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 Il pleure dans son coeur comme il pleut sur le parc
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MessageSujet: Il pleure dans son coeur comme il pleut sur le parc   Il pleure dans son coeur comme il pleut sur le parc EmptySam 21 Juil - 19:51:37

Les giboulées de mars… La pluie… Et une lettre d’Argentine inattendue… Tel est le cadre qui entourait Sole en ce jour, jour qui deviendrait l’un des plus mauvais et des plus triste de sa vie…

Ce matin-là, un hibou grand-duc s’était posé devant elle. L’enfant avait pu, en reconnaissant l’écriture, s’apercevoir que la missive venait de son père. Ne sachant pourquoi, - peut-être était-ce parce que, a priori, elle n’avait pas prévu de recevoir de nouvelles d’Argentine à ce moment-là – Sole fut prise d’un pressentiment… Elle était persuadée qu’elle allait découvrir que quelque chose n’allait pas dans sa famille, que c’était une mauvaise nouvelle qu’elle venait de recevoir. Adoptant un réflexe de personne secrète, elle rangea sa lettre, reportant ainsi cette lecture à plus tard. Elle souhaitait le faire seule, isolée du monde, afin de pouvoir cacher sa réaction aux autres… Ce n’était certainement pas ce qu’il y avait de mieux à faire, mais elle n’aimait pas partager ses déceptions, ses tristesses avec quiconque.
Durant la journée, l’inquiétude devint angoisse et la tension nerveuse de Sonsoles grimpa assez rapidement. Cependant, sans doute parce qu’elle était déjà très habituée à cacher ses sentiments, elle réussit à rester naturelle toute la journée, refoulant ce qu’elle ressentait au fin fond d’elle-même.

La soirée arriva et l’enfant put s’isoler. Elle alla dans le parc à l’heure du dîner – de toute façon, sa peur lui coupait l’appétit – et s’installa sous un chêne massif, restant debout.
Le ciel, gris et chargé ne présageait rien de bon. Sole ne croyait pas spécialement que la couleur du ciel annonçait celle de la lettre, mais elle ne prêta pas attention au fait qu’il risquait de pleuvoir d’une minute à l’autre.
Sonsoles s’adossa au tronc de l’arbre et ouvrit la missive d’un geste nerveux. Elle la parcourut rapidement des yeux et tomba rapidement sur ce que son père lui annonçait (en italien): sa grand-mère paternelle avait été retrouvée morte, et manifestement, de façon non naturelle...


*Ce n’est pas possible, ça ne peut pas être vrai… C’est un poisson d’avril avant l’heure, un canular, une farce de très mauvais goût… Papa me teste, me mène en bateau pour savoir comment je réagirais dans une telle situation…* pensa-t-elle avec l’énergie du désespoir, cherchant à tout prix à nier la triste vérité.

À peine eut-elle lu la principale information, que le parchemin lui échappa des mains, allant choir à ses pieds… Dans le même temps, sa vue commença à s’obscurcir… Le choc était trop grand pour elle... L’enfant eut le réflexe de s’accrocher à une branche du chêne avant de se laisser glisser au bas de l’arbre, le visage blême…

Comment fit-elle ? Elle l’ignorait elle-même, mais en tous cas, elle parvint à rester consciente. Etaient-ce de longues minutes ou alors des heures qui passèrent ? L’enfant ne le savait pas plus: elle avait totalement perdu la notion de l'espace et du temps... L’averse s’était déclenchée et Sole s’était mise à sangloter, de manière irrépressible. Elle s’était recroquevillée sur elle-même, les yeux flottant dans le vide, mais semblant regarder fixement le lac… Les larmes mêlées aux gouttes de pluies ruisselaient le long de ses joues… Mais, Sole ne s’était pas vraiment aperçue qu’elle pleurait… Elle n’avait pas non plus prit conscience que la pluie était de la partie. C’est qu’elle était ailleurs, comme absente…


Dernière édition par le Ven 9 Nov - 14:14:29, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Il pleure dans son coeur comme il pleut sur le parc   Il pleure dans son coeur comme il pleut sur le parc EmptyJeu 4 Oct - 19:37:24

[En espérant que tu voudras bien de moi niarkhéhé]

Ô doux bruit de la pluie par terre et sur les toits ! Pour un cœur qui s’ennuie, ô le chant de la pluie !
Emilien s’ennuyait fermement dans la salle commune de Serpentard. Il était d’une humeur noire, sans cependant bien savoir pourquoi. C’était embêtant, car il n’y avait alors aucun moyen d’y remédier. Depuis des heures, il s’évertuait à trouver le pourquoi du comment, mais … En vain. Rien n’y faisait.

Emilien prit la décision de monter dans les étages, il fallait qu’il bouge. S’appuyant contre la fenêtre d’un couloir, il jeta un regard ennuyé sur le parc. Il pleuvait, et les gouttes s’écrasaient sur le carreau dans un mitraillement incessant. La température, en ce mois de mars, avait brusquement rechuté, et son souffle faisait de la buée sur la vitre froide. Emilien l’essuya pour y voir plus clair : mais il n’y avait pas grand chose à voir au dehors, car le parc n’avait pas changé, il était toujours le même … Il n’y avait personne dans le couloir. En effet, on était en soirée, la température à présent faible avait convaincu les moins frileux de rejoindre le confort de leur salle commune. Quant au Serpentard, il n’aimait pas l’ambiance de la pièce, alors … Et puis, il aimait bien voir la pluie. Voir les éléments se déchaîner – même si ce n’était pas vraiment le cas ce jour là – au-dehors lorsqu’on était en sécurité, à l’intérieur. A l’abri. Avoir le sentiment d’être intouchable, presque invulnérable : tombe autant que tu veux, pluie froide et blessante, moi je n’ai rien. C’était un sentiment plutôt agréable, même si à première vue ça n’avait rien de très joyeux.

Tiens ! Il y avait quelqu’un, dehors ! Qui serait assez fou pour sortir par ce temps ? Une toute petite silhouette, un petit caillou perdu parmi cette vaste étendue verte, qui tirait au gris en cette soirée pluvieuse. Emilien avait du mal à y croire. La personne en question était assise contre un arbre, mais il ne pouvait en voir plus. En tout cas, elle ne bougeait pas. Emilien eut la désagréable idée que cette personne pourrait être malade, blessée, voire morte. Oh, la pluie aidait bien, en ce qui concernait les idées morbides, d’habitude il n’y pensait pas … Maintenant, il ne pouvait plus détacher son regard de ce petit point immobile. Il fallait dire qu’il n’avait rien d’autre à faire, et que sans pourtant être inquiet, l’envie de savoir la vérité le démangeait. S’il n’allait pas se rendre compte de la chose par lui-même, il ne pourrait jamais s’endormir. Et puis, ça lui changerait les idées. Il éviterait de se demander pourquoi il était énervé. Certains répondraient qu’il était tout le temps sur les nerfs, que c’était dans sa nature … Faux ! C’était les autres, qui l’énervaient. Ça n’avait rien à voir avec sa nature, même s’il était un peu susceptible.

Avant même qu’il ne se rende compte de ce qu’il faisait, Emilien avait commencé à descendre les escaliers. Au début, tout doucement, et puis de plus en plus vite. Seigneur, que faites-vous, et que dira la Grèce ? Faut-il qu’un si grand cœur montre tant de faiblesse ? Oui, Emilien voulait savoir. Même si c’était considéré comme l’acte d’un idiot, naïf, trop gentil, de la part de beaucoup de Serpentard. Il ne le faisait pas parce qu’il s’inquiétait pour la personne en question, mais juste par curiosité … Du moins, c’était ce dont il essayait de se convaincre. Qu’est-ce que ça pouvait lui faire, après tout, il ne savait même pas de qui il s’agissait. Qu’on ne dise plus qu’Emilien était un égoïste, après ça ! D’accord, il s’ennuyait. D’accord, il pensait à aller voir, juste par curiosité. Mais quand même. Il atteignit bientôt le rez-de-chaussée, et rabattit sur sa tête la capuche du pull qu’il avait mis par-dessus son uniforme. Il n’aimait pas être mouillé. Mais s’il voulait savoir, ce n’était pas comme s’il avait le choix. Sans être sûr de lui, il franchit la grande porte, encore ouverte pour le moment.

La pluie était devenue réellement forte, et elle le frappait de toutes parts, sans lui laisser de répit, et même une fois qu’il fut totalement trempé, glacé jusqu’aux os, la cruelle pluie ne s’arrêta pas et continua son attaque. Ah, il n’aurait vraiment pas dû … Maintenant qu’il était aussi mouillé, autant aller jusqu’au bout. Il repéra la silhouette, qui avait drôlement grandi d’un coup. Elle était face au lac, contre un arbre, et ne bougeait toujours pas … Mais elle avait les yeux ouverts. Donc, elle n’était pas morte. A moins qu’elle ne soit morte les yeux ouverts. C’était assez difficile à dire, de loin. Emilien s’approcha, luttant à la fois contre la pluie battante et son envie de rentrer sur le champ, pour enfin se planter face à la silhouette. C’était une fille de son année, il l’avait déjà vue en cours. Il était même capable de dire comment elle s’appelait ! Elle semblait … comme absente. L’avait-elle seulement vu ? Avait-elle seulement remarqué sa présence ? Emilien s’accroupit face à elle, la regardant dans les yeux, essayant de capter son regard.


- Massini … Qu’est-ce que tu fais là ? Il commence à être tard, il faut rentrer.

Il avait l’impression de parler à un enfant de cinq ans … Avec cette pluie, Emilien n’avait même pas remarqué qu’elle pleurait, bien que ses deux yeux, le bleu clair comme le bleu foncé – évidemment, il n’avait pas des yeux comme Maugrey Fol Œil, lui – ait essayé de fixer ceux de la Serdaigle.
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MessageSujet: Re: Il pleure dans son coeur comme il pleut sur le parc   Il pleure dans son coeur comme il pleut sur le parc EmptySam 6 Oct - 10:05:21

Si Sonsoles n’avait toujours pas réalisé qu’il pleuvait, qu’elle pleurait, c’est qu’elle était à des milles de là, autant d’un point de vue spatial que d’un point de vue temporel… Elle avait replongé dans son enfance… Elle revoyait tous les bons moments passés avec sa chère grand-mère… Non, décidément, ce n’était pas possible! Elle n’était pas morte ! Elle ne pouvait pas être morte ! Elle la reverrait aux prochaines vacances et tous ces instants de bonheur reviendraient ! C’est du moins ce dont une partie d’elle-même tentait de la convaincre… Elle commença d’ailleurs à murmurer ce qu’elle pensait dans la langue qu’elle maîtrisait le mieux et qui lui venait spontanément aux lèvres: l’italien.

« Non è vero. Non può essere vero ! » Sole parlait dans un murmure et son intonation était remplie de désespoir.
[Ce n’est pas vrai ! Ca ne peut pas être vrai !]

Si la Serdaigle avait exprimé sa pensée, c’est qu’elle n’avait pas encore perçut la présence d’Emilien.

*Mon père doit avoir écrit une seconde lettre… Mais, oui, c’est ça ! Un second hibou va arriver porteur de la nouvelle que tout cela est une blague, une mauvaise plaisanterie !* A peine eut-elle songé cela, qu’elle leva les yeux vers le ciel avec espoir… Elle avait déjà bien assez été menée en bateau… Le hibou salvateur allait arriver d’une seconde à l’autre… Il ne pouvait en être autrement… Espoir qui fut trahi…

Détournant les yeux du ciel, Sonsoles aperçut enfin Emilien… Et c’est alors un regard complètement vide et absent qu’il put capter. Les larmes, toujours mêlées aux gouttes de pluies, ruisselaient sur ses joues, de plus en plus irrépressibles… Elles avaient tracé de longs sillons.


« Bonsoir Emilien » dit-elle d’une voix blanche et distante. Son visage était resté livide. Et pour cause! L'enfant avait toujours le tournis. Tout comme la pluie ou ses larmes, elle ignorait son malaise... Son esprit était resté à des lieues de là... Elle ne répondit pas à la question du Serpentard... Elle n’avait pas même entendu qu’il s’était adressé à elle, trop occupée qu’elle était à tenter de se convaincre qu’elle reverrait sa grand-mère…

La pluie avait depuis longtemps déjà traversé les vêtements de Sole. L’enfant grelottait d’ailleurs, sans pour autant prendre conscience de la situation.

Bientôt ses larmes se transformèrent en sanglots. Dès lors, le seul son que produisit Sonsoles fut celui de ses hoquets. L'enfant avait de nouveau détourné vers les yeux vers le lac, replongeant dans des considérations peu réjouissantes.
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MessageSujet: Re: Il pleure dans son coeur comme il pleut sur le parc   Il pleure dans son coeur comme il pleut sur le parc EmptySam 6 Oct - 15:31:30

C’était une situation pour le moins pathétique. Il pleuvait toujours à grosses gouttes, la nuit tombait peu à peu, et pourtant ils n’avaient pas l’air de se dépêcher de rentrer. Emilien n’était pas d’une patience à toute épreuve, mais il était assez têtu. Maintenant qu’il était là, il n’allait pas repartir comme ça. Sinon, il se serait trempé pour rien. C’était encore une fois une question de fierté personnelle, comme c’était souvent le cas. Ah, Emilien et sa fierté … En plus, c’était vraiment pour lui. Parce qu’il n’y avait personne pour le juger. Quant à la Serdaigle, il ne la connaissait pas, alors ce qu’elle pensait de lui …

Tiens, la Serdaigle, parlons-en. Tout d’abord, elle n’avait pas semblé s’apercevoir qu’il était là. Le Serpentard essayait en vain de capter son regard, depuis quelques secondes pendant lesquelles la pluie n’avait, bien sûr, pas cessé de lui marteler la tête, le dos, ainsi que le paysage tout autour. Tout était gris, le ciel, le sol avait pris une couleur grise lui aussi, le château également. Et le seul bruit qu’on entendait était, encore et toujours, la pluie, de plus en plus violente. Plutôt angoissant, comme atmosphère. Mais revenons-en à la fillette. Elle s’était mise à marmonner quelque chose, et Emilien, pensant qu’elle s’adressait à lui, avait tendu l’oreille. Il n’eut pas de mal à comprendre ce qu’elle disait, mais il lui fallu quelque seconde pour se rendre compte qu’elle avait parlé en italien. En effet Emilien était à moitié italien, par sa mère, et à force, il commençait à comprendre la langue … Le fait que Sonsoles parle italien l’avait étonné, et pourtant, ça n’aurait pas dû. Bien sûr, qu’il n’était pas le seul élève de Poudlard à parler cette langue. Et encore, dans son cas, il ne la parlait pas vraiment …

Alors qu’il hésitait à répondre quelque chose, la Serdaigle le regarda enfin. Plus il l’observait, plus il se disait qu’elle devait être malade, ou quelque chose comme ça. C’était évident qu’elle n’était pas dans état normal, mais de là à dire ce qu’elle avait … C’était trop compliqué pour Emilien qui n’était pas particulièrement empathique en général. Si en plus ce n’était pas normal, il ne fallait pas compter sur lui. Bon, au moins, elle l’avait reconnu. C’était un bon point, non ? Ça voulait dire que, euh … Qu’elle était toujours consciente, qu’elle ne délirait pas, non ? Il n’en savait rien, et ça commençait à l’énerver. Emilien avait tendance à s’énerver facilement, comme on a déjà pu le voir à de nombreuses reprises … La Serdaigle n’ajouta rien de plus. Il était bien avancé … Elle ne voulait peut-être pas rentrer. Oui mais lui, il avait décidé qu’elle ne resterait pas là sous la pluie, parce que lui ne voulait pas rester, et il ne voulait pas non plus rentrer tout seul parce que sinon, il serait venu pour rien. Voilà. Lui aussi pouvait être compliqué lorsqu’il le voulait.

En plus, ce soir, il n’était pas d’humeur à passer des heures sous la pluie. Déjà qu’en temps normal, ce n’était pas quelque chose qu’il appréciait vraiment, mais alors là … En remontant aux événements des derniers jours, il crut mettre le doigt sur ce qui le mettait de mauvaise humeur. La lettre de Camille. Il ne la verrait pas cet été. Ce n’était même pas sûr qu’elle aille à Poudlard, mais il espérait que c’était une mauvaise blague.


- Qu’est-ce qui ne peut pas être vrai ? demanda le Serpentard avec patience.

Comme elle n’avait pas répondu à ce qu’il avait dit précédemment, autant essayer sur un autre plan … Peut-être aurait-il dû poser sa question en italien, d’ailleurs. Si ça se trouvait … Ah mais non, elle lui avait parlé en anglais, là, juste avant. « Bonsoir », elle avait dit. Donc ! Donc, eh ben … Voilà.

Ce fut quand elle se mit à pleurer – du moins, quand il remarqua qu’elle pleurait on va dire – qu’il commença à se sentir mal. Argh, mais vraiment, s’il avait su ! Parce que maintenant il se sentait encore plus obligé de faire quelque chose. D’un autre côté, ça lui donnait une vraie raison d’être là, mais … Bon, la question était, maintenant : faire quoi ? Il la connaissait à peine, ce qui n’arrangeait pas les choses. La Serdaigle, une fois de plus, ne le regardait pas, complètement … absente, c’était le mot. Toujours mal à l’aise, Emilien ajouta :


- Tour de contrôle à Sonsoles … Tu peux pas rester là, tu vas finir par tomber malade, avec toute cette pluie.
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