Elle avait pensé appeler sa boutique Au Venin vicieux, mais elle s'était bien vite rendu compte que ça n'aurait pas inspiré confiance aux clients politically correct du Chemin de Traverse. Et encore moins aux Aurors. Et entre vous et moi, c'était bien la dernière chose qu'Alshaïn voulait voir débarquer dans sa boutique. Sauf s'il s'agissait bien sûr, de vrais clients. Alors elle avait opté pour un nom plus classe et qui n'était pas Chez l'apothicaire. Mais il n'y avait pas que le nom qui avait posé problème. La couleur aussi. Il fallait choisir une couleur qui ne rappelait aucune des quatre maisons de Poudlard. Le pourpre semblait tout indiqué. L'enseigne en bois de chêne traité magiquement contre les divers parasites et champignons affichait donc en lettres pourpre sur fond de bois l'inscription suivante :

Citation :

Aux Mille et une potions

Et juste en dessous, en plus petit et en noir :

Citation :

Fabricante de potions, contre poisons et poisons sur commande

Alshaïn avait hésité à mettre Empoisonneuse, car pour les incultes, cela aurait pu être péjoratif. Le mot « Empoisonneuse » était une sorte de rang, au même titre que « Professeur » ou « Médicomage, » et il était donné aux gens qui avaient développé leurs talents et leurs connaissances dans le domaine des poisons et des contre poisons. D'ailleurs, même à Sainte-Mangouste l'on retrouvait des Empoisonneurs.

Mais laissons là le sens des mots et concentrons-nous plutôt sur la boutique. La devanture du magasin était composée de grandes vitrines et ressemblait à toutes les autres devantures des magasins avoisinants. La vitrine de gauche annonçait les articles pour faire des potions en vente et la vitrine de droite était réservée aux ingrédients. À l'intérieur, les murs de droite et du fond étaient recouverts de tablettes et d'étagères qui montaient jusqu'au plafond et sur lesquelles étaient placés par ordre alphabétique différents ingrédients. En quelques endroits cependant, un petit écriteau prenait la place qui aurait dû revenir à un bocal et priait l'acquéreur de consulter un membre du personnel pour l'ingrédient absent. Il y avait deux causes possibles à l'absence de cet ingrédient : soit celui-ci était en rupture de stock, soit il était beaucoup trop rare ou trop dangereux pour être placé à la vue de tout un chacun. Le mur de gauche était recouvert de chaudrons, de fioles, de gants, de couteaux et autres instruments nécessaires à la confection des potions.

Au centre de la boutique se trouvaient plusieurs plus basses étagères sur lesquelles étaient placés les instruments de mesure : cylindres gradués, balances, cuillers, etc. Au fond du magasin, un comptoir sur lequel trônaient une caisse et une sonnette. Bien en évidence sur un présentoir et derrière les baies vitrées du comptoir, Alshaïn vendait aussi quelques livres sur les potions. Celui qui était disponible en plus grande quantité avait pour titre : Poisons et contre poisons, par Bérénice Lehnsman. Le livre récemment publié d'Alshaïn, bien sûr, écrit sous un pseudonyme. Et juste en arrière encore, la porte donnant sur l'arrière-boutique, où elle entreposait le stock en trop. Pour les prix, ça allait comme suit :

Citation :

Articles disponibles à la vente :

- Chaudron toutes tailles, cuivre, étain, argent, touillage automatique, modèles pliables (de 2 à 20 Gallions)
- Fiole en verre (4 Gallions)
- Fiole en cristal (8 Gallions)
- Balance en cuivre (5 Gallions)
- Balance en argent (10 Gallions)
- Poudre de Cheminette (5 Gallions pour 10 utilisations)
- Herbes diverses pour potions (de 1 à 20 Gallions)
- Cylindres gradués (de 2 à 8 Gallions)
-Cuillères à mesurer ( 2 gallions pour un ensemble)
-Kit d'ingrédients de base pour étudiants (15 Gallions)
-Livres (9 Gallions)