Dans le train qui la ramenait à Londres, Précieuse s'était isolée seule dans un compartiment. Elle avait même verrouillé la porte pour être sure de ne pas être dérangée. Elle en avait assez de Poudlard, de tous ces abrutis d'élèves, des traîtres de sa maison et de son dortoir où la moitié des filles ronflaient. Elle voulait simplement rentrer à la maison, revoir ses parents adorés et redevenir la petite reine qu'elle avait toujours été.

La tête posée contre la vitre et la chaîne en or de Nathan autour de son cou, elle regardait défiler le paysage. Contrairement au trajet aller, elle ne fut pas rejointe par une saleté de sang-de-bourbe glousseuse ni par un rouquin qui avait un rire à vous donner la migraine.

Quand le train arriva enfin à quai, Précieuse se leva et sortit rapidement de son compartiment. Elle bouscula quelques Pouffys dans les couloirs et se retrouva enfin les pieds sur le sol ferme. Elle aperçue un peu plus loin sa mère Noela et son chauffeur. Celui-ci s’empressa de venir lui porter ses valises et ses sacs. Précieuse échangea quelques mots avec sa mère et celles-ci montèrent dans la voiture.

Quand elle descendit de la voiture, Précieuse resta un instant interdite, les yeux rivés sur sa somptueuse demeure. Elle était si heureuse de revenir au Manoir, c’était le seul endroit où elle se sentait à l’aise et bien dans sa peau. Bien sur cela ne l’empêchait pas de s’ennuyer parfois mais au moins elle n’avait pas à supporter les sarcasmes des Bouffondor ni ces miséreux de Serdaigles.

Accompagnée de sa mère et du chauffeur qui portait ses bagages, Précieuse gravit gracieusement la petite montée qui menait à la porte d’entrée. Impatiente, elle sonna trois fois de suite jusqu’à ce que Dana vienne lui ouvrir.

« Dana ! » dit-elle en lui sautant dans les bras.

Et oui la petite fille était très attachée à sa nourrice qui même sous ses apparences sévères avait un cœur d’or. En temps normal, Précieuse ne montrait pas autant d’affection pour une personne étant donné qu’on lui avait toujours appris à contenir ses sentiments. Cependant, ce jour là, Précieuse était tellement ravie de revoir les seules personnes qui comptaient pour elle qu’elle n’avait pu s’empêcher de montrer un élan d’affection envers sa nourrice.

Un peu honteuse, elle baissa la tête et se dirigea vers le salon. Elle enleva son manteau et son écharpe et les donna à l’elfe de maison. Elle aperçut alors son père dans le salon en train de lire un article de la Gazette. Précieuse marcha jusqu’à lui et fit une petite révérence. Elle avait beaucoup de respect pour son géniteur.

« Bonsoir Père », dit elle en s’asseyant dans le fauteuil en face de lui.

Précieuse retira délicatement ses gants de velours et les posa sur la petite table. Elle se redressa dans sa chaise jusqu’à être bien droite et posa ses mains sur ses cuisses. Elle voulait lui montrer qu’après plusieurs mois d’absences, elle était toujours la même fille noble et bien élevée qu’auparavant.

La jeune serpentarde avait tellement de choses à raconter qu’elle ne savait par où commencer. En plus son père avait l’air bien occupé alors elle ne savait pas si il voudrait entendre toutes les histoires de sa fille.

« Comment se passe les affaires au Ministère Père ? » demanda-t-elle timidement.

Les histoires sur Poudlard, elle verrait plus tard quand son père lui poserait la question.

* Qu'est-ce qu'ils peuvent raconter comme sottises ces pseudo-journalistes ! Surtout cette Skeeter, toujours a rabaisser le Ministere !*

C'est alors que la sonnette du Manoin retentit, Précieuse et Noela étaient donc arrivées. En attendant que Dana leur ouvre la porte et les laisse entrer, Mordred continua a lire la gazette. Quelques secondes plus tard, Précieuse faisait son apparition dans le salon. Mordred enleva ses lunettes, déposa la gazette sur ses genoux, puis il posa son regard sur sa fille qu'il n'avait pas vu depuis si longtemps a ses yeux. Elle n'avait pas changé, ou du moins physiquement, car elle donnait une impression d'etre plus mature. Elle le salua, et alla s'asseoir sur le fauteuil en face de lui, comme elle avait toujours fait lorsque le pere et la fille voulaient se parler. Elle effectuait les memes manieres, celles dignes des McLane et familles au sang pur, et Mordred ne pouvait qu'etre fier de sa Précieuse, comme il avait toujours été.

Bonsoir Précieuse. Je suis heureux de te revoir.

L'elfe de maison, Elzaïde, arriva alors dans le salon avec une petite table avec roulettes. C'était le thé de Mordred, et attentionnée comme il était, l'elfe avait pensé a apporter une tasse également pour l'héritiere McLane. En attendant qu'Elzaïde ne verse le thé dans chaque tasse, Mordred répondit a sa tendre fille.

Tres bien je dois dire. Ces derniers mois se sont avérés riches en information. Mais tu sais bien que je ne peux rien révéler de plus, secret profesionnel.

Mordred lui répétait toujours que c'était secret, mais il ne pouvait faire autrement, ca relevait de la "securité de la communauté magique". A vrai dire, Mordred n'en avait que faire de la securité des sang-de-bourbes ou sang-melés, mais il ne révélait ses informations qu'au Seigneur des Ténèbres.
Bref, Mordred voulait se renseigner sur ce que sa Précieuse avait vécu depuis ses débuts a l'école de sorcellerie de Poudlard.

Raconte-moi tes débuts a Poudlard. J'espere que tu n'as pas trop eu a faire a des sang-de-bourbes ou toute autres sortes de familles impures.

Mordred savait tres bien que sa Noble fille ne trainait et ne trainerait jamais avec d'autres élèves que des Serpentards dignes de ce nom. Et alors qu'il observait minutieusement sa fille qui était assise devant lui, il remarqua un nouveau bijoux qui décorait son cou.

Dis-moi, où as-tu recu ce collier en or que tu portes autour du cou ?

Protecteur comme toujours, Mordred voulait tout savoir sur sa fille dans la mesure du possible. L'elfe de maison avait finalement terminé de verser le thé dans les tasses, Mordred saisi sa tasse et la porta a ses levres en écoutant ce que l'héritiere McLane avait a dire.

Précieuse saisit du bout des doigts la hanse de la tasse en porcelaine blanche et la porta à ses lèvres. Le liquide était brûlant mais il était néanmoins excellent. *Rien à voir avec ce jus de chaussette que j’ai pu boire à Poudlard*. Le thé préparé par l’elfe de maison était aussi raffiné que ceux qu’on pouvait acheté chez des spécialistes japonais.

« Je suis ravie d’apprendre que nos affaires se portent toujours aussi bien Père », répondit Précieuse en posant la tasse sur la table vernie après en avoir avalé une gorgée.

La jeune fille aurait aimé en apprendre davantage sur ces informations secrètes mais elle savait que cela devait rester confidentiel. Son père avait toujours été clair sur le sujet. Avec un peu de chance, quand elle serait majeure, son père accepterait de lui dévoiler quelque un de ses secrets.

*Et puis si il ne veut rien me dire, je le découvrirais par moi-même. Pour cela il faudrait que je travaille au ministère plus tard…*

Et pour cela, il faudrait que Précieuse soit plus sérieuse en cours. Ses notes n’étaient pas trop mauvaises mais il fallait bien avouer qu’elle aurait pu faire mille fois mieux si elle avait bossé un peu plus. Bien sur, Précieuse ne comptait pas avouer à son père qu’elle avait séché quelques cours. Plutôt mourir que de se faire renier par son propre père.

« Mes premiers jours à Poudlard se sont fort bien passés. J’ai rencontré pleins de Serpentard possédant les mêmes valeurs que nous et mes notes sont très bonnes », mentit-t-elle.

Se sentant rougir, Précieuse attrapa une nouvelle fois la tasse de thé et la porta à ses lèvres. Malheureusement, son geste fut trop précipité. La tasse lui échappa des doigts et s’écrasa sur le beau tapis persan. Précieuse se cacha le visage, toute honteuse.

« Je suis vraiment désolée Père, je ne sais pas ce qui m’a prise. C’est sans doute à cause de la fatigue du trajet », bredouilla-t-elle en guise d’excuse.

Elzaïde, l’elfe de maison, accouru immédiatement sur les lieux de l’incident et fit disparaître la tâche à l’aide d’un sortilège que Précieuse ne connaissait pas. Le tapis persan semblait aussi neuf qu’avant, comme si la serpentarde n’avait jamais renversé sa tasse.

Précieuse releva les yeux vers son père et referma sa main gauche sur la chaîne en or que son cousin Nathan avait été forcé de lui donner en échange de son silence. Elle avait complètement oublié de l’enlever ! Comme Nathan la mettait tout le temps, elle allait forcément croiser quelqu’un qui la reconnaîtrait. Et là son père lui en voudrait d’avoir menti.

« Elle appartient à Nathan. Il l’avait fait tombée alors je l’ai ramassée et mise à mon cou pour ne pas l’oublier. Mais je ne compte pas la garder, ne vous inquiétez pas Père. Jamais je ne porterais de plein gré un objet ayant appartenu à cet enfant de moldu. »

Critiquer le fils d’Alehandro, le frère détesté de Mordred, était un bon sujet de conversation. Précieuse savait bien que son père et son oncle était fâché depuis bien longtemps.

« D’ailleurs cela ne m’étonnerait pas que Nathan reproduise les mêmes erreurs qu’Alehandro. Je l’ai surpris en train de draguer deux élèves de Serdaigle au lac. En plus elles étaient pauvres… Il est vraiment tombé bien bas. »

Pécieuse, en digne fille de son père, lui fit part de son réjouissement quant aux affaires de la famille. Mais Mordred était bien conscient que Précieuse mourrait d'envie de savoir ce qu'il faisait dans son département. Et le père McLane accepterait volontiers de lui en faire part, si seulement ce n'était pas confidentiel et que son Maître ne le lui interdisait pas. Mais peut-être un jour, lorsqu'elle serait plus âgée et qu'elle aurait déjà accompli de "bonnes" actions, partagera t-il quelques conversations à ce sujet avec elle. Mais en attendant, elle devait encore faire ses preuves et faire bonne figure à Poudlard.

C'est alors qu'elle lui annonca qu'elle avait de bonnes fréquentations et qu'elle était également bonne élève. Ce dont Mordred ne doutait pas un seul instant, premièrement parce qu'il faisait entièrement confiance en sa Noble Précieuse, mais également car il en avait eu confirmation par l'intermédiaire de la mère Malefoy.

Je suis fier de toi Précieuse. J'ai eu mot de la part de Narcissa Malefoy, la mère de Drago, que tu étais bonne élève. En effet, je l'ai rencontré il y a quelques jours dans une boutique. Nous avons eu une bonne conversation, et tu sais le respect que nous portons envers leur Noble famille, cousine de la nôtre de par notre sang.

Alors qu'il parlait, Précieuse fit renverser sa tasse de thé sur le tapis persan. Elle s'excusa alors, troublée par sa bêtise. Mordred esquissa alors un très léger sourire, le premier depuis qu'il avait revu sa fille.

Ce n'est rien ma fille. Elzaïde nettoiera ceci en moins de deux secondes et il te reservira du thé.

Aussitôt dit, l'elfe de maison se rua sur la tâche mouillée sur le tapis. Puis il se releva pour servir l'héritière McLane. Mordred reposa son regard sur sa Précieuse, puis il l'écouta lui révéler comment elle s'était procuré cette chaîne en or. Il fut alors plus que surpris d'entendre qu'elle appartenait à Nathan. Il haussa des sourcils, mais même si elle critiquait ce traître d'Alejandro, Mordred n'était pas totalement satisfait.

Précieuse, pourquoi laisses-tu cet objet impropre salir ton si joli cou ? Tiens, donne-le à Elzaïde, il va le placer dans un mouchoir, et tu le donneras à cet impur de Nathan lorsque tu le verras. Mais rassure moi Précieuse, tu ne le voies pas régulièrement j'espère... Ce ne serait pas digne d'une fille telle que toi de traîner avec des traîtres pareils. Surtout d'après ce que tu me dis, s'il prend le même chemin que son père, il faudra que tu restes éloignée de lui.

D'un regard, il donna l'ordre à l'elfe de maison de prendre la chaîne en or lorsque la fille McLane l'aurait ôté de son cou. Le père McLane posa de nouveau son regard sur Précieuse. Il désirait en savoir plus sur ses débuts à Poudlard, s'assurer qu'elle était bien entourée et qu'elle perpétuait dignement la lignée des McLane.

Dans quelle(s) matière(s) excèles-tu ? Et qui sont tes amis proches ?

Mordred prit alors sa tasse de thé et la porta à ses lèvres. Cette saveur de camomille était exquise, et il ne pouvait qu'apprécier le travail d'Elzaïde, même s'il n'en ferait jamais part à l'elfe.