Une simple erreur? [PV Zadig]

Kylia était sortie ce soir là. Une envie soudaine de se rendre à Pré-au-Lard. Elle marchait dans les rues, plongées dans les ténèbres L’ombre de Kylia apparaissait sur les murs. Sa silhouette étant éclairé par la lune, pleine cette nuit là.
Elle portait comme à son habitude une cape rouge sang, et son capuchon était relevé, cachant une grande partie de son visage.

Clac … Clac … Clac … Clac.

Seul le bruit de ses chaussures se répercutait dans le silence ambiant de la nuit. Elle s’arrêta devant un pub miteux. Une faible lumière s’échappant de la fenêtre, indiquait qu’il était encore ouvert, malgré l’heure tardive. Kylia ouvrit la porte, et réprima une grimace. Elle se décida tout de même à entrer. Elle se rendit aussitôt au bar, ignorant les quelques regards qui se tournaient vers cette étrange femme, qui surgissait ainsi dans le pub. Mais quelques secondes plus tard le peu de monde présent ici retourna à ses occupations. C’est à dire boire.
Elle s’accouda au bar. Et dans un murmure froid elle passa sa commande.

Whisky Pur Feu.

Elle déposa l’argent sur le bar, et attendit qu’on lui serve le breuvage, dans un verre un peu suspect. Elle porta le verre à ses lèvres et vida d’un trait le verre. Elle le déposa sur le bar. Et intima l’ordre au serveur de lui en servir un autre. Un autre verre qu’elle vida aussi rapidement. Pourquoi boire en tel endroit? Pourquoi avoir cette envie de se saouler? Elle-même n’en savait rien. Elle ne tentait pas de noyer un chagrin, elle ne connaissait pas ce sentiment. Elle ne cherchait pas à oublier quoi que se soit.

Les minutes s’égrainaient avec lenteur, mais les verres de whisky s’accumulaient. Combien en avait elle bu? 10, 20 … Une certaine quantité en tout cas. Mais rien de bien important, car sa tête ne tournait pas. Kylia gardait encore tous ses esprits, aussi étonnant que cela puisse paraître. Et l’arrivée d’un jeune homme ne lui échappa pas non plus.

Un jeune homme, sa veste noire maladroitement disposée sur ses épaules, un sweater short blanc, se promenait en ce jour dans les rues de Pré-Au-Lard, l’air désuet, sans but particulier. Il passait les larges enseignes du seul village exclusivement peuplé de sorciers de toute l’Angleterre sans même prendre la peine de les regarder. Le manque d’alcool lui ôtait toute curiosité d’aucune sorte et le rendait aigri. Dans un état pareil, il ne s’intéressait plus à grand chose…

Il était autour de midi lorsque Zadig décida d’aller manger un morceau au Trois Balais. Il pénétra l’échoppe, comme d’habitude bondée, d’un pas vif et déterminé. Pourquoi une telle attitude? Sans doute du fait qu’il errait comme un chien abandonné depuis deux jours, et qu’il n’avait donc pas mangé depuis cette durée. Les virées de Zadig étaient bien plus longues que celles des gens normaux… Comme d’aventure aux Trois Balais, l’ambiance était feutrée et conviviale, Mme Rosmeta et ses généreuses courbettes servaient toujours avec affairement. Il posa ses deux coudes sur le bar et attendit que Rosmeta arrive pour prendre commande d’un plat de canard fumé, accompagné par des pattes, et bien sur, d’un Whisky Pur Feu.

Le jeune homme avait passé la nuit dernière à une réunion de l’Ordre d’où il était ressorti stressé et terriblement tendu, puis s’était ensuite dirigé vers le premier pub londonien du coin. Il venait de regagner Pré-Au-Lard pour y prendre une chambre aux trois balais. Se taper des cuites tout le temps, c’était une de ses occupations majeures. Il mangea, et but encore quelques verres… Il sut cependant s’arrêter à tant, contrairement à d’habitude, puis se contenta de doucement digérer.

Douce qu’était la vie, menée ainsi. Alors qu’il sirotait tranquillement la vie, quelqu’un lui frappa l’épaule. Se retournant, il vit un petit homme, de rares cheveux roux sur son crane bien rond, un chapeau melons dans les mains, habillé d’une salopette recouverte d’un manteau verte kaki et de rangers cabossées, faisant office de chaussures. Fletcher, magouilleur, larve insignifiante, membre de l‘Ordre du Phénix, aux yeux injectés de sang.

-Comment ça va Zadig?

-…Bien. Que faites-vous là Mondigus? répondit Zadig d’un ton interrogateur.

-Oh, je passais par hasard… Mais bon, J’vais pas vous mentir, je vous parle pas juste pour vous dire bonjour, j’ai un truc à vous montrer. Ca peut vous intéresser.

Il fouilla dans la poche de manteau, puis en sortit une petite fiole contenant un liquide noir. Il le posa sur le bar, regarda à gauche puis à droite, comme pour s’assurer que personne ne regardait, et lança

C’est une nouvelle boisson alcoolisé par un copain… Je la refourgue un peu pour lui faire de la pub… Bois en un peu, ça va être un succès…

Sans laisser le temps à Zadig de répondre, il transplana immédiatement disparaissant sur un petit « PLOP » pour se matérialiser autre par. Zadig regarda la fiole d’un air intrigué… Fletcher était très souvent dans des affaires louches… il soupesa la fiole, la regarda bien, l’analysa avec un sort pour détecter un quelconque poison puis enfin, la mit dans son verre. L’aiguille marquait 13 heure. Il but une fine gorgée, prudent.

Lorsqu’il se réveilla, il faisait nuit noire et il se trouvait couché dans la rue centrale de Pré-Au-Lard, Rosmeta avait du le mettre dehors. Que Mondigus aille au diable. Se levant lentement, il se rendit à la tête de sanglier.

Une fois dans le bar, il alla s’asseoir pour prendre un bon whisky pur feu, qui arriva dans le seconde. Il était assis non loin d’une jeune femme, quelques bouteilles vides en face d’elle…

Un autre verre, une dose d’alcool en plus. Elle reposa le verre, le serveur se précipita pour lui verser du whisky. Ses yeux aussi froids que la glace fixèrent le serveur, lui faisant comprendre que pour le moment elle n’en voulait plus. Les bouteilles s’étaient accumulées devant elle.
Kylia ferma les yeux et passa une main sur son visage. De cette main elle retira sa capuche, dévoilant son visage, et libérant ses cheveux. Elle commença à jouer avec son verre, les yeux dans le vague. Mais une impression d’être observée la tenaillait.

Elle regarda l’homme qui se tenait non loin d’elle, accoudé également au bar, avec un verre de whisky. Un sourire froid. Dans son regard un léger voile, sûrement dut à la quantité d’alcool avalé. Elle regarda à nouveau son verre, vide. Un regard glacé vers le serveur, une voix froide.

Un autre … tout de suite.

Le serveur lui fit un sourire radieux. Il prit une bouteille et versa à nouveaux du whisky. Kylia l’avala d’un trait. Le serveur resservit à nouveau la jeune femme. Elle prit son verre, et se dirigea vers le jeune homme qui ne cessait de l’observer. Elle déposa son verre encore plein sur le bar. Et plongea son regard dans celui du jeune inconnu.

Tout ses faits et gestes étaient complètement différents de ses habitudes. Peut être la cause de l’alcool. Mais elle gardait tout de même ses esprits. Enfin un minimum. Un sourire plein de sous entendus. Elle se pencha vers son cou. Son souffle effleurant la peau de l’homme. Un murmure au creux de son oreille.

Bonsoir bel inconnu.

Elle se redressa. Son regard glacial dans celui de l’inconnu. Pour une fois, elle ne voulait pas connaître son identité. Elle n’en avait rien à faire. Sa main se dirigea vars celle de l’inconnu qui était posé sur le bar. Elle la caressa doucement.

Pourquoi agissait-elle comme ça? Elle aimait les hommes. Enfin pas tous. Mais en cette nuit là quelque chose la poussait vers cet homme là. Malgré ses vêtements qui aurait pu la repousser, … dans un état normal. Elle se pencha à nouveau vers lui, effleurant sa joue avec ses lèvres. Après ce petit manège de séduction, elle se tourna vers le serveur. D’une voix forte, un ordre.

Une chambre.

Le serveur s’en alla, et revint une minute plus tard avec une clé à la main, qu’il déposa sur le bar. Elle la regarda, le numéro de chambre était visible. Elle vida son dernier verre, puis elle prit la clé et s’en alla vers les escaliers. A la recherche de sa chambre, qu’elle atteignit. Cette chambre était miteuse, le couvre lit un peu suspect. Mais qu’importe, elle défit sa cape qu’elle dépose sur le lit. Dévoilant une robe noire, légèrement courte pour cette saison. Elle la déposa sur le lit, et se dirigea vers le fauteuil, en attendant. En attendant les coups qui furent frappé à la porte.