[ J'ai pas trouvé d'endroit plus fichu de me recevoir... :/ ]

Artemis posa son sac doucement au sol. Il émit un léger bruit sourd en percutant le sol et le garçon tendit sa main vers une cage aux ornures dorées. A l'intérieur, une chouette faisait cliqueter son bec contre les barreaux à un rythme régulier, ce bruit ne semblait pas troubler les personnes présentes, et personne encore ne venait de voir que le garçon était là. Il se fondait dans la masse de personnes, immobile. Droit comme un I et le visage neutre. Il posa ses mains sur ses épaules et dans un geste élégant, il ota sa veste et la jeta sur le banc, à côté d'une jeune fille qui parlait avec sa voisine de potins sorciers. Le garçon se mordit la lèvre inférieure et son regard se posa sur le plafond magique. Il observa avec attention les gouttes qui tombaient et disparaissaient avant d'atteindre quelqu'un. Une bougie volante descendit un peu trop et il la repoussa du bout des doigts. Sa main resta en l'air quelques secondes. Il ne savait pas si il avait bien fait de revenir. Il était parti sans rien dire à personne. C'était grave et il n'avait pu le dire à personne. Même pas à elle.

Il s'assit sur le banc, et ce dernier crissa sous son postérieur, Arty se surprit à penser qu'il avait pris du poids et cette pensée le fit rire bêtement, attirant l'attention d'une fille qui gloussa avant de se pencher vers sa voisine. Le Poufsouffle la contempla, légèrement consterné. Qu'est-ce qu'on pouvait dire sur lui ? Surement qu'il avait été méchant de partir sans prévenir. Il avait mûri, même si il n'en avait pas réellement conscience. Il avait changé physiquement aussi. Il avait grandi et ses yeux brillaient beaucoup plus de ce bleu si étrange. Il battit doucement des paupières avant de se frotter les yeux, dérangé par la lumière. C'était un monde rempli de bruit qui s'activait autour de lui. Il n'était rien dans cette masse, et ils étaient tout. Il posa ses affaires à sa gauche, en bout de table. Il prit tout de même soin à être discret, ne voulant pas avoir affaire à Rusard dès son retard. Ce serait trop stupide. Le garçon tendit la main vers un verre puis il se saisit du jus de citrouille. Cette boisson à la saveur inhabituelle lui avait tout de même manquée. Il se servit tranquillement avant de passer le pichet à un garçon qui s'était levé pour venir le chercher. Il trempa ses lèvres dans le liquide orange et sa langue se délecta des saveurs de cette boisson froide mais si bonne. Il saisit un morceau de brioche et mordit un bon coup dedans. Il avait le ventre creux, creusé par le stress et une certaine faim de loup. Arty sentit encore la saveur du jus de citrouille dans sa gorge et il s'arreta de manger quelques secondes avant d'esquisser un sourire joyeux.

Il était revenu et ce sentiment de joie l'emportait sur le stress qui, quelques secondes auparavant, le tétanisait. Il s'essuya proprement la bouche et il fixa sa voisine de table. C'était une blonde, il ne la connaissait pas mais certaines de ses expressions la lui rappelait. Elle lui avait manqué, et il lui avait écrit. Peut être que ses lettres n'avaient jamais atteint leur destinataire. Peut être qu'elle ne l'aimerait plus et le rejeterait. Son regard se détourna vers l'assiette en porcelaine remplie de choses toutes meilleures les unes que les autres. Les elfes en cuisine faisaient vraiment bien leur travail, pour la misère avec laquelle ils étaient payés... Erf, voila qu'il se mettait à raisonner comme les membres de la SALE. La folie s'installait. Il rigola, amusé par ses pensées et finit sa brioche. Ses yeux se tournèrent vers la table des professeurs mais il ne regardait pas ses derniers. Il fixait une fenêtre derrière et son regard se perdait dans le vide.

Il voulait la revoir. Sa Tiphanny.

[ Woops ! Excuse moi j'avais pô vu le topic avant T_T par contre désolée c'est très court. ]

Tiphanny arpentait les couloirs, sans faire grande attention aux autres élèves, à ce qu'ils disaient, au temps du dehors. Ses nerfs commençaient à lâcher, inconsciemment, elle devenait froide par moments. Peut être était-ce le fait qu'une personne à qui elle tenait tout particulièrement lui manquait. Cela faisait un moment, elle n'aurait su dire combien de temps. L'heure qu'il était ? Elle n'en avait aucune idée, et ça lui était égal ; tout comme la date, quel jour, quel mois, on s'en fichait d'abord ; il était parti, sans rien dire à personne. Parfois, il lui semblait apperçevoir un bout de son visage au coin d'un couloir, mais c'était une illusion : il n'était plus là.
Maussade, elle regagnait le hall d'entrée, sans vraiment savoir où elle voulait aller ; mais en passant devant la porte de la Grande Salle, elle s'arrêta un moment, pensive. Elle n'avait aucune envie d'aller dehors, et son ventre gargouillait. Alors elle revint sur ses pas et entra.

Discrète, peut être pour ne pas qu'on remarque l'expression de son visage tristounet, elle se dirigea vers la table des Gryffondor. Et instinctivement, son regard se porta vers la table des Poufsouffle. Il était parti, mais chaque fois, elle le faisait, elle balayait la table du regard.
Ce jour là, ce fut différent. Habituée à ne voir que des têtes inconnues ou très légèrement familières, quelle ne fut pas sa surprise de le voir, lui. Il était de dos, mais elle savait que c'était lui. C'était son Arty, nom d'un vampire à trois dents ! Elle cligna des yeux, immobile, et, le coeur battant, marcha vers lui. Il regardait par la fenêtre, il ne l'avait pas vue. Elle accéléra le rythme de ses pas, sentant ses yeux lui piquer, ses joues chauffer, et finalement elle arriva derrière celui qui lui avait tant manqué. Hésitant à dire quoi que ce soit, comme crier "Artemiiiiiiiiiiiiiiiiiis !!" ou bien le prendre dans ses bras, Tiphanny posa doucement ses deux mains contre les yeux d'Artemis, comme on fait pour dire "devine qui c'est ?!" à un ami, ou quelqu'un que l'on a pas vu depuis belle lurette ; et alors elle eut un doux rire et attendit qu'il se retourne, ou n'importe quoi, du moment qu'il la reconnaisse.

Si lui avait grandi, Tiphanny n'avait pas poussé d'un cheveu ; à présent il était un peu plus grand. Il avait changé, certes, mais c'était toujours son Arty, celui qui la réchauffait de ses bras, celui qui rythmait sa vie aux battements de son coeur. Il lui semblait être dans un rêve. Etait-elle dans le dortoir, en train de dormir ? Ces gens là étaient-ils réels ? Hein ? C'était bien vrai, il était là ? Elle sentait encore la chaleur de son visage sous ses mains.