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 Rencontre du 3ème type [Libre] (Terminé)
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MessageSujet: Rencontre du 3ème type [Libre] (Terminé)   Rencontre du 3ème type [Libre] (Terminé) EmptyDim 28 Déc - 15:13:16

*Mince, il est déjà si tard !*

Calypso se dépêcha de remettre les livres à leur place dans leurs rayonnages et rangea à toute allure ses parchemins et ses plumes dans son sac. Elle avait trouvé de très intéressants ouvrages sur les potions, tellement prenant qu’elle n’avait pas vu le temps passer. Qui aurait cru qu’il existait tant de poisons et dans des plantes à l’air si inoffensif ! Comme quoi, il ne fallait pas juger sur l’apparence. La plus innocente des créatures pouvait se révéler la plus mortelle. C’était comme les champignons… Certes, la rouquine ne les aimait pas mais il n’en restait pas moins que c’était très souvent les plus jolis qui étaient mortels.

Sur ces réflexions hautement philosophiques, la jeune Serdaigle quitta précipitamment la bibliothèque. Elle avait quelques étages à monter avant d’arriver à sa tour et le couvre-feu aurait lieu dans une dizaine de minutes à peu près. Jusqu’ici elle avait été une élève exemplaire et ce n’était pas le moment de se faire attraper et d’écoper d’une retenue. Et pour l’instant, ce n’était pas bon signe. Il n’y avait personne dans les couloirs et il lui tardait d’arriver. Calypso n’était pas une froussarde, elle n’avait pas peur du noir, non ça c’était pour les bébés. Mais il n’en restait pas moins que c’était un grand château avec des tas de recoins sombres, et avec l’annonce du retour de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Dire-Le-Nom que d’ailleurs elle ne connaissait pas vu que personne ne le disait, il y avait de quoi s’inquiéter. On disait même qu’il y avait des sympathisants à sa cause parmi les élèves… Donc d’accord, elle avait un peu peur de déambuler toute seule.

Frissonnant un peu, elle resserra sa robe autour d’elle et monta sur l’escalier qui menait au septième étage. Avec un peu de chance il n’allait pas faire un tas de détours et l’amener directement à l’entrée de sa tour… Ouais, on peut rêver…
Tout en baillant, et mettant sa main devant la bouche par habitude et politesse, la fillette scruta les alentours. Il n’y avait pas d’élèves en vue, ni des préfets ni des professeurs. Finalement, tout s’était bien…


"Aaarghh !!"

Une pluie de projectiles gluants et extrêmement malodorants s’abattit soudainement sur la malheureuse rouquine. Aveuglée, elle s’accrocha désespérément d’une main à la rembarde de l’escalier pour ne pas perdre l’équilibre, et de l’autre essaya de se protéger contre cette attaque intempestive.

*Qu’est ce qui se passe ! Le château est attaqué… ! C’est qui ? Des Mangemorts ? Le Seigneur des Ténèbres ? Des extra-terrestres ?*

Calypso était complètement paniquée, ça faisait mal et elle allait tomber, elle allait mourir… !!

"Arrêtez ! S’il vous plait ! J’ai rien fais, je suis innocente !"

Le tir s’arrêta et un grand rire sinistre lui répondit. Un rire moqueur à glacer le sang. Calypso, rassemblant son courage, ouvrit prudemment ses yeux et chercha son agresseur.

*Oh Merlin… *

Elle était la reine des idiotes, le comble pour une Serdaigle. Son assaillant n’était que… Peeves, qui se tenait triomphalement en haut des escaliers. Et elle, la petite Calypso, elle était là dans ses robes fichues recouvertes de fluides colorés, avec des cheveux tout collants. Elle avait l’impression de ressembler à un rat englué dans de la bave d’escargot. Et en plus, elle empestait.

*Merlin, faites que personne ne me voie comme ça…*


Dernière édition par Calypso Tealsdale le Jeu 10 Sep - 16:24:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Rencontre du 3ème type [Libre] (Terminé)   Rencontre du 3ème type [Libre] (Terminé) EmptyMar 30 Déc - 0:48:10

Stupides escaliers mouvants, ils allaient finir par lui faire rater le couvre-feu. Rater? Et puis quoi, encore, comme s’il en avait vraiment quelque chose à faire… Reprenons le tout du début, voulez-vous?

Il était trempé. Normal, il sortait de la douche… Se baladant avec une serviette blanche sur la tête, donc, il passait bien pour le dernier des crétins sur terre… Tant pis, qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire, à lui, de toute manière? Il était passé aux cuisines, comme par hasard, pour aller se prendre quelques sucettes à la fraise… Puisque c’était la seule sorte qu’il mangeait de toute façon.

Bref, l’adolescent de onze ans n’avait de toute évidence guère chose à faire, en cet instant. Le couvre-feu approchait à grand pas et les étudiants qui demeurait dans le château s’enfuyaient un à un vers leur dortoir personnel. Lui? Non, il n’en avait que plus ou moins envie. Déambulant ainsi dans les couloirs, il avait fait la rencontre d’un petit groupe de serpents beaucoup plus âgés que lui. Cinq, en tout, en fait. De sixième et septième années. Ceux-ci avaient assisté à l’acte qu’il avait eu envers une serpentarde de septième. Une fille qu’il avait attaqué parce qu’elle l’avait un peu trop pris par surprise. Bref, tout ça pour dire que ces gars là étaient venus prendre leur revanche de lui. Du moins était-ce ce qu’ils lui expliquèrent, gentiment, avant de lui envoyer un bon coup dans le ventre.

Ah ouais? C’était vraiment ce qu’ils voulaient? Et bien soit! Il allait jouer! Aussi se redressa-t-il rapidement, s’en prenant au plus grand du groupe. Il sauta littéralement de terre pour mettre ton son maigre poids contre le jeune homme qui se mit à frapper au visage sans demander son reste à personne… Sans demander la permission non plus, en fait. Bien sûr, cette petite bagarre n’était pas du tout égale. Un contre cinq, ça le faisait plus ou moins. Pourtant, ca n’empêchait pas le garçon de se jeter sur eux, comme si de rien n’était. Il finit tout de même par mordre la poussière. Il fut maintenant par d’eux d’entre. Il fallait dire qu’il se débattait comme un diable dans sa boite, le petit de première année. Et on le frappa au ventre, au visage et ans les jambes. Ce ne fut que lorsque Rusard se pointa avec sa chatte en hurlant que le garçon fut relâche. Aussi profita-t-il de ce moment d’inattention de la part du groupe pour détaler.

Il retentit sa course qu’un peu plus loin, seulement. Glissant sa main contre sa lèvre inférieure, il y découvrit qu’elle avait été fendue, et qu’il saignait aussi au dessus de l’œil gauche. Il avait aussi un énorme bleu sur la joue droite. Décidément, ils n’y étaient pas allés de mains mortes. Grommelant, il prit la direction des toilettes. Il se planta devant le premier miroir qu’il trouva et se rinça le visage à l’eau froide. Il se frotta un peu le front pour faire partir le sang séché. Il n’était pas question qu’on le voit dans un si piteux état. Bon… Il avait toujours l’air battu, mais c’était déjà beaucoup mieux… Il remit sa serviette blanche sur sa tête, encore toute trempe de sa précédente douche, et ressortit, blasé, des toilettes. Et maintenant?

Il grimpa quelques étages plus hauts, entendant un cri d’effroi au septième étage. Se demandant ce qui se passait, il y monta, bien que pas nécessairement très pressé de s’y rendre. Il y aperçu Peeves, mort de rire devant le visage effrayé de sa victime. Victime qu’il ne connaissait qu’à peine pour l’avoir eu en cours… Comment s’appelait-elle? À vrai dire, il n’en avait aucune idée…

Aussi l’adolescent attendit un court instant que l’esprit frappeur ne s’éloigne pour lui-même se donner le droit d’approcher. À quoi il jouait? Une Serdaigle! Qu’en avait-il à faire, d’elle, en réalité? Il prit sa serviette et la lui tendit, simplement…


« Je t’ai vu, en Arithmancie… » lâcha-t-il, tout bonnement, sur un ton qui ne signifiait absolument rien. Pour une fois qu’il disait quelques mots, c’était même plutôt étonnant de sa part qu’il n’ose s’adresser à elle, et même s’arrêter pour lui venir un tant soit peu en aide, alors qu’habituellement, il aurait passé son chemin sans même lui adresser le moindre regard.
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MessageSujet: Re: Rencontre du 3ème type [Libre] (Terminé)   Rencontre du 3ème type [Libre] (Terminé) EmptyMar 30 Déc - 23:06:03

Calypso était dégoûtée. Elle qui détestait être sale et encore moins décoiffée, elle était maintenant dans un état épouvantable. Et tout ça à cause de ce Peeves, ce poltergeist de malheur ! La fillette ne savait même pas quelle était cette substance qu'il lui avait envoyé. C'était visqueux, gluant, puant et ça avait plusieurs couleurs : vert, marron et orange.

Tout d'un coup, une voix masculine retentit qui la figea sur place.


"Je t’ai vu, en Arithmancie…"

Quelqu'un était là, quelqu'un avait assisté à tout ça et la voyait dans cet état. Merlin, pourvu que ce soit une âme compatissante et que ce garçon ne se moque pas d'elle ou pire raconte tout ce qu'il a vu à tout le monde.

La jeune sorcière, prenant son courage à deux mains, se retourna lentement et affronta le témoin de son humiliation. C'était un jeune garçon, probablement de son année. Il était petit et maigre.

Calypso fronça les sourcils et repensa à ce qu'il avait dit. En arithmancie... ah oui, effectivement elle se rappelait de lui. Elle l'avait remarqué quand il était arrivé en cours mais il avait tellement été discret ensuite qu'elle avait oublié sa présence. Comment il s'appelait déjà ? Elle avait beau se creuser la cervelle, la rouquine n'en avait aucune idée. C'était un Serpentard c'était sûr, mais elle était certaine de n'avoir jamais entendu son nom. Elle s'aperçut tout à coup qu'il lui tendait quelque chose, une serviette.


"Je... merci beaucoup. C'était Peeves, je l'ai pas vu venir... Je m'appelle Calypso, Calypso Tealsdale, et toi tu t'appelles comment ?"

La fillette lui prit la serviette des mains et commença à se frictionner le visage et les cheveux pour enlever ce truc gluant. Par chance, la serviette était humide ce qui la rendait nettement plus efficace pour se nettoyer. C'était pas l'idéal mais c'était mieux que rien, et elle était reconnaissante de pouvoir ouvrir les yeux et la bouche sans craindre d'être aveuglée ou d'avaler cette chose.

*On dirait vraiment de la glaire... et en plus ça pue, c'est une horreur...*

Ayant enfin l'air un peu plus présentable, même si elle n'avait pas pu se débarrasser de l'odeur, Calypso enleva la serviette de son visage et observa son interlocuteur. Il avait les cheveux mouillés, ce qui expliquait la présence de la serviette humide. Elle n'avait pas fait attention auparavant, et vu son état c'était compréhensible, mais il y avait quelque chose de pas normal chez ce Serpentard. En effet, bien que la lumière des torches ne soit pas très forte, elle distinguait un énorme bleu sur sa joue, vu la pâleur de sa peau c'était très visible. Et il lui semblait bien que sa lèvre était fendillée.

*Il était tombé.. ? Non, ce n'est pas très vraisemblable, on dirait plutôt qu'il s'était battu...*

"Tu as l'air blessé, quelqu'un t'a frappé ? Tu devrais peut-être aller à l'infirmerie... L'heure du couvre-feu a dû passer, mais je peux y aller avec toi si tu veux..."

Calypso espérait qu'elle ne l'avait pas offensé. Elle savait bien que les garçons aimaient jouer les durs, surtout les Serpentards, mais ils n'étaient que tous les deux...
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MessageSujet: Re: Rencontre du 3ème type [Libre] (Terminé)   Rencontre du 3ème type [Libre] (Terminé) EmptyMer 31 Déc - 17:45:20

Il l’observait sans bouger, les deux pieds sur une marche inférieure, il paraissait encore plus petit que ce qu’il n’était vraiment. Il la regarda lui parler, sans qu’il ne lui réponde. Elle lui prit la serviette des mains, de toute évidence bien contente de pouvoir en profiter pour avoir un peu plus de dignité. Calypso. Nom de déesse. Elle avait aussi le nom d’un groupe de musique… Comme c’était ironique…

Elle avait déjà l’air moins bête comme ça, beaucoup plus charmante, plus attirante qu’avec cette substance sortit d’on ne sait trop où exactement. Il ne dit pas le font de sa pensé à ce sujet, se disant qu’il la ferait paniquer. Ce qu’il pensait? Ho, et bien, il se disait que le truc gluant qu’elle avait sur la tête pouvait aussi bien être de la morve d’ectoplasme, ou un poison qui agissait un peu comme une bombe à retardement, ou un acide très lent. Bref, tout pour déclencher un cataclysme chez la jeune fille s’il se décidait d’ouvre son moulin à parole. Moulin à parole qui, soit disant en passant, ne fonctionnait pas particulièrement bien.

Il continuait à garder le silence alors qu’elle se remit à parler, en le dévisageant plus que ce qu’il ne le supportait vraiment. Étrangement, il n’en fit que plus ou moins de cas, se trouvant soudainement très bête de s’être adresser pour lui tendre cette maudite serviette. Il était maudit! Lui? Se faire battre? Bravo, il avait misé dans le directement dans la résolution du problème. Mais s’il était du genre à dire : « oui, je me suis battu » ? Hum, ça, par contre, il en était hors de question. Il n’était pas non plus pour lui raconter une connerie du genre qu’il était tombé dans les escaliers. La vérité, peut-être? La vérité était qu’il avait embêté une septième année qui l’avait bousculé et qui n’avait guère apprécié. Résultat? Sa bande de groupies composé de mastodontes illettrés avait décidé de la venger en le surprend dans un couloir. C’était pour ça qu’il avait cette tête, pour cette raison qu’on aurait dit qu’il s’était pris une porte en pleine gueule. Une porte? Bah, voilà, il l’avait, l’idée.


« C’est rien… M’suis juste pris une porte... »

La classe, non? Il avait l’air si sérieux que, peu importe le mensonge qu’il décidait de donné, il était difficile de déterminer s’il étant franc et honnête ou pas du tout. Et puis, il était beaucoup trop orgueilleux pour dire qu’il s’était fait tabasser parce qu’il se la tapait « grand maigrichon qui embête tous ceux sur son passage ». Grand? Hey bah, non, il n’est pas grand, bien au contraire. Tout petit de hauteur et de taille, à la peau d’une pâleur cadavérique qui en faisait flipper plus d’un, par moment. Sans compter ses maigres bras, ses petits mollets. Bref, il n’avait vraiment pas l’allure du galant chevalier de la table ronde, ni même celle d’un sorcier majestueux… Non, vraiment, il faisait, par moment, pitié à voir.

Il fallait dire qu’il ne mangeait que très peu, si ce n’était pas du tout, en fait. S’il ne souffrait pas d’anorexie, du moins, il n’en était pas très loin. Toujours la sucette à la fraise entre les lèvres, il continuait de l’observer, un peu las de son regard, un peu terne de son expression, il ne donnait pas très envie à côtoyer. On aurait dit qu’il le faisait exprès.


« Damien… »

Damien, oui, c’était son prénom. Du latin, il se disait Damia. Signification? Hey bien, il est un peu à l’origine d’un nom de déesse, lui aussi, au fond. C’était un peu ridicule. Damia était en réalité la déesse de la fertilité chez les Romains. Il ne provenait donc pas du grec, aussi étonnant cela pouvait-il puisque beaucoup de prénom provenaient de là. De son no, aussi, paraitrait-il que tous les Damien son éternellement jeune de corps et d’esprit.

En effet, le garçon s’intéressait à l’étymologie des prénoms. Le sien, il en avait fait une recherche vaguement plus avancé, mais ça n’avait pas trouvé grand-chose. Entre, son chiffre chanceux était supposément le numéro un; sa couleur, le rouge; sa pierre, le rubis; et le métal qui lui correspondait, l’or. Tout ça lui avait toujours paru un peu ridicule, mais ça l’avait amusé… Du moins, un certain temps.

Calypso, quant à elle? Il en savait un petit quelque chose aussi, bien que se n’était pas beaucoup… Dans la mythologie, chose aussi sur laquelle le jeune homme avait aussi beaucoup lu, était une nymphe qui recueillit Ulysse, poussé par une tempête, sur son ile d’Ogypie. Elle était une fille du Dieux Océan et de son épouse Thetys. Elle à voulu créer du charme sur Ulysse pour le garder auprès d’elle à jamais, en lui offrant l’immortalité. Bref, une petite déesse possessive, selon l’Odyssée d’Homère.


« Tu peu garder la serviette… Elle ne me serait plus utile, de toute manière… »

Il parlait toujours sur un ton ennuyé, las, blasé par tout ce qui l’entourait. On aurait dit que rien n’arrivait vraiment à l’intéressé. Il semblait constamment se montrer indifférent face à ceux qu’il rencontrait. Pourtant, cette fois, c’était lui qui était venu à elle, c’était lui qui lui avait tendu la main pour lui venir en aide… du moins, en quelque sorte.
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  • Isaac Deniel
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MessageSujet: Re: Rencontre du 3ème type [Libre] (Terminé)   Rencontre du 3ème type [Libre] (Terminé) EmptyVen 9 Jan - 18:14:00

- Puisque je te dis qu’il y a un truc bizarre derrière ce mur…
Les couverts de la Grande Salle avaient regagnés les cuisines, le couvre feu approchait, les élèves disparaissaient derrière les panneaux de leurs salle commune, et Isaac, agenouillé sur les dalles du cinquième étage examinait avec intérêt la cavité d’une pierre. Derrière lui, Emilien croisait les bras, peu convaincu. Le grand débat avait été lancé pendant le dîner. Il avait vu quelque chose briller entre les interstices de la roche, il en était persuadé, mais son ami s’obstinait à n’y voir qu’une stupide illusion d’optique. La conversation avait dégénéré. Isaac avait lancé les premières provocations en avançant qu’Emilien refusait de le croire pour éviter de s’opposer à un danger. Ce n’était qu’un trouillard, voilà tout. L’attaque facile avait fait mouche, et, puisque deux bons camarades n’en viennent pas aux insultes pour si peu, les défis étaient tombés. Si les soupçons d’Isaac se vérifiaient, Emilien devait affronter le secret de la muraille. N’était-ce pas excitant ? Les suppositions les plus absurdes avaient été lancées. Que pourraient-ils donc trouver ? Un trésor maudit ? Un dragon endormi ? Et s’ils déjouaient les plans démoniaques de Vous-savez-qui ? Déclenchaient sans le vouloir un sortilège capable de détruire tout le château ? Découvraient une pièce encore plus incroyable que la salle sur demande ? Au fond, ils savaient que leur petite enquête ne mènerait à rien. Ils n’imaginaient pas un seul instant libérer une créature féroce de sa prison. Ce n’était qu’un jeu de plus, où ils pouvaient se taquiner et, dans leurs esprits encore chargés de rêves d’enfants, s’improviser explorateurs. La limite de temps rendait l’exercice plus attirant. Ils avaient une demi-heure pour percer le mystère du cinquième étage, et le plus drôle serait sans doute de dépasser bien malheureusement l’échéance et de rejoindre les sous-sols sans se faire remarquer.

- Ahah ! J’entends des bruits ! La chose se déplace…, dit-il en collant une oreille contre le mur. Hum… C’est un pas plutôt claudiquant… Je te parie 10 galions sur une vieille goule bossue ou… un zombie de lépreux peut-être… Avec un peu de chance elle est accompagnée d’un gant de toilette à poils longs et…
- Deniel ! Le coupa une voix sèche. Pourrait-on savoir ce que vous faites par terre alors que l’école a besoin de vous ?
La manche, ça ne se voit pas ? La réplique lui brûlait les lèvres mais il se retint, et se contenta du classique :
- Mais rien du tout Mr. Rusard ! – Tournant un regard espiègle vers Emilien il prononça un désinvolte : - Avoue que je n’étais pas loin…
Cependant, l’arrivée soudain du concierge ne présageait rien de bon. Un Serpentard de sixième année, une espèce d’hippopotame bipède – l’intelligence en moins - qui se la jouait souvent terreur des bacs à sable, se tenait tête baissée derrière la silhouette décharnée du vieux cracmol. Que lui voulait-on ? Il semblait que Rusard délirait à nouveau. Il entrait dans sa mauvaise phase, comme tous les jours lorsque le couvre feu s’annonçait. Véritable fanatique de la discipline, il partait chasser les délinquants. La saison était ouverte, il en avait vraisemblablement capturé un et, bien évidemment, le reste de la troupe était vert et argent. Ces idiots ne pouvaient-ils pas se tenir tranquille ? Qu’ils éventrent, démembrent, piétinent des premières années s’ils le voulaient, mais qu’ils ne le fassent pas Le jour où, son sens du devoir l’attirait loin de sa salle commune, dans des lieux exposés où il était de bon ton de lui rappeler qu’en tant que préfet il devait veiller sur ses pairs et autres bêtises de ce genre…

Sa belle expédition était fichue. De fort mauvaise humeur, Isaac se retrouva investi d’une vraie mission de préfet. Rusard ne lui avait pas laissé le choix. Il devait s’assurer qu’aucun Serpentard n’errait dans les étages supérieurs du château. Une bagarre avait éclaté à un endroit où les vert et argent n’avaient rien à faire. Si le vieux concierge mettait la main sur une autre âme égarée, les points allaient souffrir. Ah quels idiots ! Lui faire subir ça, à lui ! S’il croisait un comparse, il se promettait de lui faire regretter amèrement son écart, septième année ou pas. Son badge ne lui accordait-il pas une légitime autorité ? C’était bien le seul avantage qu’il arrivait à lui trouver en cet instant…
Deux paliers plus hauts, des coupables se présentèrent enfin. On les suivait à l’odeur. Il plissa le nez. Quelle puanteur ! S’amusaient-ils avec des bombabouses ? A cette heure ? Ce n’était vraiment pas le moment… D’un pas vif, le Serpentard s’approcha. Les élèves ne dépassaient vraisemblablement pas la première année. Sous une matière immonde, il reconnut une rouquine de Serdaigle qui avait été la voisine de ce demeuré de Qare le jour où il s’était allié à Ange pour se moquer de lui. Le bon point était qu’elle n’avait pas essayé de le défendre. Son compagnon, un nain squelettique à l’aspect particulièrement pitoyable portait les couleurs maudites, celles de sa maison. Il ne l’avait jamais remarqué et, à voir sa tête, ça n’avait rien de très étonnant… Mais, à bien y regarder, il nota quelque chose de suspect. L’obscurité assombrissait certaines parties de son visage blafard. Etait-il impliqué dans la bagarre qui lui avait empêché de résoudre l’énigme de sa soirée ? Agacé, il lança un lumos. Ce qu’il vit lui arracha un profond soupire. Le tableau était particulièrement désespérant. Quand Poudlard finirait-il pas refuser les « cas » ?


- Vous faites quoi là ? Un concours d’horreurs ? Rassurez moi, il n’y en a pas d’autres comme vous ?
Il posa un regard critique sur son comparse. - Vraiment très doués tes maquilleurs… - Puis, comme pour faire planer un doute sur l’origine des blessures : - Elle n’a pas été méchante avec toi dis-moi ?

Les miasmes qui se dégageaient de la Serdaigle étaient absolument abominables. Ses narines délicates ne pouvaient en supporter davantage. Il pointa sa baguette sur elle et commença sur un ton accusateur :


- Tu sais que je pourrais t’arrêter pour agression olfactive ? Mais là vraiment… je n’ai même pas envie de savoir ce que c’est ni où tu l’as trouvé, tergeo !

Le liquide visqueux s’effaça, et l’odeur se dissipa quelque peu. On ne pouvait pas dire que son entrée en matière était d’une délicatesse exemplaire. Mais pourquoi faire des efforts pour de vils garnements, prêts à commettre milles sottises pour lui imposer des heures supplémentaires ? Sa mine revêche prenait cependant des traits plus blasés. Ah… ils avaient fière allure les démons de Rusard. Ce n’était pas avec une telle équipe que le château tremblerait cette nuit…
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MessageSujet: Re: Rencontre du 3ème type [Libre] (Terminé)   Rencontre du 3ème type [Libre] (Terminé) EmptyMar 13 Jan - 14:42:01

"C’est rien… M’suis juste pris une porte..."

*Ben voyons…*

C’était vraiment une excuse bidon, un facile prétexte pour ne pas avouer la vérité. Même si ce Serpentard avait l’air d’être dans son monde à lui la plupart du temps, elle doutait qu’il se soit pris bêtement une porte. Calypso avait plutôt l’impression qu’il s’était pris une raclée. Mais que pouvait-elle faire ? Elle ne pouvait pas l’obliger à se confesser, alors qu’ils se connaissaient à peine. Et après ? Quand bien même elle lui sortirait les vers du nez, elle se voyait mal en train de le traîner à l’infirmerie ou de corriger son agresseur. Elle n’était qu’une première année ! La rouquine supposait que, si elle était dans sa position, elle agirait de même. De toute façon, ça n’avait pas l’air si grave, à condition bien sûr que ça ne se reproduise pas. Pourquoi elle était si concernée d’ailleurs ? Ce n’était pas son problème, il fallait qu’elle respecte au moins sa vie privée, ce n’était vraiment pas ses affaires. Et si jamais il avait besoin d’aide, elle doutait qu’elle serait la première personne à laquelle il penserait.

Ah son nom était Damien… Il n’était pas comme la plupart des Serpentards, enfin le stéréotype que l’école faisait circuler allègrement c’est-à-dire qu’ils étaient agressifs et provocateurs. Déjà il n’avait pas le physique. Quand on le voyait là tout maigre et pâlichon, beaucoup plus pâle qu’elle qui avait pourtant la peau très claire, en train de déguster tranquillement sa sucette, on avait plutôt envie de le câliner ou le protéger plutôt que de partir en courant. Calypso pensait qu’il avait certainement du mal à s’intégrer dans la maison des Serpents. Les faibles et les fragiles n’y étaient pas les bienvenus avait-elle entendu dire, et peut-être que cela lui causait des problèmes. C’était d’ailleurs peut-être eux qui étaient à l’origine de ses blessures ? En même temps, son apparence était peut-être trompeuse. La fillette avait appris au fil du temps qu’il ne fallait pas se fier à la façade visible des choses et des personnes. L’exemple le plus flagrant était bien sûr avec son père. Durant toute son enfance, il avait posé comme une victime, un mari abandonné par son épouse et qui devait élever leur fille tout seul. Et il s’avérait que ce n’était pas la vérité, c’était lui qui l’avait fait partir. Peut-être que le Damien qu’elle avait devant ses yeux n’était pas le vrai Damien ?

Calypso secoua la tête soudainement, mais qu’est-ce qui lui prenait ce soir ? Pourquoi éprouvait-elle le besoin de chercher midi à 14 heures, d’essayer d’analyser ce garçon et d’y voir tout un tas de symbolismes invraisemblables ? Ca devait être cette substance que Peeves avait projetée sur elle… Ca lui faisait penser vraiment n’importe quoi !


*J’espère que c’est pas toxique…*

Damien reprit alors la parole pour lui annoncer qu’elle pouvait garder la serviette. De toute façon, elle n’allait pas la lui rendre dans cet état, elle était toute gluante. Elle était même dégoûtée de la tenir mais elle n’allait tout de même pas la balancer dans le vide. Calypso était quand même contente que ce soit seulement ce garçon qui ait été témoin de cet épisode ô combien humiliant. Il n’avait pas l’air du genre à crier ce qui s’est passé sur tous les toits. Elle pourra ainsi plonger sous la douche et aller se coucher en oubliant que cette attaque nauséabonde ait jamais eu lieu.

Cependant, son soulagement fut de courte durée. En effet, une autre voix excessivement agacée pourrait-elle dire, se fit entendre tout d’un coup.


"Vous faites quoi là ? Un concours d’horreurs ? Rassurez moi, il n’y en a pas d’autres comme vous ?"

Calypso se figea d’horreur, et lentement tourna sa tête pour voir qui était le nouveau venu. C’était un Serpentard… Encore un, décidément ! Elle les attirait ! Mais là c’était bien pire, c’était un préfet ! Merlin, il avait fallu qu’il y ait un préfet dans le coin ! Elle était maudite. Elle avait un dossier exemplaire, elle avait eu de la chance jusqu’à maintenant que ses petites incartades au règlement soient restées impunies. Mais sa chance semblait prendre fin ce soir. Brusquement le préfet, ah elle se rappelait son nom était Deniel, pointa sa baguette sur elle, l’aveuglant par la même occasion avec son Lumos. La rouquine plissa les yeux, essayant désespérément de ne pas pleurer avec cette lumière en plein dans les yeux. Elle ne voulait surtout pas qu’il imagine qu’elle pleure à cause de lui, elle aurait une réputation de pleurnicharde et là ça serait invivable.

"Tu sais que je pourrais t’arrêter pour agression olfactive ? Mais là vraiment… je n’ai même pas envie de savoir ce que c’est ni où tu l’as trouvé, tergeo !"

Calypso éprouva alors le besoin irrésistible de trouver un trou et de s’y cacher pour le reste de l’éternité. Agression olfactive… Elle n’allait jamais se remettre de ça. Déjà qu’il y avait énormément de préjugés sur les roux et une insulte fréquente était évidemment leur soi-disante mauvaise odeur. Et bien que c’était totalement faux, son état de ce soir n’allait rien faire pour contredire ça. Elle était certaine que Peeves devait être un anti-roux lui aussi, c’est pourquoi il l’avait visé. Peut-être que Deniel allait l’oublier, elle une insignifiante petite première année, et se concentrer plutôt sur son condisciple. Ou du moins oublier très vite cette soirée. On pouvait toujours rêver, non ? Enfin, il y avait quand même un avantage : il l’avait débarrassé de cette odeur pestilentielle ! Allelluyah ! En d’autres circonstances, elle aurait pu lui sauter au cou tellement elle était contente. Il faudrait d’ailleurs qu’elle fasse des recherches sur le sort qu’il avait utilisé. Tergeo… Fallait surtout pas qu’elle oublie, c’était un sortilège vraiment utile.

"Euh salut et merci pour avoir enlevé l’odeur, je connaissais pas ce sort… J’ai été attaquée par Peeves, c’est une calamité ce poltergeist ! Je sais pas du tout ce que c’est mais c’est lui qui m’a lancé ces trucs tout dégoûtants ! Et Damien est juste venu m’aider."

Même si ça avait été humiliant, Calypso eut quand même un petit sourire intérieur. Le préfet ne leur avait pas enlevé de points ni donné de retenue. Ils s’en sortaient vraiment bien, ils n’avaient juste qu’à supporter ses remarques acides et ses propos dégradants.
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MessageSujet: Re: Rencontre du 3ème type [Libre] (Terminé)   Rencontre du 3ème type [Libre] (Terminé) EmptyMer 28 Jan - 14:02:00

Il remerciait intérieurement la bleue et bronze de ne pas avoir relevé le moindre commentaire au sujet de son histoire qui sortait de nulle part, comme quoi il s’était pris une porte. Il n’allait tout de même pas déclarer à vive voix que c’était de sa faute, qu’il avait causé du raffut, qu’il avait entrainé quelques élèves avec lui et qu’il avait causé une bataille générale. Tout de même, ça n’était pas son genre de parler franchement. Il avait toujours été un menteur et il le serait toujours, ce n’était certainement pas aujourd’hui qu’il allait changer cela. La preuve, même interrogé par un flic pas net et un avocat tyrannique, il n’avait pas plié et avait joué son jeu à la quasi perfection. Au détail prêt qu’il avait bien presque réussi à embarquer le petit policier et que l’avocat en question n’était pas trop tombé dans le panneau. Et même si ce dernier avait cru dure comme faire l’avoir analysé et compris, il s’était mis le doigt dans l’œil jusqu'à coude, sur son compte.

Le jeune garçon n’avait plus dit mot… Du moins jusqu’à ce que leur petite rencontre ne soit interrompu par… Un préfet? Ho bonheur totale… Tout pour lui pourrir l’existence, quoi, comme si ce n’était pas déjà suffisent. Il écouta sans trop écouté, un drôle de petit sourire mesquin se dessinant sur ses lèvres au moment où il s’adressait à lui, plus particulièrement. Ses maquilleurs? Ouais, bien sûr…
*Tu veux ma photo, tête cul de poule? * Bien entendu, le garçon ne prononça jamais à voix haute le fond de sa pensée.

« Je te donne leur numéro, si tu veux… » lâcha-t-il sur un ton des plus sarcastique, pour lui répondre et lui signifié qu’il n’était pas le plus bête des trois, malgré tout, malgré la tête qu’il avait, malgré le fait qu’il dérangeait probablement la soirée du serpentard en question.

Le garçon posa son regard de cendre sur la rouquine qui essayait tant bien que mal de s’expliquer, essayant tant bien que mal d’avoir l’air rassurée. Ça ne fonctionnait pas trop, il fallait dire. Mais lorsqu’elle l’impliqua lui, il fut bien vite porté à vouloir la faire taire d’un coup bien placé, comme il l’aurait fait avec n’importe qui d’autre juste pour lui signifier qu’en réalité, ce n’était pas pour l’aidé qu’il était venu mais parce qu’il… parce qu’il… Bah, en fait, il n’avait aucune raison valable pour trainer dans les escaliers, au niveau du septième étage, surtout lorsque l’on savait que sa salle commune se trouvait complètement à l’opposée, dans les sombres cachots du collège de sorcellerie. Non, vraiment, il n’avait absolument pas d’affaires à cet endroit. Si, en fait, il s’était réfugié à cet étage, c’est bien plus pour échapper à cette bande de tirant qui aurait tôt fait de lui enfoncer la tête dans la cuvette des toilettes, juste pour le voir se noyé ou mourir dans une si lamentable façon. Non, décidément, il n’avait jamais de chance…


« Ho, arrête, Calypso, t’vois bien qu’il en a rien à foutre de tes histoires avec Peeves… »

*Moi de même, d’ailleurs… * aurait-il voulu rajouter, mais il n’en fit rien, gardant le reste de sa pensée pour lui. On aurait dit qu’il voulait se séparer d’elle, du lien qui semblait vouloir se créer. On aurait dit qu’il le refusait, justement, et qu’il était prêt à tout pour éviter une amitié avec qui que ce soit. Ça c’était lui. Un lui qui ne lui ressemblait guère, en réalité, mais un lui qu’il s’était forgé. Et il ne s’était pas forgé ce lui pour le laisser de côté et ne pas l’utiliser, tout de même. Fallait se rendre utile, ou il jetait aux déchets tout ce qui l’importunait.

Glissant ses petites mains toutes maigrichonnes dans ses poches, il paru se renfrogner complètement. Cette expression buté lui donnait vraiment un air de je-m’en-foutisme, de foutez moi la paix et de je me fou de votre sale gueule de con. Bref, il n’était pas du genre facile à aborder.
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MessageSujet: Re: Rencontre du 3ème type [Libre] (Terminé)   Rencontre du 3ème type [Libre] (Terminé) EmptyMar 17 Fév - 18:13:59

Les coupables avaient fui, il ne restait que les victimes, un petit Serpentard au visage contusionné et une Serdaigle couverte de bave. Il était facile d’établir un lien de causes à effets entre les grands garçons tirés par Rusard et l’état des deux enfants. Mais, comme le concierge, Isaac refusait la pitié et la distinction. Il ne voyait que deux gêneurs de plus, deux personnages stupides dont la malchance avait interrompu son jeu. Leurs raisons ? Leurs explications ? Il s’en moquait. Il ne les connaissait pas. S’ils n’étaient pas capables de se défendre par eux même, que pouvait-il bien y faire ? Les adolescents n’étaient pas tendre entre eux et chaque journée apportait son lot d’histoires sordides. Les mauvais tours, les règlements de compte se trouvaient à tous les étages. La sécurité n’existait pas pour les faibles, les opprimés, les personnages dont la simple tête justifiait les coups. Sans appuyer les violences, le préfet ne se tenait jamais à l’écart des brimades. Et, lorsqu’on lui rapportait les conséquences malheureuses d’une plaisanterie qui avait dégénérée, il éloignait toujours les bonnes consciences avec un « En même temps… Voilà sa tête… Difficile de ne pas la confondre avec un punching-ball ! ». D’une manière ou d’une autre, les coups se justifiaient. Il s’attachait à cette fausse conviction afin de ridiculiser tous ceux qui s’emportaient dans des discours pleins de bonnes pensées. Pas question de leur ressembler, d’imiter les préfets des autres maisons. N’avait-il pas assez de soucis pour s’intéresser aux ennuis des autres ? Et, pourtant, le troisième année était le premier à intervenir, sans réfléchir, lorsqu’une injustice musclée éclatait devant ses yeux. Son indomptable fureur s’éveillait au milieu de la brutalité. Il était ainsi, cruel de loin, incapable de mettre en corrélation ce qu’il vivait et ce qu’on lui rapportait. Ce soir, il était ailleurs. L’affaire ne le concernait pas. Sa soirée était perdue. Il n’y avait pas de bourreaux sans martyrs, donc, ils ne méritaient pas de meilleurs traitements.

La petite rouquine ployait misérablement sous ses remarques incisives. Gênée, terrorisée à l’idée de se faire punir, elle osait à peine le regarder. Ah, que ne dirait-on pas d’une Serdaigle « bien sous tout rapport » si le bruit de son état se répandait dans les couloirs ? Elle lui offrait un énorme moyen de pression, de ceux qui, en société, la priverait de ses critiques. Que dire en effet, contre une personne qui, d’un mot vengeur, pouvait vous humilier devant toute une assemblée ? Isaac mesurait sa force avec plaisir. Il était bien dommage de ne trouver aucune utilité à cette gamine anonyme. Seuls Lucy, Neoki et Orion l’intéressaient. Les petits bleus et bronze n’étaient pas dérangeants. Son titre, son âge et sa maison suffisait généralement à les impressionner. Il ne rencontrait pas de problèmes d’autorité avec eux. C’était une toute autre histoire avec les Serpentard qui, quelque soit leur taille ou leur compétences magiques refusaient presque systématiquement de se soumettre. Du haut de leurs onze ans, la plus grande ambition des petites vipères était de défier l’autorité, de contredire sottement des lois écrites noires sur blanc devant leur nez. Ils étaient épuisants. Pourquoi insister ? Il était plus malin qu’eux. Pour qui se prenaient donc ces minus ? Isaac fonçait toujours tête baissée dans leur jeu, trop heureux de faire tomber de vaines fiertés pour affirmer sa supériorité. A treize ans, rien n’agace plus que des gamins qui se prennent pour des « grands ». La bonne blague. Un peu de respect pour les aînés enfin ! Le Serpentard défiguré s’était bien évidemment autorisé un commentaire. Le sarcasme, plutôt mesuré, ne lui attira pas les nouvelles foudres de son préfet. Il avait répondu du tac au tac, peu agressif mais bien décidé à sauver son image, déjà trop amochée. Pas si mal. Isaac glissa un léger sourire en coin vers lui.


- Tu crois qu’ils font des prix spéciaux pour les amis d’habitués ?


Subtilement cassant, le jeune garçon semblait plus disposé à plaisanter. Mais, pour l’heure, le cas de la rouquine le préoccupait davantage. Il la débarrassa de sa substance méphitique à l’aide d’un sort de nettoyage, peut-être l’un de ceux qu’il maîtrisait le mieux. Isaac tenait à son apparence comme à la prunelle de ses yeux, les tâches étaient, après les limaces cela s’entend, ses plus grandes ennemies. Très humble, très polie, la Serdaigle le remercia. Il posa sur elle un regard étrange. D’ordinaire, lorsqu’il recevait des élèves de cette façon, on s’attachait toujours à se montrer plus désagréable que lui. Les premières années, moins prétentieuses, commençaient souvent par se justifier avec des airs larmoyants et outragés. Il n’échappa pas à l’histoire. Ainsi, Peeves était le coupable de l’histoire. Il voulait bien la croire. Le Serpentard s’appelait Damien, et il lui avait porté secours… Cette dernière précision le convainquait moins. Les traces qui marquaient le visage du garçon n’étaient pas l’œuvre d’un spectre, il en était presque certain. Mais, après tout, ça ne changeait rien. Comme le signala très aimablement Damien, il s’en fichait tant que les deux gamins regagnaient leurs dortoirs.

- C’est vrai. Je ne suis pas venu pour dresser le compte rendu de vos mésaventures. Ce serait votre faute que ça ne changerait rien. Vous pouvez vous faire taper, malmener autant que vous voulez, avoir les deux bras cassés, ce n’est pas mon problème. Mais, vous connaissez le caractère de l’autre troll décharné. Ce soir, le vieux cracmol a décidé de donner la chasse aux Serpentard et, dans sa grande bonté d’âme, il m’a envoyé récupérer les survivants…
- Il s’arrêta sur son camarade, qui n’avait déjà plus l’air de le suivre. - Et peut-être quelques zombies en uniforme. En tout cas, j’ai pas envie que tu te fasses pincer avant d’avoir rejoint les sous-sols. Alors bouge toi et…

Et Calypso ? Oh, elle n’était pas sous sa responsabilité, et si elle n’était pas bête, elle en déduirait d’elle-même ce qu’il lui restait à faire. Non, l’ennui, c’était que le pas claudiquant de Ruse se rapprochait et que si le concierge tombait sur Damien, il serait sans pitié. Hors de question de livrer un Serpentard en pâture au concierge ! Et les points alors ?


- Aie, le chauve arrive… Hum, Calypso, je ne sais pas où se trouve ta salle commune mais quelque chose me dit qu’il vaut mieux tourner à droite et vite !


Tourner à droite et emprunter l’escalier qui se trouvait au bout du couloir pour quitter le danger des états supérieurs, et retrouver la sécurité de la salle commune. Calypso devait les suivre pour le moment. Si le concierge lui mettait la main dessus, elle risquait de les trahir pour faire bonne figure et échapper à la punition.
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MessageSujet: Re: Rencontre du 3ème type [Libre] (Terminé)   Rencontre du 3ème type [Libre] (Terminé) EmptyDim 8 Mar - 11:50:17

[HJ : désolée pour le retard...]


"Ho, arrête, Calypso, t’vois bien qu’il en a rien à foutre de tes histoires avec Peeves..."

La fillette se tourna vers Damien d’un air indigné. Qu’est-ce qui lui prenait ? Il cherchait vraiment les problèmes alors qu’elle tentait juste d’expliquer les choses afin qu’il n’y ait pas de représailles de cette soirée. Il y avait une cause logique à son état et à leur présence ici. D’ailleurs, elle ne comprenait pas vraiment l’attitude du petit Serpentard. Il pourrait être plus aimable, après tout elle n’avait rien dit elle sur ses blessures, pourtant il était clair qu’il avait été au milieu d’une bagarre.
Deniel devait être mis au courant des faits sinon il allait interpréter les choses n’importe comment ! Ils étaient totalement innocents dans cette histoire et n’avaient pas enfreint le règlement par plaisir. La rouquine avait tout de même été attaquée sans aucune provocation ! Et maintenant, Damien insultait presque l’autre Serpentard ! D’autant plus qu’ils n’étaient pas en position de l’énerver davantage...

Le nouveau venu était un préfet et il avait le pouvoir de leur créer des problèmes, de leur enlever des points et ainsi dévoiler qu’ils s’étaient retrouvés tous les deux en pleine nuit dans les couloirs. La première année n’osait imaginer les remarques et autres rumeurs qui pourraient en découler. Et elle ignorait s’il avait vraiment la capacité de le faire, mais Deniel pourrait même leur assigner une retenue et cela sera certainement noté dans leurs dossiers et les familles averties... Or Calypso n’avait aucune envie que son père apprenne ce genre de choses. Il était déjà assez anti-magie comme ça, elle n’avait pas envie de lui donner une raison de la retirer de Poudlard. Même si les choses s’étaient arrangées entre eux, elle était certaine qu’il bondirait sur le moindre prétexte.


La rouquine réduit la distance qui la séparait des garçons, tout en tenant toujours du bout des doigts, et d’un air dégoûté, la serviette maculée de l’horrible sécrétion que lui avait envoyé le poltergeist, et s’approcha du Serpentard blessé,

"C’est un préfet Damien, ça l’intéresse de savoir ce qui s’est passé, c’est son job."

Se tournant ensuite vers le troisième année, dont elle se rappelait maintenant que son prénom était Isaac, la Serdaigle ajouta d’un ton bas mais presque défiant,

"N’est-ce pas ?"

Cependant, soit il l’ignora, soit il ne l’entendit pas car il partit alors dans une tirade enflammée. Visiblement, le préfet n’était pas dans une très bonne humeur ce soir...

*Comment ça, on peut avoir les deux bras cassés, ce n’est pas son problème... ?*

Calypso était interloquée. Elle avait toujours pensé que les préfets étaient des élèves sérieux auxquels on pouvait avoir confiance et auxquels on s’adressait si on avait la moindre difficulté. Qu’un préfet lui dise à son visage qu’il n’en avait rien à faire qu’ils soient blessés était impensable. Est-ce qu’elle avait mal jugé le vert et argent ? La rouquine donnait toujours le bénéfice du doute aux représentants de la maison de Salazar, estimant qu’ils étaient très souvent les victimes de beaucoup de préjugés qui pour la plupart était totalement infondés. Mais là...
Toutefois, la Serdaigle se ravisa très vite, la suite de son discours expliquant son attitude. Tout s’expliquait aisément finalement, c’était simplement à cause de Rusard. Et dans sa manière un peu rude, il voulait aider tout simplement son camarade de maison.


"Aie, le chauve arrive… Hum, Calypso, je ne sais pas où se trouve ta salle commune mais quelque chose me dit qu’il vaut mieux tourner à droite et vite !"

La rousse allait dire à Isaac qu’il se trompait, que ce n’était pas du tout la direction de sa tour, que c’était dans l’autre sens mais elle n’en eut pas le temps. Les garçons s’éloignaient déjà. La fillette regardait dans les deux sens d’un air éperdu. A gauche, les pas du concierge qui résonnaient, l’écho se rapprochant de plus en plus de là où ils étaient. A droite, le couloir que commencèrent à suivre les deux Serpentards. Que faire ? Si elle voulait retourner de suite à sa salle commune, elle allait tomber immanquablement sur le Cracmol et cela serait assurément la catastrophe. L’individu était réputé à s’acharner sur tous les élèves qui violaient le règlement, le résultat était donc certain. Si Calypso allait là-bas, cela serait une grosse perte de points et au moins une retenue. Tandis que si elle suivait les autres...

Deniel semblait plus clément et ne la punirait pas, et de tout manière il n’y pensait même pas vu qu’il lui proposait son aide. D’après ce qu’il avait dit, le concierge n’en avait ce soir qu’après les Verts, il faisait la "chasse aux Serpentards". Isaac aurait très bien pu alors se sauver avec Damien, et la laisser là se débrouiller toute seule avec Rusard. D’une certaine manière, elle lui en était reconnaissante. Par contre, il allait l’entraîner Merlin sait où. Elle sera sauvée sur l’instant mais elle devra par la suite revenir ici. La bleue et bronze était bien partie pour errer dans les couloirs pendant des heures !

"D’accord je viens ! Mais comment je vais faire après ? Mon dortoir est dans l’autre sens... !"

La rouquine laissa tomber alors discrètement dans un coin sombre la serviette imbibée de la matière absolument répugnante qui était précédemment sur son visage, elle n’avait vraiment pas envie de se trimbaler cette chose plus longtemps. Puis, se frottant les mains contre sa robe, elle trottina à la suite des autres. Ils avaient déjà tourné et s’apprêtaient à descendre les escaliers. Calypso espérait tout de même que cette fuite ne l’amènerait pas dans le repaire des Serpents. Ce n’était pas qu’elle avait peur, enfin un petit peu quand même, mais d’après ce qu’elle savait leur dortoir était dans les cachots, à l’opposé de sa tour, et donc un très long chemin à parcourir. La nuit allait être longue...
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MessageSujet: Re: Rencontre du 3ème type [Libre] (Terminé)   Rencontre du 3ème type [Libre] (Terminé) EmptyMar 24 Mar - 13:43:56

Le jeune garçon ne pu s’empêcher de lancer un regard amusé vers la petite rouquine aux couleur bleu et bronze, arborant fièrement le badge des serdaigle sur son poitrail. Décidément, elle ne saisissait vraiment pas ce préfet si, lui, en avait rien à faire de ses histoires. Ho, un autre s’en serait peut-être préoccupé, l’aurait peut-être pris en pitié, mais lui? Il en avait été convaincu du contraire dès qu’il avait posé les yeux sur lui. Un préfet? Ça? On l’avait sans doute nommé à ce poste avec l’espoir que cela ne le rende un peu plus responsable. Ça n’avait pas donné grands résultats, on dirait bien. Lorsque l’autre vert et argent avoua que Rusard s’était lancé à la chasse aux serpents, le jeune garçon ne pu retenir un sourire un peu vague. Quoi? C’était de sa faute tout ce remue ménage? Voyez-vous cela… Ça pourrait peut-être devenir intéressant, finalement. Même si la réplique eu tout à fait raison de l’agacé, il ne dit rien, comme s’il attendait de voir si le préfet pouvait faire mieux. Il semblerait que non… Il n’avait donc plus le moindre intérêt à ses yeux… Se faire donner des ordres par un morveux d’à peine deux années ou trois de plus que lui était encore plus agaçant que ce à quoi il se serait attendu. Décidément, tout autour de lui avait raison de sa patience déjà forte limitée. Le jeune garçon s’apprêtait à répliquer au quart de tour que ses histoires n’étaient pas son problème, qu’il n’en avait rien à faire de faire perdre des points à sa maison puisque cette dernière lui était complètement indifférente, de toute façon. Pour qui le prenait-il, celui là? Un borné de la maison de Salazar la chouette qui ne pense qu’à préserver sa réputation? Il en avait de bonne, celui-là, de croire pareille conneries à son propos. Mais bon, il dû forcément se passer de tous commentaires puisque le vert et argent avait gentiment décidé de brusquement effectuer un écart latéral de sujet dans leur petite conversation qui finirait bien assez tôt par se transformer à altercation s’ils continuaient à se côtoyer encore longtemps comme ça.

Sans demander la permission à sa victime qu’il était sans doute de l’accompagner, le jeune garçon fut entrainé dans la poursuite, comme s’il n’en avait pas déjà l’habitude de fuir à toutes jambes la présence du vieux cracmol fini, bon à la poubelle. On pouvait entendre le souffle des trois jeunes gens, courant à en perdre haleine dans les couloirs du château, pour échapper au tyrannique Rusard, aussi peu effrayant soit-il. Le jeune garçon tourna un regard curieux vers la bleue et bronze qui avait, de toute évidence, bel et bien décidée de les suivre dans ce dédaller de couloirs à ne plus en finir. Mais les yeux de cendres du garçon perçurent aussi la petite silhouette animale de ce stupide chat de malheur qu’il maudissait intérieurement. Échapper à ces deux là ne serait peut-être pas si aisé, finalement. Rusard devait s’être préparé d’avance, cette fois… non? Ou ne savait-il pas encore qu’il était impliqué? Décidément, cette soirée devenait vraiment très amusante. Le jeune serpent ne répondit jamais à la question de la petite aiglonne, paraissant presque l’ignorer, faisant plutôt fonctionner ses petites cellules grises. Il ralentit brusquement la cadence pour prendre position à côté de la bleue et bronze, paraissant soudainement manquer d’énergie, sans vraiment le vouloir. Bah, au fond, fallait s’y attendre, surtout venant de lui.


« Ce qui serait bien… se serait de se séparer… Alors… » Se penchant vers Calypso, il lui décrocha un sourire plus amusé qu’autre chose, continuant sur sa lancée, il poursuivit dans son petit monologue, souhaitant au fond que le préfet de serpentard comprendrait rapidement la belle idée qui venait de lui passer par la tête. « Je propose donc… Que toi tu files par la droite… On pourra se rejoindre… plus loin, et ainsi confondre l’espèce de vieux débris… »

Sans demander l’avis de la jeune fille, il lui fit un drôle de clin d’œil, se tourna vers l’autre serpentard qu’il rattrapa, l’agrippant par le bras, il l’entraina brusquement dans la direction opposé à ce qu’il avait presque ordonné à la fillette. Il entraina le serpentard dans un couloir, virant brusquement vers la droite, laissant l’autre se débrouiller toute seule avec ses emmerdes. Il lâcha le garçon plus âge, une fois être certain d’avoir fuit le regard de la fille puis arrêta sa course, sec et net. Il fouilla rapidement dans ses poches pour en sortir un encrier à moitié plein. Il savait bien que ce machin allait finir par lui servir, un jour… Il le fit sauter dans sa main, avant de revenir doucement sur ses pas, à l’endroit exacte où ils avaient quitter la petite mini Déesse rousse à ses heures avant de littéralement fracasser l’objet en question, le lançant dans la direction où il avait dit à la fillette d’aller. C’était plutôt évident maintenant que quelqu’un était passé par là, non? Il écouta les pas de Rusard se rapprocher d’eux et effectua une nouvelle volte-face pour retourner s’engouffrer dans le couloir qu’il avait emprunté, en forçant un peu la main au préfet, passant ainsi inaperçu au yeux du concierge qui serait bien plus intéressé par la fausse piste qu’il venait de créer… ou presque fausse.
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MessageSujet: Re: Rencontre du 3ème type [Libre] (Terminé)   Rencontre du 3ème type [Libre] (Terminé) EmptyDim 26 Avr - 18:18:02

Rusard approchait, il devait escorter un Serpentard de première année jusqu’à la salle commune et se débarrasser d’une Serdaigle un peu trop encombrante. La mission n’avait rien de très compliqué. Il venait les aider, alors pourquoi discuter ? La rouquine avait vite compris les enjeux de la situation. Il ne se posait pas en ennemi et elle avait tout intérêt à l’écouter. Cette année, la maison des bleus et bronze n’était pas en rivalité avec Serpentard. Isaac n’avait aucune raison de lui jouer un sale tour. Il ne frappait pas juste pour le plaisir de faire mal. A côté de son comparse, cette gamine était un véritable petit ange. Il regrettait que les blasons ne fussent inversés. Les airs provocants, je m’en foutiste, et blasés de Damien l’agaçaient doucement. On voyait bien qu’il se fichait de ce qui pourrait arriver. Les élèves peu touchés par la course aux points aimaient jouer les fortes têtes. Rien ne les intimidaient, les punitions les faisaient rire, et ne cédaient à rien tant qu’une bonne rouste ne les avait pas mis à terre. Deux ans plus tôt, Isaac ressemblait à ce cliché. Sans atteindre les extrémités de Damien, il avait cherché à dénigrer les plus grands, s’y appliquaient toujours, mais avec une prudence plus mesurée. Personne ne l’avait pris à partie au coin d’un couloir. S’il ne craignait pas les coups, il refusait le rôle de souffre-douleur. Or, son cher compagnon ressemblait à ces asociaux mauvais et aigris, enfermés dans leur mépris du genre humain, incapable de sortir de leur morosité, de prononcer ne serait-ce qu’une parole aimable. Il se posait seul contre tous. Que des brutes épaisses s’en prennent à lui n’avait rien de surprenant. Qui irait donc le plaindre ? La petite Serdaigle essayait de le raisonner. Elle perdait son temps. Isaac savait que ce type de cas ne vous laissaient aucun espoir. Il gardait sa patience – déjà très limitée – pour des caractères plus intéressants. Il ne se laisserait pas ennuyer par un nabot anémique. Sa capacité à gérer les Serpentard était tout de même mise à l’épreuve.

Il n’y avait pas un instant à perdre. Les deux premières années n’étaient pas assez stupides pour attendre que Rusard vienne les cueillir. Tous trois filèrent à droite. La bleu et bronze, un peu plus longue à la détente, fermait la course. Echapper au concierge signifiait s’éloigner de sa salle commune. C’était ennuyeux, Isaac aurait préféré la renvoyer directement dans son dortoir, mais leur position ne lui laissait d’autre choix. Le vieux cracmol n’était pas spécialement dangereux, cependant, il était toujours très désagréable de se faire attraper, surtout lorsqu’il voulait vous traîner dans le bureau d’un directeur de maison. A Poudlard, les élèves apprenaient très vite à éviter cette sinistre âme errante. Son pas lourd et le tintement de sa panoplie complète de dominateur sm ses chaînes alertaient toutes les consciences. Il était ridicule de se faire prendre. Mais la chatte rachitique pimentait la fuite. Elle avait le don de surprendre les « criminels » aux endroits les plus inattendus. Son instinct animal était plus difficile à tromper que l’esprit d’un vieillard complètement largué. Lorsqu’elle paraissait, une poursuite digne de ce nom pouvait commencer. A chaque fois, Isaac avait l’impression d’incarner le héros d’un jeu video. Si l’ennemi le repérait, c’était le game over assuré. Il ne devait s’arrêter sous aucun prétexte, et descendre avant de tomber sur l’ersatz de félin. Logiquement, ils pourraient mettre en sécurité sans problème. Rusard avait peu de chance de les rattraper, une belle distance les séparait.

Pourtant, Damien proposa une autre stratégie. Soudain, le Serpentard apathique se préoccupait de leur fuite. Ce n’était pas normal. Il avait forcément quelque chose derrière la tête. Isaac le considéra avec méfiance. La séparation n’annonçait rien de bon. S’ils partaient chacun de leur côté, ils allaient au devant de gros ennuis. Mais, si la Serdaigle prenait un autre chemin, ne seraient-ils pas plus tranquilles ? Pour Rusard, qui fuyait était coupable. Elle était aussi mal lotie qu’eux à présent et pouvait entraîner le concierge sur une fausse piste. La voie serait alors libre, et, après avoir vaincu le septième étage maudit, rien ne pourrait entraver leur progression. L’idée de Damien n’était pas mauvaise, quoique cruelle pour cette pauvre bleu et bronze qui, sans avoir rien demandé, collectionnait les mésaventures. Eprouverait-il de la pitié envers une Serdaigle ? Oh non, puisque le sacrifice se justifiait. Tant pis, elle se débrouillerait. Il ne lui devait rien, puisqu’il était préfet de Serpentard.


- Oui, s’il nous entend partir de deux côtés différents il pourra marquer un temps d’hésitation puis se tromper, dépêchons nous !

Le prétexte était léger, il le reconnaissait, mais il n’avait pas le temps de faire mieux. De toute façon, l’action réduisait les réflexions. La rouquine n’avait d’autre choix que celui de leur obéir en priant pour qu’ils ne lui aient pas tendu un piège.
Damien l’entraîna avec lui, et il se laissa faire. Son comparse semblait très sûr de lui. Curieux de connaître la suite de ses démarches, Isaac ne proposa rien. Il ne le retint pas lorsqu’il le laissa au milieu du couloir afin de revenir sur ses pas, en encrier en main. Deux solutions se présentaient à lui. Il avait le pouvoir de perdre la petite Serdaigle ou son préfet. Dans le doute, Isaac se garda d’intervenir, il fallait qu’il sache à quel type de personnage il avait à faire. Ceci dit, si Damien essayait de le compromettre, il ferait de sa scolarité un véritable enfer. Quelques secondes tendues passèrent, puis le flacon se fracassa, là où la rouquine s’était sauvée. Soulagé, il attendit le retour du Serpentard et, à nouveau entraîné, s’avança davantage dans le couloir jusqu’à trouver un coin sombre où se tapir. Ils étaient assez loin pour ne pas craindre immédiatement le concierge mais, en tendant l’oreille, ils sauraient vite si la ruse avait fonctionné.


- Plutôt bien joué pour un débutant. Voyons si la murène va apprécier le leurre… Sinon, je devrais retirer le compliment…


Un pli moqueur tordit son sourire complice. Il n’était pas question de lancer une diversion aveuglément et de continuer à fuir. Peu inquiet, il voulait apprécier les conséquences de cette jolie manœuvre. Si Rusard les contraignait à reprendre leur course folle, Damien serait décevant.
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MessageSujet: Re: Rencontre du 3ème type [Libre] (Terminé)   Rencontre du 3ème type [Libre] (Terminé) EmptyMer 13 Mai - 15:09:58

Quelque part dans le château, une pendule sonna, et Rusard afficha un sourire plus large à chaque coup : ce n'était pas n'importe quelle heure qui sonnait, c'était l'heure bénie du couvre-feu, et cela signifiait que dès cet instant, tout retardataire risquait de graves ennuis. La présence d'élèves souillait ce magnifique château, alors si le concierge pouvait en punir quelques-uns pour leur simple présence, il n'allait pas se gêner. D'autant que depuis quelque temps, il était très à cheval sur la discipline, encore plus que d'habitude. Les mauvaises langues affirmaient que c'était la faute de Madame Pince, qui avait dû lui refuser un baiser ; Rusard entendait sur son passage des ricanements dont il ne comprenait pas la signification, et cela le rendait encore plus aigre.

Le digne concierge effectuait sa énième ronde quotidienne, à la recherche de quelque infraction à punir, lorsqu'un vacarme parfaitement identifiable le guida jusqu'à une bagarre. Ou plutôt, jusqu'à une petite séance punitive organisée par quelques grands Serpentard contre un nabot. De quelle maison, le nabot ? Rusard ne put le voir, tant il fila vite, mais il pariait sur du Gryffondor. Les rouges avaient été inventés pour se faire cogner dessus par les verts, c'était scientifiquement prouvé... Les cogneurs s'empressèrent de détaler, sauf un, à l'air complètement abruti, que Rusard cloua sur place d'un
« Pas la peine d'essayer de filer, Steadworthy». Se voyant identifié, le garçon capitula, essaya de négocier, mais Rusard se borna à lui rétorquer :

-Vous expliquerez ça au professeur Rogue. Suivez-moi.

L'adolescent obtempéra, et le concierge, par acquit de conscience, se dirigea vers l'endroit où avaient disparu les autres ; mais ils n'avaient pas été assez sots pour attendre, et le butin était pauvre : un seul fauteur de troubles sur une demi-douzaine ! Tant pis, le nommé Steadworthy prendrait pour tout le monde, ça lui ferait les pieds...
Le concierge et son prisonnier s'acheminaient vers les escaliers, Rusard marmonnant sans cesse des imprécations contre les Serpentard sur lesquels on ne pouvait même plus compter, lorsqu'il trouva Isaac Deniel, le préfet des Verts. Le brun se tenait dans une posture fort peu convenable, et, sans douceur, le concierge le rappela à ses devoirs de préfet ; puis, sans perdre une seconde, il alla livrer son colis au professeur Rogue, qui le reçut avec les égards dus à son rang. L'imbécile de Steadworthy allait prendre six mois de retenue, à en juger par l'humeur du directeur de maison... Réjoui par cette idée, Rusard se remit en chasse, espérant trouver d'autres élèves à châtier.

Il monta lentement les étages, et posait le pied sur le palier du troisième lorsque le couvre-feu sonna. Galvanisé par cette sonnerie, le concierge accéléra ; Rogue lui avait suggéré, s'il trouvait d'autres élèves en faute, de leur faire passer la nuit dans un cachot désaffecté dont il lui avait remis la clé, et l'idée était trop bonne pour être dédaignée.

C'est au septième étage que le concierge trouva son bonheur. Plusieurs élèves- il entendait le martèlement de leurs pas- mais il n'en intercepta qu'une : une petite Serdaigle de première année à l'air timide. Aussi fermement que s'il arrêtait un Mangemort, Rusard serra sa patte décharnée sur l'épaule de la gamine, et s'exclama :


-Hors du dortoir après le couvre-feu ! Vous allez le regretter, ma petite ! Allez, suivez-moi... Direction : les cachots !

Triomphant, il tira de sa poche la clé prêtée par le professeur Rogue. La petite allait inaugurer cette sanction d'un nouveau genre, et Rusard arborait le sourire le plus large de sa vie.
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MessageSujet: Re: Rencontre du 3ème type [Libre] (Terminé)   Rencontre du 3ème type [Libre] (Terminé) EmptySam 6 Juin - 18:21:48

Ils n'avaient vraiment aucune pitié. Les deux garçons ne se préoccupaient nullement de savoir si elle suivait ou pas, ils continuaient à courir comme s'ils étaient les seuls concernés. Est-ce qu'ils ne se rendaient pas compte qu'elle avait des jambes plus courtes qu'eux ? Egoïstes, ils ne pensaient qu'à eux et se fichaient si elle se faisait attraper par le concierge. Calypso était persuadée qu'il était sur leurs talons et, avec la chance qu'elle avait, il allait la voir. Mais peut-être que si elle arrivait à le distancer, il ne pourrait pas la reconnaître. Après tout, de dos, comment pouvait-il l'identifier avec le nombre de rousses qu'il y avait dans cette école ?

Tout d'un coup, Damien s'arrêta. Rassurée et agréablement surprise, la rouquine le rejoignit et resta à sa hauteur. Finalement, il s'était aperçu qu'elle était un peu à la traîne et avait eu du remord de la laisser en arrière. Comme quoi sous ses airs de garçon asocial qui ne se souciait de personne, il y avait tout de même un coeur qui se cachait derrière. Par deux fois, il était venu à son aide. D'abord avec Peeves, et maintenant dans leur esquive de Rusard.


"Ce qui serait bien... ce serait de se séparer... Alors... Je propose donc... Que toi tu files par la droite... On pourra se rejoindre... plus loin, et ainsi confondre l’espèce de vieux débris..."

Calypso le regarda avec des yeux ronds. Mais il était pas bien, c'était quoi cette idée ! Il voulait que elle, la seule fille du groupe, parte toute seule dans le noir pour s'enfoncer encore plus dans les dédales du château, et avec la menace du Cracmol sur ses talons ! Le fait de se séparer pour se donner plus de chances de s'échapper n'était pas idiot, mais la répartition n'allait pas du tout ! C'était un garçon qui devrait rester seul d'un côté, comme ça Calypso serait accompagnée. Ce n'était pas par peur mais par simple logique, l'aiglonne était capable de se défendre mais on ne jette pas les roux au bûcher filles dans les pattes d'un Rusard en chasse ! D'ailleurs, ça devrait être Isaac qui devrait y aller. Il était le plus grand et un préfet en plus, il ne risquait rien lui. Chuchotant le plus fort possible qu'elle osait, la bleu et bronze rétorqua,

"Mais c'est n'importe quoi, vous allez pas me laisser me débrouiller toute seule ! Et en plus..."

Stupéfaite, Calypso laissa sa phrase en suspens. Ne l'écoutant même pas, les deux Verts et Argents avaient déjà filé dans leur couloir. La fillette se sentit bien seule tout à coup et jeta des regards anxieux derrière elle. Elle n'aperçut pas grand chose dans l'obscurité mais des bruits inquiétants parvenaient à ses oreilles. Pestant contre les garçons qui l'avait laissé tomber comme une vulgaire chaussette, la rousse s'engagea dans le couloir que Damien lui avait attribué. Elle essayait tant bien que mal de s'orienter mais elle ne voyait pas où elle pouvait les rejoindre par la suite. Les deux passages allaient dans des directions tout à fait opposées. Râlant à voix basse, Calypso se rendit compte qu'elle s'était faite avoir et qu'ils s'étaient tout simplement débarrassée d'elle. Ils voulaient sauver leur propre peau, ne se souciant pas de ce qu'il pouvait lui arriver. Ça lui apprendra à faire confiance à des Serpentards ! Il y avait finalement une base de vérité à toute leur mauvaise réputation. Maintenant, l'aiglonne était embarquée malgré elle dans un jeu de cache-cache avec Rusard et tous les autres préfets et compagnie qui traînaient dans le coin. Cela n'allait pas être facile de les éviter avec tout le détour qu'elle était obligée de faire. Et dire que sa salle commune avait été toute proche ! Elle aurait dû prendre le risque d'y aller au lieu de s'aventurer dieu sait où. Surtout que si elle se faisait attraper, elle n'avait plus d'excuse valable à présent. Plus personne ne croira son agression par Peeves.

S'efforçant néanmoins de rester positive, la première année continua sa progression dans le couloir silencieux, ses pas résonnant fortement à ses oreilles. Si elle ne se trompait pas, il y avait un autre escalier pas très loin d'ici. Avec un peu de chance, il ira vers le bon endroit. D'un côté, ce n'était pas plus mal qu'elle ne soit pas allée avec les deux autres car le passage qu'ils avaient pris l'aurait beaucoup plus éloignée. Calypso eut juste le temps d'esquisser un petit sourire à l'idée de retrouver bientôt son refuge avant qu'une main lourde ne s'abatte sur son épaule, lui arrachant un cri effrayé. Des doigts décharnés s'enfoncèrent douloureusement dans son épaule et la rouquine porta alors de grands yeux paniqués vers le visage de son agresseur. C'était Rusard !


"Hors du dortoir après le couvre-feu ! Vous allez le regretter, ma petite ! Allez, suivez-moi... Direction : les cachots !"

Oh non... Pas les cachots ! C'était pire que tout ce qu'elle avait pu imaginer. Elle qui pensait qu'elle perdrait juste des points, voilà que le concierge voulait l'emmener illico en retenue. Dans les cachots... Un tas de scénarios tous les plus terrorisants les uns que les autres défilèrent alors dans sa tête. La bleue et bronze s'imaginait déjà enchaînée en train d'être fouettée, personne ne saurait où elle était et elle finirait par pourrir dans un cachot sinistre...

"Non, s'il vous plaît M'sieur ! C'est pas ma faute ! Je... j'ai été attaquée par Peeves et... j'ai pris un autre chemin pour l'éviter et je me suis perdue..."

Calypso espérait fortement que son excuse marcherait et que ses yeux larmoyants finiraient par amadouer l'effrayant Cracmol et lui ferait renoncer à tout sinistre projet qu'il avait pour elle.
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MessageSujet: Re: Rencontre du 3ème type [Libre] (Terminé)   Rencontre du 3ème type [Libre] (Terminé) EmptySam 25 Juil - 15:42:13

C’était plutôt un cas rare, n’est-ce pas? Le garçon n’extériorisait que très peu, d’ordinaire, du moins ce pauvre côté de leader qu’il n’avait qu’à moitié, de temps à autre. Le garçon demeurait là, sentant la présence, toute près de lui du vert et argent, de son préfet (parce que tu l’étais encore à ce moment là.) Deniel. Doué pour un débutant… Il allait lui en faire, des débutants. Franchement. Il n’avait que deux ans de plus vieux que lui et il se croyait tout permis sur le gosse. Vraiment débile celui-là. Le garçon ne répondit rien, gardant son mutisme habituelle dans ce genre de situation. Ça ne valait pas la peine de lui en foutre une, tout de même. Quoi que, chez lui, tout était une bonne raison pour tabasser quelqu’un, même si la plupart du temps, c’était sur lui que ça retombait, au bout du compte. Il osa toutefois un regard vaguement meurtrier vers l’autre Serpentard qui avait, lui, les yeux fixé sur la scène qui était sur le point de se dérouler, dans l’autre couloir. De là où ils étaient, ils pouvaient tout voir. Dam’ ne savait pas si c’était une bonne chose ou non de rester là. Des plans qu’ils se fassent voir quand même. Mais il suivit, sans rien dire, le préfet qui lui semblait convaincu, non pas par l’acte que le garçon avait commis un peu plus tôt, mais par sa petite cachette improvisée. En silence, les deux adolescents observèrent, avec un brin de curiosité, le vieux Cracmol attraper la bleue et bronze.

Il l’avait attrapé et s’apprêtait à la punir à sa place. Parce que au fond, tout ça n’était que de sa faute à lui, n’est-ce pas? S’il n’avait pas fait chier ces saleté de plus vieux, il ne serait pas resté coincé dans les étages, il n’aurait jamais rencontré Calypso, il n’aurait jamais eut besoin de la trahir elle pour éviter de passer pour un demeuré incapable d’agir par lui-même, il n’aurait pas non plus eu le malheur de faire la connaissance de son préfet. En bref, il n’était qu’un porte-malheur ambulant. Cette pensée le rendait d’autant plus désagréable à côtoyer que dépressif. Parce qu’il l’était, au fond, cherchant désespérément quelque chose à quoi s’accrocher pour ne pas sombrer. Il était, il fallait l’avouer, fort seul avec lui-même dans cet univers de merde. Finalement, ce n’était rien d’amusant. Il ne se plut pas du tout à faire ça à la pauvre bleue qui, au fond, ne méritait même pas l’attention qu’il lui portait. Elle s’était seulement trouvée au mauvais endroit, au mauvais moment, voilà tout, elle n’y était pour rien du tout.

Il se tourna de nouveau vers Deniel, lui jetant un de ces regards qu’il n’accordait qu’à peu de gens, d’amertume remplis de haine. Non pas envers le serpentard. Pas du tout. Seulement envers lui-même. Parce qu’il n’était pas très fier, lui, de ce qu’il avait fait. Seule signification de ce regard : il partait. Refusait de rester plus longtemps sur les lieux. Évidemment, le préfet ne pouvait que l’approuver, n’est-ce pas? Voir un petit morveux capituler était plutôt agréable, sans doute. Ne disant finalement pas le moindre mot, le gamin glissa ses mains dans ses poches et fila d’un pas nonchalant vers les cachots, comptant bien rejoindre son dortoir sans rajouter quoi que ce soit. Il jeta quelques regards derrière lui, cherchant à savoir si on l’observait, si le préfet l’accompagnait ou non. Même s’il s’en moquait. Il faisait bien ce qu’il voulait.


[Pardon pour la petitesse, mais c'était pour clore alors ... Merci pour ce rp! I love you]
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  • Isaac Deniel
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MessageSujet: Re: Rencontre du 3ème type [Libre] (Terminé)   Rencontre du 3ème type [Libre] (Terminé) EmptyJeu 6 Aoû - 23:04:42

Quel étrange garçon. Isaac n’avait pas l’habitude de suivre les idées des autres. Par principe, il se posait généralement contre toutes les suggestions qui ne venaient pas de lui. Il dominait en contredisant et les combats verbaux lui donnaient presque toujours raison. Mais, l’urgence de la situation retenait les longs débats enflammés, et Damien le désarmait. Il ne comprenait pas son camarade. Il semblait doté d’un esprit instable, insondable. Aphone, désagréable, mesquin, puis hostile, le première année jouait à la loterie des expressions. Il explorait tous les possibles en un temps record, sans logique apparente. La pensée très pragmatique d’Isaac s’en agaçait. Avait-il de l’énergie à perdre pour des cas sociaux dans son genre ? Les comportements anomaux ne l’inquiétaient pas, ils l’énervaient. Les individus globalement équilibrés étaient déjà difficiles à supporter, fallait-il, en plus, s’encombrer d’inadaptés ? Pourtant, une curiosité malsaine, poussée vers l’étranger, étouffait sa fureur. Il avait suivi l’anorexique. Calypso était perdue à cause de lui. Isaac avait cru lui découvrir un autre visage après ce mauvais tour. Les Serpentard se réveillaient parfois dans la cruauté, comme si faire le mal était un acte libérateur. Ils perdaient leurs allures bougonnes, et, ravis de leur sale tour, échangeaient leurs premiers sourires. Damien, à l’inverse, garda le silence. Le garçon perdu du début revenait à la charge. C’était désespérant.

Quelques mètres plus loin, un cri de petite fille troubla la nuit. La silhouette décharnée de Rusard se profilait au loin. La victime était tombée dans le piège. Elle faisait un appât parfait. Fin de l’histoire. Ce n’était pas vraiment drôle et ni Damien ni lui n’eurent le mauvais goût d’en rire. Calypso ne méritait pas son malheur. Sans l’autre vert et argent, Isaac n’aurait pas cherché à l’attirer entre les bras du concierge. La violence gratuite ne représentait rien. Elle exorcisait souvent une sorte de frustration intérieure. A Serpentard, il pariait sur le manque d’affection, ou le besoin de reconnaissance. Mais, ces deux douleurs ridicules ne le concernaient pas. Il frappait ceux qui se dressaient contre lui, tout simplement. Depuis qu’il possédait un badge de préfet, il lui était même arrivé de soutenir quelques idiots égarés. Dans un premier temps du moins. Sa patience très limité se lassait vite de la bêtise, et il lui arrivait de les abandonner en chemin. Cependant, l’idée de leur nuire ne lui venait jamais. Pour quoi faire ? Tout ce qui ne trouvait pas d’aboutissant concret et justifié était stérile, absurde. Ainsi, la petite scène du couloir ne l’émouvait pas. Il n’éprouvait aucune culpabilité. Rien n’était prémédité, et Damien n’était-il pas le seul responsable de ce regrettable incident ? Non, le spectacle était juste désagréable à regarder. Il était déplacé, un peu comme une scène non justifiée au beau milieu d’un film. Tapis sous l’obscurité, Isaac ne voyait qu’un effet de trop, une erreur de script. Ils n’avaient pas sauvé leur tête en condamnant Calypso. Ils pouvaient échapper à Rusard sans la rejeter.

Un soupir méprisant lui échappa. Ce n’était pas très grave. Il rentrerait au dortoir plus vite, et s’endormirait la conscience tranquille. Demain, tout serait déjà oublié. Et ce n’était pas la peine de le regarder de cette façon ! ça ne changerait strictement rien. Damien semblait en colère contre lui-même. Mais Isaac, peu touché, haussa un sourcil en retour. Un beau paumé celui là. Encore un adepte du « je fais le mal sans savoir pourquoi, et au fond tu sais je me déteste, holala si tu savais à quel point je suis ignoble ! ». Qu’il aille se pendre. Les nerfs à vifs, le préfet mourait d’envie de le secouer, de lui dire tout ce qu’il pensait de son comportement. Sa fureur ne demandait qu’à s’exprimer. Mais il se retint, et le laissa partir, le plus loin de lui possible. C’était une nécessité physique. A force, ils finiraient par s’entretuer, c’était certain. Le première année retrouverait la salle commune sans lui. Il préférait attendre, afin de ne plus retomber sur lui. Rusard avait prévu de descendre aux cachots aussi mais, pour l’heure, il préférait encore croiser le chemin du concierge. Son statut le mettait à l’abri des punitions. Et, de toute manière, c’était sa faute s’il errait au septième étage à cette heure. Adossé contre la pierre froide du mur, Isaac paressa quelques instants, puis il se releva, pressé par le pas du cracmol. L’humeur neutre, calmée, il rejoignit sa salle commune en empruntant un détour.


[Voilà, pour la conclusion…]
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  • Argus Rusard
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MessageSujet: Re: Rencontre du 3ème type [Libre] (Terminé)   Rencontre du 3ème type [Libre] (Terminé) EmptySam 8 Aoû - 17:35:56

Le tableau de chasse n'était pas fameux ; outre le Serpentard nommé Steadworthy, déjà livré au professeur Rogue, Argus Rusard n'avait pu mettre ses griffes que sur une gamine, une petite première année qui n'était certainement pas la principale fautive. Ce n'était pas à cause d'elle que tout le château était en émoi ce soir... impossible ! Ce n'était pas cette mioche qui avait organisé la bagarre sanctionnée auparavant, ce n'était pas elle qui avait poussé Steadworthy et les autres à faire les idiots, ce n'était pas elle qui... Rusard tendit l'oreille... Ce n'était certes pas elle, immobile, qui produisait ce bruit de pas non loin d'eux ! Le sens de la justice du concierge était très relatif, mais il répugnait à ne punir que cette petite, alors que d'autres élèves, manifestement, trempaient dans les troubles régnant au château. Miss Teigne avait filé, alertée elle aussi par ces bruits de pas, et Rusard, oubliant la petite Serdaigle, eut un instant l'envie de se ruer à sa suite. Mais la gamine était là, protestant de son innocence, accusant Peeves d'être à la source de tous ces désagréments...

Peeves. Le point faible d'Argus. Depuis des années, le valeureux concierge se battait contre l'esprit frappeur, recueillait des preuves de sa malfaisance, et essayait de le faire expulser pour de bon du château. Il avait presque eu gain de cause avec cette regrettée madame Ombrage, mais les circonstances avaient malheureusement écourté son séjour à Poudlard... Dumbledore, prisonnier de sa bonté, refusait de chasser Peeves de Poudlard, malgré l'insistance de Rusard. À chaque incartade de cette saleté d'esprit frappeur, le concierge rédigeait consciencieusement un rapport, qu'il soumettait en personne au directeur, en soulignant bien le danger que Peeves représentait pour l'école. Et, à chaque fois, Dumbledore assurait Argus de son soutien, et promettait de parler à Peeves. Cercle vicieux.

Ce soir, le dossier Peeves allait encore s'épaissir. Il avait donc tourmenté cette fillette, selon sa bonne habitude... Très bien. Le rapport serait dès le lendemain sur le bureau de Dumbledore. Mais cela ne signifiait pas que la gamine allait s'en tirer à si bon compte... Machinalement, Rusard l'avait lâchée lorsqu'elle avait parlé de Peeves, mais il se rendit vite compte de cette erreur et referma sa main sur l'épaule de la gamine, la serrant à lui faire mal... Dans le même temps, le sympathique concierge déclarait :


-Peeves, hein ? Je vais m'en occuper. Mais il n'en reste pas moins que vous êtes hors du dortoir après le couvre-feu... Alors Peeves ou pas, vous êtes en tort ! Vous allez vous expliquer avec votre directeur de maison... Le professeur Flitwick, c'est bien ça ?

Sans attendre confirmation, il entraîna la première année dans son sillage, direction le troisième étage et le bureau de Flitwick. L'heure n'était plus aux visites, mais le concierge savait que les directeurs de maison veillaient tard ; il avait l'habitude de leur ramener les élèves pris en faute, jusqu'aux environs de minuit. Au-delà, il les mettait au frais dans quelque salle, pour les servir à leur directeur de maison sur le plateau du petit déjeuner. Pour la Serdaigle, l'histoire était terminée. En quelques minutes, Argus la traîna plutôt qu'il ne l'accompagna jusqu'au bureau du professeur Flitwick, où il l'abandonna, avec un petit discours circonstancié, entre les mains de son directeur. Il quitta immédiatement les lieux, sans savoir quelle serait la sanction infligée à la gamine, sans même être sûr qu'elle serait punie- Flitwick était tellement laxiste...
Pour Argus Rusard, la nuit ne faisait que commencer. Il avait un esprit frappeur à coincer, pour la trois cent vingt-huitième fois depuis le début de l'année scolaire.
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MessageSujet: Re: Rencontre du 3ème type [Libre] (Terminé)   Rencontre du 3ème type [Libre] (Terminé) EmptyJeu 10 Sep - 16:22:58

[HJ : dernier petit post pour conclure I love you ]


Bien que le Cracmol fut incapable de faire la moindre magie, Calypso redoutait tout tête à tête qu'elle pouvait avoir avec lui. Comme tout le monde, elle l'avait entendu marmonné tous les supplices qu'il aimerait infliger à tous les élèves qui commettaient la moindre effraction. Bien sûr, pour lui, le simple fait de respirer le dérangeait... Rolling Eyes Cependant, jusqu'ici, les retenues avec le vieil homme n'étaient certes vraiment pas des plus plaisantes mais elles étaient du moins relativement inoffensives. Pourtant, sa menace des cachots laissait supposer qu'il en avait décidé autrement et que ce sera bien différent ce soir... C'était bien sa chance, ça. Tout pour lui faire regretter amèrement de se retrouver à travers son chemin.

Tout en maudissant intérieurement les deux garçons qui s'étaient débarrassé d'elle avant de se glisser dans un autre passage comme les Serpents qu'ils étaient, la rouquine défendit son cas du mieux possible, espérant attendrir l'horrible concierge. D'aucuns diraient que c'était peine perdue, que le Cracmol n'avait pas de cœur et n'écouterait à aucune de ses excuses, et pourtant... Et oui, l'impensable arriva. Rusard la lâcha et sembla distrait, réfléchissant certainement à ce qu'elle venait d'expliquer. Après tout, Peeves était bien connu pour semer la pagaille partout où il passait, et elle avait dit l'absolue vérité, enfin presque... Calypso n'osait pas encore respirer et penser qu'il allait l'oublier, mais il y avait peut-être un infime et minuscule petit espoir qu'elle s'en sorte sans trop de mal. Elle ne voulait absolument pas finir sa nuit dans un cachot !

Le répit semblait pourtant de courte durée et le vilain Cracmol remit sa patte lourde sur son épaule, éprouvant sans doute un malin plaisir à lui faire mal. Le souffle coupé, la fillette attendit sa sentence avec de grands yeux inquiets.


- Peeves, hein ? Je vais m'en occuper. Mais il n'en reste pas moins que vous êtes hors du dortoir après le couvre-feu... Alors Peeves ou pas, vous êtes en tort ! Vous allez vous expliquer avec votre directeur de maison... Le professeur Flitwick, c'est bien ça ?

Merlin... C'était pas possible... Elle y avait échappé ! Allelluyah ! danseuse Et toc, dans les dents les Serpys ! Serdaigle avait encore vaincu et s'en était sorti sans mal ! Euphorique dans son soulagement, la fillette avait bien des difficultés à ne pas laisser éclater sa joie et de ne pas faire un grand sourire au sinistre épouvantail qui se trouvait devant elle. Hochant vigoureusement la tête, l'aiglonne répondit aussitôt.

- Oui, M'sieur, c'est ça. C'est bien le professeur Flitwick...

Le plus adorable des professeurs qui à coup sûr allait la renvoyer dans sa salle commune sans le moindre point enlevé, et certainement sans retenue. De toute manière, toute cette histoire n'avait pas été sa faute. Elle n'aurait pas été en train de se balader dans le château après le couvre-feu si Peeves n'avait pas décidé de venir l'attaquer. D'ailleurs, ça expliquait peut-être l'étrange comportement de Rusard. C'était bien connu que ce dernier cherchait à coincer le poltergeist par tous les moyens. Néanmoins, Calypso n'épilogua pas plus longtemps sur le pourquoi de cette chance soudaine. L'essentiel c'était que, malgré les combines des deux Serpentards, elle fut sortie indemne de sa confrontation avec le concierge. Plus du tout inquiète pour la suite des évènements, la petite rousse se laissa traîner dans les couloirs par le vieux bonhomme soudain pressé jusqu'au bureau du professeur Flitwick. Après quelques paroles avec ce dernier que l'aiglonne n'écouta que d'une oreille, il les quitta aussi vite qu'ils étaient venus. Calypso lança alors un petit sourire penaud à son Directeur de Maison et se prépara à tout lui expliquer. Tout allait bien se passer maintenant.




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