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 Une nuit, la lune...[Terminé]
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MessageSujet: Une nuit, la lune...[Terminé]   Une nuit, la lune...[Terminé] EmptyDim 2 Sep - 17:25:03

C’était pour ce soir. Avec une sorte de résignation, la jeune fille prépara ses affaires. Des vêtements de rechange, un bouquin, si elle avait le temps de lire, sa baguette magique, une bouteille de jus de citrouille, un bout de pain et du chocolat piqué aux cuisines avec la complicité des elfes de maison. Le tout dans son sac de cours, pour ne pas trop éveiller l’attention. Préparée bien à l’avance, le soleil n’était pas encore couché, alors que la jeune fille sortait de son dortoir, son sac sur l’épaule.

Personne ne lui posa de question alors que la demoiselle se glissait silencieusement de l’autre coté de la porte de leur salle commune. Elle avait longuement hésité à dire au revoir à Drago, mais elle avait eu trop peur que cela fasse flancher sa promesse. Et puis, avec un peu de chance, il aurait oublié quel jour on était, pensait-elle, sans trop y croire non plus. Elle traversa les couloirs de Poudlard, se rendit dans le parc, et, quand elle fut sure que personne ne l’avait suivit ou pouvait la voir, elle appuya à l’aide d’un caillou et du sort approprié sur la racine qui immobilisait le saule cogneur, avant de se glisser dans le passage secret. D’un coup de baguette, la pierre retomba au sol, et l’arbre s’agita à nouveau, cherchant en vain à atteindre la jeune fille qui était déjà en sureté.

Elle suivit les couloirs de la Cabane Hurlante, sans hésitation pour se rendre dans la pièce la plus grande, la plus spacieuse, et sans doute la plus abimée. Ce parcours, elle aurait maintenant le faire les yeux fermé, sans hésitation. Elle cacha son sac dans un coin, sous une latte de plancher pour éviter de se déchainer contre cette nuit, sortit son livre et regarda l’heure. Elle avait encore le temps. Erylis arrivait toujours en avance pour ne pas répéter son erreur de première année. Elle s’assit dans un coin, en grignotant son bout de pain, et commença sa lecture.

C’était un vieux livre poussiéreux qu’elle avait trouvé au fin fond de la bibliothèque, par hasard. Un roman, ce qui avait d’ailleurs beaucoup étonné la jeune fille puisque ce n’était pas vraiment le genre de livres que prêtaient Madame Pince, et Erylis avait pensé qu’il pourrait lui être utile, un soir de pleine lune, pour passer le temps. L’histoire d’une louve-garou et d’un vampire qui tombaient amoureux… Aussi improbable que mièvre, mais l’histoire était suffisamment bien raconté, et elle se sentait assez concerné par le sujet, pour qu’elle le lise avec plaisir.

Un craquement retentissant la fit sortir de sa lecture et la jeune fille jeta un coup d’œil autour d’elle, pour la forme. Dans cette vieille maison où tous les sols étaient de planchers, elle avait apprit à ne plus sursauter à chaque bruit qui aurait pu dévoiler une présence indésirable. Un coup d’œil à la fenêtre lui fit comprendre qu’il lui restait bien une petite heure avant que la lune dévoile sa lumière nacrée et fasse débuter sa transformation. La jeune fille s’assit alors à nouveau, et grâce à un sort, fit sortir de sa baguette un peu de lumière


Dernière édition par le Sam 29 Sep - 11:38:10, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Une nuit, la lune...[Terminé]   Une nuit, la lune...[Terminé] EmptyMer 5 Sep - 19:12:52

Drago avait toujours aimé être au centre de l'attention, à la tête d'un groupe d'amis, et tout au long de sa scolarité on l'avait rarement aperçut seul. Pourtant, depuis quelque temps, il délaissait sa bande habituelle, préférant passer son temps libre avec Erylis qui, elle, était plutôt du genre solitaire comme fille. Il ne s'en plaignait pas du tout, en fait, il commençait à trouver les autres Vert et Argent futiles et inintéressants. Certains d'entres eux lui avaient demandé à quelques reprises ce qu'il faisait quand il les abandonnait pour aller la rejoindre et il s'était jusque là contenté de leur dire qu'il "allait se balader". Non pas qu'il tentait de cacher sa relation, seulement il n'avait pas envi de parler d'elle avec eux.

* Aucun d'entre eux ne pourraient comprendre de toute façon. *

Ainsi, les rumeurs commençaient à s'éparpiller mais il n'en tenait pas compte - ne les démentissait pas, ne les encourageait pas. Quelques serpentards lui tenaient quelques rancoeurs pour ne pas leur en dire plus, mais ces jours-ci il était trop tourmenté pour s'en formaliser. Bien qu'il tentait de le cacher en présence d'Erylis, il y pensait sans cesse. Le décompte approchait de sa fin, il ne restait plus que trois jours, deux jours,...

C'était ce soir.

Toute la journée, il avait été plus pâle qu'à l'ordinaire. Il avait une pierre énorme dans son estomac qui lui coupait l'appétit, de sorte qu'à l'heure du souper, il n'avait rien d'autre dans le ventre qu'un verre de jus de citrouille qu'il s'était obligé à finir au dîner. Il n'avait pourtant toujours pas faim et tandis que ses camarades se dirigeaient vers la Grande Salle pour le repas, lui décidait de descendre dans la Salle Commune sans porter atention à Goyle qui lui criait qu'il lui gardait une place.

Il n'y avait presque personne. Le jeune blond s'asseya dans un fauteuil face à l'entrée du dortoir des filles et attendit qu'Elle descende pour lui dire au revoir. Elle devait être entrain de préparer ses affaires... Il ne supportait pas de rester assis ,alors au bout de dix secondes - qui lui semblèrent dix minutes - il se leva et alla à la fenêtre pour prendre un peu d'air.

L'air glacé le rebuffa et il se décidait à retourner au fauteuil quand il aperçut une chevelure noire au loin - Erylis qui marchait seule sur le tapis enneigé avec son sac à moitié ouvert sur l'épaule. Erylis qui ne l'avait pas attendu et qui était parti sans lui dire au revoir. Comme sous l'effet d'une piqûre d'adrénaline, il se sentit soudainement plein d'énergie. Il se retourna avec l'intention de courir la rejoindre, mais se stoppa net dans son geste au souvenir de sa promesse.


* Je n'ai jamais voulu faire cette promesse, c'est elle qui m'a forcé... dit une petite voix dans sa tête qui prenait la forme de sa combativité. *

* Mais tu as tout de même promis !... répondit ce qu'il y avait d'honnête en lui. *

Avec un long soupir, il se retourna vers la fenêtre, boudeur. En la regardant à nouveau, il s'aperçut avec surprise qu'elle ne prenait pas le chemin de Pré-au-Lard pour aller a la Cabane Hurlante. Erylis se dirigeait vers un grand arbre enneigé qui balotait étrangement étant donné qu'il n'y avait pas de vent.

* Le Saule Cogneur. *

Il se redressa un peu plus et tenta de voir ce qu'elle faisait. Elle ensorcela une pierre et la projeta contre une racine de l'arbre. Perplexe, il attendit la suite, mais elle ne fit qu'avancer tranquillement vers le tronc. Il aurait voulu lui crier de s'arrêté, qu'elle allait se faire frapper, mais il savait qu'elle ne l'entendrait pas.

* Il faut que tu y ailles ! Pas de temps à perdre ! *

Il s'apprêtait a nouveau à partir en courant, mais il la vit se faufiler entre les racines de l'arbre pour disparaître. Le vieux Saule n'avait pas sciller.

Drago, hébété, continua de fixer pendant un instant le dernier endroit où il l'avait vu puis, toujours aussi perplexe, se retourna et marcha tranquillement vers la sortie. Par deux fois, il avait eu un regain d'adrénaline et était presque parti la rejoindre, mais il avait su résister. Il aurait du en être fier. Pourtant, il était totalement abattu. Par surcroît, il se sentait seul et abruti. Il s'inquiétait pour rien... Elle savait comment s'y prendre, elle avait fait cela pendant quatre ans...

Il continuait à marcher en se dirigeant vers la Grande Salle, mais rendu à proximité, il s'aperçut qu'il n'avait plus du tout envi d'y aller et continua son chemin jusqu'aux portes du château qu'il franchit sans s'en rendre compte, sans savoir où il allait (ou plutôt sans se l'avouer ouvertement.)

Dehors, malgré l'hiver, la température était supportable et il n'y avait aucun vent pour le faire frissonner. Toujours aussi innocemment, il poursuivit son chemin en marchant dans les traces qu'avait laissé sa belle dans la neige. Il n'avait pas l'intention d'aller la rejoindre, il voulait seulement... Il ne savait pas ce qu'il voulait. Il ne voulait pas retourner auprès des autres serpentards.

Évidemment, il se retrouva bientôt devant le Saule Cogneur. Il resta immobile à le fixer quelques instants, puis fit un pas en avant. Rien ne se produisit. Un sourire de satisfaction se nicha sur son visage triomphant.


« Alors c'est toi le fameux Saule Cogneur qu'il nous est interdit d'approcher... dit-il comme s'il voulait intimider l'arbre. J'imagine que Dumbledore fait courrir cette rumeur à propos de ton hostilité simplement pour cacher l'entrée de ce passage entre tes racines ?... »

Car maintenant qu'il avait vu Erylis s'y engouffrer, il distinguait nettement un espace suffisant pour s'y faufiler au pied du vieil arbre. Il laissa échaper un son qui ressemblait à "Pfff..." en hochant la tête, puis se redressa et fixa à nouveau le saule avec un regard de défi. Le menton un peu plus haut qu'à l'ordinaire, il s'avançait encore vers le tronc avec la puérile intention de s'assurer que son hypothèse était exacte et que le Saule ne riposterait pas.

Avant d'aller plus loin, je tiens à expliquer que Drago n'avait pas vraiment l'intention d'aller rejoindre Erylis. Il ne savait pas trop ce qu'il faisait, contraint par sa promesse et ne pouvant donc pas obéir à ses désirs. Il était désoeuvré et chechat un moyen de s'accrocher encore à elle. Il est allé jusqu'au saule parce qu'il l'intriguait et qu'il n'avait rien de plus intéressant à faire. Sans se l'avouer, il avait aussi l'espoir candide de l'apercevoir entre les racines. Il se servait en quelque sorte de l'arbre - et toujours sans s'en apercevoir - comme du symbole de la limite à ne pas franchir qu'il se défiait lui-même de traverser, sans oser le faire.

Ainsi donc, essayant de se convaincre que le danger était fictif, il fit quelques pas rapides en avant, mais c'était ce que l'arbre avait attendu. La confiance cédant la place à la stupéfaction avec une vitesse surprenante sur son visage, Drago, dont le quidditch avait beaucoup aiguisé les réflexes, plia les genoux juste à temps pour ne pas se faire décapité par une branche massive que le saule envoyait vers lui. Il recula précipitemment en regardant toujours l'arbre pour ne pas se faire fracasser, mais il marcha sur quelque chose qui roula sous son pied et fut projeté en avant tandis que lui tombait sur le dos. Dans un ultime effort pour se protéger digne d'un maître en art martiaux, Drago mit les bras devant lui les paumes ouvertes devant son visage et ferma les yeux, les dent serrées.

S'attendant à être applatti littéralemement au sol, il lui fallu quelques secondes pour réaliser que son assaillant ne bougeait plus non plus. En ouvrant les yeux, il eut la stupeur de voir une branche hérissée de pics tordus juste au-dessus de sa tête qui s'était figée dans son élan juste avant de l'écraser. Ne comprenant pas ce qui s'était passé, il se remit maladroitement sur pieds en époussetant brièvemnt ses vêtements, guettant toujours chaque branches, puis porta son regard sur un éclat orange au pied de l'arbre. Il s'en approcha précautionneusement et découvrit la bouteille de jus de citrouille d'Erylis qui avait du tomber de son sac fermé en hâte. Son regard gris s'illumina de l'ampoule de la compréhension. C'est sur la bouteille qu'il avait marché en essayant de fuir et il l'avait envoyé droit sur une racine qui semblait avoir pour effet de paralyser le saule. Comme pour confimer son hypothèse - qui pour une fois était exacte Suspect - il aperçut la pierre qu'Erylis avait ensorcelé un peu plus tôt reposant juste à côté de la dite racine.

Ayant du mal à croire à sa chance, il prit la bouteille et en but un gorgée.

À en croire ce qui se passa quand il retira la bouteille de sur la racine, sa chance l'avait abandonné. À peine avait-il avalé sa gorgée de jus de citrouille, que l'arbre s'agitait à nouveau férocement. Cette fois par contre, il se trouvait juste à côté du tronc et la meilleure possibilité de fuite était à ses pieds et non devant lui. Il se précipita sans hésitation et sans grâce dans l'ouverture et atterrit brutalement sur un sol dur et froid. De la terre gelée.

L'adolescent se releva en renonçant à épousseter ses vêtements qui étaient sûrement foutus et plissa les yeux pour essayer de voir dans l'obscurité. Instinctivement, il porta sa main à la poche de son pantalon pour s'emparer de sa baguette, mais
* quel idiot * il l'avait laissé dans son sac à dos qui lui se trouvait dans son dortoir - à l'endroit où elle était le moins susceptible de lui ête utile en ce moment.

Se maudissant lui-même pour sa stupidité, il entreprit tout de même de poursuivre son chemin dans l'obscurité à la recherche d'Erylis. À chaque pas qu'il faisait, il imaginait la tête qu'elle ferait quand elle le verrait arriver aussi pitoyable. Il n'avait pas su tenir sa promesse de ne pas agir sur un coup de tête, il arrivait complètement dépourvu, sans baguette et couvert de poussière, sa cheville l'élançant depuis qu'il avait glissé sur la bouteille.

Il marchait ainsi depuis un bon moment quand il posa le pied sur une branche sèche, produisant un craquement sonore qui se répercuta en écho dans le tunnel. Pendant un instant, il crut que le plafond s'affaissait, mais il s'agissait en fait d'une masse de chauve-souris qui s'en détachait en fonçant droit sur lui. Il s'accroupit rapidement en se protégeant avec ses bras - quoi ? ça avait bien marché la dernière fois... - mais le troupeau de petites bêtes ne fit que passer son chemin derrière lui. Il resta un instant immobile, puis se releva quand il fut certain qu'elles étaient toutes déjà loin.

En portant son regard sur une brûlure qui l'élançait dans sa main, il s'aperçut que l'une d'elle l'avait écorché. Son imagination fertile l'amena à craindre qu'il deviendrait peut-être un vampire...


* Un vampire et une louve-garou, pensa-t-il avec amusement, quoi de plus stupide... Digne d'un roman à l'eau rose... * (Razz)

Il chassa cette idée idiote de sa tête et poursuivit son chemin vers l'incconu, dans le noir et dans l'appréhension.

...

Bientôt, il se cogna la tête contre le plafond et dut s'accroupir pour continuer. Le tunnel devenait de plus en plus étroit et il en venait à penser qu'il aboutirait bientôt dans la Cabane Hurlante. Son hypothèse se vérifia quelques secondes plus tard - deux sur trois, s'est déjà pas mal Wink - quand il poussa une petite trappe et se hissa sur un plancher de bois pourri. Les fenêtres placardées lui indiquaient qu'il se trouvait bien dans la Cabane Hurlante, mais il n'y avait pas de traces d'Erylis.

Espérant que la transformation ne se soit pas encore produite, il alla à la fenêtre la plus proche et plaqua son oeil dans une fissure entre deux planches pour apercevoir le ciel. Aucune trace de pleine lune. Le ciel était turquoise, le soleil n'était pas encore couché et on distinguat à peine deux ou trois étoiles... Le jeune homme estimait qu'il devait leur rester près d'une heure.

Il se mit à marcher lentement en observant les pièces dévastées aux meubles détruits et aux murs ravagés avec la pensée qu'il se dirigeait justement vers la cause de cette désolation. Au bout du couloir, la porte était légèrement entrbaillée et en s'approchant, il put distnguer les pieds, les chevilles, puis les jambes délicates de sa belle qui était assise au sol, un livre sous les yeux.

Il dégluttit difficilement puis poussa tranquillement la porte pour signifier sa présence, qui comme il s'y était attendu, grinça en une longue plainte.


« Bonjour, c'est moi... ton héro... dit-il ironiquement en rapport à l'aspect miteux qu'il devait offrir. »

En effet, il n'ignorait pas qu'il devait paraître particulièrement pitoyable avec de la terre dans les cheveux et sur les vêtements et la main qu'il avait levé pour la saluer tachée de sang pas complètement coagulé. Il la baissa rapidement en s'en apercevant et leva l'autre dans laquelle il tenait la bouteille d'Erylis qu'il tendit devant lui.

« Tu l'avais laissé tomber alors j'ai pensé que tu voudrais la ravoir... dit-il à l'improviste, au cas où... où tu aurais soif... »

Mais ces paroles n'avaient pas beaucoup de poid puisqu'il n'y avait plus de jus de citrouille, il avait déjà bu tout le contenu de la bouteille. Il s'en aperçut rapidement - quoique un peu trop tard j'en conviens - et abaissa son bras, laissant tomber la bouteille vide sur le sol.

« Qu'est-ce que tu lis ? demanda-t-il en sachant très bien qu'elle ne le laisserait pas détourner le sujet aussi facilement. »
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MessageSujet: Re: Une nuit, la lune...[Terminé]   Une nuit, la lune...[Terminé] EmptyJeu 6 Sep - 19:02:53

Elle venait de se rassoir, et de reprendre son livre alors qu’elle crut entendre un bruit de pas, bien plus appuyé que les craquements de la bâtisse. Ce bruit lui fit relever les yeux, puis, comme il n’en venait pas d’autre, elle se contenta de replonger dans sa lecture. Elle secoua la tête dans un air de reproche qui ne s’adressait qu’à elle-même. Il n’y avait aucune chance que quelqu’un vienne ici, et s’en voulait d’être aussi impressionnable. C’était tout simplement impossible.

Et pourtant…Pourtant, le grincement crissant de la vieille porte confirma ses faibles soupçons. Avant même d’avoir vu qui était l’intrus, elle avait replié ses jambes sur elle-même, prête à bondir et se sauver, sa baguette à la main. Si proche de la pleine lune, ses reflexes étaient ceux du loup qui sommeillait en elle, et à cet instant, tout lui disait de fuir. De nombreuses possibilités lui traversèrent l’esprit, farfelu, impossible, idiot ou violent.

Enfin, la porte laissa apparaitre une silhouette qu’elle connaissait bien et qui était en piteuse état. L’air qui s’afficha sur le visage d’Erylis était exceptionnellement surpris, et elle le regarda un instant comme s’il était une apparition. Il ne pouvait pas être là, il l’avait promis. CQFD non ?!

"Drago ...?!"

Son premier geste fut de se lever, de s’approcher de Drago, et de passer sa main sur sa joue, comme pour se convaincre de sa présence. Il était bel et bien là, et dans un sale état. Elle prit doucement la main abimée du jeune homme pour l’amener à elle. Comment avait-il bien pu se faire cela. Un coup d’œil à sa blessure lui apprit que cela était peut-être douloureux, mais pas bien grave. Pas de quoi s’inquiéter en tout cas. La surprise, puis l’inquiétude firent alors place à un nouveau sentiment.

Un sentiment de colère qui bouillonnait en elle. Il n’avait pas le droit d’être là, c’était dangereux, pour lui comme pour elle. Pour la vie du jeune homme et sa scolarité. Au fond d’elle, même si elle s’était convaincu que la parole de Drago devait lui suffire, elle avait craint qu’il ne vienne tout de même, mais la difficulté du chemin emprunté avait achevé de lui enlever ses doutes. Naïve ? Peut-être. Quoiqu’il en soit le Vert et Argent était là, devant elle. Et il devait partir, dès maintenant. Elle ne voulait pas le voir… Ou presque. Elle ne le devait pas en tout cas.

Un regard noir planté sur le Blond, elle envoya la bouteille d’un coup de pied au coin de la pièce où elle éclata en morceaux, comme pour balayer ses explications peu convaincantes, et secoua la tête, négativement. Il avait promis, il devait partir. Elle ne pouvait pas accepter sa présence ici. La colère et une inquiétude nouvelle brilla dans ses yeux sombres, alors qu’elle fixait le jeune homme.


« Tu me l’avais promis, Drago… Tu dois partir ! »

Et si extérieurement elle avait l’air si fier et si décidé, en y regardant bien, on pouvait lire une pointe d’indétermination. Parce qu’au fond, d’elle, malgré le danger, elle était heureuse de le voir avant sa transformation, gravant son image dans sa tête, pour supporter peut-être plus facilement la douloureuse transformation. Sa main glissa doucement sur sa joue, avant de le pousser gentiment mais avec fermeté vers la porte. Acculé au mur, elle ne lui laissait pas d’échappatoire, et ses yeux sombres n’admettaient aucune réplique.

« Allez, va t’en. On se verra plus tard.»

Erylis avait dit cela avec une légèreté qu’elle était loin de ressentir, comme pour lui prouver que cette nuit n’était qu’un détail frivole dont il fallait ne pas prendre compte. La jeune fille ramassa son livre qui gisait à terre, le plaqua contre le torse du beau Blond, avec sourire semi-amusé.

« Je te le prête, puisqu’il t’intéressait tant. Tu n’auras qu’à le lire ce soir, au lieu d’espionner d’innocentes jeunes filles… »

L’humour dont elle essayait de faire preuve était démentit par la force et le sérieux de sa voix. Il n’y avait rien qui ne puisse la faire changer d’avis. Elle s’en voudrait à mort s’il lui arrivait quelque chose par sa faute. Et elle n’assumait pas de se transformer devant quelqu’un, aussi proche d’elle soit-il. Sans penser au fait que ses vêtements étaient passablement déchirés et hors d’usage après la pleine lune, Erylis savait bien quel spectacle cela donnait, lors de sa transformation.

Elle s’était vue une fois, la seule fois où un élève l’avait surprise dans cette passe délicate, alors qu’absorbée par son reflet qui lui renvoyait l’image d’un monstre, elle ne l’avait pas entendu venir. Elle savait aussi mieux que quiconque que cette image était suffisamment choquant pour qu’on puisse s’en débarrasser. Dans ses rêves agités, c’était toujours ce reflet trouble qu’elle voyait… Et Erylis ne voulait pas que l’image d’elle qui revenait la plus facilement à Drago soit celle d’une jeune fille à moitié animale. Plus encore tout à fait loup, plus non plus tout à fait femme.

Elle devait le convaincre de partir, mais les mots et les arguments lui manquaient. Le jeune fille ne savait plus quels gestes faire, quelle attitude prendre pour qu’il comprenne que sa place était dehors quand la sienne était ici, au milieu des meubles écorchés.

Prise d’une aspiration soudaine, elle plaqua ses lèvres affamées sur celles du garçon, dans un baiser farouche. Elle ne le fit pas durer longtemps, quelque secondes tout au plus. Avec le recul, elle comprenait que ce n’était peut-être pas le geste qui le ferait partir, peut-être prendrait-il cela comme une invitation alors que ce n’était pour elle qu’un au revoir.


« Je ne veux pas te faire de mal. » Souffla-t-elle doucement, dans un instant de faiblesse.

Mais Erylis ne tardât pas à se reprendre, et un air déterminé s’afficha à nouveau sur son visage. Elle redéposa un baiser furtif, comme l’aile d’un papillon, sur les lèvres du garçon, avant de lui adresser un fin sourire.


« Allez, à demain. »

Et Erylis se détourna, dans l’intention de reprendre la place où il l’avait surprise, comme si tout était décidé.
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MessageSujet: Re: Une nuit, la lune...[Terminé]   Une nuit, la lune...[Terminé] EmptyVen 7 Sep - 17:28:23

Tandis qu'il bredouillait des explications peu convaincantes, Erylis s'était approchée de Drago et, inquiète, avait brièvement examiné sa blessure pour s'assurer qu'il ne s'agissait de rien de grave. Quelque peu rassuré, le jeune homme avait eu le fol espoir que son inquiétude persiste et chasse la colère qu'il avait craint devoir subir, mais dès qu'elle eut la certitude qu'il était en bon état, elle fit voler en éclats - littéralement - ses semblants d'espoir en même temps que la bouteille sur le mur.

Devant cet accès de colère, Drago eut la brillance d'esprit de se taire et d'attendre. Il comprenait tout à fait la réaction de la jeune fille et se mentirait à lui-même s'il se convainquait qu'il ne s'était pas attendu à cela. Elle le fixait droit dans les yeux et il soutint son regard noir en tentant d'afficher la même détermintation qu'elle, mais, conscient qu'il était dans le tort, cela s'avérait un peu plus difficile. Elle rompit le lourd silence qui s'était établit entre eux suite au fracas assourdissant de la vitre cassée en revenant immédiatement et sans détour sur sa faute - il avait manqué à sa parole. Elle voulait le voir partir.


« Erylis... commença-t-il comme pour la résonner. »

Mais elle insistait. Et son regard était implacable. Elle restait polie, mais lui intimait de partir à l'instant, ils se "reverraient plus tard"... Drago n'avait aucune envi de la revoir plus tard. C'était maintenant qu'il voulait la voir, il était venu jusqu'ici, il ne repartirait pas si peu contenté.

« Erylis, s'il te plaît... »

Une nouvelle fois, elle l'interrompait en lui assenant un coup de bouquin. Non, elle lui prêtait le livre. Comment pouvait-elle espérer qu'il allait pouvoir lire pendant qu'elle souffrait le martyre ? La louve tenta d'alléger la situation avec un peu d'humour, mais aucun d'eux n'eut un sourire. Drago la regardait fixement dans les yeux sans tenir compte de ses tentatives superflues pour faire paraître la situation futile. C'était loin d'être le cas et ils le savaient tous les deux.

Malgré tout, alléger la situation semblait le seul moyen d'en discuter alors il détourna son regard et le porta sur le livre qu'il avait entre les mains.


« Oh, merci, ironisa-t-il. Quelle chance ! Si je suis venu ici, c'est justement pour repartir avec un bouquin !... Je te laisse à tes souffrances alors !... »

Il ne bougea pas et se contenta de la dévisager d'un air incrédule.

« Non mais, qu'est-ce que tu crois ? Que je vais repartir comme ça et que je vais... »

Pour une troisième fois sa douce l'interrompait, mais d'une manière un peu plus plaisante qu'un coup de bouquin. Elle avait bondit sur lui et maintenait leur lèvres solidement liées en une étreinte presque désespérée. À peine Drago y prenait-il goût qu'elle se détachait de lui. Son regard reflétait maintenant l'affliction qui l'assaillait et le garçon sentit une boule se former dans sa gorge quand elle lui parla. Elle était complètement sincère et craignait pour lui.

La pensée que dans pas très longtemps Erylis perdrait tous ses moyens et qu'une bête sauvage prendrait le contrôle de son corps lui revint en un éclair comme une gifle au visage. Elle ne répondrait plus de rien... Elle pouvait très bien se réveiller demain matin et découvrir qu'elle avait tué un innocent, sans s'en souvenir. Et si cet innocent c'était lui ce soir ?


« Je ne veux pas te faire de mal. »

Les mots d'Erylis résonnaient dans sa tête et il se sentait perdu devant cette malédiction qu'il avait du mal à comprendre. Évidemment, la seule façon de réagir du jeune Malefoy face à des sentiments sincères était de les tourner au ridicule, mais il ne trouva pas le courage de sourire quand il parla et sa phrase perdit un peu de son humour.

« Oh rassure-toi, répondit-il en faisant référence au baiser, ça n'était pas douloureux... c'était même plutôt bon... »

Comme pour le faire taire, elle lui offrit un autre baiser fugitif avant de le renvoyer et de lui tourner le dos, closant la conversation.

Laissant les choses ainsi, Drago aurait pu se retourner aussi, repartir par le tunnel obscur et froid, toujours sans baguette, atterrir face au Saule Cogneur et s'enfuir en espérant atteindre le château en un morceau, pour ensuite attendre sagement le matin qui apoprterait le retour d'Erylis. Mais quelque chose le retenait. Peut-être était-ce que le tunnel était beaucoup moins invitant maintenant qu'il débouchait loin de sa copine, peut-être était-ce que le froid de l'extérieur était plutôt rebutant maintenant qu'il avait finalement retrouver sa flamme - quoique son attitude froide à elle aussi était rébarbative -, mais après avoir parcouru tout ce chemin, il ne partirait pas aussi bredouille.

Il laissa le silence s'épaissir tandis qu'il cherchait ce qu'il convenait de dire ou de faire. Erylis était retourné où elle était avant qu'il arrive pour faire comme s'il n'était pas venu, comme s'il n'était pas là, mais maintenant qu'elle n'avait plus de livre à lire, elle n'était plus très convaincante. Il fut pris d'une envie de partir et de la laisser seule ici parce que, bien que c'était ce qu'elle voulait, il savait qu'elle le regretterait - ou du moins son désir vengeur l'espérait, car il était quelque peu agacé qu'elle ne manifeste pas plus de joie que ça de le voir avec elle. Mais lui-même n'avait aucune envie de la laisser et savait qu'elle ne voulait que le protéger.


« Mais... pour le moment, il n'y a aucun risque que tu me fasses du mal, non ? Je peux bien rester un peu, la lune ne se montrera pas avant... au moins une heure !... »

Tout en parlant, il s'avança vers elle pour aller se poster juste devant et l'oliger à le regader.

« Et qu'est-ce que tu comptais faire toute seule avec une heure pour attendre ? Je suis ici maintenant alors autant en profiter ! »

Après tout, bien qu'il ait manqué à sa promesse, c'était fait maintenant. Ils ne pouvaient plus retourner en arrière.

« Allez, pousse-toi, dit-il avec sa politesse légendaire en se laissant tomber à ses côtés. Écoute, après tout ce que j'ai traversé pour venir jusqu'ici, je ne vais pas repartir comme ça, tu t'en doutes. Arrête de penser au loup-garou, Ery, détends-toi un peu. Fais un effort de ton côté et je vais faire un effort du mien. Enfin, sauf si tu comptes me lancer d'autres bouteilles à la tête... »

Non, il ne voulait pas passer le peu de temps qui leur restait ensemble à parler de cette malédiction qui les séparerait instamment. Malheureusement, il doutait qu'Erylis soit du même avis...
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MessageSujet: Re: Une nuit, la lune...[Terminé]   Une nuit, la lune...[Terminé] EmptyVen 7 Sep - 19:37:51

Le jeune homme ironisa son prêt de bouquin, et Erylis hcoha la tête de gauche à droite, comme pour lui dire que son humour ne prendrait pas cette fois. Elle ne le laisserait pas s’en sortir à si bon compte, pas cette fois-ci. Elle ne voulait pas jouer, elle ne voulait pas se laisser entraîner dans ces discussions aussi plaisantes qu’amusantes qui l’éloigneraient du vif du sujet. Cela lui ferait perdre du temps, et ils n’en avaient pas beaucoup. Et Drago, il était bien trop tête brulée pour qu’elle se le permettre…

Alors, elle l’avait interrompu une fois de plus par baiser passionné qui ne dura que quelques courtes secondes. Cela n’avait pas dû lui faire comprendre qu’elle ne voulait pas de ses explications alors que tous deux connaissaient bien les risques et les dangers de la nuit, car peu après, il ironisa sa dernière défense, et la jeune fille secoua à nouveau la tête, faisant valser ses cheveux noirs qui semblaient protester en même temps qu’elle, un fin sourire amusé pourtant aux lèvres qu’elle n’avait su réprimer. Un second baiser furtif qui essayait désespérément de sceller ses lèvres et leurs excuses.

Et Erylis s’était retournée pour lui faire savoir que tout était décidé, essayant ainsi de clore leur conversation. Devait-elle le blesser pour qu’il comprenne que le seul moyen de l’épargner était qu’il parte ? La jeune fille s’assit au sol, sans le regarder, comme pour se convaincre qu’il n’était déjà plus là. La véritable raison, et celle qu’elle ne voulait pas s’avouer, était qu’un regard vers le Blond l’aurait fait flancher dans sa décision, et elle serait partie se blottir dans l’étreinte douce et rassurante de ses bras. C’était assez puéril pourtant, de s’imaginer qu’en l’ignorant, il partirait réellement…

Et en effet, Drago vint à reprendre la parole, et la Verte et Argent ne put que lever son regard sombre vers ceux du jeune homme. Ses mots s’insinuaient en elle comme un baume, et elle ne répondit pas tout de suite à sa proposition. En elle, deux opinions paradoxales se confrontaient, dans un combat acharné où elles voulaient toutes deux avoir raison. C’était vrai, elle ne pouvait pas lui faire du mal, pas encore. Bientôt, certes, mais tout de suite, pas déjà. Il aurait donc pu rester avec elle. Mais, Erylis ne savait pas toujours le moment où la transformation débuterait. Quelques minutes après l’apparition de la lune parfois, quelques heures, rarement, et le plus souvent, une demi-heure après que l’astre dévoile sa lumière pâle. Mais elle ne pouvait se fixer sur ces faux-semblants d’horaires.


« Si je pars si longtemps à l’avance, c’est pour éviter tout nouvel incident, comme celui avec Alexandre. Je ne peux pas me permettre de te faire prendre un risque. »

Mais il restait du temps avant l’apparition de la lune. Ils avaient encore un peu de temps, et elle voulait y croire. Et Drago ne faisait qu’encourager cet espoir qu’elle refusait de laisser vivre. Il lui dit vouloir lui tenir compagnie pendant l’heure qui restait, et le regard de la jeune fille se fit interrogateur, cherchant une promesse.

« Promets-moi, et tiens cette promesse, cette fois-ci, que tu partiras un peu avant que l’apparition de la lune. Sinon, pars et ne reviens jamais ! »

Sa voix avait prit une teneur dure, volontaire. C’était sa seule condition, mais elle serait inviolable.
Le garçon se laissa ensuite tomber à coté d’elle, et la jeune fille se décala un peu pour lui laisser de la place. Il lui demanda de se détendre, et la Vert et Argent lui renvoya un sourire sarcastique. Elle ne pouvait pas se détendre dans les circonstances d’une nuit de pleine lune, et cela, même avec toute la bonne volonté du monde.


« Je ne vois pas comment… »Bougonna-t-elle, tout bas.

Mauvaise humeur ? Peut-être bien. En plus, pensa-t-elle, elle lui avait cédé, et Drago était maintenant bel et bien installé à ses coté, pour regarder avec elle le coucher du soleil. Comme cela aurait pu être romantique, dans d’autre circonstance, ironisa-t-elle. La suite le serait beaucoup moins, mais le Blond ne serait plus la pour le voir, et elle n’en verrait, littéralement, rien non plus. Le large miroir de la salle avait en effet été brisé, et Erylis ne l’avait pas cassé lorsqu’elle était sous la possession du loup, mais bien de façon tout à fait consciente et même avec un certain sadisme alors qu’elle avait vu son image se briser en petits morceaux coupants. …

Elle haussa alors les épaules, essayant par ce geste dérisoire de chasser ses sombres pensées. Au moins, Drago était là, et elle n’était pas seule. Et il n’y avait encore aucun risque. La brune nicha alors sa tête dans le creux de l’épaule du beau jeune homme, et laissa échapper un sourire de contentement. Un fin sourire, presque timide, éclaira instantanément son visage.


« Tu es vraiment têtu, dans le genre… »Glissa-t-elle.

Non, mais c’était vrai quoi ! Malgré tous ses efforts pour qu’il parte, il était là, assis près d’elle… Il fallait avouer qu’elle ne faisait plus grand-chose pour le repousser, aussi. La jeune fille récupéra alors le livre qui gisait à leur pied, se soustrayant avec regret à la chaleur du corps du garçon. Elle épousseta la couverture rendue grises par les particules de saletés, et reprit sa position initiale.


« Mon livre parlait d’un loup-garou, et d’un vampire… Ils étaient amoureux mais ils sont tué à la fin … »Dit-elle avec indifférence.

Sa page, marquée, n’était pourtant que celle de la moitié du livre, et Erylis lui expliqua pourquoi elle connaissait déjà la fin.


« J’ai lu les dix dernières pages avant… J’en avais marre et je voulais savoir. »Dit-elle, en haussant les épaules.

Sa curiosité et son impatience ne faisait pas bon ménage avec les romans un peu trop mièvre et un peu trop long… La jeune fille n’avait donc pas pu s’empêcher de lire la fin du bouquin, continuant après le déroulement de l’histoire de façon distraite, pour passer le temps.


« Que vas-tu faire ce soir, après ? »Lui demanda-t-elle, pour pouvoir s’imaginer, lorsqu’elle serait seule, les traits et les faits du beau Blond.

Car pour faire abstraction de la transformation et d’un peu de sa douleur, il lui fallait penser à quelque chose d’autre, si fort qu’elle en oublierait le reste. Alors, peu lui importait qu’il lui dise la vérité et qu’il invente des choses qu’il ne ferait sans doute pas. Elle voulait simplement entendre sa voix chaude et grave, rassurante.
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MessageSujet: Re: Une nuit, la lune...[Terminé]   Une nuit, la lune...[Terminé] EmptyLun 10 Sep - 14:54:33

« Si je pars si longtemps à l’avance, c’est pour éviter tout nouvel incident, comme celui avec Alexandre. Je ne peux pas me permettre de te faire prendre un risque. »

Quand elle mentionna le nom d'Alexandre, Drago détourna le regard et fut pris d'une soudaine envi de lui mettre son poing dans la figure (à Alexandre, pas Erylis attention non!). Il savait bien qu'il ne s'était jamais rien passé entre eux deux, mais tout de même, il gardait une certaine rancune envers le Serdaigle qui avait su séduire Erylis à l'époque.

« C'est moi-même qui prend le risque... »

Elle lui demanda alors de faire une promesse. Encore. Mais ce qu'elle lui demandait était plus raisonnable que la dernière fois alors, une fois assis au sol, il hocha la tête en signe d'approbation. Pour ne pas revenir une fois de plus sur le sujet qui était trop sérieux à son goût, le jeune Vert et Argent avait demandé à sa compagne de se détendre un peu, mais il semblait qu'elle en soit incapable. Bien qu'elle continue de bougonner, Drago lui sentait bien qu'elle s'était quelque peu apaisée quand elle s'était blottie contre lui.

Il l'entourait de son bras et sans s'en rendre compte, sa main jouait tranquillement avec les cheveux noirs de la louve. Ainsi collé à elle, le serpentard se sentait complètement détendu. Il savait bien que bientôt il devrait partir pour passer la nuit à des lieux d'elle, mais il avait cette aptitude de la jeunesse à pouvoir savourer le moment présent pleinement sans penser à l'avenir et aux conséquences qui pourraient découler de ses actions. Peut-être serait-il intercepté quand il reviendrait à Poudlard, peut-être lui demanderait-on où il était et ce qu'il faisait, peut-être en informerait-on son père, mais toutes ces éventualités, il les avait oublié dès l'instant où il avait sentit le parfum des cheveux de sa dulcinée et la chaleur de son corps contre le sien.

Une courte phrase rompit le silence, prononcée avec délicatesse et une timide moquerie par le jeune fille. Têtu, oui il l'était. Quand quelque chose lui tenait particulièrement à coeur. En ce cas-ci, c'était quelqu'un qui lui tenait particulièrement à coeur...


« Et une chance que je le suis. Avec tous tes efforts pour m'éloigner de toi... »

C'était à moitié une plaisanterie, à moitié une pique parce qu'il s'était senti démoralisé d'être ainsi tenu à l'écart. Lorsqu'il l'avait vu par la fenête, partir sans lui avoir dit au revoir, l s'était senti abandonné et en gardait une légère rancune. À ces mot, Erylis se tassa et Drago craint l'avoir offensé, mais elle revint aussitôt avec à la main le roman que son torse avait rencontré un peu plus tôt. Il était vieux et rapiécé et on aurait dit qu'elle l'avait trouvé dans la vieille cabane. Quand elle lui parla du livre, le jeune homme se rappela de l'idée saugrenue qu'il avait eut plus tôt dans le tunnel . Un loup-garou et un vampire, s'était-il dit, quelle idiotie.

Il prit cependant un air intéressé et prit même le livre de ses mains pour l'examiner un peu, pour passer le temps. Tandis qu'elle lui dévoilait la fin - quel dommage, il ne pourrait plus le lire (vous avez noté le sarcasme ?) - l'ouvrage s'ouvrait à la page qu'elle avait marqué qui se trouvait au milieu du roman.


« Comment sais-tu... »

Elle répondit à sa question avant qu'il l'ait terminé et Drago sourit. Elle avait la fâcheuse habitude depuis quelques temps, c'est-à-dire moins d'une semaine qu'ils sortaient ensemble, de répondre à ses questions avant qu'il les pose comme si elle lisait dans ses pensées. Ce fait était loin d'exaspérer le jeune homme qui se sentait étrangement proche d'elle quand elle le faisait.

« Commencer par la fin ? Mais quel intérêt alors de lire le livre ? »

Il la regardait sans comprendre, mais son visage interrogateur était mêlé d'amusement. Drago le conventionnel était parfois dérouté par l'attitude singulière de sa Erylis (et oui, une marque de possession - à chacun son tour Razz ), mais il aimait justement qu'elle déroge des voies tracées à l'avance et qu'elle fasse à sa tête. Elle était unique.

« Je suis peut-être têtu, mais toi tu es bizarre, tu sais, dit-il d'un ton moqueur. Tu commences les livres par la fin, tu traînes dans des maisons hantées les soirs de pleine lune... »

Par réflexe, il tourna la tête vers la fenêtre semi-barricadée qui laissait entrevoir les dernières lueurs du soleil. L'adolescent s'était rarement attardé à observer le soleil se coucher, n'y trouvant aucun charme. Pourtant ce soir, il guettait la descente de l'astre avec appréhension, comme si son regard pouvait le dissuader de disparaître. Dans moins d'une heure, sa lumière se serait éteinte pour laisser place aux reflets éthérées de la ronde lune. Et à ce moment, il devrait être loin d'ici sous peine d'être tué sauvagement par la jeune fille amoureuse qu'il tenait contre lui...

« Que vas-tu faire ce soir, après ? »

Il n'y avait jamais vraiment pensé. Ses réflexions avaient toujours plutôt porté sur ce qu'il ne ferait pas une fois parti. Il savait qu'il ne pourrait pas dormir. Il savait que rester au chateau lui serait pénible, mais il savait aussi qu'il ne devait pas revenir ici. Il n'avait sa place nulle part.

« Et bien... fit-il parce qu'il trouvait le silence pesant mais en n'ayant pas trouver de réponse à donner, je ne sais pas... J'aurais bien lu ton bouquin, mais tu m'as déjà dévoilé la fin. Peut-être que... je pourrais trouver ce Alexandre War et avoir une petite discussion avec lui. »

Il avait dit cela avec un soupçon d'ironie, pensant qu'il n'avait aucune envi de le voir, mais aussitôt sa phrase achevée, il réalisa qu'il ne trouvait pas l'idée si stupide.

« Bien oui quoi, c'est la seule autre personne au chateau qui soit au courant, non ? Qui sait, peut-être qu'il regarde encore le ciel les soirs de pleine lune et qu'il se souvient de toi. »

Sa rogne envers le Serdaigle était tout à fait injustfiée, mais elle était toujours là. À ses yeux, le garçon n'avait pas à être dans le secret, ça avait été une erreur et on ne pouvait pas lui faire confiance.

« Est-ce qu'il en au courant pour la Cabane Hurlante ? Est-ce qu'il sait que c'est ici que tu viens ? »

Parler du garçon, de "l'autre" comme il l'avait inconsciemment baptisé, était un moyen de libérer un peu la tension qu'il éprouvait. Drago ne le connaissait pas du tout, mais y pensait régulièrement et se l'imaginait toujours un peu comme Potter, ce qui ne faisait qu'animer sa jalousie colère.
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MessageSujet: Re: Une nuit, la lune...[Terminé]   Une nuit, la lune...[Terminé] EmptyMar 11 Sep - 19:17:28

Le jeune homme lui fit remarquer qu’il avait lui-même décidé de prendre le risque de venir ici cette nuit, et, même si cela était la vérité, Erylis haussa les épaules. Quelle importance qu’il soit là de son plein grès ou pas ? Si le loup se réveillait en la présence de Drago, il ne chercherait pas de différence pour savoir qu’il devait ou non l’attaquer. Et elle ne s’en voudrait pas moins s’il lui arrivait quelque chose… Elle n’ajouta cependant rien, pas plus désireuse que lui de s’étendre sur ce sujet d’autant plus sensible à l’approche du lever de la lune.

La Verte et Argent insista néanmoins pour qu’il lui promette d’être raisonnable et de partir avant que l’astre révèle sa lumière pâle, et lorsqu’il acquiesça, elle se sentit intensément soulagée. Elle en avait profité pour se blottir dans les bras réconfortant du Blond, et alors qu’elle insinua qu’il était borné, le jeune homme approuva. Il ajouta que c’était heureux puisqu’elle avait tout fait pour l’éloigner cette nuit-là, et Erylis ne put ignorer la légère rancune qui s’insinuait dans ses mots et sa voix.

La jeune fille ne répondit pas, consciente que ses faits et gestes pouvaient l’avoir blessé. A la place de Drago, elle ne savait pas comment elle aurait réagit. Bien sur, elle avait fait cela dans le but de le protéger, et cette légère blessure psychologique valait bien celles, physiques, qu’il aurait risqué de devoir subir s’il assistait à sa transformation. Pourtant, au fond d’elle, une petite voix un peu plus consciente et lucide lui répétait que ce n’était pas seulement pour cette raison qu’elle avait évité de croiser le Serpent avant de partir. Par peur de ne plus vouloir partir, par lâcheté donc, Erylis s’était obligée à s’enfoncer plus tôt que jamais dans les couloirs sombres de la Cabane Hurlante.

La jeune fille, pour détourner le sujet de la conversation, lui avait alors montré son livre. Son roman mièvre dont elle connaissait déjà la fin, qu’elle lui raconta rapidement. Le regard étonné que lui lança Drago lui suffit pour comprendre l’invitation à des explications, et c’est donc en lui coupant la parole qu’elle lui répondit. Le jeune homme lui demanda alors quel pouvait être bien l’intérêt de lire un livre dont la fin n’était déjà plus un mystère, et Erylis haussa les épaules.


« Sans doute aucun intérêt, tout comme ce livre. Mais j’avais envie de savoir, et j’avais besoin de ce livre pour passer le temps. Je t’avoue que je ne m’attendais pas vraiment à ta visite… »

Elle lui adressa un sourire moqueur, avant de nicher à nouveau sa tête contre le cou de Drago. Et ce fut le Serpent qui, à son tour, se ria d’elle et de ses manies. C’était vrai, c’était bizarre de lire un livre en commençant par la résolution de l’histoire, tout comme sa malédiction faisait d’elle quelqu’un de différent, pour le meilleur comme pour le pire. Erylis lui adressa un sourire malicieux, avant de murmurer quelques mots à son oreille.

« Je suis bizarre et dangereuse. Tu devrais t’enfuir, tu sais…. »

Elle déposa alors un baiser-papillon dans le cou du beau Blond, avant de reprendre sa place initiale, innocemment. Elle lui demanda ensuite ce qu’il ferait cette nuit, et Drago eut l’air presque étonné de cette question. Il ne n’avait apparemment prévu de projet pour cette soirée et cette nuit, et lorsqu’il émit l’idée d’aller parler avec le jeune Serdaigle, Erylis lui lança un regard surpris et amusé.

« Je doute qu’il pense à moi tous les mois en regardant la lune ronde. »

Elle secoua la tête pour appuyer sur ses paroles avant d’ajouter avec presque un peu de nostalgie.

« Je ne pense même pas qu’il se souvienne de moi… »

Elle haussa ensuite les épaules comme si cela n’avait aucune importance. Peu lui importait que ce premier inconnu avec qui elle avait partagé son secret ne se souvienne plus de cette nuit, c’était même sans doute aussi bien. S’il pouvait tout oublier, cela serait sans doute le plus pratique.

« C’est bien mieux ainsi ! »Fini-t-elle alors avec un fin sourire.

Et lorsque Drago lui demanda si ce Serdaigle était au courant de son refuge et de ses habitudes, elle hocha la tête négativement. Elle n’avait pas été assez stupide pour lui faire un compte-rendu de ses faits, les soirs de pleine lune. Pourtant, peut s’en était fallut, jeunesse aidant, elle avait tout de même eut la naïveté de croire qu’il aurait pu devenir son confident. Merlin merci, elle n’en avait rien fait !

Un coup d’œil angoissé vers la fenêtre qui laissait maintenant échapper une luminosité orangé qui se reflétait étrangement dans les yeux sombres de la jeune fille, dans un éclat mordoré insaisissable. Sa main se glissa alors dans celle de Drago, pour y rechercher un réconfort et une force qu’elle sentait défaillir en même temps que le soleil.


« Je suis contente que tu sois venu. »Murmura-t-elle.

Elle lui adressa alors un sourire charmant, sincèrement heureuse qu’il soit présent à ses cotés à cet instant. Elle avait craint pour sa sécurité, mais lui faisait maintenant confiance pour qu’il parte avant le début. Et confiance lui avait permis de se détendre, suffisamment pour plaisanter à propos de la nuit qui arrivait.

« Si tu étais loup, toi aussi, je suis sure qu’on se battrait toute la nuit pour savoir qui aurait raison. »dit-elle avec un fin sourire amusé.

Erylis faisait ainsi allusion à leurs caractères têtus, avec un amusement qu’elle ne cachait pas. En présence du Blond, la Verte et Argent apprenait petit à petit à lui laisser entrevoir ces sentiments sans honte ni fausse pudeur, expressions encouragées chez les Serpents. Elle s’imprégnait doucement de ce sentiment de confiance rassurant, et c’était dans ces moments passé avec le jeune homme qu’Erylis se sentait réellement à sa place. Et cela bien que la société estime qu’un loup-garou n’ait sa place nulle part. Un sentiment nouveau, enivrant.
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MessageSujet: Re: Une nuit, la lune...[Terminé]   Une nuit, la lune...[Terminé] EmptyVen 14 Sep - 13:37:20

[Tu as déjà vu le film, Le Roi Lion ?]


Erylis lui avoua sans contredit que sa lecture n'avait aucun intérêt. Drago s'était attendu à ce qu'elle arrive à trouver un intérêt que lui ne voyait pas, mais devant sa franchise nonchalante il ne put que pousser un soupir d'exaspération amusé.

À ces temps perdus, le jeune Malefoy avait rarement ouvert un roman pour se distraire. La plupart du temps, il préférait aller retrouver d'autres serpentards pour parler de choses ou d'autres, toutes plus superficielles les unes que les autres, se sentir important. Mais, dans ces rares moments où il se reclusait, son passe-temps était un peu moins innocent que la lecture d'un roman d'amour dont il connaissait déjà la fin. Ses lectures s'apparentaient plutôt à des ouvrages obscurs dans lesquels il pouvait assouvir sa soif de connaissance du Mal.

Cette attirance vers le Mal avait toujours été présente chez lui, aussi loin qu'il s'en souvienne. Il ne se rappelait que trop bien lorsque, plus jeune, il s'entraînait en solitaire à la baguette dans le but d'exécuter un maléfice interdit. Aujourd'hui, son penchant pour l'interdit lui restat encore. S'il lui arrivait de se retrouver seul et à l'abri des regards, un faible sujet d'expérimentation devant les yeux (araignée, insectes ou même lièvres), il ne tardait pas à sortir sa baguette comme avant et avec la même intention malsaine. Et ses aspirations étaient quelque peu plus grandiloquentes maintenant : s'exercer dans le but de parvenir à lancer un Sortilège Impardonnable. Jusqu'à maintenant ses résultats n'avaient pas été très concluant, mais il était persévérant. Bientôt il y arriverait.

Quoi qu'il en soit (ouf, je viens de loin moi...), jamais il n'aurait choisi un tel endroit et une telle situation pour entâmer un roman à l'eau de rose - s'il avait eu un quelconque intérêt pour ce genre de bouquin un peu trop mièvre à son goût Razz. Erylis ne semblait y voir aucune étrangeté et son caractère excentrique ne cessait de déstabiliser le jeune homme. Et elle était bien la seule à pouvoir se vanter de le déstabiliser tant sans en subir les foudres. En effet, quand Drago se retrouvait devant quelque chose qu'il ne comprenait pas ou qui l'ébranlait d'une quelconque manière, comme elle l'avait expérimenté à leur première rencontre, il s'était toujours emporté automatiquement, réflexe auto-défensif. Pourtant, Elle, l'intriguait et au contraire lui donnait envie de se rapprocher d'elle.

Il lui fit remarquer qu'elle était "bizarre" et Erylis, comme il s'y était attendu, eut l'air de le prendre comme un compliment. Elle lui adressa un de ses fameux sourires malicieux et ajouta qu'elle était dangereuse, par surcroît, et qu'il ferait bien de s'enfuir. Drago haussa un sourcil et s'apprêtait à répliquer "Le danger ? Moi, je me ris du danger ! Ah ah ah !..." quand elle effleura son cou de ses lèvres fines, supprimant d'un coup la moindre envie qu'il ait pu avoir de partir.

C'est alors qu'elle lui parla de ce qu'il ferait une fois parti - car, oui, elle allait devenir réellement dangereuse et, oui, il devrait s'enfuir - et que l'idée saugrenue de s'entretenir avec Alexandre War lui vint. Quand il lui exposa son opinion cependant, elle la chassa d'un hochement de tête. D'après elle, il devait l'avoir oublier. Drago lui, pensa qu'il devait être plutôt difficile d'oublier une nuit ou on s'est fait attaquer par une bête sanguinaire, mais il ne dit rien.

Il se contenta de jeter un autre coup d'oeil anxieux à la fenêtre où les derniers vestiges du soleil laissaient transparaître quelques faibles rayons qui s'attardaient entre les nuages rosés, mais qui se faisaient de plus en plus effacés. L'adolescent pris une profonde inspiration et expira péniblement. Il lui semblait qu'un étau se resserait peu à peu sur son coeur, qui l'écrabouillerait quand la nuit arriverait.

Peut-être pour voir si elle aussi partageait son sentiment, si elle aussi se sentait prise au piège, ou peut-être seulement pour essayer vainement de se changer les idées, Drago détourna son regard gris du ciel accablant et le porta sur sa douce. Elle aussi contemplait les reflets d'or par la fenêtre, et ces reflets éclairaient ses yeux habituellement sombres d'une lueur indiscernable. On aurait presque dit que l'éclat doré provenait du fond de ses prunelles...

Sûrement s'aperçut-elle qu'il l'observait, le blond senti la main d'Erylis chercher la sienne, la trouver, la serrer. Comme si elle avait perçu son trouble, elle lui murmura quelques mots qui vinrent alléger son coeur par leur tendresse, leur sincérité. Le sourire qu'elle lui décocha par la suite suffit pour lui rendre le sien, en même temps que son sarcasme.


« Contente que je sois venu ? C'est pas l'impression que j'avais quand tu as envoyé la bouteille que je t'avais emmener s'éclater contre le mur... ou que tu m'obligeais à faire des promesses... »

Il hocha la tête en signe de reproche faussement accusateur avant de prendre un air totalement macho.

« La prochaine fois, Ery', laisse-moi faire comme je veux, d'accord ? Il semblerait que je sois plus en mesure que toi de décider de ce qui est bien pour nous... »

Puis, la dite Ery' laissa entendre que s'il était lui aussi un loup-garou, ils passeraient sûrement toute la nuit à se bagarrer, par orgueil. Drago eut un sourire, mais celui-ci disparu rapidement.

« Mais je ne suis pas un loup, dit-il peut-être un peu trop brusquement. »

Bien sûr, elle plaisantait. Malgré tout, le jeune homme avait trouvé insupportable l'idée d'insinuer que Lui pouvait être un hybride. Il s'aperçut que sa réaction avait pu être offensante et reprit prestement.

« Et heureusement pour toi ! J'en aurais vite fini avec toi, je te donnerais la raclée de ta vie !... »

Et il détourna précipitamment le regard pour le porter, à nouveau, sur son seul échapatoire qui le rendit encore plus mal. Par la fenêtre, il put entrevoir les rayons du soleil une dernière fois avant d'être engloutti complètement par la Terre. En quelques secondes, l'atmosphère de l'hiver avait changé radicalement. La disparition du soleil avait poussé les étoiles à se montrer et, une à une, on les voyait apparaître dans un ciel maintenant indigo.

Il tourna la tête vers Erylis. Il ne voulait pas partir, pas déjà.
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MessageSujet: Re: Une nuit, la lune...[Terminé]   Une nuit, la lune...[Terminé] EmptySam 15 Sep - 18:51:39

Le jeune homme protesta alors qu’elle lui disait qu’elle était heureuse de le voir, lui renvoyant son accueil peu chaleureux qui aurait donné l’envie de partir à plus d’un. Pourtant Drago était resté, et alors qu’il râlait sur le comportement de la jeune fille, celle-ci lui décocha un sourire innocent. Les protestations de Drago étaient certainement fondées, mais Erylis ne le lui avouerait pas.

Ce fut d’un ton macho qu’il lui dit de ne plus essayer de se mêler de ses décisions, et la jeune fille leva un sourcil, mi-étonnée, mi-sarcastique. Elle lui planta un coup de poing qui ne dut pas lui faire bien mal dans l’épaule, dans un signe évident de refus, avant de lui adresser un air tout à fait hypocrite qui cachait difficilement la moquerie amusée qui luisait dans ses yeux sombre
.

« Bien sur Drago, bien sur… A partir d’aujourd’hui, je t’obéirais au doigt et à l’œil ! »

Chose bien improbable, et le sourire sarcastique de la Verte et Argent marquait bien assez la fausseté de ses dires pour que quiconque y croit. Erylis ne put cependant s’empêcher d’ajouter quelques mots, avec un ton mielleux qui ne lui allait pas.

« De toute façon, je n’aime pas décider par moi-même.. »

Un sourire angélique étira furtivement ses lèvres, bien vite remplacé par un air amusé qui défiait le jeune homme de seulement oser croire à ces paroles. Lui vint alors l’allusion à leurs batailles perpétuelles s’il avait était loup-garou lui aussi, et Erylis vit immédiatement le jeune homme se contracter, avant d’ajouter que ce n’était pas le cas. La brusquerie du ton de Drago la toucha, bien qu’elle comprenne sa réaction. Les hybrides étaient sources de dégout et de haine viscérale, c’était l’ordre des choses… Un instant, la jeune fille se demanda s’il n’y avait pas vu une proposition à être mordu, et sa main serra convulsivement celle du Blond. Elle savait qu’elle n’oserait jamais même y penser, et elle espérait sincèrement que Drago le sache aussi.

« Je sais, »murmura-t-elle, »Et c’est mieux ainsi. »

Cependant, le garçon eut ensuite un sourire amusé pour lui dire que si cela avait été le cas, il l’aurait battu à plate couture. Ce à quoi Erylis répondit par une moue dubitative, avec un air nonchalant. Elle le jaugea du regard, avec défi, puis se détourna en haussant les épaules.

« Aucune chance, je suis bien plus forte ! »Assura-t-elle, d’un ton indigné, comme étonné qu’il puisse l’ignorer.

Le regard de Drago se dirigea vers la fenêtre et celui d’Erylis le suivit, inquiet. Ils purent y voir les derniers rayons du soleil qui disparaissaient pour laisser place à un ciel dont le bleu tirait petit à petit vers le noir. Il s’assombrissait en même temps que le regard et le cœur de la Verte et Argent qui voyait venir l’instant des « au revoir » et des « à demain ». Le jeune homme se tourna ensuite vers elle, et elle lui adressa un sourire qui se voulait détendu mais sous lequel on sentait tout de même une certaine tension.


« C’est l’heure du couvre-feu, il te faut rentrer. Un jeune homme ne peut pas passer la nuit avec une jeune fille, ce serait contraire aux bonne mœurs. »Plaisanta-t-elle, mais le cœur n’y était pas.

Malheureusement ils n’avaient plus le choix, et la lune n’attendrait pas leur bon vouloir pour étendre ses rayons nacrés, amenant avec elle sa malédiction d’une nuit. La jeune fille planta un instant son regard sombre dans celui du Serpent, avant de poser ses lèvres sur les siennes, dans un baiser presque sauvage pour tout au revoir. Elle s’éloigna ensuite de lui, parce qu’elle savait que c’était à elle de faire le premier pas. Elle était responsable de lui, en quelque sorte.


« Il ne s’agit que d’une nuit. »

Mais ses yeux étaient déjà fixés sur un point dans le ciel, sachant pertinemment où l’astre révélerait sa présence, à quel endroit précis ses rayons apparaitraient pour la première fois de la nuit. Déjà à moitié ailleurs. De façon enfantine, Erylis tendait son esprit dans l’espoir de retarder les lumières pâles de la lune. Elle l’avait toujours fait, et le ferait sans doute encore très longtemps. C’était un reflexe aussi idiot qu’inutile, mais tellement ancré en elle-même qu’elle ne pouvait s’empêcher d’essayer, et d’y croire un peu. Pas beaucoup, certes, presque rien, mais c’était toujours suffisant pour qu’elle le fasse.

Un frisson convulsif agita ses épaules pâles, et son visage se contracta un instant, furtivement. Quelques picotements parcouraient son corps, douleur fugitive mais fulgurante, premiers prémices d’une transformation douloureuse qui ne tarderait plus maintenant. Le regard pensif, la Verte et Argent en avait oublié la présence du jeune homme, trop préoccupée par les picotements qui s’accentuaient petit à petit. Lentement mais surement. Elle se rendit à peine compte qu’elle chantonnait ce couplet qui lui était venu dès la première nuit et qui ne la quittait plus depuis.


« L'instant d'après le vent se déchaîne
Les heures s'allongent comme des semaines
Tu te retrouves seule assise par terre
À bondir à chaque bruit de portière
Et ça continue encore et encore
C'est que le début d'accord, d'accord... »


C’était son frère qui aimait cette musique et Erylis avait apprit à l’aimer aussi, à la manière dont elle avait de tout aimer de Manuel. Ce fut le bruit de sa voix qui la fit sortir de ses pensées, et ses yeux se portèrent naturellement sur Drago en qui, l’espace de quelques secondes, elle crut reconnaitre son frère. La mémoire et le bon sens lui revinrent cependant très vite, et elle lui lança un regard effrayé.

« Va t’en ! Va t’en vite ! »

Ses yeux étaient encore plus sombre qu’avant, si c’était possible, et une lueur sauvage allait et venait dans ses prunelles, comme si deux consciences se battaient pour prendre le contrôle. Entre le loup et Erylis, il y avait cette rage de gagner la possession de son corps qui les poussait à se battre, repoussant inlassablement les assauts de l’Autre. Oh, bien sur, c’était tout aussi inutile que de prier la lune afin qu’elle oublie de briller cette nuit, mais avec une fierté et une volonté presque alarmante, la Verte et Argent se refusait à laisser tomber. Elle savait qu’elle perdrait, inexorablement, à un moment où à un autre. Et si c’était d’habitude tout à fait inutile, cette fois-ci, elle n’était pas seule. Il y avait Drago, et elle se devait de tenir le plus longtemps possible. Pourtant, et malgré ses efforts acharnés, elle se sentait faiblir.

« Sors de là ! »Cria-t-elle, sauvagement.

Son cri s’adressait autant à la Bête qu’au jeune homme. Car la jeune fille n’était plus vraiment consciente de ce qui se passait autour d’elle. Elle était à peine capable de dire si Drago était toujours là. Son combat était intérieur, et elle s’y immergeait totalement pour gagner le plus de temps possible. Elle ne comprit pas les piqures qui parsemaient son corps, annonçant les poils drus qui poussaient sous ses vêtements, commençant par ses jambes, remontant petit à petit le long de son corps. Ses yeux se baissèrent sur ses mains qui, blanches autrefois, devenaient brunes de fourrure. Il ne lui restait que quelques secondes, une minute peut-être, avant que son corps devienne méconnaissable. Un gémissement de douleur désespérée s’échappa de sa gorge, poignant.

Pas encore tout à fait Loup, plus non plus tout à fait femme…

Son corps ne tarderait pas à changer, à prendre des proportions tout autres, et son visage se transformerait bientôt. Mais Erylis n’était presque plus consciente de tout ça. Les émotions, les envies et surtout la fureur du Loup l’envahissaient au point qu’elle les pensait siennes…Mais avant cela, il y aurait la Douleur. Atroce et insoutenable. Celle qui lui faisait perdre esprit et raison. Humanité.
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MessageSujet: Re: Une nuit, la lune...[Terminé]   Une nuit, la lune...[Terminé] EmptyMer 19 Sep - 15:33:51

Curieusement, Erylis n’eut pas l’air d’agréer au fait que Drago prenne les rênes de leur couple sans avoir de compte à lui rendre. Son sourcil haut perché aurait suffi pour le lui faire comprendre, pourtant elle jugea nécessaire de l’appuyer d’un coup de poing sur l’épaule - ce coup il en fut conscient parce qu’il le vit, pas parce qu’il le ressenti, soyons bien clair Wink. D’un geste instinctif, il épousseta sa manche à l’endroit où elle avait frappé pour en chasser les plis éventuels, puis sourit devant l’air moqueur qu’elle adoptait, catégoriquement en désaccord.

Aussi sarcastique qu’il pouvait s’y attendre, elle lui assura qu’à partir de maintenant elle lui obéirait comme elle le lui devait, que de toute façon, elle n’aimait pas décider par elle-même. Ce fut son tour à lui d’hausser un sourcil et ils restèrent un bref instant à se dévisager en un silence remplit de scepticisme et de défi.

La jeune fille imagea alors la situation en insinuant que s’ils étaient tous deux loups, ils passeraient sûrement toute la nuit à se battre pour avoir le dessus sur l’autre. Cette allégorie qui se voulait amusante fut par contre perçue d’un tout autre angle par le jeune Malefoy dont le sourire s’effaça brusquement en imaginant cette éventualité. Insinuer que lui pouvait être un monstre avait eut un impact qu’il n’avait su réprimer à temps.

Toute sa vie il avait été élevé dans l’optique d’être et de rester noble et pur et cette supposition avait ravivé spontanément – involontairement - ce dégoût qu’on lui avait inculqué envers l’impureté. Bien sûr, depuis qu’il connaissait Erylis il commençait à remettre en doute tous ces principes, il pouvait accepter qu’elle soit dite impure, mais de là à s’envisager lui-même comme "souillé", il y avait une marche à faire.

Ainsi donc, mi-effrayé mi-insulté, il répliqua avec un peu plus de fougue que nécessaire qu’il n’était pas un loup-garou. Aussitôt que ses mots se furent échappés de sa bouche cependant, il voulut les rattraper. Il n’avait pas voulu insulter sa condition, ça lui avait seulement... échappé. Mais, heureusement, elle n’eut pas l’air de le prendre personnellement. Le blond senti la main délicate de sa petite amie serrer la sienne, comme pour le réconforter, en même temps qu’elle lui murmurait qu’en aucun cas elle ne voudrait qu’il le soit.

Elle, mieux que quiconque, était consciente de tout ce qu’une telle malédiction impliquait et l’entendre ainsi murmurer qu’elle ne voulait pas qu’il vive cette affliction le toucha bien malgré lui. De plus en plus, elle lui faisait vivre des sentiments forts et qui prenaient possession de lui et, bien qu’il se sente plus vivant que jamais avec elle, parfois – en cet instant entre autres – il aurait voulu pouvoir chasser ces sentiments douloureux qu'on lu avait toujours présenté comme étant des faiblesses.

D’avoir réagi ainsi alors qu’elle n’émettait en aucun cas une proposition lui donnnait des remords. Pour tenter d’alléger le poids qui l’étouffait, il embarqua dans le jeu et insinua que c’était bien une bénédiction, pour elle comme pour lui, qu’il n’en soit pas. Autrement :

«[...]J'en aurais vite fini avec toi, je te donnerais la raclée de ta vie !... »

La réaction de la Verte et Argent était bien prévisible, mais il ne s’en lassait pas. Erylis était une tête forte, s’il en avait été autrement il ne serait certainement pas ici avec elle en ce moment, avec cette envie de l'embrasser.

« Bien plus forte ?!... »

Il vint pour répliquer, mais son regard s’était porté sur la fenêtre entrouverte et son âme s’était perdue. Il avait oublié ce qu’il allait dire, pourquoi il allait le dire, le soleil avait disparu, la nuit se pointait. Son regard gris sembla s’éteindre.

Il tourna la tête vers Erylis. Il ne voulait pas partir, pas déjà.

Ce qu’il trouva à dire pourtant n’aidait pas sa cause, sachant pertinemment qu’il ne faisait que retarder l’inévitable. Rien qu’il puisse dire n’avait le pouvoir de faire changer d’idée la louve ni de persuader le soleil de revenir ni d’empêcher la lune de se montrer. Mais ces mots étaient restés au bord de ses lèvres quand il s’était éteint et, maintenant qu’il revenait à lui, ils en profitaient pour sortir.


« Oui, tu as raison, fit-il vainement sarcastique, question de justifier le court silence, mon épaule meurtrie par la violence de ta frappe vient de me dissuader de répliquer... »

Elle eut un faible sourire, lui soupira, sachant ce qu'elle s'apprêtait à lui dire. De la voix de celle qui doit se soumettre à son sort, la jeune fille prononça les mots qu'il avait redouté toute la soirée et le ton qu'elle prit, ce timbre teinté de docilité devant la Lune et de regret face à leur séparation contrainte, cet air paisible qu'elle affichait, il le savait, seulement pour que le départ soit moins pénible pour lui, tout cela le traversa comme une flèche, mais, s'y étant préparé, il ne tressaillit pas. L'absoluité de la situation ne laissait aucun échappatoire, il le savait. Ils devaient s'y soumettre. Il restait là à la regarder droit dans les yeux, essayant de graver cette image, toute la soirée, chacun de ses sourires, de ses regards, de les graver dans sa tête, comme si c'était la dernière fois qu'il allait la voir.

Trop fier, il restait de marbre, malgré son coeur qui palpitait au rythme de ses sentiments bouillonnants, tourbillonnants. Il essayait de ne pas y porter attention, de se détacher tranquillement de la situation, de penser à autre chose pour ne pas succomber, et il serait parti ainsi, sans un mot de plus, sans un au revoir, il lui aurait tourné le dos et serait repartit sans se retourner, si elle ne s'était précipité sur lui pour plaquer ses lèvres sur les siennes.

D'abord il ne réagit pas, il voulait partir tout de suite, c'était trop étouffant, mais bien vite il se laissa emporter et l'embrassa en retour avec la même passion. Elle recula ensuite et, en la sentant se détacher de lui, il ressentit un vide immense. Sa respiration était un peu plus difficile, mais il restait toujours de marbre, à la regarder. Il devait s'en défaire. Il devait s’en tenir à sa promesse.

Erylis lui rappela que ça n'était que pour une seule nuit. Drago hocha la tête de haut en bas, toujour sans sourire, sans la quitter des yeux. Il ne bougeait pas. Il essayait de se vider l'esprit, se vider de ses sentiments. Il ferma les yeux et parvint à s'imaginer traverser la trappe dans le plancher, parcourir le tunnel sombre, entrer seul à Poudlard, mais il n'arrivait pas à s'imaginer la première et pire étape de toute. Il ne pouvait s'imaginer tourner le dos à sa belle et frmer la porte derrière lui, l'enfermant alors qu'elle s'apprêtait à souffrir milles douleurs. Car bien qu'il essayait de l'oublier pour ce soir, il l'aimait. Et ce sentiment il ne pouvait le chasser d'un geste de la main.


Une chanson. Une petite fille chantonnait.

Il ouvrit brusquement ses paupières, cherchant qui pouvait bien chanter ainsi, ici, à cette heure-ci, et eut du mal à en croire ses yeux. D’habitude vif d’esprit et sur le qui-vive, en entendant le timbre neurasthénique de la voix d’Erylis, Drago fut submergé et paralysé par la sombre mélancolie qui imprégna l’atmosphère. Il oubliait qui il était et où il était, il n’existait plus qu’elle et ses vers - et sa poignante vulnérabilité. Elle chantait, presque innocemment, inconsciemment. Lui, n’était que spectateur, hypnotisé, médusé.

Rarement, faut dire jamais, il n’avait pu percevoir et comprendre un tel sentiment, compatir ainsi. Mais, à ce moment, il regardait Erylis avec de nouveaux yeux et une empathie toute aussi nouvelle. Une boule montait dans sa gorge. Il ne l'avait jamais vu aussi innocente. Elle semblait avoir oublié sa présence et se laissait bercer dans sa mélodie, pour oublier, elle aussi, la situation sans doute.

Quand elle cessa de chanter, elle se détourna de la fenêtre où elle avait observé le ciel et elle posa ses sombres prunelles sur lui. Un instant, on aurait dit qu'elle ne le reconnaissait pas. Mais bien vite, ses yeux s'écarquillèrent de terreur.


« Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? »

Il reçut le cri qu'elle lança comme une gifle en plein visage. Ça ne pouvait pas déjà y être, c'était trop tôt ! Mais elle lui hurlait de s'en aller.

« Ça y est ? Erylis, tu veux dire que... »

Il était tout à fait inutile d'achever sa question. L'adolescente se cambrait. Sa mâchoire était serré et elle semblait mener un combat éprouvant avec une force qu'il n'arrivait pas à voir. Par les rayons pâles et cristallins que la lune leur faisait parvenir de la fenêtre, Drago put apercevoir distinctement le visage d'Erylis dont la peau avait prit une teinte laiteuse, maladive, se crisper par l'effort et la douleur. Ses muscles se tendaient. Du plus profond de ses pupilles noires semblaient s'éveiller quelque chose. Elle disparaîssait progressivement, laissant la place à la bête.

Il aurait voulu l'aider, d'une manière ou d'une autre, la voir se battre, souffrir devant lui, mais sans possibilité d'agir le faisait trembler de rage et d'impuissance, presque autant qu'elle tremblait sous les assauts de la bête. Il ouvrit la bouche, mais sa voix lui échappait. Il avait du mal a respirer. Il recula d'un pas, la fixant toujours de ses yeux grands ouverts, en se maudissant d'oser reculer alors qu'elle se battait. Sa tête tourbillonnait, elle était lourde à porter, chacun de ses gestes étaient lourds, ses yeux s'embrouillaient, il se forçait à ne pas sombrer dans l'inconscience, il tremblait et avait du mal à faire obéir son corps. Il recula d'un autre pas et son pied manqua de céder sous lui.

Il se haïssait de la laisser dans cet état. La bête et elle se livrait un combat acharné, elle essayait de lui faire gagner du temps, même si tôt ou tard elle perdrait. Elle se battait pur lui et lui devait l'abandonner. La bête prendrait totalement possession d'elle et elle disparaîtrait.


« Sors de là ! »

Ce rugissement était désespéré et presque agressif. En l'entendant, le serpentard se réveila subitement de son état de stupeur et sa vision s'éclaircit, il reprit possession de son propre corps. Il put voir le visage de sa belle une dernière fois et l'instant d'après des poils commençaient à y pousser.

En une seconde, il était de l'autre côté de la porte qu'il claquait derrière lui tellement fort qu'elle manqua de s'arracher de ses gonds rouillés. Il continuait de contempler la porte close et tentait de reprendre sa respiration sans y arriver. De l'autre côté, un hurlement se fit entendre dont il ne pouvait discerner s'il appartenait à elle ou au loup. Aux deux sûrement.

Il détourna les yeux et se dirigea à pas lents vers la trappe. Malheureusement, bien qu'il ne puisse plus la voir, il continuait de l'entendre. Tandis qu'il marchait en tentant de reprendre ses esprits, il entendait le fracas d'une lutte sans mercie derrière lui, un meuble qui volait en éclats, puis, alors qu'il se glissait sous la latte du plancher, un long hurlement, vainqueur, celui d'un loup.

En s'engouffrant dans le tunnel, il se promit, et cette fois il s'y tiendrait, de ne plus revenir.
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MessageSujet: Re: Une nuit, la lune...[Terminé]   Une nuit, la lune...[Terminé] EmptySam 29 Sep - 11:37:47

[ Minable et avec beaucoup de retard... Shame on me... pale ]

Une porte claqua, et elle fut seule. Erylis en ressentit un soulagement inimaginable à le savoir parti. Les quelques minutes où elle fit encore l’effort de retenir le sauvagerie envahir son corps étaient celles qu’il lui fallait pour s'enfuir. Son esprit s’était fixé sur la dernière image qu’elle avait de Drago, essayant ainsi de contenir le Loup. Encore un peu, quelques secondes seulement. Mais la douleur qui l’envahissait lui faisait petit à petit perdre conscience et force. La jeune fille plaqua sur son visage ses mains qui n’avaient plus rien d’humain, griffant la peau rêche qui était maintenant couverte de poils dru, laissant ainsi sur une de ses joues un sillon pourpre.

Enfin, parce qu’elle n’en pouvait plus, Erylis laissa la Bête prendre le contrôle. C’était un soulagement de ne plus être obligé de se battre. Petit à petit, malgré la douleur, la jeune fille s’identifiait au Loup, prenant pour elle sa rage et se fureur, jusqu’au moment où ils ne feraient plus qu’un. Elle était Loup. Et cela ne lui posait aucun problème, à cet instant. Incapable de se souvenir, de comprendre qu’il n’en était pas toujours ainsi. Erylis perdit alors la notion du temps et de sa personnalité pour sombrer dans une brutalité qui lui semblait être sienne.

******


La lune venait de disparaitre, vaincue par la lumière du soleil qui annonçait cette nouvelle journée. Le corps de la jeune fille inconsciente gisait sur le sol, agité de spasmes alors qu’il reprenait petit à petit forme humaine. Quelques minutes après, elle reprenait connaissance et se redressa difficilement sur ses bras tremblant. Clignant des yeux, éblouis par la luminosité, elle se laissa retomber sur le dos, le temps de reprendre ses esprits. Petit à petit, ses souvenirs de la soirée revenaient, ceux de la nuit, elle le savait, lui resteraient inconnus, ce qui était aussi bien.

De toute façon, pas besoin d'images pour comprendre ce qui s’était passé. Les traces de morsures et griffures qui marquaient son corps à certains endroits et les meubles déchiquetés prouvaient la violence de la transformation. Une vague d’inquiétude la traversa alors qu’elle repensait à Drago qui était venu mais un coup d’œil circulaire à la pièce lui fit comprendre qu’il était bel et bien partit avant. Ses vêtements déchirés par les bouleversements que cette nuit avait apportés sur son corps pendaient lamentablement en lambeau sur son corps, et Erylis s’en débarrassa, enfilant ceux qu’elle avait prévue, hier soir.

Elle se revit faire son sac, et cela lui parut s’être passé une éternité auparavant. Elle ramassa un éclat de miroir qui gisait sur le sol, regardant son visage tiré par la fatigue, coloré de larges cernes bleuté, et s’adressa une grimace moqueuse. Tout était fini, pour ce mois-ci du moins. La jeune fille regarda par la fenêtre où elle avait vu apparaitre la lune le soleil qui s’éveillait doucement, réveillant le monde par sa lumière et sa chaleur naissante.

Après avoir ramassé son sac, Erylis sortit de sa cachette en passant par le Saule Cogneur dont elle effleura les racines avec douceur, comme pour le remercier de la protéger du regard des autres. Elle remonta à son dortoir en passant par une porte dérobée, et alors que toutes dormaient encore, la Verte et Argent se glissa sous ses draps, pour s’endormir presque instantanément. Quelques heures de sommeil, c’était tout ce qu’elle demandait, mais elle savait qu’elle n’en aurait pas tant avant que son réveil ne sonne le proche début des cours. Erylis eut néanmoins une dernière pensée pour le jeune homme qui l’avait accompagné lors de cette soirée, et se demanda, angoissée, ce qu’il avait pu voir de sa transformation. Le moins serait le mieux, certainement.

La jeune fille fut réveillé presqu’une heure plus tard, cela lui sembla être à peine quelques secondes, par les piaillements de ses camarades de dortoir. Elle émergea difficilement de son sommeil, et se redressa sur son lit. Après avoir enfilé des vêtements longs qui cachaient les marques récentes de cette nuit, elle se décida enfin à aller petit-déjeuner, avec l’idée que pour une fois, peut-être, quelqu’un s’inquièterait de son état.
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