Voilà qui commençait à devenir intéressant... Un cours avec des sixièmes années ou cinquièmes ou mieux des septièmes années était un cours très intéréssant, car c'étaient des élèves qui avaient le sens des potions et de toute leur subtilité. Avec des premières ou deuxièmes années le niveau était tellement bas que souvent Severus Rogue avait eu honte de leur faire cours ! Au moins l'avantage des cours qui allaient se dérouler maintenant était que Rogue était moins sévère avec les niveaux supérieurs, car il pensait qu'ils avaient atteint une certaine maturité dans l'art de préparer une potion magique ; mais attention, Severus se montrait par contre encore plus intransigeant et une mauvaise conduite dans des cours supérieurs pourrait avoir des conséquences plutôt... funestes.

Le professeur Rogue sortait à présent de la salle des professeurs en compagnie du professeur Flitwick et du professeur Chourave, en pleine conversation sur les élèves et leurs niveaux dans les cours.

Pour ma part je dois dire que mes élèves ne sont pas meilleurs que ceux des autres années ; toujours des cornichons... mais je pense qu'un niveau de potion est beaucoup plus haut que celui d'un simple botaniste ou d'un sortilège... Sur ce, à bientôt !

Il quitta les professeurs qui n'étaient visiblement pas très heureux de la réponse de leur collègue en potion qui se montrait de plus en plus froid à chaque fois que Dumbledore lui refusait le poste de défense contre les forces du mal.

Le maitre des potions se dirigea vers les cachots, sa longue cape noire balayant le sol derrière lui, telle une immense chauve souris en furie. Il arriva bientôt à sa salle de classe. Il entrouvrit la porte délicatement et jeta un coup d'oeil dans la pièce. Elle était vide.

*Ouf pas de Dolores Ombrage à l'horizon !*

Il détestait cette bonne femme qui ne lui avait inspiré aucune sympathie pour la seule et bonne raison que Severus détestait le rose et que ce crapaud en portait sans arrêt.

Le maitre des potions s'installa à son bureau et attendit que les premiers élèves arrivent.

Cours de potions. Cours de potions. Pour quelqu'un qui est en Cinquième Année, cours de potions est synonyme de... Severus Rogue. Donc, cours de potions induit forcément galère... Kael, malheureusement, Préfet de Poufsouffle, faisait partie de tous ceux qui correspondaient à la description... Avec tout son attirail nécessaire à la concoction de toutes ces préparations pleines de couleurs et de bulles, le Celte se présenta dans les cachots.

"P'tain..." souffla-t-il, en Français, en passant la tête dans l'encadrement de la porte...

Il était le premier... Etre le premier, cela signifiait rester en tête à tête avec la face de cadavre mal peigné... Et même si ça ne durait pas longtemps, c'était tout de même un moment horrible à vivre... Le Poufsouffle, un air neutre peint sur les traits, décida d'entrer et s'avança donc.

"Bonjour, Monsieur." dit-il, d'un ton tout aussi neutre.

Et il rejoignit, sans jeter le moindre regard à Rogue, une paillasse tout à droite, presque dans le fond. Il étala toutes ses affaires et s'installa. Il était tourné vers la porte, afin d'être sûr de ne pas croiser le regard du prof... Il espérait que le premier élève après lui ne tarde pas, la souffrance n'avait que trop duré...

"P'tain, dépêchez-vous, la tête d'ordure ménagère va trouver quelque chose à me reprocher, du genre je suis arrivé le premier alors il me retire des points..." marmonnait pour lui-même le Jaune et Noir.

Finalement, il baissa la tête, pour contempler ses godasses.

*J'aurais dû attendre, attendre que d'autres rentrent, je serais rentré après, ç'aurait été moins pesant...*

Tout se passait désormais dans sa tête... En espérant que Rogue n'ait pas le pouvoir de lire dans les pensées... Mais en fait, les pensées étaient dans la langue de Molière, peu de chances que le cireux et gras Maître des Potions connaisse cette langue... Enfin...

[Harry, j'adore ton style ^^ Pardonnez moi, mon post est terriblement court *a honte*]

Stephen avait quitté la Grande Salle juste derrière Harry Potter et avait donc emprunté le même chemin que lui menant aux cachots. Le jeune homme n'avait encore jamais parlé au si célèbre garçon à la cicatrice alors que c'était la 5eme année qu'ils étaient dans la même classe. Et depuis le discours que son oncle lui avait tenu avant qu'il ne quitte la maison familiale, il n'allait pas se risquer à ce genre de choses cette année. Stephen croyait réellement au retour du Lord Noir et son oncle aussi, mais celui-ci tenait beaucoup à sa place au Magenmagot et ne voulait pas que ses fils et Stephen risquent de nuire à sa réputation. Peter Cornfoot n'était pas un homme égoïste et obnubilé par sa carrière, il avait juste trois garçons à nourrir et une maison à entretenir, il ne pouvait donc pas se permettre de se retrouver au chômage. C'est pourquoi il avait encouragé les garçons à soutenir le point de vue du Ministère même s'ils n'y croyaient absolument pas, à éviter Harry du mieux qu'ils pouvaient et à ne pas se faire remarquer par Ombrage. C'est donc avec l'envie folle de lui dire qu'il le soutenait que le jeune Serdaigle suivit le Survivant jusqu'à la salle de cours de potion.

Quand il entra dans le cachot froid, Stephen commença par saluer son professeur puis observa les personnes présentes. Mis à part le Gryffondor et lui-même, il n'y avait que deux personnes: une Serpentard qu'il connaissait pour n'adresser la parole à personne d'autre que les gens de sa maison et le préfet de Poufsouffle, Kaelir Gammach. Depuis maintenant quelques années, les deux garçons se croisaient régulièrement et se contentaient d'échanger quelques paroles mais n'avaient jamais vraiment fait connaissance jusqu'à un certain jour au début du mois de Septembre de cette 5eme année. Stephen hésita un instant en voyant son amant puis, se décidant, il traversa la petite pièce pour le rejoindre. Il avait terriblement envie de l'embrasser, mais cela serait certainement mal vu en présence du professeur et d'autres élèves. Il se contenta de poser son sac et de s'asseoir à côté du jeune français avant de murmurer, un sourire complice sur le visage et les yeux brillants de malice:

"Tu attends quelqu'un ou je peux me mettre avec toi ?"

Bien sûr, Stephen n'attendait pas de réponse à cette question puisqu'il était, pour lui, inenvisageable que Kael n'ait pas envie de sa présence. Il résista au désir de prendre la main de son amant mais frôla tout de même celle-ci quand il se pencha vers son sac pour en sortir ses affaires. Le Serdaigle avait toujours été un bon élève digne de sa maison et il n'était pas trop inquet quant au contenu du cours, il avait surtout une grande méfiance envers le professeur qui les dispensait. Attendant le début du cours, Stephen ne put empêcher son regard de faire quelques allers et retours entre Rogue et Potter. Une tension terrible semblait émaner des deux personnages. Il n'était pas nouveau que le Maître des Potions détestait le jeune homme, mais c'était la première fois que Stephen s'en rendait autant compte.

Ce matin-là, Hermione fut éveillée par une Parvati Patil complètement hystérique. Celle-ci avait eu le malheur de rentrer à une heure pas possible afin de satisfaire les envies de Lavande. Malheureusement, les deux jeune filles s’étaient faites prendre en train de roder dans les couloirs en pleine nuit. Elles eurent, certes, une chance inouïe qu’il s’agisse ni plus, ni moins de McGonagall au lieu de Rogue, ou même pire ; qu’Ombrage, mais la retenue qui leurs avait été annoncée mettait Parvati dans un rage sans précédent. La rouge et or hurlait, déversant littéralement sa rage sur sa meilleure amie alors que tout le dortoir les regardait d’un air ahuri. Hermione les observa quelques minutes, mais lassée par un tel spectacle, la Gryffondor se dépêcha surtout d’enfiler son uniforme, attachant avec fierté l’écusson de Gryffondor.

Elle sortit du dortoir aussi vite que possible et descendit tranquillement jusqu’à la salle commune. Au fond d’elle, elle aurait aimé y voir Ron avec qui elle s’était plus ou moins entêter, la veille au soir. Mais ça, elle ne voulait surtout pas se l’avouer. Elle poussa alors un petit soupir de soulagement et décida de jeter un petit coup d’œil par la fenêtre afin d’en savoir un peu plus sur le temps. C’était un matin brumeux et incertain niveau climatique qui s’annonçait. L’automne se faisait de plus en plus présent, et les feuilles prenaient de splendides couleurs orangée, parfois même rouge. Elles tombaient avec une grâce inégalable du haut des arbres et se posaient avec douceur sur le sol mouillé par la rosée.

Sortant doucement de son admiration par un Neville qui la salua gentiment, Hermione releva la tête. Elle se souvint alors, cherchant au plus profond de sa mémoire quel était son premier cour de la journée. Son sourire qui était apparu à l’évocation ‘cour’ disparut bien vite, car une heure entière, enfermée dans le cachot le plus sordide de tout Poudlard avec Severus Rogue, n’était pas un cour à proprement parler. Non, c’était simplement de la torture. De la pure torture.

Un peu découragée par ce souvenir, notre chère Mione quitta alors définitivement la salle commune en direction de la Grande Salle où elle espérait trouver ses deux meilleurs amis ainsi que quelque chose à se mettre sous la dent, car son ventre criait désespérément famine. Elle descendit tous les escaliers avec grâce, mais également avec une habitude visible… Le nombre de fois où la jeune fille avait foulé ces marches n’était tout simplement pas calculable. Cela représentait tant ! Elle finit sa descente régulière et se dirigea alors vers la Grande Salle. Sur le chemin, elle croisa Luna Lovegood, qu’elle tenta tant bien que mal d’éviter, mais peine perdue, la jeune semblait tenir à ne pas laisser passer la Gryffondor incognito. Un peu honteuse de chercher à éviter ainsi une amie pourtant fidèle, Miss Granger pénétra dans la Grande Salle, et alla directement vers la table immense de Gryffondor. Ses camarades de maison y petit-déjeuner tous, le sourire aux lèvres. Heureuse de voir un tel spectacle, la jeune fille alla s’asseoir aux cotés de Ron, un petit sourire en coin. Celui-ci bougonnait tout seul, dans son coin, et ne releva même pas la tête quant sa meilleure amie s’assit à ses cotés. Décidément, la dispute de la veille semblait être encore présente dans sa mémoire.

Un tantinet exapsérée par une attitude aussi enfantine, Hermione tartina tranquillement un petit pain au laid, ignorant aussi parfaitement Ron que celui-ci l’ignorait. Un peu surpris, ce fut ce dernier qui brisa le silence électrique.


« Alors tu as répondu à Victor ? » Lança t-il de sa voix rauque.

Hermione le toisa du regard. Quel imbécile ! Faire un caprice pareil pour une simple lettre de courtoisie venant de Victor Krum ! C’était vraiment que de simples enfantillages ! Quant le roux déciderait-il de mûrir ne serais-ce qu’un peu ? Excédée par de tels propos, Hermione ne pu résister à l’envie de répondre, et une énième dispute commença alors. Les deux amants inavoués se bataillaient donc verbalement quant Harry vint s’asseoir à leur cotés. Aucuns des deux n’y prêta attention, tous deux bien trop occupés à démontrer que l’autre avait tort. IL se passa alors quelque chose qui n’arrivait pratiquement jamais, un des trois membres du trio craqua. Tout simplement ! Harry en avait plus qu’assez de ces disputes dignes d’enfants de primaires !

« Dites, on ne peut pas avoit la paix une seconde ? C’est vraiment lassant, à la fin ! »

A la remarque sèche du brun, Hermione et Ron détournèrent la tête, oubliant totalement leurs chamailleries. Harry se leva alors d’un geste sec et se dirigea d’un air décidé jusqu’à la porte de la Grande Salle qu’il passa sans un regard en arrière. Touchée par cette réaction. Hermione se mordit férocement la lèvre. Ron, lui prit un air égal et lança d’un air indifférent :

« Bravo … »

Là, c’en était de trop ! La rouge et or se leva à son tour, laissant sa tasse de café à demie pleine et posa ses yeux châtains sur Ron. Cette démarche qui avait pour but d’intimider le Weasley marcha parfaitement puis ce que ce dernier baissa le regard en bougonnant. Déterminée, la jeune fille quitta la salle, suivant les pas de son meilleur ami.

Elle passa devant plusieurs personnes de sa connaissance, mais apparemment personne ne la remarqua, ce qui fit plaisir à la Gryffondor qui ne voulait en aucun cas de compagnie sociale. En réalité, la jeune fille s’en voulait énormément pour Harry. Celui-ci traversait une passe vraiment dure, et elle ne faisait que lui compliquer la tâche … Quelle sotte !!

La rouge et or traversa ainsi toute l’aile est du château et arriva devant la salle de potion. Toute cette agitation avait totalement effacé le coté négatif de ce cour avec ce professeur. Au moins une chose de gagné. Elle entra dans la salle sans même jeter un coup d’œil à Rogue et repéra immédiatement Harry. En murmurant un léger salut de politesse à l’adresse de l’ancien mangemort, Hermione se dirigea vers Harry et s’assit à ses cotés. Elle sortit ses affaires de son sac, à savoir un couteau un peu usé par les cinq années de service à l’attention de la jeune fille, un pilon, un mortier ainsi que son exemplaire du manuel annuel recommandé. Ceci fait, elle pu reporter son attention à Harry. S’en voulant terriblement, elle jeta un rapide coup d’œil à Rogue qui semblait bien loin dans ses pensés, et prit son inspiration.

« Harry, je suis désolée, tu sais que je ne voulais absolument pas te blesser ! Aussi, Ron fait tout son possible pour me rendre la vie impossible. »

Elle s’arrête un instant. Ses paroles avaient été concrètement inaudible pour quiconque d’autre qu’Harry, et s’assurant que Rogue ne fasse pas d’avantage attention à eux, ce qui n’était pas le cas, Hermione continua, plus doucement cette fois.

« Harry, je suis désolée, je ferais attention désormais … »

Une lueur d'espoir s'alluma dans le regard de Kael lorsqu'il vit que quelqu'un entrait... Cette personne le sauvait, le tête à tête, pourtant court, s'achevait, prenait fin... Et il avait bien assez duré... Etre seul avec un type au teint cireux et aux cheveux gras, une véritable torture... Mais les traits du Celte s'affaissèrent. Une Serpentard, MacNamara... Et ben, là, c'était le pompon... D'un côté, un professeur plus que partial, de l'autre, un de ses caniches... Le Poufsouffle priait intérieurement pour que quelqu'un vienne... Et cela ne tarda pas !

Le célèbre trio que formaient le Survivant et ses deux inséparables amis pénétra dans la salle. Harry Potter VS Severus Rogue, c'était toujours quelque chose de palpitant à suivre... Le Jaune et Noir s'imagina assistant à une altercation entre les deux en brandissant des pancartes à la gloire du Gryffondor... Il ne prêta pas attention à ce qui se racontait entre Hermione Granger et Ron Weasley car quelqu'un de bien plus intéressant venait d'apparaître... Stephen.

Un sourire, léger, pour ne pas éveiller l'attention et attirer le regard de nez crochu, naquit sur les lèvres de Kael. Le Serdaigle vint directement vers lui et lui demanda s'il pouvait prendre place à ses côtés... Le Celte fit un mouvement de la tête pour acquiescer, mais Stephen ne semblait pas avoir attendu de réponse. En portant la main à son sac pour en tirer ses affaires, le Bleu et Bronze effleura celle du Préfet... Celui-ci frissonna légèrement et regarda Rogue en biais, pour voir ce que celui-ci observait...

"Je suis content de te voir." murmura le Poufsouffle à l'adresse du Serdaigle, après que celui-ci a terminé de s'installer.

Puis il glissa une main, sous la table, et donc de façon à ce que personne, pas même Stephen, ne voit son mouvement... Et il la posa sur la cuisse de son voisin. En même temps, il le regardait de trois-quarts, ses yeux bleus fixant le visage du Bleu et Bronze. Il souriait toujours. Puis, sans que sa main ne quitte sa position, Kael porta son entière attention sur le professeur, en attendant que celui-ci daigne démarrer son cours...

Il n'y avait jamais eu d'animosité franche entre le Préfet des Jaunes et Noirs et le Maître des Potions, mais la relation, sans avoir été directe, correspondait à celle qu'entretenait Rogue avec d'autres Poufsouffles et les Serdaigles, soit ceux qui n'appartenaient ni à sa maison, ni à celle qu'il méprisait depuis toujours... Aucune tension pourtant n'était aussi forte que celle qui se tenait entre Harry et lui...

Un frisson parcourut le corps allongé du jeune homme, encore dans son lit malgré l'heure avancée. Ouvrant un oeil, puis un deuxième, il réalisa soudainement qu'il risquait d'être en retard pour le cours de Potion ... vous savez, ce cours dirigé par le sinistre, ambitieux, mauvais, Professeur Rogue. Se levant d'un bond disgracieux, le jeune homme se changea aussi vite qu'il le pût. C'est-à-dire en se cognant dans les pieds des lits et en enfilant son pantalon ... à l'envers. Imaginez la scène quand il passerait la porte de la salle de classe et Neville qui ne s'en était pas rendu compte (bah oui le pauvre, tellement stressé par l'horaire). Prenant son sac, le jeune homme sortit de la salle commune au pas de course pour se diriger vers les cachots ... à l'autre bout du château. Dans quelle galère le jeune homme s'était t-il encore fourré?

Une goutte de sueur coulant sur son front, le jeune homme était sûr qu'il allait défaillir avant d'arriver à sa destination. Et puis, de toute façon, il était évident que si cette course ne le tuait pas, le Professeur Rogue se ferait un malin plaisir à faire une remarque désobligeante sur son travail. Glissant sur le sol, le jeune homme trébucha. Quand je vous disais que ce jour n'était pas celui qui réconcilierait le jeune homme avec les potions. Comment ça je ne vous l'avez pas dit?? Et bien c'est désormais fait non? Alors, n'en parlons plus. Bref, se relevant difficilement, le jeune homme reprit sa route vers les cachots. L'air frais, voir froid qui s'insinuait dans ses veines n'étant certainement pas là pour lui faciliter la tâche. Et pourtant ... pourtant le jeune homme connaissait bien le chemin, entamant depuis peu sa 5eme année dans ce merveilleux collège qu'était Poudlard.

Arrivé devant la porte, le jeune homme reprit difficilement son souffle, étonné par ce simple mais bienvenue miracle. La sonnerie n'avait pas encore retenti, ce qui signifiait qu'il n'était pas en retard. Ouf! Il poussa donc la porte de la salle de classe, tentant de ne pas montrer à quel point son professeur lui faisait peur.

"Bonjour Professeur" dit t'il, tentant de ne pas paraitre trop angoissé. Ce qui, bien sur, était extremement difficile dans de telles circonstances. Tremblant de tout ses membres, le jeune homme se déplaça lentement vers une des tables encores libres, provoquant rires ou regards désespérés sur son passage, et ne comprenant, que trop tard, pourquoi. Possible ou non, ses joues déja roses prirent une teinte cramoisie, égalant de fait la couleur unique prise par les cheveux des membres de la famille Weasley.

Quelle honte ... Toi qui lis ceci lecteur, ai un peu pitié pour un être fragile qui se serait sans doute fait tancé par une grand mère acariatre et difficile. Et qui, dans de telles conditions, ne pourrait sans doute pas échapper à une remarque acerbe, voir haineuse, du Professeur Rogue. S'installant près de ses camarades Gryffondoriens, et esperant secretement pouvoir bénéficier de l'aide d'Hermione Granger, Neville sortit ses affaires.

"Boooum"

Encore une fois, et oui encore une fois, Neville venait de faire tomber son chaudron dans un vacarme assourdissant. Neville le ramassa, esperant secretement tomber dans les pommes, et pouvoir ainsi échapper à ce cours qui, sans etre commencé, ressemblait déja à une séance de torture ...

[Hj: Au plaisir Ami Lecteur]

Lorsque Drago Malefoy sortit de la Grande Salle ce matin-là, ses yeux gris brillaient d'une satisfaction malsaine. Le petit déjeuner s'était avéré être d'un intérêt inattendu. Non, l'assiette d'oeuf au bacon ne présentait rien de captivant ; elle était toujours la même qu'à l'accoutumée - quoique particulièrement délicieuse en ce matin de ravissement. L'intérêt s'était soulevé par deux événements, tout à fait modestes, mais qui, aux yeux du blond, avaient une importance considérable. D'abord, alors qu'il entamait son assiette, le serpentard avait eu la surprise de voir atterir sous ses yeux la représentation miniature d'un jeune garçon aux cheveux hirsutes et à la mine maussade. À la première page de la Gazette du Sorcier s'étalait une photo du Survivant, accompagnée d'une manchette tout à fait délectable : HARRY POTTER, LE MENTEUR.

Absorbé par le journal, Drago laissa distraitement tomber quelques mornilles dans la bourse du petit hiboux de la Gazette à l'aspect négligé, qui repartit aussitôt, et se mit impatiemment à sa lecture. Son sourire d'appréhension s'élargit à mesure que son regard parcourait avec avidité les lignes, les paragraphes,... les trois premières pages entières ! Trois pages de calomnies et de dénigrement ! "Un coup trop dur à la tête dans son enfance..." "Une cicatrice qui laissa peut-être d'autres séquelles mentales..." "...devrait être inspecté par des professionnels de Ste-Mangouste..." "...cherche sans cesse l'attention des autres..." "Invente des histoires pour se rendre intéressant..."

*Quel justesse cet article !*

Et pour finir, une merveilleuse ouverture sur un sujet plus que douteux :

"Bref, considérant les troubles qu'a pu subir le jeune Potter, il est difficile de déterminer exactement ce qui s'est produit l'été dernier, dans le labyrinthe lors de la finale de la Coupe des Trois Sorciers - Tournoi qui, rappellons-le, amènerait une gloire presque éternelle à celui qui en sortirait vainqueur. Nous savons pourtant de source sûre que celui qu'on nomme Le Survivant a lié des liens très étroits avec le directeur de Poudlard, Albus Dumbledore; il est donc très probable que ce dernier connaisse la vérité. Pourquoi tente-t-il désespérément de tenir son protéger à l'écart ? Peut-être la véritable cause du décès serait-elle un déshonneur pour sa préciseuse école si elle était dévoilée ?

Quoi qu'il en soit, le Ministère de la Magie dément sans équivoque leurs mystifications quant au retour de Vous-Savez-Qui et, par respect pour le défunt, s'engage à faire la lumière sur la vérité."

Un sourire béat s'était tranquillement dessiné sur le visage du blond à sa lecture et ce qui se produisit par la suite ne fit qu'accentuer son bonheur sadique. Le jeune Potter lui-même, qui entrait dans la Grande Salle et se dirigeait vers sa table. Aussitôt, Drago s'empara de sa copie du journal et l'agita au-dessus de sa tête, faisant des signes pour attirer l'attention du Rouge et Or.

« Tu as lu ça, Potter !? lança-t-il à travers le brouhaha des conversations et des ustensils qui résonnait dans la Grande Salle. »

Mais il sembla que "le brouhaha des conversations et des ustensils qui résonnait dans la Grande Salle" ait couvert sa voix. Légèrement désappointé, le jeune Malefoy rangea l'article dans son sac et observa silencieusement le Survivant, deux tables plus loin, d'oeil distrait mais toujours aussi haineux. Il ne manquerait pas de lui mettre l'article sous le nez... Alors qu'il en vint à penser se mettre en route vers le cours de potions, soudainement, un deuxième événement imprévu et inespéré se produisit. Apparemment exaspéré et éreinté, le Gryffondor qu'il observait s'était brusquement levé de sa chaise et s'était précipité à l'extérieur de la salle, laissant ses deux amis pantois. La Sang-de-Bourbe l'imita quasi-immédiatement, abandonnant ainsi le dernier des trois, Weasley, qui, abattu, tenta de se noyer dans son bol de céréales.

Une dispute au sein du trio... Quel régal. C'était l'occasion rêvée pour attaquer. Ainsi, armé du journal dans son sac, Drago Malefoy exhalait la malice lorsqu'il sortit de la Grande Salle en direction des cachots. Il arriva à la porte de la classe en gambadant de joie d'un pas léger, entrant dans la pièce sombre et froide parfaitement à son aise. Il distingua aussitôt où était assis Potter, Granger et Weasley; au fond de la classe, évidemment. Neville Londubat était venu les rejoindre et avait fait tomb son chaudron au moment exact où Drago avait posé son regard sur lui. Quelle coïncidence... Rogue était penché à son bureau, affairé à corriger des copies. Alors que celui-ci dessinait distinctement un gros Zéro sur une d'entre elles, le serpentard s'en approcha et lui adressa poliment un:

« Bonjour professeur. »

Puis, il lui tourna le dos pour se diriger vers sa place et, d'un geste aucunement subtil, fit glisser de son sac l'exemplaire de la Gazette du Sorcier devant le bureau de son directeur de maison. En s'asseyant aux côtés de McNamara (et oui, encore ! j'espère que tu n'es pas tannée de moi... ), il adressa un regard entendu à son professeur et désigna d'un hochement de tête l'article dont les lettes :HARRY POTTER, LE MENTEUR contrastait radicalement avec les dalles sombres du cachots. Il n'y avait nul doute que Rogue se délecterait à lire à la classe un article parlant de Potter avec des termes tel que "potentiellement dérangé et dangereux"... Ou, tout du moins, à passer son commentaire sarcastique et oh combien joussif.

Le blond se retourna ensuite vers le balafré, un sourire narquois sur les lèvres, et avec les yeux qui disaient: "Regarde bien ce qui va suivre..." Et finalement, il se laissa aller contre le dossier de sa chaise, s'installant d'un air décontracté, parfaitement à son aise.

« Le cours promet d'être intéressant..., murmura-t-il à l'adresse de Shirley. »


[ Shirley, j'espère que tu m'en veux pas. Je ne suis pas toujours très amical ou même simplement sympathique avec toi . C'est que, Drago est plutôt égocentrique. Mais moi, mais moi je le suis pas ! Je ne te blâme absolument pas si tu fais des remarques dans ton post sur mes salutations toujours aussi distantes, je voudrais simplement que tu ne m'en veuilles pas personnellement... J'ai de la misère à imaginer Drago devenir sincèrement ami avec quelqu'un, c'est tout...
Alors, en HJ, je me permets de te dire un amical Bonjour ! et Bon cours !]

Severus Rogue attendait sur sa chaise que les élèves arrivent les uns après les autres. Ceux-ci saluaient le professeur de potions qui ne leur répondait quasiment jamais, sauf si il s'agissait d'un serpentard qu'il appréciait comme Drago Malefoy.

Sa salle de classe ne tarda pas à se voir assez remplit. Severus observa alors Harry Potter qui était bien entendu suivit de ses amis de toujours : Ron Weasley et Hermione Granger. Rogue promena un regard haineux à Harry Potter, ce bon vieux regard qu'il lui réservait généralement, remplit de mépris et de haine.

*Tout le physique de son s**** de père ! Sauf les yeux... ces beaux yeux verts... ce sont ceux de Lily... Elle était tellement belle ! Pourquoi est-ce qu'elle a choisit ce Potter ?!?*

Malgré toutes les années qui avaient suivis la mort de Lily Potter, Severus ne s'y était jamais fait. Il l'avait connu durant son enfance et lui avait apprit qu'elle était une sorcière. Le professeur de potions n'oublierait jamais ces moments de son enfance ; ils lui semblaient tellement lointain, tellement vague, tellement incertains...

Puis la porte s'ouvrit à nouveau après que plusieurs élèves furent déjà entrés pour laisser passer Neville Londubat, ce prodige de sottises ! Rogue lui lança un regard mauvais et l'observa se mettre en place lorsqu'un bruit assourdissant se fit entendre. Severus porta ses yeux sur le chaudron de Londubat qui venait de tomber. Le professeur de potions leva les yeux au ciel.

LONDUBAT ! Non d'un serpent à sonnettes, vous n'arriverez donc jamais à tenir quelques choses entre vos mains d'imbécile ? Maintenant ramassez votre chaudron et en vitesse je pourrais sans difficulté vous donner quelques retenues en ma présence.

Avec un air agacé il replongea ses yeux sur les copies qu'il était en train de corriger et était en train de mettre un grand zéro à l'encre rouge lorsqu'un "bonjour professeur" avec une voix qu'il connaissait bien se fit entendre à ses côtés. Severus Rogue leva ses yeux de la pile de copies et eut son premier sourire depuis le début du cours.

Bonjour Drago, je vous en pris prenez place dans ma classe, je sais que vous en êtes digne... Comment allez vous ? Et j'espère que Mr. votre père va bien également ?

C'était le seul élève qu'il appelait par son prénom, c'était une chance pour le jeune Drago d'avoir ainsi les avantages donné par le professeur Rogue dans une classe où il valait d'habitude mieux éviter toute familiarité avec son professeur.

Severus se leva ensuite et vit à ses pieds un exemplaire du journal. Il savait bien sur qui l'avait mit là mais ne dit rien sur ce point. A la place il se contenta d'ouvrir le journal et de parcourir l'article sur Harry. Une fois sa lecture terminée, un air mauvais apparut au coin de ses lèvres et il se dirigea vers Harry.

Alors Potter on m'envoie un exemplaire du journal dans le but que je le lise devant la classe entière ?... Votre goût pour la célébrité n'a donc pas diminuer visiblement, je vais demander au directeur qu'il fasse agrandir la porte de votre salle commune car dans quelques temps votre tête risque d'avoir tellement enfler qu'elle ne passera plus la porte. Vous faites tous les efforts possibles pour vous donner l'illusion que le monde de la sorcellerie a les yeux tournés vers vous, pour moi, Potter, vous ne serez jamais qu'un petit voyou qui se croit au-dessus des règlements...

Ses yeux étaient à présent fixés sur Harry, une expression de profond dégoût animait chaque ride de son visage.

Cours de potion. Enfin un cours intéressant pour illuminer cette journée. Il était temps. La jeune préfète, après sa ronde habituelle à travers les couloirs de Poudlard, s’était mise en route en direction des cachots pour son cours de Potion. Elle en avait profité pour faire une escale dans sa salle commune et attraper un paquet de chocogrenouilles et aux passages de deux trois petites choses bien à elle avec lesquelles elle pouvait tranquillement continuer son œuvre dévastatrice durant les cours.

Joana arriva dans la salle de potions, apparemment déjà bien remplie. Et pas pour le meilleur. La jeune fille avança parmi les rangées, et au passage, son sac tapa fort volontairement malencontreusement l’arrière de la tête du Binoclard. Elle accorda à Potter un regard mauvais et un sourire ironique à souhait, tandis que le rouquin de Weasmoche et miss dents longues semblaient trop occupés à se papouiller pour remarquer quoi que ce soit.

La préfète salua courtoisement le professeur, comme à son habitude et alla poser ses affaires auprès de Drago et Shirley.

- Salut tous les deux. Ça va bien ?

Elle regarda dans la même direction que ses deux camarades et aperçut à son tour Neville dans une posture des plus ridicules, ce que ne tarda pas à lui faire remarquer le maître des potions. Un sourire ironique à souhait vint se placer au coin des lèvres de la jeune fille tandis qu’elle déballait ses affaires avant que le cours ne commence.

[hrp: désolée pour ce post un petit peu faiblard]

Severus Rogue observa Harry intensément. Il savait qu'il avait essayé de pousser le jeune adolescent au maximum de sa capacité à se contenir. Il était comme son père, insolent, arrogant et qui croyait que tout le monde lui appartenait parce qu'il était séduisant. En y repensant Severus avait toujours éprouvé du dégoût envers James et c'est pour cela qu'il le déversait ainsi sur Harry... ou du moins sur le physique de Harry. Car dès qu'il croisait les yeux du jeune gryffondor ce n'était pas le regard plein de vanité de James qu'il rencontrait mais celui de sa mère, Lily Evans : ce regard plein de bonté, de générosité Severus l'aurait reconnu entre mille.

Certes il se devait de protéger le jeune Harry mais il n'était par contre pas tenu de lui éviter les répliques cinglantes du professeur Rogue. Il allait donc se retourner lorsque Harry Potter sembla déverser la colère qu'il avait toujours eut envers son professeur de potions magiques.

Harry Potter a écrit:

- Croyez vous que je vous aurai envoyé un tel tissu d’âneries écrit par des imbéciles et cru par des lâches qui refusent d’admettre le retour de Voldemort ? Enfin, Professeur, si j’avais voulu me valoriser, c’est un article me présentant comme un être sain d’esprit que je vous aurai transmis. On m’avait pourtant dit que, pour passer sa scolarité à Serpentard, il fallait être malin…

Rogue eut une légère grimace lorsque Harry prononça le nom de "Voldemort". Il serra les dents et ne tint pas compte du bruit qu'avait fait l'évocation du nom dans sa salle de cours. C'était intolérable. De plus Harry venait de glisser l'allusion comme quoi Rogue n'était pas malin.

Le maître des potions se retourna délicatement et s'avança vers le jeune Potter. Son visage vint se placer à dix centimètres de celui de l'adolescent et sa voix n'était pas plus élevé qu'un murmure. Dumbledore voulait que Severus lui apprenne l'occlumencie, mais comment s'y prendrait-il avec un idiot pareil ?

Et bien Potter... Puisque vous semblez vouloir jouer les héros, votre performance fera enlever 5 points à Gryffondor... et je pense que l'insulte que vous m'avez envoyé coûtera également 5 autres points ainsi qu'une retenue. Maintenant que je ne vous attende plus jusqu'à la fin de mon cours ou sinon vous aurez à faire à moi personnellement... Exactement comme votre père... pathétique et vaniteux !

Son regard croisa encore une fois celui de Harry. Pendant que le maître des potions réfléchissait à la retenue qu'il pourrait bien donné à cette tête de mule, il se dirigea vers son bureau et attendit que la suite des élèves arrive enfin pour pouvoir commencer son cours en espérant que Harry Potter réponde encore une fois à son professeur préféré, ainsi les Gryffondor perdrait quelques rubis supplémentaires que Rogue aimait tellement voir disparaître.

[Bon j'attends encore les retardataires puis je commencerais mon cours ]

La tension dans cette pièce, palpable. L'arrivée tout d'abord du Trio de Gryffondor, puis de Neville Londubat semblait avoir créer quelque remous dans l'assistance. Ne pouvant savoir que sa tenue laissait vraiment à désirer, ni même qu'il aurait même du aller remettre son pantalon dans le bon sens, le pauvre jeune homme se doutait bien que cette session serait une nouvelle fois une bonne excuse pour le Professeur Rogue de l'invectiver, le rabaisser, l'humilier. Bref, lui mener la vie impossible, un de ses petits plaisirs pervers qu'il entretenait avec le fait de malmener Le Survivant. Harry Potter, Celui qui avait vaincu le Lord Noir. Un de ses camarades, à Neville, qu'il appréciait. Et, dans un certains sens, vénérait presque. Car lui, Harry, avait tout les dons pour lui, tandis que lui, Neville, ne semblait bon dans aucune matière. Sauf la Botanique, recquérant une patience que le jeune homme semblait possédait en réserve infinie.

Ce ne fut donc pas une surprise pour Neville lorsque ce dernier entendit la voix de Rogue lui hurlait de "faire attention" ... Comme si Neville ne se sentait pas assez humilié comme ça. Non, bien sur que non. Il fallait que le Professeur Rogue intervienne pour lui rappeller qu'il n'était pas à sa place ici, faisant sentir au Gryffondor toute sa haine envers lui, ainsi, mais ce n'est qu'un détails dans cette histoire, son souffle aux senteurs fétides à faire palir un mort. Oui, un simple détail. Le plus important étant que son camarade, et modèle, Harry Potter donc, venait de répondre de manière plus qu'insultante pour le Professeur et Maître des Potions. Voila qui n'augurait rien de bons pour les points de leur maison, ni pour l'humeur du terrible Professeur.

Se penchant donc pour ramasser ses affaires, Neville tentait de se faire oublier, ne se rendant compte qu'à cet instant d'un élement génant, extremement génant, de sa tenue. Il avait mis son pantalon à l'envers. Oups! Voila qui ajoutait encore à son humiliation, aussi se sentit t'il rougir de plus belle. Confusion, honte, peur aussi. Un maelstrom d'émotions se déversait dans l'esprit du jeune homme qui se demandait quoi faire. Il était bien sur absolument hors de question de se ré-habiller ici, et encore moins de demander l'autorisation du Professeur pour pouvoir se rendre aux toilettes, histoire de mettre un peu d'ordre dans sa tenue.

*Heureusement, Grand Mère n'est pas là pour me voir humilier ainsi*

Pensa tristement Neville, se reinstallant sur sa chaise pour attendre le début du cours. Il n'avait qu'une hate, que ce dernier se finisse le plus vite possible.

[[Hj: Allez on se motive]

Shirley agréait sans retenue à son insinuation, le cours allait être palpitant. Déjà, l’accueil chaleureux de Severus Rogue le réjouissait, mais lorsque sa voisine attira son attention sur Londubat, Drago ne put réprimer son hilarité et pouffa d’un rire sonore. Par décence il l’étouffa rapidement, mais avec la satisfaction d’en avoir fait juste assez pour faire savoir au nigaud qu’il se moquait de lui. Il ne fallait pas être trop provocant, autrement les autres risquaient de réagir et alors Rogue, Rogue il s’en prendrait sûrement à… Toujours trop sûr de lui dans cette classe qu’il affectionnait particulièrement, le railleur se retourna franchement et s’apprêtait à lancer une vanne bien sentie au pauvre Neville, lorsqu’un autre serpent fit irruption dans la salle et l’interrompit dans son élan. À sa droite, une voix familière adressait ses salutations aux deux serpentards. Joana O’donnell, préfète de la maison, se joignait à eux.

« Salut tous les deux. Ça va bien ?

- À merveille ! »

Pour expliquer le ravissement inhabituel qui éclairait son visage, il désigna d’un signe de tête plus ou moins discret leur charitable camarade de Gryffondor qui s’efforçait jour après jour à égayer leurs salles de classe par auto-dérision. Après avoir partagé son sourire ironique, il se tassa légèrement pour lui permettre de s’asseoir à leur table et se tut. La présence de Joana le contentait, puisqu’elle élevait maintenant le nombre des serpentard dans la classe à égalité avec celui des gryffondors ( ya pas d’erreur, j’inclus Rogue dans mon calcul ), mais en même temps elle le rendait inconfortable. Leur dernière rencontre s’était soldée alors que la préfète lui reprochait ne pas agir avec la dignité due à Serpentard. Et cette accusation avait laissé son orgueil blasé. Drago observait donc Joana d’un œil calculateur, essayant de dépister chez elle la moindre trace de rancune envers lui.

Elle l’avait salué normalement, de manière laconique. Peut-être par simple formalité. Comme à son habitude, elle ne laissait rien transparaître de ses pensées. Sûrement avait-elle déjà oublié l’incident. Toutefois, la cicatrice du blâme restait bien présente dans l’esprit rancunier du jeune Malefoy et elle exigeait qu’un retour sur la chose soit effectué auprès de Joana. Drago voulait démentir ses propos, il voulait savoir si elle soutenait toujours son opinion et, si c’était le cas, il tenait à la faire changer d’avis. Son honneur était en jeu. Elle l’avait bafoué impunément et, bien qu’il ait toujours eu du respect à son égard, il considérait cet affront comme arbitraire, injustifié. Après un instant, il se résolut à entamer le sujet, même s’il ne savait pas exactement comment il se devait de l’aborder. Dans sa grande délicatesse, il convint que la meilleure façon d’entamer la conversation consistait à blâmer à son tour sa préfète - et son aînée.

« Joana tu…

- LONDUBAT ! Non d’un serpent à sonnettes… »

Heureusement pour lui, sa tentative contestable fut interrompue par les exhortations acerbes de Severus Rogue à l’encontre du tout petit Neville Londubat, de plus en plus petit au fur et à mesure que le redoutable serpent le noyait dans son venin. L'incommodité due à son léger ressentiment envers Joana se dissipa rapidement, délogé par l’extase de voir son modèle en action. Rogue était décidément un homme redoutable. Et juste au moment où cette pensée l’effleurait, il vit le regard du professeur se poser sur l’exemplaire de la Gazette qu’il avait fortuitement oublié à ses pieds. :sifle: La rancune étant maintenant totalement disparue, il invita d’un regard ses deux camarades à observer ce qui allait suivre. Évidemment, Rogue sautait sur l’occasion.

Mais la victoire ne serait pas aussi savoureuse s’il ne faisait pas savoir à Potter qu’il était derrière tout ça. Il se retourna donc vers les sièges des rouge et or et adressa au balafré un sourire effroyablement goguenard, présage d’une tempête en approche. Il vit le trouble des deux yeux verts lorsqu’ils se retournèrent vers Hermione pour lui demander à propos de la Gazette, mais déjà, la tempête avait marché jusqu’à son bureau. Drago se délecta de l’averse de sarcasme que servit son professeur favori à son pire ennemi. Par contre, son visage se figea lorsque Harry daigna répliquer. Il eut même un sursaut sonore en entendant le nom tabou du Mage Noir et se leva d’un bond, comme s’il allait répliquer. Comment osait-il ?… Comment pouvait-il… ? Sans voix, le blondinet se rassit, le visage déformé par le dégoût et la rage.

Rogue, penché sur le bureau du fils Potter, n’avait pas remarqué son emportement. Il gardait son sang-froid avec une maîtrise parfaite de lui-même et enlevait 10 points aux gryffondors… Drago fulminait. Harry Potter le mettait hors de ses gonds. Il osait prononcer « le nom », il osait tenir tête à Rogue… Et il s’en tirait toujours. Absolument excédant.

« Bien aujourd'hui nous allons étudier le philtre de paix. Est ce que quelqu'un serait capable de m'en dire ses effets ? »

Apercevant le regard perçant de son professeur se poser sur sa tête blonde, Drago se redressa sur son siège et se débarrassa de son air maussade, qu’il remplaça bien vite par des allures de profonde suffisance. Car la veille au soir, tel l’élève brillant et intéressé qu’il était (au cours de potions du moins…), il avait pris la peine d’ouvrir son grimoire et s’était adonné à une petite révision des notions de base, histoire d’être au niveau pour le cours. Ainsi donc, malgré ses fièvres colériques envers le « Héros de Gryffondor » il leva la main dans la plus grande fierté et répondit à la question de son directeur de maison avec un grand sourire. Lui, allait montrer comment se comporter dans un cours de potions.

« J’en suis capable, professeur. Vous me direz si je me trompe, mais à ce que je me souviens avoir lu dans notre manuel de cours, le philtre de paix sert à calmer ceux qui souffrent d'anxiété ou encore les personnes trop agitées. D’ailleurs, je crois que certaines personnes dans cette classe en auraient bien besoin pour calmer leurs ardeurs... »

Sur ce, il adressa un sourire innocent aux hurluberlus à l’arrière et soutint quelques instants leurs regards avec défi, avant de revenir à Rogue qu’il gratifia d’un rictus complice.

Voilà un cours de potions qui promettait d’être plutôt intéressant. La clique au Binoclard au grand complet était présente en cours, et à peine entrée en lice, la préfète des Vert et Argent avait-elle décidé de s’amuser un petit peu. Un coup « accidentel » à la tête du Balafré avant même qu’elle vienne s’installer aux côtés de ses chers camarades serpentards. Et bien évidemment, la compagnie de Malefoy qui allait s’avérer plus que constructive elle aussi. Constructive, en termes de méfaits tout du moins.

Rogue était déjà en train de s’en prendre à Potter qui avait signé son arrêt de mort à peine entré en cours. Cela laissa le temps à la préfète de sortir ses affaires et de s’installer tranquillement. Enfin tranquillement, c’était plutôt relatif, car il régnait dans cette salle de classe une ambiance plutôt très mouvementée.

Alors qu’elle était en train de sortir ses affaires, elle remarqua que Drago était en train de l’observer plutôt fixement. La jeune fille n’y prêta d’abord pas attention, mais cela devint assez vite flagrant. La jeune fille n’appréciait pas de se sentir observée, et c’était quelque sorte qu’elle pouvait ressentir. Peut-être était-ce son don d’animagus qui avait aussi accru sa capacité à ressentir ce genre de choses.

L’arrivée fracassante de Londubat perturba les méditations de la préfète, et surtout coupa Drago qui avait commencé à lui adresser la parole de nouveau.

Citation :

« Joana tu…

La préfète, qui était d’humeur guillerette, et surtout d’humour à dévorer du griffon, fit un léger signe de tête complice en direction de son camarade serpentard et dégaina sa baguette qu’elle dirigea, pointée sous son bureau, en direction de cet imbécile de Londubat.

* Tarantallegra !*

Elle n’avait même pas prononcé ces mots, mais s’était contentée de les penser en se concentrant au maximum. Décidément, être en Sixième Année avait bien des avantages, dont l’apprentissage des sortilèges informulés. Maintenant, il n’y avait plus qu’à voir quel serait le résultat de sa manœuvre fourbe.

Une fois son méfait commis, la préfète écouta la question de leur cher professeur qui avait finalement débuté son cours. Elle écouta la réponse de Drago et attendit que celui-ci termine de répondre avant de compléter la réponse de ce dernier.

- Je me permets de compléter la réponse de mon camarade en précisant qu’il faut éviter d’avoir la main trop lourde sur ce philtre, car si à dose raisonnable, il calme effectivement les nerfs, à trop forte dose, il peut plonger dans un coma irréversible. La paix éternelle, quoi.

Puis elle se tourna une nouvelle fois en direction de Drago, histoire de savoir enfin ce qu’il essayait de lui dire. Car son comportement quelques instants auparavant faisait dire à la préfète qu’il avait un message à lui faire passer. Elle lui chuchota alors.

Tu voulais me demander quelque chose Drago ? « Joana tu » quoi ?

Severus Rogue lançait des coups d’œil fréquent à Harry Potter, espérant trouver chez lui un signe de faiblesse. Malheureusement le jeune gryffondor semblait être assez résistant et ça malheureusement, le maître des potions le savait.

Soudain une main se leva.

« Oui Miss O’Donnell ? »

Joana O'Donnell a écrit:

- L’ingrédient principal du philtre de paix est l’essence d’ellébore, professeur, une plante vénéneuse.

Severus Rogue lui fit un léger sourire mais assez distinct qui laissait apparaître ses dents jaunâtres et plantées de façon inégale, caractéristique du maître des potions. Maintenant il allaient enfin pouvoir passer à la pratique.

« Et bien Miss O’Donnell votre réponse fera gagner 10 points à Serpentard ! »

Il pointa ensuite sa baguette magique sur le tableau noir. Des lettres s’animèrent pour laisser place aux instructions.

Ingrédients : eau non distillée, essence d'ellébore, pattes de chenilles, gousses d'ails

Préparation :
1) Remplir votre chaudron à sa moitié, commencez à allumer à feu doux.
2) Ecrasez les 3 grammes de pattes de chenilles et remuez trois fois dans le sens des aiguilles d'une montre avant que retourner 1 fois dans le sens inverse des aiguilles d'une montre et sans vous arrêter.
3) Versez dans un bécher, 4 cl d'essence d'ellébore et rajoutez les 20 cl d'eau distillée.
4) Versez le contenu du bécher dans le chaudron.
5) Coupez le plus finement possible les 3 gousses d'ails.
6) Tournez 8 fois dans le sens des aiguilles d'une montre.
7) Laissez agir 17 minutes et 43 secondes (à l'aide du chronomètre) et arrêtez alors le feu dans la seconde qui suit.
8) La potion doit avoir prit une couleur bleu clair après que vous y avez rajouté encore 5 cl d'essence d'ellébore.

« Bien maintenant au travail. Les ingrédients manquants pourront être trouvé dans l’armoire noire au fond de la salle et pas de gaspillage ! A la fin de l’heure, laissez votre place propre pour les prochains qui passeront après vous et déposez sur mon bureau une fiole remplit de votre potion que j’analyserais au microscope. »

[Je pense que je n’ai plus besoin de réexpliqer le principe xd^^]