Nikolaï Dmitriev [Autre=> Accepté]

Nom : Dmitriev
Prénom : Nikolaï
Patronyme : Levovitch (Nikolaï Levovitch Dmitriev)
Age HJ : 16 ans
Age perso : 26 ans
Connaissance : autre compte

* * * * *

« En raison de votre violation du décret de 1875 quant à la restriction sur l’usage abusif de la magie chez les sorciers de premier cycle, vous êtes expulsés de l’école de magie de Poudlard pour avoir performé un sortilège de stupéfixion sur un moldu à vingt et une heure et quatre minutes, le samedi 28 août 1982. »

Lev Dmitriev regardait son fils avec des yeux durs, ses gros sourcils broussailleux froncés. Il était amèrement déçu et ne lâchait pas Nicholas de ses yeux emplis de fureur. Comment son fils pouvait-il se faire renvoyer de l’école ainsi ?

- Et que vas-tu faire, maintenant ?

La grosse voix de son père, avec ce gros accent slave tandis qu’il parlait dans un anglais rudimentaire : c'était rude. Il ne s’inquiétait pas pour son fils, il lui faisait réaliser à quel point il était une déception à ses yeux et à quel point il était un idiot.

- Je ne sais pas, répondit Nicholas dans la langue de ses ancêtres.

Son père détestait l’entendre parler le russe. Lui qui avait réussi à déménager en Angleterre pour fuir le communisme, pour fuir l’oppression et le CCCP, il voulait que son fils parle la langue qu’il lui avait donnée l’opportunité d’apprendre : l’anglais. Pourquoi persistait-il à communiquer en russe avec ses parents, ses cousins, etc. ?

- Nicholas, que vas-tu faire pour ton avenir ? Nous t’avons accepté tel que tu étais, nous t’avons envoyé dans la meilleure école pour… pour les gens comme toi. Que vas-tu faire, maintenant ?
- Rien.

Malheureusement pour son père, Nicholas était loin d’avoir ces valeurs occidentales et ne se sentait pas obligé de s’acheter une voiture, une maison, d’avoir un emploi respectable et d’élever une famille. Il ne voyait pas son futur comme cela. Pas du tout.

* * * * *

Nikolaï souleva le couteau de la table et le posa doucement sur la brique de fromage. Il inclina le poignet et regarda la lame s’enfoncer lentement jusqu'à avoir séparé une bonne tranche. Il porta le verre de vin rouge à ses lèvres et bu une longue gorgée avant de manger son bout de fromage. L’homme devant lui, sous ses longs cheveux noirs sales et gras, le regardait avec un sourire d’amusement.

- Et donc tu as quel âge, Nikolaï ? demanda l’homme.
- Seize ans, dit le sorcier en reconcentrant soudainement son attention sur son interlocuteur, arrêtant de mastiquer.
- Très bien. Et qu’est-ce qui t’emmène en Biélorussie, Nikolaï ?
- Je veux apprendre.
- Que veux-tu apprendre ?
- Je veux apprendre de vous. Je veux que vous me montriez plus sur la magie.

L’homme passa lentement sa grosse main dans ses cheveux. Il considéra à nouveau le jeune homme avec qui il était en train de souper : il avait l’air grand et vigoureux, pour son age. De plus, il avait cette vie dans ses yeux, la passion, la haine, l’envie de faire plus. Il désirait profondément apprendre, ça se voyait. Surement qu’il pourrait être un bon élève.
Aleksei Molotov eut un doux rire.

- Je peux t’apprendre.

Nikolaï avala, déposa le reste de sa tranche de fromage et se redressa de son assiette pour regarder dans les yeux de l’homme.

- Je peux t’apprendre mais il faudra le mériter. Il faudra que tu me prouves que tu en es… capable et surtout… digne.
- Je ferai ce que vous me demanderez, dit lentement Nikolaï d’une voix emplie de respect.
- Très bien. Mais après ce soir, nous irons plus au nord, nous retournerons dans la vraie Russie.

* * * * *

Nikolaï tomba. Il se releva péniblement et fit un ultime effort pour porter sa main couverte d’une épaisse mitaine jusqu'à son visage. Il tira légèrement sur l’épais foulard pour dégager sa bouche afin de pouvoir respirer. L’oxygène, froid et lourd, pénétra difficilement dans sa gorge et le vent froid de Sibérie lui brûla le visage. Il remonta le foulard, laissant seulement ses yeux plissés être exposés à l’air.

Il se délesta de son sac. Il n’avait plus de nourriture, de toute façon. Cela ne faisait que le ralentir. Il continua d’avancer péniblement pendant quelques minutes et tomba à nouveau. Cela faisait plus de vingt jours qu’il était dans ce désert de glace.

Une silhouette sombre se dessina à l’horizon et Nikolaï la regarda s’approcher.

- Tu as traversé presque cinq cent miles en vingt jours et tu t’apprêtes à arrêter au dernier deux cents pieds ? Je ne peux rien t’apprendre à moins que tu viennes me dire toi-même que j’avais tort.

Il appuya son talon au creux des côtes de Nikolaï et donna un petit coup. Le sorcier s’effondra sur le côté. Il n’arrivait plus à bouger et il regarda, couché au milieu du froid, Aleksei s’éloigner dans le blizzard.

Il inspira et ravala péniblement sa salive. Il étendit son bras devant lui et se mit à ramper. Au bout de quelques mètres, il retira ses mitaines et planta ses doigts dans la neige brûlante. Il rampa les cents derniers mètres qui le séparaient de ce qu’il remarquait maintenant : une petite maison ressemblant à un bloc massif et solide.

Il arriva devant trois marches de pierre qui montaient vers ce qui ressemblait à une toute petite ouverture au-dessus de laquelle avait été fixée une barre de fer. Il se traîna jusqu'à l’ouverture et se poussa pour y entrer. Il déboula cinq autres marches.

Il avait mal partout mais il ne sentait plus le vent. Il faisait moins froid. Il semblait être dans une espèce d’antichambre qui servait à protéger la porte de la maison de la neige et du froid. La porte se trouvait là, devant lui, noire et massive. Il saisit la poignée avec sa main brûlée par le froid et l’ouvrit, appuyant tout son poids dessus. Il tomba à l’intérieur.

Aleksei saisit un bout de son manteau et le traîna sur le sol un peu plus loin de la porte.

- Pendant deux an, je t’ai entraîné a la magie, dit-il en le contournant pour aller fermer la porte. J’avais réellement peur d’être déçu, ce soir. J’ai même cru que tu pourrais mourir, là, quelques pas devant chez moi.

Aleksei marcha tranquillement vers la pièce adjacente. Nikolaï se redressa. C’était donc ici que son maître vivait ? Il jeta son manteau et ses pantalons de peaux animales sur le sol. Il laissa tomber également ses foulards et sa combinaison de laine. Il se retrouvait finalement à l’intérieur, dans une pièce chaude, dans ses vêtements de coton rendus poisseux par la sueur qu’avait occasionné l’effort de sa traversée. Il suivit son maître et se retrouva dans une petite pièce rectangulaire ou un coin était occupé par un immense poêle.

Aleksei se retourna vers lui.

- Nikolaï, maintenant que tu m’as bien prouvé que tu savais te déplacer avec ton corps, par tes muscles et ta résistance, je vais t’enseigner ma technique pour disparaître et traverser plus de neige et de glace en une seconde que ce que tu traverserais en tout une vie.

* * * * *

Un grand jeune homme aux cheveux bruns très foncés en bataille et aux yeux presque noirs marchait tranquillement parmi les moldus de Londres. Il savait où il se dirigeait : vers la Londres magique.
Après dix ans d’exil, maintenant âgé de 24 ans, Nikolaï Dmitriev revenait là ou il était né. Ce n’était pas le pays qu’il aimait, ce n’était pas sa patrie mais Nikolaï avait voyagé un peu partout suite à la mort de son maître, trois ans auparavant, et n’avait pas trouvé de vie qui convenait au sorcier qu’il était.
Peut-être qu’en revenant en Angleterre, là ou il y avait une communauté de sorciers, là ou il y avait même une école de sorcellerie, peut-être qu’il trouverait moyen d’être satisfait.
Il avait fuis cette communauté, sa demeure et tout ce qu’il connaissait alors qu’il n’était même pas âgé de quinze ans. Maintenant, il y revenait et savait qu’il n’avait plus rien à craindre.

* Note : sa présente baguette a été faite par Gregorovitch