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 Lettre expliquant bien des choses...(libre)
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MessageSujet: Lettre expliquant bien des choses...(libre)   Lettre expliquant bien des choses...(libre) EmptySam 27 Jan - 14:32:17

Quel Noël épouvantable...!!! Elle, qui avait sottement espéré que, pour la première fois de sa vie, elle célébrerait dignement cette fête ancestrâle, ces rêves s'étaient lamentablement effondrés comme un château de cartes percuté par un souffle d'air. Aucun paquet ni même aucune lettre de ses parents n'étaient parvenus jusqu'à elle. On aurait pu croire qu'ils agissaient ainsi par cupidité, ou encore par indifférence, mais seule Lysandra savait que, pour une raison mystérieuse, ils s'étaient toujours soigneusement appliqués à dédaigner cette fête de fin d'année. Au bout de onze années de ce petit numéro, elle devrait s'y être accommodée, pourtant, la petite voix de l'espoir au fond de son coeur, chuchotait, à l'approche de cette date, que cette année serait peut-être la bonne et que ses parents partageraient avec elle l'esprit magique de la période de Noël. Mais chaque année, une déception cruelle venait la frapper, lorsqu'au pied de son lit aucune lettre remplie de réconfort et d'amour paternel ne l'attendait. Alors, pour la énième fois depuis la semaine dernière, dans un stupide mais puissant élan d'espoir, elle montait à la Volière, sa robe virevoletant derrière elle, tandis qu'elle gravissait les Escaliers de pierre de la Haute Tour qui menait à une Pièce circulaire, venteuse, souillée de tous parts d'éxcréments de hiboux et souvent délaissée des élèves.
Tenue dans l'encadrure de la porte, elle cherchait son hibou, avec l'intime conviction qu'elle avait parcouru tout ce long et éprouvant chemin pour repartir une fois de plus bredouille, elle repéra la petite boule de plumes d'une couleur Marron qui basculait au Beige et, contre attente, à sa petite patte était solidement ficelée une enveloppe cachetée. L'impatience l'emportant sur la surprise, elle arpenta la Volière de toute sa longueur pour détacher la lettre de la patte du petit Hibou.Une fois l'enveloppe dans ses mains, elle ôta le cachet de ses doigts fébriles déplia le parchemin niché à l'intérieur :


"Ma Chère fille,


Longtemps tu as vécu dans l'ignorance, l'incertitude et l'incompréhension. Souvent tu nous a questionné lorsque nous te négligions à cette période de Noël, que tu n'as jamais connue heureuse et joviale, comme tous les autres jeunes gens de ton âge. Aussi, te voir malheureuse, te voir nous questionner en vain lorsque tu dévisageais les mines sombres de ta mère et moi m'as profondément blessé, c'est pourquoi je viens, à travers ces lignes, apaiser ma conscience, en t'apportant la révélation que tu as tenté de savoir depuis tant de temps, et qui risque de représenter un choc émotionnel monumental pour une jeune fille de onze ans. Mais, ta maturité précoce et ta force d'esprit m'ont poussé à t'avouer la réalité aujourd'hui plutôt que d'attendre encore plus longtemps, en espérant que la cicatrice se referme alors qu'elle reste à vif, et qu'elle sera toujours aussi profonde, aussi douloureuse...
Ma fille, ta mère, en te donnant la vie, a aussi engendré un décès. En ce début de Décembre, à Sainte-Mangouste, la guérisseurs qui se sont occupés de l'accouchement n'ont pu sauver qu'un seul et unique enfant, toi. Oui, Lysandra, tu as eu une soeur jumelle, durant quelques heures seulement...Le destin vous a séparées en envoyant celle-çi vers la Mort, alors qu'elle venait tout juste de découvrir la Vie. Lorsque ta mère à compris la malheureuse tournure des évènements, elle était littéralement effondrée, et je crois qu'elle ne s'en est jamais remise et ne s'en remettra jamais. Seule ta présence l'a permis de remonter un peu la pente et de retrouver, au bout de très longs moments, le goût à la Vie et le bonheur d'avoir un enfant.
Mais, tu comprendra très certainement que ce chamboulement fatal pour notre famille s'étant passé deux semaines avant Noël, nous nous étions promis de ne plus jamais fêté Noël, par décence, par recueil, par respect envers ta défunte soeur qui n'a pas eu le droit de vivre sur cette Terre.
Ma chère enfant, ta réaction à la lecture de cette lettre m'effraie. Je sais que ton Sang-Froid a des limites, je sais que tu seras sûrement boulversée à un point inimaginable, mais au fond de moi-même, je me rends compte que t'ouvrir les yeux sur la réalité était la meilleure chose à faire, et te prouvait en même temps la confiance que j'ai pour toi. Mais le plus dur pour toi sera sans doute de nous pardonner, à ta Mère et à moi, de t'avoir tenu à l'écart, alors que tu étais la personne au Monde qui étais le plus dans le droit de savoir. Même si ce que je te demandes vas te paraître difficile, ne m'en veux pas, n'en veux pas à ta mère de t'avoir tenu dans le secret si longtemps, nous ne voulions pas te faire de mal durant ta tendre enfance, je t'en supplies, comprends nous, nous t'aimons tant...

Ton Père"


Lysandra n'avait pas bougé d'un centimètre. Comme paralysée, elle restait les yeux rivés sur le parchemin jauni aux angles, comme une statue de cire, seules ses mains, plus cadavériques qu'à l'ordinaire, tremblant violemment. Son coeur cognait si fort dans sa poitrine qu'elle manquait de souffle, comme si elle avait fait trois fois le Tour du Parc en courant à perdre haleine. Son regard remonta plus haut sur le parchemin :

Citation :
Force d'esprit

Mais même avec une force d'esprit exceptionnelle, comment pouvait t-on rester de marbre à un choc si rude. Tout s'expliquait, ce n'était pas à ses parents qu'elle en voulait, mais à elle-même. Elle, qui avait assaillée ses parents de questions stupides telles que " Maman, pourquoi on a pas de Sapin de Noël", et d'autres choses aussi futiles et anodines, sans se rendre qu'en disant cela, elle ravivait une douleur ancrée dans leur âme, une douleur sans guérison possible... Elle avait été sans scrupules, les remords la rongeait, ainsi que la tristesse, celle de ne pas avoir connu sa soeur, sa chair, son sang, qui aurait été sa confidente, son identique...
Alors, une douleur telle qu'elle n'en avait jamais connue au cours de son existence la submergea, et, comme si le poids de la mélancolie était trop lourd à porter, elle tomba a genoux sur le sol, une larme discrète roula sur sa joue, l'humidifiant au passage, l'âme perdue dans le tourbillon de la détresse infinie...
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MessageSujet: Re: Lettre expliquant bien des choses...(libre)   Lettre expliquant bien des choses...(libre) EmptyDim 4 Mar - 17:24:49

Ambre était montée à la volière quelques instants plus tôt. Elle n’avait pourtant rien de spécial à y faire, n’ayant pas de hiboux. Et pourtant, dieu sait à quel point elle aurait aimé avoir des nouvelles de ce qui restait de sa famille. Mais la fillette avait fini par se résigner. Cependant, aujourd’hui, elle était montée ici, car la volière semblait être le seul lieu que l’allégresse entourant les fêtes de Noël avait épargné.

Pourquoi fuyait-elle Noël? Tout simplement parce qu’elle aussi ne le fêtait pas. Mais pour des raisons toutes autres. Elle venait d’un pays où Noël n’avait pas lieu d’être fêté. En Inde se côtoient divers cultes, y compris le culte Chrétien, par conséquent, le calendrier proposait des vacances à l’approche de cette fête. Ainsi, forcément, les familles se retrouvaient, même si ce n’était que pour le plaisir d’être ensembles.
Ambre connaissait donc le terme. Mais pour elle, il n’avait absolument aucune signification, sauf peut-être celui d’harmonie familiale. Et encore. Après la disparition de ses parents, la fillette et sa fratrie ont été recueillies dans une « Ashram ». Ce drame avait nettement renforcé les liens qui unissaient Ambre et ses 5 frères et sœurs.

À l’approche des fêtes de Noël, ils se réfugiaient tous les 6 dans le temple privé de l’ashram, et y passaient la soirée à prier, discuter, et les plus grands racontaient des histoires aux plus jeunes… Souvent, ils s’y endormaient, et les fidèles venus en visite les y trouvaient au petit matin.
Lorsqu’elle est arrivée à Poudlard, Ambre n’avait pas imaginé que cette période serait aussi difficile à passer. Tout d’abord, elle avait été tellement impatiente de partir, qu’elle n’avait pas pensé à cela. Mais au fur et à mesure que s’approchait Noël, la fillette avait ressenti quelque chose d’étrange au fond d’elle. Après avoir tenté de l’ignorer ou de la masquer sous une jovialité feinte, elle avait capitulé lorsque ce sentiment de solitude avait été trop fort.

Depuis le petit matin, elle n’avait cessé de voir les élèves courir partout, s’offrir mutuellement des cadeaux, et même se montrer ceux qu’ils avaient reçus. La fillette ne les enviait pas, non, ce qui se passait dans sa tête n’avait rien à voir. Elle se fichait des présents. N’en ayant jamais reçu, elle n’en avait jamais espéré, et pas plus en cette journée si particulière.
Mais derrière ces cadeaux qui représentaient pour les enfants Occidentaux ce que l’amour était à Ambre, il y avait la famille.
C’est ce qu’Ambre regrettait. Chez les Indiens, le sens de la famille est plus fort que tout, et c’est ce qui lui manquait ici.

Un de ses amis lui avait offert ce matin, un joli bracelet, tout simple, qu’émue, elle avait noué à son poignet. En Inde, ce présent ne se faisait que pour une fête spéciale, « Raksha Bandhan » entre frêres et sœurs, pour symboliser le lien qui les unit. C’était la goutte qui fit déborder le vase.

Au bord des larmes qu’elle retenait depuis trop longtemps, elle s’était enfuie, après avoir avancé un prétexte passe partout, Ambre s’était réfugiée ici, à la volière et s’était assise sur le rebord d’une des fenêtres. Curieusement, elle était parvenue à ravaler ses larmes lorsque l’odeur âcre de la volière l’avait prise à la gorge.

Quelques instants plus tard, elle avait entendu des pas, et Lysandra était apparue dans l’encadrement de la porte. Ambre ne s’était pas manifestée, tout d’abord parce que la fillette semblait préoccupée, mais aussi parce qu’elle n’arrivait pas à mettre un prénom sur son visage, même si elle se souvenait des agréables mais étranges instants passés en sa compagnie. Cette incapacité à distinguer les Occidentaux les uns des autres avait une tendance terrible à la frustrer.
La fillette reporta son attention sur l’extérieur alors que dans ses yeux dansait à nouveau une lueur chagrine.

Quelques instants plus tard, elle vit la Vert et Argent s’approcher d’un hibou d’une couleur difficile à identifier, même pour elle, qui venait d’une contrée des plus colorées, et prendre une lettre. grâce à son sens aigu de l’observation, Ambre surprit l’altération progressive des traits de la jeune fille au fur et à mesure que sa lecture de la lettre progressait. Mais ne voulant pas être indiscrète, elle tourna le regard à nouveau sur l’extérieur.

Jusqu’à ce que qu’elle entende le bruit fait par la jeune serpentarde, dont les genoux venaient de céder. Le son mat ricocha un instant, et s’envola par la fenêtre, remplacé aussitôt par un sanglot étouffé.
Ambre resta coite, de stupéfaction. La fillette n’aimait pas ressentir la douleur des gens autour d’elle. Sa nature altruiste lui venait de son éducation en Inde, mais cet héritage lui venait certainement aussi des difficultés qu’elle à du endurer seule du haut de ses quelques années, et qui avait à jamais marqué ses traits et apporté une maturité et une franchise déconcertante à son regard.

Ambre ne su pourtant pas comment réagir. Cette fillette qu’elle avait tant admirée dans le parc l’avait aidée sans le savoir lorsqu’elle lui avait offert cette « promenade » en forêt, passant outre son mutisme.
La Bleue et Bronze s’approcha doucement. Elle était pieds nus, comme toujours, et s’agenouilla près d’elle.

Lorsque Lysandra leva les yeux vers elle, Ambre se pétrifia de nouveau : dans les yeux de la fillette se lisait une détresse sans borne, une détresse qui faisait terriblement écho à la sienne. Cela avait tendance à l’effrayer, car elle ne savait pas quelles pourraient êtres ses propres réactions face au reflet de ses propres sentiments.
Elle secoua la tête, pour reprendre ses esprits, agitant par la même occasion ses cheveux ornés de fines guirlandes de fleurs de jasmins qui embaumaient la pièce.

Puis, délicatement, comme s’il se fut agi d’approcher de la porcelaine, elle glissa un doigt sur les joues de la fillette pour en chasser la larme discrète qui la dévalait doucement.
La Bleue et Argent effaça ainsi le seul témoignage de la faiblesse de la Vert et Argent qui lui faisait face.

Puis, elle lui sourit, d’un sourire vide de toute pitié, car elle savait elle-même que la pitié l’exaspérait au plus haut point, par conséquent, elle n’offrait de pitié à personne. Un sourire qui se voulait réconfortant.
Elle voulait l’aider, mais en même temps, elle ne voulait pas s’immiscer dans la vie privée de la Vert et Argent. Pourquoi ? Parce que son propre passé était déjà bien trop lourd à porter pour en assumer un autre et de toute manière, elle n’aimait pas se confier et par conséquent n’attendait pas que les autres le fassent.
Ses intentions étaient pures et ses réactions aussi, elle n’attendait absolument rien en échange, de Lysandra.
Le sourire d’Ambre exprimait tout cela. Elle la salua comme la fois précédente, les mains jointes sur la poitrine en signe de prière, et en se penchant en avant.




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MessageSujet: Re: Lettre expliquant bien des choses...(libre)   Lettre expliquant bien des choses...(libre) EmptyDim 25 Mar - 7:13:39

L'âme trop envahie d'une souffrance insoutenable et à première vue incurable, ses sensations physiques se firent comme endormies, envolées dans une dimension lointaine. Elle ne ressentait donc pas la froideur et la durceur meutrière du sol de pierre qui malmenait ses genoux grâciles, trop omnubilée par la nouvelle boulversante qu'elle venait d'apprendre et Lysandra, en toute lucidité, savait qu'elle chamboulerait son existence à tout jamais, qu'elle ne regarderait plus jamais sa famille de la même façon et que sa défunte soeur jumelle occuperait dès aujourd'hui une place éternelle dans son coeur. A un moment pareil, sous l'impact violentissime du choc, encore traumatisée par la nouvelle trop fraîche pour puiser la force de la digérer, que pouvait t-on bien souhaiter ?? De retrouver le bonheur, de tenter en vain d'oublier ?? Non, on souhaitait simplement en finir, s'éteindre pour qu'enfin s'achève cette douleur abominable, sans frontières ni limites...
Rien, aucune pensée réconfortante ni aucune chaleur ne pouvait apaiser son chagrin d'une immensité inimaginable, défiant toutes les normes, toutes les lois. Une atroce sensation, comme si elle se trouvait seule, abandonnée au bord d'un précipice à la profondeur surnaturelle, rempli de désespoir et de souffrance ou elle n'avait aucune issue de secours, comme si elle était hantée en permanence par un Détraqueur résigné à lui faire regretter amèrement chaque seconde vécue sur cette Terre.

Ses yeux bleutés, d'habitude intimidants et provoquant instantanément une frayeur puissante chez la plupart des gens qui croisaient son regard, avaient complètement changés, étaient devenus méconnaissables. Quiconque aurait plongé son regard dans les pupilles de Lysandra aurait ressenti un émoi inexplicable, d'une force aussi stupéfiante qu'effrayante, et qui exprimait avec tant de sincerité sa peine que l'on ne pouvait que la partager et y compatir. Mais le pire, c'est que ceux qui la verraient à un tel moment se demanderait avec une curiosité déplacée quel fait puisse être assez rude pour qu'il puisse arracher une larme à Lysandra, future Occlumens.

Lorsqu'elle releva difficilement la tête, comme si le poids de son tourment était trop lourd à porter, elle se rendit compte qu'elle n'était pas seule ; une jeune fille se trouvait dans le fond de la pièce circulaire, une jeune fille qui ne lui était pas inconnue, puisque c'était la Serdaigle qu'elle avait rencontrée dans le Parc ; une fillette intriguante, c'est d'ailleurs ce qui avait séduit Lysandra lors qu'elle l'avait croisée pour la première fois. Elle aimait les gens imprévisibles, sages, et détestaient les imbéciles impulsifs trop faciles à provoquer. Tout d'abord réticente à l'idée que la jeune fille n'appartienne pas à la Maison Serpentard, elle n'en tint pas compte longtemps car l'intelligence et le calme qui émanait de la Bleue et Bronze lui avait tout de suite plu et elle lui avait même proposé une promenade dans le Parc, que l'intéressée avait acceptée. Etonamment, le fait qu'elle soit muette avait construit un lien étrange, particulier entre elles deux car elles n'avaient besoin que du regard pour se comprendre.

Chose aussi surprenante, Lysandra ne lui reprocha même pas de la laisser seule, n'était même pas gênée de sa compagnie. Elle qui avait l'habitude de se croire plus forte que tout le monde, elle avait été surpassée par une fillette pacifiste, qui possédait quelque chose en elle qui avait l'énorme pouvoir de troubler Lysandra. Elle la prenait comme son ange gardien, la réincarnation de la sagesse et de la raison, qui veillait sur l'intrépide Verte et Argent. Elle ne souleva alors aucune objection lorsque la petite Indienne s'approcha à petits pas prudents, presque craintifs, et tendit son petit bras fin d'une splendide couleur mate vers la joue blanchâtre de Lysandra et essuya du revers de sa main l'unique larme qui avait coulé de l'oeil gauche de Lysandra.

Touchée par ce geste à première vue anodin mais qui dissimulait une tendresse infinie, Lysandra planta ses yeux dans les prunelles noisettes de la Serdaigle, et, dans un intense et foudroyant moment de faiblesse, comme elle n'en avait jamais connue, la Verte et Argent se sentit faillir à son devoir de ne jamais exposer ses sentiments en public, et, après quelques instants de lutte acharnée contre elle-même, renonça, fut vaincue pour une des premières fois de sa vie et s'écroula lamentablement dans les bras de la fillette qui lui faisait face, la tête contre son épaule. Qu'elle soit condamnée à l'enfer et à la damnation, mais Lysandra était certaine que si c'était un Gryffondor ou un Poufsouffle qui s'était trouvé içi, elle aurait fait la même chose...
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MessageSujet: Re: Lettre expliquant bien des choses...(libre)   Lettre expliquant bien des choses...(libre) EmptyDim 15 Avr - 8:29:47

Le regard d’Ambre, plongé dans celui de Lysandra, y lut une souffrance peu imaginable. La Bleue et Bronze ne se demanda pas un seul instant ce qui la mettait dans cet état. Pourquoi ? Parce qu’elle savait que cela aurait été déplacé de sa part de se poser la question, mais aussi parce qu’elle connaissait ce sentiment. Elle le connaissait pour l’avoir trop souvent observé autour d’elle, dans la misère qui dessinait le décor de son enfance. La souffrance lue dans le regard du serpent, reflétait le sien, à la différence près qu’elle avait depuis longtemps réussi à prendre du recul, et que ce serait pour Lysandra la partie la plus difficile. Sans savoir ce qui l’avait bouleversé, elle savait que la Vert et Argent ne pourrait y parvenir que seule. Personne ne pouvait faire ce travail à sa place. Elle le savait, car lorsqu’elle avait perdu ses parents, du haut de ses cinq ans, elle s’était enfuie. Elle avait fui, pendant 5 ans, les regards apitoyés, les paroles réconfortantes, les câlins et les baisers compréhensifs… Elle avait fui. Et même si elle avait dû sacrifier l’usage de la parole pour se sortir de la torpeur larmoyante qui enveloppait son chez-elle, la fillette l’avait fait. Et maintenant, elle était là, beaucoup trop calme et trop sage pour son jeune age. Elle regardait la vie au travers le prisme paisible de l’esprit, prenait de la distance avec les choses et profitait des plaisirs fugaces que lui offrait la vie. Ambre avait compris trop tôt la valeur de la vie et du bonheur.

Etre là près de Lysandra, et écouter l’écho de sa propre détresse au travers de celle de la Vert et Argent lui permettait de se prouver qu’elle avait grandit, trop vite peut-être, mais qu’elle avait grandit. Ambre savait qu’elle ne pouvait rien pour le serpent éploré, mais elle savait aussi qu’au début, une épaule réconfortante était agréable. La fillette savait que par sa simple présence fébrile, elle permettait à Lysandra de ne pas tomber dans le gouffre béant de la solitude, et cela était la seule chose qu’Ambre pouvait faire en cet instant.
Lorsque le serpent la regarda après avoir qu’elle ait caressé sa joue, son cœur se serra quand même, mais elle ne manifesta absolument rien.

Soudain, sans que la Bleue et Bronze n’ait pu le voir venir, Lysandra se jeta dans ses bras. Ambre vacilla très légèrement. Non pas que la Serpentarde était lourde, mais elle venait de sentir s’abattre sur elle toute la détresse de Lysandra. Reprenant immédiatement son équilibre, elle cala ses genous contre les dalles glacées et râpeuses de la volière. Puis, elle entoura ses petits bras frêles autour des épaules secouées de sanglots de la Vert et Argent.
Posant sa tête sur le haut du crâne de sa protégée et ferma les yeux, se laissant bercer par le rythme saccadé des larmes de Lysandra. Derrière ses paupières closes, Ambre revoyait sa propre mêre, à sa place, et elle-même à la place de Lysandra. Cette grande femme indienne avait un don pour ce qui était de consoler sa fille quand celle-ci avait un de ces chagrins qui construisent l’enfance.
Ambre avait scrupuleusement imité les gestes effectués par sa maman, tendres et doux. Mais elle l’avait fait inconsciemment, comme si cela avait fait partie d’elle.

Les deux fillettes se tenaient, à même le sol, au milieu d’une pièce vide de toute autre présence humaine, et dans laquelle la douleur était si palpable que même les chouettes et les hiboux, depuis leur perchoir, avaient cessé de hululer pour visser leurs yeux brillants sur les deux petits corps agenouillés au sol.
Le seul son à présent audible était celui des sanglots de Lysandra. Ambre ne bougeait pas, offrant tout ce qu’elle pouvait à la jeune fille qu’elle tenait contre elle. N’imaginant pas un seul instant faire quelque chose de mal, ou de déplacé. La spontanéité déconcertante d’Ambre, témoignait de cette pureté étrange qui émanait d’elle. La fillette faisait simplement ce que le moment lui inspirait, et cela avait toujours été ainsi. Combien de fois son ayyah l’avait réprimandée parce qu’elle jouait avec des enfants de basse caste, caressait les chiens, ou portait de cette nourriture si délicieusement odorante, méticuleusement préparée par les domestiques de la maison, aux mendiants installés devant les échoppes. Elle s’était toujours moquée des différences, quelles qu’elles soient, et n’avait pas songer un seul instant à commencer à s’en préoccuper parce qu’à ce qu’elle avait entendu, les élèves de Serpentard se pensaient supérieurs. Pour tout dire, elle s’en fichait éperduemment, et cela ne lui avait pas vraiment traversé l’esprit en cet instant particulier, ou la douleur semblait rapprocher les deux fillettes, quoique l’une ait appris à la dominer, tandis que l’autre en était pour l’instant submergée.
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