*Titre de ta nouvelle : L'erreur
*Présentation de l'histoire :


*Protagonistes : Aucun du livre HP. Encore une fois c'est à vous de lire
*Catégorie : Post-Poudlard / One Shot
*Genre : Suspens
* Nombre de chapitres : Un seul
*Complet : Oui


Des pas rapides et réguliers retentissaient dans l'allée des embrumes qui en cette fin de soirée portait bien son nom. Malgré le brouillard environnant, on pouvait discerner une haute silhouette entièrement couverte d'une longue cape noire. Une cape quelconque, comme on en trouvait souvent sur les passants de l'allée malfamée, à ceci près que le sorcier qui la portait prenait un soin particulier à ne pas dévoiler la moindre parcelle de peau. Les bras croisés contre sa poitrine, il marchait sans s'arrêter sur les gémissements de froid des mendiants, ne faisant pas même un écart pour éviter le corps d'un ivrogne tombé sur le pavé et incapable de se relever. Indifférent au monde extérieur, il ne changea de cap que pour bifurquer dans une ruelle étroite en jonction avec la rue principale. Sa main gantée de cuir plongea dans sa poche et en retira une longue baguette. Du houx, trente centimètres enfermant un crin de licorne. Une arme redoutable pour un bon lanceur de sort.
Le couvercle d'une poubelle heurta le sol dans un bruit qui retentit dans le calme ambiant et la baguette siffla dans les airs pour se pointer sur...
Un chat. Mais c'était trop tard, l'éclair rouge avait jaillit avant qu'il n'ait le temps de déguerpir. Tant pis pour la bête.
Toujours sur ses gardes, le sorcier ne baissa pas sa baguette tandis qu'il continuait d'avancer jusqu'à ce que la nuit et la brume l'engloutissent complètement. Ainsi camouflé, il n'eut qu'à attendre quelques minutes avant qu'un "crac !" sonore retentisse à quelques mètres de lui. Mais ces minutes avaient été longues, et l'homme n'avait aucune envie de se faire voir ici, à une heure pareille. Certes, il changeait constamment le point de rendez-vous, mais on était jamais trop prudent.

- Silencio. Endoloris.
Une masse noire s'effondra sur le sol, sans un bruit. Celui qui tenait la baguette s'approcha de quelques pas, au moment où un rayon de la lune montante éclairait le visage crispé d'un jeune homme souffrant le martyr. Sa bouche était ouverte à s'en craquer la commisure des lèvres mais aucun son n'en sortait. Le hurlement aurait autrement été déchirant.
Puis, aussi soudainement que le sort avait été lancé, il fut levé, laissant la victime haletante, la face écrasée contre terre car quand il avait tenté de se relever, un nouveau coup de baguette fit céder ses bras et ses jambes sous son poid.
- Quand je donne une heure, c'est à la seconde près, Wicklow. Vous m'avez obligé, vous saviez, pourtant, que je ne tolère aucun écart.
- Par... Pardonnez-moi Monsieur...
Autant la première voix était grave et chaude que la seconde était tremblante et enfantine.
- C'est tellement navrant, dire que vous aurez encore oublié la leçon la prochaine fois, s'amusa le premier comme s'il prononçait une plaisanterie que lui seul pouvait comprendre.
- Je n'oublierai pas la prochaine fois, je vous le jure ! Répondit Wicklow, redoutant un autre sort de son commanditaire.
- Bien sûr... Lança ce dernier, sceptique. Où en est l'affaire ?
- Monsieur Manfield m'a chargé de vous dire qu'il tenait à se déplacer en personne pour clarifier quelques points concernant votre arrangement.
- J'ai déjà dit que je ne pouvais pas me déplacer en personne, je ne suis pas sensé aider dans l'affaire ! Coupa sèchement l'homme camouflé.
- Il... Il sait ! Mais il a dit que vous aviez déjà laissé trop de détails dans l'obscurité et qu'il voulait en parler de vive voix. J'ai insisté, je vous le jure Monsieur !
- J'en conclus que l'affaire n'est toujours pas classée...
La voix tremblait, mais contrairement à celle du messager, ça n'était pas d'angoisse...
- Non, mais...
- Il n'y a pas de "mais" ! Gronda l'autre en se ruant sur Wicklow, sans prendre garde à sa capuche qui venait de tomber dans son dos.
- Monsieur... Bower...?!
- Connor doit MOURIR ! Et si Manfield croit meilleur de compter mes gallions plutôt que d'éxecuter sa part du marché, alors il le payera ! Veux-t-il que ma colère tombe aussi sur lui ?!
- Connor ?... Mais je croyais que...
- Tais-toi et va transmettre ce que je viens de te dire à Manfield ! Qu'il se hâte s'il ne veut pas payer les frais de son indolence. Tu as une minute pour revenir avec un "oui" ou un "non" de sa part, autrement tu ne passeras pas la nuit. Vas-y maintenant, et dépêches-toi !

A peine Aïlin eut le temps de le lacher que le jeune messager terrifié avait déjà transplané. Sûrement craignait-il que Bower ne change d'avis et s'acharne contre lui... Un léger soupir s'échappa de ses lèvres. Il comprenait, il fallait dire qu'il avait été à bonne école pour les menaces et les tortures... D'un geste sec, il rabattit sa capuche sur sa tête avant qu'une légère angoisse n'accélère son poux : le petit Wicklow l'avait reconnu...!
Tant pis, se dit-il, il est de toute façon trop terrorisé pour aller transmettre l'information à qui que se soit et de toute façon, à qui pourrait-il bien la transmettre ? Il était jeune , naïf et facilement impressionable, c'était pour cela qu'il l'avait choisit. Et comme pour confirmer ces dires, Wicklow transplana en face de lui et encore tremblant.

- Tu as au moins apprit la ponctualité ce soir... lui cracha Aïlin au visage. Sa colère n'était pas retombée.
- Monsieur Bower, je croyais que...
- Silence ! Tu as remplit ta part de la mission.
- Mais je croyais que c'était qu'une histoire d'artefacts ! Pas de meurtre ! Hurla soudain Wicklow, tout pâle.
- Voilà pourquoi je te l'ai fait croire, tu t'en portais bien mieux.
Aïlin l'observa. Seule la lueur dans ses yeux dévoilait sa stupéfaction quant à la virulence dont faisait preuve le jeune sorcier. Il n'aimait pas ça. Un mauvais pressentiment s'empara de lui, durcissant ses traits dans l'ombre de sa capuche.
- Connor est votre beau-frère ! C'est un auror ! Comment pouvez-vous... Pourquoi ?!
- PARCE QU'IL MANIPULE MA SOEUR ! PARCE QU'IL L'A ENVOÛTÉ POUR QU'ELLE S'ÉLOIGNE DE MOI ! Elle ne l'aime pas, IL NE LA MÉRITE PAS ! ...Il n'y a que moi qu'elle aime MAIS IL ME LA RAVIT ! Avait soudain hurlé Aïlin en attrapant Wicklow par le col de sa robe.

Il l'avait plaqué contre un mur et, ainsi à quelques centimètres de son visage, le jeune homme pouvait discerner la flamme malsaine au fond de son regard. L'espace d'un instant, il crut même le voir devenir rouge.
- V... Vous êtes fou... Sanglota-t-il, défaillant de terreur.
- Non... Tout ce que je fais est pour son bien.
Et il le lacha, pour brandir une nouvelle fois sa baguette.
- Pitié !
- Oubliettes !
Le jeune homme se laissa tomber sur le pavé, hébété.

Lorsqu'il redressa la tête, il était seul et avait mal partout. Que faisait-il là ? Tout ce qu'il se souvenait c'était d'être sortit du Chaudron Baveur avec une bourse pleine de gallions. Il glissa une main dans sa poche mais ne trouva rien. Il avait dût-être agressé puis dépouillé, il n'avait jamais de chance de toute façon... Voir la couleur de la prime qu'il avait reçut par le Ministère aurait été trop beau... A chaque fois qu'il gagnait de l'argent, il le perdait d'une manière ou d'une autre !
Un sanglot secoua ses épaules. Dire que sa soeur croyait en lui et qu'il n'était pas fichu de gagner assez pour la sortir de cet horrible orphelinat et devenir son tuteur... Wicklow se redressa et tituba lourdement sur quelques centimètres avant de disparaître dans un nouveau "crac !".

Aïlin était à présent au chevet de sa nièce. Ses doigts caressaient sans fin les cheveux ébouriffés de la petite fille qui souriait dans son sommeil.
- Ton père fait un bon auror, chuchota-t-il en contemplant le visage de l'enfant, il ne voit même pas quand un Mangemort s'infiltre dans la chambre de sa petite fille...
Il posa un baiser sur son front, avant de susurer avec tendresse :
- Mais je suis là pour te protéger, personne ne te fera jamais de mal...
Et après une dernière caresse, il sortit par la fenêtre qu'il referma d'un coup de baguette derrière lui.