Nuage et brûme

Midi vient de filler, et je ne sais pas trop quoi faire. Depuis un moment, j’ai la tête dans les nuages et je ne reconnais plus rien. Ni le passé, ni le présent, et je doute encore du futur. Qui suis-je ici dans ce bas monde. Cars effectivement, il est bas.

Malia jette un regard à la cuvette à coté d’elle. Assise dans un cabinet de toilette, elle attend sagement que son imagination se pointe pour libérer son âme. Pendant qu’elle griffonne sur un bout de papier, des motifs et des symboles qui lui passe par la tête. Des runes, voilà ce qu’elle dessine. Maintenant, il ne reste plus qu’à les laisser inerte sur cette feuille de papier, car sinon elle pourrait bien s’enflammer. Elle sourit, la mémoire lui revient peu à peu.

Oui, c’est étrange, c’est jour-ci; on y voit pu clair, c’est comme si j’étais dans un brouillard si dense que mes pieds disparaissaient de ma vue. Étrange, mais qu’est-ce que cela…

Malia se lève, avant d’apercevoir quelque chose qui puisse réveillez son âme. Et sans s’en rendre compte, elle note imperceptiblement toute ses pensées. Jusqu’à ce qu’elle arrête et se rende compte qu’elle vient de gâcher une page de ses gribouillages. Elle n’arrive pas à le croire, qu’est-ce qu’un elfe de maison fait dans les toilettes des filles? On dirait qu’il cherche quelque chose sur le sol, comme anxieux de ses pas et désordonné dans ses recherches. La porte de mon cabinet grince, et pouf! plus d’elfe. Comme c’est étrange.

-Mais.

Non, les paroles ne serviront à rien, ils sont des spécialistes de la fuite aérienne et toi tu arrives même pas à te tenir adroitement sur un balai. La blonde ne cherche pas à le trouver ni même à le poursuivre. Elle jette un regard à gauche et à droite, avant de rejoindre la fenêtre, et d’entrouvrir les volets.

-Pourquoi, faut-il toujours que les gens me fuient…

Elle sourit, ridicule dans ses pensées, elle sait très bien que c'est elle qui déserte, mais ne pourrait pas dire pourquoi...

La jeune fille était encore accoudée contre le rebord de la fenêtre, en regardant les nuages défiler les yeux perdus dans le vague, lorsque la porte grinça et une autre fille entra, le visage pâle et les cheveux longs et noirs. Comme à son habitude, elle glissait sur le sol plus qu'elle ne marchait, et Malia ne sembla pas tout de suite remarquer sa présence.
Fabula s'immobilisa un instant sur place, surprise de voir quelqu'un à cet endroit, alors que les cours avaient déjà repris. Elle-même avait cours de métamorphose, mais cette matière ne la passionnait guère, elle s'était donc permis de faire un détour par les toilettes des filles afin de se recoiffer un peu. Le cours de vol de l'heure précédente avait été un peu agité...
Elle se plaça en face d'une glace, ses yeux noirs fixés sur son reflet, sans prêter d'attention à l'autre personne présente. Mon son comportement l'intriguait. Tout en peignant ses cheveux lisses, elle pensait... Une fille qui prenait le temps de s'arrêter pour regarder le ciel n'était pas quelqu'un de ridicule ni de terre-à-terre. Elle s'était aussi attendu à ce que la fille vienne lui adresser la parole, mais il n'en fut rien. Fabula était habituée à ce qu'on l'ignore dans un groupe, car elle prenait soin de son apparence banale, mais lorsqu'elle était seule, les gens avaient une fâcheuse tendance à venir l'accoster, comme si son visage fermé invitait à la conversation.
Il régnait une ambiance étrange dans la pièce. Bien que les deux filles ne s'adressaient pas la parole, elle n'était pas tendue, au contraire, elle était douce et calme. Au moment de repartir, Fabula s'arrêta à quelques mètres entre la porte et la glace où elle s'était peignée, dos à la jeune Gryffondor.

- Je ne sais pas qui tu es, ni ce que tu as, mais tu dégages une aura très intriguante... dit-elle en s'adressant à l'inconnue. Elle est si brûmeuse qu'elle en devient presque opaque.

Puis, elle continua en tournant légèrement la tête en sa direction :

- On dirait que tu te protèges de quelque chose en le fuyant. C'est étrange et illogique. rajouta-t-elle dans un petit rire, qui se voulait innocent.

Perdue dans ses pensées, la 2eme année de Gryfondor, ne s'aperçu point de la préscence d'autrui. Le yeux fixant les nuages vagabondant et l'âme ailleur, on aurait dit qu'elle avait quitter son corps pour mieux se retrouver; ironique surtout! Tout à coup, elle entendit une voix, son elfe?; puis décrocha de sa bulle flottant dans l'air printanier.

-Je savais...Oh, désolé, trompez de personne.

Elle le dit presque sur un ton chagriner avant de reprendre son sourrire dans sa poche droite, celle ou elle mettait les choses les plus utile de son comportement.

-Oh, je pensais. En fait, je réfléchissais. Ça m'arrive très souvent. D'ailleurs ca m'arrive tout le temps quand j'ai du temps libre, autrement je suis mon instint.

Elle s'était retourné le temps d'un fraction de seconde vers le nuage qui avait sucité sa mélancolie puis son regard s'était penché vers la jeune fille aux cheveux sombres. Son aura... , les gens ne savaient plus quoi inventés, sur elle.

-Je connais trop de gens qui ne le font pas, alors j'essaie pour eux...

Elle rit doucement, puis observa la jeune femme, décidement encore une première année. Elle était souvent une aimant à nouveau, ce qui ne l'agasait pas particulièrement. Elle sourit.

-Si tu cours pas, ton prof va vouloir t'étrangler vive, moi, eh bien il est malade aujourd'hui, il aurait avalé quelque chose de pas très sain pour déjeuné, étonnament, je sais exactement la provenance de son repas...

Elle sourit, puis hocha la tête doucement. Il avait eu l'audace de la ridiculisé en classe et blessé, elle avait fait en sorte qu'il ait de forte indigestion, bien sur elle n'était pas seule dans la complot!

Fabula sourit poliement. La fille qui se trouvait en face d'elle parlait de façon hachée, abordait un sujet, puis passait à un autre, l'air toujours rêveur et absent. Ce n'était pas toujours simple de la suivre, mais la jeune Serdaigle ne se laissait pas facilement destabiliser -à part par ses propres coups de colère-.

- Et lorsque tu as du temps libre et que tu veux réfléchir tranquillement, tu vas toujours dans les toilettes ? lui demanda-t-elle dans un petit rire. Il y a des lieux plus propices pour laisser vagabonder ses pensées. Enfin, chacun s manière de fonctionner je crois...

Fabula ne cherchait pas particulièrement à être désagréable, mais elle avait l'habitude de dire les choses comme elle le pensait. Et puis, comme elle ne voulait pas particulièrement se faire d'amis, elle avait cette liberté de pouvoir parler comme elle le voulait, sans être obliger de faire attention à ne pas blesser les gens.

- Et tu n'as pas besoin de t'inquiéter pour moi, mon cours est au même étage, j'y serai rapidemment. Enfin, c'est vrai que je suis déjà un peu en retard, mais je suis sur que... personne ne remarquera mon arrivée.

Elle avait dit ça en penchant légèrement la tête sur le côté et en souriant doucement. Elle savait que sa banalité, ajoutée à sa discrétion, faisait d'elle un personnage qu'on ne remarquait pas du premier coup quelque part, et elle l'avait toujours considéré comme un avantage.

- Au fait, tu avais l'air d'attendre quelqu'un, je ne devrais pas t'importuner pas longtemps... Mais je ne connais pas ton nom ?

-En fait à la base, j'étais aux toillettes comme n'importe qui, et puis j'ai cru voir un elfe de maison, qui s'est bien sur envolé avant que j'ai le temps de dire ouf, et puis le temps que je rejoigne la fenètre, tu es entrée... Alors ne va pas pensez que je suis ici pour le plaisir des lieux...

Elle sourit.

-Malia, comme tu désires le savoir.

Elle hocha la tête le temps des explications puis claqua la langue sur son palais.

-Eh bien, voila quelque chose de fait, mais j'y pense, je ne sais pas ton nom moi non plus!? Si ce n'est pas trop indiscrèt...

Elle s'avança de la jeune demoiselle d'un pas franc et énergique. On aurait pu dire que le monde craquerait sous ses pieds tellement d'énergie en était dégagé. Comme si ces yeux la redécouvrais encore une fois, elle sourit en reconnaissance la mine effacé de sa collègue. Vraiment, que de découverte étonnante dans cet école. Elle lui donnait l'impression de déjà-vu. Ou? Elle ne le savait pas mais, une chose était sur, elle ne semblait pas être de ses chipies mageuses de popularité qu'elle avait connu au primaire chez les moldus.

Elle revoyait son passé dans un éclair dans le temps, et sourit pensive mais attentive à tout ce que sa compagne pouvait lui divulguer.

La jeune Gryffondor s'était soudain avancée d'un pas vif vers Fabula, et celle-ci, qui ne s'était d'abord pas attendue à cette réaction, eut un bref sursaut. Malia s'arrêta net en face d'elle, et Fabula ne cilla pas. Cette fille, qui lui avait d'abord paru un peu rêveuse, perdue dans ses pensées dans des toilettes sombres, pouvait aussi se réveler brusque et énergétique. Fabula ne détestait pas ce qui était imprévisible, mais elle s'en méfiait, car c'était quelque chose qu'elle ne contrôlait pas.

- En effet, je ne me suis pas présentée, dit Fabula en reprenant un air détaché. Mon nom est Aegis. Fabula Aegis. Je suis à Serdaigle.

Malia la regardait à présent d'un regard étrange, fixe. Ses yeux semblaient l'analyser, et rechercher la moindre information dans son comportement. C'était quelque chose que Fabula ne pouvait supporter. C'était peut-être tout simplement dû à un manque de confiance en elle, mais lorsqu'elle se sentait observée, sa première réaction était de fuir, fuir loin des yeux qui jugent et condamnent.
Elle lui tourna brusquement le dos, s'avançant encore un plus plus vers la porte.

- Ne recherche rien chez moi, je ne suis personne, dit-elle sèchement. Je ne veux pas te paraître malpolie, mais toi non plus, tu ne m'intéresses pas particulièrement. Je suis venue dans cette école pour tout apprendre de la magie, pas pour me faire des amis.

L'air rêveur et lointain de la Serdaigle semblait avoir disparu derrière un visage fermé et hautain. Fabula ouvrit la porte, et quelque chose fila entre les jambes des deux jeunes filles. Une minuscule elfe de maison semblait quelque peu désorientée à l'idée d'être vu par deux humaines.

- Désolée, Miss et Miss ! couina-t-elle d'une petite voix horriblement aigüe. Mais Tatty n'avait pas fini de nettoyer la pièce lorsque Miss est arrivée. Tatty doit finir, car Tatty veut devenir une bonne elfe de maison. Mais Tatty doit éviter d'être vu par des humains aussi... Ohlala, Tatty ne sait plus quoi faire !
- Et si tu commençais par te taire ? dit Fabula, en serrant les dents. Ta voix est trop aigüe, elle donne mal à la tête.

Les deux gros yeux globuleux de l'elfe devinrent soudain flous et humides.

- Allez, c'est bon... continua la Serdaigle d'un air exaspérée. De toute façon j'avais fini. On va partir et tu pourras finir ton travail, l'elfe.

On eu l'impression que l'elfe avait atteint la plénitude.

-Oh, merci, merci Miss ! Tatty est heureuse, très heureuse !

Fabula poussa un long et profond soupir, avant d'esquisser un mouvement pour sortir.