Promenade tranquille après quelques emplettes [libre]

Narcissa battit des paupières quelques instants puis les ouvrit instantanément, révélant des iris aussi bleus et froids que des glaciers qui fixaient la fenêtre d’un air maussade. Les flocons de neige pullulaient dans le ciel, maculant le paysage de pois blancs pour finir leur périple au sol, formant une couche opaque d’un blanc éclatant, aveuglant… Narcissa n’appréciait pas cette pureté, ce blanc qui envahissait les alentours, à perte de vue, imposant sa clarté et sa luminescence aux personnes comme Madame Malefoy. Elle, elle aimait le sinistre et la colère d’un temps orageux, elle aimait voir le ciel gris strié d’éclairs lumineux, entendre le grondement sourd se rapprochant petit à petit dans la promesse d’un tonnerre tonitruant, éclatant.

Elle avait prévu de se rendre à Londres aujourd’hui, effectuer quelques achats pour son cher fils Drago. Il lui fallait une nouvelle robe de soirée, pour le Bal de Noël de cette année à Poudlard, et elle était bien décidée à choisir quelque chose de somptueux, de luxueux qui soulignera la blancheur de son teint et le gris de ses yeux. Comme tous les jours en se levant, Narcissa pensa à son fils unique ; il était si beau, il sera magnifique dans la tenue qu’elle lui achètera, et se distinguera ainsi des vermines de Sang-De-Bourbe qui hantent Poudlard, et qui, au fil du temps, se multiplient.

* Mon pauvre Drago, qu’est-ce qu’il doit souffrir, à être mêlé à ces infectes personnages qui ne devraient pas même avoir le droit de résider sur cette Terre !!! Ô, je n’ose imaginer de quelle fureur il doit être parcouru lorsqu’il se retrouve confondu à ces êtres là !!*

Narcissa était certaine jusqu’au plus profond d’elle-même que de laisser de tels gens, des individus aux veines si souillées de sang de Moldus étudier avec son fils contribuerait à son mal-être et à son échec scolaire. Pourtant, elle n’avait aucune inquiétude à se faire ; Drago était si fier de sa maison du Serpent, c’était un si brillant élève, admiré de l’excellent professeur Rogue, Maître des Potions, Directeur de Serpentard et surtout le meilleur Mangemort de Voldemort, espion à Poudlard pour surveiller les moindre faits, gestes et plans du pitoyable Albus Dumbledore et de l’infecte Harry Potter. La seule chose qui était égale à la vénération qu’elle portait à Severus Rogue était la haine et le dégoût qu’elle éprouvait pour ces deux êtres. Logiquement, Drago partageait le même sentiment qu’elle et Narcissa ne pouvait qu’en être infiniment rassurée.

Elle se leva donc péniblement de son lit, son confort lui intimant de rester au creux des draps de flanelle, et, vêtue d’une chemise de soie noire à bretelles dorées et s’enferma dans une magnifique salle de bains rayonnante de par sa richesse, de part sa beauté à couper le souffle, du sol de marbre luxueux au plafond incrusté d’un magnifique serpent d’or, symbole de la maison Serpentard par laquelle de longues générations de Malefoy sont passés. Quand, une demi-heure plus tard, Madame Malefoy sortit enfin de la Salle de Bains, son élégance aurait pu la rendre resplendissant si elle n’avait pas cet air froid, hautain, cet air qui imposait le respect à ses proches et toisait de haut ceux qu’elle considérait comme indigne de son amabilité ou de sa courtoisie. Vêtue d’une robe de Sorcière d’un noir d’ébène, munie d’un capuchon ne faisant ressortir que son visage blafard et de longues mèches blondes qui dépassaient de son chignon, elle attrapa un manteau fourré et transplanat pour Londres.

Après ses emplettes, elle se rendit dans son endroit préféré, l’Allée des Embrumes. Chargée de sacs aux couleurs multicolores contrastant étrangement avec sa tenue appropriée à un deuil, elle arpentait cette Allée sinistre, scrutant avec attention les vitrines des boutiques à la recherche d’un objet maléfique, la perle rare à dénicher qui pourrait faire plaisir à son mari. Soudain, un objet attira son attention dans une vitrine…

Une matinée assez banale pour Mordred; il avait navigué entre les différentes salles du département des mystères, analysé avec ses employés les objets les plus énigmatiques et révélateurs de ce monde magique, avant de s'attarder à des entretiens pour la plupart inutiles, étant donné qu'aucun des prétendants pour le poste de langue-de-plomb ne semblait digne de cet emploi d'après Mordred. Le père McLane avait toujours été très exigeant dans la sélection de ses employés, et pour cause, il était en charge du département le plus regorgeant de secrets du ministère. C'était d'ailleurs pourquoi il avait les meilleurs éléments du pays.

Bref, il avait besoin de s'aérer et de retourner dans un environnement qui ne faisait qu'un avec sa vraie nature. Un seul endroit lui vint à l'esprit, la place où même le jour on se sentait en pleine nuit, tant l'obscurité des ténèbres envahissait la place. Passer du temps dans de tels endroits lui permettait de rester lui-même lorsqu'il se trouvait dans le monde normal, là où il fallait paraître bien. Mais Mordred ne s'en plaignait pas, son poste lui assurait la satisfaction du Lord, et la securité de sa famille qu'il chérissait tant. Il pouvait ainsi offrir tout ce qui pouvait faire plaisir à ses enfants et à sa noble femme.

Le voilà donc dans l'Allée des Embrumes, vêtu d'un costume noir et d'une cravate de la même couleur, mais recouvert d'une épaisse robe/manteau aux plumes d'hyppogriffe étant donné la température du moment. La neige recouvrait les rues, ainsi que les gens, forcant Mordred à marche la tête baissée pour ne pas tout recevoir dans son visage. Chose qui dérogeait à son attitude habituelle, qui était de toujours marcher la tête haute. Bref, dans certaines situations il faut faire des exceptions. Ses cheveux coiffés en arrière laissaient les flocons glisser dessus, tandis que ses oreilles les attrapaient tous et devenaient rouges. Il était temps pour lui de rentrer dans l'une des boutiques de l'Allée, histoire de se réchauffer un peu. Mais se changer les idées n'était pas la seule raison pour laquelle il se rendait dans cette rue particulière. Il désirait acheter une petite surprise pour sa femme Noela. Même s'il ne montrait pas fréquemment ses sentiments à son épouse, il mourrait d'amour pour elle, et de temps en temps il ne pouvait s'empêcher de gâter encore plus sa bien-aimée.

Il s'infiltra alors dans une boutique au hasard, qui s'avérait être une place regorgeante d'objets en tous genres, pour la plupart maléfiques bien évidemment. Il s'arrêta sur une série d'objets qui se trouvaient dans la vitrine. C'est alors qu'il apercut à travers la vitre une femme aux vêtements noirs contradictoires avec ses sacs multicolores. Et lorsque celle-ci s'approcha de la vitrine pour observer un objet que Mordred avait très certainement repéré à l'instant, il reconnut son visage familier. Après tout, comment pouvait-il ne pas reconnaître l'épouse de Lucius, un collègue du ministère si apprécié de Mordred. Mais non seulement il avait des affinités avec le père Malefoy grâce à son poste au Ministère, mais il le côtoyait également au repère. Place où il avait également rencontré Narcissa.

Il s'avanca vers la porte d'entrée de la boutique puis l'entrouvrit légèrement, suffisamment pour que sa tête puisse passer.

Entrez donc Mrs Malefoy ! Ne restez pas dans ce froid sinistre qui nous assaille aujourd'hui !

Malgré le manque de sourire sur son visage, on pouvait sentir dans sa voix le respect et l'amabilité, à sa manière, dont il faisait preuve. Et de toute facon, toute personne qui le connaissait pouvait percevoir ceci dans son attitude, surtout entre familles nobles et pures.
Sa galanterie prenant le dessus, il ouvrit la porte à l'aide de sa main droite de manière à laisser passer la dame au sang pur.

Narcissa ne faisait pas partie de ces greluches à la sottise indécemment grande qui s’émouvaient pour une banalité, mais, même si son orgueil l’empêcherait de l’avouer à qui que ce soit, la merveille qu’elle avait vue en vitrine l’avait ébahie par sa beauté que par la minutie de l’ouvrage. Une coupe de cristal finement sculptée, au pied d’argent associé à du bronze éclatant dans une union ou régnait la magnificence et l’harmonie. D’un seul coup, comme frappée par la foudre, comme une subite révélation, une envie plus puissante que tout de posséder cette pièce d’argenterie d’une rareté et d’une qualité inégalée. Elle se moquait éperdument de l’heure qui tournait et des conditions climatiques déplorables, la Neige transperçant ses manteau épais, pourtant d’une chaleur et d’un fourrage incomparable. Pendant qu’elle contemplait avidement l’objet, les flocons chutaient du ciel, formant un amas sur le col de son manteau, gelant son cou et ses épaules.

Concentrée corps et âme dans l’art de dévoiler à ses yeux toutes les facettes de ce superbe objet, elle n’aperçut pas la silhouette masculine qui s‘était approché en passant sa tête par l‘entrebâillement de la porte d‘entrée, et elle eut juste le temps de réprimer un sursaut de surprise, dénué de peur, et c’est avec un plaisir pudiquement dissimulé qu’elle reconnut Mr McLane . Homme sombre, de Sang-Pur, qui savait manipuler les naïfs et qui s’infiltrait au Ministère de la Magie pour recueillir des informations destinées à alimenter la curiosité du Seigneur Des Ténèbres, il possédait toutes les caractéristiques nécessaires pour gagner le respect de Narcissa, qui n’était pas donné à tout le monde. Proche collaborateur et ami, il était devenu par la même occasion celui de Mme Malefoy.

Satisfaite de s’apercevoir que ses amis avaient des goûts si raffinés en ce qui concerne les articles de leur boutique, Narcissa détourna non sans un certain regret son regard de la précieuse coupe qui devait valoir une petite fortune pour les tourner vers le visage de son interlocuteur qui l’avait galamment invité à entrer dans sa boutique, et, en joignant le geste à la parole, lui avait ouvert la porte en lui faisant signe d’entrer. Sans aucun sourire mais dégageant tout de même une discrète aura de sympathie, elle lui répondit d’un ton platonique :

- Ah, bonjour, Monsieur McLane, je ne vous avais pas vu. J’accepte volontiers votre invitation, il est vrai que le froid est aussi poignant qu’une lame de couteau, de plus, vous avez un article fort attirant dans votre boutique que j’apprécierais examiner de plus près, si vous m’en permettez.

Elle pénétra dans l’austère boutique avec le grand espoir et la prévision d’acheter l’étonnante coupe de cristal, le véritable régal des yeux et également pour demander des nouvelles de Mr McLane, à qui elle n’avait pas eu l’occasion de bavarder depuis fort longtemps. La pièce était une véritable caverne d’Ali Baba, pullulant d’objets plus riches et luxueux les uns que les autres, même si, à première vue, cela semblait plutôt être une sorte de grenier, un bric-à-brac indescriptible. En effet, l’ordre n’était pas une qualité courante chez les hommes et elle estimait que, lorsque l’on possédait tant de trésors en une si petite surface, on avait le droit d’être désordonné. Pourtant, malgré l’impatience qui lui brûlait la gorge, une envie pressante de savoir le montant de cette sublime chose, elle se garda, pour ne pas paraître stupide, de sa hâter et se contenta de parcourir des yeux le reste de la pièce.

Les quelques secondes que la porte était restée ouverte s'avérèrent suffisants pour glacer les mains dépourvues de gants de Mordred. C'était dire la température extérieure. La Noble épouse Malefoy quitta des yeux l'objet qui avait attiré son attention pour se rendre à son tour a l'intérieur de la boutique. La démarche et l'attitude de cette sorcière ne laissait aucun doute, elle représentait à la perfection l'honneur de sa famille et de son sang. Et ce n'était pas annodin, Mordred choisissait ses fréquentations.

Narcissa salua le père McLane, puis elle mentionna quelque chose à propos de l'un des articles de la boutique, comme si le magasin était sien. Il sourit légèrement à cette révélation.

Non, j'ai bien peur que cette boutique ne soit pas du tout reliée à ma pesonne. Voyez-vous Mrs Malefoy, j'ai bien assez de travail avec mon poste de Ministre du Département des Mystères. Mais je me dois d'approuver ce que vous affirmez, les articles ici sont forts attirants.
Mais faîtes, examinez-le d'aussi près que vous le désirez, je suis sûr que le vrai propriétaire de cette boutique n'y verra aucune objection.

Mordred se retourna vers l'homme qui se trouvait derrière le comptoir, le propriétaire du magasin. Ce dernier acquiesca de la tête, n'ayant bien évidemment aucune intention de contredire ou de faire quoi que ce soit contre la volonté du Ministre, connaissant son autorité dans le monde de la magie.
Alors que Narcissa inspectait un verre d'une élégance sans égale, Mordred remit ses mains dans ses poches avant de reprendre la parole. Car en effet, Mordred avait en tête de prendre des nouvelles de la famille Malefoy. Voila quelques temps qu'il n'avait parlé à personne de la famille, et c'était toujours un plaisir de s'informer des nouveautés des autres familles de sang pur, car après tout, ils étaient tous cousins selon les dires.

Dîtes-moi, je n'ai pas vu Lucius depuis un certain temps au Ministère. C'est à dire que je n'ai pas beaucoup bougé de mon département ces derniers temps, travail oblige ! Alors comment se porte t-il ? Et comment le petit Drago se débrouille t-il à Poudlard ? J'ai entendu de la part de ma fille Précieuse qu'il était préfet, et plus que doué en potions ! Mes félicitations.

Mordred avait un grand respect également pour la famille Malefoy dû au fait que tous les membres de cette famille arrivaient toujours à se faire respecter et à obtenir une carrière plus que respectable. Tout comme Lucius s'était tiré de ce pétrin lors de la chute du Lord Noir. Mordred avait été chanceux, que de minces soupcons l'avaient perturbé, mais rien d'assez conséquent pour le convoquer devant le Magenmagot. On pouvait dire qu'il avait su se tirer d'affaires efficacement.

Maintenant qu’elle était tirée de sa rêverie, qu’elle était brutalement redescendue sur Terre et que sa lucidité avait repris le dessus, elle sentait des picotements fort désagréables traverser ses longues mains fines et la Neige s’était nichée dans son col fondre au contact de la chaleur de la Boutique, répandant de l’eau glacée dans le cou de Narcissa. Elle se rendit soudain compte à quel point le temps était hivernal et qu’elle paraissait pour une femme incroyablement résistante pour demeurer un si long moment à l’extérieur. A l’intérieur, le feu rougeoyant qui crépitait docilement dans l’âtre procurait une sensation d’intense bien-être. Sous la douce chaleur, elle ôta son élégant manteau noir qu’elle posa délicatement sur une chaise à proximité et baissa son capuchon, dégageant son visage auréolé de mèches blondes qui s’étaient échappées du chignon serré à l’aide de la bise cinglante qui soufflait impitoyablement au dehors.

Lorsqu’il lui affirma, d’un sourire amusé, que la boutique n’était pas la sienne, Narcissa se sentit vaguement stupide, pendant un bref instant. Il est vrai qu’un homme d’affaires comme lui, si il eût possédé une boutique aussi attrayante dans une Allée si peuplée de personnes de Haute Qualité, n’aurait pas manqué de vanter les mérites de ses articles à la famille, en leur indiquant précisément la localisation du magasin. Mais, il n’avait jamais parlé d’une quelconque boutique, et, même si il l’avait invité à y entrer, ce n’était pas une raison suffisante pour se faire des fondements sans preuve. Elle garda tout de même son timbre de voix tranquille et hautain pour lui administrer des excuses, chose exceptionnellement rare lorsqu’elle venait de la bouche de Narcissa :

- Veuillez accepter mes plus sincères excuses, Mr McLane, il est vrai qu’avec la charge surhumaine que le Ministère vous met sur le dos, vous n’avez guère le temps pour le commerce. Je vais effectivement en toucher deux mots au propriétaire, qui a déjà mon admiration pour posséder de tels merveilles dans sa magasin.

Elle tourna la tête vers un homme à la chevelure grisonnante qui se trouvait derrière le comptoir, et celui-ci se trouva visiblement gêné de l’éloge qu’une grande dame comme Mme Malefoy lui ait fait.
Mais, elle se retourna bien vite vers son ami qui commençait à lui demander des nouvelles sur sa famille. Si ce geste lui fit plaisir, car il montrait de l’intérêt pour sa famille, elle fit sincèrement touchée lorsqu’il complimenta son fils unique, son petit Drago. Il lui avait déjà parlé de Précieuse, en termes très élogieux, et tous les amis de Drago étaient aimés de Narcissa. Avec un ravissement tout de même contenue, elle répondit :

- Il est vrai que Lucius passe beaucoup moins de temps qu’auparavant au Ministère, pour une raison que j’ignore. Il se porte plutôt bien, même si il est assez secret et distant en ce moment, mais je ne m’en soucie pas, ce ne sont que des passades chez lui. Quant à mon fils, il est effectivement Préfet et très doué en Potions. Votre fille Précieuse avait vu juste, et, je tiens de source sûre qu’elle aussi est une excellente élève.

Madame Malefoy était rassuré et ravie que Drago ait d’aussi bonnes fréquentation à Poudlard. Son fils était sur la bonne voie, il savait reconnaître les bons des mauvais, et ne se laissait pas influencer par la racaille et la vermine de cette école. A cet instant précis, elle était si fière de son fils. Mais elle sentait un regard sur elle et s’aperçut qu’elle n’avait toujours rien demandé au vendeur. Elle se pencha alors et lui demanda le prix de cette coupe. 120 gallions. Pour un objet de cette rare beauté, ce n’était pas extraordinairement cher, et la famille Malefoy en avait largement les moyens. Elle était maintenant certaine d’en faire acquisition…

Narcissa enleva son manteau noir et le déposa sur une chaise avec grâce, tel n'importe quel membre de famille de sang pur aurait fait. Elle s'excusa alors pour avoir cru qu'il possédait cette boutique. Il esquissa un très léger sourire à peine perceptible.

Ce n'est rien Mrs Malefoy, en effet, je n'ai absolument pas de temps pour m'occuper d'une boutique.

Elle lanca un regard à l'homme derrière le comptoir. Mordred lui, posa son regard sur la vitrine qui laissait paraître la température extérieure. Il neigeait encore, et le père McLane avait de moins en moins envie de retourner a l'extérieur. En effet, comme beaucoup de gens, il détestait la neige, de par cette blancheur éclatante notamment. Étrangement, chaque pensée qu'il accordait à la neige lui faisait penser aux moldus et sang-de-bourbes joyeux et sans craintes. Pensée insupportable qu'il fut plus qu'heureux de quitter en écoutant la mère Malefoy lui donner des nouvelles de sa famille.

Oui, je ne m'en inquièterais pas non plus à votre place. J'ai moi-même mes passages où je suis plus...discret. Mais comme vous dîtes, ce n'est que temporaire.

Elle confirma ce qu'il avait dit concernant Drago, puis elle ajouta quelque chose qui plû énormément au père McLane. Alors d'après ce valeureux Drago, Précieuse travaillait correctement à l'école et continuait la lignée des McLane. De plus, si Narcissa savait cela, c'était que Précieuse avait de bonnes fréquentations, de très bonnes férquentations qui avaient des relations avec la famille Malefoy. Mordred sentit alors un élan de fierté envers sa fille. C'est alors qu'elle alla demander au vendeur le prix de la coupe en question, qui s'avéra être de 120 gallions.

Mrs Malefoy, je vais vous offrir, à vous et à votre famille par la même occasion, cette magnifique coupe qui a attiré votre attention. Considérez ceci comme un cadeau de la famille McLane envers votre Noble Famille.

L'issue financière était loin d'être un problème, et Mordred désirait prouver son respect matériellement par l'intermédiaire de cette coupe impressionante. Toujours sans sourire, il se dirigea vers le propriétaire du magasin et déboursa 120 gallions après avoir retiré une large bourse en velour de la poche de sa robe. Il quitta ensuite le comptoir et rejoint Narcissa.

Peut-être un de ces jours pourrions-nous organiser un repas ou un thé entre nos familles respectives, une fois que nos héritiers seront de retour de Poudlard pour les vacances, ne pensez-vous pas ?

[Désolée du retard mais je suis en stage depuis lundi, alors je trouve moins le temps de répondre Very Happy

]

Narcissa, songeuse, constatait qu’elle n’avait sur elle qu’une centaine de Gallions qui ne suffiraient pas à l’achat de cet objet dont elle jugeait la valeur indigne de la beauté et de la précision de la main d’œuvre qui avait du l’ouvrager. Elle qui avait toujours le sens de l’argent et qui donnait instantanément le prix moyen d’un article dans une boutique, s’était aujourd’hui trompée. Elle avait, à première vue, estimé cette coupe à 500 Gallions. Soit le vendeur était un d’une effarante ignorance, soit cette merveille avait été fabriquée si subtilement qu’elle trompait l’œil en faisant croire qu’elle était confectionnée de précieux métaux. Elle penchait plutôt vers la première solution, car, elle, noble femme au goût finement spectaculaire pour tout ce qui concernait l’art savait reconnaître la qualité aux pittoresques et grossiers objets que certains commerçants n’avaient pas honte d’exposer dans leur vitrine, au Chemin de Traverse. Quoiqu’il en soit, cette coupe qui reposait sur son écrin était un trésor, un chef d’œuvre dans toute sa grandeur.

Arrachée à la contemplation de cet ouvrage et au ciel de brume qu’était ses vagues pensées, elle se retourna pour fixer son interlocuteur d’un œil froid, comme à son habitude, mais ou, tout au fond, luisait une flamme de sympathie, comme un feu de joie dans un univers de glace. Lui aussi affirmait que c’était le plus naturel du monde que la réaction de Lucius. Il est vrai qu’être fourré toute la sainte journée durant l’année entière dans les locaux de ce troll arriéré de Fudge deviendrait suspect, et, même si le Ministre de la Magie était un imbécile congénital, il y’avait tout de même quelques petits rusés dont il fallait se méfier. Un rictus diabolique se forma au creux de ses lèvres à l’évocation de Cornélius Fudge. Elle n’avait jamais eu l’occasion de rencontrer un homme aussi consternant, aussi naïf. Il incarnait la sottise et l’inintelligence dans toute sa splendeur. Pour ne pas trop s’enfoncer dans ses songes déferlants, elle formula une réponse pour son ami :

- Oui, c’est donc pour cela que je ne m’en formalise pas, mon mari et vous êtes assez intelligents pour gérer ce genre de…situations…

Alors qu’elle répétait les rumeurs positives qu’elle avait entendu sur l’héritière des McLane, Mordred, même si, comme Narcissa, essayait de cacher ses sentiments, ne put s’empêcher de dévoiler un élan de fierté pour sa lignée qui traversa son visage et son regard en un furtif éclair, furtif, mais visible pour Narcissa qui avait l’œil à tout. La paternité si prononcé était quelque chose que Mme Malefoy jugeait important et elle fut ravie de voir que Mr McLane se préoccupait énormément du destin de ses enfants.

Elle ne comprit pas tout de suite pourquoi il s’avançait vers le vendeur pour lui demander le prix de l’objet qu’elle convoitait ardemment, mais, lorsqu’il lui expliqua ses intentions, qui étaient de lui offrir, en gage de cadeau envers la famille Malefoy, Narcissa ne put accepter :

- Mon ami, attiré mon attention est un euphémisme. En effet, cette splendide coupe m’a littéralement sautée au yeux à l’instant même ou j’ai croisé son cristal scintillant. Néanmoins, je ne peut accepter votre offre, c’est trop, je ne peux pas…

Mordred était un vrai ami de la famille Malefoy, aussi, les cadeaux des amis ne se refusaient pas, mais elle n’était pas de celles qui se laissaient entretenir et ne voulait que l’on dépense ainsi pour elle. Par contre, lorsqu’il proposa une réunion entre les deux familles, elle répondit positivement, et même avec un brin d’enthousiasme si peu habituel dans le ton de sa voix :

- Bien sûr, nous organiserons un dîner, et nous vous inviterons dans notre manoir, j’y tiens. Il faudrait savoir quand nos enfants seront en vacances, et ce sera avec un immense plaisir, que, moi, mon mari et mon fils, nous vous accueillerons dans notre demeure…

[T'inquiètes pas pour le retard, et pas besoin de te justifier Wink

Je ne suis pas du tout pressé]

Narcissa semblait tant absorbée par cette coupe qu'elle ne la quittait plus du regard. Et lorsqu'elle la quittait pour écouter ce que Mordred avait à lui dire, elle semblait le faire à contre-coeur. C'est pourquoi le père McLane était de plus en plus convaincu qu'il se devait de l'offrir à Narcissa, et par la même occasion à la famille Malefoy.
Mais c'est alors qu'elle refusa son offre, disant qu'elle ne pouvait l'accepter. Mordred se doutait qu'elle réagirait ainsi, car sa prestance l'en obligeait. Et il le respectait grandement, seulement il avait décidé d'offrir cette coupe, et il y tenait.

Mrs Malefoy, cela me fait plaisir de vous l'offrir, et vous savez très bien que l'issue financière est loin d'être un problème pour moi. C'est un geste de la part de ma famille envers la Vôtre.

Mordred tourna légèrement sa tête en direction du vendeur qui attendait que le Ministre ne lui donne le "ok". Il acquiesca légèrement, signe que le propriétaire pouvait encaisser les gallions. C'était fait, la coupe était achetée, Narcissa en était maintenant propriétaire.

Cette magnifique coupe est maintenant la propriété des Malefoy.

Mordred esquissa un sourire à peine perceptible. Puis il écouta son interlocutrice accepter qu'ils s'organisent un dîner. Elle proposa même que ceci se produise dans leur Manoir.

J'accepte avec plaisir que ma Famille se rende dans votre Manoir. Ce sera plus qu'un honneur pour nous.

Mordred lanca un bref coup d'oeil à l'extérieur. Les flocons de neige avaient cessé de tomber. C'était donc le moment ou jamais s'il voulait continuer sa route sans être importuné par cette neige insupportable. Il reposa alors son regard sur Narcissa.

Mrs Malefoy, je crains devoir vous laisser sur ces belles paroles. La
neige semble se faire plus discrète, je profite donc de l'occasion pour m'éclipser et continuer ma route.
Ce fut un réel plaisir de converser avec vous, et j'espère sincèrement que nous nous reverrons bientôt.

Il s'avanca alors légèrement et attrapa délicatement la main de Narcissa à l'aide de sa main droite recouverte d'un gant de soie blanc qu'il portait presque en toute occasion. Il effectua alors un baise-main, sans toucher la main avec ses lèvres cependant, à la manière Noble.
Il remis ensuite ses mains dans ses poches puis il quitta la boutique pour s'enfoncer dans le froid glacial de l'Allée des Embrumes.