Une chouette pas commode (Pv Zélie)

Célia, adossée contre un arbre, les yeux à moitié fermés, profitait des derniers rayons de soleil de la journée. Qu’il était agréable de sentir cette douce chaleur sur son visage et respirer de plein poumon l’air empli déjà des odeurs typiques du mois de septembre. Malheureusement, ces instants de délectation ne duraient jamais bien longtemps et c’est le cœur plein de regret que la jeune Serpentard se releva pour faire face à se responsabilités à savoir envoyer une lettre à ses parents comme elle leur avait promis avant de monter dans le Poudlard Express. Ils étaient si attachés à elle que cela l’irritait plus qu’autre chose. Enfin, quelques lignes et le tour serait joué. Ensuite, il allait falloir affronter la masse de travail qui l’attendait dans son cher cartable. Avec un peu de chance, elle aurait peut-être une partie de sa soirée pour elle. C’étaient les premiers jours de la rentrée et déjà les professeurs les surchargeaient de travail. Scandaleux vous ne trouvez pas ? Bon, ok, il faut l’admettre…c’est vrai qu’elle n’avait pas touché à un seul bouquin depuis son retour à Poudlard ce qui expliquait dès lors,, à force de tout reporter au lendemain, cette pile considérables de devoirs. Ah qu’il était bon d’être en première année bien que cela semblait bien loin! A cette époque, les professeurs se montraient plus conciliants et surtout beaucoup moins exigeants. Privilège des nouveaux sans doute ! Quoi qu’il en soit, les reports au lendemain avaient suffisamment tardés puisque demain elle devait remettre deux rouleaux de parchemin pour le cours de métamorphose et rédiger une dissertation sur la révolte des gobelins en Grande-Bretagne. Et dire que la pauvre fille espérait avoir une partie de sa soirée libre ! Si elle n’y passait pas la nuit elle pourrait s’estimer heureuse. Enfin pour le moment, les devoirs n’étaient pas au centre des préoccupations de la jeune fille, toutes ses pensées étant dirigées vers le contenu de sa lettre. Qu’est-ce qu’elle allait bien pouvoir leur raconter ? Vous trouverez certainement cela étrange mais Célia peinait toujours lorsqu’elle devait écrire une lettre à ses parents, ne serait-ce que pour quelques lignes. L’explication résidait certainement dans le fait qu’elle et sa famille n’avaient pas grand-chose en commun… Bref, les rares lettres qu’elle leur avait envoyées étaient on ne peut plus formelles. La missive qu’elle enverrait aujourd’hui n’y ferait pas exception... Légèrement essoufflée par la masse d’escaliers (les ascenseurs étaient peut-être moldu mais ils auraient vraiment eu leur utilité dans cette école) qu’elle venait de franchir, elle s’arrêta contre le rebord de la fenêtre et s’empara d’une vieille plume et d’un bout de parchemin sur lequel elle griffonna en tout hâte :

Citation :: Cher père, chère mère,

Comme je vous l’ai promis, je vous transmets quelques nouvelles de Poudlard. Vous n’avez aucun souci à vous faire, je me porte bien et il ne se passe rien de particulier qui vaille la peine d’être conté. J’espère qu’il en est de même de votre côté. Transmettez mon bonjour à tante Gertrude.

Affectueusement

Votre fille

Célia relut deux fois ce qu’elle venait d’écrire, cherchant ce qu’elle pourrait bien rajouter. C’était un peu court mais elle n’allait pas leur raconter sa vie aussi. Elle replia donc le parchemin et s’approcha d’une vieille chouette qui reposait sur son perchoir. Elle essaya d’attacher son morceau de parchemin à la patte droite de l’animal mais ce dernier battit des ailes, forçant la jeune Serpentard à lâcher prise.

- Désolée ma vieille mais j’ai une lettre à envoyer alors laisse moi attacher ça à ta foutue patte.

Sur ses mots, elle s’empara de la patte de l’animal mais la chouette fut plus rapide et lui donna un méchant coup de bec qui eut pour effet de lui faire lâcher prise à nouveau.

- Maudit animal, regarde ce que tu viens de faire ! grinça-t-elle en pointant son doigt ensanglanté devant l’animal qui n’en sembla pas le moins du monde préoccupé.

Furieuse et prise par un soudain excès de violence, elle attrapa la pauvre bête à la gorge, serrant assez fort son étreinte pour que celle-ci ne soit pas en mesure de s’échapper. Le bruit de la porte se fit entendre dans son dos tandis qu’elle articulait ces mots menaçants :

- Tu vas me porter cette lettre IMMEDIATEMMENT si tu ne veux pas finir en hachis !

[Désolée, c'est un peu court, mais c'est toujours un peu dur pour moi de commencer un topic Rolling Eyes

]

Zélie, s’arrêta juste un instant, le temps de regarder le ciel bleu, d’ailleurs ce ciel n’allait pas vraiment avec son moral. Elle était triste, et lourde, il y avait souvent des jours comme ça, mais c’est que là il n’y avait presque aucune raison. La Serdaigle avait appris à cacher ses sentiments aux autres, mais maintenant il était un peu dur de ne pas rencontrer « d’autre » dans une journée, surtout si on est à Poudlard. L’école était tellement bondée qu’il n’était pas si facile que ça de rencontrer quelqu’un, à moins de vous enfermer dans les toilettes, mais au bout d’un certain temps, on a quand même besoin d’air. On était en octobre, et bien qu’il ne faisait pas si chaud que ça, Zélie aimait aller dehors, oui, profiter, profiter pendant qu’il n’y a pas encore de neige et profiter de la fraîcheur plus ou moins froide, car après, cette fraîcheur serait quand même un peu plus froide, et là, le parc se ferait désert.
Mais pour Zélie en ce moment ça allait mal, elle se faisait discrète partout, en cours elle ne faisait plus rien, elle n’avait gagné aucun point et n’avait rendu aucun devoir. Elle pouvait toujours se dire que c’était juste un passage comme ça, rien à faire, c’était depuis le mois de septembre, même parfois elle se réveillait en pleine forme et très heureuse, ce matin elle s’était plutôt levée du pied gauche.
Le seul endroit où la jeune fille aimait bien être, c’était la volière. Oui en début de soirée les hiboux et les chouettes commençaient à aller chasser, et donc la volière devenait un peu vide. La volière c’était une grande salle, certes il y avait l’odeur des animaux, certes ce n’était pas très propre, mais au moins c’était un endroit calme. La seconde année n’avait pas encore écrit à ses parents, ne croyait pas qu’elle allait le faire, elle avait encore tout le temps pour ça, surtout que ses parents travaillaient trop pour pouvoir s’occuper d’elle. Une preuve cet été, ils avaient été très contents quand Zélie leur avait dit qu’elle voulait partir seule, au moins ils ne l’auraient pas dans les pattes, finalement ses vacances elle ne les avait pas passé seule, il y avait d’autre personne, et la jeune fille c’était plutôt bien amusée. A chaque pensée pour ses parents, Zélie s’assombrissait, alors pourquoi allait dans un lieu où elle penserait encore plus à eux ? Peu importe, elle ira et elle verra.

La jeune fille avait à peine ouvert la porte qu’une voix se fit tout de suite entendre, sûr le coup, elle pensait que ces mots lui étaient adressés : Tu vas me porter cette lettre IMMEDIATEMMENT si tu ne veux pas finir en hachis ! Sa seule pensée était :

*Je ne suis pas la chouette de service ! *

Mais en regardant plus attentivement la scène qui se passait sous ses yeux, la Serdaigle comprit tout de suite. Une fille, pas plus jeune, pas plus vieille qu’elle, était en train d’étrangler une pauvre chouette. Zélie poussa un léger soupir et alla au secours de l’animal, d’un pas vif et sûr. Ce n’est pas que maintenant elle faisait un minimum d’attention aux animaux, mais elle n’avait rien d’autre à faire, donc autant s’occuper et faire une bonne action ! Alors, elle se mit devant l’autre fille et lui retira la chouette des mains d’un geste doux, juste pour lui faire comprendre que la chouette était en train d’étouffer. En voyant la lettre de l’autre, elle sut tout de suite pourquoi elle voulait tuer cette pauvre femelle. Alors, elle fit une seconde bonne action, elle prit la lettre des mains de la jeune fille et posa la chouette sûr son bras. Quelques instants plus tard la femelle levant sa patte droite et Zélie lui mit la lettre entre ses longues griffes. Ensuite elle la redonna à la jeune fille :

« Tu n’as plus qu’à lui dire où tu veux qu’elle dépose cette lettre »

Elle regarda, pour la première fois, la jeune fille droit dans les yeux, puis elle comprit. Ce n’était pas une fille qu’on pouvait qualifier comme « gentille » Rien qu’à son regard on devinait que c’était une Serpentard, Zélie soupira à nouveau, elle ne voulait pas se battre. Oui, sa dernière rencontre avec une Serpentard avait un peu mal tourné, mais bon, la Serdaigle essayait de ne pas y penser, c’était le seul moyen pour oublier.

(hj: je suis vmt vmt désolée pour ce monstrueux retard...j'ai beaucoup de mal à me connecter ces temps ci... Embarassed

)

Célia garda son étreinte serrée autour de l’animal malgré les yeux exorbités, les coups de griffes et les battements d’ailes de la pauvre bête qui se démenait désespéramment, sentant sans doute sa fin proche. Qu’il était bon et jouissif de voir cet animal, qui lui avait fait l’affront de lui faire obstacle, être maintenant complètement à sa merci. Une pauvre petite victime dans les mains de son bourreau sans pitié. Bien sûr, malgré tout le bien qu’elle pourrait en retirer, il était évidemment complètement stupide de tuer cette bestiole pour si peu. Un acte criminel à Poudlard, même à l’encontre d’une chouette, serait en effet sans doute vu d’un très mauvais œil par le vieux Dumbledore et le personnel de Poudlard. A vrai dire, cet acte serait même passible d’une montagne de retenus voire pire d’un renvoi temporaire ou définitif de Poudlard. Et inutile d’espérer plaider non coupable vu la foule d’élèves que Célia avait croisée avant de faire son entrée dans la volière, une foule de témoins… Cependant, l’excès de rage et de frustration dans lequel la jeune fille se trouvait en cet instant l’empêchait de réfléchir de façon normale aux retombées problématiques de son acte. Tout ce qui comptait était la suppression de ce maudit animal et seule une excuse ou une supplication de ce dernier aurait peut-être pu lui faire desserrer la pression. Autant dire que la bête aurait sans doute rejoint le paradis des chouettes (vous avez déjà vu une chouette demander pardon ou supplier vous ?) si quelqu’un ne s’était pas soudainement interposé pour l’ enlever des mains de sa tortionnaire.

Sans avoir eut le temps de réagir et encore moins de comprendre ce qui se passait, Célia ne protesta pas. Elle ne fit toujours pas le moindre mouvement lorsque la nouvelle venue lui retira la lettre qu’elle tenait en mains, d’une façon légère mais autoritaire. N’allez pas croire que la reptile était lente de cerveau et incapable de réagir. Non, simplement l’audace de cette fille lui coupait le souffle. Finalement, au bout de quelques secondes, Célia parut reprendre ses esprits et d’une voix tremblante de rage elle articula :

- Qui te permet de t’immiscer de la sorte ? Tu ne …

Sans finir sa phrase, car de toute façon elle ne l’écoutait pas, Célia regarda ahurie la jeune fille tourner la tête vers l’animal puis lui attacher la lettre. Tout ceci avait à peine pris quelques secondes puisque la bestiole avait tendu la patte avec obéissance et soumission, comme pour se moquer de la serpentard à qui elle avait refusé de faire cette honneur. Enfin, la jeune fille se retourna vers elle et, insensible à son regard fusilleur, lui tendit la rescapée, en disant simplement :

« Tu n’as plus qu’à lui dire où tu veux qu’elle dépose cette lettre »

Sans un mot, Célia saisit la chouette qui étonnamment cette fois n’eut pas la moindre réaction. C’était vraiment étrange vu l’agitation dans laquelle celle-ci se trouvait quelques instants plus tôt. Peut-être que la jeune fille avait un pouvoir mystérieux et qu’elle venait d’en faire la démonstration ? Peut-être avait-elle le don naturel de pouvoir calmer les bêtes ? Ou alors peut-être qu’elle pouvait communiquer avec la chouette? Secouant la tête, Célia écarta ces idées farfelues de son esprit. Non, c’était complètement stupide…En fait c’était très simple, la chouette l’avait pris en grippe pour on ne sait quelle raison et s’était vengée. Sale bête !!!!

Pour ne pas risquer de brutaliser une nouvelle fois l’animal, C élia s’attarda quelques instants sur la jeune fille. Son visage ne lui était pas familier mais visiblement elles devaient avoir environ le même âge bien que la fille était relativement plus petite de taille. Lorsque la serpentard plongea les yeux dans ceux de la rouquine, elle ne put s’empêcher d’être surprise par ce que ceux si dégageaient. Peut-être était-ce l’effet de son imagination mais la rouquine lui semblait d’une maturité peu présente chez une enfant de son âge. Au bout de quelques secondes d’observation mutuelle, Célia se détourna sans un mot et alla se poster près de la fenêtre. Elle posa la chouette sur son bras droit et dans un murmure, presque dans le creux de son oreille, lui indiqua la destination à prendre. L’animal baissa la tête, comme en signe d’acquiescement, puis battit des ailes et s’envola dans la ciel, devenant peu à peu minuscule puis invisible. Sa besogne achevée, la serpentard soupira longuement, plus par soulagement qu’autre chose, et refit quelques pas vers la rouquine. Celle-ci était de Serdaigle, la seule des trois autres maisons, qui ne lui posait pas trop de problème. Elle avait en effet, eut l’occasion de faire la connaissance de quelques serdaigle depuis son arrivée à Poudlard et il faut bien l’avouer, elle en avait retiré un assez bon souvenir. Bien qu’acharnés du travail, ils étaient moins stupides que leurs camarades gryffondor et poufsouffle. C’était déjà ça…Célia avait une grande particularité : certes, elle montait sur ses grands chevaux au quart de tour mais elle en redescendait généralement aussi vite. Dans ce cas de figure-ci, le soulagement d’avoir expédié la lettre avait rapidement pris le dessus sur la mauvaise volonté de la chouette et l’intrusion de la jeune fille. C’est donc d’une voix calme mais froide qu’elle mit fin au silence qui s’était installé depuis quelques minutes.

- Ne t’attends pas à ce que je te remercie pour quoi que ce soit puisque j’aurai été parfaitement capable de me débrouiller sans ton aide. Pour une fois, je veux bien tolérer ton intrusion déplacée mais sache que la prochaine fois, s’il y a une prochaine fois, tu risques bien de regretter cette manie de te mêler des affaires des autres.

D’un air dur et menaçant, elle la toisa dans les yeux, comme pour appuyer la portée de ses paroles puis reprit :

- Enfin… Puis-je savoir ton prénom ou préfères-tu que je t’appelle désormais « Rapace woman» ?

Une affaire qui malheureusement, la concernait. Zélie leva lentement son regard vers la Serpentard. Cette fille avait le regard sombre, mais ça allait encore, enfin, disons que la rousse supportait d’être regardée par cette fille. Par contre, elle trouvait que les Serpentards ne pensaient d’abord qu’à eux, et pensaient surtout qu’ils étaient les meilleurs ! C’était peut-être la chose que détestait plus Zélie, les gens qui se croient plus intelligents, surtout qu’en ils ne le sont pas. Enfin, n’allez pas croire que la Serdaigle avait des préjugés, bien au contraire ! Il ne faut surtout pas juger quelqu’un sans connaître cette fameuse personne, même si en regardant une seule fois un Serpentard on s’attend déjà à une belle remarque. Et bien sûr, vu sa terrible malchance, Zélie n’y coupa pas.

Apparemment la rouquine s’était en train de se mêler des affaires de cette jeune fille. La seconde année ne s’énerva pas, cette fille n’en valait certainement pas la peine, surtout que si elle s’énervait, elle risquerait de se prendre la vipère en plein fouet, et ça c’était une chose qu’elle ne voulait surtout pas. Alors la rousse ne lâcha pas du regard la brune, et lui lança d’un ton tout à fait calme :

« Tu n’as pas à tolérer quoi que ce soit, tu n’as pas non plus à me remercier. J’ai fait ça tout simplement parce que je n’avais aucune envie de passer un petit peu de temps dans cette volière avec une jeune fille qui ne c’est pas s’occuper d’une chouette. Alors comprends-moi, je n’ai aucune patience, alors si en plus tu aurais continué à crier comme une vraie folle, je ne l’aurai même pas supporté. »

Ses paroles étaient bien sages pour une fille de son âge. Oui, c’était tellement étrange ! Par moment Zélie pouvait se montrer folle, et bête comme ses pieds, alors que là, devant cette Serpentard elle faisait preuve de maturité, chose que d’habitude on ne remarquait même pas chez la seconde année. Mais peu lui importait, par contre, ce qui était le plus étrange était que cette jeune fille était en train de lui demander son nom ! Zélie avait l’impression de rêver, était-ce une Serpentard ? Ou une Poufsouffle ? Là c’était une très bonne question. La rousse devait bel et bien revenir sûr ses belles pensées. Oui car il n’y a même pas deux minutes elle aurait qualifié cette fille comme une vrai Serpentard, alors qu’elle était presque sûre que ce n’était pas vraiment le cas, puisque celle-ci était en train de lui parler, pas gentiment certes, mais pas méchamment non plus ! Zélie n’avait pas vraiment peur des gens qui vous parlent sûr un ton menaçant, car elle pouvait très bien faire de même.

Mais la Serdaigle allait répondre, juste par politesse, oui, ce n’était pas vraiment le moment de faire honte à la maison des Aigles ! Même si bien sûr, les Serdaigles ne faisaient jamais honte à leur propre maison ! Enfin, ils faisaient honte à personne ! De toute façon ça sert à rien de faire honte à quelqu’un, donc autant pas le faire !

* Rapace woman, ma parole elle le fait exprès ! *

En effet, soit cette fille était bête ( ce qui n’est pas à une chose à mettre de côté car ça pourrait être vrai) Soit, elle voulait peut-être se montrer drôle, ce qui était, bien entendu pas très réussi, non mieux, c’était totalement nul. Et vous savez pourquoi ? Tout simplement parce que Zélie était à Serdaigle, donc appeler une Serdaigle un rapace c’était tout à fait normal ! Puis appeler Zélie « woman » c’était normal aussi, puisque celle-ci était une fille, enfin, la Serpentard aurait plus dû dire « Rapace girl » Ca aurait était plus approprié, mais bon qu’est-ce que vous voulez ! ? Personne ne peut être à la demande d’une autre personne !

« Je m’appelle Zélie. Et toi ? A moins que tu veuilles que je t’appelle Celle-Qui-Déteste-Les-Rapaces-Women, mais dans ce cas ça serait une insulte à mon égard, quoi que, il y a aussi : Celle-Qui-Lave-Le-Sol-Comme- Une- Serpillière, mais la ça serait une insulte à ton égard, donc à mon avis, je préfère quand même savoir ton prénom ! »

Voilà comment expliquer à une Serpentard l’avantage de donner son prénom à une Serdaigle, bien sûr, ça marche pour tout le monde, même si vous êtes Gryffondor ! Bien entendu, ces très jolis surnoms sont dus au nom Serpentard ! Oui, Serpentard, serpillière, une serpillière ça lave de sol, donc celle qui lave le sol ! Vous n’avez pas compris ? Pas grave. J’avoue ce n’était pas mieux que « Rapace Woman » Mais ça me fait marrer ! Bref, après avoir dit ceci, la jeune rousse n’avait plus vraiment de choses dans sa poche. Alors que faire ? Attendre la réponse de la vert et argent, ou prendre ces jambes à son cou ? La deuxième solution n’est pas vraiment si mal, surtout si la Serpentard n’avait apprécié les dernières paroles de la Serdaigle. Mais en même temps, prendre ses jambes à son cou c’est quand même un peu beaucoup lâche, donc valait mieux que Zélie fasse semblant d’être courageuse.

« A vrai dire tu peux très bien continuer à m’appeler « Rapace Woman » Puisque Serdaigle est ma maison ! Mais ça voudrait dire que tu me prendrais pour quelqu’un de plus intelligent que toi, ce que, je suis sûr, te déplairait sûrement ! »

Oui, tout le monde le sait, les Serdaigles sont plus intelligents que les autres maisons, même si ce n’est pas le cas de tous les Serdaigles ! Il valait mieux faire semblant, c’est dix fois plus drôle ! Non ? Oui ? Bon Okay … La rouquine avait parlé d’un ton tout à fait innocent, juste pour dire à la Serpentard « Oh s’il te plait ne me fais pas de mal, je suis plus petite que toi » Bien sûr la seconde année n’avait pas un air qui faisait pitié, mais bon ! Toute personne ayant un grand cœur, pouvait ce dire que Zélie était une petite fille très sage et très gentille ! Oh ! Ne croyez pas que je suis en train de vous dire le contraire ! Quoi que, c’est vrai, ça serait un peu mieux …

Célia comprit immédiatement que la rouquine possédait une certaine maîtrise d’elle-même ainsi qu’une assurance non négligeable. Cela se voyait à la manière dont elle soutenait son regard, ses yeux ne cillant que peu, ses traits du visage pas le moins du monde effrayés, du moins en apparence. Beaucoup des « collègues » serpentard de Célia n’auraient certainement pas apprécié qu’on leur tienne tête de la sorte puisque c’est bien ce que faisait cette rouquine l’air de rien. En revanche, Célia, elle, n’en avait que faire. A vrai dire cela changeait de tous ces élèves (majoritairement constitués de pouffys) qui blêmissaient à vue d’œil, bafouillaient, se répandaient en excuses puis filaient sans demander leur reste lorsqu’ils s’apercevaient qu’ils se tenaient devant un serpentard. C'était amusant dans un premier temps mais à force Célia s'en lassait très vite. Contrairement à beaucoup de vipères, elle n’avait guère besoin en effet qu’on se prosterne devant elle ou qu’on reconnaisse sa supériorité pour se sentir de meilleure humeur. Non, un peu de personnalité n’était pas pour déplaire à la jeune fille tant que cela ne frisait pas la bouffondor-attitude c’est-à-dire tant que cela ne frisait pas l’impertinence. C’était une chose de tenir tête, c’en était une autre de vouloir s’imposer à l’autre à tout prix par arrogance et fierté.

Bref, pour Célia, le simple fait d’être respecté l’emportait sur toutes tentatives de dominer l’autre. Le respect, quand il était obtenu, mettait longtemps à disparaître. Les gestes et paroles montrant son statut d’infériorité, elles, n’étaient qu’éphémères. Célia avait peut-être mis du temps à le comprendre, mais aujourd’hui elle le comprenait. N’allez pas croire qu’elle était devenue pacifiste pour autant. Non, une bonne petite esclandre de temps en temps avait de quoi lui calmer les nerfs lorsqu’elle en avait besoin, c’est-à-dire assez souvent à vrai dire. Mais pour l’instant, la situation ne l’exigeait pas.

Croisant les bras, Célia s’appuya contre le mur et ne pipa mot durant quelques instants. Malgré elles, les deux jeunes filles semblaient avoir un point commun non négligeable à savoir le manque de patience. Oui, comme beaucoup de ses collègues reptiles, Célia n’était pas ce qu’on pouvait appeler un être réfléchi et patient. Pour elle, tout devait aller au plus vite et la moindre parole déplacée à son égard lui valait le déclenchement quasi automatique d’une rage noire. Depuis quelques mois cependant, elle parvenait à canaliser petit à petit ses accès de colère. Peut-être parce qu’elle devenait plus mature ou peut-être justement parce que le fait d’entrer en conflit pour une salade ou pour un besoin de reconnaissance lui était apparu comme futile. Et justement, aujourd’hui, elle n’avait aucune envie de se prendre la tête avec quelqu’un, sa tête étant préoccupée par des choses bien plus importantes. C’est donc pour cette raison qu’elle ne releva pas les premiers propos de la serdaigle même si le « vrai folle » lui fit plisser le front et tordre la bouche vers le bas. La suite du discours de la dénommée Zélie la fit toutefois tiquer plus que de raison. Soit cette fille était inconsciente soit complètement ignorante. Vu l’insigne accroché à sa poitrine, c’est la première solution qui l’emportait. Hé oui, voilà qu’elle venait de prononcer le terme « serpillère » sans se soucier apparemment de l’impact que ce dernier venait de produire sur son interlocutrice. Bon à vrai dire elle-même venait de traiter la jeune fille de « rapace woman » et le « serpillère » n’était là que pour lui rendre la monnaie de sa pièce, à titre plus illustratif qu’insultant. Mais quand même, cela n’est pas une chose à faire face à une serpentard dont la patience fait gravement défaut mais qui a décidé de rester calme aujourd’hui ! Toussotant, Célia pinça les lèvres avant d’afficher un sourire « un tantinet » forcé :

- Très bien, je te l’accorde, Zélie est plus adapté. D’ailleurs, c'est assez joli comme prénom Zélie…

La fille était certainement surprise de recevoir un compliment d’une serpentard mais certainement pas autant que Célia elle-même. Depuis quand se mettait-elle à complimenter l’ennemi ? Enfin cette fille n’était pas vraiment son ennemie…et puis quoi qu’on en dise, son prénom était joli. Dès lors, quel mal y avait-il à lui dire cela après tout ? Jetant un regard autour d’elle, Célia s’assura une nouvelle fois que personne, en l’occurrence personne de serpentard, ne les épiait. C’était complètement stupide mais c’était devenu un réflexe chaque fois qu’elle avait le sentiment de « s’égarer ». Heureusement, cette fois encore, aucune oreille indiscrète ne semblait logée dans les horizons. Rassurée, la reptile se retourna vers la rouquine et s’éclaircit la gorge avant de reprendre :

- Hum…enfin je voulais dire plus joli que rapace woman. Moi je m’appelle Célia. Loin à moi de reconnaître ta supériorité dans quoi que ce soit mais je dois bien admettre que tu es assez culottée comme fille. Néanmoins, tu devrais faire attention, à force de jouer avec le feu, tu risques de te brûler un jour ou l’autre. Enfin tu n’es pas stupide et moi je suis dans un bon jour, bref, si ça devait finir par arriver, ça ne sera pas pour aujourd’hui.

Ayant mis les choses au point, la tension qui émanait de la volière quelques instants plus tôt sembla s’atténuer en partie. Célia, qui ne cessait d’avoir la bougeotte, se redresse et fit quelques pas vers la fenêtre de la pièce et s’assit prudemment contre le rebord, évitant volontairement de regarder le paysage pour l’instant. Elle adorait s’installer ici, particulièrement en soirée, épiant entre-autre les mouvements silencieux des nombreux volatiles, la formation des nuages ou simplement respirant à grandes goulées l’air frais de la saison. En revanche, et c’était assez paradoxal, le simple fait de baisser le regard vers le bas, vers le paysage en aval, lui donnait le tournis et la faisait trembler des pieds à la tête, le vertige en étant évidemment la cause. S’étant assurée que sa position ne comportait aucun risque, la serpentard jeta un coup d’œil intrigué vers Zélie avant de lui demander d’une voix neutre :

- Ca ne me regarde sans doute pas mais…pourquoi es-tu ici ? Tu ne sembles pas avoir l’intention d'envoyer une lettre….

Dès que la Serdaigle prononça le mot « Vraie Folle », elle eut l'impression que la Serpentard se crispait légèrement, rien d'anormal, insulter une vipère ainsi, c'était plutôt mauvais, mais qu'est-ce qui pouvait être aussi mauvais que ce jour ? Rien, du moins pour l'instant. Il est vrai que lorsque la bleue et bronze était arrivée à Poudlard elle avait une trouille pas possible des Serpentards, mais à force, ça avait changé, elle avait changée. Oui, puis, la Serpentard qui était en face ne ressemblait point à ses camarades, du moins, pur les gestes en tout cas. Ce qui ne fit qu'accentuer la curiosité de la Serdaigle, oui, cette verte et argent se comportait n'importe comme, sauf comme une Serpentard. Fallait-il que Zélie aille plus loin dans les insultes ? Fallait-il qu'elle provoque encore plus ? Non, ça serait stupide, et irréfléchi. La bleue et bronze était peut-être impatiente, mais elle n'était pas iréfléchie, loin de là. D'ailleurs elle réfléchissait toujours à ses actes avant de les faire, peur sûrement, peur de commettre une erreur, qu'elle soit grande ou petite. Certes la Serdaigle adorait provoquer les Serpentards, mais disons juste que ce n'était pas très intelligent, et puis, pour le moment, la vipère qui se trouvait juste ne face d'elle ne lui avait encore rien fait, pour le moment. Maintenant est-ce que les Serpentards étaient forcément obligés de détester les autres maisons ? Ce n'ai que mentalement, c'est une sorte de légende, n'importe quel Serpentard se voyant se faire un(e) ami(e) d'une autre maison était sûrement, en quelque sorte « banni », pourtant la Serdaigle avait une amie à Serpentard, bien qu'elle ne la voit plus, cette jeune fille était bien, sympa, tout pour plaire ! D'ailleurs tout laissait croire que certains Serpentards étaient Serpentard juste parce que leur famille avait toujours été dans la maison des serpents, rien d'autre ...

Zélie observa alors la jeune fille en face d'elle d'un air froid, non, pas glacial, juste froid, juste pour lui dire qu'il ne fallait surtout pas qu'elle se moque de la bleue et bronze, au risque de s'en prendre plein la gueule, si encore Zélie aurait été de bonne humeur, ça aurait pu passer, mais malheureusement non. Enfin, la seconde année n'était pas vraiment de « mauvaise » humeur, disons juste qu'elle n'était pas dans son assiette, et s’il se passait quelque chose, la jeune fille pourrait très bien devenir agressive ! Et attention, une Zélie agressive, ce n'est pas très commode ! Mais bon, provoquer, ou mettre en colère la jeune fille qui était en face d'elle n'était pas vraiment le premier truc qu'elle pensait à faire. D'ailleurs, la seconde année de pensait pas à grand chose à cet instant même.

Zélie savait bien qui il y avait en face d'elle, c'était une Serpentard, pourtant la seconde année se disait qu'elle n'était pas vraiment comme beaucoup de serpents. Elle avait l'air plus ... Gentille, même si le mot n'est pas vraiment recherché. Mais qui sait vraiment qui est un Serpentard, comment peut-il réagir ? Personne, à part peut-être leurs semblables. Mais même si la jeune fille savait ceci, ce n'est pas pour ça qu'elle avait peur de la vipère, bien au contraire, ces choses là la faisait plutôt rire. Le visage des Serpentards lorsqu'ils rencontrent quelqu'un qui sait leurs tenir tête ! Et c'est vrai, ce n'est pas facile à trouver ... Puis Zélie n'était pas vraiment quelqu'un qui se laissait faire, alors quand on l'insultée de « Rapace Woman » elle répliquait, vite fait, juste pour clouer le bec, bien que, il est vrai, c'était la première fois qu'on l'appelait ainsi, mais quelle est la différence ?! On ne la faisait pas à notre Zélinounette !

La bleue et bronze remarqua bien vite que le sourire de la verte et argent et un petit peu beaucoup forcé. Mais quoi qu'il en soit, Zélie avait remarqué que ce que venait de dire la vipère était honnête, ou presque ! C'est vrai que Zélie aimait plus ou moins son prénom, ça dépendait des jours disons ! Mais bon, elle trouvait aussi que son prénom sonnait très « enfantin », mais bon, tout le monde le sait, il vaut mieux rester enfant un maximum d'années ! Après on se retrouve trop ringard. Bien que le blason de cette jeune fille était fait de vert, Zélie se posa juste une question :

*Elle a bu ?!*

Non ce n'était pas une question idiote, disons que c'était plutôt déplacé pour une Serpentard de complimenter une Serdaigle ! C'est peut-être pour ça que la verte et argent lança un regard furtif autour d'elle, sûrement pour s'assurer qu'aucune personne écoutant aux portes serait présente. Apparemment non, puisque la Serpentard se retourna bien vite vers la bleue et bronze qui ne pu s'empêcher d'afficher un petit sourire moqueur. La Serdaigle écouta bien attentivement ce qu'avait à dire le jeune fille, tout en ayant un sourire narquois sur les lèvres. Oui, la vipère essayait plus ou moins de se rattraper, mais la seconde année savait parfaitement c'était juste pour ne pas passer pour quelqu'un de trop gentil ... Ca devait lui faire honte quelque part !

Célia ... Ce prénom faisait aussi enfantin que Zélie. Bien, au moins comme ça elle n'était plus la seule ! Ce qui était une bonne chose, mais Célia c'était un prénom trop doux, trop gentil trop bien fait pour une Serpentard, ce qui dérangea un peu l'aiglonne, mais rien de plus. Qualifié Zélie comme fille culotée était bien, ou plutôt était intelligent, au moins comme ça, Célia savait qui elle avait en face d'elle.

« Tu es loin d'être une flamme ma jolie, alors je ne risque vraiment pas de me brûler »

Ce que faisait Zélie, là, maintenant à cet instant ? Pourquoi était-elle venue ? Elle ne savait même plus, cette rencontre l'avait perturbée, si bien que maintenant elle ne souvenait même pas de ce qu'elle était venue faire dans la volière, mais une chose est sûre, c'est qu'elle n'avait atterrie ici pour envoyer une lettre, sûrement pas d'ailleurs. D'après ce qu'elle se souvenait, c'était juste qu'elle recherchait le calme, la paix, et elle n'était pas là pour faire une rencontre avec une Serpentard. La verte et argent était intriguée ? Et bien elle allait être servie.

« Tu es bien curieuse dis-donc, mais juste pour te faire plaisir je vais te dire qu'en effet je n’étais pas venu ici pour poster une lettre, mais plutôt pour rechercher le silence, disons que c'est plus ou moins raté ... Ne crois surtout pas que tu me déranges, ça serait déplacé de ma part ... ! »

Zélie l'a regarda d'un œil intéressé et lui dit d'une voix calme :

« Et toi, que fais-tu là ? »