Mais qu'est-ce que je fiche là ??

Sortie à Pré-au-Lard, ce samedi. Toute la semaine, William avait répété dans sa tête ces quelques mots, qui résonnaient de façon délicieuse aux oreilles du jeune homme. Il avait prévu d'aller chez Zonko, chez Honeydukes (et peut-être d'envoyer un colis de friandises à sa soeur) et de profiter pleinement du village... Monter jusqu'à la Cabane Hurlante, boire une Bièraubeurre... le pied, quoi. La semaine avait été longue- les vacances étaient si loin encore!- et William était épuisé. Le besoin de repos se faisait sentir... Il faut dire qu'il ne pouvait s'empêcher de travailler tard dans la nuit, et que les entraînements de Quidditch n'arrangeaient rien. Ce week-end-là, il avait donc décidé de ne rien faire, exceptionnellement, et de s'accorder deux jours de calme.
Le samedi matin, il s'éveilla vers neuf heures et demie, et resta quelques instants allongé, les yeux fermés, à se remémorer un rêve particulièrement absurde qu'il avait fait cette nuit-là. Satisfait de se rappeler tous les détails, il se leva, s'habilla de vêtements moldus (mais avec son écharpe aux couleurs de Gryffondor) et descendit prendre son petit déjeuner.
Le plafond magique était sombre ce matin-là, et en regardant par la fenêtre de la Grande Salle, Will constata, un peu déçu, qu'il pleuvait et que le vent soufflait. Cela ne refroidit cependant pas, et il mangea de bon appétit avant de quitter le château d'un pas léger, tout heureux d'aller à Pré-au-Lard.
La pluie s'atténua tandis qu'il marchait seul en direction du village, et cela ne fit que renforcer le plaisir de Will. Bien sûr, il se sentait un peu perdu lorsqu'il se rendait compte qu'on était samedi matin et qu'il n'était pas en train d'étudier... mais à mesure qu'il approchait de Pré-au-Lard, ce sentiment disparaissait, et lorsque Will arriva au village, il était tout disposé à profiter pleinement de sa journée.
Il flâna un moment dans les ruelles, sans entrer dans les boutiques, se contentant pour le moment de regarder les vitrines, et visitant le village... Il aurait tout le temps de faire ses achats plus tard...
Il venait de s'engager dans une petite rue qu'il ne connaissait pas lorsqu'une nouvelle averse se déchaîna. Avisant au loin l'enseigne d'un pub, il courut se mettre à l'abri... mais lorsqu'il vit où il était entré, il regretta presque de ne pas être resté sous la pluie. Le pub était miteux, sale et, de toute évidence, mal fréquenté. Les têtes des rares clients se tournèrent à l'entrée d'un jeune élève de Poudlard, et un sorcier crasseux afficha un rictus dédaigneux. Le barman, lui, semblait terriblement ennuyé d'être là, et il n'accorda guère d'attention au jeune Gryffondor. Essayant de ne pas se laisser démonter, Will s'approcha du comptoir, y posa ses mains qu'il retira précipitamment en constatant que ça collait, et demanda d'une petite voix:

-Bonjour... Une Bièraubeurre, s'il vous plaît.

L'homme le servit sans hâte et lui fournit une bouteille poussiéreuse et un verre sale avant de retourner à sa plonge. Will remercia et alla s'installer à une table un peu isolée, attendant avec impatience la fin de l'averse.

Comme pour tous les élèves, le week-end à Pré-au-Lard qui s'annonçait avait ravivé une flamme dans le coeur du jeune Malefoy. Une flamme d'espoir. Ces rares fin de semaines où il pouvait aller se promener loin des professeurs, oublier le stress des devoirs et taper sur les plus jeunes étaient des bouées de sauvetage qui flottaient dans un profond océan d'ennui. En effet, les journées à l'école devenaient de plus en plus épuisantes, les dernières vacances semblaient avoir passé dans du beurre et il était grand temps de se reposer un peu.

Ainsi, le matin du samedi, Drago qui profitait habituellement des fin de semaines pour paresser confortablement dans son lit, se leva dès qu'il se réveilla et s'habilla avec empressement. Il n'allait pas perdre une minute de sa journée, bien décidé à profiter au maximum de toutes les possibilités de Pré-au-Lard. Le Serpentard alla comme à son habitude s'asseoir à la table des Vert et Argent et, contrairement à son habitude cette fois, mangea son déjeuner en solitaire - les autres Serpents n'étaient pas encore levés.

Pressé d'aller se balader dans les petites rues chaleureuses du village magique - et aussi parce qu'il n'avait aucune considération pour eux -, Drago n'attendit pas ses deux fidèles acolytes. Il partit dès que son assiette fut vidée, jouant instinctivement avec la petite bourse de gallions que lui avait envoyé son père à l'occasion de la sortie. La plupart du temps, il avait besoin de la présence de ses souffifres pour se sentir supérieur, mais aujourd'hui, il avait besoin de vrai repos et seule la solitude pouvait le lui procurer.

Alors qu'il marchait le long du chemin, une douce pluie commença à tomber. Le ciel était gris depuis quelques jours sans pourtant avoir laissé une seule goutte tomber et le jeune homme avait espéré que l'averse s'abstienne encore un peu ; c'est pourquoi il s'était aventuré hors du château sans parapluie. Il regarda derrière lui et s'apercût qu'il était à mi-chemin excatement.

*Autant continuer... se dit-il en poursuivant sa descente vers le village.*

Il parvint au village quelques minutes plus tard et la pluie commençait à tomber de plus en plus rudement.

*Voilà...La sortie tombe à l'eau... pesta-t-il avec son habituel pessimisme en un jeu de mot involontaire.*

Avant d'être complètement trempé, il se dépêcha d'atteindre le porche de la Tête du Sanglier. Appuyé ainsi contre la porte, il était protégé de l'averse par le rebord du toît. Il hésita un instant à entrer, mais il ne voulait surtout pas être aperçût dans un endroit aussi malfamé. Il se décida donc à attendre la fin de l'orage dans ces dispositions, mais bientôt, le vent changea de direction, envoyant la pluie droit dans son noble visage. Il eut l'idée idiote de longer le mur sous la toîture pour aller se réfugier de l'atre côté de l'établissement, mais il pensa qu'il était préférable d'être vu entrain de se mettre à l'abri dans un bar, même crasseux, plutôt qu'entrain de jouer à cache-cache avec la pluie.

Après avoir jeté un regard à droite et à gauche, il ouvrit la porte et entra. Le jeune Malefoy pensait pouvoir se réchauffer un peu, mais aussitôt le seuil de la porte franchit, il sentit que l'atmosphère à l'intérieur était plus froid et plus humide qu'à l'extérieur. Ses narines se relevèrent en son habituelle expression de dégoût - héritage des Malefoy - et il s'avança tranquillement vers le comptoir.

*Au moins, il ne pleut plus, pensa-t-il en se raccrochant au seul point positif qu'il pouvait trouver.*

Se tenant fièrement et bien droit, sans oser toucher au comptoir malpropre, le jeune blondinet s'adressa au vieux barman en haussant la voix comme s'il s'était adressé à un sourd.

"JE-VAIS-PRENDRE-UNE-BIÈRE-AU-BEURRE !... dit-il alors que la moitié des personnes présentes se retournaient vers lui."

Sans y porter attention, il prit sa consommation et déposa quelques pièces sur le comptoir en faisant toujours bien attention de garder son regard bien au-dessus des gens présents. Alors qu'il portait sa bouteille à ses lèvres, un homme enveloppé d'une cape brune et en lambeaux s'approcha de lui. L'homme dégageait une forte odeur de tabac et quand il lui parla, son haleine empestant l'alcool fit reculer Drago d'un pas.

"Regardez-moi ze jeune gaillard ! s'exclama-t-il. Tu vas bien partager une bouteille de Wishy avec ze bon vieux Bill ! Wishy pur feu, ajouta-t-il avec un clin d'oeil."

"Non, je ne compte pas partager quoi que ce soit avec ce bon vieux Bill, rétorqua le jeune Serpent avec dédain. Je suis..."

"Une bière-au-beurre ! l'interrompit l'homme, outré, alors que son regard tombait sur la bouteille que tenait Drago.. Ah ! Je vois ! Vous vous z'êtes tous donné l'mot pour venir jouer au grand garzon dans une vraie taverne, mais tout z'que vous buvez ce sont des bierre-au-beurre ! Retournez d'où vous v'nez bande d'écoliers !"

"De quoi est-ce que vous..."

Mais il s'interrompit alors que son regard se portait sur un jeune garçon assit seul à une table plus loin. Il ne pouvait pas le erconnaître car il était dos à lui, mais son écharpe rouge et or laissait deviner qui il était.

Le vieil énergumène semblait l'avoir oublié - il était à présent entrain de raconter sa vie au barman qui frottait ses verres, apparement sans l'entendre.

Drago s'avança vers le jeune garçon et le reconnut bien vite.

"William J. Craig, Poursuiveur de l'équipe de Gryffondor, Premier de Classe, deuxième cible préférée du professeur Rogue - après Potter, et..., il cracha ce dernier mot avec dédain, Sang-de-Bourbe..."

Il n'osait pas s'asseoir, de peur de salir son postérieur princier, et, de plus, rester debout lui procurait un sentiment de supériorité.

"Depuis quand est-ce que tu fréquentes ces endroits malfamés ? demanda-t-il avec son air supérieur. Ce n'est pas très prudent... Le match de Quidditch s'en vient, et une lueur mauvaise passa dans ses yeux quand il prononça ces mots, ce serait dommage qu'il t'arrive quoi que ce soit avant d'y arriver."

Il jeta un coup d'oeil à l'extérieur - la pluie tombait avec autant de vigueur. Il semblait qu'ils allaient passer un moment ici alors il enleva son par-dessus, le déposa sur une chaise à la table du Rouge et Or - sans prendre la peine de lui demander bien sûr - et s'y assit confortablement.

"Il semblerait qu'on va passer un petit moment ici, dit-il d'un ton nonchalant. On va pouvoir faire connaissance..."

[ Comme tu as pu le constater, j'ai pris pour acquis que le match n'avait pas encore eut lieu. J'ai cru que c'était mieux ainsi parce qu'on en connait ps encre l'issu. Désolé pour le temps que j'ai pris à le pondre, j'espère que la longueur excuse le retard Wink

]

William avait tourné la tête en entendant s'ouvrir la porte du pub, curieux de voir un autre client de cette gargote. Il avait observé discrètement les quelques sorciers présents, remarquant leur saleté, leur mutisme sinistre et leur mine patibulaire... L'un d'eux gardait les yeux fixés sur le jeune Gryffondor, un affreux rictus étirant ses lèvres pâles, comme s'il avait été un mangeur d'enfants surveillant sa proie. William essayait de ne pas y prêter attention, mais il ne pouvait s'empêcher de se demander ce qu'il ferait lorsqu'il quitterait le pub... et si ce type se mettait à le suivre pour l'égorger?... Non, il se faisait des idées... une gorgée de Bièraubeurre le réchauffa et chassa cette idée stupide.
Will fut stupéfait de voir entrer un autre élève de Poudlard dans ce bar- d'habitude, les élèves de l'école n'y mettaient jamais les pieds et se cantonnaient aux Trois Balais, un endroit à l'ambiance légèrement moins plombée... Le Gryffondor regretta un instant de ne pas avoir fait halte chez Madame Rosmerta comme il l'avait envisagé... au moins, il ne serait pas bloqué ici, entre ces types tous plus abjects les uns que les autres, à boire une Bièraubeurre dans un verre sale...
Le garçon avait immédiatement tourné le dos à Will pour passer sa commande, mais le jeune homme reconnut les cheveux blonds et la voix traînante de Drago Malefoy. Il le connaissait car Malefoy était le capitaine de l'équipe de Quidditch de Serpentard, que Gryffondor allait affronter quelques jours plus tard... L'ambiance était de plus en plus tendue entre les deux maisons, et à mesure que le match approchait, les incidents se faisaient de plus en plus nombreux... Plusieurs élèves des maisons rivales s'étaient retrouvés à l'infirmerie, victimes de sortilèges lancés lors de véritables batailles rangées dans les couloirs... Jusque-là, William avait évité ces désagréments, mais il avait remarqué que les Serpentard avaient pris l'habitude de pincer le nez lorsqu'ils le croisaient... pourquoi donc, allez savoir...
Drago Malefoy, le racé et hautain Drago Malefoy venait de se faire prendre à partie par le plus miteux et le plus ivre des clients du pub. Will eut un léger sourire en voyant la réaction de recul du Serpentard, puis il se retourna, se désintéressant complètement de ce qui pouvait arriver à Malefoy. Il allait sortir de sa poche un vieux parchemin qu'il venait de sentir sous ses doigts, histoire de s'occuper, lorsqu'une voix rien moins que chaleureuse s'éleva près de lui. Distrait de la discussion qui se tenait au comptoir, il n'avait pas remarqué que Malefoy s'était avancé vers lui, sa bouteille à la main.

Citation :: "William J. Craig, Poursuiveur de l'équipe de Gryffondor, Premier de Classe, deuxième cible préférée du professeur Rogue - après Potter, et..., il cracha ce dernier mot avec dédain, Sang-de-Bourbe..."

Au moins, voilà qui avait le mérite de clarifier les choses... Les Serpentard avaient appris qu'il était fils de Moldus, ce qui expliquait leur façon de se boucher le nez lorsqu'il était à proximité. Le Gryffondor ne répondit pas, et il se contenta de hocher la tête en souriant, pour indiquer à son interlocuteur qu'il avait tout juste... Il ne se formalisait plus de l'appellation désobligeante de "Sang-de-Bourbe", et cette insulte qui l'aurait anéanti l'année précédente le laissa de marbre.
Il ne répondit pas davantage à la question de Malefoy sur les raisons de sa présence dans ce pub, mais il leva les yeux au ciel en l'entendant mentionner un accident avant le match... Même avec un Poursuiveur en moins, Gryffondor gagnerait forcément... Lorsque le capitaine de Serpentard s'assit à sa table, Will remarqua en silence que la compagnie d'un Sang-de-Bourbe aurait dû l'offenser bien davantage, et il soupira:

-Eh bien, faisons connaissance, Drago Malefoy, Poursuiveur de Serpentard (il oublia sciemment son titre de capitaine), chouchou du vieux Rogue et nounou attitrée de Crabbe et Goyle...

Après l'obtention plus ou moins glorieuse de son nouveau poste, Duncan voulut se détendre d'avantage en allant regarder les ivrognes s'enivrez de plus en plus espérant secrètement une éventuelle bagarre entre ces adultes n'ayant rien de mieux à faire que de se taper dessus en attendant que la mort vienne les prendre... Il balaya du regard la salle et une écharpe chatoyante rouge et jaune vint rompre les couleurs monotones habituelles. Un Gryffondor dans un bar, il ne manquait plus que ça ! Ne connaissant que peu les élèves de Poudlard il ne put distinguer le garçon, en outre, le blondinet ne pouvait être autre personne que Drago Malefoy. Des échos peu brillant à son égard lui était parvenu jusqu'aux oreilles cependant Duncan préférait savoir de lui même et non à cause des rumeurs qui se faisaient d'ailleurs de plus en plus froides à l'égard du jeune garçon.

Se replongeant dans son journal qui, par ailleurs, était de la veille. Le professeur ne put s'empêcher d'entendre leur discussion, lui dressant un léger sourire en coin de lèvre en se rappelant que les anciens membres de l'équipes de Quidditch tenaient au mot près les même propos. Entre deux il venait de remarquer que son journal avait comment dire... Un jour de retard... Duncan regarda autour de lui et saisit un quotidien des mains d'un homme tombé ivre mort sur la table, les pages étaient tachées de quelques gouttes d'alcool mais sans pour autant gêner la lecture de celui-ci. Content de son action, il remit le nez dans les rubriques diverses du Chicaneur.

Jetant quelques regards sur les deux jeunes garçons, Duncan leva le bras de l'ivrogne et y déposa le journal laissant retombé violement le membre de l'homme qui ne fit que bouger légèrement à la douleur.

*Totalement désensibilisé... C'est désolant.*

Sur ce il se leva et alla demander un simple café au barman, une habitude de son père moldu qui lui est resté malgré ses nombreuses années dans l'univers magique. Une fois celui-ci obtenu il retourna à sa table, regardant les deux garçons entre chaque gorgée. En essayant de prendre sa baguette, il sentit un sachet dans sa poche de pantalon ce qui lui fit rappeler qu'il possédait des Dragées Surprises de Bertie Crochue. Malgré quelques mauvaises surprises, les Bulles Baveuses et les Dragées restaient ses sucreries favorites (en dehors des cours bien sûre), il prit une dragée au hasard car même si il l'avait choisit la couleur n’à aucun rapport avec le goût et commença à la croquer. Pour une fois il avait eut de la chance: Menthe.

Cloîtré à l'intérieur d'un pub miteux et malodorant, Drago Malefoy s'était résigné à se joindre à la table du seul autre élève de Poudlard, William J. Craig, fils de moldus . Pour lancer la conversation sur une note de gaîté, il avait tout bonnement insinué que le pire pouvait arriver avant le prochain match de Quidditch et ainsi, s’était installé nonchalamment sur sa chaise, attendant l’explosion. Mais la réaction qu’il avait espéré n’était pas arrivée. Le jeune insouciant restait calme, affichant un sourire innocent et faisait fit de ses remarques. Pour un petit de deuxième année, il semblait étonnement mature et au-dessus de ses affaires.

Alors qu’il lui répondait avec calme – qui ressemblait même à de l’exaspération -, le regard du jeune Malefoy devenait de plus en plus dédaigneux, son visage se plissait tranquillement en une expression de dégoût. Comment ce jeune prétentieux pouvait-il agir de la sorte, comme si les remarques de Drago n’étaient que des mots sans significations, sans sens profond, d’une superficialité qu’il balayait d’une geste nonchalant de la main. Le jeune William affichait l’air de quelqu’un qui vient d’être dérangé et qui, à contre cœur mais par politesse, se décide à faire la conversation, pour passer le temps, "parce qu’il le faut bien"...

Contrairement au jeune lionceau, le blondinet était résolu à relancer son interlocuteur. Une colère qu’il entretenait perpétuellement contre tous les descendants de moldus et qui attendait inlassablement le moment de refaire sur place rejaillit en lui. La nonchalance du garçon face à ses propos l’exaspérait et le poussait à insister.

« Est-ce que tu as bien compris ce que je viens de dire ? lança-t-il en se redressant sur son banc, une expression de hargne sur le visage. Je viens de te traiter de Sang-de-Bourbe ! Tu comprends bien ce que ça signifie ou il faut que je te fasse un dessin ? »

Quel idiot ! Il ne comprenait pas la lourdeur du mot, sa profonde signification de dégoût. Comment pouvait-il se moquer de cette affreuse disgrâce sanguine, cette infligeante monstruosité, cette perversion de l’âme, cette anomalie congénitale… Il ne pouvait être qu’un imbécile, innocent et inconscient.

"Si j’étais toi – et il fit une grimace à cette idée – je ferais très attention à ce que je fais, à ce que je dis et à qui je le dis. Tu ferais bien de trouver ton trou et d’y rester, tu n’es pas à ta place ici, dans ce monde, alors gardes un profil bas si tu ne veux pas finir en morceaux."

Convaincu que le garçonnet avait bien compris le message et qu’il reconnaissait maintenant son infériorité, Drago s’adossa contre sa chaise et déposa ses bottes sur la table, devant le visage du Rouge et Or, en prenant un longue gorgé chaude et revigorante de sa Bièreaubeurre.

À sa droite, il aperçut un homme qui l'avait observé du coin de l'oeil mais qui détourna les yeux quand Drago l'aperçut. Cet homme ne semblait pas comme le reste de la clientèle du bar et l'adolescent eut la mauvaise impression qu'il avait écouté leur conversation depuis le début. Mais il n'avait pas du tout honte de ce qu'il avait dit. Il tirait même sa fierté de ces valeurs discriminantes. Ainsi, il reconcentra son attention sur William et reprit sans baisser la voix. Après tout, même si cet homme les écoutait et s'offosquait, que pouvait-il faire ?

"Maintenant réponds-moi, dit-il avec suffisance. Tu te crois vraiment de taille ici ? Tu crois vraiment que tu vas faire le poids sur un balai au prochain match ? Tu crois vraiment que tu vas pouvoir devenir un sorcier accompli, que tu vas pouvoir te faire une vie dans ce monde ?"

Il disait ces mots comme s’il s’était agi d’une plaisanterie. À son sens, le jeune était en effet complètement abruti et nourrissait un espoir tout aussi minable. Son air dégoûté laissait tranquillement la place à un sourire arrogant alors qu'il attendait l'explosion du jeune garçon.

L'explosion en question ne vint pas. William avait reçu une éducation désapprouvant fermement tous les épanchements de sentiments, quels qu'ils soient. Le fameux flegme britannique, chez les Craig, c'était un art de vivre. Will encaissa donc le coup sans broncher. Bien entendu, intérieurement, il se sentait bouillir de rage, mais la voix posée de son père résonna à ses oreilles, comme si Andrew Craig s'était trouvé tout près: "Se mettre en colère, c'est la pire des faiblesses". Le jeune Gryffondor se contenta donc de regarder Malefoy comme s'il s'était agi d'un bidule sans intérêt, et répondit:

-Sang-de-Bourbe, oui, j'ai compris. Tes petits copains de Serpentard m'ont assez traité de Sang-de-Bourbe pour que je sache ce que ça veut dire. Mais qu'est-ce que je suis supposé faire? Eclater en sanglots et courir me cacher dans ma salle commune?

Tandis que Malefoy-le-Magnanime lui résumait la conduite à tenir pour rester en bonne santé, William avala une gorgée de Bièraubeurre et jeta un coup d'oeil par la fenêtre. La pluie ne se calmait pas, il devrait encore rester là un moment à subir les délires du Serpentard... Le rouquin se retourna vers ledit Serpentard juste à temps pour se retrouver nez à nez avec... une botte. La botte droite de Drago Malefoy, plus exactement... quel objet précieux... Sans relever la provocation (malgré son envie), William inspira fortement, et plissa le nez (dans une imitation involontaire mais convaincante de Narcissa Malefoy) comme s'il venait de sentir quelque chose de particulièrement nauséabond. D'une voix douce, le Gryffondor suggéra:

-Tu aurais peut-être intérêt à porter des semelles contre la transpiration...

William savait que cela exaspèrerait Drago Malefoy, et il savait aussi qu'il jouait à un jeu dangereux en se le mettant à dos. Mais il avait envie de faire la tête brûlée, et de toute façon, Malefoy n'était pas tout-puissant... Le rouquin resta silencieux quelques instants avant de répondre à la question du Serpentard:

-Tiens, puisqu'on en est aux questions fondamentales, tu vas m'expliquer un truc. On m'a dit qu'à force de se marier entre eux, les sorciers de sang pur sont tellement consanguins qu'ils sont tous à moitié cinglés... il paraît même qu'à Sainte-Mangouste, un service spécial leur est réservé pour essayer de leur remettre un peu de plomb dans la cervelle, c'est vrai?

S'il rentrait vivant à la tour de Gryffondor après ça, ce serait vraiment un miracle. Encore que... un client du bar semblait suivre discrètement leur conversation. Si e type n'était pas un fanatique du genre de Malefoy, cela devrait permettre à Will de franchir vivant la porte du pub... Il adressa un sourire furtif à l'homme, pour tâter le terrain.

Regardant la fumée émmmaner du reste de son café trop corsé, Duncan écoutait discrètement ou non la conversation des deux jeunes garçons situés à quelques tables de lui. Un sourire esquissa son visage d'une habitude sereine lorsque la réplique du Gryffondor parvint à ses oreilles, c'était vrai que Drago Malefoy se prenait pour un surhomme mais pour le professeur un sang pure n'était autre qu'une personne ayant du sang rouge comme tout le monde et se montant la tête parce que sa famille reste cloîtrée dans leur clan stupide... Il détourna une seconde fois les yeux mais cette fois le Gryffondor lui adressa un sourire discret, à l'évidence il savait qu'il écoutait leur conversation et autant rester aimable, Duncan salua discrètement le jeune garçon d'un mouvement du cou pour baisser légèrement la tête tout en fermant les yeux et reprit son attention sur son café qu'il venait de finir.

Remettant de la pointe du doigt ses lunettes tout en observant le jeune Serpentard car beaucoup se sentaient supérieur et n'hésitaient pas à prendre de haut les plus jeunes et les poussant parfois à attaquer au lieu de se défendre. Une attitude risquée car les pauvres petit hypocrites pouvaient se plaindre en profanant dans excuses qui étaient du genre: "C'est lui qui à commencé !" Regardant le contenaire contenant sa boisson chaude favorite, il ressortitcette fameuse baguette et repronnonça la formule tant simple et pourtant si efficace

- "Accio"

Quelques centilitres de café vinrent remplir la tasse vide de l'homme. La conversation continuait et pourtant Duncan ne comptait pas intervenir mais si la situation dégénérait il ne serait pas contre une bonne "embrouille", son caractère bagarreur l'avait perdu plus d'une fois mais l'on ne se refait pas. Il fronça légèrement les sourcils une fois la gorgée de café avalée, décidément les sorciers n'avait aucun talent pour concevoir le café !

Un sourire niais, des yeux vides eu regard innocent, une insolence démesurée par rapport à sa petite taille, le petit William J. Craig exaspérait Drago Malefoy au plus haut point. Il avait relevé les narines en une expression de dégoût devant ses bottes - et ça c'était un privilège réservé aux Malefoy seulement -, il continuait dans son idée idiote de "J'ai le sang sâle mais je m'en fous !" et pour clore le tout, il lui lançait une insulte ouverte.

Le serpentard qui bouillonnait depuis un bon moment déjà, depuis que le lionceau avait ouvert la bouche pour la première fois, explosa en l'entendant dénigrer la noblesse des familles au sang pur. Sur l'impulsion, il se propulsa sur ses pieds et, tandis que le petit jetait un regard furtif vers l'homme mystérieux qui semblait les épier depuis un moment, il sortit sa baguette et la pointa juste sous le menton de l'avorton.

« Répète ce que tu viens de dire ! Ose répéter espèce de petit morveux ! cracha-t-il le visage devenu écarlate. »

Mais la voix qui parla n'était pas celle du Rouge et Or. C'était une voix cassée par la vieillesse, mais tout de même autoritaire. Le barman et propriétaire du pub s'écria :

« Baisse ta baguette immédiatement morveux toi-même ! Baisse ta baguette ! Pas de bagarre dans mon bar ! »

Drago, surprit par la réaction qu'avait occasionné son geste, resta immobile un instant, abasourdi, mais retrouva bien vite son arrogance. Sa baguette était toujours sur William.

« Mêle-toi de ce qui te regarde vieillard ! lança-t-il à l'adresse du barman. Est-ce que tu sais qui je suis ? Je suis Drago Malefoy ! Mon père est Luci... »

Mais un autre homme était descendu. Il devait résidé juste au-dessus du bar. Pas un géant à proprement parlé comme Hagrid, mais sûrement un lointain cousin...

« C'est quoi ce vacarme ? rugit-il de sa voix caverneuse interrompant les vanités de Drago. »

« C'est ce gamin, répondit le barman en pointant le jeune blond de son doigt à l'ongle crasseux, il veut se bagarrer dans mon bar. »

Les événements avaient pris une tournure assez dramatique rapidement et l'esprit de l'adolescent n'avait pas eut le temps de suivre. Drago dont la main tremblait légèrement, semblait figé dans du béton, il n'abaissait toujours pas sa baguette et fixait bêtement la grosse brute d'un regard effrayé. C'est seulement quand ce dernier se dirigea vers lui en faisant craquer le parquet sous son poids que le Vert et Argent sembla retrouver l'usage de son corps et s'enfuit rapidement en laissant sa bouteille sur la table.

Avant d'arriver à la porte, il se retourna et parvint à lancer un dernier regard haineux à William.

« C'est loin d'être terminé ! cria-t-il mi-menaçant, mi-effrayé par le monstre qui le poursuivait. »

Mais sa sortie théâtrale vola en éclat en même temps que sa bouteille de Bierreaubeurre que le colosse venait de lancer sur le cadre de porte juste à côté de lui et il s'enfuit en courant, sous la pluie et l'humiliation. Malheureusement pour lui, il n'était pas assez loin pour que les clients ne puissent le voir quand il trébucha dans la boue, alors, entendant leurs rires derrière lui, il s'enfuit de plus belle vers le chateau.

[ Je suis désolé de finir ça ainsi, mais sérieusement, j'avais pas le temps nécessaire pour entretenir un topic de plus. Je m'excuse de te laisser un peu en plant, mais comme l'a dit Drago avant de s'enfuir en courant, il continue de te haïr et quand ma connexion internet sera revenu et que j'aurai plus de liberté pour me connecter, ça va me faire plaisir - si tu es d'accord bien sûr - de finir notre pette querelle. ]

William savait, en dénigrant les sorciers au sang pur, qu'il allait énerver Malefoy, mais il n'avait pas pensé que ce serait si spectaculaire. Le blondinet bondit littéralement sur Will, sa baguette pointée vers la gorge du Gryffondor tandis qu'il le mettait au défi de répéter ce qu'il venait de dire. Le rouquin fut un instant déconcerté- c'est qu'il allait se prendre un mauvais sort en pleine poire, là... Il allait répliquer- que faire d'autre? se taire serait reconnaître la victoire de Malefoy... Il allait répliquer, donc, lorsqu'une voix éraillée résonna dans le pub. Le barman était intervenu pour éviter une bagarre dans son établissement, et Malefoy tourna vers lui son regard haineux. La baguette du Serpentard était toujours dirigée vers William, mais Drago Malefoy ne faisait plus vraiment attention à lui. Il était trop occupé à essayer d'impressionner le barman en déclinant son identité... Il n'aurait pas été plus fier s'il avait énuméré dix titres de noblesse! Will renifla d'un air méprisant, en écoutant cet arrogant petit bonhomme essayer d'épater son monde simplement en donnant son nom... Mais visiblement, il aurait pu être le fils du ministre lui-même, ça n'aurait pas empêché les sorciers présents de le traiter comme un morveux. Un colosse venait d'arriver à son tour, et Malefoy jugea préférable de s'échapper- non sans menacer William avant de filer s'étaler dans la gadoue. Le Gryffondor garda le silence. Bien sûr que ce n'était pas fini... il s'était mis dans un beau pétrin avec sa manie de répondre à la provocation par la provocation... Malefoy avait à Poudlard beaucoup plus d'appuis que lui, et il pouvait lui en faire baver dès qu'il le voudrait... et il le voudrait certainement, vu l'humiliation qu'il venait d'encaisser.
Le jeune Gryffondor termina sa Bièraubeurre, sans faire attention aux sorciers qui commentaient l'incident en le regardant. Le colosse n'avait pas bougé, cependant, et il se pencha vers William pour murmurer:

-Tu devrais faire attention, mon gars. Désormais, regarde toujours derrière toi...

Sur ces paroles peu rassurantes, il jeta un Gallion sur la table, devant Will, et regagna l'arrière-boutique. Lassé d'être au centre de l'attention de tous les clients, le rouquin se leva et se dirigea vers la porte, en essayant de ne pas courir.
Un regard dans la rue, et il sortit, rassuré. Malefoy n'était plus en vue.
Le Gryffondor reprit le chemin du château, vaguement inquiet. Il s'était encore fait un ennemi... Le conseil du géant lui revint en mémoire, et il se retourna plusieurs fois en cours de route pour surveiller ses arrières.

[HJ: ce n'est pas grave Drago. On se retrouvera un jour...^^ tout le plaisir sera pour moi. Wink

]