Emmanuel devait bien l’admettre: Avoir les cuisines de Poudlard comme voisins était une commodité qu’il avait appris à apprécier au fil des années. Les elfes de maison le considéraient comme l‘un des leurs, celui-ci passant en ces lieux au moins une fois par semaine, le plus souvent bien tard la nuit afin d’être seul. Rien de tel d’un verre de lait avec des biscuits chauds et moelleux pour se recueillir après une bien dure journée. Les pas soutenus du jeune homme résonnaient dans le corridor. Il était presque minuit, les corridors étaient éclairés par les quelques chandelles accrochées au mur, de même que par le Lumos qui jaillissait de la baguette. Et si l’on était attentif, on parvenait même à entendre un bruit sourd venant tout droit du gouffre qu’était l’estomac de Manu.

*Bon, finalement!*, pensa-t-il en entendant les sons qu’il avait appris à tant aimer.

Les effluves de viande, de sucre et de vin parvinrent finalement à ses narines. Manny accéléra naturellement le pas, éteignant son lumos, et se retrouva bien vite enlacé par la douce chaleur de la cuisine. Une bonne dizaine d’elfes de maison semblaient danser entre les couteaux, les fours, les oeufs et la pâte à biscuit. L’un d’entre eux leva les yeux vers lui et lui adressa un grand sourire.

«Monsieur Perks! Vos visites se font plus rares, vous avez des soucis? », dit l’un d’entre eux en tirant la chaise du jeune homme.

« C’est la fin de l’année, mes amis. Et je pars bientôt... Un chocolat chaud et deux brioches, s’il-vous plait... Et n’oubliez pas les guimauves dans le chocolat chaud...»

Un soupir de tristesse s’empara des elfes de maison alors qu’il termina sa phrase. Il esquissa un sourire, glissa sa main dans ses cheveux et vint prendre une gorgée du bol de chocolat chaud qu’on lui tendit, léchant le sucre des guimauves qui lui colla aux lèvres.

« Ça suffit, cette mine basse... Il faut... »

Le jeune homme cessa de parler et se tourna lentement: Il avait entendu quelque chose derrière lui. Machinalement, il vint poser sa main sur l'une des brioches, prêt à la lancer à quiconque se retrouvait derrière lui.

[HJ : Salut ! Vu que c'est libre, je m'incruste ! ^^]

Il était vraiment tard, et Mackenzie aurait dû dormir depuis belle lurette, à son âge. Pensez donc, presque minuit ! Pourtant, la demoiselle de première année ne parvenait pas à fermer l'oeil. A cause de sa rencontre, un peu plus tôt, avec deux Serdaigles pas très sympatiques, elle était arrivée en retard au dîner et n'avait rien eut d'autre qu'un morceau de pain pour tout repas. Pas très copieux, elle qui mourait de faim...

Heureusement, les cuisines étaient à quelques pas à peine de la salle commune des Poufsouffles, et les elfes de maisons étaient vraiment très gentils. Elle devait avoir une bonne bouille, parce qu'ils semblaient bien l'aimer. Elle était rarement venue leur rendre visite en plein milieu de la nuit, mais là, c'était un cas d'urgence. Elle avait un devoir à rendre pour le lendemain, et elle n'arrivait pas à travailler le ventre vide. Aussi poussa-t-elle la porte des cuisines avec une légère brusquerie, affamée. Là, elle s'arrêta net. Pour une fois, elle n'était pas la seule à venir grignoter... Un "grand" de sa Maison était là aussi. Surprit, il semblait sur le point de balancer son beignet à la figure de la jeune fille. Elle sursauta et bredouilla une excuse avant d'oser un léger sourire empreint de timidité.

"Désolée de te déranger... Ca t'embête si je m'installe aussi ?"

Elle salua ensuite les elfes de maison avec un grand sourire, un sourire franc. Elle n'eut même pas besoin de demander quoi que ce soit, l'un d'eux venait de lui apporter un reste de poulet rôti et de purée qu'ils avaient fait réchauffer pour elle.

Il avait finalement lâché son beignet, et alors qu'il se dirigeait vers le lavabo, silencieux, Mack avait tenté une petite plaisanterie, histoire de tâter le terrain. Etait-il donc parmis les quelques rares agressifs de Poufsouffle ?

"Tu devrais faire gaffe avec les beignets, c'est considéré comme une arme, en France..."

A peine eut-elle prononcé cette phrase qu'elle se sentit tout à coup complètement stupide. Une arme en France. Ben voyons... Pourquoi pas une bouée de sauvetage en Chine... Devant le flop de sa blague, elle s'éclaircit la gorge et attaqua sa purée. Elle était toujours aussi cruche avec les garçons. Et c'était encore plus flagrant avec les gars plus âgés qu'elle. Décidément, elle n'était pas faite pour la discution...

"Il est un peu tard pour une escapade aux cuisines. T’as besoin de tout le sommeil que tu peux avoir, surtout en fin d’année. Mais je ne suis pas ton père, tu peux bien faire ce que tu veux. Et puis, si tu as faim, ce n’est que naturel que de manger."

Elle sourit puis avala sa cuillèrée de purée alors qu'il lui tendait la main, se présentant à elle.
La manière dont il lui demanda son nom était si sophistiquée qu'elle rosit. L'honneur ? Vraiment ? Waou... C'était la première fois qu'un grand s'adressait à elle, et celui-ci était vraiment agréable, comme garçon. Elle saisit la main tendue et la serra avec sa force de pré adolescente.

"Mackenzie Bennet, mais tu peux m'appeler Mack."

Elle était vraiment étonnée qu'un grand lui fasse la conversation. C'était génial, pour elle !
Plus elle le regardait, plus elle était contente. Bah quoi ? A onze ans on a pas le droit de s'intéresser aux garçons ? Et puis, comme toutes les fillettes de son âge, Mack était attirée par les gars plus vieux qu'elle. Et lui, ben il se trouvait qu'elle le trouvait super mignon, vraiment. Entre deux sourires béats, elle put trouver la force - et le courage - de lui poser la question fatidique...

"T'es en quelle année ?"

Peut-être se doutait-il qu'elle-même n'était qu'en première année, bien qu'elle fasse plus vieille que son âge d'un ou deux ans. C'était de famille, ça. Sa mère aussi, étant jeune, paraissait plus mature. C'était l'un des rares avantages qu'elle avait hérité de sa mère, d'ailleurs...

Emmanuel pouvait presque entendre le dialogue qui se tramait dans la tête de la demoiselle. Et ce n’était pas du tout déplaisant de savoir que certaines jeunes demoiselles se sentent ainsi en sa présence. Ce n’était cependant pas très difficile de lire les expressions faciles de la jeune demoiselle. Disons que ses joues rosées en disaient beaucoup. C’est mignon. Il lui serra doucement la main, question de ne pas lui briser tous les doigts et hocha simplement la tête, ce même sourire accroché au coin de ses lèvres.

«Enchanté de faire ta connaissance, Mackenzie. Ou Mack.»

Bon, les présentations étaient faites! Il pouvait finalement s’attaquer à sa brioche restante et en bon état sans se sentir mal à l’aise. Il pris à pâtisserie à la cassonade, à la cannelle et à la cerise entre ses doigts puis mordit à pleines dents à l’intérieur, toujours aussi satisfait de la cuisine exceptionnelle des elfes de maison. Il en arrivait presque à préférer leur cuisine que celle de sa maman. Justement... Ses parents voudraient sans doute bientôt de ses nouvelles. Il devait faire son choix pour l’UMA très bientôt. Il y rentrait en Septembre, après tout.

Lorsque Manu pensait, il mangeait plus vite. Il se retrouva bien vite sans rien à se mettre sous la dent, son estomac criant toujours famine. Il regarda autour de lui et posa ses yeux sur l’un des elfes de maison. Norby de son prénom. Celui-ci, en sentant le regard du grand Poufsouffle contre lui, accourra vers lui, fit quelques courbettes puis lui demanda de sa voix la plus polie et distinguée ce qu’il voulait.

« Du thé, s’il te plait. Et fais-en suffisamment pour deux personnes.»

Il posa brièvement son regard sur Mackenzie en disant cela puis rapporta toute son attention sur l’elfe.

« Apporte ce qu’il reste des desserts de ce soir aussi, je t’en prie.», termina-t-il

Manny regarda la plus jeune manger avec faim pendant quelques instants puis l’entendit lui poser une question que semblait bien la tracasser. Il sourit puis la regarda droit dans les yeux:

«En septième. Comme ma petite soeur se tue à me répéter, je suis une épave.»

Un cri strident brisa le bruit continuel et calmant de la cuisine. L’elfe s’était échappé toute l’eau presque bouillante dessus alors qu’il voulait leur servir le thé. La réaction fût instantanée. Emmanuel se leva en flèche et se jeta sur le lavabo, humectant une débarbouillette d’eau glacée puis se pencha vers l’elfe de maison, en larmes. Très doucement, il épongea la tête de l’elfe, puis ses mains. Pendant ce temps, d’autres elfes s’occupaient de préparer d’autre eau bouillante. Norby ne cessait de sangloter.

«Allez, ça va passer...J’suis désolé, Norb’...»

[HJ: J'ai vu de la lumière alors chui entrée... Plus sérieusement si ma présence vous embête hésitez pas à me le dire, je virerai mon post... Ou vous pouvez me virer en RP pour continuer votre flirt à grand écart d'âge ^^]

Nervia n'était retournée aux cuisines qu'une ou deux fois seulement depuis sa rencontre avec Jessie, qui avait eu lieu au même endroit, lors de sa première année. Le jeune Gryffondor avait marqué sa mémoire à tout jamais comme étant un des seuls élèves de Poudlard à trouver ridicules les compétitions et les préjugés entre maisons. Malheureusement, ses parents avaient souhaité le retirer de l'école et elle ne l'avait plus jamais revu.
En général, la blondinette se contentait de ses repas à Poudlard, et des jolis paniers garnis de viennoiseries faites maison par sa mère, et enchantés par son père pour qu'ils conservent leur moelleux plus longtemps. Elle ne se rendait aux cuisines que lorsqu'elle sautait un repas sans le vouloir, et que la faim la rattrapait bien après l'heure de fin de service, et encore, le moins possible puisqu'elle ne souhaitait pas se faire attraper hors de la tour Serdaigle après le couvre feu.

Ce soir... Et bien ce soir Nervia revenait de la forêt interdite. Non, ce n'était pas vraiment le lieu où on aurait cherché la Serdaigle modèle en priorité. Mais elle s'y était rendue pour travailler, ce qu'elle aurait fait si elle n'avait pas rencontré Orion au passage. On ne va pas raconter toute l'histoire (post dans la forêt interdite, même pas encore terminé) mais le rappel de tous ses souvenirs avec Mathias avait déprimé la jeune fille. Ajouté au fait qu'elle avait sauté le repas pour cause de révisions intensives d'Arithmancie et à sa tendance à s'empifrer quand le moral est au plus bas, mauvaise habitude gardée de sa tendance "petite roudouillarde" et nous voilà avec une belle explication de la présence de l'Aiglonne dans les Sous-sols, près de la porte des cuisines.

Elle rentrait directement de son escapade nocturne et était donc toujours vêtue de son pyjama bleu, recouvert de sa cape noire, portant en bandoulière son immense sac de cours rempli d'instruments de soins aux créatures magiques, dont elle n'avait même pas eu l'usage. Impossible de le laisser dans un coin de couloir, cependant, puisque Rusard ou son horrible chatte ne manqueraient pas de le trouver avant qu'elle revienne.
Enfin parvenue devant le tableau qui marquait l'entrée des cuisines, Nervia leva le bras, pressa la poire et la porte s'ouvrit. Aussitôt, une ribambelle d'elfes se précipitèrent autour d'elle.

"-Miss Leakey, Bienvenue, c'est un plaisir, que pouvons nous vous offrir ce soir?"

C'était réellement hallucinant de voir que ces petits êtres pouvaient se rappeler de votre nom après vous avoir vu seulement trois fois en trois ans. D'ailleurs, Nervia se sentait toujours un peu mal de donner une surcharge de travail à ces elfes déjà si débordés et si adorables. Mais elle avait vraiment trop faim.

"-J'aurai besoin d'un repas complet, pas que des sucreries pour une fois... Voyons voir ce que vous avez... Oh, un peu de poulet, parfait, avec hmmm... des haricots et... oh quelques patates sautées, nickel. Et en dessert... Oh des fraises! Avec de la crème! Merci, vous êtes adorables."

Les petits elfes partirent immédiatement s'occuper de sa commande et la Serdaigle releva les yeux. Ceux ci tombèrent sur un grand Poufsouffle en train de soigner un elfe de maison apparement ébouillanté, et une jeune fille de la même maison, probablement de la même année qu'elle, en train d'avaler de grandes cuillerées de purée. Interrompait-elle quelque chose?

"-Oh désolée je ne vous avait pas vus... Est ce que... ça vous embête si je reste? Ou... je peux peut être leur demander de m'empaqueter tout ça et aller manger dans mon dortoir..."

Mackenzie avait reposé sa fourchette. Elle n'avait que très peu mangé, mais la portion avait été copieuse et elle était déjà calée. Et puis, elle avait un appétit d'oiseau. Elle remercia Emmanuel d'un signe de tête pour l'idée du thé, et commença à ranger ce qu'elle avait utilisé pour manger, mais un elfe du nom de Krups lui enleva tout des mains. Alors qu'elle le regardait, surprise, il expliqua :

"Miss Bennet n'a pas besoin de débarrasser, c'est à Krups de le faire."

Elle allait protester lorsque le Poufsouffle lui dit qu'il était en septième année. Elle était sur le point de répondre lorsqu'un grand cri résonna dans la cuisine. Se retournant, elle vit un autre elfe de maison qui s'était sans doute ébouillanté. Il pleurait et était tout rouge et trempé. Il s'était sans doute renversé l'eau du thé dessus. La jeune fille se précipita vers lui à la suite d'Emmanuel et l'imita, prenant elle aussi une serviette pour soulager la douleur du pauvre Norby.

C'est alors qu'une nouvelle élève entra. Mack ne se rendit pas tout de suite compte de l'arrivée de la fille, elle ne l'entendit même pas passer commande, c'est pour dire. Cependant, lorsque la nouvelle arrivante s'adressa à eux, Mackenzie se tourna vers elle. Une Serdaigle. Elle sourit. C'était dans cette maison qu'elle aurait aimé être envoyée, mais le Choixpeau avait choisi Poufsouffle... Pas grave, elle y était bien, maintenant, et s'était fait des amis.
Enfin, pour l'heure elle salua la jeune fille.

"Salut ! Tu peux rester, tu sais. Ca te dit de prendre le thé avec nous ?"

Sympathique, la petite Mack, non ? Elle se tourna vers Emmanuel. Peut-être que cela le dérangeait qu'elle ait invité la jeune fille... Elle l'interrogea du regard.

['zolée pour l'attente, ce week-end était vraiment occupé T-T.]

Le Pouffsouffle avait brièvement entendu une voix inconnue non loin de lui, ce qui aurait été suffisant pour attirer son attention en temps normal, mais à ce moment-là, les cris de douleur de l’elfe de maison étaient tout ce qui comptait. Il détestait voir les gens en grande souffrance, surtout des personnes à la base tout à fait innocentes. Des elfes de maison, pas des personnes? En les entendant crier, on peut se poser des questions.

«Ça va aller?», demanda-t-il en déposant la serviette sur le comptoir.

«Oui monsieur Perks... Je vous remercie énormément.»

L’elfe de maison regarda la Serdaigle et lui sourit avant de se tourner à nouveau vers le grand Blaireau.

«J’imagine que je prépare le thé pour trois, monsieur Perks?»

Trois? N’étaient-ils pas que deux?Le jeune homme leva ses yeux verts forêt et croisa le regard d’une jolie demoiselle qui était sans doute apparue durant le triste épisode de l’eau chaude. Il lui adressa un simple sourire en replaçant discrètement quelques mèches de ses cheveux pour ne pas cacher son regard.

«Tout à fait, Norby, merci beaucoup.» ajouta-t-il en se rasseyant à la table, son regard voyageant entre Mackenzie et la nouvelle arrivante qui semblait être une Serdaigle si on se fiait à sa robe.

Elle connaissait peut-être sa soeur. Si c’était le cas, il tenterait de se faire discret. Sally-Anne avait la fâcheuse manie de dire des choses très méchantes au sujet de son frère. Parfois vraies, mais le plus souvent fausses. Car Emmanuel n’était pas du tout un méchant garçon, au fond. C’est cela qui lui avait permis d’être dans la maison des justes au lieu de celle des rusés.

On déposa finalement les pâtisseries et gâteaux au centre de la table. Il était affamé. Comme n’importe quel garçon de 17 ans qui se respecte, en fait. Après une dure réflexion, le Pouffy sélectionna une pointe de tarte aux fruits et à la crème et la déposa dans une assiette à l’aide de sa fourchette avant de s’y attaquer, tout de même conscient qu’il n’était pas seul. Il mangeait lentement et surveillait du coin de l’oeil l’elfe et l’eau bouillante. Il déposa sa fourchette et réfléchit un instant. Quelque chose lui échappait. Ah, mais bien sur!

Manny tendit sa main vers la nouvelle arrivante et lui adressa un sourire chaleureux.

«Moi c’est Emmanuel Perks. Enchanté. Et puis désolé de t’avoir un peu ignoré tout à l’heure, tu es la bienvenue.»

[Libre-libre ? Si c'est vraiment le cas hop, me voilà ! Sinon je peux disparaître comme je suis venue. ]

On était en plein milieu de la nuit, et Hazel n’arrivait toujours pas à trouver Morphée, et encore moins ses bras salvateurs. Elle s’était retournée une bonne vingtaine de fois dans son lit, tel un rôti sur le point de cramer. D’ailleurs… Rôti… Faim ! Eh oui, à force de tourner son estomac se manifesta. Ça n’était pourtant pas faute d’avoir légèrement bâfré au souper… La faute à sa croissance spectaculaire peut-être. Avec un peu de chances, elle dépassera le mètre 60 à l’âge adulte.


Graoooooou
[Tel est le bruit de l’estomac d’Hazel lorsqu’il est trop vide, mieux vaut préciser car on a déjà vu plus clair comme onomatopée]

*Merlin… Si je continue comme ça je vais réveiller tout le dortoir*

Hazel finit donc par se lever aussi discrètement que possible et, armée de sa baguette en mode Lumos, partit en reconnaissance vers les cuisines. Elle n’aimait pas particulièrement les sorties nocturnes non autorisées, son truc c’était plutôt caramels et chocolats de chez Honeydukes planqués dans sa malle et dégustés sous sa couette, un bouquin Moldu sous le nez. Mais là le stock était vide, et la prochaine sortie à Pré-au-Lard bien trop loin pour patienter. Alors tant pis pour son comportement de jeune fille sage, si elle croise Rusard elle fera semblant d’être somnambule.

Elle parcourut donc hâtivement les couloirs en chemise de nuit, descendit tous les escaliers qui, évidemment, avaient décidés d’être facétieux quand il ne le fallait pas, et atterrit enfin au sous-sol. Après avoir chatouillé la poire du portrait qui cachait l’entrée de la cuisine (ben oui, un truc comme ça se transmet de génération en génération, et son grand frère ayant fait ses études en tant que grand trublion chez les Poufys, Hazel connaissait quelques bonnes astuces à Poudlard), la jeune fille déboula comme une fleur de cactus dans une pièce déjà bien remplie.

*Rhaaaaa c’est bien mon soir….*

Ben oui, Hazel s’attendait à voir juste quelques Elfes de maison, et pas un attroupement d’élèves, même minime. Car il faut bien savoir que dans le genre réservé, la Serdy est un spécimen à placer sous verre, et que débarquer en pleine nuit en cuisine décoiffée, en chemise de nuit et avec un ventre en plein récital n’arrangeait pas son cas. C’est donc avec un superbe teint cramoisi qu’Hazel fit un tour de tête à 90° pour sonder les visages des autres élèves, les yeux légèrement baissés. Elle vit donc deux Poufsouffles, une petite et un plutôt âgé, et cru reconnaître une Serdaigle de son année.

"Euh… ‘Soir…"

Et bien sûr, c’est à cet instant que son estomac choisit d’émettre un bruit entre le cri de véracrasse et le son que fait un bulbobulbe en pleine « floraison », bref, quelque chose susceptible de réveiller un comateux.

*Rhaaaa non, la honte !!! Devant un mec de dernière année en plus !!! -_-' *

Pivoine, Hazel se tourna vers une Efle et lui demanda d'un voix de crécelle « un petit quelque chose à manger, n’importe quoi ». Elle croisa les bras sur son ventre et s’inclina vaguement vers les autres élèves.

"Ahem… Je dérange pas j’espère…"