenouilles avait lancé leurs formidables carte à collectionner, rendant accro un nombre de gamins impressionnant et désespérant deux fois plus de parents, c'était là que se retrouvaient les collectionneurs. Et avec une telle concentration de cartes, vous accroissiez considérablement vos chances de trouver le sauveur, l'élève qui aurait votre Saint Graal, l'objet de toutes vos convoitises, LA carte qu'il vous manque. Ou votre préférée, c'est selon.

En l'occurrence, Page était en train de négocier l'une des cartes qu'elle rêvait d'avoir avec une Serdaigle plutôt coriace. Elle avait eu beau lui promettre monts et merveilles, cascades de dragées de Bertille Crochu ou même de faire ses devoirs pendant un mois -ce qui face à un Serdaigle ne pesait certes pas grand chose - rien n'y faisait. L'aiglonne ne voulait rien savoir.

La petite irlandaise commençait à désespérer. Elle fut sauvée par le gong, ou plutôt la cloche annonçant le début des cours.
Pourquoi fallait-il que le temps passe si vite ? La gamine remballa ses cartes en quatrième vitesse et se leva pour rejoindre les serres.

- Bon, on en rediscute hein, tu m'oublies pas !

Page se dépêcha pour arriver à l'heure en cours. Elle fut très étonnée de voir sur le tableau d'affichage qu'ils devaient se rendre en serre n°5. La petite irlandaise avait entendu les pires affabulations à son sujet - même qu'un élève s'y serait fait manger par une plante carnivore géante, ce qui expliquait pourquoi les premières années n'y avaient pas accès dorénavant - mais même si elle n'en avait cru que la moitié, c'était excitant de savoir qu'ils allaient avoir cours dans la zone des plantes dangereuses. Le professeur Bachelard aurait-il décidé de passer directement de la théorie des baguettes à la pratique sur plante tueuse ?
Enfin la deuxième année atteignit la serre en question. Elle était aussi belle que les autres, avec sa structure en fer forgé délicatement ouvragée, et les rayons de soleil qui filtraient à travers le verre soufflé ne gâchait rien.

Pas de professeur en vue mais des gants près de l'entrée. Page attrapa donc une paire et la posa sur sa sacoche avant de se diriger vers la porte des vestiaires, profitant qu'il n'y ait encore personne passer la tête dans la serre et contempler les végétaux qui les entoureraient durant toute la leçon, essayant de deviner pour chaque plante de quelle manière elle pouvait se montrer dangereuse. Sa curiosité satisfaite, la gosse fourra ses mains dans ses poches et attendit que les autres ne la rejoingnent.

- Lui j'lui met 13 sur 20.

- Naan arrête tu rigoles ? Y vaut 8 pas plus !

- Il est dans la moyenne, 10 c'est mon dernier mot !

- Et lui, lui, regardez ! 15 !

- J'croyais que t'avais la note facile ! Au moins 18 !

- Voire 19 !

Depuis l'heure du déjeuner, Lucy n'avait pas quitté la Grande Salle. Elle était toujours confortablement installée à la table des Serdaigles, et elle et ses amies Bleue et Bronze se faisaient un point d'honneur à matter tout sorcier qui passait devant elles. Le but étant de lui attribuer une note en fonction de son physique. L'idée leur avait été donné par un groupe de Gryffondor qui faisaient la même chose à leur table une heure auparavant, et pour tromper l'ennui, elles cherchaient les beaux gosses de Poudlard. C'était peut-être une activité puérile que de leur donner des notes, mais ça permettait ~~que leur bave ne sorte pas de leur bouche pour couler sur leur menton~~ de connaître les goûts des autres. Par la même occasion, la Préfète écoutait les filles parler potin, dès que la gent masculine réduisait ses allées et venues devant elles.

C'était fou ce que des rumeurs ridicules pouvaient continuer à circuler malgré leur absurdité ! La cloche retentit soudain, annonçant l'heure de reprise des cours. La blondinette, la tête plongée dans son sac fouillait dans ses affaires en quête de son emploi du temps afin de savoir où elle devait se rendre - c'était surtout pour perdre du temps avant d'aller en Botanique - quand ses camarades commentèrent un nouveau venu.

- Lui j'lui donne 14.

- Tu rigoles ? Il a même pas les deux yeux de la même couleur !

- Stop les filles. Ca veut rien dire ça. C'pas sa faute et ça peut être pas mal. On choisit pas dans ces cas-là, pas comme si y s'curait le nez devant nous où je sais pas trop quel autre truc dégueulasse marmonna Lucy du fond de son sac.

Elle ne vit pas les deux autres échanger un regard complice.

- Évidemment, dès qu'il s'agit de protéger Backhand, t'es au taquet !

Oops, mauvais ça, mauvais. Lorsqu'elle releva la tête, la troisième année se rendit compte que c'était en effet Emilien qui venait de passer devant elles trois. Il ne fallait surtout pas qu'on continue à penser des bêtises, pour ne pas employer un autre mot plus vulgaire. Elle n'était ni ne serait jamais amoureuse de Backhand. Leur amitié était terminée d'ailleurs, comment aurait-elle pu se transformer en autre chose ? C'était ridicule. Elle secoua la tête, et tenta de reprendre contenance en enfonçant celui qui avait été son meilleur ami.

- C'est une blague, tu lui mets 14 ? Y vaut même pas d'être noté !

La vérité, c'est que Lucy trouvait Milou toujours aussi mignon, mais elle ne l'aurait avoué pour rien au monde. Même sous la torture elle serait restée muette ! Elle baissa les yeux pour ne pas que les deux autres puissent y lire le mensonge, puis ramassa ses affaires et se rendit d'un pas rapide en Botanique. Non pas qu'elle ait été impatiente de commencer le cours, au contraire. Le fait que Chourave soit de retour n'arrangeait pas les choses non plus. La blondinette l'aimait encore moins que Papy Bachelard, qui avait au moins le mérite de supporter Serdaigle. Chourave, elle, lui avait seulement donné une vieille crème en première année, lorsqu'elle avait fait une allergie à ses gants en peau de dragon, et lui avait dit que ce n'était pas la peine qu'elle aille à l'infirmerie. Bref, si elle se hâtait, c'était uniquement pour bénéficier d'une bonne place. Au fond.

Une fois devant le panneau d'affichage, elle constata qu'ils devaient se rendre dans la serre numéro 5. Chourave faisait là un choix surprenant pour sa reprise des cours. Après tout, il y aurait des premières années dans cette leçon ! Elle constata qu'elle était la deuxième arrivée, et après avoir salué Page d'une bise et d'un sourire, elle patienta dans les vestiaires, après avoir enfilé une tenue adaptée au jardinage... Elle pourrait se mettre au fond dès que le cours débuterait...

Daithe avait profité du peu de temps de répis qu'elle avait après le déjeuner pour aller flâner dans le parc comme à son habitude. Elle s'était allongée dans l'herbe sous un arbre profitant des délicieux rayons de soleil de cet après midi d'octobre. Elle avait bon espoir que ce beau temps dure encore un peu même s'il elle n'y croyait pas trop. Le premier cours de botanique avait fini en catastrophe suite aux blessures de certains élèves, elle espérait que celui-ci se passe un peu mieux.
Elle avait entendu dans la matinée par des troisièmes années de Griffondor que le professeur Bachelard était reparti laissant place au professeur Chourave enfin revenue de Sainte Mangouste. Apparement ils l'avaient eu en première année et n'en disaient que du bien.
Elle espérait que le cours serait un peu plus interessant que le précedent et qu'ils allaient étudier des plantes dangereuses, miraculeuses, étranges... Elle laissa son esprit errer au gré de son imagination, un peu trop peut être car elle en oublia l'heure. Lorsqu'elle regarda sa montre, elle vit qu'elle n'était pas en retard mais elle se dit qu'il fallait peut être y aller.

Elle se leva et se dirigea vers les serres. Elle fut surprise de voir qu'elle avait cours en serre n°5, d'habitude les premières années n'avaient cours que dans les premières serres. Cela lui parut étrange, mais de bon augure, elle commençait déja à aimer le professeur Chourave qui vraisemblablement allait leur proposer un programme un peu plus dangereux que le professeur Bachelard.

Daithe arriva donc dans la serre n°5, elle passa d'abord dans les vestiaires où se trouvait une élève de serdaigle plus âgée qu'elle. Elle la salua poliment d'un signe de tête et enfila des gants en peau de dragon.
Puis, elle attendit là que le professeur arrive pour pouvoir s'installer. Elle demanda à l'élève de serdaigle avec un sourire plein d'espoir :

"Tu sais si on va travailler sur des plantes très dangereuses aujourd'hui ?"

Mardi, après déjeuner. Le cours de botanique n'était pas vraiment parmi les favoris d'Olivia. Oh, chez elle, avec sa mère, elle aimait beaucoup prendre soin des plantes... Seulement, l'ennui, ici, c'est que la flore, bien que très variée, était assez inquiétante. Et oui, les premiers cours ne l'avaient pas aidé à prendre confiance à propos de ce qui lui semblait presque être un animal, capable de réagir à ce qui se passait autour de lui à la seconde près. Bon, elle ne s'était jamais fait agresser par une plante, mais sait-on jamais...

La fillette se rendait donc en cours de botanique, on l'aura compris. Elle avait, bien sur, son sac de cours, mais portait un autre objet : l'étui de son alto. Et oui, il faut dire qu'elle passait ses pauses déjeuner à jouer et jouer encore, profitant du fait que les pelouses soient désertées... Du moins pour un moment, puisque s'il faisait beau (comme aujourd'hui), les élèves se hâtaient de profiter du parc avant la reprise des cours. Elle s'écartait donc parfois un peu plus afin de ne gêner personne, bien qu'en son for interieur, elle aurait beaucoup aimé être écoutée. Mais passons. Elle avait quand même pris quelques minutes pour manger, histoire de ne pas tomber dans les pommes en plein après midi, ça aurait été difficile de passer inaperçue...

Arrivée au panneau d'affichage devant la serre habituelle. Hein, comment ça, serre n°5 ? Euuuuh mais... Ca voulait dire quoi, ça ? Si la fillette avait bien compris, plus le numéro de la serre était haut, plus les plantes qu'elle contenait étaient dangereuses... La petite Poufsouffle soupira et entreprit de se diriger quand même vers le cours. Trois filles étaient déjà là, deux étaient, elle le voyait, plus âgées qu'elle. Olivia les salua d'un signe de tête silencieux et timide avant de poser son sac et son alto. Elle sortit sa paire de gants en peau de dragon et la garda en main à tout hasard, ne sachant trop que faire.

- Parait que le cours de botanique des premières années a lieu dans la serre numéro 5 !

- En quatre ans, on n’a jamais pu aller là-bas ! C’est les plus dangereuses ! Tu plaisantes, non ?

- Parole, j’te jure ! Viens voir le panneau d’affichage des cours de bota !

Cherry, en sortant de la grande salle après le déjeuner, avait surpris sans vraiment le vouloir la conversation de deux quatrièmes années de Poufsouffle. Vu qu’ils allaient eux aussi aux serres pour voir le panneau d’affichage, elle leur emboîta le pas, ça lui éviterait de se perdre dans le parc.

La conversation entre les deux grands ne l’avait pas rassuré : les plantes les plus dangereuses ? Voilà qui donnait envie à la Gryffondor de prendre ses jambes à son cou. Le premier cours de botanique n’avait pas été trop violent, juste ennuyeux à mourir, un truc ronflant sur les baguettes, jusqu’à ce qu’il soit finalement annulé, suite à un incident malheureux : des élèves s’étaient pris du... pus, ou une substance dans ce genre, à cause d’une plante bizarre. Etant placée au fond de la classe, en bonne cancre, elle y avait échappé, et elle soupçonnait un des Serpentard assis près d’elle d’être responsable de tout ce bazar, mais peu importait, Cherry aurait plutôt voulu le remercier plutôt que de le dénoncer : il avait permis l’annulation de ce cours : qu’il soit béni !

La jeune fille suite à ce premier cours avait donc imaginé les cours de botanique comme des cours théoriques sur les propriétés magiques des plantes. Ennuyant, certes, mais au moins, on ne risquait pas de se faire dévorer par une plante. Quoique, ça risquait d’être intéressant : préférant de loin la pratique à la théorie, la gamine s’aperçut que ce n’était pas de l’appréhension qu’elle éprouvait à se retrouver face à une plante dangereuse, mais de l’excitation.

- Ah, la vache, ils vont morfler les pauvres petits !

Elle fut tirée de ses pensées par une réflexion bruyante d’un des Poufsouffles qu’elle avait suivi jusqu’à la serre. Si la phrase pouvait sembler compatissante, l’air réjoui du quatrième année démentait toute intention de plaindre les "pauvres petits", ravi de voir qu’ils allaient galérer.

Grommelant à voix basse une insulte peu flatteuse à l’égard du Poufsouffle, la Gryffondor contourna les deux garçons et se dirigea vers la serre n°5. Elle allait morfler ? Hum, ça restait à voir. Apparemment, d’après le panneau d’affichage, le cours portait sur les Bubobulbs, les plantes dont provenait le pus projeté pendant le dernier cours. Espérant pouvoir trouver un moyen pour en récolter afin d’en asperger les deux crétins de quatrième année, elle poussa la porte de la serre.

Saluant d’un signe de tête les quelques élèves déjà présents, uniquement des filles pour l’instant, la jeune fille se dirigea vers la table où étaient posés des gants, et, imitant les autres élèves, saisit une paire au hasard. Les bras croisés, jetant des coups d’œil à l’intérieur de la serre pour voir ce qui allait leur tomber dessus, elle patienta, attendant l’arrivée du professeur de botanique.

* Le vieux a dit qu'il serait pas là l'prochain cours... C'est con... J'l'aimais bien moi ce vieux c'bonhomme... *

L'esprit déjà embué de regrets pour son ancien professeur de botanique Eskarina se dirigeait d'un pas morose vers la salle de classe qui l'attendait. D'un pas morose et lent. A vrai dire elle piétinait plus qu'autre chose, allait savoir pourquoi... Il y a des jours comme ça où... Ce jour pour Eskarina était un de cela, vous voyez très bien de quoi je parle non ? Motivation, curiosité, énergie ! Tous semblait avoir paresseusement observé la fillette se lever ce matin, puis, d'un commun accord, se tapir au fond du lit sous la chaude étreinte de la couverture. Oui, tous l'avaient jusqu'ici abandonné. Il ne restait plus qu'à savoir s'ils seraient simplement des retardataires ou bien s'ils allaient cruellement se faire porter pâle...
pour l'heure, bientôt 14 heures, ils étaient toujours absents...

* Chourave ? Ptêt que c'est une voleuse ? Choux rave ? A mois que... Beurk ! Ptêt qu'elle ne porte pas bien son nom... Oué, ça s'rait mieux... *

Non sans réprimer un bâillement, la gryffondor posa un œil nonchalant sur le tableau : Rendez vous dans la serre n°5 . Tiens donc, ils n'allaient donc pas faire simplement du jardinage aujourd'hui ? Elle se frotta les yeux, embraya, puis décolla enfin du point mort. Son chemin péniblement accompli elle pénétra dans la plus intrigante et dangereuse des serres de botanique, or rien ne sut y capturer son regard. Pas une plante dentue, pas une chenille, pas même une pousse ou une feuille, non pas le moindre bout de verdure, seulement quelques élèves dans un triste vestiaire.

- Sâaaalut, bailla-t-elle à l'égard de Page, Cherry et accessoirement des autres.

* J'ferais bien la sieste moi... Trop manger à midi... C'était bon d'ailleurs... *