Mon domaine... [PV Penombre Craft]

Narcissa, encore une fois de plus, errait dans les cachots, décidemment, cet endroit était son domaine, elle commençait à bien les connaître, bien sur pas parfaitement, seul le créateur de ceux-ci pouvait les connaître sur le bout des doigts, et encore, ils sont si mystérieux …
Mais pour la jeune Serpentarde , une bonne partie des cachots lui était tout de même familière.
N'ayant ni faim, ni envie de rester dans la salle commune ou d'aller faire une ballade au clair de lune, elle marchait dans les cachots.
Elle errait donc dans cet univers sombre et humide, c’était son royaume, rares étaient les personnes qu’elle rencontrait ici, des Serpentards ayant les mêmes envies qu’elle ou alors des jeunes et stupides élèves des autres maisons qu’elle s’empressait de renvoyer d’ici sur le champs en leur infligeant une bonne correction, ça la détendait parfois.
Mais en ce moment, elle préférait nettement la venue d’un élève de sa noble maison, celle du puissant Salazar Serpentard. En effet, elle n’était pas d’humeur à s’énerver, ou même à s’amuser à torturer de jeunes imbéciles. La jeune fille était pensive. Elle songeait à diverses choses, mais une seule l’obsédait réellement, depuis si longtemps, elle s’en voulait, mais elle ne pouvait rien y faire, il fallait qu’elle patiente, qu’elle profite de son temps condamné, à devenir puissante et extrêmement douée en matière de Sorcellerie…

*Le Temps est abominablement long, je n’en suis qu’à ma première année d’études, je souhaiterai en être à leurs fins et faire ce que j’aime, certes cette vie au château n’est pas monumentalement exécrable, mais elle ne me convient pas tout à fait, ma destinée n’est pas ici, c’est le cas pour une majorité de personnes bien sur, mais pour moi c’est différent…*

Il était extrêmement rare de voir déjà à son âge l’ambition poussée de Narcissa et la détermination dont elle faisait preuve pour arriver à ses fins.
Elle se rabâchait sans cesse les mêmes choses, et continuait de marcher dans ses couloirs infinis…

Ce jour là, Pénombre Craft revenait de la bibliothèque où elle avait passé de nombreuses heures à terminer une recherche pour son devoir d'astronomie concernant les divers Dieux aux noms de planètes. Il lui avait fallu du temps pour trouver les informations exactes qu'elle cherchait dans cet océan d'informations à l'état pur. La bibliothèque était en effet un endroit immense dont la moitié de la superficie au moins était occupée par des étagères d'ouvrages divers et variés, de plus ou moins grosses tailles. Du dictionnaire à la bande dessinée, du documentaire au journal du jour. Un univers de savoir, de connaissances dont les limites étaient sans cesse repoussées aux gré et aux labeurs des chercheurs, des gens qui vouaient leur vie entière à la découverte et à la recherche de la vérité. Peu y arrivait hélas mais la gloire et la reconnaissance offerte à cette très infime minorité suffisait à attirer d'autres dans leurs sillons, d'autres qui se destinait à chercher, à mener une existence de solitude et de travail..

La besace de cuir noir de la brune aux yeux verts se balançant au rythme de sa progression tandis qu'elle avançait doucement d'un pas modéré et lasse vers la salle commune des verts et argents. L'une des poursuiveuse de Serpentard se croyait seule dans les couloirs des cachots en cette heure avancée de la fin de journée, et pourtant des pas résonnant d'abord faiblement contre les murs nus et froids du couloir lui parvinrent aux oreilles. Quelqu'un approchait à n'en pas douter et la brune aux yeux verts espérait inconsciemment que ce serait un des ses camarades de maisons, ce soir elle n'était pas trop d'humeur à rappeler à un première année d'une autre maison que ce territoire était celui de serpents. Et puis, elle entra dans son champ de vision, une fille à n'en pas douter, au vu de la manière dont elle marchait et à sa silhouette fine. Pénombre arriva rapidement à sa hauteur et ses prunelles noires se posèrent sur l'écuson de la jeune fille. Une Serpentarde. Certainement une nouvelle, son visage était totalement inconnue à la poursuiveuse. Les deux sorcières échangèrent un regard avant que la troisième année ne s'adresse à sa camarade :

" Il est étrange de croiser quelqu'un à cette heure ci dans les cachots... Je suis Pénombre. Et toi ? Qui est tu ? "

Le ton n'était pas amical mais neutre, un ton propice à la conversation, aux premières approches tandis que le regard vert de Pénombre détaillait la demoiselle, mémorisant les particularités de son visage..

Alors qu'elle pensait toujours à cela, elle entendit un murmure. Une personne venait de la saluer. Oui. C'était à lui que cela s'adressait. Il n'y avait personne d'autre ici. Elle en était certaine.
Elle remarqua que la personne qui venait de l'interpeller était une jeune fille. Il l'avait remarqué à sa voix. La voix féminine qui l'avait révélé. Narcissa s'arrêta alors pour voir qui était cette fameuse jeune fille qui venait de le saluer. Ses mèches rebelles se soulevèrent de son front pour revenir gracieusement devant ses yeux vert émeraude.
Il ne voyait qu'une silhouette peu précise, à cause de la brume qui enveloppait étrangement les cachots. A croire qu'un élève farceur avait envoyé une bombabrume, la nouveauté de chez Zonko. Et pourtant, le brouillard avait l'air naturel. Après quelques secondes où Narcissa s'attarda à dévisager la personne, elle posa ses yeux sur son blason. Une Serpentarde...
Heureusement encore, mais elle n'aurait pas pu venir plus tard en ce lieu? ne désirait aucune présence pour rester dans le plus grand calme. Enfin elle s'était résolu au fait qu'elle était ici, puis au ton qu’elle avait pris, à priori, elle ne semblait pas désagréable.

- "Il est vrai qu’à cette heure tardive, rares sont les personnes s’aventurant dans les cachots, c’est pour cela que j’y suis, loin de la cohue des élèves, c’est assez relaxant…"

Bien qu’elle avait prononcé ces paroles d'une voix froide et méfiante, rien ne laissait paraître un quelconque agacement.
Après tout, cette rencontre allait lui faire oublier ses soucis pendant quelques temps, ce n’était donc pas plus mal…
En observant plus attentivement la jeune fille, elle se rendit compte qu’elle l’avait déjà vue, elle lui disait vaguement quelque chose.
*Ha. Ce doit être une des joueuses de l’équipe de Quidditch Serpentard*

Elle marqua donc un léger temps d’arrêt puis repris de la même voix, mais toujours polie:

- "Mon nom est Bodom. Narcissa Bodom. Enchantée .."

Pénombre détailla du regard la jeune fille qu'elle venait de croiser dans les cachots, malgré l'obscurité la poursuiveuse put remarquer certaines particularités de son interlocutrice, physiquement la demoiselle était plutôt belle, et la troisième année avait remarqué lorsqu'elle avait vu sa silhouette mince se dessiner dans les couloirs, sa taille assez élancée, pas suffisamment pour dépasser la brune aux yeux verts mais plus importante que la moyenne de ses camarades, que la moyenne des premières années. Elle arborait une longue chevelure noire mise en valeur par deux iris vertes. Ce que l'inconnue dit ensuite laissa Pénombre réfléchir un instant, il était vrai qu'à des heures creuses comme celles ci, croiser quelqu'un ici était rare, très rare. Encore plus pour les non Serpentards mais il y avait toujours des jeunes répartis qui se perdaient dans le Château et qui s'égaraient jusque dans les cachots, cela arrivait tout les ans et ne surprenait plus la jeune fille. Elle même s'y était perdu il y a trois ans, c'était d'ailleurs ainsi qu'elle avait fait la connaissance de celle qui était devenue l'une de ses meilleures amies, Adanedhel Iluvatar, une Serdaigle de mérite et littéralement de feu. Elle ne sut pourquoi mais elle pensa ensuite à Kyle, sa présence lui manquait cela faisait longtemps qu'elle ne l'avait pas vu.. Où pouvait il bien être ?

Pénombre fut tirée de ses pensées lorsque sa camarade de maison prit une fois encore la parole :

" De même. Tu es en première année ? Il ne me semble pas t'avoir déjà croisée dans le Château... Tu sortais ou retournais dans la salle commune ? "

Demanda t elle en gardant ses prunelles noires dans le regard de sa camarade. Il était vrai que lorsque la brune aux yeux verts avait croisé Narcissa, celle ci avait plutôt l'air de vouloir sortir que d'avoir l'intention de se rendre dans la pièce réservée aux Rusés... En attendant la réponse de la jeune fille, Pénombre posa sa lourde besace de cuir noire au sol pour soulager un peu son épaule et ses muscles endoloris par une suite d'intenses entraînements de Quidditch qu'elle s'imposait, en plus de ceux requit par l'équipe. La poursuiveuse se voulait à un niveau bien meilleur que celui dont elle avait pu faire démonstration durant le match qui avait opposé les Serpentards aux Poufsouffles et qui s'était d'ailleurs amèrement soldé par leur défaite. Cela avait été très difficile à encaisser pour les Serpents, un vrai coup dur pas parce que leur maisons se vouaient une haine sans borne mais plutôt parce le jeu en commun des verts et argents n'avait vraiment pas été optimal, ils avaient manqué plusieurs passes décisifs et ce qui avait dû arriver était devenu réel. Les joueurs n'étaient pas habitués à jouer entre eux et c'est cela qui laissait le plus de regrets chez la troisième année. Pénombre s'était intimement juré que cela n'arriverait plus de sa faute...

Narcissa avait remarqué que la jeune fille l’examinait, sans doute essayait-elle de mémoriser son visage.
La brume présente dans les cachots se dissipaient peu à peu, et la jeune Serpentarde arrivait de mieux en mieux a distinguer son interlocutrice, quelques secondes après, elle la voyait parfaitement, à présent elle était sure qu’il s’agissait d’une des joueuses de l’équipe de Quidditch..

- "Exactement, je suis en première année.. et toi ?"

La jeune fille avait dit ces quelques mots d’un ton las, en effet, elle aurait tellement aimé être à la fin de ses études, elle en était qu’au début, tout ceci allait être bien long, mais la situation aurait pu être pire, elle se consola de cette manière..
Avant que la Serpentarde n’arrive, cela faisait déjà un bout de temps que Narcissa errait dans les cachots, elle n’avait pas du tout fait attention au temps écoulé..

- "Cela fait déjà quelques temps que je suis sorti de la salle commune, je me promenais dans les cachots, je n’avais pas envie de retourner dans la salle de suite, puis l’idée de me retrouver face à plusieurs élèves ne me plaisait pas.."

D’ailleurs, on se demandait qu’est-ce qui pouvait réellement plaire à la jeune fille, beaucoup de choses et de gens l’énervaient, mais elle préférait ne pas y faire attention et s’isoler comme elle le faisait à cet instant..

Il faisait sombre dans le couloir menant à la salle commune comme dans tous les couloirs du Château à cette heure ci en fait, la fin de la journée était bien entamée et l'hiver avait précipité la nuit à tombée. Les températures étaient bien hivernales et Pénombre portait toujours cette veste noire aux blasons de Serpentard par dessus son uniforme réglementaire, qui lui permettait de contrer la froide atmosphère hivernale. La poursuiveuse avait défait sa cravate comme à chaque fois qu'elle le pouvait, et regardait à présent son interlocutrice en silence en attendant sa réponse à ses questions, celle ci n'avait pas l'air sur la défensive, ni au contraire sur l'offensive, elle paraissait ouverte à la discussion, presque confiante. Lorsque la première année parla, Pénombre répondit rapidement :

" Je suis en troisième année. "

Elle ne sut exactement quels sentiments se laissaient sentir dans le ton de la voix de Narcissa, c'était quelque chose qui ressemblait à de la lassitude, peut être de la déception... Mais avec précision, c'était plutôt difficile à dire, étant donné qu'elle venait juste de la rencontrer et par conséquences, n'avait pas encore bien cerné la jeune fille. Certaines choses transparaissait bien sûr d'elle, de son aura mais rien qui permettait avec certitude d'analyser le ton de sa voix, celui qu'elle avait employé pour s'exprimer sur ses années d'apprentissage à Poudlard. Pénombre esquissa un sourire, elle même était d'une nature impatience et sa camarade semblait, à l'égal d'elle, avoir plus qu'envie de se nourrir de savoir, de connaissance. De l'ambition ? Peut être... La troisième année fut tirée de ses pensées lorsque la vert et argent repris la parole et par ses dires, elle incita la brune aux yeux verts à se questionner, elle perçu la légère solitude et l'instinct conservateur de son interlocutrice, un sourire un rien malicieux naquit sur son visage lorsqu'elle répondit :

" J'espère que tu toléreras ma présence. M'accompagnerais tu un instant ? "

Pénombre savait qu'elle prenait des risques à lui poser cette question, cette invitation mais la jeune fille était d'un tempéramment fougueux avec un goût trés prononcé pour le risque, le danger et l'aventure. C'était un jeu de piment, La jeune Craft aimait vivre intensément, c'était dans sa nature. La poursuiveuse enserra la lanière de cuir porteuse de sa besace de ses doigts fins avant de la souleva d'un geste brusque pour la poser sur son épaule endoloris :

" Cela dit je préférerais aller y déposer mes affaires avant. "

La brune l'invita d'un geste à la suivre en la direction de celle qui conduisait à la salle commune des Serpentards tout en entamant la discussion sans à priori aucuns.

" D'où vient tu Narcissa ? "

La jeune fille s’était empressée de répondre, peut être qu’elle voulait rapidement montrer sa supériorité envers Narcissa, mais à première vue, elle n’avait pas l’air de ce genre là, sans doute avait-elle simplement envie de parler..
Son interlocutrice était donc en troisième année, cela n’étonna pas la jeune Serpentarde, elle se doutait bien qu’elle devait être à priori dans cette classe..
Elle portait une veste par-dessus son habit, Narcissa n’en éprouvait pas le besoin, en effet, elle n’était guère frileuse..
Bien qu’à cette époque de l’année, le froid était persistant et rude, la jeune fille restait habillée de la même manière, d’ailleurs elle détestait la chaleur..

La troisième année était devenue alors pensive, mais elle fut sortit de ses pensées aux paroles de Narcissa, puis elle lui demanda de l’accompagner. Où, la jeune Serpentarde n’en savait rien, mais puisqu’elle est de nature curieuse et aventurière, elle accepta sa proposition..

- "Rassure toi, je tolère tout à fait ta présence, et ce serait un plaisir pour moi de te suivre."

La jeune Serpentarde avait dit ses paroles d’un ton serein, sa voix était toujours froide, mais bien qu’elle n’eut pas l’envie de paraître désagréable, elle ne pouvait pas en changer..
Narcissa remarqua ensuite que la troisième année portait une besace, qui la gênait sûrement, puis celle-ci ajouta qu’elle voulait aller déposer ses affaires. Narcissa la suivit en direction de leur salle commune sans rien ajouter..
Puis elle répondit à la question suivante de la troisième année:

- "Je viens de Surrey, est-ce que tu connais ?"

Si la jeune fille ne venait pas d’Angleterre, sans doute qu’elle ne connaissait pas sa ville..

- "Et toi, d’où viens tu ?"

Narcissa était à présent avide d'en savoir plus sur cette jeune fille et où voulait-elle l'emmener..

Pénombre fut satisfaite d'entendre la réponse positive de sa camarade quant à la tolérance de sa présence à ses côtés et tout en marchant vers la salle commune, elle écoutait la réponse à son interrogation de sa camarade. Surrey ? Voilà qui était intéressant, ainsi Narcissa venait de ce petit comté du sud de l'Angleterre, composé de 11 districts. Un instant la poursuiveuse fut tentée de lui demander duquel avec exactitude était elle issue mais cela lui paraissait davantage de l'indiscrétion que de l'information.

" Je connais oui, j'y ai passé du temps, enfant, mes grands parents possèdent un Manoir au coeur de la campagne anglaise... "

Les deux sorcières arrivèrent rapidement devant le tableau gardien de leur salle commune tandis que Pénombre prononçait déjà le mot de passe qui leur permettrait de pénétrer les lieux. L'habitant de la toile, un homme aux traits tirés par la fatigue, le vécu mit son temps à s'étirer et son regard pesant, critique et sévère se posa sur les deux jeunes filles comme s'il avait pu lire l'intimité de leurs pensées, un grognement résigné et il ordonna l'ouverture du passage. Un bruissement sourd accompagna le mouvement du tableau et la voûte de pierre fut enfin dévoilée. La poursuiveuse s'y engagea en premier en passant l'embrasure de l'entrée, empruntant ce chemin qu'elle avait de très nombreuses fois parcourut aux cours de ses trois années d'études à Poudlard. Enfin, elle apparut sous leurs yeux verts, la grande pièce, salle commune des verts et argents magnifiquement décorée aux couleurs de Serpentard. Il n'y avait pas grand monde dans celle ci, c'était plutôt une heure où les élèves erraient à leurs occupations scolaires, recherches à la bibliothèque, devoirs de cours... Il n'y avait en fait qu'une poignée de verts et argents qui jouaient aux échecs ou discutaient tranquillement au coin du feu, certains étaient en train de plaisanter dans un coin de la pièce et d'autres s'échangeaient des cartes trouvées dans les paquets de chocgrenouilles... La jeune Craft laissa son regard balayer la salle comme d'habitude mais elle ne reconnut aucunes des personnes présentes, aussi s'avança t elle jusqu'aux escaliers conduisant aux dortoirs dans le but d'y aller poser ses affaires de classe. Pénombre avait monté quelques marches seulement lorsqu'elle se retourna soudainement vers sa camarade :

" Peut être devrait tu prendre une veste Narcissa.."

Sans davantage s'expliquer, la brune aux yeux verts sortit du champ de vision de sa camarade en grimpant les marches ce bois pour accéder à l'étage supérieur. La Serpentarde arriva rapidement devant la porte en chêne du dortoir des filles qu'elle poussa pour entrer dans la pièce plongée dans l'obscurité. Pénombre trouva rapidement son lit et y posa sa lourde besace aux pieds de celui ci avant de redescendre dans la salle commune des siens, prenant soin de refermer soigneusement la porte derrière elle. La jeune Craft se sentit immédiatement plus légère et plus libre, ainsi défaite de ses lourdes affaires de classe et elle chercha Narcissa des yeux lorsqu'elle se retrouva de nouveau dans la pièce.

Narcissa tolérait parfaitement en effet, la présence de la Serpentarde, elle la connaissait depuis peu, mais elle lui plaisait bien, ce qui était très rare chez Narcissa..
Elle avait donc décidé de suivre la jeune fille sans savoir exactement où cette aventure allait la mener, elle s'en fichait un peu, elle ne pouvait pas reculer, puis de toute façon sa curiosité était trop forte, elle l'emportait sur le reste..
Pénombre lui avait conseillé de prendre une veste, mais Narcissa n'en éprouvait pas le besoin, peut être qu'elles allaient se rendre dehors, mais qu'importe, une veste ne lui serait d'aucune utilité, la fraîcheur était intense ce mois-ci, le jeune Serpentarde aimait cela, la sensation sur sa peau, sentir le froid espérant geler son corps..
Elle ne prenait pas de veste, a jeune Serpentarde resta donc dans la salle commune, attendant sa camarade..
Au bout de quelques courts instants, la 3ème année était redescendue, puis cherchait Narcissa du regard, celle ci fit un bref signe de la main pour signaler sa présence, puis se dirigea vers elle, d’un pas lent mais assuré..

"Alors, où allons nous ?"

Elle avait posé cette question le plus simplement possible, espérant une réponse de suite, bien qu’elle fut convaincue du silence de son interlocutrice, elle le saurait bien assez tôt..
A présent, plus rien ne la retenait, elle allait suivre cette jeune fille encore inconnue quelques temps auparavant..
Elle était un peu méfiante tout de même, si la jeune fille qu'elle croyait digne de confiance voulait l'emporter dans un piège..
Narcissa avait pris l'habitude de ne faire confiance qu'à elle-même, ce qui l'a beaucoup aidée, mais elle n'est pas non plus complètement contre le fait de se jeter à l'eau quelque fois..

Un mouvement rapide attira son regard dans la salle commune et Pénombre reconnut sans peine Narcissa qu'elle venait de quitter quelques instants auparavant, celle ci n'avait pas daigné prendre avec elle une veste pour lutter contre le froid selon le conseil de la troisième année et la poursuiveuse pensait qu'elle avait eu tort de ne pas se fier à son jugement, surtout ignorant où Pénombre désirait la conduire. Mais sa camarade devait certainement en avoir mesuré les conséquences, alors la Serpentarde de troisième année n'en discuta pas avec elle, après tout c'étaient ses choix et elle les respecterait. Elle la rejoignit donc au bas de l'escalier et l'invita à la suivre en silence jusqu'au tableau gardien de la grande salle des verts et argents. La poursuiveuse le poussa et s'engouffra à nouveau dans les cachots encore plus sombres qu'auparavant sous l'avancée de la nuit. Pénombre reprit la parole sur un ton de confidence afin que ses dires ne soient répercutés dans leur sens par les murs nus du passage et qu'ils ne parviennent aisni jusqu'à d'indiscrètes oreilles :

" Tu le sauras en temps voulu. "

Le ton n'était pas méprisant, loin de là, juste informateur, de discussion peut être. La jeune Craft espérait que sa camarade comprendrait qu'elle ne souhaitait pas ébruiter l'endroit pour lequel la brune aux yeux clairs avait requit sa présence. Cela aurait été d'une trop grande imprudence de lui en parler maintenant et Pénombre le savait pertinement. Les cachots comme chaque endroit ou presque du Château n'étaient pas dépourvus d'esprit, d'âmes et d'oreilles susceptibles de les écouter, d'empêcher un secret d'en rester un. Aussi, c'est d'un pas rythmé que la demoiselle conduisit Narcissa jusqu'aux portes du hall qu'elle franchit en prenant garde de ne pas attirer l'attention sur elles. La nuit s'imposa de toute sa pesante froideur, sa morsure, sa blessure et l'encre, les ténèbres palpables, enivrants les enserrèrent de leur manteau. La vert et argent de troisième année avait ramené sa capuche sur sa longue chevelure dans le but de ne pas révéler les traits de son visage à quiconque jeterait, par un détestable hasard, un coup d'oeil dans la cour du Château. Sans un mot de plus et dans un silence aux allures morbides en ces temps d'hiver, Pénombre fit chemin dans les herbes hautes, quittant déjà le dallage de l'allée principale pour longer la première tour sur leur gauche, côté du coeur, celle d'astronomie. La lune était absente ce soir rendant l'endroit semblable à une immense abîme de noirceur. Seule la pierre blanche de la grande tourelle fièrement dressée parmi les ombres réverbéraient un peu la faible intensité lumineuse des étoiles. Les deux sorcières marchèrent ainsi sans que la troisième année ne prononce le moindre mot, s'étant juste contentée de prendre en main sa baguette d'ébène et par ce simple geste trahissait la menace et le danger qu'elle ressentait. Enfin, la troisième année s'immobilisa devant un renfoncement trés obscur, si sombre qu'il en dissimulait absolument tout ce qu'il cachait. Pénombre se retourna vers Narcissa, le visage grave :

" C'est ici. Es tu prête ? "

Lui adressa y elle chuchotant comme unique explication.

Pénombre invitait Narcissa à la suivre, celle-ci s’exécuta, elles se retrouvèrent donc plonger dans l’ombre des cachots, puis la troisième année repris la parole, indiquant à la jeune fille qu’elle préférait taire l’endroit de leur aventure.

*C’est tout à fait compréhensible, les murs ont des oreilles..*

En accélérant l’allure, les deux Serpentardes arrivèrent au hall, le froid pénétra le corps de Narcissa, elle frémit doucement, la fraîcheur l’avait surprise, mais elle s’habitua vite à la température, le froid la berçait, elle se sentait plus légère, plus sereine à présent, malgré la pointe de méfiance qu’elle ressentait.
Après tout, elle ne connaissait rien de la jeune fille, mais bref, elle s’était déjà rassurée sur le sujet, puis avait décidé de la suivre, plus rien n’allait l’arrêter, elle se contenta de glisser sa main à l’intérieur de sa robe de manière à serrer sa baguette.

*Mieux vaut être prudente*

Elles s’engouffraient peu à peu dans les ténèbres, la lune n’était même pas présente, la lumière se faisait extrêmement rare, Narcissa avait du mal à voir où elle mettait les pieds, de plus les herbes n’étaient pas rassurantes, elle voulut sortir sa baguette pour éclairer, mais elle se ravisa, ceci allait attirer l’attention sur les deux jeunes filles, surtout qu’elles ne sont pas sensés se promener par cette heure tardive à l’extérieur du château..

Depuis qu’elles avaient quittées les cachots, Pénombre n’avait plus adressé la parole à Narcissa, puis quelques instants après, la troisième année s’immobilisa, la jeune fille en fit de même, elle distinguait rien de l’endroit où regardait Pénombre, la faible lueur provenant du ciel, n’était vraiment pas assez puissante pour combler ce manque de clarté.
Puis, la jeune fille se retourna vers Narcissa, lui indiquant qu’elles étaient arrivées à destination, la jeune Serpentarde se demandait bien qu’est-ce qui pouvait y avoir de si intéressant en ce lieu, mais elle ne posa pas de questions, se contenta de répondre à Pénombre à mi-voix:

- "Bien sur, je te suis"

Pourquoi emmener une parfaite inconnue dans un lieu tel que celui-ci ? Un endroit secret et dissimulé pour de certaines et excellentes raisons. Alors pourquoi le partager avec elle ? L’unique et satisfaisante réponse que pouvait se donner la jeune fille à elle-même, c’était l’instinct, totalement dénué de toute logique rationnelle ou de concepts spécifiques, la brutalité et la subtilité de ce sens singulièrement développé chez la poursuiveuse avait fait voix en son esprit. Pénombre n’avait pas besoin de raisonnement particulier pour savoir parfaitement ce qu’elle faisait et tout en elle l’incitait à poursuivre son chemin en compagnie de Narcissa. Aussi, rassurée de son affirmation à la suivre jusque dans les méandres et entrailles du Château, Pénombre ouvrit la marche en prononçant un distinct Lumos qui éclaira d’une lueur argentée le mince escalier noyé de ténèbres et d’ombres vacillantes. La troisième année s’accorda un dernier regard en extérieur pour s’assurer de leur solitude partagée avant de s’engouffrer dans l’étroit passage d’un pas prudent et silencieux, étouffé. Il faisait très sombre, d’un noir tel un brouillard palpable et lourd alors qu’une odeur de moisi remontait doucement et de manière de plus en plus prononcée à mesure de leur avancée dans le conduit. Les murs s’arrondissaient pour former une voûte peu haute s’inclinant vers le bas pour accompagner l’escalier dans sa descente, le silence régna longtemps, seulement troublé par moments par les sons de chute irrégulière de goutte d’eau dans une flaque. Pénombre savait pertinemment qu’il faudrait atteindre le premier palier avant que leurs éventuelles paroles ne soient plus répercutées jusqu’à la surface. De longues minutes passèrent, rendues davantage lourdes par la pression omniprésente des ombres autour d’elle, lorsque enfin les deux sorcières y parvinrent. Une sorte de plate-forme plate et exiguë, ténébreuse et ovale. Il n’y avait nulles autres lumières que celles de leur baguette et elles étaient bien trop faibles pour dégager de leur manteau noir les murs délimitant la salle. Pénombre se retourna vers Narcissa, éclairant un peu son visage pour lui adresser dans un demi murmure :

« Il y a trois paliers et dans chaque pièce deux interrupteurs à actionner simultanément et dans un court temps imparti pour ouvrir la dernière porte au sous sol. Malheureusement pour nous, j’ai trouvé des écrits dissuasifs dans la pièce qui suit, je me dois de te mettre au courant Narcissa… Il semblerait, si mes traductions sont justes qu’il y ait 3 systèmes de défenses progressifs. Le premier ayant totalement été altéré par le temps alors que le second a été rendu inoffensif au cours de mes précédentes excursions en ces lieux… J’ignore ce qui représente la dernière barrière… »

Pénombre s’interrompit doucement, laissant ses paroles résonner dans l’obscurité des murs nus et sales. Son regard chercha celui de sa compagne d’aventure dans l’attente d’une réponse :

« J’ignore ce qui nous attend… Si ça tourne mal, va t en et trouve Dorian Steel, c’est un Serpentard de première année, il saura quoi faire »

Une fois encore, la jeune fille marqua un interlude silencieux avant de se diriger vers un des murs de la salle, dissimulé par un voile de noirceur, elle semblait chercher quelque chose d’e particulier, l'invitant d'un signe amical et fluide à trouver une colonne porteuse à son tour :

« L'interrupteur ressemble à un imposant anneau rouillé, tu devrais certainement le trouver sur ta droite... Connaît tu de puissants sorts offensifs ? »

Après avoir formulé son désir de suivre Pénombre dans cette aventure, Narcissa ressentait, accompagnée d’un léger sentiment de méfiance, une pointe d’envie, à présent elle voulait en connaître davantage sur ce mystérieux endroit. La troisième année avait su raviver la curiosité de la jeune Serpentard.
Pénombre illumina faiblement l’endroit à l’aide de sa baguette, Narcissa en fit de même..

- Lumos !

Lança-t-elle.
Les deux jeunes filles s’engouffrèrent dans le passage étroit, un escalier se présentait, sa camarade s’introduisit dans le conduit, et Narcissa lui emboîta le pas.
Tout devenait encore plus sombre qu’auparavant, au fur et à mesure de leur descente. Les faibles lueurs que dégageaient leur baguette n’était nullement puissante face à ce redoutable adversaire qu’était l’obscurité..
Un lourd silence s’était installé, puisque sa complice ne disait rien, la vert et argent ne daigna guère non plus à briser ce calme intense, d’ailleurs elle n’en éprouvait pas le besoin.
Malgré une légère pointe de méfiance, la jeune fille n’était pas inquiète, donc poser des questions stupides, ou chercher un moyen d’agrémenter une discussion ne servirait à rien.
Elle continua donc à marcher derrière son guide d’aventure, silencieuse, attendant patiemment les évènements à venir..

La Serpentard n’eut pas le besoin de taire sa curiosité longtemps, puisqu’en effet, Pénombre Craft se stoppa, elles étaient sans doute rendues à destination.
Narcissa tenta d’éclaircir un peu la pièce pour observer divers éléments qui composaient les lieux, mais ce fut que très légèrement, l’endroit était plongé dans les Ténèbres.
Malgré cette obscurité, avec l’aide de la faible clarté que dégageait sa baguette, la vert et argent distingua une espèce de plate-forme ovale, assez plate, elle ne comprenait pas à quoi elle pouvait bien servir et pourquoi elle était ici. Lorsqu’elle voulut poser ces questions à sa complice, celle-ci prit la parole à voix basse, en expliquant un phénomène étrange qui composait ce lieu.
La première année écoutait attentivement ses propos, Pénombre essayait quelque part de la mettre en garde, lui dévoilant les dangers qui pouvaient survenir, exposant les vérités que cachait l’endroit..

- D’accord. Très bien.

Narcissa prononça ses simples mots, elle n’avait pas envie de tenir un discours, plus que la méfiance et l’angoisse, à présent la jeune fille était avide de savoir..

*Que renferme ces pièces, pourquoi devons nous ouvrir cette porte au sous-sol, que vais-je découvrir…*

Toutes ces questions trottaient dans la tête de la Serpentard, mais restèrent en elle.
La troisième année lui conseilla d’aller trouver un jeune homme de Serpentard, si cette expédition tournait au désastre. Un certain Steel, elle ne le connaissait pas, mais qu’importe, elle garda ce nom en tête.

*Steel, Dorian Steel, on ne sait jamais, j’ignore tout de cet endroit..*

Pénombre s’éloigna quelque peu, puis reprit la parole, demandant à Narcissa de trouver un interrupteur.
Celle-ci s’engagea donc sur la droite, scrutant les environs en faisant glisser la lueur provenant de sa baguette sur le mur. Il était sal, noir. Puis un court instant après, la vert et argent posa les yeux sur une sorte d’anneau, il était tout rouillé..

- C’est bon, je l’ai trouvé.
Pour ce qui est des sorts, oui j’en connais pas mal, j’ai une bonne formation offensive.

[ J’aimerais beaucoup que tu ne participes davantage, poses quelques questions… J’ai l’impression de faire un monologue T_T rpgique.]

Pénombre ne mit pas bien longtemps à trouver ce qu’elle cherchait parmi les ombres et l’obscurité pesante de l’endroit, qui engloutissaient les murs de la pièce. Les nombreuses excursions de la jeune fille dans ce lieu reculé et discret lui avait permit de mémoriser avec une assez bonne précision l’emplacement des anneaux de chaque palier dans lequel elle s’était rendue. Et puis ce n’était pas réellement difficile, car même si la surface de la boucle métallique était rouillée, elle renvoyait pourtant un rien la lumière argentée du Lumos de Pénombre. Ses doigts fins l’enserrèrent et lorsque Narcissa l’informa de son égale trouvaille, la Serpentarde de troisième année l’interpella :

« Tu es prête ? Maintenant ! »

D’un coup sec et franc, elle tira fortement sur l’anse de fer dans un temps qu’elle espérait le même pour sa camarade, la brune aux yeux clairs n’eût pas le temps de douter plus amplement de leur coordinations que déjà, un vrombissement sourd, comme un râle lointain se mit à résonner dans la salle ovale mais étouffé, ce qui laissa penser à la poursuiveuse que les deux anneaux avait dû actionner un mécanisme plus en profondeur, inoffert à leur vue pour l’instant. Les vibrations cessèrent de secouer imperceptiblement les dalles du premier palier et Pénombre détourna son regard des murs qu’elle parcourait, avide de découvrir les éventuels changements occasionnés par l’action conjuguée des deux Serpentardes pour chercher celui de Narcissa.

« Tu as entendu ? On dirait que ça venait du sous sol… »

La plus âgée des deux filles détacha ensuite ses doigts de l’anneau rouillé pour faire chemin vers les escaliers qui s’enfonçaient plus loin dans les entrailles du Château, invitant d’un geste amical sa camarade à l’y suivre. De nouveau, ce furent les ténèbres qui dominèrent le conduit encore plus étroit et escarpé que le précédent, plus abrupt aussi, descendant inexorablement dans des profondeurs inconnues et peut être défendues d’accès pour d’obscures raisons. Un léger courant d’air glacial et mordant laissait penser à une communication des lieux avec l’extérieur mais ne suffisait pourtant pas à dissiper cette constante odeur de renfermé qui reprenait progressivement le dessus. Les deux jeunes filles durent redoubler de prudence dans leur descente car les marches se faisaient de plus en plus instables et décharnées, parfois mêmes absentes et les deux adolescentes mirent, en conséquences, plus de temps à atteindre le second palier qu’elles n’en avaient mis pour parvenir au tout premier. Lorsque enfin, les sorcières posèrent le regard sur la nouvelle pièce offerte à leurs yeux, ce fut pour y découvrir un endroit particulièrement chaotique et dégradé. Contrairement aux précédents, la salle n’était pas dénué de décorations, peu très peu mais présentes quand même, tant et si bien que le premier palier ressemblait dés lors à une sorte d’antichambre à celle ci et rendait ce second sous sol possiblement lieu de réunions, de rencontres illicites ou secrètes. Les colonnes rendues grisâtres par le temps soutenaient une voûte parfaitement arquée et la présence de certains fauteuils de pierre disposés en cercles autour d’une sorte de table abîmée, esquintée par autre chose que les sévices temporels, ronde et peu haute, laissaient entrevoir les raisons potentielles qui amenaient des personnes à se retrouver ici. Pénombre en était rapidement venue à penser que c’était ici le lieu de rencontre des adeptes d’une secte même si aucun indice, ni preuves n’avaient pu en être apportées, malgré des heures mis bout à bout de recherche. Rien. La descendante des Craft s’adressa ensuite à sa camarade de maison, après un bref regard accordé à l’architecture particulière de la salle :

« L’anneau est contre le mur de droite… Mais quels sorts d’attaques exactement es tu capable de lancer ? Et quel genre de formation as tu suivit ? »

Sa voix transcendait une certaine curiosité et un rien d’impatience vis à vis de Narcissa qui ne lui avait fournie précédemment qu’une réponse partielle et incomplète. Son regard vert se détourna de la première année pour s’enfoncer dans l’obscurité légère d’une des façades, avançant en même temps sa baguette devant elle afin de trouver l’anneau recherché.

[HJ: Pardonne mon immense retard, j'espère que ce sujet t'intéresse toujours.. Je n'avais pas d'inspiration, puis là je m'y suis remise.. Je n'aime pas laisser un sujet en plan, surtout de cette qualilé..]

Narcissa avait donc signalé à sa coéquipière qu’elle venait de trouver l’anneau rouillé. Pénombre avait du en faire de même, puisque quelques secondes après, elle lui ordonna de tirer sur le forme métallique.
La jeune Serpentard s’exécuta.
Juste après cet acte commun, un bruit sourd retentit.

- Mais que se passe-t-il ?

Quand la vert et argent prononça ses paroles, elle entendit qu’en même temps, sa collaboratrice de maison lui faisait part de la direction du bruit.

- Le sous-sol ? Mais qu’est-ce qu’il se cache dans ce sous-sol ?

La jeune fille ne comprenait pas vraiment à quoi tout cela rimait, pourquoi la troisième année l’avait-elle entraînée dans cette aventure. Au départ, elle était assez excitée à l’idée d’enfreindre les règles du château, se promener la nuit, braver le danger, faire des découvertes surprenantes.
Mais à présent, tout ceci ne l’amusait plus. Elle voulait savoir qu’est-ce qui se passait dans cet endroit froid, humide et lugubre..
Peut-être cachait-il un trésor, et que Craft se servait de Narcissa mais allait tout garder pour elle. Nan, elle ne se laisserait sûrement pas faire, elle voulait sa part, quoi qu’il arrive.
Mais la vipère continuait de faire comme si de rien n’était, après tout, sans doute elle se trompait sur les idées de la troisième année..
Elle le découvrirait par la suite, même plus tôt qu’elle ne l’imagine..

La Serpentard avait déjà détaché ses doigts de l’anneau rouillé et commençait à se diriger vers sa camarade quand elle lui demanda de la suivre.
Elles descendirent un escalier, de la même forme que le précédent, sauf que celui-ci abritait une noirceur plus extrême, les Ténèbres recouvraient l’endroit de presque toute leur âme..

- Pénombre, es-tu déjà descendue ici ? Qu’est-ce qu’il s’y cache ? Non pas parce que j’ai une quelconque peur détrompe toi, mais je n’aime pas faire face à l’inconnu, attaquer sans savoir ce qu’il y a en face de moi n’est pas dans mes habitudes vois -tu uuu..

La jeune fille termina difficilement sa phrase, puisqu’elle trébucha sur une marche terriblement escarpée..

- Ah !! Fichus escaliers !!

Le temps fut long, la vert et argent commençait à redouter l’infini de ces horribles escaliers, chaque marche était pratiquement devenu un obstacle..
Après encore quelques temps, les deux reptiles arrivèrent à une nouvelle pièce. Ce lieu n’était vraiment pas frais, et contrairement à l’antichambre précédente, on pouvait deviner que plusieurs personnes avait séjournés ici. Quelques simples décorations étaient exposées, mais elles restèrent tout de même assez minimes..
Narcissa s’avança dans la pièce, scrutant les environs. Plusieurs fauteuils de pierres étaient disposés en rond, ils étaient très abîmés, la jeune fille toucha la pierre froide et usée du bout de ses doigts, fit glisser sa main et la retira aux paroles de Craft.
La troisième année semblait assez irritée et impatiente, ce qui ne gêna en rien la vert et argent..

- Et bien, mon père est assez bien calé en matière sorts offensifs.. Ma mère aussi d’ailleurs, mais j’ai eu davantage l’honneur de m’exercer avec mon paternel..

Les parents de Narcissa étaient tous deux Mangemorts, ils avaient dès son plus jeune âge débuté une formation sévère chez la jeune fille. Elle était assez forte en attaque, en duel..

- Je sais manipuler plusieurs sortes de sorts, les désarmements en partie. Bien sûr comme tu le sais, je suis en première année, bien que j’ai reçu une formation plus élevée que la plupart des élèves de ma classe, je ne suis pas non plus capable de lancer de sortilèges impardonnables.. Je m’en sors très bien avec des sortilèges basics, puis d’autres plus recherchés comme le Stupefix. Je ne le maîtrise pas totalement, mais j’ai déjà obtenu de bons résultats..

Un léger rictus se dessina sur les lèvres de la vipère, elle aurait bien aimé être déjà capable de pouvoir lancer ces sortilèges, sans risquer cela va de soit un aller simple pour Azkaban..
Elle détourna ensuite le regard de sa collègue, puis se remit à marcher en quête d’un nouvel anneau rouillé, elle partit sur la droite.
Ses mains glissaient le long du mur, elle le tâtonnait de manière à trouver ce fameux anneau. Après quelques instants, elle dit:

- Pénombre, ça y est, j’ai mis la main sur un anneau. Et toi, tu en as trouvé un ?

Pénombre n'entendit qu'à peine l'interrogation de Narcissa dans les assourdissants bruits de pierres coulissants les unes sur les autres qui avaient violemment résonné dans le petit caveau, celle-ci la questionnait sur les mécanismes qui venaient d'être enclenchés, conséquences directes des gestes des deux jeunes sorcières. Mais la quatrième année n'avait pas réellement de réponse aux demandes de Narcissa car elle ne s'était jamais aventurée plus loin que les deux premiers paliers pour des raisons que la première année n'allait pas tarder à découvrir. Ce qui se cachait au sous-sol... C'était ce que Pénombre désirait tant savoir et cette rencontre aussi soudaine qu'imprévue avec une autre Rusée qui lui avait parut assez curieuse, indépendante et débrouillarde aux premières impressions avait été une aubaine pour la jeune Craft. Aussi avait elle saisit cette occasion pour se rendre dans les étages inférieurs aux cachots et partager son secret dans un intérêt de confiance et de partage avec cette mystérieuse jeune fille. Pourtant, dans son enthousiasme et son propre désir de découverte, la poursuiveuse se demandait en silence si elle n'avait pas choisit sa coéquipière un peu trop précipitamment, un peu trop distraitement. Son instinct l'aurait il, pour la première fois de sa vie, induite en erreur ? Cela était malheureusement envisageable même si Pénombre ne pouvait réellement se résigner à l'accepter, ni même à y croire en fait et puisqu'il était trop tard pour revenir en arrière et effacer la mémoire de Narcissa, trop tard de toute façon pour qu'elle n'ose elle-même faire demi-tour si proche du but, la Serpentarde se résigna à poursuivre son avancée en compagnie de sa camarade :

" Je ne sais pas exactement ce qui y est dissimulé mais si cet endroit est aussi protégé que j'ai pu le constater auparavant, il doit certainement renfermer quelque chose de précieux ou de rare. Quoiqu'il en soit, certaines personnes semblent avoir pensé qu'il valait mieux s'appliquer à le rendre inaccessible..."

Puis, prenant soudainement conscience de l'impact qu'auraient peut être ses paroles sur sa compagne, elle ajouta :

" Rien ne t'oblige à continuer si tu ne le souhaites pas..."

Mais Narcissa paraissait déterminée presque autant que la brune elle-même à explorer les profonds abîmes promesses d'inconnu qui s'ouvraient et s'offraient à elles. L'autre Rusée ne répondit que par d'autres questions, entraînant la quatrième année à briser une nouvelle fois le silence retombé entre les deux verts et argents :

" Je n'ai parcouru et put étudier que cet étage et le suivant car la prochaine salle a été soumise à un procédé de scellé qui nécessite l'intervention d'au moins deux sorciers si ce n'est plus... Et je ne doute pas de ton rationalisme et ta témérité Narcissa."

Les marches cessèrent enfin leur inexorable descente pour disparaître sur le plat d'un sol délabré, noir de saleté et de cendres sur lequel avaient été disposé ce qui ressemblait fortement au strict nécessaire de survie dans un milieu comme celui-ci, dans une cage. La première pensée qui avait traversé l'esprit de Pénombre lorsqu'elle avait découvert la sombre pièce, qui s'étendait présentement sous leurs yeux, était que celle-ci avait dû servir de planque ou de cachette à des êtres humains. Tout en effet semblait appuyer cette thèse, mais ce n'était hélas pas la seule qui pouvait avoir quelques similitudes avec l'inconnue réalité et il aurait tout aussi bien pu s'agir d'un lieu de réunion ou de rencontres secrètes.

Il régnait une forte, une étouffante odeur de renfermé qui rendait l'atmosphère lourde tandis que le long des murs de la pièce courraient de larges cicatrices verdâtres, ravages de l'humidité sur un endroit trop exposé, témoins des âges et du temps depuis la création de cet étage. Il n'y avait que peu de décorations et parmi elles, une série de poupées vaudous étaient pendus au plafond et certaines d'entre elles avaient encore dans le corps de petites aiguilles de fer rouillé tandis que d'autres étaient grièvement mutilées ou brûlées. Au centre de la pièce, de larges fauteuils de pierres esquintés avaient été disposés circulairement alors que dans un des coins, quelques matelas moisis occupaient un fond de la pièce à demi-inondé, enfin une planche soutenue par quatre boites de conserves vides et retournées devait servir de table basse d'appoint. Narcissa tira la Championne des Rusés de ses pensées en laissant sa voix troubler l'instant et Pénombre ne fut pas surprise d'entendre qu'elle s'était entraînée avec son père car la majorité, sinon tous, des héritiers de grandes lignées étaient souvent rapidement confrontées aux enseignements paternels et il n'y avait pas de doutes à constater l'allure fière et noble qu'arborait Narcissa que la jeune fille devait appartenir à une famille de sang pur, sa façon de bouger trahissait, aux yeux de Pénombre, la musculature qu'elle avait dû y acquérir.

* Le Stupéfix...*

Voilà qui sonnait particulièrement bien aux oreilles de la brune aux yeux clairs car si sa camarade de Serpentarde était si avancée en terme de maîtrise de sortilèges, elles ne devraient pas avoir trop de difficultés à désenclencher les systèmes de verrouillage plus en aval :

" Parfait. Je l'ai trouvé. Tu es prête ? Trois ! "

D'un geste assuré et puissant, la jeune fille imprima un mouvement de traction au métal rougi qui s'arracha de l'étreinte solide de la pierre murale noire dans un gémissement rauque tandis que leurs efforts combinés firent une nouvelle fois trembler le sous-sol. Le silence revint pourtant assez vite et les minutes qui s'écoulèrent dès lors ressemblaient étrangement à des heures pour la quatrième année. Enfin, un cliquetis sonore trancha vivement dans l'absence de sons et une fine fente longiligne et verticale laissa deviner la présence d'une petite porte sur la gauche des deux sangs froids... L'inconnu se révélait par l'ombre et la fraîcheur d'un léger courant d'air qui vint lécher les chevilles des deux filles, Pénombre s'avança la première, sa baguette fermement tenue en main alors que sa silhouette disparaissait, engloutie par une densité de ténèbres écrasante.

Le bruit se fit très sonore, Pénombre réussit tout de même à se faire comprendre par Narcissa, puis lui répondit..
La Serpentard comprit après cette réponse que sa camarade de maison et d’aventure n’avait jamais exploré ce lieu, elle n’était jamais parvenue aussi loin..
Puis la quatrième année lui révéla que ses murs renfermaient sans doute quelque chose de précieux, de rare, ce qui éveilla d’autant plus la curiosité de Narcissa et son désir de poursuivre cette aventure..
Tout cela l’attirait vraiment, que pouvait bien renfermer cet endroit de si précieux, comportait-il un pouvoir magique, ou un objet de grande valeur..
Peu importe sa nature, la Vert et Argent voulait le découvrir,même si pour cela elle devrait traverser de dures épreuves..
D’ailleurs elle s’attendait un peu au danger, si Pénombre lui avait demandé quels sorts d’attaque connaissaient la jeune fille, ce n’était sûrement pas juste pour taper un brin de causette..
Il y allait avoir des mésaventures, peut être des créatures à affronter, des pièges..
Narcissa n’avait pas vraiment peur, mais une pointe d’appréhension pouvait se lire dans ses yeux.. Elle aimait savoir l’avenir, un peu planifier sa vie.. Changer ses habitudes ne lui plaisaient guère, mais quand il s’agit de découvrir quelque chose de précieux, son courage sait revenir à la surface et braver le danger..
C’était une jeune fille très envieuse et déterminée, quand elle voulait quelque chose, elle mettait tout en œuvre pour l’obtenir. Et c’était précisément ce qu’elle allait faire ce soir, en compagnie de sa collègue plus âgée..
Puis elle répondit d’une voix neutre, sans grande expression, ces simples et quelques mots:

- Je continue ..

Narcissa poursuivit ensuite son exploration de la pièce, le décor n’était pas très présent, mais la Serpentard aimait cette ambiance..
Certes l’odeur n’était pas fort agréable, mais il y régnait une atmosphère angoissante.. Des faits inquiétants et pas très nets s’était déroulés dans cette pièce. Quand la deuxième année posa les yeux sur plusieurs poupées vaudou complètement mutilées, cramées.. Elle comprit que des personnes se réuniraient ici pour pratiquer la Magie Noire, faire du mal, jeter des sorts aux gens, qui l’avaient sûrement mérités..
Narcissa pensa ensuite que ces personnes pouvaient être d’anciens élèves de Serpentard, venus ici pour jeter des maléfices aux sales sang de bourbe de Poudlard.. Et ainsi tenter de se débarrasser de vermine n’ayant rien à faire dans une école de Magie..
Ces pensées ravissaient la Vipère, et elle s’imaginait faire de même dans cette pièce lugubre et sinistre, accompagnée de quelques bonnes connaissances de sa noble maison..

Mais la voix de sa coéquipière fit sortir la Vert et Argent de ses pensées macabres et bien agréables..
La quatrième année lui dit qu’elle avait elle-même trouvé l’anneau, Narcissa était prête à l’actionner et attendait le décompte de Pénombre, mais celle-ci prononça directement ‘trois’. Ce qui ne perturba pas la deuxième année, elle tira sur l’anneau rouillé en même temps qu’elle..

Encore une fois, cette action simultanée fit trembler le sol, ce qui signalait que quelque chose allait s’ouvrir pour les deux jeunes filles et leur permettrait de poursuivre leur mystérieuse aventure..
Le vacarme cessa rapidement puis le silence revint dans la pièce, un silence Mort, prêt à faire pâlir quiconque..
Puis un bruit retentit brièvement quelque temps après, laissant apparaître une porte sur la gauche, complètement plongée dans l’obscurité. Narcissa s’avança, sa curiosité toujours en avant. Cependant la jeune fille demeurait toujours très prudente, serrant avec fermeté sa baguette dans sa main droite. Plus loin devant elle, la Serpentard vit que sa partenaire en faisait de même, sa baguette était bien tenue devant elle, prête à agir si nécessaire, si l’occasion se présentait..
Mais bientôt Pénombre disparaissait totalement de la vue de Narcissa, celle-ci accéléra donc le pas et s’enfonça également dans les Ténèbres..

Noirceur, puanteur et l'obscurité des plus profondes entrailles des cachots de Poudlard régnaient dans les sous sols interdits de la citadelle, à ceci près que l'entrée empruntée par Narcissa et Pénombre s'en était trouvée plus à l'ouest et contournait ainsi les grandes grilles métalliques de protections censées dissuader les curieux et autres inconscients de s'aventurer si loin dans les égouts du Château. Les marches qui constituaient l'escalier se retrouvaient de plus en plus serrées dans un étroit goulot peu haut et à peine assez large pour qu'une seule personne ne puisse passer à la fois mais les margelles ne cessaient pourtant pas de descendre et ce, de plus en plus violement en une pente rêche et escarpée qui témoignait clairement d'un incident passé, naturel ou pas, peut être un éboulement ou une explosion à cause magique ou simplement humaine qui avait gravement limité l'accès à cette partie du tunnel.

Et là, à l'aveuglette ou presque dans cette immensité ténébreuse, avançaient deux jeunes filles quasiment inconnue l'une à l'autre que la faible lueur argentée émanant de leur baguette respective guidait dans des gorges de couloirs de plus en plus exigus. Les murs étaient très moisis et crades, recouverts d'une très épaisse couche d'algues allant du verdâtre prononcé au noirâtre visqueux et gluant, l'humidité avait rongé plus en profondeur, plus durement la pierre calcaireuse par endroit et de larges sillons creusés par son acidité courraient sur des pans entiers de ce qui était supposés soutenir l'endroit. Au fur et à mesure que les deux Serpentardes s'enfonçaient en terrain inconnu, les eaux troubles et froides des cachots et des douves remontaient sur les dalles du sol et trempaient le bas des robes de sorcières des jeunes filles, remontant par capillarité plus haut, lentement plus haut dans la morsure glaciale de ce liquide peu avenant. Mais malgré tout cela, tout ce repoussant spectacle et cette solitude oppressante que chacune des Serpentardes pouvaient ressentir, malgré l'inexploré et le danger que la vue exposait brutalement, il émanait de ce lieu une puissance malsaine, mauvaise mais emplit de tant de promesses de pouvoir qui ne pouvaient que résonner étrangement, s'harmoniser avec la plus intime des parcelles sombres de leur âmes.

Puis, enfin de grosses caillasses aussi algueuses que le reste vinrent remplacer le semi verticale des escaliers et s'aplanir largement dans une nouvelle anti chambre. A quelques mètres devant les reptiliennes, l'escarpé d'un chemin de traverse aménagé au strict nécessaire par l'homme dégageait une voie plus claire que les alentours, grise, semblant presque luire de sa propre lueur macabre et inviter les intrus. D'un coup d'oeil à ses côtés pour vérifier que Narcissa était toujours là, Pénombre s'avança prudemment en avant. Et c'est à cette seconde précise qu'elle vit très brièvement luire le reflet caractéristique de son Lumos sur une arme blanche en un arc argenté s'esquissant dans sa propre direction. Trop tard et trop proche pour contrer, il fallait esquiver. D'un geste rapide, la quatrième année se déporta avec élan sur le côté droit tandis qu'elle s'écria en pointant sa baguette vers son attaquant :

" Stupéfix ! "

L'éclair intense qui s'échappa de son ébène dans le but de frapper son agresseur de plein fouet alors même qu'il s'élançait à nouveau sur elle éclaira son visage nécrosé et déformé et dans une même mesure permit à la demoiselle d'entrevoir la présence d'une seconde créature à sa gauche qui venait de prendre pour cible sa camarade de maison... Mais Pénombre n'eût pas le temps de davantage s'en soucier car la bestiole qui l'avait chargée précédemment achevait présentement de retomber sur ses pieds dans l'aboutissement du saut qu'il avait amorcé pour éviter le sortilège de la jeune Craft et il arborait désormais un sourire des plus sauvage et carnassier qui promettait en silence une vengeance des plus animales et inhumaines. Cette fois pourtant, il fut plus prudent et il se mit à rôder autour d'elle, dessinant invisiblement un demi-cercle autour de la position de la poursuiveuse afin de déceler une faille qu'il pourrait exploiter. La Serpentarde, elle, ne prit pas le risque de bouger plus que nécessaire, ignorant si d'autres des semblables de la créature n'étaient pas dissimulés dans son environnement proche, attendant juste qu'elle ne s'approche trop près d'eux pour l'attraper et l'immobiliser. Les yeux agrandit par l'adaptation de cette forme de vie aux obscurités de leur milieu, la bestiole semblait peiner à affronter le Lumos une nouvelle fois invoqué par Pénombre et c'est ce qui semblait expliquer, selon la brune, l'hésitation de son agresseur, comme s'il craignait trop cette lueur qu'il avait cru pouvoir maîtriser avec l'effet de surprise un instant auparavant.

Trapu, puissant et de deux têtes plus grand que la vert et argent, la créature avait une ligne d'épaules courbée par l'effort et le muscle tandis que de longs membres musclés et écailleux, repliés devant lui, tenaient Pénombre en respect, celui qui lui faisait face semblait d'ailleurs plus grand et plus habile que son compagnon actuellement en combat contre Narcissa, par contre, il paraissait également avoir moins d'expérience que l'autre. Il maniait à deux mains une large lame similaire à un cimeterre alors que son aîné usait d'une sorte de longue lance à double extrémités pointues contre la jeune Bodom et un collier de dents d'animaux tintait sur son cou de taureau. Soudainement, la bestiole profita d'une attaque sonore de son camarade contre celle de la Rusée qui surprit un instant la quatrième année pour attaquer à nouveau dans une fente basse visant avec dextérité le flanc gauche de sa proie. Celle ci se recula mais trop tard, la pointe traversa son vêtement et trancha dans ses chairs alors que l'épéiste entra à la portée de la brune, la douleur se fit immédiatement mordante et brutale, lui faisant monter la rage et l'adrénaline au corps au lieu de la diminuer et elle réagit plus rapidement que ce que, blessée, elle aurait dû. Frappant avec précision, dans un angle descendant, la base exposée de sa nuque, le seul point faible de ce tas de muscles, il s'écroula lourdement au sol, inconscient. Haletante, la quatrième année marqua une pause, se retournant avec inquiétude pour chercher sa consoeur de maison du regard...

Au fond, la Serpentarde savait qu'elle ne devait sa victoire qu'à cette quasi imperceptible hésitation dans le coup porté par son agresseur, sans doute due au répulsif que constituait sur eux la lumière, et elle espérait que Narcissa s'en était également aperçue et qu'elle avait pu en tirer profit.

Narcissa prit donc cette nouvelle entrée qui s’offrait à elle, devancée par sa camarade. Les escaliers étaient très escarpés, de plus à cause de l’obscurité de l’endroit, la descente de la Serpentard se faisait plus ardue.
La jeune fille détestait marcher ainsi, elle n’y voyait pratiquement rien, ses pas la conduisaient dans un terrain inconnu et dangereux, sans qu’elle ne sache véritablement la cause.. Tout était dégradé, chaque pas devait être cependant assuré en restant méfiant, tomber ici ne serait pas bienvenu, la chute allait se montrer douloureuse et impromptue. C’était pour cela que Narcissa restait perpétuellement sur ses gardes.
En s’enfonçant davantage, la Vert et Argent observait avec dégoût l’aspect repoussant des murs, ils étaient gorgés d’algues, de substances indéfinissables, de moisis et de pourritures.
A quoi s’attendre de plus dans les égouts, c’était bien naturel, mais cependant quelque peu écoeurant, l’odeur n’était pas non plus des plus agréables..
Puis s’avançant toujours, Narcissa sentit quelque chose de froid sur ses chevilles, elle se baissa pour voir ce que c’était. De l’eau, elle piétinait à présent dans un liquide répugnant, qui trempait sa robe de sorcière..

Après cette épisode abjecte passé, la Vipère reprit sa route, mais à court terme, puisque une nouvelle pièce se présentait alors à elle.
Elle prenait soin de suivre prudemment sa compagne, elle était plus âgée, donc plus apte à soulever le danger. La deuxième année aperçut un chemin de pierres grises, il ressortait par rapport au reste de l’endroit. On ne pouvait pas dire qu’il était éclairé, mais son aura accueillait davantage les deux jeunes filles.
La baguette de la Serpentard éclairait faiblement ce sentier, elle s’avança donc à la suite de Pénombre.
Mais celle-ci s’écarta violemment sur le côté, Narcissa ne mit pas longtemps à comprendre ce qui se passait, puisque une créature arrivait déjà vers elle. La Vert et Argent entendit simplement un Stupéfix déclanché par sa coéquipière, puis elle devait à présent se livrer à un combat avec la bestiole.
La deuxième année ne s’était jamais battue avec autre chose que des enfants, des élèves, elle ne savait pas vraiment comment s’y prendre. Elle commençait à paniquer, ce qui ne lui arrivait quasiment jamais. La jeune fille n’avait pas véritablement peur, non elle n’éprouvait pas de la crainte. C’était plutôt un sentiment d’incompréhension, elle ne comprenait pas qui étaient des horribles créatures. Elle détestait l’inconnu, elle aimait tout savoir sur tout. Et malheureusement ce n’était pas du tout le cas en ce moment. Elle ne savait pas contre qui elle devait se battre, mais elle savait pourquoi, pour assurer sa survie. Cette réponse était bien entendu suffisante, donc la Vipère réagit au quart de tour et lança :

- Stupéfix !

Le sort qu’avait lancé la Serpentard était très faible, elle n’était pas assez concentré, la panique prenait le dessus, puis aussi l’inexpérience.. C’est à cet instant qu’elle vit l’arme de la créature, c’était une espèce de lance à double tranchant, il y avait deux bouts pointus, ce qui n’était évidemment pas pour rassurer la Vipère..
Elle vit son arme car le monstre était justement en train d’essayer de trancher Narcissa avec.. La jeune fille esquiva ce geste, d’un mouvement rapide, puis elle reformula un lumos, c’est alors qu’elle aperçut brièvement Pénombre, elle semblait folle de rage.
Elle n’eut pas le temps d’en connaître davantage la raison car son adversaire repassait brusquement à l’attaque. Mais celui-ci hésitait, il ne se jeta pas sur la jeune fille.
La Vert et Argent comprit alors que la lumière l’effrayait sûrement. Elle positionna donc sa baguette face à la bête, celui-ci éblouit et hésitant n’osa pas refrapper de suite, la Rusée en profita pour s’esquiver rapidement. Elle se roula au sol, se retrouvant ainsi dos à la créature, et le refrappa à l’aide de sa baguette. Cette fois ci, la Serpentard était concentrée, elle n’avait plus de sentiment de panique et ne réfléchissait plus trop à la situation. Ce qu’elle voulait, c’était s’en sortir vivante, se débarrasser de cet obstacle pour parvenir à son but.. Le monstre ne bougeait plus mais il ne s’était pas non plus écroulé..
Narcissa vit l’adversaire de sa camarade étendu au sol, elle s’en était donc sorti, mais elle ne la voyait pas..
Dans un mouvement sonore, la créature s’écroula au sol, Narcissa était saine et sauve, quoi qu’un peu amochée.. Sa robe était déchirée, ses genoux égratignés et pleins de sang..
La deuxième année cherchait son aînée des yeux, elle était toujours par terre, ses jambes lui faisaient mal..
Elle s’adressa aux ténèbres, causées par la noirceur de l’endroit:

- Pénombre !?

La Vipère espérait qu’il ne soit rien arrivé à sa camarade, bien qu’elle ne se connaissait depuis peu, une aventure comme celle-ci crée des liens, c’était évident.. S’il arriverait quelque chose à la quatrième année, Narcissa serait attristée. Mais si elle s’en était sortie, c’était évident que sa coéquipière, plus expérimentée s’était débarrassée avec brio de son adversaire..

[Navrée pour l'immense retard ^^", toutes mes plus sincères excuses, en espérant que l'aventure t'intéresse toujours ^^]

Etouffant un gémissement de douleur, Pénombre déchira une large partie de sa manche gauche d'un geste bref, dénudant le haut de son bras pâle et enroula le tissu sombre à plusieurs reprises autour de sa taille, resserrant fermement le noir lien cotonneux de fortune autour de celle-ci afin de limiter la perte de sang due à la blessure que la créature lui avait infligée. L'entaille n'était guère profonde mais le fil de ce qui lui servait d'épée était d'un tranchant si finement biseauté et si acéré que la plaie de la championne des Serpents en était devenue incroyablement douloureuse, comme si le métal avait été abondamment recouvert d'une infinité de micro-cristaux salins et qu'ils en avaient souillé sa meurtrissure encore suintante. Une voix fraîche et claire bien qu'une inquiétude, habilement dissimulée, paraissait en troubler la tonalité trancha les ténèbres opaques, parvenant ainsi jusqu'aux oreilles de la brune aux yeux clairs. Son propre prénom, lui semblant pour la première fois avoir été prononcé par sa camarade de maison. Les prémices de ces solides liens étranges qui se tissent lorsque la Mort menace... Cela la fit sourire car même si la descendante des Craft avait déjà trop d'expériences en terme de relation inter-maison pour croire encore que tous les verts et argents s'estimaient à l'égal de respect que des frères et sœurs de blason, il lui arrivait parfois d'être surprise par le souci et la compassion même lointains que certains parvenaient encore à éprouver pour leurs camarades reptiliens, quasi anonymes soient ils pour eux. Et bien qu'il était amplement trop tôt pour prétendre comprendre les profondes subtilités de personnalité de Narcissa, il lui semblait pourtant, de manière instinctive, qu'elle pouvait lui accorder sa confiance et remettre une partie de ses chances de survie dans la complicité qui, elle y travaillerait et l'espérait, ne tarderait pas à les unir. La mystérieuse Serpentarde avait donc eu raison de son adversaire, cela ne pouvait qu'être une bonne nouvelle car Pénombre avait besoin de sa présence pour la suite des événements, ce n'était certainement pas par hasard que le mécanisme d'entrée nécessitait deux paires de bras et non une seule, il y avait certainement une raison rationnelle à ce stratagème et Pénombre désirait ardemment la connaître. Percer les secrets de ces souterrains glacials et déterrer ses trésors.

Un bref état de son corps lui permit de dégager toutes incertitudes quant à poursuivre leur quête et la quatrième année laissa un court instant de silence emplir la salle étrange et secrète que des siècles avaient recouvert d'absence humaine, à l'écoute. Ces gardiens n'étaient certainement pas les seuls représentants de leur espèce ici bas et tôt ou tard, les deux sang froids devraient forcément être confrontées à la tribu, au clan, à la tribu qui avait formé ces guerriers pour se défendre. A moins qu'ils n'aient été mis là que pour repousser les imprudents ou les curieux et cette initiative ne pouvait que sous entendre, de manière évidente, qu'il y avait quelque chose de précieux à protéger, peut être même de dangereux et cela ne fit qu'attiser davantage la motivation et le désir de connaissance de la demoiselle. Enfin assurée temporairement de leur solitude, sa voix, sans émotions, ni sentiments autre qu'une considération amicale de Narcissa, retrouva fermeté et assurance lorsque la jeune fille se retourna vers sa compagne d'aventure :

" Narcissa ? Tu n'es pas blessée ? "

Mais la mystérieuse brune ne semblait pas avoir subi de sérieux dommages physiques, pas d'égratignures visibles, bien au contraire même. Rien, une véritable prouesse pour une apprentie sorcière de son année et Pénombre se félicita d'être tombée sur elle dans les couloirs des cachots et d'avoir cru en ses capacités.

" Je comprend mieux maintenant de quelle formation offensive tu parlais tout à l'heure."

La taquina t elle. Puis, avec la lenteur et la concentration de la prudence, la poursuiveuse entama de nouveau leur exploration à la lueur d'un Lumos qu'elle susurra plus que ne prononça. L'halos argenté, vivace de sa baguette d'ébène laissait danser des ombres sur les murs recouverts de moisissures, nées de par l'irrégularité de la roche éprouvée par le temps, l'humidité âcre des lieux et accentuées par les ténèbres environnants. Lorsque soudain, il caressa les courbes fluides d'une large et imposante masse calcaire ou granite en surplomb, dont les gouttelettes d'eau qui en ruisselaient réverbéraient finement la lumière. La Serpentarde de quatrième année esquissa un sourire muet en se retournant vers la vert et argent qui l'honorait de sa présence, la curiosité et la passion se lisant dans son regard. Et après une dernière inspection sonore des lieux, la jeune fille s'en approcha lentement. Mais à bien y regarder, ce n'était pas exactement quelque chose de naturel car le crénelé léger, arrondi par l'érosion du temps et noyé sous une épaisse couche de pourriture témoignait de l'existence de ce que la Championne hypothésa rapidement comme étant une tour magique de guet et les larges interstices où devaient se tenir les ancrages d'un bouclier magique qu'elle ne tarda pas à découvrir sous une tâche rougeâtre de plantes humides confirmèrent son appréhension de départ. Elle avait été mise à bas par la force, une redoutable puissance thermique sans doute, à en juger par les imposantes traces noircies qui en défiguraient la pierre, peut être la foudre ou un incroyable sortilège de feu. Mais comment tout ceci avait bien pu être amené à joncher le sol à présent ? Les vestiges d'un mur protecteur de forteresse, si loin du ciel ? Et comment expliquer ces marques flagrantes d'une offensive de grande envergure à cette profondeur ? Sans compter que la quatrième année ne parvenait pas encore à établir le lien qui unissait ce champ de bataille englouti par les eaux sales des douves du Château avec les premières pièces que les deux jeunes filles avaient déjà traversées en arrivant et où trônaient, en évidence, des ustensiles de magie vaudou. Mais la descendante des Craft dût interrompre ses pensées devant ce que détaillaient à présent ses yeux.

Aux abords des vestiges, le passage s'arrêtait plus ou moins nettement et était largement encombré de pierres, gravats, poutres vermoulues et carbonisées sans que personne n'ait plus semblé s'être aventuré sur le moignon déchiqueté depuis une éternité. Quelques lianes sombres pendaient encore au dessus d'un vide béant que surplombait la tourelle avachie dans la bourbe noire mais la plupart d'entre elles suivaient par en dessous le contour de la roche érodée par les âges, en direction de la falaise à une trentaine de mètres vers l'intérieur. Intriguée, Pénombre s'approcha sans hâte du précipice où se jetaient les eaux épaisses, lourdes et opaques, tâtant du pied le sol traître puis s'immobilisa au plus loin que lui permettait l'instabilité du sol boueux. Pliant les genoux et inclinant ensuite le bras vers le bas afin d'en révéler par le Lumos le secret de l'orientation des lianes qui avait éveillé sa curiosité, Pénombre se figea soudain, au bout d'une dizaine de secondes et sa voix, murmure, appela :

" Narcissa, viens voir. "

Là, plus en profondeur et taillé vers le centre de la roche, la lueur argentée de son sortilège ne se réfléchissait pas, la lumière paraissait littéralement être absorbée sur une hauteur de deux ou trois mètres et sur une largeur bien plus modeste. La poursuiveuse avait rapidement compris. Il y avait juste là, sous elles, un renflement non naturel dissimulé aux regards inattentifs. Et puisqu'il avait été aménagé par une intelligence, il devait forcément y avoir aussi, un moyen d'y accéder et c'est ce que la jeune fille s'entêta immédiatement à chercher, pensant à n'en pas douter que sa compagne avait eu la même idée. Et alors que les deux Reptiles balayaient l'endroit de leur lumière à sa quête, Pénombre trouva plus loin encore, devant elles, quelque chose de tout aussi intéressant. Elle avait d'abord pensé que les gardiens que les Serpentardes venaient d'affronter, devaient probablement se servir des lianes, qu'elles avaient découvertes pendantes au dessus du vide, pour se rendre dans leur camp ou faire leur ronde de surveillance et alors que l'animagus les suivaient du regard pour en déterminer le point le plus propice à servir de départ, elle avait aperçu plus loin devant elle, en contrebas, quelques unes des plus solides tiges végétales obliquant étrangement dans la même direction. Celles ci semblaient avoir été rassemblées et tressées pour former une sorte de passerelle, qui jetée au dessus du néant sombre permettait à l'évidence de se rendre de l'autre côté de l'abîme vertigineuse. Mais l'endroit était, hélas, assez accidenté et une partie de la falaise qui offrait, à deux ou trois mètres de profondeur, l'accès au pont de fortune n'inspirait guère confiance à la poursuiveuse. La poussière de roches blanches qui en recouvrait le sol semblait tout autant de mortier délité, sans compter que la raideur de la pente et l'incertitude sur la solidité du sol n'autorisaient que peu de marges de manœuvres ou d'erreurs. A bien étudier la situation et ses risques, Pénombre rejeta finalement l'idée de s'approcher franchement du bord pour atteindre la passerelle, plus basse et, promenant sa baguette aux alentours laissa germer dans son esprit la possibilité d'escalader directement le flanc de la tour pour descendre sur le chemin de lianes. Il suffisait maintenant de s'assurer que l'édifice supporterait le choc d'une chute. De deux chutes même, que sa compagne d'aventure savait également assez habilement grimper pour ne pas risquer sa vie et que la tourelle était assez stable pour les soutenir dans leur effort.

" Le temps nous manque pour être sûres mais je pense que nous avons plus de chance de survivre en utilisant la tourelle pour atteindre l'autre rive. Qu'en dis tu ? Sais tu grimper ? "

Tout en posant ses questions, la brune aux yeux clairs passa sa fine main pâle sur l'étroite partie sèche de la ruine, la poussa, d'abord doucement pour en tester la résistance puis plus violemment et enfin prit carrément appui du pied dessus. La jeune fille aimait beaucoup le contact de la roche drue, brute, froide sous sa peau. Cela lui rappelait son enfance, lorsque l'escalade lui procurait une enivrante sensation de liberté, les francs délices d'une quasi-invisibilité. Elle adorait encore davantage la sensation de se hisser, pierre après pierre, avec les orteils et les doigts cramponnés aux moindres interstices, la douce et pénétrante courbature de ses muscles, après. La saveur froide et pure, de l'air en plein ciel dégagé. Mais la jeune Craft n'exaltait rien de plus que de gagner des lieux auxquels nul autre n'avait accès et d'où promener sur la grisaille d'Angleterre des regards inédits. Par un mouvement tournant, de roches en roches jusqu'au vestige béant de meurtrière, de prise de prise, elles pourraient parvenir au côté nord de la falaise et de là, une savante extension leur permettrait enfin d'agripper l'autre versant et de se placer ainsi juste au dessus du pont de lianes. Pénombre n'attendait plus que d'entendre les réponses de son amie pour s'y lancer.

Narcissa se relevait donc à présent. Ses genoux étaient légèrement écorchés à cause du frottement sur le sol, lorsque la jeune fille s’y jeta pour esquiver un coup de la créature. Mais à part cela, elle se portait bien. La deuxième année avait donc appelé son aîné pour voir si tout allait bien, pareillement à elle, de son côté. Pénombre ne lui répondit pas tout de suite. Mais le temps que la Ténébreuse se relève fut assez pour que la voix assurée de sa coéquipière s’élève. Cette dernière lui demanda si elle n’était pas blessée. La jeune fille répondit sur un même ton, s’approchant plus près de l’endroit où retentissait la voix de la quatrième année.

- Je suis là et je vais bien. Pas de blessures.

La Vert et Argent examina de plus près sa compagne. Elle s’était enroulé autour de la taille un bout de sa manche. Elle, par contre, était blessée.. L’arme de la créature l’avait touchée, mais elle n’était pas non plus transpercée. La plaie devait tout de même se montrer douloureuse.

- Tu es sûre que tout va bien de ton côté, tu es apte à continuer ?

La Serpentard posa la question, mais vu la caractère déterminé de la Brune, la réponse semblait évidente. Elle ne lâcherait pas l’affaire pour une simple histoire de sang. Puis, celui-ci ne coulerait pas en abondance grâce à la pression exercée sur l’ouverture.

Puis, son aînée reprit la parole :

" Je comprend mieux maintenant de quelle formation offensive tu parlais tout à l'heure."

La Vipère ne répondit rien à cela. La quatrième année avait dit cette phrase pour la taquiner, mais en même temps, elle aurait pu être considérée comme une flatterie. En effet, la jeune fille s’en était très bien sortie face à l’immense immondice sur pattes de tout à l’heure. Sa formation offensive l’avait certes bien aidée, il fallait bien l’admettre. Un léger sourire ce dessina sur les lèvres rouges sang de la Ténébreuse..

Narcissa aimait beaucoup se battre, fait plutôt étrange pour une jeune fille de simplement douze ans. Mais, il faut aussi reconnaître que la jeune Bodom n’était pas n’importe quel enfant.. En effet, tous les gamins de Poudlard ne pouvait pas de vanter d’avoir pour parents deux Mangemorts, fidèles au Seigneur des Ténèbres. Bien sûr, la deuxième année ne s’en ventait pas, rien ne serait plus stupide de sa part que de crier sur tous les toits que ses parents étaient des grands serviteurs du plus grand Mage noir de tous les temps. Cela servirait pourtant, de façon à apporter encore plus de crainte à ses infâmes bâtards, cette vermine polluant l’atmosphère de l’école de Magie de leur présence non désirée. Mais la Serpentard savait tenir sa langue de Vipère, elle ne révélait pas la profession si intéressante et dangereuse de ses géniteurs, elle gardait cela pour elle, profondément ancré dans son esprit.
Lorsqu’elle se battait avec quelqu’un en duel, elle ne voulait pas uniquement gagner, elle voulait détruire son adversaire. Des pensées morbides traversaient tout le temps son esprit lorsqu’elle envoyait des sorts contre une petite pouffy par exemple. Ainsi, la Ténébreuse se rappelait de la fois où elle avait terrorisé une sang de bourbe de la même année qu’elle, mais chez les blaireaux. La petite pleurait de douleur, elle saignait,.. La Serpentard l’avait insultée, lui avait jeté un certain nombre de sorts, puis l’avait laissé en plan dans les cachots, grâce à un sortilège qui bloquait ses mouvements. Cela c’était produit l’année dernière, déjà à onze ans, Narcissa n’avait aucune pitié. Plus elle grandissait, plus son caractère haineux grandissait avec elle. Sa froideur et son tempérament fort prenaient de l’ampleur, et elle aimait beaucoup cela.
Il fallait se montrer forte dans cette école, pour réussir à dominer, parmi les sang de bourbe, les sang mêlés et les traîtres à leur sang. Tous ces êtres au liquide souillé la répugnait. Plus elle les voyait, plus le cœur de la Vert et Argent se durcissait et son être réagissait de manière à l’aider à lutter contre toutes ces erreurs de la nature..

De la force, il en fallait également en ce moment, où la Brune était plongée dans une aventure palpitante et dangereuse avec une camarade de maison. Celle-ci était déjà repartie en quête de nouveaux évènements, un quelconque bouleversement du décor qui pourrait les mener à une piste, pour continuer cette aventure.
La Vert et Argent cherchait elle aussi des indices, des traces quelconques à l’aide de la lueur que pruinosité sa baguette, lorsque sa camarade l’interpella, lui demandant de la rejoindre. La rusée s’exécuta et alla donc en direction de Pénombre..
Un précipice s’offrait à elle, dissimulé dans la roche. Ce spectacle était de plus étonnants. Comment imaginer quelques temps plus tôt, alors qu’elle était tranquillement dans les vastes couloirs des cachots, que la Serpentard se retrouverait à serpenter dans les égouts, en dessous de l’école.. Étrange aventure, mais qui ne lui déplaisait pas. Cela faisait longtemps à présent que les deux complices reptiliennes s’étaient engouffrée dans cet endroit. Narcissa ne avait perdu la motion dut temps elle ignorait totalement quelle heure pouvait-il bien être, à quel moment de la nuit était-elle. Mais qu’importait, ce n’était pas le plus important à présent loin de là même..

Des lianes pendaient dans le vide, au-dessus du gouffre, sans doute allait-elle devoir les emprunter pour le traverser.
Mais plus en profondeur, la jeune fille vit une passerelle aménagée, composée de lianes épaisses. Il fallait trouver le moyen de s’y rendre, mais le mur était plutôt escarpé, le franchir n’était pas très rassurant.. La Vert et Argent ne voyait pas très bien comment elle allait s’y prendre. Impossible de se laisser glisser, la profondeur était beaucoup trop soutenue. Le sol n’était pas stable, il était mouvant. Bref, il était presque impossible de traverser sans risquer énormément sa vie..
Mais Pénombre arrêta les réflexions de la deuxième année, en reprenant la parole.

" Le temps nous manque pour être sûres mais je pense que nous avons plus de chance de survivre en utilisant la tourelle pour atteindre l'autre rive. Qu'en dis tu ? Sais tu grimper ? "

Narcissa réfléchit à la suite de ces paroles, regardant fixement sa coéquipière.. Parler de survie,.. Ne la mettait pas vraiment en confiance. Jamais encore la Vipère n’avait été confrontée à de pareilles situations. La Vert et Argent réfléchit encore quelques secondes, analysant la situation.. Pénombre voulait donc qu’elle grimpe sur cette tourelle aucunement stable, les pierres qui tombaient traduisaient cette pensée. Puis il fallait qu’elle atterrisse ensuite sur la passerelle aménagée grâce à diverses branchages, et rien n’assurait la sécurité de l’édifice..
La vipère était aventureuse, avide de savoir ce que renfermait ce territoire si bien gardé, mais elle n’était pas non plus suicidaire..

- En ayant quelque peu analysé la situation, je veux bien reconnaître que ta démarche semble la moins suicidaire, mais elle reste tout de même dangereuse..
Puis, pour répondre à ta dernière question… non, je n’ai jamais grimpé de ma vie.

Voilà encore un nouveau problème, même si la Rusée était décidée à poursuivre l’aventure, elle ne pouvait pas aller contre ses forces naturelles. Grimper sur des roches, des murs, des arbres, n’importe quoi.. C’était une chose qu’elle n’avait jamais faite, elle ne savait pas du tout comment il fallait s’y prendre.
La deuxième année prit une légère inspiration, puis reprit :

- Il est vrai que le temps presse, je n’ai rien de mieux à proposer pour nous rendre de l’autre côté.
Donc, vas-y passe en premier, je te suis.
Ne t’inquiète pas pour moi, je me débrouillerai, cela ne doit pas être si compliqué après tout.

La force physique de la Ténébreuse n’était pas grandement développée, mais elle savait tout de même se servir de ses bras et de ses jambes. Avec de la rage et de la détermination, rien est impossible.
Puis elle s’était toujours dit que de toute façon rien ni personne ne pouvait se mettre entre elle et la chose qu’elle désirait. Alors la Serpentard allait se montrer une nouvelle fois forte, et braver les obstacles se mettant sur son chemin. Bien que pas extrêmement rassurée, elle était déterminée.