Il était environ 14 heures lorsqu'Alix sortit de chez elle. Elle était vêtue d'un jean et d'un petit haut marron. Une belle cape marron, elle aussi, cachait ces vêtements "moldus". Sa baguette était à sa place : dans une poche de son jean. Elle regarda par la fenêtre avant de sortir. Des enfants jouaient dans le petit bosquet en face de son appartement et un viellard passait devant sa porte et sontinuait son chemin.

*La voie est libre.*

Elle sortit de l'appartement et resta un instant sur le perron, à murmurer quelques enchantements protégeant son "chez elle". Un demi tour et elle disparut dans un tourbillon de feuilles mortes sur le pavé. Elle attérit en douceur dans une petite rue de Londres, en face d'un bar à l'allure miteuse, sombre et froide. Elle poussa la porte et entra parmis les murmures, et les raclements des cuillères contre le fond des tasses. Elle s'avança vers le bar en souriant au serveur. Elle le salua et commanda un sandwich au bacon et une Bierraubeurre. Elle mangea rapidement avant de se diriger vers une petite cour éclairée. Au dessus de deux conteners à poubelles, elle tapota de sa baguette quelques briques sur le mur, qui s'évapora en un instant.
Elle entra sur le Chemin de Traverse et s'avança le long des magasins. Elle s'arrêta chez Fleury et Bott pour acheter un nouveau livre : Eviter les Etourderies durant le Combat. Elle l'avait jugé très utile.

Chez Madame Guipure, elle acheta une robe du soir bleu et gris foncé. Puis elle commanda une glace à la citrouille chez Florian Fortarôme, et continua ses emplettes.
Quelques heures plus tard, les bras chargés de paquets de toutes sortes, Alix allait de rues en rues tranquillement. Elle tourna à l’angle de la rue Bibelot et se retrouva dans une sombre et étroite allée. Certains sorciers, tous vêtus de vêtements ténébreux, se retournaient sur son passage. Toutes sortes de sorciers traînaient dans l’Allée des Embrumes. Certains étaient bons, d’autres pas. Elle marchait, la tête baissée, jusqu’à ce qu’elle heurte quelqu’un. Elle leva la tête et réalisa qu’elle connaissait la personne. Un homme, la trentaine, bruns, aux si beaux yeux verts, la regardait, apparemment surpris de la trouver ici. Cela faisait quelques mois maintenant...

Un an plus tôt, Alix et Dan vivaient une belle histoire... Tout est devenu moins rose le jour où il lui a annoncé qu’il s’enrôlait dans les mangemorts. Dan avait reçu une menace de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom... Son passage dans son misérable camp éviterait la mort à sa famille. Alix s’était retirée de lui. Elle ne pouvait concevoir vivre avec un homme si soumis.

Se retrouver face à lui fût un choc pour Alix.

- Toi, annonça t’elle. Je ne m’étonne pas à te trouver ici.
- Tu ne me pardonneras donc jamais...

Alix sortit sa baguette d’un geste rapide et la pointa sur le nez de son interlocuteur. Lui, n’avait pas bougé. Elle lui parla avec une voix méprisante, et un regard de braise :

- Je ne pourrais jamais te pardonner... Tu ne connais pas la souffrance qui me ronge chaque jour. L’humiliation que je ressens en repensant à ce jour où tu m’a quitté pour lui, pour ton cher maître !

Elle tenta de reprendre sa route mais il la retint. Sans lever la tête, elle murmura :

- Laisse-moi.
- Tu as bien deux minutes.
- Non, j’ai des choses à faire. Chaque minute est comptée. Et quand bien même j’aurai du temps, je ne le gaspillerai pas dans des discussions inutiles en ta compagnie.

Elle le contourna et reprit son chemin. Mais elle se stoppa après quelques pas. Elle se retourna, et en le regardant droit dans les yeux, elle ajouta :

- Je suis devenue Auror. Une information qu’il ne tardera pas à découvrir. Il arrivera un jour où nous devrons nous affronter. Toi et moi. J’attends ce jour.

Cette fois-ci, elle repartit pour de bon. C’est l’esprit retourné, le cœur battant, de chagrin, mais aussi d’amour, qu’elle se décida à acheter du foie de vampire dans une boutique louche, en vue de fabriquer une potion.
Elle paya son achat, claqua la porte derrière elle, et avança dans l’allée, jusqu’à ce qu’on lui barre à nouveau le chemin...

Barrer le chemin, le mot était un peu fort... Bien sûr, un jeune homme brun semblait avoir surgi de nulle part devant Alix, mais il n'était animé d'aucune intention belliqueuse à son égard... Simplement, la besace de cuir de James venait de craquer, et tout ce qu'elle contenait s'était répandu sur le sol. Des parchemins, mais aussi un livre (Repousser les limites de la magie: le titre s'étalait en lettres rougeâtres sur la couverture noire) et un petit paquet enveloppé de papier journal et qui avait tout l'air de provenir d'un des magasins d'ingrédients de l'Allée.
Tôt ce matin-là, tandis que James prenait son petit déjeuner dans la cuisine, son grand-père avait pénétré dans la pièce. C'était déjà un événement en soi, car Lord Kirkby prenait tous ses repas dans la grande salle à manger... Ses petits-fils avalaient souvent les leurs à toute allure, devant la cheminée de la cuisine, sans même s'asseoir, la plupart du temps. Ce matin-là, James s'était installé dans l'une des chaises de la pièce et buvait son café en lisant la Gazette du Sorcier de la veille. D'ici deux minutes, il devrait transplaner pour se rendre au Ministère, et en attendant, il savourait cet instant de calme... En voyant entrer Lord Kirkby, le jeune homme se leva d'un bond, en signe de respect. Le vieux sorcier observa un instant son petit-fils, sans sourire, puis il laissa tomber une bourse sur la table:

-Puisque tu dois aller à Londres, tu vas faire une course pour moi. Tu vas m'acheter ceci (il tendit un parchemin plié à James et ajouta :) Ce soir, sans faute, dans mon bureau.

Le jeune homme avait à peine eu le temps d'acquiescer que Lord Kirkby avait déjà claqué la porte de la cuisine derrière lui. James termina son café et sortit de la maison pour transplaner, tout en jetant un coup d'oeil à la commande... Comme il fallait s'y attendre, les trois articles ne se trouveraient que sur l'Allée des Embrumes. Son grand-père menait depuis des années des recherches sur la magie noire, et il avait d'ailleurs fait profiter ses trois petits-fils de ses connaissances.
James avait profité de sa pause déjeuner pour remplir sa mission, et il allait regagner le Ministère... Une dernière petite chose à acheter, et il repartait travailler. C'est à cet instant que sa vieille besace de cuir le lâcha. Depuis le temps qu'il devait en acheter une neuve... Pestant entre ses dents, il s'accroupit à la hâte pour ramasser ses affaires, et il se releva vivement... Tellement vivement qu'il manqua d'assommer une jeune femme qui arrivait et qu'il n'avait pas vue. Les bras chargés de ses diverses affaires, James recula d'un pas, et s'excusa précipitamment:

-Je vous demande pardon, mademoiselle... Je ne vous avais pas vue, je suis désolé.

Il détailla la jeune femme... Elle n'était guère plus âgée que lui, et paraissait d'humeur assez sombre. James était à peu près sûr de l'avoir déjà vue... Au Ministère, peut-être? Le jeune homme n'y travaillait que depuis quelques jours, et il était loin d'en connaître tous les employés... Tout à son inspection, il n'avait pas pris garde qu'il tenait toujours dans sa main le livre de son grand-père, dont le titre était parfaitement lisible pour son interlocutrice.

Perdue dans ses pensées, Alix était sortie de la boutique au foie de dragon. C’est à ce moment qu’elle était entrée en collision avec un homme plus jeune qu’elle.
Elle le gratifia d’un simple sourire. Les gens qui traînaient par ici avaient trop de mauvaises pensées pour qu’ils méritent qu’on s’intéresse à eux. Cependant, le fait que ce garçon s’excuse influença la situation. Alix se retourna et répondit :

- Ce n’est rien.

Elle se pencha à son tour pour l’aider à ramasser ses affaires, mais il fut plus rapide. Mais il omit de ramasser une belle plume. Alix la prit soigneusement entre ses mains et la lui tendit. Une belle plume de paon noir aux reflets rougeâtres. A ces reflets se mêlait la couleur brillante des lettres du titre d’un livre qu’il serrait contre lui. Elle lu rapidement à l’envers.
Ce livre semblait regorger de magie noire. Tout en restant sur ses gardes, elle engagea la conversation :

- Les forces du Mal. J’ai toujours aimé ça. Je trouve ça... excitant.
Ce doit être un bon bouquin. D’ailleurs, je vous recommande « Au-delà des limites de la magie ».

Elle remarqua alors que la bretelle de la besace du jeune homme était déchirée. Elle pointa sa baguette sortie de sa poche et lança :

- Reparo !

Et la bride se recousu instantanément.

- C’est mieux, non ? demanda t’elle en souriant.




[J'suis vraiment désolée pour ce post ridicule, mais je n'ai pas trop d'inspiration, et j'ai été très occupée ces temps-ci. Je me rattraperai au prochain post, c'est promis.]

James avait assez fréquenté l'Allée des Embrumes pour savoir qu'on y tenait rarement des conversations mondaines ; c'est pourquoi l'attitude de la jeune femme le déconcerta un instant. En bonne logique, elle n'aurait jamais dû l'aider à ramasser ses affaires, ou lui dire que ce n'était pas grave ; et encore moins recoudre sa besace, chose qu'il ne pouvait faire lui-même puisqu'il avait les bras chargés. Une habituée de cette sombre artère aurait dû s'emporter contre le maladroit, voire lui jeter un sort. Les duels n'étaient pas rares dans l'Allée, tant les sorciers qui fréquentaient cette rue étaient agressifs. James avait plusieurs fois été témoin d'altercations, parties de trois fois rien- une bousculade, un regard, pas de quoi fouetter un chat.
Cette fois-ci, il semblait que les choses allaient se régler pacifiquement, et même courtoisement. Non contente d'aider le jeune coursier à rassembler ses affaires, la sorcière engageait la conversation... C'est en l'entendant que James se rendit compte qu'il exhibait son livre, de façon fort peu prudente. On avait beau être dans l'Allée des Embrumes, rue éminemment mal famée, mieux valait ne pas donner à voir ce qu'on avait pu acheter de compromettant. Légèrement embarrassé, le jeune Kirkby se hâta de fourrer le grimoire dans sa besace fraîchement recousue, et répondit :

-Euh... oui, il ne doit pas être mal. "Au-delà des limites de la magie", dites-vous... Je tâcherai de le trouver...

Tout en parlant, il avait rangé rapidement toutes ses affaires dans son sac, en s'arrangeant pour que son interlocutrice ne puisse pas voir le reste de ses achats. Son grand-père lui avait commandé des choses assez faciles à identifier comme destinées à des pratiques peu avouables, et James ne tenait pas à ce que la jeune femme puisse les voir. Bien sûr, on n'allait pas sur l'Allée des Embrumes pour y acheter des bonbons, chacun le savait, mais le secret était de mise ; personne n'aimait que ses achats équivoques soient connus de tous.
Le rangement effectué, le jeune homme adressa un sourire à la sorcière, pour faire oublier sa gêne, et reprit :

-Merci, pour le sac. C'est effectivement mieux. Vous... (il chercha un instant quoi dire, puis demanda : ) Vous venez souvent dans cette rue ? vous semblez bien informée...