Convoqué d'urgence! William se sentit pâlir à la lecture de la lettre du maître des potions. Le hibou s'était posé sur le rebord de la fenêtre de la salle commune de Gryffondor, créant la surprise parmi les élèves, et chez Will le premier. Lorsqu'il avait reconnu l'écriture pointue de Rogue, il avait senti son estomac se nouer... Mais enfin, que pouvait-il faire? Il ajusta sa robe de sorcier et sa cravate et quitta la tour de Gryffondor, la mort dans l'âme.
En descendant l'escalier, il se creusait les méninges pour savoir ce que lui voulait Rogue... qu'avait-il fait? Rien de particulier, depuis leur dernière- et mémorable- entrevue.
Parvenu dans les cachots, il s'arrêta pour respirer à fond, et constata avec effroi que son estomac continuait de lui faire mal. En fait, une peur sourde s'était insinuée en lui depuis la lecture de la lettre, et commençait à le paralyser. Il se décida à bouger tant qu'il le pouvait, et fit les quelques pas qui le séparaient du bureau du maître des potions. Il frappa, et une voix courroucée lui ordonna aussitôt d'entrer. Avec le sentiment qu'il allait passer un très mauvais moment, William obéit et pénétra dans la pièce obscure.

-Bonjour, professeur... dit-il d'une voix légèrement tremblante. Vous voulez me voir?

Severus Rogue dit sèchement de rentrer. Il avait envie d'étrangler le jeune gryffondor. Il fit signe à William de s'asseoir.

Figurez vous que ma brigade d'espionnage m'a rapporté un fait très intéressant : elle vous a vu avec plusieurs élèves à la table des gryffondor en train de me critiquer et de constituer une lutte contre moi !!!!!! QU'EST CE QUE CA VEUT DIRE ?...

Il avait fait confiance au jeune William et avait même éprouvé de la pitié et voila comment ce bouffondor le remerciait !! Comment était-ce possible !

BOUM !!!!

Severus venait de donner un violent coup de poing sur le bureau. Il était dans une grande colère et aurait volontiers étrangler le jeune gryffondor...

*Qu'il se dépèche et vite si il tient à sa peau !*

Lorsque Rogue contourna son bureau pour venir se placer derrière lui, William ferma les yeux et attendit ce qui allait lui tomber dessus- une gifle, un maléfice ou un déchaînement de colère... mais le maître des potions se contenta de rester là, laissant le Gryffondor à ses pensées affolées. Comme il l'avait craint, Rogue mettait en doute sa sincérité, et il ne voyait pas quoi dire pour prouver sa bonne foi... Il fallait pourtant que le professeur le croie... sinon les ennuis seraient encore pires... Avant que Will ait pu trouver quoi que ce soit à alléguer, Rogue avait regagné sa place et était passé à autre chose... Maugrey était au courant de ce qui s'était passé au cours de la retenue... Cette nouvelle mit le comble au désarroi de William. Evidemment, Rogue le soupçonnait d'avoir tout raconté à Fol Oeil... il avait menacé d'aller le voir, et les soupçons du professeur étaient compréhensibles... Mais Will avait compris que, dans son intérêt, il valait mieux qu'il garde le silence... Il répondit :

-Je n'ai rien dit au professeur Maugrey, monsieur... ni à personne, d'ailleurs...

Si Rogue avait subi le même genre de traitements, il devait comprendre à quel point il était inconcevable d'aller raconter son humiliation à qui que ce soit... De plus, William avait décidé que personne à Poudlard ne devait savoir ce qui s'était passé... il n'avait aucune envie d'être la cible de moqueries, d'être appelé "celui que Rogue a mis à poil dans les cachots"... D'une voix faible, mais son regard fermement plongé dans les yeux sombres du maître des potions, il insista:

-Je n'ai rien dit, monsieur, c'est la vérité...

Son visage à quelques centimètres de celui du professeur, William voyait nettement ses yeux noirs luire de fureur, et il n'en menait pas large. A l'annonce de ce qui l'attendait si une "attaque" était menée contre le maître des potions, il se sentit pâlir. Il ne devait pas être le seul dans ce château à détester Rogue, et il ne voulait pas payer pour les autres... Très mal à l'aise, il passa une main dans ses cheveux et songea que si Rogue persistait dans ses mauvaises intentions, il ferait mieux de reprendre la lutte. Autant être puni pour quelque chose qu'il aurait commis lui-même!
Lorsque le maître des potions quitta sa place, William prit une grande inspiration et, gardant le silence, suivit des yeux le déplacement de Rogue. Il écouta avec intérêt (et inquiétude) les explications sur le Véritaserum, avant de dire d'une petite voix:

-Professeur... si je vous avais vraiment voulu du mal, je vous aurais laissé vous débrouiller avec ces armures, l'autre soir...

Il sentait qu'il n'était pas très habile de rappeler à Rogue que c'était lui, un Gryffondor de deuxième année, qui l'avait tiré des pattes des armures déchaînées, mais il n'avait rien trouvé d'autre à dire. Il y eut quelques instants de silence pendant lesquels Will regarda le flacon de potion, puis, posant les yeux sur le visage dur du maître des potions, il déclara d'une voix raffermie:

-Vous pouvez me faire boire votre potion si vous voulez, professeur. J'ai dit la vérité, je ne crains rien.

Il s'inquiéta un instant de ce que Rogue pourrait lui faire raconter sous l'effet de cette potion, puis pensa que s'il était loyal, il s'en tiendrait au sujet qui les occupait. Et s'il n'était pas loyal... on verrait...

William serra les dents et baissa la tête. Rogue n'était pas homme à se laisser rappeler sans réagir qu'il avait une dette envers un élève. Le professeur se releva, et William pensa qu'il était allé prendre un verre pour y verser la potion... Il releva la tête juste à temps pour voir Rogue refermer son armoire où il venait de ranger le flacon de potion. Le jeune homme ne comprenait pas ce qui se passait, mais il s'efforça de ne pas trop laisser voir son soulagement... Rogue se mit à lui parler de cette retenue inachevée, et Will le regarda attentivement. Qu'allait-il lui réserver cette fois?
Un grand bruit et un cri l'interrompirent. William sentit un frisson lui parcourir l'échine en entendant ce hurlement déchirant. Attrapant sa baguette, Rogue demanda au jeune Gryffondor:

Citation :

Vous n'avez rien vu d'étrange en venant ici ?

-Non, professeur...

Rogue avait-il seulement entendu sa réponse? Il était déjà sur le pas de la porte, recommandant à William de ne pas bouger. Avant que le garçon ait pu répondre, il avait disparu, laissant la porte entrouverte.
William se cala un peu plus confortablement dans sa chaise pour attendre le retour du maître des potions. Il espérait qu'il ne tarderait pas trop, car l'heure du repas approchait et ils avaient encore des choses à régler. Le Gryffondor tendait l'oreille, mais rien ne lui parvenait. Qui avait poussé ce cri?...
Il enfonça les mains dans ses poches et observa les pots alignés tout autour du bureau de Rogue. Certaines susbstances contenues dans les bocaux l'intriguaient, mais il n'osa pas se lever pour aller les examiner de plus près. Mieux valait ne pas bouger.

Severus était sortit en laissant le jeune homme seul dans le vaste bureau remplit de danger.

Soudain, une chouette entra par une ouverture dans le bureau et déposa une lettre au pied de William. La lettre disait ces mots :

Citation :

William Craig,

Tu vas recevoir le châtiment le plus cruel.

PS : Inutile de t'échapper j'ai verrouillé le bureau de Servilo.

Signé : L'esprit frappeur

Pauvre William !! Qu'est ce qui allait encore lui arriver ?...

Soudain, toutes les lumières du bureau s'éteignirent et quelque chose bougea.

Ce n'était pas un bruit très rassurant, il était inquiétant... De plus la baguette magique de William avait disparu comme par enchantement...

William ne s'était guère soucié de ses pieds, à vrai dire. Il avait eu d'autres choses plus urgentes en tête, et il fallut que le professeur lui fasse une remarque pour qu'il baisse la tête et s'aperçoive de l'absence de ses chaussures.

-Mais... c'est impossible...

Il était pourtant chaussé en arrivant... Jamais il ne se serait présenté pieds nus devant un professeur! Il regarda Rogue, l'air stupéfait, comme si le maître des potions pouvait lui fournir une explication. Sa baguette, ses chaussures, ses chaussettes... tout lui avait été volé sans qu'il s'en aperçoive, sans qu'il sente le moindre contact... Il commençait à se demander avec insistance s'il n'avait pas été ensorcelé- par le professeur Rogue, puisque c'était la seule personne qu'il ait vue depuis un bon moment.
Le maître des potions s'était rassis, laissant William debout de l'autre côté du bureau. Le Gryffondor, partagé entre l'incompréhension et l'inquiétude, regardait son professeur en silence, préférant le laisser prendre la parole en premier. Il devait lui parler de sa retenue, et Will se demandait à quoi il allait avoir droit cette fois. Chacun à Poudlard savait que Severus Rogue avait une imagination débordante en matière de punitions, aussi le jeune homme attendait-il la sentence avec appréhension.

[HJ : Oups désolé je t'avais oublié mdr^^]

Severus Rogue arriva dans le fond de sa salle de classe et désigna une pile de 15 classeurs entassés. Il eut un léger sourire et observa le jeune gryffondor.

Donc vous les entasserez, les réparerez si ils en ont besoin et enfin vous les rangerez dans l'ordre chronologique et dans ces cartons qui sont juste derrière vous... Me suis-je bien fait comprendre ?

Il se retourna et se dirigea vers son bureau. Il s'y installa et déplia un exemplaire de la gazette du sorcier.

*Rien de bien intéressant !* marmonna le maître des potions.

Il observa William Craig et vit qu'il ne se débrouiller pas si mal. Mais ses pensées étaient plutôt concernées sur Peeves qui devenait de plus en plus insupportable ces temps-ci. Severus se promit d'aller en parler au baron sanglant.

*Cet espèce de sale esprit frappeur, si il croit pouvoir mettre à sac mon bureau, il se trompe ! J'en ai dompté des plus coriaces que lui !*

Il continua à lire son journal et en levant la tête il observa le jeune gryffondor.

Un peu plus D'ENERGIE !!

Rogue venait de prendre un regard sévère.