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 Parce que la vie est injuste...
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MessageSujet: Parce que la vie est injuste...   Parce que la vie est injuste... EmptySam 26 Jan - 16:29:56

Citation :
*Titre de ta nouvelle : Parce que la vie est injuste…
*Présentation de l'histoire C’est une réécriture de la fin du tome 7, parce que je n’avais pas du tout aimé la façon dont se terminait le bouquin. Si comme moi vous avez été déçu, cette fic est peut être pour vous…
*Protagonistes : Neville, Luna, et enfin, les persos de JK. Aucun n’est inventé
*Catégorie : One shot
*Genre : je dirais tragique
* Nombre de chapitres : 1
*Complet : oui

Parce que la vie est injuste…


_ Harry est mort ! Potter est mort !

Le murmure enfla dans la grande salle. Tous les sorciers avaient stoppé net leurs duels, lorsqu’ils avaient entendu le terrible sort prononcé par le Lord noir. Certains avaient encore leur baguette en main, pointée en direction d’un adversaire statufié d’horreur devant ce qui venait de se produire. Petit à petit cependant, tous baissèrent les armes, et le chuchotement des êtres présents se transforma en une plainte déchirante qui retentit jusqu’au petit village de Prés-au-Lard, faisant là aussi cesser les combats. Personne n’osait bouger.
Saisie d’horreur, Luna Lovegood ne réalisait pas. Harry Potter et Lord Voldemort avaient commencé un duel au centre de la grande salle, peu de gens les avaient aperçus, eux-mêmes aux prises avec d’autres mages noirs, et luttant pour leur propre survie. D’ailleurs, Luna ne les avait pas vus, coincée entre Gréggory Goyle et Vincent Crabbe, qui s’étaient donné le mot pour en finir avec cette petite gêneuse. Alors qu’elle venait de stupéfixier le premier et de ligoter solidement le second, un grand cri avait retentit dans l’immense pièce, supplantant toutes les paroles, jurons, ou formules des autres.

_ Avada Kedavra !

Le cri était puissant, et mêlait deux voix à l’unisson. L’une remplie de haine, et l’autre de dégoût. Les deux jets de lumière se frôlèrent à mi-chemin, avant d’aller percuter chacun sa cible, en plein cœur. Aucun des deux duellistes n’avait bougé, défiant l’autre du regard. Lord Voldemort tomba, avec sur le visage une expression profonde d’incompréhension, tandis qu’en face de lui, Harry Potter, le balafré, le survivant ou encore celui qui avait survécu au mage de nombreuses années plus tôt, le suivit cette fois dans la tombe. Ses yeux exprimaient le soulagement de ne pas s’être sacrifié en vain.
La jeune blonde mit du temps à réaliser. Celui qu’elle aimait depuis le premier jour ou leurs regards s’étaient croisés venait de mourir pour sauver un peuple, et plus encore, du règne abject d’un sorcier fou. Il avait du lui falloir beaucoup de courage pour agir de la sorte, et il était mort. Il était mort en héros, mais mort quand même ! Jamais plus il ne la surprendrait dans ses rêveries, jamais plus il ne poserait ses mains d’homme sur ses hanches, jamais plus elle ne sentirait le contact de ses lèvres contre sa peau…
Lorsque ces réflexions se furent totalement immiscées dans l’esprit de la jeune fille, elle se mit à hurler.

_ Nooooooooooooooon ! Nooooooooooooooo…

Les membres empêtrés dans ses draps, Luna se réveilla. Ses yeux étaient baignés de larmes, tout comme son oreiller d’ailleurs, et sa respiration était hachée. Elle avait peine à retenir les sanglots qui montraient dans sa gorge. Le front brûlant, elle se redressa tant bien que mal et s’assit au bord de son lit, se débarrassant comme elle le put de ses couvertures encombrantes. Elle savait qu’il lui faudrait du temps pour retrouver son calme.
Un rayon de lune éclaira furtivement son réveil : il était trois heures quarante-cinq du matin, elle savait aussi que sa nuit commencée tard, se terminait là.
Soudain, sans qu’elle n’ait entendu ses bruits de pas dans le couloir, elle vit apparaître Neville Londubat dans l’encadrement de la porte, une bougie à la main. Voyant que son amie ne réagissait pas, il entra et alla s’asseoir à côté d’elle, posant sa main sur la sienne en signe de réconfort. Si la jeune femme nota sa présence, aucun geste ne trahit cette constatation : elle resta là, immobile. Neville n’avait jamais été habile avec les mots, aussi ne prononça-t-il aucune parole. Il se contenta d’offrir sa présence à l’ex-Serdaigle. Quelques minutes seulement après son arrivée, la porte s’ouvrit de nouveau et laissa place à un jeune homme blond à carrure d’athlète. En silence, il vint lui aussi se placer sur le petit lit aux draps bleus, et prit dans les siennes l’autre main de Luna.
Les trois amis restèrent ainsi sans bouger tout le reste de la nuit, partageant la même peine. Tout comme celle qui se tenait entre eux, Drago et Neville revivaient eux-aussi trop souvent la chute du Lord et surtout, surtout la perte de leurs amis, de leur famille…

Après la terrible bataille de Poudlard, on avait pu compter les morts, et leur donner une sépulture digne de ce nom, leur rendre les honneurs auxquels ils avaient droit et surtout, commencer à faire son deuil, ce qui restait la chose la plus difficile. Les pertes avaient été lourdes, et de nombreux sorciers et sorcières avaient quitté cette terre. Parmi eux, on nommera Hermione Granger, Minerva McGonagal, Cho Chang, Anthony Goldestein, Susan Bones, Lee Jordan, Molly Weasley… La liste était longue, trop longue. Neville avait perdu celle qui l’avait élevé, qui depuis tout petit avait prit soin de lui, parfois de façon maladroite certes, mais elle avait toujours fait de son mieux pour lui. Aujourd’hui, alors qu’il l’avait perdue à tout jamais, le brun se rendait compte à quel point il aimait sa grand-mère, à quel point elle lui manquait. De son côté, Drago Malfoy avait perdu celle qu’il aimait, celle qui lui avait fait ouvrir les yeux, bien des années auparavant et se remettre en question, celle grâce à qui il avait rejoint le camp de gentils : Ginny Weasley. Elle était tombée aux mains de Bellatrix Lestrange, sa propre tante, et lui, qui combattait plus loin n’avait rien vu, rien pu faire non plus. Le frère aîné de la petite rousse, Percy avait alors tenté de la venger, sans succès. Ayant vu tomber deux de ses enfants, Molly s’était précipitée, mais Lestrange avait triomphé, une fois de plus. C’est Neville qui mit fin à cette hécatombe en envoyant cette terrible femme en enfer, aux côtés de sa sœur et de son beau-frère : Narcissa et Lucius Malfoy. Malheureusement, la liste des morts ne se cantonnait pas à ceux de la bataille de Poudlard. D’autres meurtres avaient été commis durant l’année : Bill Weasley s’était fait avoir, alors qu’il était en mission pour le compte de l’Ordre, tout comme Tonks et Fol-œil, Ron Weasley était décédé quelques semaines avant la fin, et comme eux, de nombreuses autres vies avaient été injustement écourtées.

Le petit matin surprit les trois jeunes gens dans la même position. L’image était comme figée : on aurait dit un tableau. Tous trois possédaient les mêmes cernes violet foncé sous les yeux, témoins de leurs nombreuses nuits d’insomnie. Lorsque le premier rayon de soleil traversa les carreaux, Neville se leva, déposa un rapide baiser sur le front de Luna, serra l’épaule de Drago et sortit. En tant que maître de maison, il se devait d’être présent lors du petit déjeuner et du lever de ses invités. Il se devait s’insuffler un semblant de joie à la demeure, même si le cœur n’y était pas. A l’approche de Noël, il avait en effet eu l’idée de rassembler tous ses amis ainsi que les élèves de sa promotion et certains membres de l’Ordre du Phoenix afin que tous passent le réveillon ensemble. Certains pouvaient rester quelques jours, d’autres ne resteraient que l’espace d’une journée. Drago et Luna étant ses plus proches amis, il leur avait tout naturellement été demandé de passer deux semaines avec lui. Deux semaines de pause, deux semaines ou ils pourraient se soutenir mutuellement et se donner le courage de continuer à vivre, à aller de l’avant.
Neville alla donc se changer et descendit à la cuisine préparer de quoi se restaurer. Terry Boot fit son apparition quelques minutes plus tard, rapidement imité par Remus Lupin, Padma Patil, Drago et Luna. Les autres arriveraient dans la journée, mais en attendant, les conversations commencèrent, timides.

_ Driiiiiiiiiiiiiiing ! Driiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiing !

Il était environ dix-huit heures, et quelques personnes s’étaient rajoutées au groupe d’invités, comme Angelina Johnson et Michael Corner. Pour la troisième fois de la journée, Neville se leva et alla ouvrir la porte d’entrée. Un sourire heureux s’étendit sur ses lèvres lorsqu’il reconnut la famille Weasley, au complet. Enfin… au complet d’après Voldemort. Devant lui, quatre têtes rousses, quatre hommes souriants ayant abandonné leurs soucis chez eux, ou du moins le laissant croire. Cependant, l’hôte ne put que remarquer leurs traits tirés, leurs yeux las, ainsi que les quelques cheveux blancs qui commençaient à poindre ça et là dans leurs tignasses épaisses. Fred et Georges l’étreignirent dans une joie réelle, quoiqu’un peu exagérée, tandis qu’Arthur et Charly se contentèrent d’une solide et vigoureuse poignée de mains, dans laquelle passa leur reconnaissance. Leur entrée fut des plus remarquée. En effet, comment passer à côté de quatre feux-follets roux ? C’était quasiment impossible !
Les personnes déjà présentes se hâtèrent dans leur direction, le cœur heureux à la vue de ces amis de longue date. Lupin et Arthur s’installèrent confortablement chacun dans un fauteuil, en vis à vis et entamèrent une discussion à voix basse. De leur côté, les jumeaux furent assaillis de toutes parts, félicités par les uns pour leur dernière invention, sollicités par les autres pour des commandes. Enfin, Charly profita de cette agitation autour de ses cadets pour filer se fondre dans le décor et pouvoir ainsi profiter d’une chaise au coussin moelleux. Sa présence ne passa pas inaperçue pour tous, et Luna s’approcha de lui, discrète et silencieuse, comme toujours.

_ Bonjour Charly.

L’homme n’avait pas vu venir la jolie blonde, et déjà perdu dans ses propres pensées, il sursauta légèrement avant de tourner la tête dans sa direction. Reconnaissant la meilleure amie de feu sa sœur, il lui sourit tristement. Contrairement aux autres, faire « semblant » était pour lui la pire des épreuves, qu’il parvenait à supporter un temps, mais pas trop. Et puis, il considérait la jeune fille comme un membre de sa famille, sans doute pas une sœur mais quelqu’un d’assez proche pour que lui se permette d’abaisser son masque de gaieté.

_ Bonjour Luna. Répondit-il simplement.

Ils commencèrent à bavarder eux aussi, échangeant leurs projets d’avenir pour ne pas parler du passer, leurs idées sur ce qui allait à présent se passer dans le monde magique. Ils évoquèrent Fleur, qui avait préféré retourner en France après la mort de Bill, ainsi que la naissance de la petite Victoire. Charly ne songeait plus à retourner s’occuper des dragons en Roumanie : après tout ce qui s’était passé, il souhaitait rester auprès des siens, et envisageait même de travailler pour le ministère. On lui avait d’ailleurs offert une place au Département de la Coopération Internationale. Luna quant à elle avait reprit le Chicaneur, journal dont Xénophilius Lovegood, son père avait été le créateur. Ce dernier ayant séjournée temporairement à Sainte Mangouste, il avait bien fallut que quelqu’un s’occupe du journal. Alors Luna s’y était collée, et continuait à aider son père, même si elle ne pensait pas sérieusement en faire son métier. Puis la conversation dériva sur autre chose, et de fil en aiguille, il fut bientôt temps de se mettre à table. Le repas fut délicieux, et la soirée fort charmante. Tout le monde oublia, l’espace de quelques heures ses tourments et son chagrin. La grande table fut poussée de côté et certains commencèrent à danser alors que quelques francs éclats de rire surpassaient en volume les cris du radio-CD qui diffusait de joyeuses musiques.
A minuit, l’ambiance était décontractée, presque heureuse, et tous se donnèrent leurs cadeaux. Fred et George avaient offert à chacun des échantillons de leurs produits de farces et attrapes, ce qui fit hausser les sourcils de leur père, un brin amusé. Luna avait confectionné un objet différent pour chacun, sorte de souvenir commémoratif de cette soirée. Padma Patil leur avait ramené des épices de son voyage en Orient, et ainsi de suite. Tous allèrent se coucher le cœur léger, et ce soir-là, pour une fois, un petit sourire flottait sur leurs lèvres. Etrangement, tous dormirent d’un sommeil sans rêve en cette nuit de Noël, tandis qu’au dehors, de gros flocons de neige commençaient à tomber de nuages cotonneux.
Tout ce petit monde fut réveillé le lendemain par le piano de la grand-mère de Neville, qui se mit à jouer seul mais allègrement les éternels cantiques de circonstances. Les dormeurs se levèrent et joignirent avec entrain leurs voix à la mélodie. Malheureusement, tous ne chantaient pas juste, et le chant se transforma rapidement en une joyeuse cacophonie. Lorsque le piano acheva son air, les jeunes gens éclatèrent de rire et passèrent à table pour prendre le petit déjeuner. Après s’être restauré, la majorité des invités repartirent, non sans avoir chaleureusement remercié Neville pour cet agréable réveillon. La matinée se passa entre embrassades, au revoirs et départs.

Après-midi, Drago, Neville et Luna avaient projeté de se rendre au cimetière de Prés-au-Lard ou étaient enterrés tous ceux morts dans le combat contre les ténèbres, qu’ils soient mangemorts, aurors, ou simples innocents. Néanmoins, sur chaque pierre tombale était gravée une phrase, décrivant l’être qui gisait quelques deux mètres au-dessous.
La jeune femme monta donc dans sa chambre, du moins celle que son ami lui mettait à disposition, pour changer sa tenue légère contre des vêtements plus chauds. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle aperçut un petit paquet bleu et bronze accompagné d’un rouleau de parchemin, et posé au beau milieu de son lit. Curieuse, elle s’assit et déroula la lettre. L’écriture qui le couvrait était fine et légèrement incliné. Une écriture qu’elle reconnut sans peine : celle du professeur Flitwick, nouveau directeur de Poudlard. Se demandant ce que le petit homme pouvait bien lui vouloir, elle commença à lire avidement.

« A Miss Luna Lovegood
J’aimerais par la présente lettre vous souhaiter un Joyeux Noël, à vous Miss Lovegood, ainsi qu’à vos amis, qui je le sais sont à vos côtés en cette période de fêtes.
Et je vous annonce également par la présente, tout comme aux autres personnes concernées que dès la rentrée, Poudlard sera en mesure d’accueillir tous les élèves de septième, et huitième année afin que ceux-ci puissent bénéficier de l’enseignement magique complet. Vous êtes donc invitée à venir à l’école le plus tôt possible pour plus d’informations. J’ajoute à votre intention que si vous acceptez de venir achever votre formation, vous serez bien sûr logée. De plus, l’école subissant un manque d’effectifs dans le corps professoral, il vous sera proposé d’apporter votre aide aux enseignants, si vous le désirez uniquement.
Veuillez Miss Lovegood recevoir une fois de plus mes meilleurs vœux ainsi que le petit paquet que j’ai pris la liberté de joindre à ce courrier. Il s’agit d’un objet que feu mon prédécesseur avait laissé à l’intention de Monsieur Potter. Ne sachant pas de quoi il en retournait, je me suis permis de l’examiner, c’est pourquoi je sais qu’il vous revient de droit, et que Monsieur Potter aurait souhaité que vous le portiez.
En espérant vous voir prochainement dans l’enceinte de Poudlard.
Professeur F. Flitwick »


Dernière édition par le Sam 26 Jan - 16:34:16, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Parce que la vie est injuste...   Parce que la vie est injuste... EmptySam 26 Jan - 16:31:11

A l’évocation d’Harry, les larmes étaient montées aux yeux de Luna, menaçant de tomber à tout moment. L’une d’elles se détacha d’ailleurs de ses jolies prunelles et vint s’écraser sur le parchemin, brouillant ainsi l’écriture du sorcier. Les mains tremblantes, la blonde ouvrit quasi religieusement le paquet. Ce dernier contenait deux choses : un écrin rouge liseré d’argent et une petite fiole sertie d’argent finement ouvragé. A l’intérieur on voyait comme une fumée grise nuancée de noir et de blanc, immobile. Interloquée, la jeune fille ouvrit d’abord l’écrin. Ce dernier contenait un magnifique pendentif en forme de cœur. A l’intérieur, était ciselée une biche courant dans un bois. Le cœur d’or blanc était rehaussé de flamboyants rubis, tandis qu’autour de la biche, de scintillants diamants éclairaient le splendide bijou de tous leurs feux. Le tout n’était pas très grand, mais finement ouvragé et tout simplement magnifique ! Cette fois, Luna ne put retenir un sanglot. Il lui fallut de longues minutes pour reprendre le contrôle puis essuyer les larmes qui coulaient sur sa peau fine et blanche. Elle se demandait ou était le lien entre le professeur Rogue, Harry et le joyau. Refusant d’imaginer quoi que ce soit, elle ouvrit la fiole, serrant le pendentif dans sa main gauche. Le bouchon tomba sur ses couvertures… et….rien ne se passa ! Petit à petit, la fumée sortit et forma un petit nuage dont la taille enflait progressivement. Soudain, le nuage commença à prendre forme, et bientôt, le buste de Severus Rogue flotta devant Luna. Le petit nuage était l’exacte reproduction du sorcier qu’elle avait connu, avec ses cheveux noirs mi-longs, ses yeux couleur charbon ou brillait une étrange lueur, ainsi que son nez proéminent. L’ex petite amie d’Harry n’avait pas bougé, attendant que le buste de fumée ne parle, ce qui ne tarda pas.

« Harry, permets-moi de m’adresser à toi de cette façon.
Si tu as ce message, c’est que je suis mort, malheureusement, et qu’il m’est impossible de t’expliquer tout ceci de vive voix. Je sais que tu ne me portes pas dans ton cœur, mais je t’en prie, écoute ce message jusqu’au bout, c’est important.
Lorsque j’étais enfant, ta mère, Lily habitait avec sa famille moldue non loin de chez moi, et nous sommes devenus amis. Puis, à Poudlard, étant dans deux maisons différentes et ennemies elle fréquentant certains garçons qui ne m’aimaient pas, tels que Black, Lupin, Pettigrew et Potter, une certaine distance s’est installée entre nous. Nous ne nous voyions plus qu’en cachette, dans la salle sur demande ou dans les cachots, la cuisine… Et je suis… tombé amoureux d’elle. Mais Lily me considérait plus comme un frère qu’autre chose, elle ne savait pas que mes sentiments à moi étaient plus forts que cela. Alors, désespéré de ne pouvoir lui faire comprendre mon amour, je lui envoyai ce pendentif en cadeau de Noël, lors de notre septième année. Ce pendentif même que tu as dû trouver avec ce flacon.
Pour elle, j’aurais fait n’importe quoi. J’ai fait l’impossible pour me le procurer, et je peux t’assurer qu’il m’a fallu payer bien cher ce présent. Je ne le regrette pas. J’envoyai donc le bijou dans un bel écrin rouge, sans signer mon cadeau. Lily crut que c’était Potter qui le lui avait offert. Il ne démentit pas plus qu’il n’avoua, ils commencèrent à sortir ensemble, et elle m’a oublié. Elle l’aimait depuis longtemps, et lui aussi, cet incident n’a fait que précipiter les choses.
Fou de rage et de désespoir, je me suis rendu auprès de Voldemort et je suis devenu l’un de ses adeptes, pour oublier. Lily était ma vie, ce que j’avais de plus précieux. Sans elle, peu m’importait que je sois le jouet de cet homme, si l’on peut l’appeler homme. Il me donnait l’illusion d’être quelque chose, d’avoir de l’importance et du pouvoir, et même si je n’y croyais pas, cela suffisait. Mais petit à petit, ma colère disparut. Même si je ne portais pas ton père, James dans mon cœur, pour les souvenirs désagréables qu’il m’avait laissé, ce qui m’importait le plus était le bonheur de Lily. Et pour être heureuse, elle devait vivre avec lui. Nous nous sommes revus, en cachette, tous les trois. En cachette parce que si l’on nous avait vus ensembles, nous serions morts sur-le-champ. Ton père s’en voulait de s’être mal comporté avec moi pendant toutes ces années à Poudlard, et si nous en avions eu le temps, je crois que nous serions devenus amis. Mais ce rat de Pettigrew a vendu leur secret ! Je ne savais pas. Je…si j’avais pu imaginer que ce minable oeuvrait pour Voldemort, je les aurais prévenus, j’aurais préféré mourir à leur place. Je te le jure. Mais le Lord se méfiait de moi et me soupçonnait de ne pas réellement mener à bien les missions qu’il me confiait, parce que mes « cibles » s’en tiraient souvent, d’une façon ou d’un autre.
Depuis que j’avais renoué avec Lily, j’étais passé dans le camp de Dumbledore. Personne ne le savait, je risquais trop gros, et j’aurais mis trop de personnes en danger. Tes parents le savaient Harry, et… ta mère… enfin, Lily était de nouveau enceinte, d’une fille. Elle se serait appelée Alison Lily Potter et … j’aurais été son parrain… ils.. ils venaient de l’apprendre, j’étais le premier à le savoir. Ils n’ont pas eu le temps de l’annoncer à d’autres…
Après la chute du Seigneur des Ténèbres, Dumbledore qui savait tout de moi m’a proposé le poste de professeur de potions. Je m’en voulais tellement pour ce qui était arrivé à tes parents que j’étais sur le point de faire n’importe quelle bêtise ! Dumbledore m’en a empêché, mais personne ne me faisait confiance. J’aurais voulu me montrer sous mon vrai jour, prouver à tous que j’étais quelqu’un de bien, j’aurais voulu m’occuper de toi, j’aurais tout abandonné pour assurer ta sécurité et t’élever comme un fils, de mon mieux, selon la manière dont Lily et James auraient voulu le faire. Albus n’a pas voulu, il a refusé de me dire ou tu étais. J’ai fais des recherches : elles n’ont mené nulle part.
Alors je suis resté à Poudlard, la seule maison que je n’avais jamais eue. Il m’a demandé de rester en contact avec les autres mangemorts, de continuer à faire semblant d’être de leur côté, de me montrer sévère et injuste avec mes élèves : sadique. Il savait que Voldemort reviendrait. Ce n’était pas facile au début, mais avec la distance que mettaient les autres professeurs entre eux et moi, j’ai fini par me faire une raison et accédé aux volontés d’Albus.
Et puis un jour, tu es arrivé à Poudlard ! A l’époque, j’ignorais beaucoup de choses sur toi et Voldemort, comme par exemple la protection dont t’avait doté Lily et qui t’obligeait à vivre chez sa sœur. Furieux, j’ai demandé des explications à celui qui m’avait tenu à l’écart de toi. Il m’a tout expliqué, mais il m’a demandé quelque chose de terriblement dur et douloureux pour moi. Il m’a demandé d’agir comme si je te détestais, pour que ma couverture ne tombe pas, tout comme il m’avait demandé plus tôt de me montrer comme quelqu’un de mauvais et sadique. Personne ne devait savoir, surtout pas toi. Ça a été très difficile de jouer ce rôle de méchant, de devoir t’assurer que je détestais tes parents, alors que c’était faux t que je mourrais d’envie de te dire que tu étais le fils que je n’avais pas eu et que je n’aurais jamais. Mais il le fallait, c’était essentiel pour le jour ou il reviendrait.
Dumbledore était un homme sage, il avait raison sur de nombreux points et je lui dois tout. A présent que je suis mort, j’espère que tout est réglé et que tu as réussi la lourde tâche qui t’incombait. J’ai toujours été fier de toi petit homme, comme ton père avant toi tu incarnes la réussite, tu incarnes ce que j’aurais souhaité être, alors si je peux te donner un conseil à présent, profites de ta vie, fais ce que tu aimes. J’ai toujours fais de mon mieux pour te venir en aide, sans que tu ne t’en doutes. J’ai oeuvré dans l’ombre, mais je suis heureux d’avoir pu contribuer à ta réussite.
Aujourd’hui, enfin à l’heure ou tu entends ce message, tu es grand, et ton cœur à toi aussi, bat plus fort lorsque tu penses à cette jeune fille si particulière, cette jolie demoiselle blonde dont on dirait qu’elle est perpétuellement dans un nuage. Si c’est elle que ton cœur a élue, rends-la heureuse, et tu le seras toi-même. Comme j’ai offert ce pendentif à Lily il y a longtemps, il t’appartient maintenant. A ton tour offre-le à celle qui fait balancer ton cœur.
Hélas le temps me manque, et si j’aurais préféré t’expliquer plus en détails tous ces évènements, cela m’est malheureusement impossible. Sois heureux… »


La voix de Severus Rogue s’éteignit, comme s’il avait été pressé de couper la communication avant qu’on ne le surprenne. Les traits de son visage anxieux vacillèrent et la fumée réintégra la petite fiole de cristal, laissant Luna seule et désemparée. Elle ne chercha pas à retenir ses larmes, ni à les essuyer. Le témoignage poignant qu’elle venait d’entendre lui sciait les jambes et la laissait sans voix. Dans sa tête, c’était comme un grand puzzle auquel les pièces manquantes venaient d’être retrouvées. Elle si perspicace avait toujours pensé que le professeur Rogue n’était pas celui dont il endossait le rôle, mais de là à imaginer un tel scénario…

_ Luna ! Tu viens ?

L’appel de Drago sortit la jeune fille de son état statique. Se ressaisissant, elle se sécha le visage d’un revers de manche, attacha le pendentif autour de son cou et descendit, prenant au passage une cape doublée.
Ses deux amis l’attendaient déjà dans le vestibule, chacun un parchemin dans la main, portant la même écriture que celui qu’elle avait elle-même reçu.

_ Vous allez accepter ? Demanda-t-elle simplement.
_ Pour ma part oui, je ne peux rien faire sans diplôme, et il nous manque de solides connaissances. Répondit Neville. Et toi Drago ?
_ A vrai dire, eh bien… tous les… corps ont été retrouvés….mon travail est donc terminé…. Et ma vie n’a aucun sens. Alors oui, je vais accepter, ça m’occupera jusqu’à l’année prochaine… ou plus si on me demande de rester…

Un peu honteux d’avoir avoué de vive voix ce qu’il pensait, il baissa la tête. Luna lui prit la main et sourit.

_ Moi aussi j’accepte ! Nous n’avons pas mené ce combat et survécu à tout ça sans raison…même si pour nous, aimer, être aimé, se sentir vivre, est impossible, c’est là-bas à Poudlard que nous avons vécu nos moments les plus heureux…. Retourner y vivre ne sera pas facile, à cause des souvenirs, mais c’est là-bas que nous trouverons notre place. En tous cas la mienne…

Si son discours resta quelque peu énigmatique aux yeux de ses amis, Luna savait de quoi elle parlait. Au fond, ils étaient un peu dans la même situation que Rogue. Eux aussi se sentaient coupables d’être restés alors que ceux qu’ils aimaient n’étaient plus que des noms gravés sur de froides pierres. Après ce qu’elle avait appris sur l’ex-professeur de potions, elle avait compris ce qu’elle devait faire à son tour. Dans un premier temps, relater l’histoire d’Harry, pour que jamais dans le futur une telle chose ne se reproduise, réhabiliter celui qui avait aidé le balafré, en coulisse : Severus Rogue. Et finalement, aider de son mieux les générations futures. Devenir professeur ne serait pas une mince affaire, mais Poudlard avait besoin d’elle, et Luna savait qu’elle n’aurait jamais la force de le quitter, comme elle n’aurait plus jamais la force d’aimer un homme comme elle avait aimé Harry Potter.
Les trois étudiants sortirent. Au dehors, la nuit commençait à tomber, ramenant dans son sillage un peu plus de fraîcheur hivernale. La neige avait cessé de tomber mais formait à présent un manteau doux et cotonneux au-dessus du sol. Les adolescents y laissèrent six empruntes parallèles, qui disparurent brusquement au bout de quelques mètres. En s’éloignant de la demeure des Londubats, ils laissaient derrière eux leur enfance, leurs douleurs, avant de transplaner vers l’accomplissement de leurs destins. Comme Severus Rogue, ils avaient été forcés par les évènements de grandir trop vite, comme lui ils allaient passer le reste de leurs vies à élever les autres, sur le chemin de la sagesse et du savoir. Par ce que la vie est injuste…
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