[ ... ou le fromage blanc déclare la guerre au camembert :sifle: PV 'Milien >> ouais ça tenait pas dans le titre ]

Septembre. Enfin la rentrée. Deux longs mois passés à tourner en rond, tout en comptant les jours sur le calendrier. Bon d’accord, cela n’avait pas été si catastrophique, après tout elle n’avait passé qu’une soixantaine de jours avec la pire peste que le monde ait jamais porté. Il y avait pire comme été. Un été avec Zélie. Avec McLane. Avec Emilien. Elle s’en remettrait donc. Par contre, s’il n’y avait eut que l’été. La nouvelle année avait été, elle aussi, assez éprouvante. Pour résumer, elle était venue au bal avec ses superbes nouvelles palmes méga-chouettes, les avaient balancées à la figure d’Oswald avant de partir danser avec Bill et finalement revenir sauver le Serpentard, dès fois qu’il devienne Emo, et elle avait finit par danser avec ce dernier tandis que Bill allait parler à une fille blonde de Serpentard. Tout ça en une phrase. Autant vous dire, qu’elle n’avait pas tellement apprécié. Enfin la dernière partie. Et aussi qu’Oswald se moque d’elle. Et les beignets aux crevettes. En y repensant, ils avaient un goût assez bizarre. Enfin, cela aussi elle s’en remettrait. Quoique pour les beignets aux crevettes, peut-être pas aussi rapidement.

Vous savez ce que fait un élève entre le repas et le couvre feu ? Voyons voir. Il y a plusieurs possibilités. Si vous vous appelez Lucy Duncan et que vous êtes à Serdaigle, eh bien vous devez sûrement être en train de faire vos devoirs. Si vous vous appelez Ashley L. Robins à part être en train de manger dans la tour d’astronomie je vois pas. Zélie devait terroriser quelques élèves sans défense, McLane se remaquiller pour la cinquantième fois depuis le début de la journée, Bill devait être en train de parler avec ses amis, Oswald en train de se bourrer à un quelconque bar en attendant la venue d’un quelconque Mangemort. Et enfin, si vous vous appelez Mariana Taylor, que le mot « étude » vous donne de l’urticaire et que vous en avez marre du brouhaha de la grande salle et bien le meilleur endroit pour avoir la paix c’est encore en dehors du château. Et comble de chance, Mariana Taylor c’est mon perso. Alors, maintenant vous savez où l’action va se situer : au lac. En même temps dur de noyer quelqu’un dans les toilettes des filles ou des garçons. Non pas que je veuille noyer le Serpentard qui va répondre à ce sujet. Neeen. Loin de là hein. Comment ça ce n’est pas bien de mentir ? Ah nen hein, dans un topic avec Emilien, la voix de la conscience elle ferme sa bouche hein !

Assise à l’ombre d’un platane – y’a-t-il des platanes en Angleterre, the grande question ! -, qui ne faisait plus d’ombre depuis belle lurette d’ailleurs vu qu’il faisait nuit, Mariana jetait quelques rochers pierres dans le lac sans pour autant parvenir à se détendre. Non, contrairement à Emilien elle n’était pas en pleine crise d’adolescence, et ce n’était pas une ado en manque de reconnaissance sociale. Contrairement à ce même Marcellin Emilien elle n’allait pas passer une période à broyer du noir, à détester tout ce qui bouge et qu’a deux jambes, à brûler des voitures, à se bourrer dans un bar louche en compagnie de gens peu recommandes … genre Oswald quoi’. Mariana c’était une pacifique. A part envers les araignées bien sûr. Et les moustiques, parce que ça gratte. Et les rousses de chez les Piafs. Bref, c’est comme pour la future-nouvelle-loi-sur-l’adn-faut-pas-croire-Sarko-il-va-la-passer-mais-c’pas-rav’-on-ira-tous-manifester-et-prendre-les-Lycées-en-otage-comme-pour-le-CPE elle sélectionnait ce envers quoi elle était pacifique. Tout ça pour dire, que la crise d’adolescence, pour l’instant très peu pour elle. Mais ne vous inquiétez pas, il viendra un moment où elle se maquillera les yeux de noirs, où elle ne portera plus que du noir, où elle n’écoutera plus que du rap, et où elle criera sa haine à la terre entière. Et p’tet qu’elle brûlera des voitures aussi, je sais pas encore. Toute façons c’est pas prévu avant l’année prochaine, donc bon, faudra attendre avant de voir cette chère Mariana se transformer en mini-Emo-écouteuse de rap. Quoiqu’un Emo qui écoute du rap, j’ai pas encore trouvé. M’enfin. Elle sera unique comme ça. 8)

La jeune fille agrippa un énième caillou qu’elle lança avec rage dans les profondeurs de l’eau. Sauf que cette fois-ci, ce ne fut pas « plouf » qui retentit mais « bong ». Tout de suite je vous vois venir, non pas du tout, je ne me serais jamais permis d’envoyer cette pierre sur la tête d’Emilien. Enfin … pas intentionnellement en tout cas. La jeune Gryffondor se leva donc pour tenter d’apercevoir la chose ou l’humain qu’elle avait touché lorsque … patatra, la voilà qui se retrouva les quatre fers en l’air, dans l’eau, pour s’être trop penchée. Crachant, jurant, tempêtant de plus belle, la jeune fille se releva immédiatement glacée.

- A-r-g-h nen mais @3j*%ù … j’en ai marreuuuuh !

Genre « Pourquoi ça n’arrive qu’à moi, je ne suis qu’une pauvre petite fille incomprise de tous. ». Trempée, glacée jusqu’aux os, la Gryffondor allait remonter sur la berge. Ouais, je vous jure elle allait le faire. Ouais mais voilà, à la place du vide humain de personne dans l’herbe, il y avait maintenant Emilien. Il ne manquait plus que ça …

Emilien, ne se rendant pas compte du danger, s’avançait inconsciemment dans le parc. Halte-là, mon pauvre malheureux ! Tu ne sais donc point dans quels ennuis tu vas te plonger ! Mais il faut croire qu’Emilien n’entendit pas cette voix de la raison car il ne s’arrêta pas en plein milieu de la pelouse pour faire demi-tour. D’un autre côté, ce topic n’aurait pas lieu d’être si le Serpentard écoutait sa conscience. Mais revenons plutôt aux raisons de sa présence en ces lieux sinistres, où l’herbe était verte et tendre, le ciel parsemé d’étoiles plus brillantes les unes que les autres, et les oiseaux assez bêtes pour continuer chanter alors que la nuit était tombée. Et non, ce n’était pas la charmante Mariana à la légendaire maladresse qui l’avait attiré dans le parc ce soir-là-là.

La journée avait été longue, très longue. Je serais tentée d’ajouter « trop longue » mais non seulement ça serait répétitif, mais en plus ça n’aurait même pas le mérite d’être original. Je disais donc. Emilien avait passé tout le jour à en attendre la fin, moment béni où il pourrait enfin rejoindre son lit et se glisser entre ses draps, sans plus penser à rien d’autre qu’à dormir. C’était sans doute le moment de la journée qu’il préférait. Bien installé, au chaud, tranquille, personne pour le déranger, nul besoin de se presser. Pour quelqu’un qui aimait réfléchir, comme Emilien, c’était le moment rêvé. Bien qu’il ait conclu l’été dernier qu’il valait mieux ne pas trop réfléchir. Pourtant, alors que le repas était terminé et que le moment tant attendu était enfin arrivé, il avait réalisé qu’il lui restait encore quelque chose à faire, avant de pouvoir goûter au bonheur infime qu’était le sommeil. Quelque chose de pas spécialement agréable pour lui, pas simple non plus, malgré les apparences. Une lettre pour sa mère. C’était aussi bête que ça, mais ça lui demanderait beaucoup d’efforts. Dans ce cas, pourquoi s’y mettre ce soir-là particulièrement ? Parce qu’il ne pouvait pas éternellement repousser tout au lendemain, voilà pourquoi ! Parce que ça s’appelle la procrastination, les enfants, que c’est quelque chose que je connais bien et qu’il vaudrait mieux éviter, d’ailleurs … Emilien étant donc sage car ayant appris de mes erreurs, il savait qu’il faudrait qu’il le fasse un jour ou l’autre.

Quel rapport entre le parc et l’écriture d’une lettre ? – Qu’est-ce que Word a à vouloir me corriger sans cesse cette phrase ? Pourquoi veut-il que j’écrive « par cet » ? – Il est très simple, si vous avez une manière de raisonner comme celle d’Emilien. Pas de grimace, c’est pas compliqué. Il suffit de savoir que la volière est depuis l’année précédente un lieu maudit à ses yeux, tout simplement parce qu’il y a rencontré Mariana, et qu’il a été attaqué par un hibou. Vous voyez, tout s’explique. Emilien n’était pourtant pas du genre superstitieux, en général, mais là, il préférait éviter de retourner dans la volière. Et puis preuve avait été faite que ce n’était pas le bon endroit pour écrire tranquillement. D’abord, il y avait toujours quelqu’un pour venir vous embêter, pour vouloir faire connaissance – insupportable, ceux-là – sans parler de ceux qui lancent des pierres aux hiboux. Emilien avait alors observé les autres possibilités qui s’offraient à lui. La salle commune ? Non, beaucoup trop agité. On viendrait lui parler, parce qu’il fallait qu’il parle à Isaac et Samaël, donc … Le dortoir, même chose, puisque c’était avec ses camarades de dortoir qu’il devait avoir une discussion. Que lui restait-il ? La bibliothèque ? Non, elle allait fermer … Eh bien, pourquoi pas le parc ? Il pouvait très bien écrire à la lueur de sa baguette magique, et Emilien avait besoin d’espace, en ce moment, quoi de mieux que le parc pour ça …

D’un pas presque décidé, il avait quitté la salle commune avec de quoi écrire, autrement dit du parchemin, de l’encre et une plume. Un peu de motivation, que diable ! Mais en ce moment, Emilien et la motivation, ça faisait bel et bien deux. Et alors si on prend Emilien, la motivation, l’italien, et les lettres, ça faisait beaucoup. Parce qu’après tout, on a pas besoin de compter au-delà de trois. Il suffit de dire : un, deux, trois, beaucoup. C’est prouvé. Bref. Emilien avait donc prit la décision de s’installer contre un arbre, histoire d’être adossé à quelque chose, et venait de penser que le bord du lac lui paraissait sympathique. Un grand bruit se fit entendre. Comme quand on lançait quelque chose dans l’eau. C’était quelque chose de gros, dans le cas présent, vu le bruit … C’est alors qu’un terrifiant cri parvint à ses pauvres petites oreilles fragiles. Quelqu’un en avait marre, s’il avait bien compris. Ça venait du lac, et si on allait voir ? La curiosité est un vilain défaut. Et si Emilien ne l’avait pas possédé, rien de ce qui se passerait près ne se serait passé. Eh oui. Seulement voilà. Envers et contre tout, le petit Serpentard de deuxième année se dirigea vers le lac, avec en tête l’idée de découvrir ce qui était tombé à l’eau. La lettre ? Déjà oubliée ; tout était bon pour s’en distraire. Mais alors qu’il approchait de l’étendue d’eau sombre – dans laquelle étaient censées se refléter mille étoiles, mais comme l’eau était agitée, ça marchait moins bien – il reconnut subitement la personne qui avait hurlé.

Mariana ! Quelle bonne surprise. La malchance le poursuivait, ou quoi ? Emilien eut cependant un petit sourire en constatant qu’elle était tombée à l’eau. Toujours aussi cruche, quoi. Comme pour profiter du spectacle, le Serpentard s’approcha, et s’assit dans l’herbe, juste devant l’endroit où la Gryffondor était tombée. Tiens, elle venait de remarquer sa présence. Emilien lui fit un aimable petit sourire, et prit la parole, sur un ton vous vous en doutez, totalement compatissant.

- Tu comptes attendre longtemps avant d’arrêter de patauger, ou bien tu espères naïvement qu’un noble Gryffondor arrivera sur son cheval blanc pour te sortir de là ?

Pauvre Mariana, si elle savait … Emilien n’était pourtant pas du genre à éprouver de la pitié pour les autres. Non, en général, c’était plutôt de l’agacement, pour commencer. Lorsqu’il voyait certaines personnes pour la première fois, il ne pouvait pas s’empêcher de leur trouver cinquante défauts, mille caractéristiques énervantes, un million de raisons de ne pas les approcher. Puis, s’il se trouvait que ces mêmes personnes se retrouvaient trop souvent dans son champ de vision, il finissait par les trouver franchement énervantes, exaspérantes ; ou bien il changeait radicalement d’avis à leur égard, ce qui pouvait arriver, bien que rarement. Enfin, ça pouvait se transformer en réel dégoût, voire en haine, selon les personnages. Mais en pitié ? C’était très peu courant. Le cas de Mariana était un peu particulier : dès le début, la Gryffondor le laissait incrédule, par ses bêtises et sa maladresse. Mais tout de même ! Comment était-ce simplement possible, d’être aussi peu douée ? Emilien en était alors arrivé à éprouver une sorte de pitié pour elle, et c’était loin d’être gratifiant. Ce soir-là encore il était prouvé que Mariana était LA maladresse incarnée. Comment avait-elle pu tomber dans le lac, toute seule ? Et puis, ce n’était pas comme s’il y avait du vent, ou n’importe quoi, non ! Rien du tout. Elle était vraiment tombée toute seule. Pauvre cruche …

Quand cette dernière sortit du lac, Emilien eut comme un mauvais pressentiment, et se demanda s’il ne ferait pas mieux de reculer. Mais quoi ? Il n’avait aucune raison d’avoir peur d’elle ! Que pouvait-elle bien lui faire, après tout ? S’il commençait à avoir peur d’une Gryffondor, il n’irait pas bien loin … En plus, s’il se relevait alors qu’elle n’avait rien l’intention de lui faire, de quoi aurait-il l’air, je vous le demande ? Surtout qu’elle ne le regardait même pas. Peut-être voulait-elle partir soi-disant la tête haute, comme ce jour à la volière où elle avait réussi à coincer sa jupe dans la porte ? Emilien faillit sourire en y repensant. Ce moment avait réellement été pathétique, maintenant qu’il y pensait … Mais alors que Mariana passait à côté du Serpentard, qui n’avait pas bougé, ce dernier se reçut soudain des trombes d’eau sur le crâne – des trombes d’eau, c’est peut-être un peu exagéré. Cela lui fit l’effet d’une décharge électrique, et Emilien se releva d’un bond, s’écartant de la Gryffondor de quelques pas. Elle allait pas bien, ou quoi ? Qu’est-ce qui lui était encore passé par la tête ? C’était excellent pour la peau, disait-elle. Encore à raconter des imbécilités, elle était très forte pour ça, selon toute évidence. Comme elle parlait de boutons, le Serpentard rétorqua :

- C’est donc pour ça que t’as plongé, pour faire disparaître les tiens ? Il te faudra bien encore un ou deux bains, j’en ai peur !

Et si elle continuait, elle allait les avoir, ces deux bains supplémentaires ! Emilien n’aurait aucun scrupule à jeter la Gryffondor à l’eau, après tout, elle s’y était déjà jetée elle-même, et y avait parfaitement survécu. D’ailleurs, la troisième année semblait lui suggérer de le faire, car elle venait de répondre qu’elle adorait les bains glacés. Bien sûr ! Tout le monde aime les bains glacés ! C’était bien connu. Comme Mariana savait bien mentir ! Emilien avait toujours admiré cette qualité que possédait la Gryffondor. Cette dernière venait de lui proposer de le jeter dans le lac. Ben tiens, avec plaisir. Si les deux élèves avaient l’idée de balancer l’autre dans l’eau glacée du lac, soit personne n’aurait ce qu’il voulait, soit ils y finiraient tous les deux. Grave dilemme. Que faire ? Emilien écouta Mariana déblatérer ses anneries jusqu’au bout. C’était mieux quand on y allait d’un coup ? Oui, oui, il imaginait bien. Parce que si on n’y allait pas d’un coup, on n’y allait pas du tout, à son avis. Et il se doutait bien que la Gryffondor n’y était pas allée de son plein gré, tout à l’heure. Alors comme ça, elle voulait le jeter dans le lac ?

- N’essaye même pas, l’avertit Emilien, avec sérieux.

Mariana pensait à Lucy ? Qui a dit qu’elle était inexistante, ces derniers temps ? La preuve que non, puisqu’Emilien allait la voir dans quelques jours, et peut-être se réconcilier avec elle. Ce serait dans l’ordre des choses, seulement il est beaucoup plus amusant de ne pas suivre cet ordre. Nous aviserons, tout dépendra de la façon dont avance le topic en question. A Gatween ? Lui, personne ne savait ce qu’il devenait. Pas que ça dérangeait qui que ce soit, en fait … Emilien était le premier à en être heureux. Si on pouvait ainsi voir disparaître tous ceux qu’on déteste, la vie serait plus facile. Malheureusement, elle ne l’est pas. A Bill ? Le Serpentard l’avait seulement aperçu en cours, et avait été assis à côté de lui en cours de potions. Il s’en voulait toujours de rester le plus loin possible de lui, mais Emilien avait une étrange manière de raisonner, et surtout, il voulait régler ses problèmes tout seul. A Ashley ? Alors elle ! Aucune nouvelle depuis la rentrée ! Certes il l’avait entre-aperçue en cours, mais pas plus. Nous n’irons pas jusqu’à dire que cela dérangeait Emilien. Contrairement à ce que dirait Mariana, le Serpentard ne servait pas uniquement à faire penser aux autres. Seulement, il se trouvait qu’il connaissait chacun des Dallasiens personnellement, et que contrairement à certains il ne les avait pas rencontrés à cause de cette même histoire de Dallas. Sauf peut-être Gatween, mais comptait-il réellement, celui-là ? Non, pour moi, non. Après ce paragraphe sans aucun intérêt, mais qui me permet de ne pas me décourager – genre hey, t’as vu, j’avance quand même – on va essayer de reprendre normalement ce rp.

- Les gens innocents ? répéta Emilien, prenant un air dubitatif, les sourcils haussés. C’est drôle, mais j’en vois pas, ici.

Il se trouve que dans un accès de découragement, Emilien ait abandonné l’idée d’aller jusqu’au bout de ce rp, parce qu’il commence à avoir mal aux yeux. Aussi la réponse s’arrête-t-elle là, après presque dix jours de retard.

Il était une fois, une jeune fille qui, bien contente de voir arriver les vacances, était donc partie passer celles-là chez ses grands parents, dans un trou paumé que l’on appelle plus communément montagne. Fort heureusement, elle n’était pas tout à fait coupée de la civilisation car, fait étrange, ses ancêtres avaient installé l’Internet, dans leur petite maison perdue au fin fond de la forêt, à vingt-cinq kilomètres de Grenoble ! Ce pourquoi elle eut la possibilité de passer sur le Miroir, un forum ma foi tout à fait intéressant bien que peuplé d’êtres bizarres et insolites, pour vérifier si par hasard on n’aurait pas répondu à ses messages. Quant aux réponses qu’elle-même devait faire aux autres, il fallait avouer qu’elle avait été atteinte d’une flemmingite aiguë, et que de ce fait, il lui fut très difficile de s’atteler à l’écrire de quelque message que ce soit … Sauf pour les cours, parce que c’est une chose qu’elle fait rarement, en général. Mais passons. Malheureusement, tout à une fin, même les vacances. Après plus d’une semaine passée à ne strictement rien faire – n’exagérons rien, elle était allée plusieurs fois à Grenoble, traînée là-bas de force par sa famille – il fallut rentrer à la maison. Ô rage, ô désespoir, ô vieillesse ennemie ! – Et je connais plus la suite. Alors, ce matin, elle alluma son bon vieil ordinateur, et décida de se mettre à jour. Mais là, stupeur ! Elle s’aperçut qu’elle devait une réponse à quelqu’un depuis presque un mois ! Fichtre !

C’est pourquoi ce matin – enfin, cet après-midi, mais comme j’ai pas encore mangé, pour moi c’est le matin – je suis là, à taper des idioties sur Word, parce que Mariana attend ma réponse depuis presque un mois. Et comme j’ai promis de pas mettre plus d’un mois à répondre, il faut que je la termine avant la rentrée. Bon, ce devrait être faisable, bien que j’aie énormément de devoirs. Si vous saviez comme j’eus préféré faire des maths ! Quoique, non, j’ai pas de maths à faire pour lundi. Mais c’est vrai. Si j’en avais eu, j’aurais fait les maths d’abord. Mais après une si longue période d’inactivité, ce topic est difficile à remettre en route … Moi, quant à moi très personnellement, je propose qu’il se passe quelque chose d’étrange, comme par exemple une météorite qui atterrirait dans le lac, enfin un événement inattendu, quoi ! Peut-être pas la météorite. Ce serait un peu tiré par les cheveux, qu’elle atterrisse comme par hasard juste dans le lac.

Non, vraiment, Emilien ne voyait pas de personne innocente, dans les environs. Mariana, innocente ? Ben voyons ! Dans ce cas, qui avait jeté un caillou sur un hibou, provocant ainsi sa colère ? Sans oublier que le hibou avait ensuite tenté d’attaquer Emilien qui, sans ses fulgurants réflexes, aurait pu finir complètement scalpé. Qui avait mordu Rusard, le rendant furieux, et avide d’attraper deux pauvres élèves qui pourtant n’avaient rien fait ? Ah, quand j’y pense … Mordre Rusard … Espérons que Mariana s’est bien lavé les dents, par la suite, sinon c’est limite que ça me donnerait presque envie de vomir. Bon. Et qui avait lancé du pudding à Emilien ? Je crois que c’est encore Mariana. Une chance que je ne rappelle pas non plus comment elle avait tué Lucy, même si elle l’avait ressuscité. Il faut dire que je ne me tiens pas très au courant des agissements de Mariana. Seulement ceux dont j’entends parler, par grand hasard. Mais même avec ça, n’importe qui pourrait en conclure que Mariana était tout sauf innocente. Une chance que la peine de mort ait été abolie, n’est-ce pas ? Emilien ne s’attarda pas, quant à lui, sur l’air stupide que prit la Gryffondor pour lui répondre. Puisqu’il considérait qu’il était tout sauf idiot, ça ne le touchait pas le moins du monde. C’est ce qui s’appelle avoir une bonne opinion de soi-même, ou le sens des réalités. Bref.

Et voilà que Mariana enchaînait sur une question tout aussi idiote. Ce qu’il faisait là ? Eh bien … Eh bien … En fait, il n’avait pas de Vraie raison. Ce que j’ai expliqué dans mon premier message, comme quoi il voulait juste de la tranquillité pour écrire sa lettre, c’était un prétexte bidon pour qu’il se retrouve dans le parc en même temps que Mariana. Alors évidemment, si on lui pose la question … Seulement, Emilien était plutôt doué pour esquiver les questions qui lui déplaisaient. Il suffisait de répondre une bêtise qui avait l’air de quelque chose d’intelligent, et ça marchait plutôt bien.

- Je cherche vainement la cause des terribles événements qui tendent à s’acharner sur ma pauvre personne, provoquant ainsi chez moi une crise d’amabilité tout à fait inhabituelle, répondit-il très sérieusement.

La description de la situation initiale étant bel et bien terminée, c’est l’heure de l’élément déclencheur. Après je ne sais combien de messages, c’est pas trop tôt, vous me direz. Oui, mais encore faut-il avoir une idée pour ce même élément qui est censé déclencher tout plein d’événements. Voilà, c’est le sixième message, je viens de vérifier. Et alors, me direz-vous ? Et alors je trouve rien, zut à la fin ! J’suis fatiguée, rendez-vous compte que j’ai pris le train hier, que je me suis levée à sept heures ce matin parce que je saignais trop du nez, et qu’en plus j’ai faim, alors j’arrête là, parce que … parce que … Parce que Mariana aurait qu’à trouver une idée, point. Après tout, c’est elle qui a créé le topic =) – Vile prétexte …

Il était une fois, une jeune qui, bien contente de voir arriver les vacances … Non, vous n’avez pas besoin de lunettes – ou de changer celles que vous portez déjà – ce message commence bien de la même façon que le précédent. Quoi de plus normal ? La situation est presque exactement la même, avec quelques mois de décalage. C’est grave, ce topic avance tellement lentement … Pourquoi ? A cause de la paresse des joueurs, tiens donc ! Quoi d’autre ? Donc après des vacances de février tout à fait reposantes – les devoirs non terminés mis à part – la joueuse d’Emilien rentrait chez elle, et se connectait sur le Miroir, histoire de voir quelles réponses elle pouvait faire, afin d’échapper à ses révisions de physique qui, soit dit entre nous, sont d’un ennui effroyable. En réalité, elle n’avait pas tellement de topics en retard qu’elle se l’imaginait … Seulement celui avec Lucy, celui dans le Poudlard Express, le cours de potions, et celui avec Mariana. Que choisir ? Grave dilemme. Il lui apparut alors qu’elle n’avait pas vraiment envie de se compliquer la vie, et que le topic avec Mariana était bien plus simple, et demandait moins de réflexion. Non, ce n’était aucunement lié au personnage de Mariana, quoique … En tout cas, elle s’attella donc presque avec joie – n’exagérons rien – à la rédaction de sa réponse.

Emilien, après plusieurs mois, n’avait toujours pas bougé et était toujours assis au bord du lac, en si charmante compagnie … A laquelle il venait de répondre une longue phrase, dont à son humble avis elle ne comprendrait que la fin. Bah, c’était Mariana après tout ! Il ne fallait pas s’attendre à quelque éclair de lucidité de la part de la Gryffondor. Alors ne parlons pas d’intelligence ! Certes Mariana n’était pas Totalement idiote, elle était capable de comprendre certaines choses. Si on lui lançait une balle, qu’elle la ramenait et qu’ensuite on lui donnait un gâteau, elle comprendrait certainement qu’il fallait ramener la balle pour avoir un gâteau, et que donc c’était bien, de ramener la balle ! Oui, ça elle devait comprendre. Et avec une banane, ça marche ? Emilien estimait l’intelligence de Mariana à peu près aussi élevée que celle d’un singe moyen. C’était déjà pas mal. Selon lui, certains Poufsouffle n’atteignaient même pas le niveau poisson rouge … Et c’est con, un poisson rouge ! Vraiment ! Je vous laisse déduire le quotient intellectuel des Poufsouffle en question. En résumé, Mariana pouvait presque s’estimer flattée de la comparaison du Serpentard, surtout par rapport à la vérité. Il ne la rabaissait pas tant que ça. Au moment où Mariana lui conseillait d’aller voir un médicomage, et que le Serpentard se demandait à quel animal comparer à présent la Gryffondor, celle-ci s’interrompit brusquement.

Quoi ? Son cerveau avait planté ? Ça n’aurait pas tellement étonné Emilien, après tout … Non, le Serpentard n’avait pas entendu le premier craquement, celui qui avait interrompu le discours sans doute passionnant de Mariana. Alors pendant que celle-ci réfléchissait à ce qui avait pu le provoquer, Emilien désespérait de la bêtise de son interlocutrice. En plus elle le regardait bizarrement. Heureusement, le Serpentard n’avait pas les idées tordues, lui. Soudain, un second craquement se fit entendre, et Emilien se tourna vivement vers la source de ce bruit. Quelque part, derrière lui … Génial ! Il faisait nuit, ils n’étaient pas loin de la forêt interdite tout compte fait, alors ça pouvait être n’importe quoi ! Une bestiole assoiffée de sang qui s’ennuyait dans sa petite forêt, au milieu de ses amis les arbres, qui avec chance voyait comme les taureaux, et serait plutôt attirée par le rouge de l’uniforme de Mariana, qui était une couleur plus vive que le vert de Serpentard ! Oui, ça se tenait comme raisonnement. Il y avait sans doute beaucoup d’animaux, dans la forêt, qui voyaient de cette façon, et fonçaient sur tout ce qui était rouge. Un instant, Emilien repensa au Clabbert dont lui et Lucy avaient eu la chance de faire la connaissance, en juin. Et lui, il voyait en quoi ? En pastèques ? Parce qu’apparemment, il ne se nourrissait que de ça, dans la forêt … Si ça se trouve, il n’aurait jamais fait grand mal aux deux élèves … Enfin, à part les assommer avec des pastèques géantes, ce qui soit dit en passant doit être assez douloureux, en tout cas pas la chose la plus agréable au monde, et …

Troisième craquement.

- Bon, si c’est une blague, c’est pas franchement drôle, tu …

Mais il s’interrompit. A l’endroit où il regardait était apparemment une bestiole, justement, qui de loin n’inspirait pas grande confiance à Emilien. Mais plus il la regardait, mieux il pouvait la reconnaître … Petite taille, oreilles pointues, vêtements miteux … C’était un elfe de maison ! Qu’est-ce qu’il faisait dans le parc alors que la nuit était tombée, franchement ? Si c’était pour les dénoncer à un professeur, du genre Ombrage … Mais non, les elfes ne faisaient jamais ça, pas vrai ? Ils se contentaient de faire le ménage et la cuisine, mais ne se mêlaient jamais des affaires des élèves, sauf cas exceptionnel. A bien regarder, il portait un plateau. Avec un grand sourire, il s’approcha d’eux, fit une révérence et prit la parole : « Voilà ce que vous m’avez demandé ». Sans plus d’explications, l’elfe posa le plateau et repartit.

- Je vois que tu t’amusais, avant que j’arrive …

Parce que si ce n’était pas Mariana qui avait demandé ça aux elfes de maisons, avant qu’Emilien n’arrive au bord du lac, il ne voyait pas qui pouvait l’avoir fait. Le Serpentard observa un instant le plateau posé entre eux deux, dont le contenu était caché par une cloche en métal. Alors, qu’avait pu demander la Gryffondor ? Des pâtisseries, histoire de grossir encore plus ? Des sucreries ? Des chocogrenouilles ? Un steak bien saignant ? Emilien devait avouer qu’il était curieux de voir ça. Après un moment d’hésitation, et un regard suspicieux à Mariana, il souleva la cloche, pour découvrir avec surprise … Un assortiment de fromages, tous aussi … appétissants les uns que les autres, tous aussi mous, tous aussi dégoulinants … Qu’est-ce que ça pouvait sentir mauvais ! Elle en avait de drôles d’idées, Mariana ! Du fromage ! Argh, et avec un beau camembert au milieu ! C’était quoi, ça ? A part des munitions pour faire la guerre, il ne voyait pas ! Une idée traversa l’esprit d’Emilien. Il lui avait pardonné, pour le pudding, vraiment ? Oh, s’il l’avait dit, il ne l’avait jamais vraiment pensé … La vengeance est un plat qui se mange froid. Et le fromage ? Sans doute aussi ! Surtout le camembert. Le Serpentard souleva avec circonspection le fromage en question, ne le touchait que du bout des doigts, et sans signe annonciateur, l’écrasa sur la tête de la Gryffondor.

- Tu vois, l’adolescent boutonneux en manque de reconnaissance sociale, ça fait plusieurs mois qu’il attendait ça !

C’est là que Milou y va être fier de moi, où alors il va s’arracher les cheveux, parce que je vais répondre deux jours après qu’il ait posté. Viouiii, clap, clap, on m’applaudit. Quoique, je commence à taper samedi à midi mais c’est pas dit que je poste pas dans un mois hein. [ Edit : héhé, moins d'un mois t'as vu ? ]Ah ouais au fait. Genre comme par hasard, t’as un elfe qui se promène là. Avec du fromage. Et au lieu de proposer aimablement à Mariana si elle n’avait pas envie de partager une raclette avec lui, le voilà qui lui explose un camembert puant dans la tête. Mais vous inquiétez pas. La Gryffondor, elle va pas se laisser faire. Surtout que j’aperçois un superbe fromage blanc là, tout à gauche, dans le plateau. Sisi. C’est décidé, le fromage blanc déclare la guerre au camembert.

Le cerveau de Mariana n’avait pas planté. Ses bruits, elle ne les avait pas inventés, contrairement à ce que semblait penser le vert et argent. Celui là alors. Toujours à rejeter la faute sur les autres. Comme si la jeune sorcière allait s’amuser à faire peur à Emilien de cette façon. Non, elle était bien au dessus de tout cela. Par contre, lui, c’était tout à fait son genre. Manipuler es gens jusqu’à ce que ceux-ci s’aperçoivent que ce n’était qu’une mascarade. Mariana n’allait donc pas faire le plaisir à Emilien d’avoir peur. Enfin plutôt de laisser paraître sa peur. Car elle n’était tout de même pas franchement rassurée. Comme dit précédement cela aurait pu être une de ses affreuses araignées violettes suceuse de sang, cracheuse de bave, et mangeuse d’enfants. Mieux valait rester sur ses gardes jusqu’à ce qu’elle sache ce qu’Emilien lui avait concocté. D’ailleurs. Cette forme, qui grandissait. Qu’est-ce que c’était ? Pitié pas une araignée. Pas une araignée. Pas une araignée. Pas une araignée. Pas une araignée. Pas une araignée. Pas une araignée. Pas une araignée. Pas une araignée. Pas une araignée. Pas une araignée. Pas une araignée. Pas une araignée. Pas une araignée. Pas une arai… un elfe de maison ? Qu’est-ce qu’un elfe de maison venait foutre au beau milieu du parc alors qu’il faisait nuit noire. Peut-être qu’il était perdu. Mais non, apparement c’était bien Emilien et elle qu’il recherchait. Apparement cet elfe devait être quelque peu fêlé. Il déposa un plateau. Un plateau. Neeen Emilien n’y touche pas s’t’une bombe. D’un air interloqué, Mariana regarda partir l’elfe, tout en essayant de deviner ce qui pouvait bien se cacher à l’intérieur. A part une bombe elle ne voyait pas.

- Je vois que tu t’amusais, avant que j’arrive …

Geuh ? Parce qu’il croyait que c’était elle qui avait demandé à ce qu’on lui apporte un plateau peut-être ? Bon, d’accord, c’était tout à faire le genre de chose dont elle était capable, mais là, non, promis juré sur la tête d’Emilien que ce n’était pas elle. En plus elle avait déjà mangé. Et toc. Avant qu’elle n’ait eu le temps de lui rétorquer quoique ce soit, Emilien ouvrit le plateau. Boum ! Ahaha, j’vous ai eu. Non, ce n’était pas une bombe. Dommage, cela aurait fait des vacances à Mariana si, tout à coup, pouf Emilien explosait en petits bouts tous plus répugnants les uns que les autres. Déjà qu’entier ce n’était pas trop ça question esthétisme, alors en p’tits bouts. Bon. C’qu’il y avait dans le plateau, c’était du fromage. De toutes les sortes. Je n’exagère pas. Du munster, de la mimolette, du bleu, du camembert, du fromage blanc, du chèvre, du Cantal, de la Tomme, du gruyère, de l’emmenthal, du parmesan, du reblochon, et même du Kiri. Uhm. Ce n’était pas du tout, mais alors pas du tout appétissant. Si cet elfe se figurait qu’elle allait daigner accepter manger cela, il se fourrait le doigt dans l’œil jusqu’au cul. La jeune fille aurait préféré mourir plutôt que de …

...


* O___O*


...


Elle rêvait n’est-ce pas. Elle ne venait tout de même pas de se prendre un camembert en pleine tête ? Non ? Si. Pis que la sensation Mariana détestait l’odeur. On aurait dit un parfait mélange entre les chaussettes de McLane et cette espèce de bouillabaisse que les Français affectionnent particulièrement. En tout cas. Emilien. Il n’allait pas s’en sortir comme ça. Parce que si lui n’avait toujours pas oublié l’épisode du pudding, elle avait toujours cette envie instinctive de lui mettre sa main dans la figure. Parce qu’il avait été odieux avec Ashley, elle n’en méritait pas autant, parce qu’il avait toujours le mot pour la rabaisser, elle. Et aussi parce qu’il ferait criser Lucy en la rendant exprès jalouse dans peu de temps. Même si ce moment n’était pas encore passé, Mariana se devait de venger son amie n’est-ce pas ? Tchut, tchut, tchut, ne dites rien, je sais, vous êtes tous tout à fait d’accord avec moi. Revenons à nos moutons. Mariana n’allait pas frapper Emilien. Cela n’aurait servit à rien, après tout Emilien avait beau être en deuxième année, il la dépassait largement en long et même en large, quoi qu’en disent les commérages. Au non. Elle allait se rabaisser à son niveau. Après tout, il y avait pleins d’excellents fromages qui ne demandaient qu’une chose, c’était d’être manger. Ou pas. Pourquoi gâcher ? Attrapant ce qui semblait être du fromage blanc, déposé dans une petite coupelle, la jeune fille se dirigea à grand pas vers Emilien.

- T’es vraiment un pauvre naze.

Avant de lui tirer son uniforme, de vider le contenue de la coupelle à l’intérieur, et d’aplatir prestement avec ses mains. Pour résumer, écrasé entre l’uniforme et le torse d’Emilien, il y avait ce fameux fromage blanc. Se souvenant qu’elle se trimbalait avec un camembert sur la tête, la jeune fille s’en débarrassa d’un geste fébrile. Hop, les poissons du lac allaient être servit. Se retournant vers le Serpentard, Mariana lui décrocha son plus beau regard noir. Et c’était de ce pauvre type que Lucie était amoureuse ? Oui, parce que bon, Mariana avait beau ne pas être très intelligente, ça tout l’monde le voyait. Sauf peut-être les concernés. Toujours est-il que Lucy n’avait vraiment pas de chance. Oui, elle était en colère. Oui, elle allait lui démonter sa gueule. Oui elle allait le taper. Enfin pas ce soir. Parce que si elle commençait, avec sa force surhumaine, elle allait le noyer. En trois secondes. Autant lui laisser une chance de survie à ce petit. Enfin, elle allait sûrement le regretter. De ne pas lui avoir collée une bonne droite en pleine poire. C’était tentant après tout. Sauf que voilà Emilien était à Serpentard. La BI. Peut-être qu’il en faisait parti d’ailleurs, pourquoi pas. Mariana n’en savait rien. Toujours est-il que s’il racontait son entrevue avec la rouge et or à une quelconque Serpentard, cela remontrait forcément aux oreilles de la brigade. Et Mariana avait plutôt intérêt à se faire le plus discrète possible. Détournant les talons, la jeune fille maugréa en lançant un regard méchant à son cadet :

- Ne m’approche plus jamais, Emilien.

Ah il était beau celui que l’on surnommait naguère « le plus gentil des Serpentard ». Comme quoi les gens changent. En bien ou en mal, après cela fait toute la différence. Si Mariana supportait Emilien, sans toutefois être vraiment très amie avec lui, lorsqu’il était en premier année, cette année était vraiment l’année de trop. Ah il voulait la guerre ? Eh bien il allait l’avoir. Et ce n’était pas lui qui allait gagner, foi de Mariana. C’est sur ses pensées, plus qu’amical que la jeune Gryffondor disparut dans la pénombre, laissant le jeune garçon, seul, avec un plateau de fromage et du fromage blanc plein l’uniforme.