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 Le Diable aux trousses [Will] [Terminé]
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  • Isaac Deniel
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    Isaac Deniel
MessageSujet: Le Diable aux trousses [Will] [Terminé]   Le Diable aux trousses [Will] [Terminé] EmptyMer 13 Fév - 0:58:46

Malgré les nombreuses altercations qui avaient éclaté cet été avec ses parents, les vacances d'Isaac n'avaient pas été aussi tendues qu'il le craignait. Le sujet de sa scolarité à Poudlard n'avait pas une seule fois été remis sur le tapis, comme si ses parents acceptaient enfin l'idée que leur fils pût étudier dans une école de magie et échapper à l'avenir qu'ils lui dessinaient depuis ses premiers babillages. Il n'y aurait pas de politique, pas de droit ni d'économie dans les grandes écoles moldues. Leur fils unique ne rayonnerait pas dans leur monde et s'ils refusaient de renoncer à cette idée, M. et Mrs Deniel lui accordaient une trêve bien méritée, tout en développant une tactique plus insidieuse pour le faire fléchir. Isaac n'était pas dupe. Il avait hélas une analyse plus fine de la psychologie de ses parents qu'ils n'en avaient de la sienne. S'ils s'imaginaient qu'ils pourraient le gagner en s'intéressant brusquement à sa vie scolaire, en le félicitant pour son bulletin sans tenir compte des remarques désobligeantes de certains professeurs ils se mettaient le doigt dans l'oeil... Tenez, à propos de critiques, prenons un exemple au hasard... Rogue ! « Si Isaac n'était pas tant préoccupé par l'aspect de ses mains, il pourra peut être espérer passer de médiocre à passable. » La première année, le directeur de sa maison s'était contenté de remarques hypocrites mais charmantes. Deux bulletins plus tard, la belle tolérance devait connaître une fin explosive... C'était le cas de le dire. Son dernier relevé de notes avait pris l'apparence d'un véritable pamphlet et, malheureusement, ce professeur maîtrisait les sarcasmes avec autant d'art que sa matière... Vous voulez un autre exemple ? Voyons... Ombrage ! Quelle bonne surprise ! « Attitude trop désinvolte en classe. Si Isaac continue sur cette voie, je veillerai personnellement à le faire passer en conseil de discipline » Et nianiania. Ce vieux crapaud pelucheux se choquait d'un rien. Comme tous les élèves, il avait été contraint de se plier à sa discipline. Quand on voyait les visages des collés, l'envie de jouer les trublions vous passait miraculeusement. Mais Isaac faisait de la résistance à sa façon. Il était facile de chatouiller un peu ce vieux caniche sans qu'une retenue soit justifiée et ses notes en défense contre les forces du mal étaient en chute libre. Il n'avait pas lu une seule ligne de son livre. Rien à faire. Il feignait de se concentrer sur ses lignes et songeait à autre chose. A ses projets avec Samael et Emilien par exemple. Du coup, ses notes allaient de 0 à... 1. Ah tient... 1... Comment avait-il réussi cet exploit déjà ? Ah oui... Son regard avait vagabondé un quart de seconde sur la copie de Fabula et, comme il avait aperçu une réponse il avait trouvé dommage de la garder pour lui. Comprenez bien que, s'il l'avait laissé dans sa tête, il l'aurait perdu. Quel gâchis !

Pour Ombrage, ses parents lui avaient tout de même posé quelques questions. Y avait-il un problème avec ce professeur ? Nooon ! Aucun, ça se voyait pas ? Avec passion Isaac s'était empressé de leur en dresser le portrait le plus horripilant possible tout en relativisant son rôle au sein de l'école. Il n'était pas question d'alarmer ses parents et de leur montrer que le ministère de la magie était d'une parfaite incompétence. Leur fils, mêlé à des sorciers qui n'étaient pas fichus de gouverner leur secte correctement ? Mais de qui se moquait-on enfin ! Et le grand débat aurait repris avec une animation plus vive. Sa mère aurait bien été capable de demander à rencontrer le ministre en personne. Elle préparait ses futures élections depuis septembre et, comme toujours, son travail acharné et ses combines politiques la rendaient d'une irritabilité à fleur de peau... Isaac avait retrouvé cet état second avec un certain plaisir d'ailleurs. En cette période troublée, elle se souciait trop de son avenir pour songer au sien, et il retrouvait un certain amusement les violents claquements de portes lorsqu'elle revenait de débats et de conférences, ses visages fermés, ses pas précipités vers le poste de télé et ses « Débranche moi vite ce jeu stupide. Ça va passer à 20h32 précises. Ah les idiots ! Edward ! Où es ton père ? » « Il a un procès maman... » « ah oui c'est vrai. Mais tout de même. L'opposition a encore... » Et elle pouvait le tenir ainsi une bonne demie heure. Dépense d'énergie complètement inutile puisque, sorti d'un jeu vidéo de force et soumis à une tirade qui l'intéressait fort peu, Isaac se laissait aller à des réflexions beaucoup plus techniques *Bon... Il est clair que je ne peux pas réussir ce niveau si j'attaque le dernier monstre avec cette épée. Mais... en combinant ce pouvoir avec celui-ci, et en passant par ce chemin là en visant plus particulièrement... *

Ah le cocon familial ! Deux parents toujours absents et incapables de tenir des discussions qui s'éloignaient de la politique et de la justice à table et le soutient moral des jeux vidéo pour ne pas tomber en profonde dépression. Isaac avait apprécié ce retour aux sources. Oui, je vous l'assure. Parfois, les discussions enflammées de ses parents lui manquaient, et ses jeux aussi. Et puis, les vacances de Noël avait l'avantage de compter ce jour merveilleux qu'était Noël et qui, depuis qu'il était en âge de jouir de ses possessions rimait avec... cadeaux ! Qui a dit retrouvailles en famille ? N'importe quoi ! Les repas en famille étaient toujours ennuyeux. Surtout depuis qu'il était sorcier... Son grand père, qu'il appréciait pourtant, devenait de plus en plus insupportable avec ses « ah mon petit Zack ! Tu as un sens des affaires incroyable. Tu vas devenir quelqu'un je le sens. Avec un petit-fils comme toi je peux finir mes jours tranquille. » Non parce qu'il s'imaginait qu'il allait reprendre son entreprise. Il pouvait toujours l'envisager, tout en gardant aussi une activité dans le monde des sorciers. Cependant, le monde des affaires, ce monde de chiffres dénué de fantaisie ne l'attirait pas beaucoup et depuis son entrée à Poudlard, il se sentait de plus en plus libre de choisir lui-même son avenir.

De plus, pendant les repas de famille, de donc celui du réveillon, il fallait supporter... sa cousine Marie-Charlotte et son inévitable frère Henry. Avec l'âge (et 14 ans c'était vraiment l'âge bête) Marie-Charlotte devenait de plus en plus stupide. Elle avait passé toute la soirée collée à son nouveau téléphone portable (précisons que la longévité maximal de ces bijoux de technologie était d'un mois. Dès qu'un nouveau modèle sortait, il le lui fallait impérativement et elle accusait ses parents cruels de la laisser paraître avec une telle antiquité quand ils ne cédaient pas assez vite. Isaac avait un peu plus d'estime pour son petit frère Henry. Juste un peu, parce qu'il avait l'avantage d'être le petit frère d'une soeur plus bête que lui et, par conséquent, il pouvait se moquer d'elle avec lui. Cette soirée, ils n'avaient cessé d'interrompre la vie merveilleuse de Marie-Charlotte avec des remarques comme « En temps normal je dirais qu'une trop longue communication peut nuire aux neurones mais vu la conversation que tu tiens, ce serait peine perdue, tu n'en as déjà plus ! ». Et elle roulait des yeux en se donnant des airs exaspérés, plus ridicules que touchants. Ils s'étaient tout de même fait reprendre à l'ordre lorsqu'ils lui avaient lancé un oeuf sur la tête pendant qu'elle tournait autour de la mezzanine. Une brillante idée d'Isaac encore. « Mais c'était pour voir si on pouvait faire cuire un oeuf sur sa tête ! » avait-il dit pour se justifier avant de se lancer dans un très sérieux exposé sur les ondes radioactives libérées par les téléphones portables pendant que Marie-Charlotte pleurait et qu'Henry riait bêtement... S'il détestait ses cousins, il fallait reconnaître qu'il passait de bons moments avec eux et qu'ils le sauvaient de l'ennui des repas de famille.

Mais j'ai comme l'impression que vous attendez autre chose de ce rp que les aventures familiales d'Isaac Deniel, si trépidantes soient-elles. Après deux semaines paisibles, Isaac avait retrouvé Poudlard, une valise chargée de vêtements neufs et, surtout, hors de prix et d'un tas d'objets plus accessoires, offert le soir du réveillon, de minuit jusqu'à 4h du matin. Ça pouvait paraître énorme mais il fallait aussi tenir compte de la syncope de Marie-Charlotte « Oooh je n'y crois pas ! Un nouveau téléphone portable ! J'en rêvais depuis la semaine dernière ! C'est trop ! » et elle était tombée. Ça lui arrivait souvent hélas. Le problème ne venait pas de sa santée mais de son éducation selon les parents d'Isaac, qui trouvaient l'éducation de leurs neveux un peu trop légère. On va dire qu'ils étaient un peu plus stricts. Ils ne lui auraient jamais acheté un téléphone tous les 2 mois par exemple. Mais d'un côté, qu'en savait-il vraiment ? Il n'irait jamais se comporter comme cette idiote lui ! La première semaine de reprise s'était passée sans évènements notables, il avait retrouvé ses amis de Serpentards et plus particulièrement Emilien et Samael avec qui il s'était occupé de planifier ses projets, ses cours, les devoirs et les couloirs bondés d'élèves et... Oooh mince. La fin des cours venait de sonner et il longeait les couloirs en s'amusant à faire voler un avion en papier sur le chemin qui devait le mener jusqu'à la salle sur demande où Emilien lui avait demandé de passer pour vérifier l'état de leur potion quand le contrôle de contrôle de l'avion lui avait échapper pour heurter violemment... Miss Teigne... Haha bien fait ! Ce qui avait dû être autrefois un chat se mit à feuler et à s'enfuir dans la direction opposée, l'avion à ses trousses. Eh mais non ! Pourquoi le suivait-elle cet avion stupide ?

Et, comme au bout du chat on trouvait le maître, Isaac sentit son sang se glacer en entendant la voix menaçante de ce vieux clochard de Rusard. « Qu'est ce qui se passe Miss... Un avion ensorcelé ! Magie dans les couloirs et provocation ouverte à l'endroit du concierge ! Ça va coûter cher ! » s'écria-t-il en jubilant et en pestant en même temps. Il était mal... Et, comme un malheur n'arrive jamais seul, il fallut que l'autre crapaud croisât les pas du concierge au même instant, proposant aussitôt de poursuivre le coupable avec une voix fluette à la Marie-Charlotte mais en pire dont le ton donnait déjà une idées de la retenue sadique qu'elle envisageait. Adieu monde cruel. Il venait de signer son arrêt de mort. Il était mort. Il était enterré. Il... Les pas se rapprochait. Dieu si tu existe aide moi ! Un miracle ! Vite ! Une issue de secours ! Enfin, n'importe quoi ! Les toilettes... Oui... ça pouvait être une solution. Il y avait mieux mais... Sans réfléchir plus longtemps, Isaac se jeta sur la porte au moment où la silhouette du cerber difforme commençait à se dessiner à l'angle du couloir, et il se précipita sur la première porte ouverte qu'il trouva. Manque de chance, quelqu'un voulait en sortir, et il allait si vite qu'il ne pouvait pas s'arrêter. Le temps lui était compté de toute façon. Attention... Chaud devant ! Isaac heurta brutalement un garçon qui, heureusement, n'était pas d'un âge très avancé. Il serait lamentablement tombé sur lui, dans une position qui risquait de prêter à confusion, si les flammes de la panique ne l'animaient pas. Sans se préoccuper de l'intervenant mal venu, il se redressa comme un ressort, claqua la porte et tourna le verrou. Puis, sans transition, le coeur battant la chamade et le souffle entrecoupé, il murmura, d'une voix lourde de menaces, en guettant l'entrée des toilettes par la mince ouverture de la serrure.


- Bouge pas et ferme là sinon t'auras autant d'ennuis que moi !


Oui. Si l'élève qu'il venait d'enfermer avec lui criait s'était la fin. Mais il ne serait pas aussi bête n'est ce pas ? On entendait les voix d'Ombrage et de Rusard. Il n'allait pas les appeler... Ce serait idiot de sa part. Ces deux là seraient trop ravis de trouver deux proies au lieu d'une et il portait le blason de Serpentard... Ce qui, dans le cas présent, signifiait qu'il n'hésiterait pas à inverser les rôles pour échapper aux mailles du filet si le garçon refusait d'obtempérer en attirant l'ennemi.


Dernière édition par Isaac Deniel le Ven 11 Juil - 19:20:51, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Le Diable aux trousses [Will] [Terminé]   Le Diable aux trousses [Will] [Terminé] EmptyMer 13 Fév - 17:33:18

L'humanité peut se diviser en deux grands groupes. Les Anglais et les autres. L'Anglais se reconnaît à son humour incompréhensible, à ses manières insupportables, à sa langue imprononçable et à sa cuisine immangeable. Et aussi, à son incroyable consommation de thé. Le thé ! une véritable institution en Angleterre ! à n'importe quelle heure, quel que soit le repas, l'Anglais boit du thé. Et le thé, c'est diurétique... ce qui explique que l'Anglais fréquente les toilettes avec constance.
William était Anglais- et même un Anglais caricatural. A lui seul, il rassemblait de nombreuses caractéristiques, à commencer par un goût immodéré pour le thé. Il en faisait une consommation importante, plusieurs fois par jour ; et son premier souci en sortant de cours était de se précipiter vers les toilettes (une après-midi de cours, c'est long). Ensuite, il pouvait se diriger vers la Grande Salle pour y boire le thé de quatre heures, en attendant le thé du soir et plus si affinités.
Deux heures de potions avaient été un véritable calvaire pour William- car en plus de son envie irrépressible d'aller aux toilettes, il avait confectionné une potion particulièrement lamentable qui lui avait valu des commentaires désobligeants de son professeur bien-aimé. "Vous appelez ça une potion, Craig ? vous n'êtes pas difficile, mon garçon... à moins qu'il ne s'agisse de la célèbre potion de débouchage des toilettes ?..." Trois élèves de Serpentard, à la table devant William, s'étaient esclaffés, mais Will n'y avait pas vraiment fait attention ; entendre Rogue prononcer le mot "toilettes" lui avait rappelé cette pénible réalité qu'il s'efforçait d'oublier depuis un moment : si le cours ne s'achevait pas rapidement, il courait à la catastrophe (et même en supposant que le cours s'achève immédiatement, il n'était pas sûr de parvenir sans encombre aux toilettes... Peut-être devrait-il se soulager contre la porte du bureau de Rogue, à son grand désespoir bien sûr...) De toute évidence, le maître des potions cherchait une victime ; William préféra donc faire profil bas, et c'est un autre élève, un Poufsouffle malchanceux, qui se retrouva retenu à la fin du cours pour gratter les tables.
William, quant à lui, rangea ses affaires en un temps record, se précipita hors du cachot et entreprit de monter jusqu'au sixième étage à une vitesse insoupçonnée.
Première volée de marches, sans encombre... dans la deuxième, deux idiotes étaient assises, leurs affaires étalées autour d'elles... William galopa par-dessus livres, cahiers, parchemins et envoya tout valdinguer sous les protestations suraiguës de ces demoiselles. La voie libre de nouveau... puis un troupeau compact de première année, qui ne semblaient pas vouloir s'écarter... Will eut envie de brailler "PLACE, MARAUDS !!" mais il se retint à temps (de tels excès de langage l'auraient catalogué dans la catégorie honnie des Michels) et il préféra hurler
:

-Laissez passer ! Brigade Inquisitoriale ! Urgence !

Bénis soient les première années ; ils ont encore assez de crainte de l'autorité pour obéir sottement, fût-ce aux décrets idiots d'Ombrage ; ils s'écartèrent rapidement, l'air effaré, craignant peut-être une punition s'ils n'obtempéraient pas, et Will put traverser le groupe sans ralentir. Le reste du trajet se déroula sans encombre majeure, si ce n'est qu'il expédia un coup de pied malencontreux à Miss Teigne qui courait aussi, et enfin...
La Terre promis apparut, sous les traits d'une magnifique porte de chêne ornée d'un écriteau signalant les toilettes des garçons. Un dernier sprint, et le préfet de Gryffondor se rua dignement dans la première cabine, dont il claqua non moins dignement la porte....
La suite immédiate restera confidentielle, n'en déplaise aux obsédés de tout poil.
Dame Nature enfin satisfaite, William retrouva son calme habituel ; il déverrouilla la porte mais, au moment de sortir, il jeta machinalement un coup d'oeil à sa tenue et s'aperçut qu'il avait terminé sa course complètement débraillé. Sans prendre la peine de repousser le verrou, il se mit en devoir de rendre sa tenue plus présentable ; la chemise dans le pantalon, tous les boutons faits, la robe bien mise... Il en était à la phase de renouage de la cravate lorsque la porte s'ouvrit violemment, l'envoyant embrasser le mur de la cabine.
Un autre Anglais victime d'abus de thé ? mais enfin, il y avait d'autres cabines... Le rouquin allait protester lorsque le nouveau venu, un Serpentard, lui conseilla sobrement de la fermer hermétiquement. Appuyé par les douces voix de Rusard et d'Ombrage qui se rapprochaient, ce conseil n'était pas à dédaigner... Le préfet se rappela soudain le coup de pied qui avait envoyé Miss Teigne entre les poteaux, et songea que le concierge le découperait en tranches pour un tel forfait. Il se tut donc, et s'appliqua même à respirer sans bruit, au cas où. Pas facile, car au contact du mur, son nez s'était mis à saigner, et chaque respiration produisait un petit bruit liquide assez écoeurant. Les voix s'arrêtèrent devant la porte des toilettes ; Will comprima son nez et entendit :


-Allons, réfléchissez, Rusard, il n'a pas pu se cacher dans les toilettes, c'est tellement idiot. Il aura cherché un endroit moins évident... Croyez-en mon expérience, ajouta Ombrage avec suffisance.

Rusard essaya d'argumenter, Miss Teigne miaula, mais les voix s'éloignèrent inexorablement.
Serrés l'un contre l'autre dans la cabine, les deux garçons demeurèrent silencieux, écoutant attentivement, jusqu'à ce que, dans un murmure furieux, William demande :


-On peut savoir ce qui t'a pris ? Tu as failli me casser le nez, abruti !

Entrée en matière un peu cavalière, mais essayez donc d'être poli avec le nez en compote...
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  • Isaac Deniel
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MessageSujet: Re: Le Diable aux trousses [Will] [Terminé]   Le Diable aux trousses [Will] [Terminé] EmptyMar 19 Fév - 13:23:15

Il est de ces personnes dont les malheurs prêtent trop souvent à sourire et dont les prouesses rocambolesques surpassent toujours ce que, pour plaisanter, vous pourriez imaginer. Isaac en était l'exemple vivant. En le voyant jouer avec un avion dans le couloir, les quidams avaient dû se murmurer « Je rirais bien s'il l'envoyait dans la tête d'un élève ! ». Ces souhaits, vous le savez pour en avoir formulé plus d'un – pêcheurs que vous êtes ! - ne se réalisent jamais. Dans certains cas, aussi rares que délicieux pour les spectateurs, le niveau supérieur est atteint. A force de jouer avec une feuille de papier pliée, Isaac aurait pu atteindre un gros lourdeau qui se serait chargé de son propre baptême de l'air s'il n'optait pas pour la fuite en fusée. Seulement, ce scénario était bien trop classique pour un artiste de la catastrophe. Toucher Miss Teigne quand Rusard se trouvait à proximité était déjà plus digne de son talent. Alerter Ombrage pendant sa Grande ronde Inquisitoriale relevait presque du génie. Avec un simple origami, il avait attiré les trois personnages les plus méprisés de l'école. On regrettait peut-être l'absence de Rogue mais depuis Ombrage, le pauvre homme avait perdu sa place. Avec la trinité aborrhée à ses trousse, notre aventureux Serpentard pouvait s'offrir une belle débandade. S'il fuyait face à un pachyderme en uniforme, une bande de lions galeux aurait le loisir de le traîter de trouillard avec des « Ahah ! Il a peur d'un type qui fait quatre fois son poids ! » tandis que devant Rusard et Ombrage, tout le monde se mettait d'accord. C'était à peu près le seul intérêt de ces personnages. La plupart des élèves les évitaient main dans la main et, dans le cas présent, leur autorité redoutée était à la fois sa perdition et son salut car le garçon qu'il avait poussé observa, malgré la brutalité du choc, un silence total.

La deuxième « originalité » de sa mésaventure était qu'au lieu d'entraîner un innocent dans sa fuite, il avait poussé – bien malgré lui – un élève dans sa cachette. Curieux n'est-ce pas ? Les schémas habituels ont plutôt tendance à présenter un phénomène de répulsion qui envoie l'importun hors de son refuge... Et quel refuge ! Une cabine de toilette. Les parois avaient beau être décorées, on touchait le fond. Même Ombrage, ce parangon du mauvais goût, refusait de légitimer sa feinte qu'elle qualifiait d'idiote. Son souffle haletant s'interrompit un instant, comprimé par la honte. S'il avait été seul, ç'aurait été sans importance mais là, il avait un public, et, après une telle démonstration, il risquait de passer pour un parfait imbécile. Et ne me dites pas qu'il en avait l'habitude ! D'un côté, Ombrage aussi était ridicule. Sa suffisance la menait sur une fausse piste... Il pouvait toujours prétendre qu'il l'avait fait exprès ; en bon observateur, il avait très vite cerné la personnalité du personnage. C'était recevable non ? Quoi de plus prévisible qu'un caniche enroulé dans une couverture rose ? Sa ruse était peut-être stupide, mais elle avait, semblait-il l'avantage de tromper l'ennemi. La réussite était la condition de la validité d'un mensonge. Et il gagnait. Les voix s'éloignaient, il avait sauvé sa peau et la Grande Inquisitrice préservait son honneur en lui fournissant un prétexte et, surtout, en évitant d'explorer les cabines des toilettes... Si elle le retrouvait derrière une de ces portes, sa réputation était faite. Il deviendrait « celui qui s'est fait pincer dans les toilettes »... Celui ? Une minute. Il n'était pas seul.

Comme la menace s'éloignait, il laissa couler un regard vers son compagnon d'infortune, en restant plaqué contre la porte pour éviter de se retrouver collé à lui. L'identification fut rapide. Un roux aux couleurs de Gryffondor, marqué par un signe d'autorité. Il s'agissait de William quelque chose, le préfet des rouge et or. Et là on dit ? Youpiii ! Non seulement il tombait sur un Gryffondor mais, en plus, il fallait que ce soit le 'grand manitou' de sa maison. Ce constat, d'importance moindre peut-être, glissa sur l'instant une lueur de méfiance dans son regard. Le jeune garçon saignait du nez mais on voyait bien que son inquiétude était tournée ailleurs, loin des affres de la culpabilité. Si le rouquin était d'un tempérament acrimonieux il avait au moins deux raisons de se mettre en colère et Isaac n'avait vraiment pas de temps à perdre avec une petite nature qui s'amusait à jouer aux fontaines humaines dès qu'on la cognait un peu. Saigner du nez pour si peu... Il fallait vraiment le faire exprès ! Et en plus il l'accusait d'avoir manqué de lui briser le nez ! Le serpentard eût un regard outré. Il l'avait à peine poussé ! Mais certaines personnes ont le don de transformer chaque événement en cas clinique, histoire d'être plus insupportable qu'ils ne le sont déjà. Cette capacité se développait généralement avec l'âge.

Il s'était fait disputer une fois à cause des caprices de son grand-père. Il jouait avec un ballon dans le jardin avec son cousin et la partie de foot improvisée s'était bien vite transformée, selon une idée lumineuse d'Isaac, en « Je suis sûr que t'es pas cap' de tirer aussi loin que moi ! ». Il avait frappé la balle de toutes ses forces et cette imbécile s'était dirigé droit sur son grand-père, occupé à l'entretient de la piscine. Ce vieil impotent avait perdu l'équilibre et n'avait rien trouvé de mieux à faire pour se faire remarquer qu'une hydrocuquelquechose. Résultat, on lui avait interdit les chaînes du satellite le temps de sa convalescence. Isaac avait gardé de ce souvenir un profond sentiment d 'injustice. C'était aussi comme ce crétin niveau ourson qu'il l'avait suivi, après avoir subi une longue pression, sur un piste noire et qui s'était cassé la jambe au bout de trois mètres, lui gâchant ainsi la journée suivante puisque, pour le punir, on l'avait laissé au gîte avec le personnel. Etait-ce de sa faute s'il tombait toujours sur des playmobiles ? Ils le faisaient exprès ! C'était une conspiration ! Tout m'afflige et me nuit, et conspire à me nuire, comme dirait Phèdre. Il pouvait se plaindre autant qu'il le voudrait le petit lion, il n'entrait pas dans ce jeu là. Et il pouvait aussi toujours courir pour obtenir des explications. Le serpentard était bien trop fier pour lui avouer qu'il avait été victime de sa propre maladresse. Et puis sa question était stupide « Pourrait-on savoir ce qui t'as pris ? ». Trois fois rien enfin, il était juste poursuivi par une vieille harpie, un géant aux cent yeux et un cerber miniature. Sous une telle menace, n'importe qui se serait jeté dans la pièce ou dans la cabine la plus proche. Sa peur se muait en colère. Il s'était mis dans une situation ridicule et délicate et il fallait que l'Autre en rajoute.


- Je joue à cache-cache ça se voit pas ?
Répliqua-t-il avec une condescendance sarcastique. Et je t'ai à peine poussé. Alors j'y peux rien si t'as les réflexes d'un tétraplégique et un nez à la Michael Jackson.

C'était plus fort que lui, il fallait toujours qu'il devienne provocateur. Il avait laissé échapper malgré lui le nom d'un chanteur moldu dont certains disaient qu'il avait déjà perdu son nez sur scène, ceux là même qui prétendaient que Manson mangeait des chats vivants, - Les gens avalaient vraiment n'importe quoi - mais c'était sans importance puisqu'un Vrai sorcier ne comprendrait pas la référence et puisqu'un né-moldu n'irait pas lui reprocher d'avoir les mêmes origines que lui. Après, s'il était tombé sur un fan du « king », il ne répondait de rien... Seulement, il ne laisserait pas à William le temps de réagir, il allait filer en vitesse et... La porte des toilettes s'ouvrit dans un grand fracas et deux voix masculines se firent entendre « Regarde un peu l'état de ma robe ! Et bien sûr, tu n'as pas vu qui avait fait le coup ? », éclata un garçon à la voix grave. « Non, mais c'était un Gryffondor... » « ça merci, je l'aurais compris sans ta grande acuité ! Tu sers vraiment à rien Bobby ! Allez rend toi utile pour une fois, aide moi à laver ma tenue puisque le recurvite n'a aucun effet. » Isaac s'était figé. Tout portait à croire qu'il allait trouver des Serpentard en ouvrant la porte. Et s'ils le voyaient avec un Gryffondor... Non ! Serpentard ou pas, il n'avait pas intérêt à ce qu'on le voit sortir d'une cabine de toilette avec un autre garçon. Ce serait plus que louche. Son pouls s'accéléra et il se mordit la lèvre nerveusement. Il se sentait de plus en plus gêné et une angoisse inexplicable s'emparait. Bien loin de se douter de la situation délicate d'un comparse, les deux serpentard envisageaient pour soulager leur frustration les tortures qu'ils emploieraient sur le premier rouge et or qu'ils croiseraient. Il leur aurait bien livré William pour s'en débarrasser mais là... il n'avait d'autre choix que celui d'assurer sa couverture...


Dernière édition par Isaac Deniel le Ven 29 Fév - 22:31:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le Diable aux trousses [Will] [Terminé]   Le Diable aux trousses [Will] [Terminé] EmptyMer 20 Fév - 22:18:56

William s'était déjà trouvé dans des situations désagréables, voire pénibles, le genre de moments où on se dit que Dieu, s'il existait, ne permettrait pas ce genre d'infamie ; mais là (sans mauvais jeu de mots), il avait vraiment touché le fond. Enfermé dans les WC avec un Serpentard qui devait compter parmi les plus sombres crétins de sa maison (et ce n'est pas peu dire), recherché par un Rusard en furie- et le Serpentard semblait aussi menacé que lui-, condamné à ne remuer ni pied ni patte sous peine de s'attirer une pleine charrette d'ennuis... Qu'on découvre les deux garçons enfermés ensemble dans une cabine de toilettes, et ils sombreraient dans une honte indescriptible. Dans un univers clos comme l'était Poudlard, la moindre nouvelle- et a fortiori, le moindre ragot- circulait comme une traînée de poudre, et personne n'ignorerait que deux garçons avaient été surpris ensemble dans les toilettes... Un Serpentard et un Gryffondor, en plus... Instinctivement, William chercha à s'éloigner d'Isaac, et il parvint à se caler entre la cuvette des WC et le mur de droite, le plus loin possible du Serpentard. Arrachant silencieusement un morceau de papier toilette, il tamponna son nez qui cessa de saigner- le coup n'avait pas été si fort que cela, Will n'avait parlé de "casser le nez" que parce qu'il était en colère. Les yeux obstinément fixés sur le mur d'en face, il feignait de ne prêter aucune attention à l'intrus ; mais la réplique du garçon lui fit brusquement détourner la tête.

-Michael Jackson ? Comment ça se fait que tu connaisses Mich...

Il s'interrompit. Deux garçons venaient d'entrer dans les toilettes, très remontés, visiblement, contre un Gryffondor. Ce n'était pas vraiment le moment de se faire remarquer... et pourtant : William était certain qu'à Serpentard, les élèves connaissant Michael Jackson et son nez ne devaient pas être majoritaires. Seul un élève en contact avec le monde moldu pouvait connaître... Will lança un regard curieux à son colocataire, tout en écoutant les deux garçons en plein nettoyage.

-Je te jure que le premier Gryff que je rencontre, il s'en souviendra !
-Viens, on va aller s'en choper un...
-Non, attends, je ne peux pas sortir comme ça, regarde ma robe....


Et les deux imbéciles s'éternisaient, proférant les pires menaces à l'encontre du malheureux "premier Gryff" qu'ils trouveraient sur leur chemin. S'ils avaient su qu'un Rouge et Or se trouvait là, à quelques dizaines de centimètres d'eux... William déglutit avec difficulté et, à nouveau, posa son regard sur Isaac. Il ne s'agissait plus, cette fois, de satisfaire sa curiosité, mais plutôt de s'assurer que le Vert et Argent n'avait pas l'intention de le livrer.
Mais qu'avait-il donc fait pour se retrouver bloqué là, en compagnie de ce Serpentard dont il ignorait le nom et qui, à en juger par cette brève prise de contact, semblait appartenir à une catégorie de personnages terriblement déplaisants ? William soupira, en prenant garde de ne pas faire trop de bruit. Il avait l'impression d'être dans un ascenseur avec un inconnu, à essayer d'avoir bonne contenance alors qu'il n'avait qu'une envie : filer. Il ne manquait qu'un élément pour que le bonheur soit complet : une irruption de Peeves. A peine saisi de cette pensée, William leva la tête si brusquement qu'il éprouva une légère douleur dans le cou. Que Peeves arrive, et c'était la fin des haricots.
L'autre le regardait bizarrement ; il devait se demander pourquoi il avait regardé en l'air soudain, et il pensait probablement qu'il ne tournait pas bien rond.


-Allez, on y va... ta robe est propre, maintenant...

Les deux Serpentard semblaient enfin vouloir quitter les lieux, au grand soulagement de William. Non, pas encore ; la porte se rouvrit brutalement, et la voix de celui qui avait été victime du Gryffondor inconnu retentit :

-Attends, il en reste...

De nouveau l'eau coula, et le garçon se remit à marmonner des insultes à flot continu. Dans la cabine, William et le Serpentard tâchaient de ne pas être remarqués ; ils eurent cependant du mal à garder leur calme lorsque la poignée de leur cabine s'abaissa, et que le dénommé Bobby remarqua :

-Tu as vu, Tom, on dirait que quelqu'un est enfermé là-dedans...
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  • Isaac Deniel
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MessageSujet: Re: Le Diable aux trousses [Will] [Terminé]   Le Diable aux trousses [Will] [Terminé] EmptyLun 10 Mar - 0:32:33

On dit souvent que l'art est le fruit d'une inspiration, souvent suscitée par un lieu, une atmosphère, un état d'esprit particulier. Quand on observait les portes des toilettes on pouvait se demander si cet espace clos, lugubre, aux senteurs entêtantes de lavande dans les meilleurs jours ne stimulait pas la créativité des jeunes esthètes qui, en ajoutant leur griffe vide de sens sur une paroi pourrie semblaient animés par le désir de laisser une trace dans l'art contemporain. Qui sait... Un artiste en manque d'argent aurait peut-être la bonne idée d'emporter toutes les portes de latrines dans une grande salle blanche peuplée de riches en mal d'achats inutiles pour lancer un nouveau concept, improvisé selon le matériel disponible. Et avec un peu de chance, on lui laisserait même éditer un petit livre illustré de portes de toilettes, et accompagnée de commentaires si abscons qu'ils paraîtront pertinents. Si ça n'avait pas déjà été fait – les idées lumineuses s'épuisent si vite dans ce domaine – celui qui en jouait pourrait en tirer une petite fortune. Admirez la courbe de ces signes cabalistiques, l'habile mariage des couleurs, et le délicat usage des mots... A côté du signe des mangemorts s'affrontaient des messages anti-voldemort, la lutte des maisons tenait toujours une place importante, avec quelques blasons maladroitement dessinés, et des « Serpentard, nid de cafards ! » « A mort bouffondor ! » « La coupe sera à Poufsouffle ! », Rusard, Rogue et Ombrage avaient droit à quelques caricature, des semblants de dialogue entre artistes s'esquissaient « Branché vos cervo ! » « Branche le tient ! », entre de romantiques déclarations d'amours « Chou je te kiffe grave » et de poétiques petites annonces « JH cherche JH pour le déflorer ! »... Mais cette annonce étaient passée en rouge, ce qui signifiait qu'elle n'était plus d'actualité... ça marchait ce genre de choses ? Il faudrait essayer pour voir... Dans quelques années. Du haut de ses douze ans on ne le prendrait pas beaucoup au sérieux et, il avait des problèmes bien plus grave à l'heure actuelle : préparer une potion pour nuire à la maison en tête, devenir plus adroit sur un balai, finir les jeux vidéos qu'il avait dû interrompre après les vacances de Noël, prendre sa revanche avec un élève de sa maison dans une bataille explosive, compléter sa collection de cartes chocogrenouille, et, surtout, échapper à Rusard, à Ombrage et se débarrasser d'un Gryffondor gênant avec qui il avait eu la mauvaise idée de s'enfermer...

Les deux garçons essayaient de s'ignorer. Le Gryffondor enfermé dans sa dignité vexé et occupé par son nez sanguinolent, et Isaac occupé à guetter les bruits de pas en détaillant d'un oeil discret la fresque qui lui faisait face. William n'avait pas réagi lorsqu'au lieu de s'excuser, il lui avait envoyé quelques répliques tranchantes. Il avait préféré retenir sa mention à Michael Jackson. La réaction ne se fit pas attendre. Il se retourna vivement en répétant ce nom, et le Serpentard se contenta de le fixer avec indifférence. Bah quoi ? C'était si surprenant ? Pourquoi le connaissait-il ? A son avis ? La question stupide par excellence. Celui qui la posait pouvait y répondre par avance, mais il préférait demander, histoire souvent de s'exclamer avec enthousiasme « oooh moi aussi je connais ! » et à Poudlard ça pouvait ressembler ensuite à « Oh toi aussi tu es un fils de moldus ? Devenons amis ! ». Contrairement aux sorciers, la plupart des enfants de moldus s'imaginaient que, parce qu'ils se trouvaient face à un Serpentard du même monde qu'eux, il allait être plus solidaire. Il en allait ainsi pour tous les groupes minoritaires. Seulement, il n'était pas solidaire avec les personnes insignifiantes et stupides, à moins qu'ils n'aient des ennuis avec plus idiot qu'eux... Et après, c'était la reconnaissance inutile assurée. Les gens étaient désespérants. Mais le préfet n'eut pas le temps de terminer sa question. Deux Serpentard en colère avaient fait irruption dans la pièce à cause d'une plaisanterie de Gryffondor. Toujours aussi malins ceux là. Isaac essaya d'identifier ses camarades à travers le trou de la serrure, et William continuait de l'observer d'un air étrange, comme s'il venait de prendre l'apparence douteuse du chanteur américain. Peut-être était-il tombé sur un fan. Ou... Pire, peut-être s'imaginait-il qu'il était fan de Michael Jackson ! Si tel était le cas, cette méprise ne pouvait rester, ce n'était Pas Du Tout son genre. Lui, il préférait Madonna voyez vous ! Rien à voir !

Les noms et les allures qu'il devinait à travers la serrure lui rappelaient vaguement deux sixièmes année de sa maison. Il s'agissait de deux garçons assez baraqués qui aimaient se vanter de leur méfaits dans la salle commune. Méfaits qui n'étaient jamais très recherchés, ils avaient une bonne maîtrise des sortilèges et ils en usaient. Il n'était guère étonnant que des Gryffondor leur aient réservés un attentat grossier. A présent, son compagnon de cabine lançait des regards méfiants sur lui. Il pouvait toujours sortir en inventant un mensonge, les deux autres seraient sans doute trop heureux de casser du rouge et or pour y voir autre chose. Seulement, s'ils en parlaient devant d'autres, les commérages ne se feraient pas attendre. Et, entre sa fouine frappée et ses catastrophes habituelles, il n'avait vraiment pas besoin de ça. Ce sous-entendu planant était terriblement gênant, le bois de la porte semblait se refroidir sous ses mains, et c'est sans doute pour dissimuler sa gène qu'il adressa à William un sourire espiègle et inquiétant qui montrait qu'il était à sa merci, et que sa situation l'amusait. S'il n'était pas coincé avec lui, il en aurait très certainement ri. Jamais cependant, il n'aurait livré le Gryffondor. Il ne souhaitait à personne de tomber entre les bras de ces deux brutes... A l'exception de Michel bien entendu. Mais quand on disait « Personne » on incluait forcément Michel.

Ils attendirent le départ des deux Serpentard dans un silence tendu. Leurs regards s'évitaient à nouveaux. Le préfet, exaspéré, semblait évaluer une possibilité de fuite par le plafond. Comment ? En lançant des fils façon spiderman ? Le deuxième année arqua un sourcil alors que son souffle devenait de plus en plus ténu et que son coeur battait à tout rompre. Les doigts légèrement crispés, il se retenait de ne pas se précipiter hors de son refuge comme un enfant qui, après s'être caché, s'aperçoit qu'il craint trop ses parents pour leur dissimuler sa bêtise – il faut dire que les parents ont toujours des menaces probantes dans ces cas là « Si tu ne te montres pas il n'y aura pas de télé demain ! Et t'auras pas ton BN au goûter ! ». Ainsi, dès que les deux gêneurs quittèrent la pièce, Isaac allongea aussitôt son bras sur la clenche et il l'abaissa en oubliant dans sa hâte de pousser le verrou. Sa panique le sauva, puisque qu'un quart de seconde plus tard, les deux olibrius revenaient. Rah misère ! Ce n'était pas le moment de jouer aux chochottes ! Il y avait des gens qui attendaient leur tour enfin ! Au bout d'un temps qui lui parut excessivement long, l'eau cessa enfin de couler. La pression qui le comprimait se relâcha pour le serrer avec une de force lorsque la « victime des Gryffondor » se dirigea vers leur cabine. Pourquoi fallait-il que ce soit CELLE LA ? Il y en avait toute une rangée ! Une malédiction l'avait-elle réellement frappée ? La peur vous inspire souvent des réactions stupides. Ici, en l'occurrence, Isaac avait reculé jusqu'à frôler son camarade. Une barrière invisible l'arrêta au dernier moment. Néanmoins, il n'était pas question de perdre contenance bêtement. Il devait réagir avant leur assaillant...


- En effet, c'est occupé, dit-il d'une voix faible et tremblante plus ou moins feinte.
- Et t'es coincé là dedans depuis tout à l'heure ? Ne serais-tu pas, par le plus grand des hasard, un Gryffondor qui essaye de se cacher ?
Ah que n'aurait-il pas donné pour leur envoyer une réplique cinglante... Mais il devait jouer son rôle jusqu'au bout s'il ne voulait pas inviter les deux autres à défoncer la porte. Il ne put retenir cependant un sarcasme et, sa petite voix devint plus sifflante :
-Je suis un élève malade qui va mettre à mal tes prouesses de lavandière s'il sort.
- Mes prouesses de quoi ?! Éclata aussitôt l'autre. Répète un peu espèce de sale petit... Qui es-tu d'ailleurs ?
- Depuis quand a-t-on besoin de décliner son identité pour rester dans une cabine ?
- Je suis sûr que c'est un Gryffondor ! Sors de là tout de suite, je vais me faire une joie de mettre un terme définitif à tes dérangements.
Isaac s'écarta de William pour élever une voix plus menaçante.
- Je suis à Serpentard Bobby Blakwell. Alors évite de trop me chercher, je suis sûr que tu n'aimerais pas ça...
-Tu crois qu'il bluffe ? Murmura l'autre d'une voix plus inquiète.
- Alors prouve le, ordonna Bobby.
- Sans problème. Et ce sera la dernière chose que je ferai, je déteste avoir à me justifier Blackwell.
Il soupira de mauvaise grâce et passa sa cravate sous la porte. Après un rapide examens, les deux compères estimèrent qu'il était plus sage d'en rester là. Bobby s'arrêta cependant près de la sortie en lui lançant un :
- Au fait ! T'aurais pas vu un Gryffondor dans le coin ?
- Un Gryffondor ? Voyons... - Il laissa couler un regard un brin sadique sur William. - J'en ai vu passer un en effet. Un roux... - Puisque son camarade n'était absolument pas en position de répliquer, il continua lentement, par simple malice. - Pas très âgé je crois... Et né moldu sans doute... - Comme les autres le pressaient à la manière de deux chiens avides de recevoir leur pâtée, il poursuivit : - Il sortait d'une cabine quand je suis arrivé et... je crois bien qu'il a tourné à droite. Dépêchez vous, il va vous échapper !

Et ils partirent enfin. "Pauvres tâches !" lança-t-il dès que la porte se referma. Pour prévenir une éventuelle réplique de la part du préfet, Isaac lui fit signe de se taire et il tendit l'oreille encore quelques secondes avant d'ouvrir la porte, et de sortir, sa cravate à la main en poussant un profond soupire.

- C'est la dernière fois que je fais ça !

Ignorant complètement son compagnon d'infortune il se mit face à un miroir fendu et couvert de traces – et dire que les filles avaient droit à des reflets impeccables ! - pour renouer sa cravate convenablement et retoucher sa coiffure au passage. Un oeil fixé sur le point roux que lui renvoyait la glace il déclara simplement :

- Tu ferais bien de partir par le couloir de gauche. S'ils reviennent, ne compte plus sur moi pour te couvrir.
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MessageSujet: Re: Le Diable aux trousses [Will] [Terminé]   Le Diable aux trousses [Will] [Terminé] EmptyMar 11 Mar - 20:54:02

Michael Jackson... William n'en revenait pas. Il y avait bien trois ans qu'il n'avait pas entendu parler de cette sommité culturelle, et il fallait qu'il arrive dans une école de sorciers pour réentendre son nom. Normalement, Poudlard était pourtant à l'abri de ce genre d'infamie... au moins un avantage du monde sorcier sur le monde moldu... Bon, les sorciers n'étaient pas complètement avantagés, puisqu'ils avaient Célestina Moldubec, que Will avait eu l'occasion d'entendre une fois. Mais enfin... avoir un pied de chaque côté devait lui permettre de prendre le meilleur de chaque monde, pas le pire... et Michael Jackson était tout de même l'une des pires choses existant chez les Moldus...
Bref, le préfet regardait Isaac avec étonnement, voire avec commisération. Un gars qui fait référence à Michael Jackson mérite-t-il plutôt la mort, ou plutôt la pitié ? William hésitait entre les deux extrêmes tandis qu'il s'efforçait de prendre son mal en patience, respirant le plus doucement possible, et écoutant les deux grandes brutes s'affairer à quelques mètres. Bien sûr, il n'avait jamais vu ces garçons et ne les connaissait absolument pas, mais il savait qu'il s'agissait de deux grosses brutes, probablement des armoires à glace avec des mains grandes comme des planches de snowboard. Rien qu'à les entendre parler, il devinait qu'ils appartenaient à cette catégorie d'élèves qu'il évitait particulièrement, le genre fier de ses gros bras, qui est sans cesse à se chercher un punching-ball, et qui déteste les Gryffondor, les rouquins, les petits, les nés moldus- lui, quoi...
Le Serpentard gardait les yeux fixés sur la porte des toilettes, comme s'il trouvait un intérêt fascinant à ce tissu d'abominations- de là où il était, William pouvait voir deux dessins obscènes, une caricature de Rogue, diverses petites annonces dont certaines parfaitement grotesques, quelque chose qui ressemblait à du vomi séché... rien de bien transcendant. Évidemment, pour un Serpentard, cela devait ressembler à du grand art. Vu le type de langage à peine articulé utilisé par les deux brutes épaisses, Isaac ne devait pas avoir souvent l'occasion de s'extraire de la médiocrité ambiante... alors du coup, cette porte de ouatères devait lui sembler tellement plus raffinée que la majeure partie de ses camarades...
Les deux gorilles (à force, William s'en était fait un portrait complet, et peu flatteur) se décidèrent enfin à vider les lieux, et le Serpentard se précipita vers la porte. Enfin, se précipita est beaucoup dire, puisqu'il n'était qu'à quelques centimètres... bref... il abaissa frénétiquement la poignée, mais sans avoir ôté le verrou. Trop heureux d'échapper à la compromettante compagnie du préfet, il avait négligé ce détail... Comme Isaac, qui venait de se rendre compte de son erreur, étendait la main vers le verrou, les deux brutes rentrèrent dans les toilettes, l'un d'eux faisant couler de l'eau tandis que l'autre ricanait :


-Il t'a pas raté, c't'ordure de Gryffondor...
-Ferme-la un peu, tu veux ? Tiens, puisque c'est ça, j'vais pisser...

Quelle classe, quelle élégance. Deux supporters de foot (et même de rugby) auraient été plus distingués. D'un pas lourd, le garçon se dirigea vers leur cabine- vers ce havre de paix où une amitié indestructible était en train de naître- et arracha à moitié la poignée de la porte. Avec une perspicacité rare, le gorille dans la brume en conclut que la cabine était occupée, ce qu'Isaac confirma d'une voix de moribond. La suite inquiéta légèrement le rouquin ; les gorilles réclamaient un Gryffondor, et Isaac lui lança un regard étrange avant de répliquer qu'il était à Serpentard, et de montrer sa cravate par-dessous la porte pour le prouver. Cette preuve calma définitivement les deux brutes, qui demandèrent cependant, en guise d'au revoir, s'il n'avait pas vu un Gryffondor dans les parages. Oui, il en avait vu un... un roux... William lança un regard furibard à son compagnon de cellule, qui poursuivit sans se démonter et donna aux deux idiots un signalement complet du sympathique préfet de Gryffondor. De quoi lui valoir un bon paquet d'ennuis...enfin, avec de la chance, ils tomberaient sur un Weasley avant de le trouver...
Dans un grand vacarme de pas précipités, les deux charmants aspirants tortionnaires filèrent à la poursuite du Gryffondor qui subirait leur courroux, et les deux adolescents purent enfin quitter la cabine. Isaac entreprit de renouer sa cravate et de se recoiffer (quelle précieuse, alors^^), tandis que William s'avançait vers un lavabo pour se laver les mains. Plus de vingt minutes coincé dans les toilettes... Comme il était agréable de pouvoir reprendre le cours normal des choses !
Sans aménité excessive, mais sans hostilité non plus, Isaac informa Will qu'il ne devait plus compter sur lui pour le couvrir. Le préfet observa un instant son camarade, via le miroir, et répondit :

-Me couvrir, quelle modestie... me sauver la vie, me préserver de l'anéantissement pendant que tu y es... enfin, venant d'un fan de Michael Jackson, il ne faut pas s'attendre à beaucoup de discernement...

Il eut un sourire, un sourire joyeux qui ne disait rien d'autre que sa bonne humeur- en aucun cas il ne voulait offenser son ex-colocataire. Il était déjà recherché par deux affreux, pour quelque chose qu'il n'avait pas commis, inutile d'en rajouter.
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  • Isaac Deniel
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MessageSujet: Re: Le Diable aux trousses [Will] [Terminé]   Le Diable aux trousses [Will] [Terminé] EmptyLun 14 Avr - 21:46:37

Ah comme il était doux, une fois le danger passé, de franchir les barricades, de retrouver une vaste étendue dallée, un air respirable, bien qu'encore vicié par l'odieuse présence de ses chers camarades, et un miroir. Non, Isaac n'était pas la superficialité incarnée, du moins, il le prendrait très mal si quelqu'un lui glissait une remarque de ce genre. L'adepte du reflet parfait de sa famille, c'était cette cruche de Marie-Charlotte, qui, étrangement, essayait de le frapper avec son petit miroir de poche dès qu'il la troublait dans son examen religieux avec un impie « Oh ! Tu as un bouton ! ». Lui, il avait d'autres priorités, il n'avait absolument rien à voir avec cette fille ! Mais comprenez le... Il venait de courir le long des couloirs pour échapper à la Sainte Alliance de Poudlard, il s'était enfermé dans les toilettes avec un autre pour observer pendant plus de dix minutes un silence particulièrement tendu et il avait dû ôter sa cravate pour prouver son appartenance à la noble maison de Serpentard. Quelle insulte ! S'il entrait dans la catégorie des Sang Purs pro-Salazar, il aurait probablement prescrit la pendaison, l'écartèlement, ou une autre torture amusante et fatale. Mais Isaac était encore loin de ces soucis fondamentaux, il n'était qu'en deuxième année, et, fils d'une famille anonyme chez les sorciers, il n'avait pas encore eu le temps de se faire un nom. Pouvait-il prendre le risque de nouer sa cravate de travers alors qu'un reflet était à sa portée ? Non, ce serait stupide, t il n'allait pas non plus quitter les toilettes avec le ruban vert et argent dans sa main, on se demanderait pourquoi il ne le portait pas autour du cou et, surtout, si les deux gorets le retrouvaient, ils auraient peut-être suffisamment d'intelligence pour établir un lien entre lui et le garçon de la cabine. Révéler le visage d'un Serpentard de deuxième année « sans histoire » pouvait être fatal lorsqu'on avait joué les princes héritiers à côté du trône. Piqué dans leur impénétrable fierté, les deux idiots ne songeraient certainement pas à l'épargner pour son magnifique jeu d'acteur... Par prudence, mais surtout par respect pour lui-même, il devait retrouver une tenue impeccable.

Avec une pointe de désespoir, Isaac nota que d'horribles plaques rouges marbraient son teint pâle. L'effort physique et l'angoisse ne font pas bon ménage, et il ne pouvait pas y remédier, la couleur devait se stabiliser d'elle-même. Les filles avaient droit au fond de teint, mais pas les garçons, soumis pourtant aux mêmes aléas épidermiques, ne pouvaient pas utiliser cette merveilleuse invention sans récolter d'étranges regards. Il fallait porter des robes ou défiler sur un plateau télé pour que personne ne s'étonnât de l'usage de certains produits... Et encore, il y avait encore des gens assez stupides pour croire que les personnalités derrière leur écran avaient une peau naturellement parfaite. Il soupira, et retravailla, par pur réflexe, quelques mèches. Ses cheveux, au moins, il pouvait en faire à peu près tout ce qu'il voulait tant qu'ils n'étaient pas tragiquement aspergés d'eau et mal séchés. Au passage, dans un accès profond de mansuétude, il conseilla au Gryffondor, qui, pour une raison obscure, continuait à l'observer bêtement, de prendre la fuite au plus vite. Evidemment, le rouquin, en bon rouge et or, joua les réfractaires. Il fallait qu'il trouve à y redire. S'ennuyait-il à ce point ? N'avaient-ils pas perdu assez de temps dans la cabine exiguë ? La lourdeur était-elle un traits de caractère indispensable pour intégrer la maison des lions ? Ce type de caractéristiques que le choixpeau ne citera jamais dans ses chansons, l'objectif étant de valoriser chaque blason. C'était un peu le même principe pour les livres de prénoms et les horoscopes. Quelque soit votre nom, votre signe et, pour Poudlard, votre maison, vous serez défini par un chapelet de qualités. La plupart des hommes préfère malheureusement éviter de se rappeler à quel points ils sont vains et stupides. Voyez Cindy Sanders ! Qu'a-t-elle trouvé à la page « cindy » à votre avis ? Pas ce que son prénom vous évoque réellement je crois.

Oui, nous sommes dans le registre des noms maudits de la « scène musicale » - bien que le terme soit hautement criticable, mais de nos jours vous savez, les gens ne font plus vraiment la différence. C'est à peine s'ils savent que quelque chose a existé avant et existe à côté. La culture a été anéantie par le culte de Johnny et d'autres chanteurs gris, comme ce... Jackson. Et... Quoi ? Lui ? Fan ? Isaac, qui avait écouté jusqu'alors William d'une oreille distraite, en retouchant inutilement sa cravate avec l'attitude insupportable du « cause toujours tu m'intéresse », se retourna vivement, le regard contrarié. Quand je vous disais que les Gryffondor étaient lourds. Il avait lancé ce nom comme ça, un réflexe qu'il avait pris à l'école. En général, les comparaisons stupides amusaient le groupe ou enfonçaient la personne visée. Et pour les associations d'idées à visée sarcastique, Isaac avait un certain don. L'exercice était devenu une véritable manie, et les répliques fusaient d'elles même, bien malgré lui parfois... D'un monde à l'autre, il fallait renouveler les comparaisons, ce n'était pas toujours évident, en témoigne l'absence de réaction de Marie-Charlotte lorsqu'il l'avait traitée de verracrasse frappée de dragoncelle. Enfin... Si, elle avait réagi, mais pour lui lancer un condescendant « Tu te crois malin à inventer des mots stupides ? Ça fait trop pit'. » Mais il avait réussi à trouver quelques chose de plus approprié pour se venger et elle l'avait poursuivi dans tout l'appartement jusqu'à ce qu'une jarre dont il n'avait pas osé demander le prix finisse tragiquement sa vie sur le marbre du couloir. Ils s'étaient tous deux fait sévèrement disputer et on leur avait trouvé des tâches domestiques à faire ensemble pour les punir. Marie-Charlotte eût beau hurler de rage, taper du pied en arguant qu'on l'exploitait, et Isaac invoquer l'intervention de la femme de ménage le lendemain, et glisser discrètement que, dans quelques années, il pourrait réparer le base avec la magie, rien n'y fit, sa mère avait même trouvé une rayure imaginaire sur le parquet, donc, vous pensez bien qu'une fois ce stade atteint, il était impossible de se faire entendre. Quand il se trompait d'univers chez les sorciers, on lui disait simplement « mais de quoi tu parles ? » en ouvrant de grands yeux ou l'on s'exclamait « Oh ! Tu connais aussi ! ». Le gryffondor entrait dans la seconde catégorie, mais dans la sous-partie agaçante, qui ne laisse pas filer les références ridicules. Que voulait-il ? Qu'il tape sur les personnages qui avaient depuis longtemps atteint la postérité ? L'histoire de Descartes qui s'étouffe avec une brioche ? Il ne la connaissait pas. Et même s'il la connaissait, la plupart des nés moldus ici présents n'étaient pas assez cultivés pour saisir une pique de ce genre sans que l'histoire leur fût détaillée. Il fallait rester simple.

Sa petite poussée de colère s'apaisa lorsqu'il nota le sourire amical de William. Ce n'était qu'une boutade. Qu'allaient-ils faire ? Se serrer dans les bras en remerciant le ciel de les avoir laissés en vie et rire bêtement et exagérément comme à la fin de certaines séries, alors que face à l'écran, le spectateur endormi par tant d'inepties cherche encore le trait d'humour de la précédente réplique, ou sourit niaisement parce qu'il n'a pas compris. Non, bien sûr. Si le Gryffondor voulait jouer à ce petit jeu, il ne lui laisserait pas le dernier mot. En, enfin, il refusait de reconnaître que son intervention lui avait sauvé la mise. Devant tant de fierté, il ne pouvait fléchir.


- Et toi t'es quoi ? , répondit-il posément en haussant un sourcil. Un fan refoulé ? C'est quoi ce blocage stupide que tu fais depuis tout à l'heure ? C'est la claustration dans les toilettes qui t'as fait bugguer ? Est-ce que j'ai une tête de débile qui se fait des soirées « j'imite les chorégraphies de Thriller devant ma télé » ? - Et qu'on ne lui dise pas qu'il avait l'air de parler en connaissance de cause. Il suffisait de regarder certaines émissions pour le seul plaisir de se moquer des gens pour faire de si navrantes observations. - Mais excuse moi... Tu as peut-être été frappé par cette terrible malédiction...

Il s'arrêta un instant, esquissant un petit sourire en coin. Le rouge et or ne voulait pas le quitter de suite ? N'était-ce pas touchant ? Son « va ! Je te laisse la vie » ne lui suffisait donc pas ? Bien. Il rangeait sa carte de bonté. Les enjeux pouvaient entrer en scène.

- Parce qu'il serait peut être utile de te rappeler que tu n'en menais pas large tout à l'heure... quand je dressais ton portrait... Tu sais, j'aurais pu faire pire... Rien ne m'en empêchait. Je n'étais pas obligé de me faire passer pour ce que je ne suis pas pour rester caché derrière la porte avec toi... Tu veux une idée de ce que la scène à laquelle on aurait pu avoir droit si je ne t'avais pas « couvert » ? Ils ne sont pas encore trop loin... Je peux les retrouver... Ce serait merveilleux... Tu n'auras même pas à exercer ta mauvaise foi pour ne pas m'être redevable.

Avec dérision, il rendit son sourire joyeux au jeune garçon. Oui, William avait eu un petit moment de panique lorsqu'il avait sournoisement donné toutes ses caractéristiques aux deux serpentard. Il ne serait plus en sécurité dans les couloirs avant quelques heures et les autres roux risquaient d'avoir des problèmes... Etre roux était un excellent motif pour qui voulait frapper. Etre un Gryffondor roux de faible constitution l'était encore plus pour un Serpentard. Le petit préfet avait un profil parfait, et ce n'était pas le seul rouquin de sa maison, loin de là. Si quelqu'un avait des ennuis à cause de lui, se sentirait-il coupable ? Ce serait vraiment regrettable, mais ce qui se passerait hors de ces toilettes ne regardait plus Isaac. Le deuxième année s'amusait cruellement. Il n'avait pas l'air très sérieux, sa voix était à la fois légère et insinuante. Pourtant, il fit quelques pas vers la porte, un petit air mystérieux fiché sur le visage.
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MessageSujet: Re: Le Diable aux trousses [Will] [Terminé]   Le Diable aux trousses [Will] [Terminé] EmptyMar 15 Avr - 16:45:05

Oui, il avait eu peur. Et après ? Où était le problème ? N'était-il pas normal d'avoir peur lorsque deux brutes épaisses cherchent quelqu'un sur qui taper et qu'un idiot à l'air sournois leur donne votre signalement détaillé ? N'était-il pas normal d'avoir peur, sachant que seuls une porte et le bon vouloir dudit sournois vous séparent des poings des deux gorilles ? William reconnaissait volontiers qu'il avait eu peur, et il n'en avait pas honte. Il avait assez tâté des expéditions punitives des Serpentard pour n'avoir aucune envie de renouveler l'expérience- et pour rien, en plus. C'est qu'il cumulait les handicaps ; Gryffondor, roux, pas très grand, préfet, et fils de Moldus. La victime parfaite pour ces grands lâches de six ou septième année, qui n'envisageaient de se battre que contre bien plus faible qu'eux. Cet idiot avec sa cravate verte ne connaissait probablement rien des coups de poing dans le ventre expédiés anonymement dans un couloir, au gré d'un embouteillage, ou des sortilèges bêtes et méchants lancés gratuitement... En général, les Serpentard n'infligeaient pas ce genre de traitement aux élèves de leur propre maison. Il suffisait de voir comme la cravate aux couleurs vert et argent avait dissuadé les deux brutes de s'attaquer au garçon enfermé dans la cabine...
William, lui, connaissait le genre de joyeusetés que les Serpentard les plus âgés réservaient à quelques victimes de choix, dont il faisait malheureusement partie (pour quelle raison, il n'en savait rien ; son tort était-il d'être roux, d'être préfet, d'être un Sang-de-Bourbe ?... les trois à la fois, peut-être...). La lâcheté de ces grands escogriffes lui semblait hautement méprisable, d'autant qu'elle se doublait souvent d'une épaisse bêtise qui les rendait vraiment dangereux.
La réponse inutilement hautaine du Serpentard offensa William, dont la mauvaise humeur, ces temps-ci, ne demandait qu'à s'exprimer. Le préfet, qui se savonnait posément les mains, interrompit cette saine activité et jeta, via le miroir, un regard glacial au garçon. Non mais... qui il était, ce petit pignouf, pour parler sur ce ton ? Avoir une conversation civilisée était au-dessus de ses forces ? Encore un qui se prenait pour Dieu le père, donc... une espèce commune à Serpentard, d'après l'expérience du rouquin. Peut-être aurait-il fallu que William se jette à ses pieds, lèche ses semelles puis entonne un chant d'action de grâces pour le remercier... le remercier de quoi, d'ailleurs ? De n'être pas allé jusqu'au bout de son insondable bêtise... d'avoir été un peu moins minable que prévu ? Tiens, en parlant de minable... Le voilà qui s'avançait vers la porte avec ce qu'il croyait être un sourire malin. Avec une grossièreté qui ne lui était pas coutumière, le préfet lâcha :

-Pauvre petit connard...

Le ton de sa voix n'exprimait pas la colère, ou le ressentiment, mais la pitié, pure et simple, devant tant de bêtise et de suffisance. Jamais personne ne lui avait fait pitié pour ce motif, et il ne pensait pas que quelqu'un y parviendrait un jour ; mais ce type-là était à part. Mettre les gens dans la panade pour s'amuser, et jouer ensuite au chevalier blanc ; aboyer avec une hargne de roquet fraîchement castré, et, pour finir, menacer de retourner chercher les deux brutes à l'origine de cette histoire : ça faisait beaucoup pour un seul homme, et ce comportement dénotait, selon William, un beau concentré de sottise et de mesquinerie. En plus, il avait l'air très content de lui ; rien d'étonnant, avec ce genre de spécimen, mais ça aggravait encore son cas.
Le rouquin se rinça rapidement les mains, les essuya sur sa robe et jeta son sac sur son épaule avant de se diriger à son tour vers la porte. Le Serpentard n'était pas sorti ; il arborait encore son sourire crétin, mais ne mettait pas sa menace à exécution. William, quant à lui, n'avait plus la moindre envie de sourire, ni même de faire preuve de la plus élémentaire courtoisie envers ce minable. D'une voix nerveuse, palpitante d'hostilité, il fit :

-Allez, pousse-toi de là, Ducon. Je préfère encore aller me faire taper dessus pour rien que de rester encore trente secondes de plus en ta compagnie... comme ça, t'auras même pas besoin d'aller chercher tes copains.

Il eut un instant l'envie de coller une paire de baffes au garçon, pour lui apprendre un peu à être moins stupide, mais il y renonça. Pas la peine d'avoir des ennuis disciplinaires à cause d'un néant à pattes comme lui.
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  • Isaac Deniel
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MessageSujet: Re: Le Diable aux trousses [Will] [Terminé]   Le Diable aux trousses [Will] [Terminé] EmptyMer 14 Mai - 18:12:58

Qu’avais-je dit précédemment ? Que la lourdeur était un trait de caractère déterminant pour qui voulait intégrer la maison de Gryffondor ? Et pour Serpentard ? Rien de bien compliqué du point de vue de l’opposition, il suffisait d’entrer dans le cercle des personnes qui avaient le don de se rendre insupportables dès que leur langue se déliait. L’exemple du petit Deniel n’était-il pas criant ? Quelles aimables paroles avait-il adressé au rouquin depuis que celui-ci l’avait à moitié reçu dans les bras en essayant – sans succès – de sortir de sa cabine ? Hum… Il lui avait dit de se la fermer, il l’avait traité de chochotte au lieu de s’excuser pour la bousculade, il avait dressé son portrait de signalisation aux Serpentard pour entretenir ses craintes, il l’avait abandonné sans plus de cérémonie au profit d’un miroir, il avait le culot de s’attribuer un rôle de sauveur, et, à présent, il se tournait, semblait-il, vers le chantage pour provoquer les propos qu’il attendait. La liste commençait à être longue et Isaac, toujours abrupt au premier abord, ne semblait ni disposé à faire des efforts, ni lassé de déclencher systématiquement le même type de querelle. A force de provoquer, il ne se souciait plus beaucoup des conséquences de ses actes, calculateur lorsque la « gravité » d’une situation l’exigeait et impulsif le reste du temps, le Vert et argent modelait son attitude au gré de ses humeurs. Il pouvait ainsi, selon ses dispositions, agresser une bonne connaissance et accueillir avec un sourire rayonnant un quidam de passage. Il fallait s’y faire. C’était une question de patience. Une patience que tous n’étaient pas prêts à donner… et on les comprenait. Comment ce « pauvre » rouge et or, piégé dans une situation dont il ignorait les tenants pouvait-il ne pas céder à la colère après avoir goûté à l’incroyable affabilité de son compagnon d’infortune ? Pourquoi se serait-il abaissé à le remercier ?

Les circonstances faisaient que, oui, Isaac lui avait sauvé la mise, ça, vous ne lui retirerez pas. Mais, les circonstances faisaient aussi que, si le Serpentard ne l’avait pas empêché de sortir en se jetant sur lui, il aurait pu se sauver bien avant l’entrée inquiétante des deux brutes. En sommes, la logique pouvait valider les remerciements si des excuses les précédaient. S’était-il excusé ? Vous voulez rire ! Il n’allait pas demander pardon à un Gryffondor ! Cette pratique n’entrait pas dans le code du parfait polisson et le jeune garçon aimait la confrontation. On ne pouvait lui enlever ce plaisir naturel qui exaspérait allègrement ses parents, ses professeurs et son entourage. Pourquoi chercher à effrayer son compagnon par les moyens les plus mesquins si ce n’était pour guetter une réaction ? Il se fichait bien de sa reconnaissance au fond, et il n’avait certainement pas l’intention d’exécuter ses menaces. Ce serait stupide… Il n’allait pas « sauver » un rouge et or pour rappeler ses bourreaux juste après. Certains en seraient capables… Certes, mais pas lui. Les persécutions iniques et la violence physique exercée sur plus faible que soi n’auront jamais sa considération. S’il avait besoin de régler ses comptes avec une personne, il n’irait jamais jusqu’à invoquer plus fort. La perfidie avait ses limites… Bon… après, si plus fort se proposait, il ne serait pas stupide au point de refuser son aide non plus.. Non, il ne tenterait rien contre le rouquin, et la légère insouciance qui s’exprimait sur son visage chafouin prouvait qu’il ne croyait pas lui-même en cette technique d’intimidation. N’était-elle pas terriblement grossière ? Il la laissait à moins futé. Son tempérament mutin lui inspirait juste quelqu’irritante taquinerie.

Irritante, c’était bien le cas de le dire quand on voyait avec quelle rudesse le préfet de Gryffondor la reçut. Ce qu’il n’était pas drôle alors ! Il semblait que rien de ce qu’il pût dire fût en mesure de lui arracher un sourire… Ah si… Michael Jackson… Ce qui, en somme, prouvait une fois de plus que les lions et les serpents avaient chacun un humour particulier dont les arcanes étaient inaccessibles d’une maison à l’autre. Dans ses conditions, comment voulez-vous éviter les disputes ? Ces gros lourdeaux prenaient tout au premier degré, et leurs plaisanteries était souvent d’une bêtise abyssale, quand elles ne frôlaient pas l’inconvenance. Et en parlant d’inconvenance, écoutez plutôt la réaction de ce charmant William Craig. Grandiose ! Mesdames et messieurs, nous assistons en direct à un appauvrissement de la langue, le retour aux origines de l’homme civilisé ! Quand on a plus rien à dire on se tait, ou on insulte, c’est bien connu. Isaac comprenait que certaines situations puissent vous inciter à abandonner les formules de politesses, mais il n’avait pas l’impression d’être allé si loin puisqu’il « plaisantait » et qu’il ne l’avait pas caché… Il reçut ses injures sans broncher, elles faisaient parties de celles qui défoulaient le plus, mais certainement pas de celles qui atteignaient la fierté de l’intéressé. Son sourire se résorba doucement pour lui tirer une expression désespérée, puis lui arracher un sourire faussement navré :


- C’est bien dommage… Parce que je me demande combien de temps ils tiendraient dans une cabine avant de s’entretuer…

Oui, ce serait vraiment le seul motif qui pourrait lui donner envie de retrouver les deux Serpentard. L’expérience était amusante, plutôt difficile à mettre en œuvre, mais pas impossible… L’idée flotta un instant dans son esprit, puis il la stocka dans le casier des ‘bêtises à faire’. Droit et digne, il n’avait pas cherché à s’écarter pour éviter le courroux du Gryffondor. Son algarade ridicule, ennuyeuse ne l’impressionnait pas et son regard, soudain plus sombre et aiguisé soutint le sien sans ciller.

- Et toi tu n’es qu’un vulgaire béotien ostrogoth, dit-il, non sans ironie après un silence d’une voix lente et posée, exprimant tout le mépris que lui inspirait sa grossièreté. Je comprends que tu éprouves le besoin d’affirmer ton autorité, mais je ne prend pas tellement de place tu sais, tu n’as pas besoin que je m’écarte pour passer, et je ne t’ai jamais retenu.
[i]
Il tendit une main vers la sortie. S’il n’avait aucune envie de le souffrir plus longtemps, il en allait de même pour lui. Après tout, à quoi cette petite altercation insipide pourrait-elle bien mener ?
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