Pelucheuse rencontre (PV Jemiah pour commencer ^^)

[ Je n'ai vraiment pas eu beaucoup de temps pour écrire mais j'espère que tu aimeras quand même ^^]

Une pelucheuse petite frimousse moustachue demeurait parfaitement tapie, immobile et silencieuse dans les hautes herbes denses, rendues vertes et tendres par la délicate arrivée fleurie du printemps. Le mince corps musclé, fort de l’animal, tendu et attentif, restait patiemment prêt à se ruer sur la pauvre petite proie que l’animagus convoitait depuis déjà plus d’une demi-heure et qui ne cessait pourtant de lui échapper avec l’ardeur de cet instinct de survie que Pénombre avait déjà de très maintes fois éprouvé que ce soit sous forme humaine ou non. Ses grands yeux fauves, fendus d’une prunelle obscure et soulignés par une douce ligne de poils sombres qui rejoignait ses petites oreilles rondes se figeaient, chasseurs et avides, sur le corps agile d’une petite fouine au pelage brun mêlé de cannelle beige semblable aux délicieuses teintes d’un pain d’épices cuit au chaudron. La Mustélidé, dodue, en pleine santé et alerte mesurait plus de 15 centimètres au garrot et représentait tout ce qu’il y avait de plus appétissant pour un ocelot décidément très affamé. Et celle-ci grattait régulièrement le sol de ses griffes acérées, humant parfois la terre fraîche de son museau clair et guettant sans répit les environs, prise à la gorge par la fervente intuition qu’un imminent danger proche se terrait dans les alentours. Pourtant, ce que l’omnivore cherchait à présent sous les jeunes pousses de fleurs bleu azur qui commençaient à éclore à proximité des grosses racines de chênes millénaires devait lui être d’autant plus précieux que l’odeur du prédateur était maintenant portée par un vent, capricieux et tournant, soufflant désormais dans la direction propice à un désagréable échec de capture pour le félin...

Le caractère de la Serpentarde de quatrième année était toujours quelque peu altéré par sa forme animale et il lui fallait notamment chasser le crépuscule venu, mettre à mort et se nourrir de ce qu’elle avait tué comme d’un besoin aussi vital que de respirer ou de boire, avec une fréquence mécanique et automatique, tel un réflexe, inhérent, indissociable de son mode de vie. C’était une sorte de contre partie, d’obligations équitables aux incroyables avantages immuables d’ouvertures d’esprit, de visions et de compréhensions profondes qui s’offraient à elle par le biais de cette aptitude, cette habilité qu’elle avait su développer au fil des entraînements. Etre un animagus à part entière. Non comme l’addition ou la superposition d’un humain et d’un animal mais plutôt comme l’étonnante fusion irrévocable de deux consciences bien distinctes, complémentaires, l’une ayant intimement sa place dans l’autre et chacune reconnaissant l’utilité et la nécessité de l’existence de l’autre. Et bien que cela fasse déjà plus d’un an que la descendante des Craft avait connu ses toutes premières métamorphoses en ocelot, il ne demeurait pas moins dans l’âme de la brune aux yeux clairs, les mêmes dilemmes et infinies tentations qu’elle avait immédiatement ressenties lorsque son corps et son esprit avaient trouvé un chemin extrêmement direct vers la Nature. Toujours les mêmes chants suaves résonants, alléchants dans son esprit, plein d’ivresse de cette beauté incomparable qui s’offrait à son regard de félin, qui se perdait dans celui d'un humain. Tout était tellement plus simple lorsque quatre appuis en remplaçaient deux et que le bien et le mal n’avait plus d’autre sens que la loi du plus fort, la loi de la jungle, cruelle et impitoyable. Tuer ou mourir. Sans conscience, sans pouvoir, ni gloire, sans tout ce que les êtres pensants appellent régulièrement causes ou rêves et qui leur servent trop souvent de raisons, d’excuses pour assouvir vengeances et traîtrises, meurtres et génocides. A commettre le pire, l’irréparable, l’insupportable, insultant et méprisant la morale, perdant toute humanité et respect pour la vie. Ce que seul l’humain était consciemment capable de faire, tuer pour le simple plaisir de tuer, nuls autres races dans la Nature ne se comportaient ainsi, nuls autres espèces, tant sauvages et indomptables soient elles. Et l’irrésistible attrait de demeurer jusqu’à la mort un animal, une bête naturelle, loin de l’atrocité de ce monde auquel elle appartenait pourtant se faisait sentir chaque fois plus sensiblement, à tel point, que de très rares fois, si la fatigue n’avait pas eût raison de la brune aux yeux verts, peut être se serait elle laisser divaguer à cette idée et poursuivit jusqu’aux méandres des profondeurs ténébreuses de la forêt interdite quelques belettes ou rongeurs charnus...

Mais ce soir là, Pénombre repoussait une fois encore les limites de temps sous lequel elle pouvait rester animale, entraînait, éprouvait son endurance avec la vivacité d’une passionnée de défis, d’une dépendance à l’adrénaline de la chasse et elle avait bien la ferme intention de tenir l’effort jusqu’à capturer son dîner, des heures dussent elle y passer ! La nuit laissait lentement tomber son noir manteau glacial et les prunelles de jais de l’animagus s’en trouvaient dilatées, captant et recherchant la moindre once de lumière qui la guiderait à ce que son ventre réclamait déjà énergiquement.

Et là, enfin, l’occasion rêvée se présenta comme autant de chance insolente et intrépide. Une infime petite brèche venait de s’ouvrir brièvement dans l’attitude défensive de l’animal, distraite par la promesse d’un butin secret, noisettes, fruits ou baies qu’elle avait dû enterrer des temps auparavant. Ses petits yeux perçants et foncés s’agrandirent notablement lorsque lui parvint le léger choc sourd d’une coquille dure que ses griffes avaient dû effleurer sous l’entrain et la peur, trahissant son désir et son attente. Pénombre ne manqua pas le coche si bref que fut la maigre faille que la fouine adulte, expérimentée et aux aguets lui laissa entrevoir. D’un timing devenu parfait à forces d’échecs et de détermination, Pénombre contracta rapidement autant qu’intensément les muscles moteurs de ses pattes arrières avant de bondir largement au-dessus des épais fourrés verts, toutes griffes et crocs dehors, la faim tenaillante. Surprise par l’attaque éclair de l’ocelot, la fouine n’eût que le temps de lâcher de petites baies rouge tendre que l’étau sauvage et sans échappatoire des pattes de l’animagus se refermait sur sa petite gorge fragile. Et alors que Pénombre allait mettre fin aux souffrances de sa proie qui se débattait furieusement entre les mortels poignards du félin, un bruissement sonore significativement proche lui fit relever le museau, inquiète, alerte. Si le garde chasse, Rubèus Hagrid, découvrait la présence d’un ocelot d'apparence sauvage dans les murs de Poudlard, la poursuiveuse aurait bien du mal à garder secrète ses nouvelles possibilités et à ne pas s’attirer d’ennuis avec cela ! Déjà qu’au Tournoi des Quatre Sorciers, elle avait dû se trahir pour éviter une mort certaine en usant de ses aptitudes hors du commun pour son âge afin d'affronter un Nundu, il ne valait mieux pas que ses événements ne parviennent aux oreilles de ceux qui l’ignoraient encore, ce qui serait sûrement chose faite une fois que l’une des élus de Salazar Serpentard aurait été démasquée et que les rumeurs recommenceraient à courir sur ce don qu'elle avait exacerbé, déformante de vérité mais entêtant l’esprit des plus naïfs et des plus crédibles. Beaucoup de premières années. Tous voudraient savoir, voir et il y aurait également ceux qui feraient preuves de racisme violent, de ségrégations envers sa famille ou son nom, de jalousie à conséquences désastreuses, sanglantes… Alors non, pas question de prendre le risque de mettre définitivement à jour son petit secret, de menacer la noblesse, le respect et l’héritage de son nom, d’encourir ainsi le courroux mortel de son géniteur.

Mais hélas, égarée une seconde de trop dans ses pensées torturées et ses scénarios catastrophes, Pénombre releva brutalement la patte de son dîner, frappée par une soudaine douleur fulgurante qui lui remontait rapidement jusque dans l’avant bras. Abaissant son regard jauni, la quatrième année eût tout juste le temps d’apercevoir la queue brune du Mustélidé, qu’il disparaissait déjà derrière un large tronc d’arbre grisâtre jeté à terre par le poids des âges, décampant à toute allure, le sang du félin lui luisant encore la dense fourrure de son museau blanc. Rageuse mais plus encore troublée et tourmentée par l’identité de la personne qui approchait et pénétrait son terrain de chasse, à l’odeur c’était un humain sans aucun doute possible, l’ocelot se tapit plus bas sur ses pattes, au ras du sol , tentant de rester le plus silencieux et discret possible malgré les gargouillements de plus en plus sévères de son estomac désespérément vide, le doré de sa fourrure parsemée de pétales de ces jolies fleurs bleues qui jonchaient le sol humide...

Une fois de plus Jemiah était sortie la nuit... encore une nuit à errer dans le parc telle une âme en peine... Elle n'avait pas encore déterminé avec précision la raison de ses exils nocturnes... Elle n'était pas spécialement triste, ni mélancolique, elle se sentait parfaitement bien, même si elle n'avait pas beaucoup d'amies, cela ne l'avait jamais dérangé outre mesure... Elle n'avait pas pour habitude d'alle vers les autres, ni d'engager la conversation... cela était du à la grande timidité dont la jeune poufsouffle était victime... Les seules personnes à qui elle adressait la parole étaient les professeurs, de temps en temps, quand elle y était forcée, ainsi que quelques mots à ses camarades de dortoir... Le seul moment durant lequel elle oubliait cette timidité était les entrainements ainsi que les matchs de Quidditch. C'est lors de ces évenements qu'elle pouvait s'épanouir totalement et laisser libre cours à ses émotions. Heureusement pour elle, car garder ses sentiments pour soir, ne pas les exterioriser peut être très dangereux... un sentiment trop longtemps refoulé peut facilement se transformer en névrose et détruire complètement la santé psychique, voir physiologique dans certains cas de la personne atteinte. Finalement, ses escapades nocturnes lui servaient peut être à se sentir bien, tout simplement... Elle se sentait omniprésente, toutes les créatures du parc fuyaient à son aproche, pour une fois, elle ne passait pas inaperçue... elle était maître en ces lieux... Du moins c'est ce qu'elle croyait... elle n'avait aucune idée de la surprenante rencontre qu'elle allait faire cette nuit la.

Le printemps étant venu, les nuits étaient de plus en plus agréables, certes elle devait encore se couvrir pour sortir, mais elle n'avait plus besoin de prendre son épais manteau encombrant, sa simple cape de sorcière lui suffisait à ne pas mourir de froid. Elle avait également pris avec elle quelques petits gâteaux secs qu'elle avait récupéré en grand nombre quelques jours auparavant auprès des elfes de maison, dans les cuisines du château, qu'elle avait trouvé grâce à l'aide d'un charmant élève de septième année qui avait eu l'extrème gentillesse de lui indiquer comment s'y rendre... Tandis qu'elle grignotait tranquilement un de ces délicieux biscuits, elle entendit un léger bruissement, provenant d'un buisson distant d'une dizaine de mètres... Elle eut juste le temps de tourner la tête pour apercevoir ce qui semblait être une fouine, courir dans les sous bois comme si le diable était à ses trousses... Jemiah la suivi quelques secondes du regard avant de s'apercevoir que cet animal boitait de la patta arière droite... Elle voulu ratraper l'animal afin d'en être sur, mais celui ci avait déjà disparu... Jemiah sortit sa baguette de sa poche... Elle n'avait jamais maitrisé le sort Lumos, mais à cet instant, elle en avait besoin... Elle se concentra de toute ses forces, et quand elle prononça la formule, une très faible lumière jailli de sa baguette... Cette lumière était suffisante pour eclairer le sol devant elle, mais elle devait presque marcher à quatre pattes... A mieux regarder le sol, elle aperçut une trace de sang... Surement la fouine qu'elle avait perdu de vue... Encore une tache de sang un peu plus loin... Elle remonta ainsi la trace de l'animal en sang.... La piste s'aretait toute proche d'un petit trou qui semblait avoir été creusé par la fouine elle même... Les taches de sang était plus grosses à cet endroit là... Il s'agissait certainement du lieu de l'attaque...

Jemiah souhaitait retrouver la fouine, pour la soigner, elle avait toujours aimé soigner les animaux, magiques ou non... Elle attendait avec impatience sa troixième année pour commencer les cours de soin aux créatures magiques... Elle se releva après avoir regardé une dernière fois le trou creusé par la fouine, qui était certainement à la recherche de nouriture... Elle fit demi tour et s'apreta a quitter ce lieu, quand elle aperçut, à quelques mèters d'elle seulement, deux points jaunes, distants de quelques centimètres, qui la clouèrent sur place... Elle n'était pas seule, et était observée...

[ Je n'en suis pas très fière mais je souhaitais éviter de te faire attendre plus longtemps ^]

Tous ses sens particulièrement en éveil, à l’affût et concentrés sur l’intrus qui pénétrait son territoire de chasse, l’ocelot restait silencieusement terré au ras du sol glacial, figé, maîtrisant finalement sa respiration en de calmes saccades longues et régulières qui repoussaient la poussière ocre loin devant son petit museau sombre. L’odorat du félin, considérablement sensibilisé par son passage de la condition humaine vers celle d’animale n’avait pas eu la moindre difficulté à déceler des odeurs portées par le vent changeant, douces senteurs bien trop complexes et étrangères à sa mémoire sauvage pour être directement issues de la Nature elle-même. Il s’agissait à n’en pas douter d’un mélange particulier et spécifique de plusieurs notes, de fragrances propres à celles que les êtres pensants utilisaient si souvent et de manière si courantes qu’ils finissaient par ne plus y prendre réellement gare. Ainsi, parfums aux effluves délicates ou épicées, shampooings aromatisés ou subtils, huiles de bain fleuries caractéristiques dans leurs vapeurs mielleuses, déodorants rafraîchissants et autres mixtures sensitives avaient toujours su prévenir Pénombre de la venue d’un ou de plusieurs de ses camarades de Poudlard dans son environnement proche. Et grâce à cela ainsi qu'aux bruits d'approche des élèves, souvent peu discrets pour une ouïe affinée comme l'était celle d'un fauve, la Serpentarde de quatrième année avait, de très nombreuses fois, pu éviter la confrontation directe avec eux simplement en s’écartant prudemment de la piste olfactive qui précédait chacun des apprentis sorciers.

Mais telle que se présentait la situation actuelle, la descendante des Craft ne pouvait risquer de se mouvoir, même lentement, sans compromettre sa cachette de fortune et attirer fatalement l’attention sur elle, car la lune levante, pleine et rasante baignait dès à présent de ses rayons clairs et argentés, les sous bois adjacents. Les couleurs vives de sa fourrure, noir et or, ne tarderaient probablement pas à trahir la présence de l'ocelot dans les herbes hautes. Ce n'était plus qu'une question de secondes et Pénombre le devinait à mesure que se précisait clairement le parfum d'une jeune fille mais surtout l'intensité croissante avec laquelle la Serpentarde pouvait percevoir l'élixir lui révélait, limpide, que la source avait adopté une trajectoire frontale, directe vers la position de la poursuiveuse. Une hypothèse largement consolidée par ce que lui communiquaient ses prunelles obscures, attentives et focalisées sur la fine silhouette gracieuse, quoiqu' encore quelque peu indéterminée, d'une humaine alors même que celle ci pénétrait les premiers fourrés denses.

D'une douce blondeur angélique rendue glaciale par les reflets opales de l'astre nocturne, la Sang froid ne pouvait encore distinguer avec certitude les traits du visage de cette sorcière aux allures d'un songe, la sorcière semblait juste méditative, prise dans les méandres de ses pensées, à en juger par le rythme lent et régulier de ses pas. Du moins, au commencement, car rapidement, la période temporelle de son approche varia sensiblement, comme si son attention avait été déviée de ses tendances initiales. Quelque chose avait probablement suscité sa curiosité et la quatrième année priait pour que ce ne soit pas la présence inexplicable d'un félin sauvage entre les murs de Poudlard. Mais soudainement, l'esprit fertile et vif d'une des élus de Salazar Serpentard fomenta d'autres raisons qui auraient pu amener, la nuit venue, une apprentie mage à se rendre dans des lieux si peu fréquentés nocturnement. Il pouvait tout aussi bien s'agir d'un rendez vous tardif que la blonde avait prit avec une tierce personne et l'humaine avait simplement avoir feinté de se rendre le plus innocemment du monde dans le parc alors que d'autres projets bien moins avouables, de ceux qui imposent discrétions et secrets, occupaient son esprit.

Pénombre eût un long frisson vivace. L'excitation, l'adrénaline, lui monta rapidement à la gorge alors qu'elle réalisait la proximité d'un potentiel danger qu'elle n'avait initialement considéré. La sorcière de quatrième année l'espérait au moins tout autant qu'elle le redoutait, se sentant fourmillante de curiosité et d'un interêt démesuré pour ce qu'elle allait peut être découvrir et apprendre, ce soir même, des sombres desseins de cette jeune fille jamais croisée auparavant. Oeuvrait elle à des fins néfastes pour un groupuscules de détracteurs d'Albus Dumbledore ? Pour des informateurs sans nom, ni visage ? Pour une cause, de l'argent ? Finalement, ne pouvait elle pas, tout simplement, dissimuler sa véritable identité de mage noir sous un Polynectar soigneusement préparé à partir des cheveux d'une personne aux allures purement inoffensives ? Non, non... Ca aurait été bien trop d'efforts inutiles pour si peu de résultats. Pénombre ne doutait certainement pas que les Ombres Noir du Seigneur des Ténèbres avaient bien d'autres moyens, extrêmement plus fiables, rapides et efficaces pour se renseigner que l'emprunt d'identité d'une élève... La Reptile se raisonna, il ne fallait pas trop s'encrer de prudence au risque de basculer dans la paranoïa, la méfiance maladive et la suspicion. Cela il n’en était autrement pas question, jamais elle ne troquerait lucidité et réflexion contre aveuglement illusoire et vaniteux, contre des interprétations d’évènements comme seul l’esprit désirait en voir et non tel qu’ils l’étaient réellement. Pénombre n’aurait jamais l’orgueil de modeler ses propres perceptions simplement pour pouvoir affirmer avoir toujours su et être depuis le début dans le vrai. Il fallait être logique, radicalement cohérente et cartésienne. Alors peut être qu’en somme toute, la blonde n'avait qu'un rendez vous amoureux en cette délicieuse soirée d'Avril ? Pourquoi pas avec une personne déjà prise d’ailleurs ? Quelqu'un que la demoiselle n'assumait pas de voir au grand jour ? A moins que ce ne soit son compagnon qui n'assurait pas la vérité ? Un des Don Juan de Serdaigle ? Probablement et frustrament rien de plus qu'un moment romantique après tout...

Pour la brune au regard agressif de limpidité, il n'y avait pas d'endroits où se dérober aux regard , où se dissimuler aux yeux de l’adolescente, pas d'obstacles naturels derrière lequel se dissimuler et la Championne du Tournoi des Quatre Sorciers ne pouvait envisager de se faire repérer alors elle retint sa respiration, quand, si proche d'elle, que la quatrième année pouvait presque en percevoir le toucher léger de ses vêtements, l'inconnue s'immobilisa. Le cœur cognant à tout rompre, l'héritière des Craft pouvait aisément rejoindre et côtoyer mentalement le fil des pensées que devait suivre sa camarade de Poudlard devant les marques révélatrices et accusatrices du terrain. Deviner la nature des questions que la blondine devait certainement se poser devant le spectacle accidenté et sanglant qui s'offrait à sa vigilance. Là, juste là, à seulement quelques dizaines de centimètres du museau noir de la pelucheuse créature.

Et au bout d'une interminable éternité de temps durant laquelle Pénombre fut surprise de sentir son odorat fervemment attiré par quelque chose qu'elle n'avait pas pu percevoir aux premiers abords. Camouflé par les senteurs qui émanaient du corps svelte de l'humaine, un exquis mélange sucré, irrésistible et infiniment tentant pour un fauve affamé teinta soudainement l’air, au plus grand Dam de l’ocelot... Finalement, la demoiselle désespérément anonyme pour la Sang froid se retira enfin de l'estrade de la scène qui aurait dû être la dernière de la vie d'un mustélidé et, chose que Pénombre n'espérait plus, finit par faire demi-tour dans la nuit. N'osant d'abord reprendre son souffle, la brune aux yeux verts ressenti furtivement comme les aubes d'un soulagement naître dans sa poitrine, lorsque inopinément, son regard fauve croisa, pour la toute première fois depuis son arrivée, les iris bleutées de l'apprentie sorcière. Trop tard.

Se sentant prise au piège et confrontée pour la toute première fois à quelque chose qu'elle avait toujours cherché à éviter et pour lequel l'animagus avait très tôt établi une stratégie de repli en cas d'accident, la fille de Sven Craft eût un léger sourire qui se traduisit par un rebroussement furtif de babines baveuses. L'ocelot connaissait sur le bout des griffes la marche à suivre qu'elle avait si soigneusement planifié pour ce genre de situation mais au lieu de la mettre en action, la brune aux yeux clairs se releva lentement sur ses appuis solides. Elle se sentait follement attiré par l’odeur suave et tentatrice qui se dégageait des poches de la mage alors le carnassier, rendu téméraire et insolente par la faim obsédante et cela sans quitter des yeux la jeune sorcière qui lui faisait face, s'approcha silencieusement, d'un pas félin de l'humaine. Guidée par l'instinct et un besoin vital de manger, la Serpentarde sous forme animale franchit les derniers misérables centimètres qui la séparait de l'intrus, les crocs luisants à la lueur pâle de la lune bienfaitrice. Le félidé glissa finalement sa petite tête pelucheuse sous le coude de l'inconnue, ses oreilles rondes se courbant doucement contre le tissu sombre de sa cape de sorcière alors que le museau de l'animal remontait la piste olfactive qui l'alléchait, lançant la patte pour tenter d'en déchirer le dernier rempart de coton qui la séparait de ce qu'elle avait identifié comme étant des gâteaux. Mais le tissu était solide et comme souvent, un sort de conservation anti-intempéries, anti-agressions classiques le protégeait des poignards acérés du fauve. Frustré, l’ocelot se mit à grogner sourdement en grattant, agressif, plus frénétiquement contre la cuisse de la sorcière, broyant dans son enthousiasme, sans le souhaiter les petits gâteaux secs...

Un ocelot... Jemiah reconnut immédiatement le félin qui se trouvait face à elle... Plus gros qu'un chat, mais plus petit qu'un léopard, l'ocelot, Jemiah l'avait lu dans un livre animalier, vivait sur le continent Américain, principalement en Amérique du sud et en Amérique centrale, mais on pouvait également en trouver dans le sud du Texas... Animal souvent chassé pour la beauté de sa fourure brune parsemée de taches noirs, semblable à celle du léopard, quoiqu'un peu plus sombre. Même si les humains ne faisaient pas parti du tableau d chsse de l'ocelot, qui préférait les petits mamifères ainsi que les rongeurs et les serpents, Jemiah craignait pour son intégrité physique. Il s'agissait certainement dun ocelot échappé d'un zoo proche de Londres. Vraiment quel manque de chance pour Jemiah ! C'éait vraiment la seule à qui ce genre de mésaventure pouvair arriver ! Mais le félin ne semblait pas lui vouloir du mal, sinon il se serait déjà jetté sur la pauvre jeune fille de poufsouffle. Bien entendu elle n'était pas totalement sereine, ce n'est pas tous les jours qu'elle se retrouvait en face d'un animal tropical. Bien que magnifique, l'animal pouvait arracher le bras de Jemiah d'un seul coup de patte... Cette dernière pensa un moment à s'enfuir, mais elle se ravisa immédiatement, cela n'aurait fait qu'exciter l'animal, qui bien entendu courrait beaucoup plus vite qu'elle... Elle se devait d'être très prudente, ne pas faire de gestes brusques qui pourraient inquiéter l'animal. Comment Jemiah pourrait elle se sortir de cette situation ? Elle ne pouvait pas crier pour alerter un professeur, elle risquait de perdre beaucoup de points, elle était sortie la nuit trainer dans le parc, cela était interdit... Elle avait fai beaucoup d'efforts durant le match qui l'avait oppposée à Gryffondor pour faire gagner des points à sa maison, elle ne pouvaot se permetre d'en perdre si bêtement... Non, elle devait se sortir de cette facheuse situation seule, comme un grande, ce qu'elle n'était pas.

Sa baguette ! Elle pouvait se sortir de la magie ! Elle chassa tout de suite cette idée de sa tête, elle ne connaissait pas de sort qui pourrait lui être utile à cet instant. Elle continuait de fixer l'ocelot, ne le lachan pas des yeux, pour être prete a régir si il lui prenait l'idée de sauter au cou de Jemiah. Le félin s'avança vers Jemiah... Elle était figée par la peur, qu'allait il se passer ? L'ocelot était maintenant tout près de Jemiah, si elle ne portait pas de pantalon, elle aurait pu sentir le souffle chaud du félin sur sa jambe. Elle s'attendait à voir les mâchoires de l'animal se refermer à tout moment sur ses jambes frêles... Mais ce qui se passa, Jemiah ne s'y attendait pas du tout. Le félin, après avoir reniflé les poches du pantalon de Jemiah, s'était mis à se frotter contre sa jambe, comme l'aurait fait n'importe quel chat... Jemiah ne bougea pas d'un poil... Elle aurait pu carresser l'animal, mais elle ne voulait pas se risquer à approcher sa main de la gueule du félin... Elle senait le félin se frotter avec plus d'insistance sur sa jambe... Jemiah recula d'un pas, et trébucha contre une pierre, se retrouvant les fesses par terre... Le félin continuait à renifler et se frotter contre le pantalon de la jeune poufsouffle... Puis il commença à gratter avec ses griffes le pantalon de Jemiah, il semblait vouloir le dechirer, mais celui-ci était protégé par quelques sortilèges... Heureusement pour Jemiah, au cas contraire, elle aurait retrouvé sa jambe en charpie. Le félin se mit à grogner, ce n'était pas un grognement inquiétant, Jemiah trouvait que ce grognement semblait être un grognement d'impatience, ou d'agassement... Le félin voulait absolument ce que contenait les poches de Jemiah... Pourtant Jemiah n'avait rien dans les poches...

Mais si ! Toutes ces émotions avait légèrement troublé la mémoire de notre jeune fille, qui se rapella qu'elle avai fait un détour aux cuisines avant de sortir dans le parc, elle avait pris avec elle quelques gâteaux secs qu'elle avait fourré dans la poche de son pantalon... C'est donc cela que l'animal voulait avec tant d'insistance... Pourtant elle se souvenait du livre qu'elle avait lu, les ocelots étaient carnivores... Mais si celui-ci s'était bel et bien échappé du zoo, il devait être habitué aux gâteaux secs semblables à ceux de Jemiah, que les enfants devaient probablement prendre plaisir à lui lancer quand il était enfermé, il avait du finir par y prendre goût à ce que voyait Jemiah. Finalement elle commençait à éprouver de la sympathie pour le fauve qui n'était après tout qu'un gros chat, avec des grandes griffes et des grandes dents ~~pour mieux te manger mon enfant~~ .

"C'est les biscuits que tu veux ? Raaaah et j'vais manger quoi moi hein ? On partage si tu veux ?"

Jemiah mit la main dans sa poche, dans un geste très lent, prenant le plus de précautions possible, ne quittant pas le félin du regard, bien qu'elle ne soit plus effrayée, elle n'avait pas encore une totale confiance dans le félin, ce qui était comprehensible. Elle sortir quelques gâteaux de sa poche, en mis un dans sa bouche... Maintenant elle devait en donner un à l'animal, mais ne voulait surtout pas lui donner dirctement, en gardant le biscuit dans sa main, elle tenait à ses doigts. Elle jetta donc un biscuit entre les deu pates avant de l'animal, en esperant que cela lui suffirait, elle n'avait plus beaucoup de biscuits en réserve...

"Bon alors dis moi qu'est ce que tu fais la, à Poudlard ? T'es échappé du zoo c'est ça hein ? dis ?"

Oui oui Jemiah parlait aux animaux, elle le faisait depuis toute petite... A cette époque, elle esperait toujours une réponse de l'animal, mais en grandissant elle avait compris que les animaux n'étaient pas doués de la parole mais elle avait gardé cette habitude, qui lui avait valu quelques moqueries de la part de ses amies.

"Ouais bon mange avant de m'raconter ta vie ! Tu veras sont bons ces biscuits !"

C'était là sa plus importante erreur. Et elle le savait, s'en voulait, se haïssait de l'avoir encore commise. Pourquoi, stupide, l'avait elle laissé partir ? Disparaître à nouveau ? Pourquoi, idiote, avait elle cru qu'il reviendrait fouler ses lieux magiques de ses pas silencieux ? Qu'il abandonnerait définitivement les ténèbres si lourdes à son cœur de dragon, qui semblaient si étroitement, si vilement lui coller à la peau. Comment avait elle pu être si aveugle et se leurrer si aisément ? Sa colère n'en était que plus insupportablement décuplée car la jeune fille savait pertinemment que de grandes, d'immenses et complexes difficultés allaient désormais se dresser, colossales et menaçantes, sur le chemin qui la conduirait définitivement jusqu'à lui et s'amincissaient de plus en plus les chances que la sorcière avait de le retrouver à mesure que le temps s'écoulait et que les pistes que l'animagus avaient suivit la première fois s'affaiblissaient en renseignements et en indices déjà non utilisés.

Il lui fallait vaille que vaille réfléchir sur une solution qui lui offrirait la possibilité d'entrer enfin en contact avec une personne capable de lui fournir de nouveaux éléments que ceux qu'elle possédait déjà et qui en savait davantage sur les projets du jeune Steel que sa propre famille ou qu'elle même... Pénombre ne lui connaissait que peu d'amis intimes à qui l'adolescent aurait pu se confier et la plupart, tous en vérité, était étrangement introuvable... Etait ce une pure coïncidence ou devait elle s'inquiéter de cette potentielle preuve que quelqu'un, visiblement plus néfastement intentionné, suivait les mêmes traces qu'elle ? C'était sûrement le cas étant donné la nature des troublantes, des très alarmantes confidences du jeune garçon et du dément pouvoir extrêmement ramifié de ceux dont il s'était fait, par la folle justice, la foi et le vivace espoir qui l'habitaient, des ennemis.

Qui allait il bien pouvoir consulter pour obtenir le matériel magique nécessaire à l'exécution de ce que le Serpentard considérait être son devoir ? La descendante des Craft avait initialement, spontanément pensé retourner à la boutique de recels d'objets anciens et rares dans laquelle il avait oeuvré, les anciens Dieux savaient exactement combien de temps, mais la poursuiveuse s'était finalement souvenue que le blond l'avait faite brûler. En qui avait il assez confiance pour lui mettre volontairement à disposition une liste d'ingrédients et de besoins, écrite de sa propre main, qui, à elle seule, justifierait un très grands nombres de questions et tout autant de suspicions de la part du lecteur ? Quelle personnalité célèbre ou anonyme pouvait être assez importante pour posséder l'ensemble des bases premières à la conception de ce que l'apprenti mage avait soigneusement prévu mais également qui était assez généreux ou compréhensif pour accepter de les mettre à la disposition totale d'un jeune adolescent tel que Dorian Steel l'était ? Pénombre savait que son ami n'avait pas ou très peu d'argent sur lui et qu'il serait donc dans l'incapacité évidente d'acheter ce dont il avait besoin. Il était donc sans doute inutile de perdre son temps à fouiller les auberges luxueuses ou les grands hôtels réputés du Chemin de Traverse, jamais l'ancien membre de l'équipe de Quidditch n'aurait les moyens financiers d'y être hébergé et si les jours lui étaient comptés comme le suggérait leur dernière discussion, le garçon aux traits angéliques éviterait très probablement de les gaspiller en cherchant à retrouver du travail dans ce genre de grands bâtiments... De toutes manières, seule l'Allée des Embrumes permettait la discrétion nécessaire à laquelle Dorian devait se soumettre pour conserver ses déjà maigres chances de réussite...

Par où commencer diable ! L'endroit était si vaste, si délabré et autant sombre qu'incroyablement complexe, l'ambiance qu'il y régnait humait tellement le danger, la menace qu'elle obligeait la Championne des Serpents à n'y pénétrer, à n'y mener ses recherches qu'en plein jour. Certaines étroites rues empestaient intolérablement la pourriture et la mort tandis que d'autres, morbides et effrayantes, ne paraissaient pas avoir vu le jour depuis leur création, sans compter que la brune aux yeux verts devait en plus composer avec les jours raccourcis, la nuit précoce de l'hiver, ce qui, malchanceuse coïncidence, s'harmonisaient parfaitement avec les périodes d'examens hivernales, accentuant le caractère rare de ses disponibilités alors que la poursuiveuse aurait voulu s'immerger totalement dans sa quête.

Cette sensation pleine, chaude, entière de son fin corps, de sa peau pâle, blanche contre la sienne, aux délicates teintes cannelle, pain d'épices laiteux. Le lent soulèvement régulier de son torse au gré de ses respirations profondes sonnait intimement comme le doux rythme harmonieux qu'elle souhaitait fervemment donner à sa vie. Comme si les deux battaient et avaient toujours battu à l'unisson, en phase, sa vie à elle, son cœur à lui. Pénombre n'avait jamais embrassé Dorian, jamais posé ses lèvres pleines et rosées contre les siennes, plus fines, mais leur étreinte l'avait conduite à ressentir un bien être immense, intense, enraciné quelque part bien plus profondément et solidement que ne l'étaient ses propres attaches aux puissances vitales, une sérénité si envahissante et intégrale et à la fois une plénitude transcendante d'un bonheur sage. Il l'apaisait, ses paroles, ses gestes. Sa simple présence. La cinquième année percevait sans forcer la puissance de son esprit, de son aura, de son cœur de dragon battant contre le sien propre.

A quel autre moment aurait elle pu bien vouloir connaître l'éternité ?

Mais la chaleur, doucement s'effaça, remplacée par un infime filin d'air plus tiède, d'abord rafraîchissant puis, de plus de plus froid et enfin d'une franche morsure glaciale, morbide. Plus rapidement, quelque chose dans son environnement visuel parut se briser sèchement et soudain la lumière se noya à son tour dans un violent tourbillon d'encre onyx, une immensité ténébreuse terrifiante, engluante, macabre. Il n'y avait plus cette tendre vibration agréable dans les airs, il n'y avait plus ce parfum particulier, fragrance familière dont elle identifiait souvent la présence lorsque la vert et argent pensait au déshérité des Steel. Non. Mais autre chose. Ca sentait... L'herbe humide. La terre récemment remuée. Une odeur résolument sucrée, pâtissière. Qu'est ce que cela pouvait signifier ? Rêvait elle ? Délirait elle ? Etait elle de nouveau perdue, égarée dans un songe aux aspects stupéfiants de réalité ? Et comme une brutale et inattendue réponse à ses questionnements intérieurs, la douleur s'imposa. Démesurément écrasante, oppressante et lancinante, qu’aveuglée par son étreinte dévastatrice et insoutenable, le premier réflexe instinctif consiste bien souvent et rapidement à souhaiter abandonner ou renoncer simplement parce qu’on en arrivait à croire, à se persuader que s’arrêter maintenant, cesser de poursuivre nos rêves mettra un terme à la souffrance d’un échec. Pénombre ne pouvait que penser à ses espoirs de retrouver son ami perdu, le garçon pour qui elle n'osait s'avouer certaines choses... Pourtant, à la longue s’y résigner était la plus sûre manière de s’endiguer dans le regret et l’amertume. Tout l’enfer des ténèbres, se résumaient à leurs innombrables méandres sombres et cruels où se perdre était d'une aisance sadique, leurs poussières envahissantes, cendres étouffantes et douleurs accablantes qui finissaient bien trop souvent par atteindre nos âmes fragiles et sensibles, les corrompre, les pervertir jusqu'à la folie ou le meurtre, les détruire parfois. Et Pénombre le savait intimement. D’expériences.

Lentement, péniblement, la Championne des Serpents ouvrit les yeux sur un fascinant ciel lapis lazuli piqué de-ci, de-là d'étoiles scintillantes avant de réaliser, surprise, une présence étrangère à la sienne, le contact charnel et tendre d'un corps, à n'en pas douter, là, juste sous le sien... Immédiatement, la brune incandescente porta appui à sa droite, se déplaçant ensuite d'un geste rapide en contractant fermement ses muscles mais ceux ci, d'habitude si dynamiques et prompts à obéir se révélèrent pourtant meurtris et courbaturés, comme après un long et éreintant entraînement... La jeune mage gémit faiblement de douleur, une sorte de grognement sourd mais put néanmoins se décaler, un peu maladroitement, sur le côté, libérant ainsi du poids de son corps la jeune sorcière aux longs cheveux dorés sur lequel son regard vif se posait à présent. Assise dans l'herbe froide, la Rusée ferma un instant les yeux et de son esprit légèrement embrumé par elle ne savait quelle magie, Pénombre tenta de réfléchir sur la situation incohérente et étrangère qui se présentait à son regard. Si elle pouvait ressentir la douleur avec tant d'intensité, il était alors probable que l'Aînée des Craft soit tombée sous la soumission d'un sortilège d'hypnose... Non, impossible, d'abord quel intérêt un mage noir aurait pu tirer de la torture d'une cinquième année non impliquée dans les affaires de Dumbledore, ne détenant nulles informations précieuses ou capitales sur la résistance certainement organisée contre les forces de Voldemort ? Et même, s'il y en avait dont l'animagus n'aurait soupçonner l'existence, la sorcière doutait très fortement que quiconque soit au courant de ce qu'elle avait pu partager avec Dorian Steel... Et puis, comme torture, elle savait pertinemment qu'il existait bien d'autres supplices éminemment plus efficaces pour obtenir, sans délais, tout ce que l'on désirait d'un sorcier. Un des maléfices impardonnables par exemple.

Tandis que l'une des élus de Serpentard tentait de remonter le fil du temps par la logique et la raison, ses prunelles sombres se posèrent inconsciemment sur une petite tâche brune non loin du frêle corps de la sorcière inconnue qui lui faisait toujours face et dont elle avait noté la douce couleur des iris. A première vue, ses contours n'étaient pas très nets, ni très précis et, s'agenouillant pour en identifier la nature, Pénombre eût un soudain déclic. C'était un gâteau sec ! Cette odeur sucrée, chocolatée qu'il dégageait... L'apprenti mage ressentait une forte sensation familière de déjà vu mais des images lui revenaient par saccades, dans le désordre, imprécises et incomplètes. L'effet se comparait, analogue à un rêve dont la demoiselle aurait souhaité se rappeler les détails, l'histoire, le déroulement. Jeune animagus relativement peu expérimentée, deux années seulement, la conscience animale et celle humaine de la Rusée n'avait pas encore tout à fait parfaitement fusionné de mémoire et Pénombre avait parfois quelques soucis à se remémorer les endroits qu'elle avait visité la nuit venue et les actions qu'elle y avait accompli en tant qu'ocelot. Ce qui, elle devait se l'avouer, lui donnait pas mal de fil à retordre lorsqu'elle devait dissimuler ses méfaits nocturnes, les traces félines de son existence ou retourner dans des lieux découverts en secret.

Mais oui. Oui, c'était cela, l'adolescente avait voulu tenir le plus durablement possible son apparence d'ocelot dans le but d'éviter qu'une de ses camarades d'école, inconnue qui plus est, ne découvre son précieux don,, auparavant déjà bien mit à mal par la première épreuve du Tournoi des quatre sorciers. La sorcière se souvenait. Le félidé n'avait pas mis longtemps à percevoir l'appétissante piste olfactive qui prenait origine dans les petites poches de l'humaine et, affamé avait souhaité en déchirer la poche afin de s'en régaler. Puis là, trou noir, sauf qu'un biscuit était effectivement présent devant elle, là, par terre, à juste une poignée de centimètres de sa fine main pâle, un peu écrasé certes, émietté par la chute de quelque chose, sans doute elle même d'ailleurs et c'était d'ailleurs très certainement ainsi que la Serpentarde s'était retrouvée dans cette position gênante, tout contre la chair tiède d'une blondinette aux allures fines et délicates. Tout se recoupait. Pénombre n'avait encore jamais repoussé ses limites de temps si loin, ce qui devait naturellement expliquer l'état délirant qu'elle avait traversé, en effet, d'habitude, il fallait qu'elle se concentre intensément pour reprendre sans dommage son humanité et là, elle lui avait été imposée par la nécessité et le manque de force. La Rusée espérait juste n'avoir pas trop parlé durant son délire, n'avoir pas évoqué le prénom de Dorian ou bien il lui faudrait mentir en répondant aux questions que ne darderait peut être pas à lui poser l'étudiante en Magie qu'elle venait de rencontrer d'une manière assez originale d'ailleurs.... La Sang froid était toujours assise à terre, éreintée, ses vêtements tout poussiéreux de sa chasse nocturne mais ses écussons de maison bien visibles, apparents et c'est exactement ce qu'elle chercha furtivement sur les habits de sa camarade de Poudlard, les couleurs que celle ci arborait... Etait elle une élue de Salazar Serpentard ? Hum, à priori, son doux visage ne lui disait rien, l'animagus ne se souvenait pas l'avoir, auparavant, croisée dans la grande salle commune des Reptiles... Alors peut être un Bourreau de Travail de chez Poufsouffles ? Ou, une chance sur quatre pour que ce soit vérifié, une Amoureuse des études de chez les Aigles ?

Pour des raisons purement défaites de logique, Pénombre, d'instinct, ne la pressentait pas de l'étoffe des Lions Rouges de Gryffondor, à ceci près qu'elle s'était pourtant aventurée, la nuit tombée dans les environs de la forêt interdite, seule... Mais il faisait trop sombre sous le feuillage épais des arbres et l'ombre portée de la lune s'orientait parfaitement pour empêcher la vert et argent de reconnaître les teintes ou les effigies du blason le plus en évidence sur les vêtements de l'adolescente. Lui faudrait il deviner ?

A tant l'observer, la vert et argent finit par se rappeler sa voix, ses paroles et un sourire amusé dénué de moqueries se dessina alors sur son visage dévoré par l'obscurité environnante, sa voix maligne et pétillante vint dès lors doucement troubler le silence apaisant de la nuit :

" Non, je ne me suis pas évadée d'un zoo, je te rassure ! "

Puis, lui tendant faiblement la main, elle ajouta d'un ton plus grave et sérieux :

" Je suis Pénombre et comme tu l'as certainement remarquée, je suis un animagus... J'aimerais, pour des raisons que tu n'ignores sûrement guère, que tu gardes mon secret... Au fait, quel est ton nom ? "

Il était très perceptible dans son attitude et sous jacent à la requête verbale que la descendante des Craft venait d'exprimer à l'apprenti sorcière qu'elle envisageait de manière préventive de protéger son don particulier et qu'elle était ainsi déterminée à agir dans ce sens, à prendre les mesures, si radicales soient elles, qui s'imposeraient en cas de refus et cela sans hésiter une seconde. Pénombre n'était pas une meurtrière, loin, très loin de là, mais elle avait acquis avec l'âge, une dureté et une maturité plus ressemblante à ceux de son clan qu'elle ne l'était naguère dans sa petite enfance. Il ne se dégageait rien de maléfique de cette jeune fille, de mauvais ou de mal intentionné, rien qui n'aurait incité la Serpentarde à se mettre davantage sur ses gardes qu'elle ne l'était constamment mais au contraire, quelque chose d'hésitant, de dense sans toutefois l'être durement, radicalement, une sorte de naïveté enfantine, d'innocence comme apparente se ressentait lorsqu'on croisait son regard. Elle était jolie. Elle était mystérieuse. Qui pouvait elle bien être ?

Se pourrait il que l'inconnue ne se montrer étonnée de la présence d'un animagus dans l'enceinte de son école ? Effrayée ? Paniquerait elle à cette idée ? Le pire pour la Championne des Serpents serait que la blonde se dévoile radicalement et surtout agressivement raciste vis à vis de ce pouvoir spécifique matérialisé devant elle. Que le ton grimpe entre les deux filles, les acerbes et blessantes insultes sur le partage dégradant de conscience avec un animal fusent en tout sens et que Pénombre soit, sans autre choix possible, arrivée à un certain point de non retour, obligée d'user de magie contre l'adolescente. A première vue, la sorcière sans nom n'avait pas explicité, ni même trahi la moindre aversion spéciale, aucune frayeur intime ou phobie envers les animaux sauvages, tuant pour survivre. Elle n'avait visiblement pas entreprit de saisir sa baguette magique, de la retourner contre la peluche vivante et de lancer un sortilège offensif contre le pauvre petit quadrupède innocent (^^), non, au contraire, l'adolescente lui avait même offert généreusement autant que volontairement une gourmandise. Mais cela s'était déroulé avant qu'elle n'apprenne la véritable nature de la bête et la vert et argent n'aimait pas avoir de mauvaises surprises aussi ne s'avança t elle pas à prétendre pouvoir deviner les réelles intentions de la blondinette, à prévoir ses réactions, actions à venir, considérant juste toutes hypothèses comme possibles.

De toutes façons, la Serpentarde ne tarderait pas à expérimenter les réactions de son interlocutrice, il lui suffisait pour cela d'attendre patiemment :

" Je me demande, ce que, toi, tu fais ici, si tard dans ces bois dont l'accès libre est strictement interdit de jour comme de nuit. "

Pénombre aurait bien voulu se lever, gagner rapidement les cuisines du Château, peu surveillées après une certaine heure, et contenter enfin son estomac désespérément vide mais l'indépendante était encore trop affaiblie pour prendre pareille initiative et décida, en conséquence, de s'accorder un peu de repos avant d'entreprendre de rentrer discrètement à la Citadelle en compagnie de sa camarade. Une pensée curieuse l'interpella aussitôt et elle demanda, calme :

" Possèdes tu, toi aussi, une seconde nature animale ? "

Un instant magique… Par définition, il s’agit de quelque chose d’extraordinairement beau, quelque chose d’exceptionnel, qu’on ne pourrait vivre qu’une fois dans toute une vie… Une aurore boréale par exemple, phénomène climatique très rare, visible seulement au nord de la planète, résultat du reflet de la lumière de l’atmosphère. Ce phénomène était d’une part rarissime, mais également de toute beauté, quiconque aurait observé une aurore boréale pourrait mourir heureux, le cœur léger. Depuis toute petite, la jeune Poufsouffle
Rêvait d’en apercevoir une un jour, de pouvoir observer cette déchirure du ciel comme le disait Aristote, derrière laquelle on voit des flammes. Mais jamais son père n’avait accepté de l’emmener au pole nord, la ou l’observation de ces nuages de gaz enflammés, selon Anaximène de Mile, était la plus aisée. C’était une des seules choses que la père de Jemiah ne lui ait jamais refusé… Une des seules… Effectivement, le père de notre jeune fille n’avait jamais accepté que cette dernière puisse avoir un animal de compagnie, à part bien entendu la chouette effraie familiale, qui servait pour le courrier. C’est pour cela que très jeune elle s’était intéressée aux animaux, ne dit on pas qu’interdire l’objet d’une convoitise ne fait que renforcer l’intérêt qu’on y porte ? Jemiah avait lu, écouté, s’était renseignée… elle savait énormément de choses sur les animaux. C’est grâce à cela qu’elle avait immédiatement reconnu l’Ocelot ce soir là… Ce petit félin au pelage sombre qu’elle trouvait si joli… On aurait donné le bon dieu sans confession à cet animal au regard si doux, alors que c’était un véritable prédateur sans peut et sans reproches qui faisaient la terreur de ses proies. Proies qu’il prenait d’ailleurs plaisir à pourchasser sur de longues distances.

Malgré tout, cet Ocelot là semblait différent aux yeux de la fillette. Jamais il ne lui avait paru féroce, ou doté de quelconque idées malsaines, la seule chose qui avait semblé intéresser le félidé, étaient les gâteaux secs qui se trouvaient dans la poche de Jemiah, qui l’ayant compris n’avait pas hésité à lui en lancer un. C’est un cet instant qu’incompréhension et incrédulité se mêlèrent dans l’esprit de Jemiah, rejoints plus tard par une touche d’émerveillement. Elle sentait encore le museau du félin posé contre sa jambe, mais celui-ci ne cherchait plus, comme encore quelques secondes auparavant à transpercer le pantalon de Jemiah. Non. Ce dernier restait tout simplement immobile. Que pouvait-il bien se passer ? Ce n’était pas dans les habitudes d’un tel animal d’agir de la sorte, surtout face à une inconnue qui en l’occurrence était la jeune fillette de douze ans tout juste. Jemiah pouvait encore sentir le souffle sortant des narines du félin réchauffer sa jambe légèrement transie par le froid hivernal habituel en cette saison, ce qui signifiait que l’animal était encore vivant. Cela rassura Jemiah, qui n’avait aucune envie de se retrouver avec un cadavre de félin en plein parc de Poudlard, en pleine nuit, ce qui était par ailleurs formellement interdit. Au grand damne de la fillette, les yeux ainsi que la mâchoire du félin restaient clos. Tout laissait croire que la bête s’était assoupie, mais cela était tout bonnement impossible étant donné les circonstances. Un animal ne s’endormira jamais quand il a de la nourriture en ligne de mire. Et c’était le cas pour l’Ocelot qui avait vue sur les gâteaux secs de Jemiah. Elle eut beau remuer un de ses gâteaux sous le nez du félin, l’odeur de chocolat qui s’en échappait n’avait aucun effet notoire sur la léthargie dans laquelle était entrée l’animal.

Jemiah avait du mal à comprendre ce qu’il se passait, l’animal devait être malade. Selon les conclusions aux quelles elle était parvenue plus tôt, cet Ocelot s’était échappé d’un Zoo aux alentours de Poudlard et avait parvenu on ne sait comment à entrer dans le parc. S c’était le cas, il y avait de grandes chances pour qu’il soit malade, ou en très mauvais état. Elle profita de l’immobilité du félin pour l’observer de plus près. Elle ne décela aucun traces de mal nutrition, au contraire, à voir son ventre légèrement rebondi, on pouvait se douter que ce n’était pas la première fois qu’il mendiait des gâteaux à un humain. Jemiah promenait ses mains le long du corps de l’animal, son pelage était à la fois doux et soyeux, complètement différent du poil rêche et cassant des animaux vivant en captivité. Jemiah devait donc revoir toutes les conclusions auxquelles elle avait abouti. La jeune fille avait bien entendu déjà entendu parler des animagus, mais elle était déjà tombée sur la liste des animagus déclarés, elle n’y avait vu aucun Ocelot… Jemiah pensait également qu’aucun élève ne pouvait avoir un niveau magique assez élevé pour être animagus, mais elle n’avait pas vu la première tâche du tournoi des sorciers, sinon elle aurait tout de suite reconnu la championne de Serpentard. Si il s’agissait d’un animagus, ce ne pouvait être qu’un professeur. Or un professeur ne pouvait pas être animagus non déclaré, cela était impossible dans l’esprit de Jemiah. L’animal en question n’était donc pas un animagus… (Vous avez suivi le raisonnement ?) D’où pouvait-il donc venir ce félin ? Un mangemort ? Jemiah repoussa immédiatement cette idée, la château était sous la protection du plus grand sorcier de tout les temps, aucun être malveillant ne pourrait y pénétrer… L’endroit le plus sur au monde, même celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom-mais-on-sait-qu’il-s’apelle-Voldemort avait selon les rumeurs peur d’Albus Dumbledore… Le seul qu’il n’ait jamais craint…Rassurée à cette idée, Jemiah se replongea dans ses pensées, voulant à tout prix trouver la provenance de cet animal. Un instant l’idée de cacher l’animal dans son dortoir lui effleura l’esprit, mais elle se ravisa aussi tôt. Elle avait déjà quelque chose de très important à cacher, elle ne pouvait se le permettre… En effet, sa relation avec Jaina… Elle filait le bonheur parfait avec sa compagne, et cela grâce à la discrétion dont les jeunes filles avaient fait preuve depuis le début de leur aventure, quelques semaines plus tôt.

Jemiah ne put aller plus avant dans sa réflexion… Le corps du félin s’était enfin décidé à se mouvoir… Malheureusement, ses gestes n’avaient pas l’air d’être contrôlés, en effet, cela ressemblait à des contractions, comme ce genre de contractions qu’ont les femmes enceintes, peu avant l’accouchement. L’ocelot étendu sur le sol était agité de toute part, et chacun des ses soubresauts arrachait à Jemiah une grimace de douleur. Elle faisait tout son possible pour tenter de calmer l’animal, elle lui murmurait des mots rassurants à l’oreille, elle le caressait le plus tendrement possible, mais rien n’y faisait. Elle tenta vainement de l’empêcher de bouger, mais le petits bras frêles de la jeune fille n’était pas de taille à lutter face aux puissants muscles du félin. Cette soirée qui s’annonçait pourtant superbe venait de tourner au cauchemar pour la jeune fille, ses bras commençaient à devenir douloureux à force de lutter contre les mouvements du félin, et la panique qu’elle avait ressentie était sur le point de se transformer en peur. Malgré tout, elle conservait assez de lucidité pour ne pas crier, et ainsi éviter de réveiller et d’ameuter tout les professeurs qui n’auraient pas hésiter à lui enlever bon nombre de points, voir de la renvoyer sur le champ. Elle ne voulait surtout pas être renvoyée alors que le match contre Serdaigle allait débuter, elle avait placé beaucoup d’espoirs cette année dans son équipe, elle était devenue la capitaine de Poufsouffle de manière très inattendue, elle qui n’avait joué quel a fin du dernier match de l’année dernière. Elle était malgré tout très fière de cette nomination et n’hésitait pas à le crier sur tous les toits.

Le félin stoppa d’un seul coup et sans aucun signe précurseurs tout mouvement, dans un grand soupir de soulagement, Jemiah décontracta les muscles de ses bras tout en essayant de reprendre son souffle. Elle n’avait toujours aucune idée de ce qui venait de se passer, et elle était très loin du bout des ses surprises. Cela commença par le bout des pattes… Jemiah remarqua immédiatement les longs doigts fins et blafards qui prenaient la place des griffes de l’animal… Des doigts de fille songea immédiatement la jeune Poufsouffle… La magie de l’instant était réapparue, Jemiah allait assister à la transformation d’un animal en humain, chose qu’elle n’avait jamais vue auparavant. Elle avait très vite compris… Elle ne risquait rien, elle s’était trompée dans son raisonnement, il existait bel et bien un élève aux pouvoirs magiques suffisamment élevés pour devenir animagus… Qui était cet élève ? Jemiah allait le savoir très prochainement. C’est à cet instant qu’apparurent les premiers signes d’émerveillement sur le visage de la jeune fille, ses yeux était écarquillés et brillaient de mille feux, sa bouche était grande ouverte, on pouvait lire sur son visage la même expression qu’aurait une fillette de 2 ans à la vue d’une poupée parlante. L’âme d’enfant qui habitait Jemiah s’était réveillée et refaisait surface, tandis qu’un à un les membres de l’Ocelot se transformaient en membres humains. Toute trace de peur et d’angoisse avait désormais disparue de l’esprit de la jeune fille laissant place à sa curiosité naturelle. Le visage de l’animagus allait enfin être dévoilé quand Jemiah vit à la lumière de la lune l’écusson brodé sur la robe de la sorcière… Serpentard… Ainsi donc la maison des serpents comptait dans ses rangs un animagus non déclaré. Jemiah se demanda légitimement si cette fille correspondait aux clichés et autres idées reçues sur les représentants de Salazar Serpentard… Était-elle cruelle et sans pitié, était-elle sans cesse à la recherche d’un coup fourré ayant pour but de ridiculiser un élève ? Était-elle destinée à devenir mangemorte ? Toutes ces questions trottaient dans la tête de la jeune deuxième année, mais elle ne pouvait pas y trouver de réponses. La seule chose sure et certaine, ce que cette fille était doté d’un grand pouvoir magique. Jemiah était impressionnée. Les cheveux noirs et le joli visage de l’animagus apparurent enfin aux yeux de Jemiah… Elle ne semblait pas effrayante…

Il se passa ensuite quelques secondes durant les quelles l’animagus ayant repris forme humaine resta immobile, encore à moitié allongée sur les jambes de Jemiah qui n’osait faire le moindre geste… C’est alors qu’elle ouvrit enfin les yeux… Elle semblait être perdue, ne pas savoir ce qu’elle pouvait bien faire ici, allongée sur une jeune fille de trois ans sa cadette. Dans un mouvement compréhensible elle se dégagea et posa son regard sur le gâteau qui était resté sur le sol… Jemiah l’observa… La mémoire semblait lui revenir petit à petit, se reconstruisant, un nouveau morceau étant ajouté a chaque fois que son regard se posait sur un élément de la scène… Aucun mot n’avait encore été prononcé quand la Serpentarde prit la parole…

Citation :: " Non, je ne me suis pas évadée d'un zoo, je te rassure ! "

Jemiah esquissa un léger sourire en entendant cette remarque, ainsi donc elle pouvait l’entendre dans sa forme animale… Puis, la représentante des Serpents tendis timidement la main en direction de Jemiah, l’invitant à la serrer, tout en se présentant, et implorant Jemiah de ne rien dire à propos de ce qu’elle avait vu. Jemiah n’avait aucune intention de divulguer le secret de la fille qui venait de se présenter comme étant Pénombre… Prénom plutôt inquiétant, mais Jemiah n’en avait cure, après tout ce n’était pas la jeune fille elle-même qui avait choisit son prénom. Jemiah se promis intérieurement d’éviter les parents de Pénombre si d’aventure elle venait à les rencontrer par le plus grand des hasards.

Malgré tout, il y avait dans le regard de Pénombre quelque chose qui indiquait à Jemiah qu’elle aurait du souci à se faire si jamais elle venait à parler de ce qu’elle venait de voir… Elle saisit la main de son interlocutrice et la serra fébrilement, ses petits doigts tremblaient à cause du froid qui se faisait de plus en plus ressentir.

" Moi c’est Jemiah… Jemiah Tails… "

Jemiah remarqua que Pénombre essayait de deviner à quelle maison elle appartenait en regardant l’écusson sur la robe de Jemiah, malheureusement, il faisait trop sombre et l’on ne pouvait pas distinguer les couleurs de l’écusson…

" Si tu tiens tant à le savoir je vais te le dire, je suis à Poufsouffle "

La fillette ne manquait pas de cran, et prenait quelques risques à parler de cette manière à Pénombre, elle ne savait absolument rien de cette fille, même si elle avait l’air parfaitement charmante aux premiers abords.

" Ne t’inquiètes pas, avec moi ton secret est bien gardé, soit sure que je ne divulguerais rien à ton sujet. "

Jemiah disait la vérité, elle ne voyait aucun intérêt à parler de cela, si ce n’est se faire découper en rondelle par Pénombre, ce à quoi elle ne tenait pas plus que ça, après mûre réflexion de la part de la jeune fille. Pénombre venait de prendre à nouveau la parole… Elle se permettait de critiquer le fait que Jemiah viole les règlements pour sa balader la nuit dans le parc de Poudlard… Aux dernières nouvelles Pénombres en faisait de même, elle ne pouvait rien redire à cela…

" Si je suis la dehors, c’est que je voulais simplement prendre l’air et manger ces gâteaux secs en paix, je ne pensais pas être dérangée par un…un Ocelot… "

Jemiah porta la main à sa poche et en ressortit deux gâteaux…

" D’ailleurs en parlant de gâteaux, tu devrais en prendre un, tu m’as l’air en piteux état… Tu es sure que tout va bien ? "

La question que lui posa ensuite Pénombre dessina un grand sourire sur les lèvres de Jemiah qui s’empressa de répondre :

" Je pense plutôt que ma seconde nature c’est humaine, animale c’est ma première nature ! "

Un loup hurla au loin… très loin, selon les livres que Jemiah avait lut, on pouvait entendre un loup hurler à la lune à plusieurs kilomètres à la ronde. Le hurlement d’un loup était magnifique, un deuxième loup lui répondit, dans une harmonie parfaite, Jemiah ferma les yeux un instant pour en profiter pleinement… Elle aimerait tant être un loup, pouvoir se transformer… Comme Pénombre… C’était décidé, Jemiah ferait tout son possible pour devenir animagus, elle s’entrainerait sans relâche jusqu'à atteindre ce but… Avoir l’ouïe et la vision d’un loup… la force d’un loup, la discrétion du loup, le hurlement d’un loup… Tout dans le loup attirait la fillette. Elle fixa Pénombre, les yeux plein d’enthousiasme à l’idée de devenir animagus et lui posa timidement la question dont elle attendait une réponse précise de la part de Pénombre…

" Comment…Comment on fait… enfin… Comment t’as fait pour… Pour devenir animagus ? "

Les mots avaient eu beaucoup de mal à quitter la bouche de Jemiah, elle avait peur, et c’était bien la première fois, d’être ridicule, elle espérait secrètement que Pénombre lui enseigne sa technique, qu’elle l’aide à accomplir son rêve. Rêve qu’elle venait juste de se créer à la rencontre de Pénombre… Même si elle refusait de l’aider, elle lui aurait permis de rêver, Jemiah lui en serait éternellement reconnaissante. Jemiah était peut être inconsciente, ou peut être juste un peu trop ambitieuse, pour parvenir à son but qu’elle venait de se fixer, elle avait mis son égo, surdimensionné soit dit en passent, de côté et avait demandé de l’aider au près d’une fille de Serpentard… Elle voulait se prouver qu’elle n’était pas une bonne à rien…

Une journée ensoleillée, en plein été… Un groupe de jeunes enfants tous d’une dizaine d’années, un peu moins, étaient réunis dans un champ de blé, protégés du soleil tapant pas un abri précaire qu’ils venaient de construire. Tous ensembles, ils préparaient leur prochain coup. Leur mission aujourd’hui était de dérober les pommes si attirantes du paysan à qui appartenait ce champ. Mais cela n’était pas chose facile, il faudrait tout d’abord escalader une barrière assez haute, orné de barbelés, et ensuite se frayer un chemin à travers les ronces et les orties. Tout cela en essayant de ne pas attirer l’attention du chien du paysan, un des chiens les plus féroces de la région, selon l’imagination des jeunes enfants. Le plan était mis en œuvre, il ne restait plus qu’a décider qui escaladerait la barrière pour aller chercher les précieux fruits… La plus jeune prit la parole, disant qu’elle irait chercher ces magnifiques pommes. La fillette avait les cheveux d’un blond éclatant, le visage pétillant, les yeux brillant d’excitation à l’idée de commettre un délit.Jemiah avait neuf ans à l’époque, les autres enfants étaient ses amis, tous moldus, Jemiah se savait sorcière, mais elle passait le plus clair de son temps avec ses amis moldus, elle les connaissait depuis la naissance, ils étaient tous voisins, ou presque. C’est avec eux qu’elle avait passé les plus beaux moments de sa jeunesse. Ses amis la félicitèrent d’être si courageuse et l’encouragèrent vivement quand la jeune fille escalada la barrière de barbelés, quand elle traversa les ronces… La vigilance du chien du paysan avait été détournée grâce au morceau de viande fraiche que Jemiah avait lancé le plus loin possible du pommier. Un grand panier à la main, Jemiah s’empressa de le remplir de pommes rouges qui semblaient si juteuses. Malheureusement, les bruits de la jeune fille avait attiré le propriétaire du pommier, ce dernier s’approcha discrètement de Jemiah et la saisit violement à l’oreille… Jemiah chercha du regard ses amis… Ils étaient tous en train de prendre la fuite, abandonnant Jemiah à son propre sort. Un des garçons se retourna et lui cria :

Citation :: « Tu n’es qu’une bonne à rien Jemiah ! »

Depuis, elle n’avait plus jamais revu aucun des ses amis… Cet épisode lui avait valu un coup de bâton de la part du paysan, ainsi qu’une punition à la hauteur de la part de ses parents, qui l’avait en plus de cela menacée d’annuler son inscription à Poudlard… Cela restait un épisode très marquant de l’enfance de Jemiah, qui souvent entendait encore la voix de Jeremy lui crier qu’elle n’était qu’une bonne à rien… Elle avait finit par y croire en fin de compte, et s’était un peu laissée submergée par cette idée… Devenir animagus, obtenir ses Buses ainsi que ses Aspics, cela serait un bon moyen pour remédier à ce triste sort… Bien entendu ses anciens amis n’en saurait rien, n’aurait jamais vent des exploits de la jeune blondinette, mais elle pourrait enfin arrêter de se sous-estimer, ce qui serait un grand pas en avant.

Jemiah avait tant de questions à poser à l’animagus, les questions fusaient dans la tête de la jeune fille, elle les oubliait, les retrouvait, les remplaçait, elle ne savait pas par quoi commencer, elle voulait tellement savoir quelles sensations pouvait bien ressentir Pénombre quand elle se transformait en Ocelot, avait elle encore une perception humaine du monde ou s’accaparait elle également l’ouïe, la vue, le toucher, l’odorat, le gout de l’Ocelot ? Courrait-elle plus vite ? Pouvait-elle faire des bonds extraordinaires ? Et plu important, se retrouvait-elle dotée de l’instinct de chasseur du félin ? Jemiah avait tant de choses à apprendre de Pénombre, elle était prête à passer une nuit blanche toute entière à parler avec la Serpentard, malheureusement, Jemiah pensa légitimement que Pénombre n’était certainement pas prête à faire de même… A bien réfléchir, Jemiah ne savait même pas si Pénombre accepterait de lui dire quoi que ce soit, mais cela ne coutait rien d’essayer, elle serait tout au plus ridicule une fois de plus, mais elle n’en avait rien à faire, le ridicule ne tue pas et ce qui ne tue pas rend plus fort, telle était la devise de la jeune Poufsouffle. La blondinette passa une main dans ses cheveux pour les remettre en place, ces derniers ayant souffert de tous les efforts qu’avait fourni Jemiah pour tente de calmer l’animal quelques instants auparavant. Avant de reprendre la parole, n’attendant pas la réponse de Pénombre, elle porta une main à son cou, manipulant quelques brins d’herbes avec l’autre, signes d’une grande timidité chez la jeune fille.

" J’aimerais tant…être comme toi, pouvoir me transformer… Ca doit être grisant non ? J’aimerais bien que…que tu m’apprennes, j’adorerais me transformer en loup… "

Les joues de Jemiah se tintèrent très vite d’un rouge éclatant, mais l’obscurité qui régnait sur le parc de Poudlard en cette heure tardive masquait heureusement ce rougissement intempestif. Une bouffée de chaleur parcourut le encore entier de Jemiah, ce qui eut pour effet de faire couler une goutte de sueur le long du front de la jeune fille… Ce jour serait marqué à jamais d’une croix sur le calendrier de Jemiah, le jour de sa rencontre avec une élève animagus, le jour ou elle avait put assister à la transformation de Pénombre… Elle s’en souviendrait toujours… Elle ferma les yeux pour mieux profiter de cet instant magique.