Pardddon ! Mais c’est ta faute aussi t’avais qu’à pas rester plantée là ! Pis j’suis pas vieille d’abord ‘space d’aveugle ! Heu…qui je suis ? Beh…

Mariana avait décidé de jouer la prudence. Elle venait de dégommer cette autre fille, elle n’allait pas non plus lui fournir des informations la concernant. L’autre fille pourrait ensuite la retrouver plus tard et se venger. Et Mariana n’avait aucune envie de se retrouver en face de sa sauveuse/victime. Non, faut pas croire, elle était vraiment très courageuse, après tout c’est une Gryffondor, c’est juste qu’elle n’avait aucune appétence à la violence gratuite. Et aussi parce qu’elle voulait sauver sa précieuse peau. Zélie et Mariana se regardaient à présent dans le blanc des yeux, la première tentant de tuer l’autre par pensée, la deuxième essayant tant bien que mal de se faire toute petite. Tentant d’amadouer l’inconnue, Mariana fit un grand sourire tout en battant des cils, ses yeux larmoyants mis en avant. Pour vous donner une idée, elle ressemblait comme deux goûtes d’eau au chat dans Shrek. Bien entendu, cela n’allait pas marcher, elle ne se faisait pas d’illusion, mais c’était la seule idée qui lui était venue à l’esprit.

- Ca ne te regarde pas d’abord ! Et toi t’es qui hein ?

Avant de s’enfuir en courant. La deuxième bonne idée de la nuit pour Mariana. Et sans nul doute la meilleure. La jeune Gryffondor avait déduit que la colère de la jeune fille qui se trouvait en face d’elle n’allait sans doute pas s’atténuer avec ses yeux de chats larmoyants, une seule solution s’offrait à elle à présent : la fuite ! Peu digne d’une Gryffondor cette marque de lâcheté me direz-vous. La fin justifie les moyens. Et pour l’instant la deuxième année n’avait qu’une idée en tête c’était de sauver sa peau. L’autre fille étant du côté de la porte, la rouge et or n’avait eut aucune autre alternative que de s’enfuir par l’arrière. Elle allait se cacher, Zélie ne la trouverait jamais et tout le monde serait très heureux de ce dénouement qui aurait pu finir bien plus tragiquement. Maintenant il ne restait plus qu’à trouver une cachette introuvable. La brunette se mit à plat ventre, encore une fois, et commença à ramper à la recherche d’une cache. La poubelle ? Nian, bien trop petite pour elle et une fille de son rang ne s’abaisserait jamais à mettre ne serait-ce qu’un doigt de pied dans une poubelle. Les cabinets ? Mariana tu es un génie ! Bon, on le savait déjà mais il faut toujours se complimenter régulièrement pour entretenir son orgueil. La rouge et or rampa donc dans la cabine où elle se trouvait encore quelques minutes auparavant et s’enferma à clé. Bon, l’autre l’avait sans nul doute entendue mais elle ne pouvait plus l’atteindre. Maintenant il fallait trouver une autre idée de génie pour pouvoir sortir de ses toilettes morbides. Si l’on aurait été dans l’un de ses films d’aventure grotesque nul doute qu’il y aurait eut une fenêtre dans les toilettes, que Mariana aurait pu ouvrir afin de sauter. Et, même après avoir plongé de 50 mètres, elle s’en serait sorti vivante. Malheureusement la vie n’est pas un film et il n’y avait pas de fenêtres dans la cabine. Que faire alors ? Devait-elle ressortir et trouver un compromis avec l’autre fille, du genre « j’te donne 50 gallions et j’ai la vie sauve » ou rester ici jusqu’à ce que cette dernière s’en aille. Si la première solution lui avait parut tentante au début, elle l’attirait beaucoup moins lorsqu’elle y réfléchissait plus. Déjà elle n’avait pas 50 gallions et ensuite elle ne s’abaisserait pas à cela ! Elle était une Gryffondor oui ou non ? OUI ! Et elle allait vaincre l’ennemie pas lui lécher les pieds. Levant le bras en l’air, Mariana esquissa le V de la Victoire avant de se rendre compte qu’elle avait l’air totalement stupide dans cette position. Penaude, elle laissa retomber sa main avant de rabattre en douceur le couvercle des toilettes. Ladite toilette comportait un espace suffisamment gros à son extrémité pour permettre à quelqu’un, qui se serait stupidement coincé dans le pipi room, d’escalader et ainsi se retrouver libre. C’est là que comptait se cacher Mariana. Ainsi elle pourrait dominer l’autre élève sans que celle-ci ne sache où la rouge et or ne se trouve.

Mariana se trouvait maintenant les deux mains accrochées au mur gauche des toilettes, ses jambes pataudes pendouillant dans le vide. Encore une fois, si la vie avait été un film, elle aurait réussit à se hisser là haut par la seule force de ses muscles. Mais la vie n’est pas un film et aucun biceps ne montre le bout de son nez sur les bras de Mariana. Mais la petite l’avait décidé : elle allait vaincre. Plus rien ne la ferait revenir sur sa décision. Et puis elle n’avait pas envie de se faire dépecer par une fille furieuse de s’être fait coudebouler. La peur donne des ailes, et c’est ainsi que Mariana arriva à grimper dans son refuge improvisé. La tuyauterie aidant, en quelques secondes elle avait les fesses sur les 10 centimètres d’épaisseur de mur. Elle était décidément trop forte ! A califourchon là haut, personne ne pourrait la faire redescendre. Sauf si Zélie avait le bon sens de tirer sur la jambe qui pendait à l’extérieur des toilettes, mais cela c’est une autre histoire . Il était maintenant temps de donner ses conditions à la jeune fille :

- Tu me trouveras jamais mouhahaha, lança Mariana avec un rire à faire frémir Rogue. Tu pourras pas me dépecer !!! J’suis trop forte ! Maintenant laisse moi partir où il va t’arriver des ennuis ! J’suis armée !

Hum….si l’on pouvait considérer la brosse à cabinet que Mariana avait pris soin d’emporter comme une arme alors oui Zélie avait du souci à se faire. La rouge et or ne se rendit même pas compte qu’en parlant ainsi librement elle venait d’indiquer sa position à l’ennemi. Mais ce n’était pas si important non ? Après tout, elle était sauvée. Enfin…

*J’ai le mal de merrrr ! J’vais mouriiir ! *

Telles étaient les pensées de Mariana tandis que la vilaine Serdaigle la balançait par le pied. La rouge et noir tenta bien de lui assener un coup de pied dans le crâne pour lui faire lâcher prise mais rien à faire elle continuait à se faire balancer de gauche à droite. Vas y balance toi de gauche à droite, balance toi oh ! Et vive les références . Pis elle n’avait aucune envie de tomber dans le trou des toilettes la pauvre Mariana ! Imaginez la joie de la méchante Serdaigle si elle voyait Mariana, les fesses dans le trou des toilettes. La rouge et or était persuadée que celle-ci se serait fait un plaisir de tirer la chasse d’eau pour encore plus l’humilier. Décidément elle aurait mieux fait de rester coucher ce soir là. Et de commander un pot de chambre au papa Noël l’hiver dernier . Promis cette année, elle y penserait. En attendant, faites que cette Piaf la lâche ! Sinon, la rouge et or ne donne pas cher de son dîner. Hop, tout sur Zélie si ca continue ! Soudainement plus rien. Plus de tirage de jambe. Plus de balançage de gauche à droite. Ou de droite à gauche. Avec un mince espoir de vérité, Mariana se demanda si l’autre fille avait fait un infarctus. Pourvu que OUI ! Ca serait bien fait pour elle en plus ! Malheureusement ce n’était pas du tout le cas. La jeune fille était entrée dans les toilettes à sa gauche. Et … Et…. Mariana faillit s’évanouir en entendant le son de sa voix. Elle avait ... presque un ton sympathique. Apparemment la seule évocation de Rusard suffisait à la faire devenir un peu plus gentille. Bon, elle avait encore pleins de trucs à apprendre à ce sujet, d’ailleurs Mariana se ferait un plaisir de lui apprendre la politesse, mais au moins elle ne parlait plus de manger la rouge et or. Ce qui était un bon point. Un très bon point même. Parce que Mariana, en admettant qu’elle soit comestible ce qui est plus que contestable, n’avait aucune envie d’être dévorée toute crue par cette vilaine Piaf . Même si elle sait pas que c’t’une Piaf et qu’elle s’appelle Zélie. Ce brusque changement d’humeur de la Serdaigle fit lever un sourcil de suspicion à la rouge et or. Même l’excuse de Rusard ne pouvait expliquer un comportement aussi lunatique. Il y avait un piège elle en était sûre ! La Piaf voulait juste qu’elle descende dans le même W.C qu’elle, pour soi disant se cacher de Rusard, et ensuite elle la noierait dans le chiotte et elle tirerais la chasse. Pas question ! Mariana allait se battre Ohé Partisans ouvriers et paysans c’est l’alarmeuhhh ! Ce soir la Piaf connaitra le prix du sang et des larmes !!! Tandis que résonait le chant des partisans dans son esprit , Mariana venait de prendre une grande décision ! Elle allait virer l’ennemi du territoire occupé ! En clair elle allait virer Zélie de ses toilettes à elle toute seule 8) . Tant pis si il y avait Rusard, elle se ferait punir toute seule. Elle l’avait bien mérité, elle avait faillit tuer cette pauvre Mariana . Depuis quelques secondes, la rouge et or semblait avoir complètement oublié qu’elle aussi avait faillit tué la bleu et bronze. Mais c’pas grave ! :sifle: En attendant : Mariana avait un plan ! Elle allait se la jouer à la Serpentard et rouler la pauvre Serdaigle. Son plan était absolument fabuleux et elle n’y voyait aucune faille 8) . D’abord elle allait descendre de son perchoir et rejoindre la bleu et bronze. Ensuite elle se mettrait à discuter avec elle, poliment et sans dire de bêtises si possible, et lorsque la Piaf lui ferait à peu près confiance elle lui planterait une dague dans le cœur et elle serait mourut pour de vrai. elle la pousserait hors des toilettes et crierais au secours à l’intention de Rusard. Elle jouerait ensuite les petites filles éplorées, en priant pour ne pas que le concierge ne reconnaisse en elle la fille qui l’avait un jour mordu à la Volière, et Zélie serait bien punie. Ce serait ensuite méga over trop cool. Elle aurait le champ libre, elle pourrait sortir des toilettes et retourner dans son lit douillet pour sombrer enfin dans les bras de son amie Morphée .

Mariana se laissa tomber dans le même W.C. que la piaf sans faire de bruit comme celle-ci lui avait demandé. Bon elle avait encore faire grincer la tuyauterie mais ça on s’en fiche. Elle avait atterris aussi gracieusement qu’un bébé éléphant mais c’est aussi un tout petit détail nen ? :sifle: Depuis le début de son aventure la Gryffondor avait cru remarqué une chose : c’était que la Serdaigle était de mauvaise humeur. Il fallait donc, pour commencer, qu’elle lui redonne le sourire. Quoi de mieux que la flatterie et les paroles mielleuses ? C’est donc avec un sourire jusqu’aux oreilles que Mariana chuchota, en essayant de faire le moins de bruit possible.

- Contrairement à ce que tu crois, je ne suis pas un mouton ! C’est trop laid les moutons d’abord ! Pis moi je suis pas laide ! Ensuite je suis sûrement pas comestible donc évite de me prendre pour dîner ! Pour finir … pardon de t’avoir shooté dedans je suis vraiment stupide des fois ! Et je suis en deuxième année à Gryffondor. Si tu veux tout savoir je m'apelle Mariana…heu…et toi ?

Ouais bon, pas fameux mais c’était tout de même difficile d’être polie avec quelqu’un qui vous a traité de veille bique, de mouton, et qui a essayé de vous tuer. Tout cela en une seule fin de soirée. Tout compte fait, le plan machiavélique de la jeune rouge et or ne se déroulait pas trop mal. Niark niark niark, dans quelques minutes Zélie Colien ne serait plus qu’un mauvais souvenir. Encore fallait il que la préfète se laisse avoir. Mais de toute façon la Serdaigle n’avait pas l’air très fut-fut :sifle: , elle l’avait démontré tout au long de la soirée, alors le secret de la rouge et or était bien gardé. En tout cas elle pouvait la remercier d’avoir gâché sa soirée celle-ci. Au lieu de dormir tranquillement, elle était coincé dans les chiottes des mecs avec une Serdaigle Kamikaze et suicidaire qui ne pensait qu’à la tuer. Et elle avait l’air vraiment cruche à sourire comme une illuminée alors que Zélie ne pouvait même pas la voir dans le noir. Pourvu qu’elle tombe vite dans le piège ! En plus ça caille ici ! Et notre pauvre rouge et or à le nez qui coule. Si elle était malpolie elle se serait mouchée dans la robe de la Serdaigle. D’ailleurs ce n’est pas l’envie qui lui manquait à Mariana de le faire. Mais bon, il ne fallait pas compromettre sa génialissime couverture de gentille fifille qui tente de faire amie-amie avec une toquée. Toquée qui se retrouverait vite entre les mains de Rusard si elle réussissait. En parlant de Rusard, il était encore là celui-là où il était parti embêter d’autres pauvres élèves sans défenses ? La rouge et or décida de poser la question à Zélie, après tout cela n’avait rien de dangereux. La Serdaigle aussi devait sûrement se le demander. Mais sûrement pas pour les mêmes raisons peu honorables que Mariana.

- Merci de m’avoir prévenue pour Rusard au fait. Tu crois qu’il est parti ?

*Pourvu que non, pourvu que non, pourvu que noon :sifle: *

C’était la première fois que Mariana priait pour que Rusard se trouve non loin de sa propre personne. Comme quoi…même les personnes les plus sensées 8) changent parfois d’avis.

Pas stupide ? Elle ? Boarf, Mariana en doutait fortement. Une personne sencé et saine d’esprit n’aurait jamais fait ce bruit bizarre. Elle imitait quoi là ? Un train ? Ou p’tet qu’elle était constipée et … nan mieux valait ne pas formuler cette hypothèse. D’ailleurs Mariana n’eut même pas le temps de commencer à penser autre chose que Zélie révéla sa vraie nature. Une personnalité vicieuse et prête à tout pour aller aux bouts de ses décisions. Avec une pointe de sadisme. Toujours est t’il que Mariana n’avait aucune envie de mourir là, maintenant, tout de suite. Mais Zélie en avait apparemment décidé autrement. Parait que quand tu vas mourir tu vois défiler toute ta vie devant toi. Beh ce n’est absolument pas vrai. A part de grosses goutes de sueurs et les toilettes qui se rapprochaient dangereusement Mariana ne voyait rien du tout dans sa petite tête.

C’est quand l’eau ne se trouva plus qu’a une dizaine de centimètre de sa tignasse brune que le déclic eut lieu. Elle n’allait quand même pas se laisser noyer vivante dans les toilettes des mecs par une Piaf ! Non mais ! Elle allait se battre ! Pis elle allait gagner surtout. Si la vie avait été fait de manière juste, Mariana se serait relevée et aurait envoyé valser Zélie dans le mur avant de partir sans demander son reste. Malheureusement la troisième année était bien plus forte qu’elle, elle avait quand même un an de plus. C’est donc ainsi que Mariana décida de rivaliser avec elle, non pas par la force de ses muscles, mais par sa super intelligence. Elle rusa donc d’intelligence en jouant à la pauvre fille éplorée qui ne pense qu’à sauver sa peau.

- A-R-G-H maieuuh arrête t’es folle ! Allez lâche moi promis que j’porterais pas plainte : pis j’ferait tout ce que tu voudras ! Mais j’veux pas aller dans les chiottes ! J’veux pas j’veux pas j’veux pas j’veux pas j’veux pas j’veux paaaaaaaaaaaas !

Avant de se dégager d’un coup sec. [Ouais bon on va dire que Zélie elle était occupé à regarder une araignée tisser sa toile dans un coin des cabinets hein ? Comme ça, ça explique le fait que Mariana est réussit à se dégagé de son emprise]. La rouge et or parvint donc à se dégager et son premier reflexe fut de foncer à toute vitesse contre la porte pour sortir d’ici le plus vite possible.

Sauf que là aussi son plan génialissime comportait une faille énorme. Tout bonnement parce que la porte des toilettes était verrouillée [Là, je sais pu si c’est vrai ou pas, on va aussi faire comme si =] ] et donc qu’au lieu de retourner dans un monde de paix, la jeune fille ne parvint qu’à se cogner fortement contre la porte. Tout en se faisant très mal bien entendu. Complètement sonnée, la rouge et or tourna plusieurs fois sur elle-même comme une vulgaire toupie avant de parvenir à se stabiliser. La jeune sorcière cligna plusieurs fois des yeux le flou de l’endroit lui paraissant soudainement suspect. Bien entendu la pièce redevint tout à fait nette au bout de quelques secondes et, voyant le visage de meurtrière en série de la bleu et bronze, Mariana retrouva toutes ses forces. Elle n’avait aucune envie de mourir, elle était bien trop jeune pour ça ! Quand elle serait vieille avec un dentier et qu’elle resterait assise toute la journée sur un banc à donner des bonbons aux enfants de passages eh bien, à ce moment là, Zélie aurait le droit de la noyer dans les toilettes . Mais pas maintenant !

Bref, si elle restait plantée là, la Serdaigle aurait tôt fait de la reprendre par le cou et de lui faire avaler le contenue du pipi-room. Rien qu’à cette pensée Mariana sentait ses jambes flageoler et une légère nausée lui montait à la tête. Elle devait fuir ? Mais comment …. Bon le plus simple aurait été de tourner le verrou et de sortir. Mais avec Mariana, rien n’était jamais aussi simple. Pis faut dire qu’elle reflexionnait à toute vitesse et que cette idée ne lui était même pas venu à l’esprit. Pourquoi faire simple quand on peu faire compliqué hein ? Bref, toujours ait t’il que la jeune fille bondit sur les cabinets (pas dedans) avant d’agripper le mur. Maintenant il ne lui restait plus qu’à se hisser jusqu’en haut, à se laisser tomber de l’autre côté et à s’enfuir loin, très loin de cette harpie. Facile à dire, et facile à faire…en théorie. Oui mais voilà, Mariana était passablement fatiguée de ses précédentes escalades, elle était aussi très fatiguée et en plus elle n’avait rien d’une grande sportive . La rouge et or se trouvait donc maintenant dans une situation qui aurait pu être cocasse dans un autre contexte mais qui ne l’était pas du tout en ce moment même. Accrochée au mur, ses jambes pendouillant dans le vide et qui faisaient parfois de grands mouvements maladroits pour se hisser, Mariana n’en menait vraiment pas large. A bout de souffle, elle cessa de tenir le haut du mur et retomba sur ses pieds dix centimètres plus bas. La Serdaigle allait encore se foutre de sa tronche mais bon, elle avait l’habitude maintenant. En tout cas, elle ne se laisserait pas faire une nouvelle fois, la vision des toilettes se rapprochant de sa figure étant bien ancré dans ses souvenirs. Elle allait s’en souvenir de cette fameuse nuit où elle aurait mieux fait d’aller se coucher. C’est pas tous les jours qu’on rencontre des psychopathes prêtes à vous noyer dans les chiottes des mecs.

- T’as pas intérêt à recommencer sinon je vais le dire à ma maman je suis pas un jouet moi ! Pis j’suis trop jeune pour mourir ! Maintenant : vas-t’ennnn !

Ouais, bref, on sait jamais ça pouvait marcher. Seulement Mariana n’y croyait pas trop. Serrée dans un coin des cabinets, le plus loin possible de Zélie [Ce qui ne faisait même pas un mètre de distance ] la rouge et or n’en menait pas large. Elle n’avait aucune envie de mourir noyée mais aucune solution pour s’en sortir. Allait elle survivre où se retrouver la tête la première dans les chiottes ? That is the question …

Même en se préparent mentalement, répondre à une aliénée pareille, ça fous les chocottes moi j’trouve. Mais bon, j’peux pas y échapper plus longtemps. Bref résumons tout depuis le début. Mariana avait simplement voulu aller aux toilettes et elle avait dérapé sur le savon avant de finir la tête la première dans le ventre d’une Serdaigle. Une Serdaigle détraquée mentale et complétement masochiste. Elle avait failli la noyer dans les toilettes. Et voilà qu’elle était coincée dans un espace de moins de deux mètres carrés avec cette fille. Merveilleux. La pauvre Gryffondor avait réussi en une soirée à croiser son pire cauchemar. Non mais c’est vrai, même Précieuse McLane pouvait se révéler civiliser comparée à cette furie. Mariana avait une peur bleue de Zélie, inutile de le nier. Face à cette situation désespérée comment allait-elle réagir ?

Il est vrai que la deuxième année aurait aimé pouvoir pousser un hurlement strident et s’évanouir, mais son sens de la survie le lui interdit. Dieu sait ce que Zélie aurait pu lui faire une fois inconsciente . En fait, elle ne voulait même pas y penser. Bon, maintenant, garder son calme. Mariana savait exactement que faire. Oui, parce qu’elle était gentille même avec les plus affreux [Y’a qu’à regarder comment elle s’était bien comportée avec la Serdaigle :sifle: ], polie, attentive, souriante, adroite, habile, affectueuse, agréable, apaisé, énergique, pacifique, patiente, posée, valeureuse, minutieuse , sincère, savante, sereine, gaie, tranquille, bienfaisante, brave, brillante, lucide, conciliante, loyale, optimiste, logique, ordonnée, équitaire, équitable, fascinante, compréhensive, amical, indulgente, astucieuse, assidue, naturelle, courageuse [Ouais bah ça on va rayer] persévérante, franche, rassurante, gracieuse, raffinée et modeste bien entendue. Et puis surtout, Et puis surtout, si elle savait comment sortir c’était parce qu’elle n’était pas passé par la porte pour entrer. Eh oui, elles allaient devoir passer par-dessus les toilettes et ensuite sauter dans la cabine à côté. En son for intérieur, Mariana doutait vraiment que la Piaf puisse passer. Voyez –vous avec l’âge on perd 90% de force musculaire, on a les jambes qui tremblent, et tout et tout. Non qu’elle soit en train de comparer Zélie avec McGonagall. Loin de là. Mais voyez-vous, quand on est jeune, un an d’écart peu paraître des années. D’ailleurs Zélie avait une ride, là, juste au dessous de l’œil droit.

- On peut toujours passer par là haut.

« On » ? Ouais, voilà, Mariana était bien trop gentille. Mais de toutes façons si elle s’était hissée toute seule sur le mur, à moins d’être complétement débile, Zélie aurait bien vu comment elle faisait pour sortir. Mais de toutes façons, une fois sortie de la cabine, Mariana s’enfuirait en courant jusqu’aux dortoirs de Gryffondor tout en essayant de se convaincre mentalement qu’elle avait juste fait un simple cauchemar et que Zélie n’existait pas. Sans attendre la réponse de sa camarade, dont, il faut l’avouer, elle se fichait comme de sa dernière chocogrenouilles, Mariana grimpa sur les toilettes et commença à escalader l’ensemble sans trop de difficultés. C’est vrai que lorsqu’on est à peu près détendu et qu’une folle ne tente pas de vous faire tomber, ça va tout de suite mieux. En moins d’une minute, la jeune fille se retrouva dans la cabine voisine, dont elle pu sortir sans problème.

La porte d’entrée des toilettes se tenait devant elle, droite et imposante. C’est à peine si elle ne brillait pas d’un halo de lumière. Mariana était vraiment contente de savoir qu’elle avait réussit à survivre à cette nuit digne d’un film d’horreur. D’ailleurs qu’est-ce qu’elle restait plantée là, elle ? Elle attendait que la Serdaigle la rejoigne et la noie dans les robinets ? Un cri de joie s’échappa de la bouche de notre pauvre victime.

- JE SUIS LIBRE ! Adieuuuuuuuuuuuuuuu !

Avant de se mettre à courir vers la porte, de l’ouvrir, et de cavaler comme elle n’avait jamais cavalé, pour échapper à Zélie. Oui, Mariana était libre, libre comme l’air. Plus de Zélie pour la martyriser. Plus de Zélie pour la martyriser. Plus de Zélie pour la martyriser. Plus de Zélie pour la martyriser . Cette phrase tournait en boucle dans la tête de la jeune fille, tandis qu’elle abordait un sourire béat. Cette soirée avait, décidément, était l’une des pires de sa vie. Ce n’est quand même pas tous les jours qu’on rencontre une psychopathe de troisième année prête à vous noyer dans les toilettes des mecs. Bon, à la fin, elle avait quand même parut changer d’avis, mais il n’en restait pas moins qu’elle passerait toujours pour une folle aux yeux de Mariana. Une folle qu’elle éviterait soigneusement pour les 5 prochaines années à venir. Ouais, parce que, Mariana, elle avait aucune n’envie de se retrouver à nouveaux face à sa camarade. Dieu sait ce qu’elle aurait pu inventer à son intention pour la tuer. Elle aurait pu l’enfermer dans une armure, ou pire, dans la salle de classe de Rogue, dans les cachots. Elle aurait pu la pousser dans le lac et la tabasser à coup de bâtons pour qu’elle ne remonte jamais à la surface. Elle aurait pu … enfin Dieu seul sait ce qui se passe dans la tête d’une folle pareille, alors mieux vaut ne pas imaginer toutes les suppositions. Enfin, maintenant, elle savait ce qui lui restait à faire : acheter un pot de chambre. C’est vrai quoi’, c’est vachement utile ce genre de chose. Parce que, si elle avait eut un pot de chambre, elle n’aurait jamais rencontré la-psychopathe-des-toilettes, et sa vie n’aurait été remplie que de moments digne d’un épisode des Bisounours. Quelques minutes de course plus tard, elle était enfin arrivée devant le portrait de la Grosse Dame. Celle-ci ne semblait pas particulièrement heureuse d’être réveillée une deuxième fois si l’on en jugeait les mots grossiers qui sortaient de sa bouche à l’intention de la deuxième année mais rien n’aurait pu entacher la soudaine bonne humeur de Mariana. C’est à pas de velours qu’elle marcha dans la salle commune, avant de pénétrer dans son dortoir et de se jeter en silence sur son lit moelleux, qui n’attendait qu’elle depuis une heure. Chassant la sorcière bleue de ses pensées, Mariana enfouit sa tête sous son oreiller, plongeant immédiatement dans les bras de Morphée.

[Enfin débarassée Finit ]