Je veux être ton oisillon

Alors que la jeune, la belle (ahem), la douce (re-ahem), la charmante, bref, que la petite Rossana Farazzi avait réussit à retrouver le chemin des beaux, des magnifiques, des sublimes... bref, des cachots humides. Epuisée - pauvre petite... - par l'énorme détour qu'elle avait pris, et ce, juste pour éviter les escaliers fous -mais quelle idée aussi, hein, de les faire bouger.... - elle s'était confortablement assise sur un des canapés ~~qui étaient là pour ca~~ qui se trouvaient dans la salle commune de Serpentard.

Dévorant déjà les premières pages, avec une avidité qui aurait même inquieté sa propre mère - qui pourtant ne voyait que ce qu'elle voulait bien voir - elle commenca à apprendre les noms, et les premières répliques.... Le tout, si concentrée, qu'elle ne voyait même plus les autres élèves, qu'elle ne les entend même plus. Pour elle, il n'y avait plus qu'à l'heure actuelle ELLE et son livre, "je veux être ton oisillon".

Alors que la belle, la douce, la parfaite Millicent… Quoi ? Oui, je parle de Millicent Bustrode, pourquoi ?!
Bref, alors que la Serpentard entrait dans sa Salle Commune, elle eut une moue de lassitude. Depuis l’épisode navrant du parc, et la perte de son merveilleux livre, elle déprimait. Certaines filles dépriment parce que leur copain les ont plaqué, d’autres parce qu’elles sont grosses… Mais Milly, elle, déprimait parce qu’elle se trouvait dans l’incapacité de dévorer les vers Shakespeariens. Ah ! Et dire que certains la traitent de Troll ! Cela prouve pourtant une certaine intelligence, nan ?

Bref, en arrivant à l’entrée, elle s’effondra sur le premier fauteuil, et commença à gémir, comme si elle était à l’agonie. Un élève, en passant, lui jeta un coup d’œil alarmé. C’était un première année. Il prit peur. Les gémissements redoublèrent.
Deux minutes et soixante gémissements passèrent.
Lasse de son petit manège, la demoiselle observa ensuite les alentours. Une jeune fille était plongée dans un livre. Argh ! Souvenir douloureux.

Trouvant fort injuste que la petite demoiselle puisse lire, alors qu’elle-même ne pouvait pas, elle se décida à venir l’embêter. Milly se leva donc, et s’approcha doucement. Toutes manières, elle aurait pu arriver en sonnant le clairon que la fillette ne se serait pas retournée…
A trente millimétres de son oreille, la Serpentard s’exclama :
« Alors, il est bien ton bouquin ? »
Curieuse de nature, (et avec un minuscule espoir qu’il s’agisse de son livre perdu), elle enchaîna :« C’est quoi ? ~~Macbeth~~ ? »

Nous en étions donc à la ravissante, sublime, merveilleuse... hum hum! Rossana Farazzi, qui, étaient depuis un moment, plongés dans son merveilleux livre: elle savait déjà que cette pièce-là allait sans conteste figurer dans ses oeuvres favorites: elle adorait litteralement chaques personnages, chaques répliques, l'histoire en elle-même... Et il était si bien écrit!

Quand soudain, alors que la pauvre petite venitienne n'avait rien fait de mal, ni demandé quoique ce soit à personne, entendit un:

" Alors, il est bien ton bouquin ? "

Qui retentit dans un merveilleux murmure à son oreille, aussi doux que le vent heu... dans les arbres (morts de preference, on entend mieux le cri du vent.). Abaissant doucement son livre, essayant de ne pas perdre contenance, et garder une certaine maitrise de soi-même - pas facile quand on voit hurle injustement dans le tympan en pleine lecture d'un véritable chef d'oeuvre - elle tourna tout aussi lentement la tête pour que ses yeux se pose sur une jeune fille, aussi laide que grande.

Jouant la carte de la patience et la grandeeeee politesse acquise avec sa mère (pour une fois qu'elle lui devait quelque chose....), elle adressa un sourire charmeur à la jeune demoiselle qui en réalité, n'en avait surement rien à faire, et répondit, du mieux qu'elle pu, tout en s'efforcant de laisser paraitre son petit accent italien.

"Oh, bonjour, je suis désolée, je ne vous avez pas vu. Veuillez m'en excuser."

Elle leva le livre, de manière à ce que la jeune ~~chieuse~~ fille puisse voir la couverture.

"Ce livre-ci? En effet, il est fort bien écrit. Il s'agit de: "je veux être ton oisillon"; peut-être le connaissez-vous déjà?"

Le ton employé par la demoiselle déconcerta légèrement Millicent. Bizarre, on aurait dit qu’elle dérangeait… Naaan impossible ! Haussant les épaules la demoiselle se tortilla pour pouvoir lire le titre du livre ~~de toutes les convoitises~~. "Je veux être ton oignon". Euh, non, "ton oisillon". Jamais entendu parler. Arff, si une Serpy le lisait, c’est que c’était bien.

« Et, euh, ça parle de quoi ? »
Curiosité curiosité… Millicent avisa un fauteuil, qu’elle rapprocha de celui de la sorcière. Puis, elle se cala confortablement au fond, attrapa un coussin, et cligna des yeux tel un doxy hébété vers Rossana.
« J’te dérange pas au fait ? Et sinon, moi c’est Millicent. Mais tu dois sûrement avoir entendu parler de moi… »

C’était évident. QUI n’avait jamais entendu parler de la grande Millicent Bulstrode ? (Chuuuut taisez-vous ! C’était une question rhétoriqueuh !)
Avec un regard appuyé, Millicent regarda de nouveau le livre. Ca ne payait pas de mine, mais c’était mieux que rien…

Pour tout vous avouer, Millicent était une graaaande fan de lecture. Improbable, dite-vous ? Certes, je vous l’accorde. Mais le fait est. Bon, bien sûr, ses lectures n’étaient pas toujours très recherchées. Par exemple, c’était une grande fan de Celestina Lovefull, (son livre fétiche étant "La Sorcière aux yeux vairons", où un comte beau, riche et arrogant se prenait d’affection pour Gloria, une jeune fille aux yeux vairons, qui se trouvait être une princesse, mais qui avait eu des…). Paradoxalement, elle avait aussi englouti le "Traité sur la nature exacte de la magie antique", en dix volumes.

Bref, maintenant qu’elle n’avait guère le loisir de se distraire avec de la poésie, Milly était à la recherche d’autre chose…

De quoi cela parlait? Très bonne question, idéale à poser à celui qui n'a pas finit sa lecture. Cependant, restant aimable, puisque la pauvre demoiselle ne lui avait rien fait, et qu'elle avait juste l'air de s'ennuyer, elle répondit.

"Et bien, ca parle... D'un roi cruel et tyrannique, de sa fille qui aime un brigand, et...."

Elle se tut. Elle devait avoir totalement stupide aux yeux de la jeune fille pour lire ce genre de livres! Un roi! Une princesse amoureuse d'un brigand! Bonjour les clichés! Elle fit alors une chose très rare: elle devint rose, et balbutia.

"... Et heu, voilà, je n'ai... heu... je vient de commencer, en réalité."

Puis sa camarade s'installa, bien confortablement, continuant à bavarder, bavarder.

"Heu non, vous ne me dérangez pas - Je m'appelle Rossana Farazzi, enchantée de faire votre connaissance - Je suis navrée de vous decevoir, votre prénom ne me dit absolument rien...."

Profitant alors d'un cet instant de répit, elle souffla. Bon, d'accord, la jeune fille n'était pas aussi polie que sa mère, une politesse qui était probablement la seule chose qu'elle aurait pu aimer en sa génitrice. Mais, tout le monde n'était pas comme elle, et cette Milicent n'avait pas l'air bien méchante, au contraire.

Le livre avait l’air parfaitement intéressant… Bon, ça ne parlait pas d’un comte, mais d’un brigand. On va pas en faire tout un plat, hein ? Toutefois, la jeune fille s’était mise à rosir. Curieux… Enfin, pas tant que ça, finalement. C’est vrai que si Millicent avait raconté "La Sorcière aux yeux vairons" à une inconnue, elle aurait sûrement rougi.

Puis la demoiselle se présenta. Milly tiqua légèrement au vouvoiement. Elle-même l’avait directement tutoyé… La jeune fille, Rossana, en était-elle vexée ? Allez, elle allait faire un effort… Et puis la fin des paroles de la demoiselle atteignit le pois chiche cerveau de Milly. Hein ? Elle n’avait jamais entendu parler d’elle ?! Pas même une petite fois ? Non ?
Ce fut au tour de Milly se rougir…

« Euh, oui… Euh… Si, ça à l’air bien votre livre… »
Gênée, la fillette observa un instant la salle, laissant un ange passer… Finalement, elle reprit :
« C’est pas de Celestina Lovefull, par hasard ? Non parce que j’aime beaucoup cet auteur ! Si ce livre te plait (chassez le naturel, il revient au grand galop) je pourrais t’en prêter d’autres ! »

Millicent se rappela alors que Mrs Bulstrode avait formellement interdit à sa fille d’emporter à Poudlard sa valise de romans à l’eau de rose, ainsi que sa veilleuse, et Pouic, son n’ours en peluche… Pouic… Cela faisant longtemps qu’elle n’y avait plus songé… A cause de ça, Milly avait décidé de renier sa mère. Pas son père (elle avait besoin du nom…). Et puis, au fil des ans, elle s’y était fait (et puis elle retrouvait Pouic, sa veilleuse et ses romans l’été ^^" )

Soudainement, la jeune demoiselle qui lui tenait lieu d'interlocutrice se mit à la vouvoyer. Rossana se pinca les lèvres. Zut, elle espèrait de pas l'avoir froissé à la vouvoyer... Le petit lion stupide l'avait bien insulté de "glaçon" après tout. Ce qui, d'ailleurs, n'était vraiment pas le cas. Simplement, elle aimait la politesse et le respect. Quel mal y avait-il à cela? Mais peut-être que la jeune fille en face d'elle s'en était vexée à son tour.

"Ah oui, il est bien, je vo... te remercie."

Elle avait opté pour la tutoyer. Après tout, les présentations étaient faites, et elle n'avait pas l'air très méchante. Elle s'autorisa donc à tenter la familiarité avec sa camarade serpentard.

"Celestina Lovefull?"

Ah oui, elle connaissait cet auteur. C'est Celestina qui avait écrit entre autre, "Donne-moi tes ailes" ou "La sorcière sonnera deux fois". Elle avait lue ces pièces il y avait un petit moment, mais elle en avait retenue que des histoires de sorcières et de comte. L'unique exception étant dans "donne-moi tes ailes", ou comment Celestina avait raconté l'histoire d'une sorcière de pure souche amoureuse d'un molu arrièré mental [je tiens à préciser que je n'ai absolument rien contre eux, hein] atteint d'une maladie congénitale qui rendait ses cheveux gras, son nez crochu et le teint jaunasse [toute ressemblance avec une personne connue est... :sifle: ] et dont, bien entendu, la famille de la jeune fille était totalement opposée à cet "union".

Elle vérifia tout de même le nom de l'auteur, bien qu'elle aurait d'ores et déjà affirmé que ce n'était pas de Celestina Lovefull. Elle lisait tant de livres de théâtres qu'elle parvenait un minimun à reconnaitre le style des auteurs les plus populaires. Non, cette fois, il s'agissait d'un....

"Heu...."

Fit-elle d'une voix peu assurée, pour reprendre la conversation. Puis elle reprit contenance, et commença à répondre à Milicent.

"Et bien, c'est "Lear Brunel" qui l'a écrit. Mais je suis contente de voir que nous ayons quelque chose en commun! Avez...As-tu lu "Donne-moi tes ailes"? J'avais beaucoup aimée ce livre! Le personnage de Léandre était remarquable, tu ne trouves pas? C'est juste dommage que ce n'était que l'arrière-cousin de l'héroine. Il aurait gagné à être mis plus en avant et en valeur dans l'intrigue; elle aurait été plus intéressante. Et sa fiancée Nora avait l'air sympathique elle aussi, n'est-ce pas?"

Elle s'interrompit d'un coup. Après tout, peut-être que Milicent ne l'avait pas lu. Ou bien peut-être qu'elle ne désirait pas avoir cette conversation... Ce qui était dommage, aux yeux de Rossana, puisque qu'elle n'avait encore jamais eu l'occasion de parler lecture avec d'autres personnes: sa mère fuyant littéralement ce genre d'occupation, son père, absorbait par son commerce et sa vie de famille. Et Milena? Elle ne savait pas encore lire voyons! Peut-être aurait-elle pû le faire avec ses camarades d'écoles primaire, mais ils étaient moldus et elle.... Et bien, elle, elle lisait pas mal d'ouvrages sorciers, tout de même.

"Mais si vous voulez, je pourrais vo... te prêter des livres également."

A vrai dire, elle en serait même ravie. Ca lui ferait une amie de lecture, ce ne serait pas du luxe pour une bonne fois. Quoique pour ce qu'elle en avait cru comprendre, les serdaigles étaient de bons liseurs eux aussi. Mais une amie de sa propre maison, n'était-ce pas mieux? Elle attendit donc calmement la réponse de Milicent, qui déterminerait si oui ou non, Rossana allait l'adorer ou pas.

Tandis que Millicent se remémorait l’odeur, le visage, la fourrure, ~~la voix~~ de Pouic, Rossana lui répondit. Descendant de son petit nuage (elle desserra son étreinte sur le coussin), la demoiselle écouta avec attention son interlocutrice. Merveilleux ! Elle connaissait Celestina Lovefull ! Et elle avait lu "Donne moi tes ailes"…

Au début, Milly avait Ca-té-go-ri-que-ment refusé de lire un livre qui parlait d’une histoire d’amour avec un moldu. Quelle honte ! On aurait du l’enfermer, cette écrivaine de pacotille ! Puis, finalement, alors qu’elle allait rentrer en première année et qu’elle était affreusement stressée, elle s’était décidée à lire juste une ligne. Pour se moquer.

Et puis finalement, les personnages principaux étaient attachants. Surtout le moldu, qui était un personnage si original qu’on ne pouvait que l’aimer…
« Oui ! Vou..tu as tout à fait raison ! L’histoire aurait gagné en intérêt si Léandre avait eu un rôle un peu plus conséquent ! Et j’ai adoré le personnage de Wilfried, aussi ! Dommage qu’elle l’ait tué au chapitre quatre… Il était charmant ! »

C’est alors que la jeune fille lui proposa de lui prêter quelques livres. Un sourire ravi éclaira le visage de la demoiselle.
Qui déchanta quelques secondes plus tard…
Pourquoi sa mère, pardon, celle qui fut sa mère n’avait-elle pas accepté que Milly apporte ses livres… Ah, oui ! Parce que ça faisait gamine. Ah, non ! Ca c’était pour Pouic. Euh, ah, parce qu’elle risquait d’y perdre sa réputation ~~de Serpentard parfaite~~. C’était ridicule, finalement, puisque Rossana en lisait aussi.
*Note pour moi-même, envoyer un hibou URGENT à m’man…*

Bon, restait les livres moldus. Le sujet n’avait pas été abordé, et ce n’était certainement pas Milly qui allait le faire… Parce que là, même sa mère n’en lisait pas. Et si son père venait à le savoir… ouch !
Ayant prit sa décision, Millicent reprit son air béa, et scanda joyeusement :
« Oh oui merci beaucoup ! »

Etiolona rentrait d’une altercation dans le parc qui l’avait passablement énervé, et c’est donc d’une humeur pas très conviviale qu’elle se retrouva à errer dans les cachots. Un petit Pouffy à martyriser aurait été l’idéal, mais la jeune fille mourrait de froid et par conséquent elle avait décidé de se précipiter dans la salle commune. Elle arriva devant l’élégant mur de pierre qui couvrait l’entrée de la salle commune et prononça le mot de passe.

- Moufette Exterminée

Elle pénétra dans la somptueuse salle. Les murs de pierre étaient recouverts par quelques tapisseries assez macabres et sombres pour la plupart alors qu’une grande bibliothèque couvrait le mur du fond. Etiolona se précipita sur celui-ci, ne remarquant absolument pas ses deux consoeurs occupées à discuter littérature. Une fois devant l’imposant meuble de rangement, elle retira quelques livres précis pour sortir un ouvrage qui avait été caché derrière les autres.

** Je ne sais pas à qui il est, mais tant qu’il reste là, ça fait mon affaire. **

Pensa-t-elle en tenant délicatement le livre et en se dirigeant vers l’un des fauteuils de cuir qui entouraient le feu. Le livre en question était d’un auteur qu’Etiolona ne connaissait pas il n’y a que quelque jours : Shakespeare. Elle l’avait trouvé, tout à fait par hasard, caché derrière des livres de cuisine et avait été profondément touchée par la beauté des textes.
La jeune italienne releva la tête et sursauta brutalement en voyant les deux jeunes filles.

** Bonjour la discrétion Etiolona, il y a pas à dire, t’es la plus douée ! **

Songea la petite fille de manière ironique en adressant à ses consoeurs un sourire crispé en espérant de toutes ses forces qu’elles ne feraient pas attention à ‘son’ ouvrage … C’est qu’elle doutait que l’auteur soit un grand sorcier connu, sinon elle en aurait entendu parlé.

Son visage s'éclaira d'un sourire, ravie d'avoir trouvé en la personne de Milicent Bulstrode une amie. Comment ca, la fille ne lui avait jamais autorisé à être son amie? Détails tout ca. Rossana avait décidé que Milicent serait son amie, point. Et que cette dernière ne soit pas d'accord, ou non, était le cadet de ses soucis.

"Ah oui! Wilfried...."

Elle posa son livre, bien trop absorbée par la conversation avec Milicent qui était tout aussi passionante - et puis un livre peut attendre, aussi bon soit-il - et lacha un petit soupir, presque théâtral.

"Je l'aimais bien aussi, mais Léandre avait véritablement quelque chose de plus. Je ne saurais dire quoi.... Mais Wilfried avait son charme aussi, l'ennui pour lui et pour elle, c'est qu'il a voulu tuer son promis...."

Puis, constatant que sa camarade ne refuserait pas quelques livres, avec un air béa, elle fut satisfaite. Elle lui prêtrait tout de suite des livres, même! Se levant, dans l'attention de dire à Milicent de se lever, pour venir avec elle dans son dortoir, et lui montrer de suite, dans la minute, ses préciiiieuux ouvrages, une jeune fille fit son entrée. Une entrée plutôt étrange d'ailleurs. Elle avait sortit un livre, et le tenait comme s'il s'était agis d'un trésor. Décidant de ne pas y preter attention, elle se tourna de nouveau vers Milicent.

"Et si nous allions dans mon dortoir? J'aimerais beaucoup vous montrer mes livres maintenant!"

Et alors qu'elle avancait de quelques pas, puis s'arrêtait pour s'assurer que la serpentard allait effectivement la suivre, son regard tomba de nouveau sur l'étrange fille au livre.Celle-ci s'était arrêté brusquement, comme si elle était surprise de les voir ici. L'espace d'un instant, Rossana se demanda si elle avait quelque chose sur le visage pour qu'on puisse la dévisager ainsi. Après tout, elle n'était pas moche; elle aurait même tendance à qualifier son visage d' "agréable". Son visage était encore poupon, certes, mais elle avait justement gardé des traits doux et arrondis.

Décidant alors de briser le silence [trois anges passèrent *sbaf*], elle fit quelques pas, d'un air enjouée, lancant d'une voix sympathique, qui laissait, une fois de plus transparaitre ses origines italienne, un:

"Bonjour."

Millicent était enchantée. Pour une fois qu’elle n’avait pas l’air d’une débile profonde… Et puis, elle n’avait jamais eu l’occasion de parler littérature avec quelqu’un. Peut-être que 99,999 % des élèves la prenaient pour une illettrée ? C’était la robe, sans doute…

Bref, elle ne fit guère attention à la jeune sorcière qui arriva, jusqu’à ce que celle-ci envoie valser les livres de la petite bibliothèque, en agrippe un, et les regarde en chien de faïence. Qu'est-ce qu'il lui prenait, de les fixer comme ça ? Il lui manquait une case, ou quoi ? Milly se retourna et vérifia aussi discrètement que possible qu’aucun furoncle n’ait poussé sur son nez.
Non. RAS.
Ca devait être la fille, qui était jetée…

Toutefois, Rossana engagea la conversation avec elle. Haussant les épaules, Milly (pas contraignante pour un sou), lui fit un sourire un coin. Elle examina alors, par curiosité, l’ouvrage que la jeune fille tenait entre ses mains. Sheuteuspeure… euh, nan Shakespore… nan toujours pas Shakespeare ! Shakespeare, pff quelles inepties !
Minute… Shakespeare ?!

Millicent fondit sur la pauvre demoiselle, agrippa son bras, et lui arracha le livre des mains dans un ‘YAUWWWWP 'guerrier.
Miracle ! Alléluiaaaa ! Son Shakespearounet chéri adoré ! Les yeux clos, Millicent serrait le livre d’un air radieusement stupide.

Etiolona restait pétrifiée, ne bougeant pas d'un seul pouce. Les deux filles passaient devant elle comme si de rien n'était, et la jeune italienne s'en félicitait. Elle laissa les traits de son visage se relâcher et elle sourit, soulagée. Elle allait se diriger, triomphante, vers un fauteuil pour lire un peu avant de faire ses devoirs.
Elle amorça seulement le premier pas qu'elle se retrouva plaquée au sol et limite brutalisée avant qu'on lui arrache le livre des mains. Elle regarda, ébahie et les yeux grands ouverts, la jeune fille qui s'était jetée sur elle, au sens littéraire du terme.
La jeune fille, jolie mais d'apparence assez brutale, regardait le trésor d'Etiolona comme si il c'était agit du sien, en la laissant traîner à terre.

** En fait, c'est peut-être le sien ... Je ne peux pas savoir. **

Cette pensée calma légèrement toutes les remarques acerbes qui lui montaient dans la gorge, prêtent à transpercer ses lèvres.
Etiolona se releva et replaça sommairement ses vêtement tout chiffonner par cette 'bagarre'. Elle fit un signe de tête à l'amie de la folle furieuse avant de prendre la parole.

- Tu sais, quand on est bien éduquée on dit Bonjour, s'il vous plaît et merci avant de subtiliser ce que quelqu'un tient dans ses mains. Et le must, c'est d'attendre que la personne te le passe.

Dit-elle d'un ton gentil mais taquin. Elle n'avait pas envie de s'embrouiller avec les personnes de sa maison ... elle connaissait déjà si peu de monde, ce serait dommage. Etiolona ne rêvait pas d'amis dans toutes les maisons, cela aurait même été insultant. Mais la perspective d'avoir dans ses contacts quelques personnes de confiance et qui puisse avoir confiance en elle aussi était malgré tout attirante.

- Je m'appelle Etiolona Palicio.

Annonça-t-elle simplement, ne voulant pas entrer dans le pompeux et barbant. Elle avait envie de tendre la main, mais le geste pourrait être vu comme trop familier et lui porter préjudice, or la jeune fille qui lui avait sauté dessus avait l'air plus vieille qu'elle, nul besoin de s'attirer ses foudres par conséquent.