AH! Mimi contemplait à nouveau la courbe des tuyaux qui parcourait l'ensemble du plafond des toilettes des filles. Certes, cette activité n'avait rien d'originale mais que dire, que faire quand on est morte et qui plus est confinée dans un endroit pareil.
Et bien c'est simple,on s'y habitue et parfois même on finit par y prende du plaisir.
Tel était le cas de Mimi Geignarde qui au bout de près de cinquante ans de mort intensive avait fini par connaître par coeur les recoins de cette usine à soulagement que l'on nommait les toilettes.
L'ectoplasme pleurnicheur avait fini par se prendre d'amitié pour tout ce qui avait un rapport gastrique et urinaire et se trouvait maintenant incollable sur le sujet.

Mimi s'y etait également découvert un faible pour les quelques hommes poilus de Poudlard et nul doute son objet de fantasme de prédilection c'etait Dumbledore. Bien sur Mimi ne pourrait jamais avouer à ce vieillard que sa toison blanche la faisait craquer aussi evitait-elle de se trouver en sa présence.
Il était inutile de se torturer davantage, la mort est bien assez cruelle comme ça.

Sur ces reflexions intelligentes, Mimi sorti son journal intime.

Ah te voilà!! Toi mon seul et grand ami. Toi le seul qui puisse me comprendre et écouer mes phrases jusqu'à la fin sans afficher une mine de constipé compulsif ou d'ennui écrasant.

Après ces banalités affligeantes Mimi ouvrit le bout de papier rapiécé qui ressemblait vaguement à un carnet et commença sa lecture.

Diggory 16/20
Dumbledore 20/20
Rogue0/20

Et ainsi de suite Mimi énuméra les notes qu'elle avait infligé à l'ensemble de l'établissementà voix haute sans se soucier d'une quelconque intrusion.

Hihi Maintenant je passe au chapitre 4 "desordres et problêmes gastriques en tout genre".
Hihi tout cela me rapelle l'imbécile de préfête des serpentards, cette vipère venimeuse à la constipation prolongée. Pas étonnant qu'elle soit aussi méchante!

Mimi éclata de rire en tourbillonant dans toutes les toilettes et en hurlant de sa plus grande voix.

LES SERPENTARDS SONT TOUS DES CONSTIPES!!! OFFRONS LEUR DU "POUSSERIKIKI ET ILS SERONT TOUS GENTILS!!

Et la fantôme chanta et rechanta son magnifique refrain le plus fort qu'elle put sans se soucier des conséquences.

Il y a des jours comme ça, où on ferait mieux de ne pas se lever. Vous savez, le genre de jours où tout va mal, mais alors mal. Où ce n’est pas de son pied gauche, mais de ses deux pieds gauches que l’on s’est levé. Le genre de jour on où se demande pourquoi on a tiré les rideaux de son lit, parce que depuis qu’on a posé un orteil par terre tout va mal. Non, la préfète ne faisait pas dans la dramatisation loin de là. Et elle n’avait pas rêvé de terrifiantes betteraves. Et la narratrice cachée derrière n’était pas en train de s’amuser avec les mots du concours pertu… mouhahahaha. Non, Joana n’aurait pas dû se lever ce matin là. Tout avait mal commencé dès la salle commune, quand elle s’était pris les pieds dans le tapis. Heureusement, la pièce était déserte et il n’y avait eu aucun témoin de ce mini-drame. Et puis il y avait eu toute cette fichue mousse dans la salle de bain des préfets. Quel était l’imbécile qui n’avait pas pensé à prévenir que le septième robinet de la troisième rangée en partant de la gauche était cassé ?! Ca, ça sentait Peeves à plein nez. Il n’avait pas intérêt à croiser le chemin de la tornade dont les ravages s’avèreraient terrifiants.
D’ailleurs, quiconque aurait l’outrecuidance de s’opposer à elle subirait de plein fouet son courroux. La tornade avait à ce stade de la journée atteint la catégorie F3 : dégâts considérables. Et cela n’irait qu’en s’amplifiant aujourd'hui.

Car cette journée –qui n’était pourtant pas un vendredi 13 – ne réservait que peu de bonnes choses à la petite brune. La grande salle. Lieu d’un drame plus majeur encore. La préfète n’était pas encore entrée dans la salle, des élèves étant agglutinés de part et d’autre en gênaient l’accès. Cela signifiait qu’il y avait une nouvelle annonce sur les panneaux d’affichage. Un nouveau décret d’Ombrage, ce qui voudrait dire qu’il y aurait une réunion ce soir et qu’elle allait encore être coincée par ses obligations. Elle qui avait pourtant prévu une petite soirée de chasse pour se détendre. Bon, ça, encore, ça allait. Après tout, elle était membre de la Brigade Inquisitoriale, elle n’avait pas à se plaindre. Mais dans la salle commune, elle s’était fait assaillir par une troupe de 1ère année gloussantes. De sa maison en plus ! Sortie du petit-déjeuner, elle avait déjà une migraine effroyable. On aurait dit qu’Héphaïstos lui-même avait installé sa forge dans la boîte crânienne.

Alerte, une tornade de catégorie F4 – dégâts dévastateurs – traverse actuellement le parc de Poudlard en direction des serres de botanique. Tous aux abris ! Je répète, tous aux abris !

Cours de botanique…. Pooooouuuurquoi ?!

Deux heures plus tard, la tornade était désormais de catégorie F5 : TOTALE DEVASTATION !
Ecorchée aux poignets à cause d’une sorte de lierre à épines qui avait jugé bon de s’enrouler autour d’elle, la jeune fille était désormais dans une rage terrible. La professeur de botanique lui avait conseillé d’aller voir Madame Pomfresh pour qu’elle lui mette quelque chose dessus, parce que la piqûre de cette saleté dont la préfète n’avait eu aucune envie de retenir le nom, avait quelques effets secondaires assez désagréable. Il paraissait que ça rendait irritable et que ça augmentait l’intensité vocale et la tendance à vociférer.

- JE VOUS DIS QUE JE NE SENS RIEN DU TOUT ET QUE CA VA TRES BIEN !!

…

- Oui, Professeur. Bien, professeur. J’y vais professeur.

Joana traversa donc le parc en sens inverse. Les autres élèves n’étaient pas encore sortis de cours. Les couloirs étaient déserts. Seuls ses pas résonnaient. Mais la sonnerie de fin de cours n’allait pas tarder à sonner. Mme Chourave lui avait donc conseillé de presser le pas afin d’atteindre l’infirmerie avant de croiser qui que ce soit. Quand elle lui avait proposé de se faire accompagner par quelqu’un, l’irlandaise coriace s’était contentée de répondre, ou plutôt de beugler :

- CA IRA TRES BIEN, MERCI ! JE SUIS CAPABLE DE ME DEBROUILLER TOUTE SEULE MADAME !

Ainsi, la vieille dame n’avait rien osé ajouter et s’était contenté de laisser filer la serpentarde en priant tous les saints que celle-ci ne tue personne en chemin. Et pourtant, au même moment, dans un couloir du château que tout le monde connaît bien….

*Faut que je tue quelqu’un !*
* Tu crois pas que tu es un peu jeune pour finir à Azkaban ?!*
*Pas faux. Faut que je tape quelqu’un alors !*
* Si tu te fais attraper…. Oublie pas qu’il y a de plus en plus de délateurs dans ces couloirs…*
* Bon, ok, que je me défoule sur quelque chose alors !*
*Ruuuusaaard !*
* Lui, j’en fais mon affaire…. Niark niark niark*

La jeune fille poussa la première porte qu’elle croisa, ou plutôt la défonça presque, et se retrouva – comme par magie – dans les toilettes des filles. Précisément dans celles hantées par le fantôme le plus peu ragoûtant qui soit… la Geignarde.

Celle-ci braillait dans tous les sens, et Joana, ne supportant pas d’entendre quelqu’un hurler plus fort qu’elle, dégaina sa baguette en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « dragées surprise de Bertie Crochu ». Elle lança alors un sort paralysant en direction de la Pouffy morte déglinguée.

- Ah c’est mieux, ajouta-t-elle avec un petit rictus plus mauvais que jamais.

- MOI AUSSI JE PEUX HURLER N’IMPORTE QUOI ! Cria-t-elle alors à tue-tête.

Son regard lançait des éclairs, et si elle l’avait pu, elle aurait tué la Geignarde d’un regard. Sauf que son regard ne tuait pas. Et que le fantôme était déjà mort. Pourquoi ne pouvait-on pas tuer les fantômes ?!

Alors que le fantôme se trouvait paralysé, un objet lourd atterrit sur le sommet du crâne de la Verte et Argent, et rebondit avant de s’écraser au sol.

- AIEUUUUH ! C’EST PAS POSSIBLE ! C’EST UN COMPLOT, C’EST CA ??!!

Son regard se posa alors sur l’objet auteur de ce crime, qui n’était autre que le journal intime de Mimi Geignarde. Le rictus mesquin reprit place au coin des lèvres de la préfète et se fit carnassier. Non, ce n’était pas l’heure du repas des grands fauves. C’était juste l’heure de la vengeance. Pourquoi ? Mimi ne lui avait encore rien fait. Rien ? Mais elle lui servirait quand même de bouc-émissaire universel aujourd'hui…. Une victime à portée de main. Et personne ne lui reprocherait de s’en prendre à une morte.

- Dumbledore, hein ?

Lança-t-elle en direction du fantôme muet comme une tombe (et oui, vanne pourrie).

- Oh, désolée, j’oubliais.

Les mouvements de la préfète se firent soudain plus nonchalants. Elle commençait à prendre un vil plaisir dans l’idée de tout ce qu’elle allait pouvoir faire subir à cette morte.

- Au fait.... Attaques-moi, et tu comprendras que mourir n’aura pas été la pire de tes souffrances. C’est clair ?!

D’un léger mouvement de poignet et soufflant le sort qui annulerait le précédent, la jeune fille avait libéré Mimi Geignarde de son emprise…

- Alors comme ça, tu n’aimes pas le professeur Rogue ? Le pauvre… je suis sûre que ça lui brisera le cœur quand il le saura….

[hrp : XD, désolée de la longueur, j’étais motivée^^. J’espère que ça ne te dérange pas que je sois partie du principe que mon sort t’as touchée… sinon je change.]