Attente pour le bal...[R Pénombre...] [Terminé.]

Il était bientôt dix-neuf heures. Heure où il devait aller chercher Pénombre. Aller chercher était un bien grand terme vu qu'il n'avait qu'à attendre dans ce fauteuil qu'il avait tourné vers la porte du Dortoir des filles. Bien entendu, il savait qu'il devrait aattendre un peu plus de temps que prévu. Une espèce de tradition chez les jeunes femmes de faire attendre leur cavalier. Car, oui, malgré que Pénombre avait un petit ami, c'était avec Sebastian qu'elle allait au bal. Un bal costumé que les deux cavaliers ouvriraient, en compagnie de trois autres couples. En effet, Pénombre en tant que Championne de Serpentard, se devait de participer à la première danse. Sebastian ne savait pas en quoi elle était déguisée, surprise oblige.

Pour sa part, il avait revêtu un déguisement plus qu'original. Il s'était rappelé pour l'occasion d'un livre de Mickael Morcook, Elric de Melnibonée. C'était d'ailleurs plus qu'une saga qu'un simple livre. Le héros était un Albinos, d'une très faible constitution, et doté d'un savoir et d'un pouvoir magique affloant, Empereur d'une île à la population décadente, qui possédait une Epée chaotique, Stormbringer, qui lui permettait de vivre sans être drogué. Torturé par des idées de morales, par l'esprit puissant de son épée chaotique, et de sa Destinée malheureuse, Elric avait été un héros qui avait plu à Sebastian. Pour ce bal déguisé, il s'en était rappelé, et avait décidé de devenir le temps d'une soirée un Elric dans toute sa prestance. Il s'était donc teint les cheveux dans le blanc le plus pur grâce au Sort de métamorphose appris il y a si longtemps. Après, il s'était affiné le visage, et effilé les oreilles, avec un sort bien plus complexe. Enfin, pour se vêtir, Il avait dû créer plusieurs morceaux d'armure de cuivre. Des genouillères étranges, comme sur le dessin des bouquins, des épaulières, une ceinture, des bracelets. Il avait ensuite acheté des bottes de cuir où il avait fixées les genouillères. Il s'était acheté un pantalon de cuir noir. Puis, il s'était fabriqué un plastron en acier noir. Il bénissait la magie, que les sorts soient si simples. Il ne se serait pas vraiment vu travailler réellement le métal comme les forgerons de l'ancien temps. En tout cas, pour finir, il s'était acheté une très longue cape rouge sang, qu'il avait ensorcelé pour qu'on ait toujours l'impression qu'elle plonge dans le sang. Bien entendu, il avait aussi créer une épée noire, où de nombreuses runes prenaient place. Il avait plaçé cette épée dans un fourreau tout aussi noir, à ses côtés.

Ainsi habillé, il était installé dans un des fauteuils à attendre sa cavalière. En quoi s'était-elle déguisée ? Avec Pénombre, il pouvait s'attendre à tout, tout en sachant qu'elle serait mise en valeur. Le pari de l'autre soir tenait toujours, et elle allait bien sûr s'habillée pour le tenter d'une certaine façon, ou bien d'une autre. Il était à présent sept heures et quart. Il pouvait espérer qu'elle ne soit plus trop longue. Il se leva d'ailleurs, pour un respect de la politesse...

Attente pour le bal...[R Pénombre...] [Terminé.] Image3hb9

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Pénombre se regardait une dernière fois dans la glace à pied du dortoir des filles et sans quitter des yeux son reflet, sa main s’aventura sur la petite table adjacente pour se refermer sur un fin tube grenat qu’elle débouchona d’un geste rapide, s’approchant de l’imposant miroir. Pénombre traça un trait qu’elle s’appliqua à rendre parfait sur le juste milieu de sa lèvre inférieure et se retira pour admirer le résultat. Le grenat du liquide avait un superbe rendu de sang et terminait d’ajouter la touche finale à son déguisement. Pénombre portait en effet une robe en majorité noire qui s’ouvrait largement à l’arrière pour révéler toute la sensualité d’un dos nu. Le vêtement s’attachait d’un anneau doré au cou et se lâchait de toute sa longueur jusqu’à couvrir l’extrémité des pieds de la Serpentarde. Le bas s’évasait rapidement à partir de la taille qu’il enserrait plutôt fémininement pour laisser des tons plus chauds prendre place sur le tissu léger et fluide. Du rouge profond, du grenat et un jeu subtil de broderies sur la partie rouge. Pénombre avait reçu cette robe quelques jours auparavant, envoyée par sa mère pour l’occasion et celle-ci avait été taillée parfaitement pour coller, telle une seconde peau, à la morphologie de la poursuiveuse. Le noir ébène de la robe mettait assez bien en valeur le pâle de sa peau claire et le vif de ses yeux verts.

Sachant parfaitement que son cavalier ne serait autre que Sebastian Eidan avec lequel elle se livrait à un jeu subtil et poussé de séduction, la jeune Craft avait eu l’exceptionnelle coquetterie de se parer de bijoux familiaux et très précieux autant par la réelle valeur que par celle sentimentale et historique. Il appartenait en effet à un héritage familial qui se transmettait à travers des générations de Craft et cela depuis la naissance de ce Clan guerrier, joailleries légères qui parsemaient désormais sa longue chevelure de jais qu’elle avait ramené, pour l’occasion, en une queue de cheval haute. Pénombre portait également un fourreau finement sculpté et orné de métal finement travaillé dans lequel reposait une épée inestimable en valeur et en travail, talent également. Sa tenue était complète mais elle ne put s’empêcher de vérifier les derniers détails de celle-ci, un trait noir soulignait son regard et elle avait vaporisé son parfum préféré dans les zones adéquates à l’intention de son cavalier. Derrière les oreilles lorsqu’elle lui donnerait une bise tendre pour le saluer, les poignets, au creux d’entre ses clavicules… Enfin prête, la demoiselle jeta un dernier coup d’œil à l’horloge du dortoir pour se rendre compte que l’heure avait rapidement filé et qu’elle était un rien au retard. Aussi, un petit sourire naquit sur son visage alors que l’excitation légère de découvrir la tenue de son compagnon se mit à couler dans ses veines. Certainement serait il encore plus séduisant qu’à l’habitude. En hâte, la jeune fille s’engouffra dans les escaliers conduisant à la salle commune et elle les descendit ses chaussures fines en main. Enfin, lorsqu’elle ne fut plus qu’à quelques marches de sa destination intermédiaire et encore hors de vue de Sebastian, la Serpentarde enfila ses petites chaussures aussi noires que sa tenue et agrémentées d’un talon qui lui permettrait de pouvoir être à la même hauteur que lui. Pénombre finit par descendre finalement, un imperceptible sourire aux lèvres mais un regard pétillant ornait son visage.

La jeune fille n’eût pas à chercher bien longtemps du regard pour poser ses prunelles noires sur le jeune garçon. Elle en resta muette de surprise et d’étonnement, la tenue qu’il avait choisie était parfaitement adaptée à lui, et mieux encore elle le mettait magnifiquement en valeur, accentuant la classe et la prestance naturelle qu’il avait. L’adolescent s’était teinté les cheveux d’un blanc immaculé, ce qui le rendait encore plus fascinant et attirant qu’au naturel. Prenant son temps pour savourer cet instant, Pénombre détailla la tenue de Sebastian avec malice et délice tout en s’avançant vers lui. Il était très attirant ainsi vêtu, le cuir noir le rendait plus adulte et ce soucis du détail poussé jusqu’aux ornements runiques sur la garde de son épée était intéressant. Une lame fort belle d’ailleurs qui attira l’instinct de Pénombre, la jeune fille avait toujours nourri une passion folle pour les armes blanches, clan Craft oblige, sa famille lui a toujours donné ce qu’elle désirait de culture à ce sujet et bien davantage. Et alors que la vert et argent était maintenant vraiment proche de Sebastian, elle remarqua l’effilé de ses oreilles et de son visage que l’ombre ne lui avait pas permis de distinguer auparavant. C’était à la fois le même jeune homme et un différent, charismatique et séduisant et cette aura de puissante, de prestance qui émanait de lui l’attirait ardement. Pourtant la jeune fille n’en laissa rien paraître, ni son attirance envers lui, ni son envie involontaire de l’embrasser et sa voix cristalline troubla les ténèbres ambiantes :

« Tu es très séduisant ainsi déguisé Sebastian… »

Elle lui adressa un regard légèrement brûlant avant de déposer un baiser sur sa joue et de se retirer pour ajouter :

« J’espère n’avoir pas été trop longue… »

Elle laissa ses doigts blancs couler sur son avant bras pour l’inviter à se lever doucement afin de n’être pas trop au retard au bal qu’ils devraient ouvrir avec les 3 autres champions du Tournoi. Pénombre était fière et honorée de s’y rendre avec Sebastian Eidan et la tenue qu’il avait revêtu soulignait avec insolence son charme.

« On y va ‘’‘mon tendre’’‘ ? »

Lui murmura t elle, accentuant les derniers mots avec malice alors que la jeune fille caressait du regard sa silhouette, presque hypnotisée par le dessin gracieux des muscles de ses bras nus...

Debout, il observait l'escalier qui menait au dortoir des filles. Son regard était d'ailleurs d'une totale étrangeté. En effet, ses yeux perçants, étaient d'une couleur unique : d'un vert pur, presque totalement semblable à celui du sort mortel de l'Aveda Kedavra. Cette touche particulière donnait, en plus de changer son regard, une symbolique de danger. Son regard devenait ainsi totalement intense, attirant par sa surprenante distinction, et effrayant par cette même différence. C'était une touche qu'il avait rajoutée par lui-même, aimant ce genre de détails impressionnants. Le patient Sebastian observa les derniers détails de sa tenue, pour ne pas avoir l'air de n'importe quoi non plus. La chevalière des Eidan était toujours à son pouce, mais elle avait été métamorphosée pour ressembler au sceau de Ménilbonée. Sa paleur naturelle avait été renforcée, bien entendu. Il devait ressembler à un albinos. Il s'était aussi entraîné à se déplacer avec une envolée de cape. Il maîtrisait cet art moins bien que Severus Rogue, mais l'aspect perpetuellement sanguin de sa cape rajoutait une dimension particulière à cet effet de mouvance. Pour finir, il s'était parfumé avec un flacon différent de ses habitudes. Une odeur légère se dégageait de lui, odeur musquée...

Sebastian vit enfin la jeune femme arriver. Son regard totalement vert se posa sur elle, et s'écarquilla légérement. La beauté de Pénombre n'avait jamais été à prouvée, mais ainsi mise en valeur, elle était magnifique. Légérement maquillée, cela ne pouvait que mettre en valeur son visage fin et harmonieux, et surtout ses lèvres sensuelles et son regard percutant. Sa robe était d'une beauté à couper le souffle. Elle mettait en plus fortement en valeur la silhouette agréable de la jeune adolescente. Vêtue ainsi, elle était comme embrasée d'une aura de volupté et de sensualité. Il posa son regard sur le corps de Pénombre, et mémorisa tous les détails. Ce n'était certainement pas quelque chose qu'il oublierait, c'était certain. Elle avait elle même poussé loin les détails. Les bijoux qui ornaient sa longue chevelure d'ébène étaient de facture ancienne, et excellente. Sebastian se douta que c'était des bijoux de famille. Le sabre qu'elle portait était dans un fourneau magnifique, et Sebastian savait qu'un tel fourneau ne pouvait qu'abriter une épée splendide. Mais l'épée n'était qu'un détail chez Pénombre, ce soir là. Sebastian eut un fin sourire, et avec ce "nouveau" visage, il ne put retirer un aspect ironique, et quelque peu sombre.

Alors qu'elle s'avançait vers lui, il put apprécier de mieux en mieux la toute beauté de sa cavalière. Elle était d'un charme particulier, d'une séduction certaine, d'une présence attirante. Il put remarquer qu'elle était un peu plus grande que d'habitude, et qu'en fait, elle était presque aussi grande que lui. Pour la danse, ce serait bien plus pratique. De plus, ça lui donnait encore plus de féminité... Elle avait réellement mis le paquet, et Sebastian se sentit soudain un peu de trop devant elle, sachant qu'il serait son cavalier. Mais il fit rapidement disparaître cette étrange sensation, et il écouta la voix cristalline de Pénombre briser le silence de la Salle Commune déjà vide. On croirait presque que les Serpentards sont pontuels. Elle lui dit qu'il était très séduisant ainsi habillé, et elle lui adressa un regard étrange, comme si elle était bien plus attirée aujourd'hui que l'autre soir, où il lui avait demandé d'être sa cavalière. Enfin, elle déposa légérement ses lèvres sur sa joue en guise de bonjour. Il sentit le parfum enivrant qu'elle adorait porter, et inspira légérement. Elle se retira lentement, pour lui dire qu'elle souhaitait ne pas l'avoir trop fait patienter. Sebastian prit pour la première fois la parole, répondant aux deux premières phrases d'un seul coup.

"J'aurais pu attendre bien plus longemps, car la magnifience que tu représentes est une excellente récompense."

Sa voix grave, mais plus froide que la dernière fois où ils s'étaient vu, était quelque peu taquine. Mais totalement honnête. Elle laissa traîner légérement ses doigts chauds sur son bras si froid en comparaison. Elle n'avait certainement guère envie d'arriver en retard, et Sebastian gouterait peu aussi d'arriver en retard. Ainsi, il lui tendit son bras, toujours aussi galant. Sebastian avait reçu une éducation noble, et on se refaisait pas. Et surtout, Sebastian n'avait guère envie de changer. Elle lui demanda si ils y allaient, avec une appellation qui le fit sourire à nouveau. Par son regard intense et ce sourire étrange, qui ne lui appartenaient pas vraiment, il pouvait sembler étrange, voir même effrayant. Et la froideur et la blancheur de sa peau n'amélioraient en rien cette impression qu'il n'était pas tout à fait humain ainsi déguisé.

"Oui, "ma douce", je crois que nous devrions y aller."

Son murmure aussi malicieux que celui de Pénombre avait été énoncé pendant que Sebastian regardait Pénombre l'observer, le choyer du regard. C'était étrange, était-il si attirant à son goût. Si oui, le jeu serait bien interessant. Car au gout de Sebastian, il n'y avait pas de mot pour décrire l'attraction qu'il ressentait à l'instant pour Pénombre. Son parfum entêtant, sa robe splendide, son côté femme guerrière, cela formait un tout qui ne faisait que plaire à Sebastian. Il imaginait déjà la sensation qu'ils feraient, arrivés à la Salle de Bal. Deux Serpentards, dans les sens noble et mystérieux du terme. Pourtant cette sensation ne l'interessait guère, il savait déjà que cette soirée serait une autre soirée qui apprendrait beaucoup de chose à Sebastian sur Pénombre. La Nuit serait une Nuit de Pleine Lune. Sebastian, ayant déjà prévue la sortie dans le parc vers la fin de la soirée, vérifia que sa baguette était bien attachée, à l'abri dans son étui de cuir, à sa ceinture. Il regarda la jeune femme, avec dans les yeux un éclat conscient d'attirance. Il refoula le désir de s'emparer immédiatement, et passionnèment de ses lèvres rouges sang.

Il ne savait pas pourquoi, mais Sebastian sentait qu'il allait passer une soirée parfaite. Sauf si bien entendu quelque chose venait à le perturber. Cela ne pouvait-il pas arriver dans n'importe quelle condition, et situation ? Il se rappelait très bien comment avait fini le dernier bal. Mal. Pas pour lui en tout cas, mais pour pas mal d'autres personnes. Mais bon, ces jeunes ne tenaient même pas une bierraubeure, alors ne valait-il mieux pas en boire ? En tout cas, il reporta son attention compléte sur Pénombre, avec ce léger sourire mystérieux, et son regard si étrange.

Pénombre plongea son regard vert, un rien rendu braiseux par la compagnie du Serpentard, dans les profondeurs de celui de son cavalier lorsqu’il se tira doucement de l’ombre environnante pour lui proposer son bras d’un geste très élégant et léger. C’est à cet instant précis qu’elle fut surprise de découvrir le vert frappant de ses iris, le vert déroutant de son regard tout simplement. Car même ce qui aurait dû y être banc, entourant l’iris et la prunelle ne l’était plus, remplacé par des tons d’un vert plus aérien que celui de ses iris et agrémenté d’agréables reflets éthérés de la même base de couleur mais moins prononcée. Le halos entourant ses prunelles presque kaki était plus clair et vif que celui qui rehaussait habituellement le regard de Sebastian. Etrange et terriblement fascinant, c’était peut être morbide comme pensée mais ce coloris particulier lui rappelait étonnamment celui qui teintait les éclairs de sortilège d’Avada, conférant au jeune homme une force dans le regard d’émanation subtile et dangereuse, quasiment menaçante qui collait parfaitement à la personnalité du charmant Serpentard. Il était vraiment très séduisant dans ces habits en particulier et le noir associé au cuir transcendait une réelle puissance, une irradiation si masculine que c’en était furieusement attirant, ardemment désirable. Sa recherche du détail laissait penser à Pénombre qu’elle ne se trouvait pas réellement en présence de Sebastian Eidan. Son visage, la couleur de ses yeux, ses oreilles effilées jusqu’à son aura s’en trouvaient changés, anamorphosés si bien que le côté sombre et mystérieux du Serpentard s’en trouvait intelligemment valorisé, mis en avant. Il la troublait, la confondait de sa présence, et une sensation doucereuse qu’elle ignora consciemment naquit dans les profondeurs de son âme, aimait elle tant que cela partager sa présence de la sienne ? Elle frissonna à cette pensée et un petit sourire plus pour elle même que réellement destiné à s’exprimer se dessina sur son visage alors que son regard se perdait sans raison apparente sur le détail du fourreau du jeune garçon.

Pénombre sentait encore sur elle le parfum exaltant du vert et argent comme s’il avait encore sa main posée sur elle, sur la peau nue de son cou, alors que la poursuiveuse n’avait que poser ses lèvres contre sa joue, effluves alléchantes curieusement transférée sur elle. C’était une fragrance différente que celle qu’il préférait porter habituellement et elle accentuait, par ce fait, encore davantage cette différence avec le Sebastian coutumier et celui qu’il était présentement devant elle. L’héritier des Eidan la tira doucement de ses pensées lorsqu’il fit entendre sa voix grave loin d’être suave exprimant au contraire une froideur et un glacial qui s’accommodait de perfection avec son déguisement. Pénombre cru même percevoir une bride de moquerie taquine dans le ton qu’il avait accordé à ses propos et cela la fit sourire. Un sourire d’un air un rien espiègle alors qu’indépendamment de sa volonté, elle frémit très brièvement à l’écoute de ses paroles, ce qui était certain c’était que Sebastian Eidan s’était révélé avoir un don incontestable pour la toucher malgré ses défenses forgées dans la douleur et la peur, altérer ses sensations, son contrôle. Son esprit acéré et son âme forte l’entraînait dans une danse langoureuse et extrêmement risquée avec une aisance étonnante, une danse à eux à laquelle, elle aimait déjà se prêter. Cependant, la brune aux yeux clairs n’en laissa rien paraître et elle posa sa main fine et pâle sur l’avant bras d’albâtre de son charmant cavalier qu’il lui présentait toujours. Une fois encore, la jeune fille le détailla avec plaisir, son allure était imposante mais à la fois tellement recherchée, il n’était plus que prestance et classe, sa démarche fière et Noble. Un Eidan dans toute sa splendeur sans en être réellement un, car ses vêtements et les changements opérés sur sa physionomie l’en rendait quelque peu différent pourtant tout autant engageant, attrayant que ce soir là où il lui avait exprimé son souhait de se rendre au bal en sa compagnie d’une manière plus que surprenante… Il s’était montré très pertinent dans ses choix vestimentaires et elle aimait cette intelligence qui l’habitait sans cesse, sa manière d’être. L’adolescent lui sourit et la jeune fille l’écouta s’adresser à elle dans un jeu de murmures délicieux, il avait donc appris et savait maintenant quelle corde faire vibrer pour provoquer une réaction chez la demoiselle, mais Pénombre n’était pas encore prête à se livrer entièrement à lui et les pièges qu’il tendait à son intention lui étaient encore assez apparent bien que finement dissimulés pour qu’elle se laisse prendre de la sorte. Trop facile, et la jeune fille était trop fière et joueuse pour devenir consciemment ou pas, d’ailleurs une proie. Quoique être la proie de Sebastian Eidan était d’un honneur et d’un intérêt démesuré... Mais Pénombre était une Craft et par là même horriblement têtue et joueuse. Sans compter que le défi était d’un niveau si culminant, si aiguisé, ingénieux et inventif que le briser en accordant la victoire au jeune homme de cette façon trop aisée ne comptait radicalement pas dans ses objectifs, un gâchis incontestablement qu’elle ne s’autoriserait certainement pas.

Le Serpentard de quatrième année suivit ses pensées quant au fait qu’ils devraient peut être y aller et elle senti quelque chose sur elle, d’invisible et de pourtant présent, la Rusée détourna la tête et capta son regard. Ce qu’elle y lut manqua de la faire franchir cette distance entre eux pour lui prendre ce qu’elle se refusait pour l’instant à lui offrir. De l’attirance, une étincelle insolente et vivace qui devait également se lire dans son propre regard lorsqu’elle croisa le sien. Un désir très instinctif de le posséder sur l’instant s’imposa dans son esprit. La demoiselle fit doucement face à son cavalier pour passer ses doigts fins dans ses cheveux argentés, faisant mine de replacer une mèche rebelle de sa désormais longue chevelure tandis que par ce geste elle diminuait d’un mouvement feint d’innocence la distance entre leur deux corps. Elle sentit, une fois encore le parfum du jeune homme l’ensorceler, l’enivrer, son regard invariablement posé sur cette soi disant mèche de cheveux indisciplinée alors que ses bras se refermaient autour de son cou. Coup ultime, en s’approchant la demoiselle fit mine de se prendre les pieds dans les tapis au sol pour tomber évidemment dans les bras de son partenaire. D’une très discrète impulsion, la Serpentarde conféra à ce geste ‘accidentel’ la puissance qu’il lui manquait pour provoquer leur chute. Car la jeune fille savait pertinemment que Sebastian était solide et même si elle s’en était toujours doutée à juger de sa carrure athlétique, Pénombre l’avait même éprouvé autrefois en lui rentrant dedans par hasard lors de leur seconde rencontre à Pré au Lard. Ce jour là, dans une provocation destinée à satisfaire son éternelle et fervente curiosité, la Rusée avait bien évidemment usé d’un stratagème similaire pour provoquer sa chute et la sienne en même temps afin de s’emparer de l’objet de sa curiosité qui était, à l’époque cette fameuse clé dorée qu’il portait au cou. A présent, elle renouvelait malicieusement l’opération comme un clin d’œil au passé et le résultat fut similairement le même, elle lui tomba dessus un imperceptible sourire aux lèvres et les deux sorciers tombèrent ensemble par une insolente chance dans le moelleux canapé auquel ils faisaient dos. Cette fois, la proximité entre leur deux corps était à son comble ou presque, la jeune Craft était dans ses bras et elle sentait les courbes fines et suaves de son torse contre le sien. Elle ne frissonna pas non, mais à l’intérieur d’elle même une poussée d’adrénaline venait d’emplir ses veines et courrait dans son corps comme autant de flammes ardues et brûlantes et alors que la stimulation de ce contact laissait pétiller son regard plus que malicieusement et loin, très loin de l’innocence précédemment feinte malgré les tensions qui naissaient en elle, les instants passaient sans qu’elle ne se résigna à quitter ses bras juste à le regarder intensément, ardemment, savourant cette sensation puissante qui s’esquissait au cœur de sa poitrine. Elle ne le savait pas encore mais ce qu’elle prenait pour de l’attirance était en fait un désir, un si puissant désir… Et puis, elle l’entendit sonner, l’horloge de la salle commune frapper les dix neuf heures. Ils allaient être au retard, aussi à contre cœur, Pénombre se défit lentement comme pour prolonger cet instant de cette proximité entre eux. Elle se redressa doucement, laissant ses longs cheveux noirs couler sur le visage du jeune homme avant de se remettre debout et de lui tendre la main :

« On y va ? »

Le taquina t elle.

Sebastian soutint le regard flamboyant de Pénombre, et la profondeur qu’il avait acquise grâce au changement de couleur de ses yeux lui permit sans problème de résister à ce regard étincelant. Il sentit à nouveau de la surprise chez elle. Un léger sourire se forma sur les lèvres de la belle brune, après qu’elle ait légèrement frissonnée. Il la regardait calmement, et pourtant une certaine lueur torturée brillait dans ses yeux. D’où venait-elle ? De Sebastian, de la situation actuelle, ou simplement du Personnage qu’il jouait…On ne le saurait probablement jamais… Son calme était pourtant étrange, car la jeune femme était plus séduisante que jamais, avec le côté guerrier de sa personne. Sa robe lui allait à merveille, enserrant son corps comme une seconde peau. Il ne l’avait pas encore vu de dos, mais il se doutait du dos nu de la jeune fille, ce qui mettait en valeur sa cambrure parfaite. La taille de la jeune fille était particulièrement mise en valeur, et cela ne lui allait que trop bien. Sebastian sentit une tentation aussi grande que celle de la soirée passée venir le chatouiller, mais il résista aisément. Le Bal n’avait même pas encore commencé, le jeu était pour l’instant en une espèce d’immobilité. La fin de la soirée promettait d’être beaucoup plus intéressante. En ce soir de Décembre, il avait prévu un cadeau pour la jeune femme. Bien entendu, cette fois-ci il n’en parlerait pas. Il ne souhaitait pas encore, pas tout de suite, titiller la curiosité de la belle. Il voulait pour l’instant profiter de ce bal en sa compagnie. Bien entendu, le jeu continuerait par sous entendus, mais c’était là où Sebastian était le plus doué. Et malgré ces sous-entendus, ils passeront une soirée « normale », en tant qu’ami, avec possibilité de plus. Sebastian ne savait pas ce qu’il advenait de Spartak. Pénombre n’avait pas voulu lui répondre lors cette soirée, le tout s’étant passé étrangement.

Le parfum de Pénombre imprégnait encore la joue de Sebastian. Innocent mélange de fleurs, il donnait d’autres envies à Sebastian, devenant ainsi bien moins innocent. Lorsqu’il prit la parole de façon froide, mais avec une légère touche de malice, elle eut un nouveau sourire. Elle frémit soudainement, comme si à chaque fois que Sebastian voulait la faire réagir, il y arrivait. Mais était-ce uniquement de l’attirance ? Si ce n’était que de l’attirance qu’elle ressentait pour lui, c’était à un niveau inimaginable. Car si elle l’attirait comme personne ne pouvait le faire, il ne frémissait pas à chacune de ses paroles un tant soit peu provocatrices. C’était étrange, car si Sebastian arrivait à la faire frémir ainsi l’autre soir, il fallait qu’il cherche réellement ce but. Là, il ne le cherchait pas forcément, et pourtant elle frémissait. Etait-ce la manière dont il était habillé ? Les souvenirs de la soirée qu’ils avaient passée ensemble ? Où la tension d’avant le Bal ? Sebastian ne le savait pas, et tenta d’ignorer la petite voix qui se crut maligne en disant que c’était peut être autre chose que de la simple attirance, quelque chose de plus sentimentale…C’était en tout cas un grand honneur pour Sebastian que d’aller avec Pénombre Craft à ce bal donné en l’honneur de Noël, et des Champions des maisons. L’honneur était encore plus grand, puisque Pénombre elle même était la Championne de Serpentard. Mais ceci était loin d’être la raison pour laquelle il avait demandé à la séduisante Verte et Argent de devenir sa cavalière. Les vraies raisons étai que Sebastian avait toujours respecté la jeune femme pour son intelligence, sa ruse, et ses capacités de prédatrice. Lorsqu’il avait voulu confronter sa froide lame mentale, à celle en fusion de Pénombre, il avait découvert une adolescente pour qui il éprouvait énormément d’attirance. Et il était réellement possible qu’à la toute fin de ce jeu naissent autre chose que cette attirance. Plus que ça. Beaucoup plus que ça. Ainsi, il était possible qu’il y ait une espèce d’alchimie entre les deux jeunes personnes. L’attirance qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre, car Sebastian sentait l’attirance de pénombre pour lui autant que la sienne pour elle, semblait étrangement semblable, même si les deux ne la géraient pas de la même manière. La jolie Serpentarde, impulsive, laissait voir son attraction à Sebastian, dont les yeux exercés, observaient facilement ce genre de chose. Les légers tremblements, tensions et autres étaient décelés facilement. Pour ce qui était du Serpentard, tout passait dans le regard. Sa tentation, son attraction…Tout.

Alors qu’elle allait prendre son bras, et qu’ils allaient enfin se diriger vers la Salle de Bal, Pénombre tourna sa tête, et aperçut le regard fougueux de Sebastian. Elle fit volte face, avec une lenteur incroyable. Elle mit ses doigts dans la chevelure blanche que possédait Sebastian, dans l’alibi de remettre une mèche rebelle en place. En faisant cela, elle profita pour se rapprocher du jeune homme. Encore une fois, leurs corps furent très proches l’un de l’autre. Le parfum de pénombre envahit à nouveau les narines du jeune Eidan, et il inspira profondément. Les mains de Pénombre enlacèrent son cou, avant qu’elle se prenne les pieds dans le tapis. Sur le coup, Sebastian demanda si c’était volontaire, ou pas. En tout cas, il mit ses mains sur le bas du dos de la jeune fille, pour ne pas qu’elle tombe, et se laissa tomber lui-même. Par chance, ils tombèrent sur le fauteuil moelleux où avait été assis Sebastian, quelques instants auparavant. Leur position n’avait pas changée. La jeune femme se trouvait allongée sur Sebastian poitrine contre torse. Ses bras féminins à la peau d’albâtre se trouvaient toujours autour du cou de Sebastian. Tandis que les longues mains du Serpentard se trouvaient eux sur la peau nue du dos découvert de la charmante adolescente. Cette situation était si semblable à celle qu’ils avaient vécus à Pré au Lard que le jeune homme laissa échapper un rire grave, et naturel. Le premier certainement depuis qu‘il était à Poudlard. Et un des rares de sa vie. Le temps passait alors qu’aucun des deux ne bougeait, se regardant seulement droit dans les yeux (je ne peux guère dire dans le blanc des yeux, vu que Sebastian a un petit souci de ce côté là…). Ce lien visuel était enflammé, tendu, tentateur. Le désir que partageait les deux élèves était intense. Sebastian approcha légèrement son visage de celui de Pénombre, lentement, et alors qu’il était à quelques millimètres du visage de Pénombre, il s’immobilisa. Son souffle s’accéléra très légèrement. Mais il ne fit rien d’autre que légèrement expirer, dans un geste d’une sensualité affolante, sur les lèvres rouges sang de la superbe jeune femme. Pourtant, Pénombre se retira lentement du corps de Sebastian, et celui-ci, à regret, dut retirer ses mains de sa douce peau. En une petite provocation, elle laissa sa longue chevelure ébène glisser lentement sur le visage étrange de Sebastian. Puis elle lui demanda, malicieuse, s’ils y allaient. Sebastian se leva avec un sourire froid, et proposa à nouveau son bras, qu’elle saisit. Il lui fit, tout aussi joueur qu’elle.

« Bien sûr qu’on y va. A moins que tu ne désires te jeter encore dans mes bras, “ma douce”. »

A pas lents, et majestueux, ils se dirigèrent vers les couloirs du cachot, encore plein de la tension, du désir même, qui les avait habités pendant quelques minutes. Le couple de cavaliers qui contenait à la fois la Championne de Serpentard , Pénombre Craft, et celui qui redevenait presque aussi présent à Poudlard qu’avant ,Sebastian Eidan, avançait peu à peu dans les couloirs du cachot. Allait-il se passer quelque chose dans ces dits cachots ?