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William s'était réveillé à l'aube, une douleur sourde dans la tête, sans bien savoir où il était... ni comment il y était arrivé. Son dernier souvenir se situait dans le parc de Poudlard... un duel contre Zweilldachs. Puis un coup violent sur la tête, et le trou noir...
Il ouvrit les yeux, ce qui réveilla la douleur de son crâne, et s'aperçut qu'il était à l'infirmerie. Bon, apparemment, quelqu'un l'avait trouvé dans le parc et amené ici... car il était hautement improbable que Zweilldachs ait pris la peine de le faire lui-même... ordure de Serpentard...
Will tourna la tête, aussi lentement que possible pour éviter d'avoir mal. Ses vêtements désormais secs étaient pliés sur une chaise à côté de son lit, signe que Madame Pomfresh s'était occupée de lui. En le voyant réveillé, elle se précipita d'ailleurs vers lui, portant le plateau du petit déjeuner. Will n'avait pas faim, une étrange nausée lui nouait l'estomac... L'infirmière le regarda avec désapprobation- de toute évidence, elle se demandait comment il avait pu atterrir là, en pleine nuit, la tête en sang...

-Tu as eu de la chance, Craig. Une bonne fêlure du crâne... et tu avais perdu pas mal de sang. Je t'ai donné une potion de régénération sanguine... Tu vas rester ici au moins toute la journée, et on verra... On n'a pas idée de jouer au Quidditch en pleine nuit, marmonna-t-elle en s'éloignant.

Elle pensait donc qu'il avait reçu un Cognard... Will songea qu'il faudrait lui dire ce qui s'était passé... pas question que Zweilldachs s'en tire comme ça...
Il se versa une tasse de thé, ruminant de sombres projets de vengeance.

HJ: Juste pour info, en Allemand, on dirait "Viele Danke" pour dire merci beaucoup, et pas "Danke sehr" ^^

Fin de la matinée pour les élèves de deuxième année. Ce jour-là, Métamorphoses, Vol sur Balais, et deux heures de Botanique. Etant donné qu'il n'avait pas de cours juste après le déjeûner, Mathias avait donc deux trois heures devant lui pour manger. Il avait largement le temps avant d'aller en cours d'Histoire de la Magie de rendre une petite visite à William. Celui-ci s'était encore retrouvé à l'infirmerie. La deuxième fois en deux mois, c'était beaucoup pour un élève de deuxième année. Sauf que cette fois, le Préfet de Serdaigle savait pertinemment et précisément ce qui s'était passé. Et il n'était pas très content. Mais donner la leçon n'était pas la principale raison de sa visite. Il était à Serdaigle, rappelez-vous, et il prenait très à coeur ce qui touchait aux études. Aussi tenait-il à donner à Will des informations essentiels en plus des devoirs. Pénétrant dans l'Infirmerie, qui cette fois était complètement vide, mis à part un lit, bien sûr, Mathias sourit à Madame Pomfresh qui lui répondit de la même manière avant de laisser les deux jeunes seuls. Cela fait, le sourire du jeune Serdaigle disparut pour laisser place à une moue sévère. Croisant les bras, il fixa le Gryffondor estropié dans les yeux sans rien dire quelques secondes. Ils n'avaient dors et déjà plus besoin de mots pour comprendre certaines choses, et le mécontentement de Mathias en faisait partie.

Ca va devenir une habitude de venir te rendre visite ici, dit-il d'un ton acide.

Il s'approcha de William, et avec un incroyable sans-gêne s'assit sur le lit, prenant soin de ne pas applatir son ami. Il ouvrit sa sacoche pour en sortir quelques feuilles de parchemin qu'il garda à la main sans les donner tout de suite à leur récepteur.

Alexander n'a parlé que de ça pendant le cours de Botanique. Mais enfin qu'est-ce qui t'a pris? T'es malade ou quoi? C'est quoi, ça, de se battre en duel au milieu de la nuit?

En réalité, la perspective qu'on pouvait se battre avec la magie contre un autre sorcier plaisait assez à Mathias. A part l'épisode du rat avec Ambre et Nervia l'année passée, et au cours de certains cours de Défense contre les Forces du Mal, il n'avait jamais eu l'occasion d'utiliser ses sorts offensifs en situation, et surtout pas contre un autre sorcier. Toujours était-il que Will avait pris un gros risque, et surtout un bonne raclée, qui avait failli lui coûter la vie.

Ne me donne pas de prétexte, il n'y a rien qui peut excuser ça! Tu as pris un risque énorme, et tu le payes maintenant, à ce que je vois, dit-il en lorgnant sur la blessure de William. Au milieu de la nuit, franchement... T'aurais pu y passer! Je sais pas avec quel sort Alexander t'a fait ça, peut-être pas avec un sort, mais au milieu de la nuit, on n'aurait pas pu te porter secours s'il t'avait paralysé, par exemple! Ca enfreint tous les règlements, tu te rends compte?

C'était bien un discours de Serdaigle, qui ressemblait pas mal à celui d'une certaine Gryffondor assez connue... Réalisant qu'il tenait toujours les feuillets au bout de son bras, Mathias les tendit à son ami, reprenant un ton plus calme et doux.

Bon, je suis pas venu pour te passer un savon. Tiens, le texte du devoir de Métamorphoses pour lundi prochain, et encore une figure de balais qui peut servir pour le Quidditch. Surtout pour les Poursuiveurs, ça te servira. Ah oui, c'est surtout ça qui est important. MacGonagall veut voir tous les Gryffondors de deuxième année après-demain pour parler des options que vous pourrez enventuellement prendre pour l'année prochaine. Je sais pas toi, mais moi j'ai déjà choisi.

Passant du Préfet moralisateur au secrétaire professionnel, Mathias passa à une nouvelle facette qui lui ressemblait plus. Cette fois-ci, un sourire naquit sur son visage, un sourire un peu triste, d'ailleurs. Une attitude un peu fraternelle.

Ne me refait plus ça, ok? J'ai eu peur, à écouter Alex, on aurait dit qu'il t'avais tué... Tu peux me demander, tu sais qu'en Sortilèges, je me débrouille pas trop mal!

Il ajouta un clin d'oeil à sa proposition, qui allait en total désaccord avec le violent savon qu'il avait passé au jeune Gryffondor juste avant. Mais il savait qu'ils se comprenaient.

Lynn avait été distraite toute la matinée. En arrivant en cours de métamorphose, elle n'avait pas vu William. Elle ne s'en était inquiété pas outre mesure, cela lui arrivait aussi d'arriver en retard ou de manquer une heure de cours mais à la sortie de celui-ci, elle entendit d'autres élèves de Serpentard ricaner en disant que pour une fois Alexander avait été digne de Salazar en malmenant un gryffondor.
Connaissant les tumultueuses relations entre Will et le serpentard incriminé, Lynn fit immédiatement le lien. Elle avait donc passé le reste des cours dans l'angoisse, se demandant ce qui lui était arrivé et s'il allait bien.

Ce n'est qu'à la fin de la matinée, qu'après avoir essayé vainement d'avaler quelque chose, elle se decida à aller voir à l'infirmerie. S'il n'était pas là, elle demanderait à quelqu'un... Si ca se trouve, elle se faisait des films et il était sagement endormi dans son lit de la tour gryffondor.

Elle se dirigea donc vers l'infirmerie. Elle toqua si discrètement qu'elle se demanda si on l'avait entendue et entra sans attendre de réponse.

Son coeur rata un battement en aperçevant William allongé, la tête bandé, et Mathias assis près de lui en train de lui faire la morale.

Elle fronça les sourcils de désaprobation -on ne grondait pas les blessés quand ils étaient convalescent, on attendait qu'ils soient sur pied pour ca !- et rougit violemment quand elle remarqua que le silence s'était fait et que les deux garçons la regardaient:

-Ho...je... balbutia-t-elle. Je suis désolée... je voulais pas vous interrompre... j'étais... heu... je passais par là et...

Elle soupira, ne voulant pas admettre qu'elle était inquiète, et eut un petit sourire d'excuse:

- Bonjour...

Elle n'osa pas franchir la distance qui la séparait d'eux et hésita à faire demi-tour et à partir en courant maintenant qu'elle s'était assurée qu'il était vivant.

- Je... est-ce que ça va, Will ? Demanda-t-elle d'une voix où perçait l'inquiétude.

Son bandage n'était pas très rassurant et il avait une triste mine. Sans doute que le savon de Mathias n'était pas fait pour arranger les choses. Elle se promit de lui en faire la remarque.

Elle fit quelques pas en avant, puis secoua la tête et murmura:

-Je ferais mieux de m'en aller...

Et elle fit demi-tour, s'apprêtant à sortir.

HJ: Tienes razon, amigo

Mathias avait du mal à comprendre ce comportement, qui apparaissait plus fréquemment chez les garçons que chez les filles, mais qui était commun à une triste partie du commun des mortels. Oeil pour oeil, dent pour dent. C'était idiot, se disait le sage Serdaigle. Si on devait se venger chaque fois que quelqu'un nous frappait, ça n'en finissait pas. La vision d'un pacifique petit apprenti sorcier. Aussi trouva-t-il la remarque de Will particulièrement stupide, et il lui fit comprendre.

D'honneur, tu dis? Je me sentirais pas trop "honoré" devant un gars que j'aurais blessé de mes mains, en tout cas pas plus qu'allongé dans un lit d'infirmerie à hurler de douleur. Et tu croyais quand même pas que j'allais te passer mes cours! Je les ai recopiés, tiens.

On reconnaissait bien là la Serdaigle-attitude... Le ton sec et cassant de Mathias lui donnait un fort caractère qui pouvait très bien décontenancer ceux qui le connaissaient, comme William, par exemple. Lui-même se surprenait, il se sentait un peu plus sûr de lui. Lorsqu'il tourna la tête, il apperçut une silhouette dans le cadre de la porte. Cette silhouette balbutia quelques mots mal assurés, en lançant quelques regards manquant tout autant de confiance à droite à gauche, avant de faire demi-tour. Peut-être sous le coup de l'exaspération, le jeune Serdaigle ne put s'empêcher de la rappeler à l'ordre. Il ne comprenait pas l'attitude de la jeune fille à son égard.

Bonjour, Lynn, dit-il suffisamment fort pour qu'elle l'entende. Dit, je ne t'empêche pas de partir si tu le veux, mais si c'est à cause de moi, ce serait idiot. Il n'y a pas de raisons, je ne mange pas les Gryffondors, et je ne pense pas qu'on soit fâchés.

Les nerfs de Mathias commençaient à flancher. Toutes ces attitudes qu'il ne comprenait pas l'énervait, et lui faisait dire des choses certes vraies, mais dures. Confiance en soi, oui, mais il fallait encore apprendre à doser la brutalité de ses mots. Mais la vie n'est-elle pas un apprentissage permanent?

Et c'était reparti... Mathias était vraiment remonté à bloc ce jour-là... Il s'était remis à incendier consciencieusement son ami, ce qui mit William dans un état de nerfs épouvantable. Il avait une terrible envie d'envoyer le jeune Serdaigle sur les roses, de lui dire que quand on ne comprend rien, eh bien on se tait... Mais il n'était absolument pas dans les habitudes de William de se montrer aussi agressif, et il n'osa pas répliquer, de crainte d'aller trop loin et de blesser son ami. Il savait (même si son orgueil répugnait à l'admettre) que Mathias avait l'opinion la plus sensée, et qu'il parlait uniquement pour son bien... mais pourquoi avait-il besoin d'être aussi moralisateur?...

*Et si je lui envoyais la carafe d'eau dans la tête, il se tairait peut-être...* songea Will qui se contenta de protester doucement: Mathias...

Avant que les deux garçons aient pu poursuivre cette chaleureuse conversation, la porte de l'infirmerie s'ouvrit, laissant apparaître une Lynn embarrassée et visiblement inquiète qui, à peine entrée, annonça qu'elle partait. William sourit en la voyant et il se dépêcha de la retenir:

-Non, reste, Lynn...

Il allait dire autre chose, mais Mathias avait redémarré et il s'en prenait, cette fois, à Lynn. Ignorant totalement quelles étaient les relations entre eux, Will trouva son attitude parfaitement déplacée et, cette fois, il osa le dire:

-Dis, Mathias, tu es venu pour engueuler tout le monde ou quoi? Depuis que tu es là, ça n'arrête pas... ça devient un peu pénible, là.

Il espérait qu'il n'avait pas vexé son ami, sans réfléchir un instant que Mathias, lui, n'avait pas hésité à lui parler directement- et même durement. Will s'enfonça dans ses oreillers, regardant alternativement ses deux amis, et se sentant très mal à l'aise après avoir parlé sèchement à Mathias.

Lynn s'arrêta brusquement alors qu'elle s'apprêtait à franchir les portes de l'infirmerie en sens inverse. William lui demandait de rester. Il était blessé, et s'il voulait qu'elle reste, c'était la moindre des choses qu'elle pouvait faire pour lui...

Elle referma donc la porte et se tourna vers les deux garçons qui continuaient à la fixer. Mathias intervint à son tour, surprenant la jeune fille par ses paroles :

Citation :

Dit, je ne t'empêche pas de partir si tu le veux, mais si c'est à cause de moi, ce serait idiot. Il n'y a pas de raisons, je ne mange pas les Gryffondors, et je ne pense pas qu'on soit fâchés.

Elle le fixa, sans comprendre et secoua la tête, bredouillant:

- Heu... non... je...

Elle se souvenait parfaitement que leur dernière rencontre ne s'était pas forcément très bien passée, mais elle n'était pas en colère contre le Serdaigle et ne cherchait en aucun cas à l'éviter, en fait, c'était plutôt la présence de Will... en fait, tout bien considéré, ce n'était pas la présence de son compatriote rouge et or, elle était toujours bien avec lui, mais plutôt le fait que Mathias en soit le témoin. Il était en général très perspicace et elle avait un peu peur qu'il s'imagine des choses... si ce n'était déjà le cas.... Après tout, elle était encore bien trop confuse pour pouvoir faire face à des remarques à ce sujet.

Avant qu'elle n'ait pu chercher quoi répondre pour démentir les soupçons du bleu et bronze, William prit sa défense, arguant que le ton accusateur et moralisateur que le serdaigle utilisait devenait fatiguant.

Lynn sourit au lionceau, le remerciant mentalement, puis eut un sourire d'excuse à l'adresse de l'aiglon:

- Ca n'a rien à voir... dit-elle, légèrement gênée de se retrouver au centre du conflit. C'est simplement que... je pensais que... vous préfereriez être seuls...

Malgré tous ses efforts, elle avait encore du mal à croire et à comprendre qu'on puisse vouloir de sa compagnie. Elle se trouvait si quelconque... Elle avait beau s'améliorer de jours en jours, elle était consciente de ne pas être aussi agréable que les autres filles de son âge...

Si William avait paru content de la voir, à présent il semblait quelque peu abattu. Sans doute regrettait-il déjà ses paroles.

Elle s'approcha finalement du lit, venant effleurer le bandage du rouquin du bout des doigts:

- Est-ce que ca fait mal...? C'est Alex qui t'a fait ça ? Demanda-t-elle, inquiète.

Son ventre se nouait rien qu'à cette idée.

- Qu'est-ce qui s'est passé... ?

Elle jeta un regard à Mathias, esperant que sa présence n'empêcherait pas William de lui parler. Elle voulait comprendre comment les deux garçons en étaient arrivés là. Elle connaissait leur rivalité, bien qu'ignorant comment elle avait commencée, mais jamais elle n'aurait pensé que cela finirait à l'infirmerie....

Elle finit par s'asseoir elle aussi sur le lit, timidement, faisant très attention de ne pas écraser les jambes du rouquin.

- Tu as besoin de quelque chose ?

Mathias lui avait prit les cours, elle ne savait donc pas trop quoi faire pour se rendre utile... et Merlin sait qu'elle avait envie de se sentir utile d'une façon ou d'une autre...

William se redressa sur ses oreillers pour attraper son verre d'eau, et but à longues gorgées. L'attitude de Mathias l'agaçait et l'inquiétait en même temps... Il n'était pas dans les habitudes du jeune Serdaigle d'être aussi cassant. Will repensa à une de leurs conversations, quelques mois auparavant, au cours de laquelle Mathias lui avait avoué qu'il se sentait épuisé, surmené... Tout en buvant, William observa son ami et trouva qu'il avait les traits tirés. Il n'eut même pas le coeur de lui répondre méchamment, et se contenta de se recoucher confortablement, sans réagir à sa réplique sèche. Avec cette discussion, sa tête recommençait à lui faire mal, et il espérait pouvoir avoir une conversation normale... Il se tourna vers Lynn et répondit doucement:

-C'est Zweilldachs qui m'a fait ça, oui... On s'est battus en duel, et il a ensorcelé une pierre qui m'a fendu le crâne... Il a dû... Qu'est-ce qui te fait sourire, Mathias?

Le préfet de Serdaigle le fixait en souriant, et William se demandait s'il avait une tache sur le nez ou une plume dans les cheveux... Non, ça, c'était impossible, sa tête était bandée... Il avait posé sa question sans hostilité, espérant que la discussion n'allait pas se tendre de nouveau. Déjà tous les bruits résonnaient douloureusement dans sa tête, il n'avait pas besoin que Mathias se remette à lui passer un savon....

William était soulagé du changement d'attitude de Mathias, même s'il était surtout déconcerté... que signifiait ce sourire malicieux sur les lèvres du préfet lorsqu'il regardait les deux Gryffondor? Lorsqu'il demanda s'il n'avait pas le droit de sourire, Will répondit:

-Si, bien sûr, mais on aimerait bien en profiter nous aussi...

Mais Mathias ne semblait pas disposé à s'expliquer. La réponse vint de Lynn, qui demanda à Mathias s'il les avait vus "l'autre soir"... et sans savoir de quel soir il s'agissait, le Serdaigle répliqua qu'il travaillait la métamorphose. Les soupçons de William crurent aussitôt. S'il n'avait pas été au courant, il aurait simplement demandé de quoi parlait Lynn... Sa fuite confirma ce que pensait Will. Le jeune Gryffondor se dressa et rappela son ami:

-Mathias, reviens!

Mais le préfet fila, comme s'il n'avait rien entendu. La tête douloureuse, William se laissa retomber sur ses oreillers et marmonna:

-C'était lui, l'autre soir. Tu as vu comme il a répondu aussitôt, sans te demander de quoi tu parlais? et c'est ça qui le fait rigoler... il croit qu'on sort ensemble...

Il se tut, les yeux au plafond. Il était gêné que ce soit Mathias et non un simple inconnu qui les ait surpris, et il résolut de lui en parler. Fort de cette décision, il se tourna vers Lynn, lui sourit et dit doucement:

-C'est gentil d'être venue me voir...

Avant que Lynn n'ait pu faire ou dire quoi que ce soit d'autre, Mathias nia les avoir vu et disparu bientôt hors de l'infirmerie laissant les deux gryffondors seuls.
William partagea les soupçons de la petite rouge et or, arguant que sa réponse précipitée ne pouvait qu'être révélatrice. Si Mathias souriait c'était parce que, comme l'avait redouté Lynn, il pensait que Will et elle sortaient ensemble.

- Décidemment, beaucoup de gens vont penser ça... dit-elle avec un sourire, essayant de dissimuler son embarassement.

Visiblement en train de souffrir le martyre, William se laissa retomber sur les oreillers. Lynn resta assise près de lui, ne sachant pas ce qu'elle pouvait bien faire pour l'aider.

Il plongea ses yeux dans les siens et lui sourit, lui disait doucement que c'était gentil de sa part d'être venu le voir.

Elle perdit son sourire et rougit légèrement avant de dire, d'une voix où percait la sincerité:

- Ce n'est rien... Je... J'étais inquiète...avoua-t-elle. J'ai eu peur que... enfin... j'avais... besoin d'être sure que tu allais bien...

Et il avait beau être là, tout près d'elle, elle n'était pas vraiment rassurée. C'était bizarre ce sentiment...

- Tu crois que Mathias... enfin... tu crois qu'il va en parler à quelqu'un...?

Parler de quoi exactement ? De leur relation naissante inexistante ? D'autre chose ? Elle l'ignorait elle-même et pourtant cela l'angoissait....

- Je devrais peut-être te laisser...Tu as l'air fatigué... Madame Pomfresh ne serait pas contente de me voir là...Et puis, Mathias t'a donné les devoirs... je n'ai... aucune raison valable pour être là...

Elle lui pressa doucement la main et demanda:

- Ca va aller...? Tu es sûr que tu n'as besoin de rien ?

Lynn aquiesça quand Will tenta de la rassurer sur Mathias. Elle ne pensait pas non plus qu'il allait parler d'eux à quelqu'un, mais elle préferait entendre son ami le lui dire.

Puis elle lui fit part de son intention de partir et il eut l'air tellement décu qu'elle se ravisa, souriant lorsqu'il précisa qu'ils n'étaient pas obligés de parler de devoirs:

- Je n'en avais pas l'intention ! Dit-elle en riant. Mais de quoi d'autre peut-on bien parler...?

Elle regarda le reste de l'infirmerie et avisa un échiquier près du lit

- Tu sais y jouer ?

Elle n'avait jamais joué à ce jeu de sa vie, même si elle avait vu de nombreuses parties entre son père et son frère ainé.

Elle tendit la main pour attraper une des pièces, au hasard, et c'est la reine blanche qui se retrouva entre ses doigts. Elle regarda Lynn d'un air suspicieux puis dit: 'Alors, vous jouez ?'

La gryffondor la fixa avec surprise, puis bredouilla un vague "Je... je ne sais pas..." en reposant précipitemment la pièce.

Celle-ci se mit à protester et Lynn se mordit la lèvre:

- Désolée... mais je n'ai jamais appris... s'excusa-t-elle à l'adresse des pièces qui n'en faisaient qu'à leur tête.

Puis elle se tourna vers William avec un sourire d'excuse:

- Quand est-ce que tu pourras sortir ?

D'un grand sourire, William remercia Lynn de rester avec lui, et il se redressa un peu sur ses oreillers. Madame Pomfreh lui avait ordonné de rester allongé, mais il commençait à en avoir assez... il n'était pas infirme, non plus! Il n'avait pas l'habitude de rester immobile aussi longtemps, et il était certain que se lever un peu ne le tuerait pas. Mais s'il le faisait, l'infirmière allait probablement surgir de son bureau, et en profiter pour chasser Lynn. A contrecoeur, il renonça donc à se dégourdir les jambes, et se contenta de remuer nerveusement les pieds. Lynn venait de prendre l'échiquier posé près du lit de Will, qui y avait joué un moment avant. L'avantage avec les jeux d'échecs sorciers était en effet qu'ils pouvaient bouger seuls, et l'on pouvait s'entraîner sans adversaire. La malchanceuse Lynn avait réveillé la reine blanche, la pièce la plus acariâtre de tout le jeu, qui s'adressa à elle assez sèchement. William sourit et dit:

-Sortir?... Je ne sais pas encore. Demain, probablement, mais Madame Pomfresh m'a dit qu'elle prendrait sa décision en fonction de l'état de la blessure. (Il prit entre ses doigts une pièce d'échecs, un fou noir, et poursuivit:) J'ai appris à jouer avec mon père, avec un échiquier moldu... Les règles sont les mêmes chez les sorciers, mais les pièces rajoutent leur grain de sel... du coup, ça devient plus intéressant. J'essaierai de t'apprendre si tu veux?... les règles ne sont pas simples, mais avec de la patience, on s'en tire...

Il prit l'échiquier et entreprit de disposer les pièces chacune à sa place, en mettant les Noirs du côté de Lynn pour lui éviter un nouveau contact avec la grincheuse reine blanche... Elle avait d'ailleurs contaminé les autres pièces blanches, qui s'étaient mises à râler elles aussi. Will les rabroua:

-Vous allez vous calmer, oui? Lynn ne sait pas jouer, et ce n'est pas avec des excités comme vous qu'elle va apprendre!

Les pièces se calmèrent un peu, sauf la reine blanche qui estimait visiblement que l'avertissement ne la concernait pas. Elle lança un regard hautain aux deux adolescents et s'écria de sa voix aiguë:

-Quand on ne sait pas jouer, on fiche la paix aux pièces!

William adressa un sourire d'excuse à son amie et murmura:

-Laisse-la dire, elle est tout le temps comme ça. Bon, tu vois, on place les pièces de cette façon... une rangée de pions, et ensuite...

Il sursauta. Le professeur Binns venait de s'adresser à eux. Bien entendu, ils ne l'avaient pas entendu arriver... c'est silencieux, un fantôme, et avec la révolution dans l'échiquier, les deux Gryffondor avaient été assez occupés... William se sentit rougir au compliment du professeur (même si, comme à son habitude, Binns avait eu du mal avec son nom) et il répondit, un peu gêné:

-Merci, professeur... merci beaucoup... J'ai eu... un petit accident, expliqua-t-il en montrant son crâne bandé, et je n'ai pas pu venir en classe ce matin... et Lynn est venue m'apporter les cours, ajouta-t-il en désignant les parchemins de Mathias.

Visiblement, William allait passer la nuit à l'infirmerie. Au moins, cela lui éviterait-il les sarcasmes des verts et argent jusqu'au lendemain... Lynn esperait sincèrement qu'il n'y prêterait pas attention même si elle en doutait...

Elle le regarda avec surprise quand il lui proposa d'apprendre à jouer. Elle acquiesça timidement et sourit:

- Oui... ca serait... très gentil ! Je suis sûre que je vais être nulle -manque flagrant d'autorité- ajouta-t-elle avec un sourire en regardant les pièces se déchainer. Mais ca me ferait plaisir...

Et puis, ce serait une autre excuse pour passer du temps avec lui...

Alors que les pièces continuaient à râler contre Lynn, William prit sa défense avant de se tourner vers elle avec un sourire d'excuse:

- Merci.

Il lui conseilla de ne pas faire attention à elles et commença à lui expliquer comment se placaient les pièces.

- Ho, j'allais oublier ! J'ai quelque chose pour toi... Dit-elle en sortant de sa poche une feuille de parchemin pliée en quatre.

A l'interieur se cachait l'un des derniers dessins de la talentueuse gryffondor, on y reconnaissait parfaitement William en train de patiner sur la glace en riant. Elle l'avait dessiné peu de temps après leur soirée dans la neige et elle avait tenu à lui offrir pour garder un souvenir de leur première soirée: celle où à défaut de travailler, ils s'étaient rencontrés et étaient devenus amis...

Mais ils furent interrompus par l'arrivée du professeur Binns, qui les fit tout deux sursauter. Elle remarqua Will glisser le bout de papier dans sa poche sans avoir eu le temps de l'ouvrir et se tourna vers le nouvel arrivant:

- Bonjour Professeur... murmura-t-elle.

Elle jeta un regard surpris au gryffondor quand le fantôme le félicita pour son devoir et elle comprit que suite à leur soirée il avait du travailler d'arrache pied pour se rattraper. Après tout, il n'était pas l'un des meilleurs élèves de leur année pour rien.... Elle lui jeta un regard d'excuse mais se concentra sur les propos de l'enseignant.

Quand il leur demanda ce qu'ils faisaient là, William s'expliqua et trouva un alibi à la petite lionne en précisant qu'elle lui avait emmené les devoirs.

Elle croisa son regard et un sourire se dessina sur ses lèvres tandis qu'elle acquiesçait.

Elle ne demanda à Binns ce qu'il faisait là, après tout, il était mort, il ne devait pas avoir de problèmes de santé et se leva:

- D'ailleurs, il faut que j'y aille... murmura-t-elle à l'adresse de William avec un regard sincèrement peiné. Tu m'apprendras une autre fois...

Si elle restait là plus longtemps elle allait rater la première heure de cours de l'après-midi et en la présence d'un professeur, elle ne pouvait pas se le permettre.

-Soigne-toi bien, à demain...

Elle lui pressa doucement la main et déposa un chaste baiser sur sa joue avant de quitter la pièce avec un dernier 'au revoir, Professeur'.

Alors qu'elle courait dans les couloirs pour ne pas arriver en retard, elle se demanda ce que Will penserait de son dessin. Elle n'eut pas le temps de creuser la question, la grande horloge sonnait 14H00...

Binns trouvait cette infirmerie bien trop surchargée d'élèves par rapport à la proportion dans l'espace. Mais, il s'en fichait totalement car il n'aurait plus jamais l'intention de venir à l'infirmerie. Mais William, apparemment oui. Ayant un bandage sur le crâne, le fantôme se demandait ce qu'il avait pu faire, ou ce qui c'était passé pour qu'un bandage viennent jusqu'à son crâne.

Puis Willima remercia des compliments que Cuthbert lui avait fait sur son devoir. Cela était entièrement mérité ! Binns avait souvent du mal à donner des points aux devoirs, mais pour atteindre 13/2o à un devoir, il fallait qu'il soit particulièrement pertinent et surtout digne de bon sens. Alors il s'approcha de lui, et il justifia ses compliments sur son devoir :

- Allons Mr Craig, votre devoir était particulièrement pertinent et surtout digne d'une année bien plus élevée que la première ou la deuxième...Mais qu'avez vous fait pour venir à l'inifrmerie avec un bandage sur la tête ?

[DSL du retard, vraiment vraiment désolé mais je l'avais oublié, et quand William m'a envoyé un MP, j'avais beaucoup de travail. Encore mille et une fois mes escuses.]