Réfléchit et ... mauvaise rencontre ! [ Venez ! ]

Pour la première sortie à Pré-au-Lard de l’année, on pouvait s’attendre à mieux. Les ruelles détrempées par la neige boueuse qui enduisaient les capes trop longues, le vent glacé de ce mois de Janvier qui soufflait à en croire sans jamais s’interrompre, et pour finir, le silence démoralisant … Pas étonnant vu le temps qu’il faisait. Tout ça n’était pas au mieux pour arranger l’humeur de plus en plus imprévisible de la jeune Lola, courbée sous les rafales du vent, ses cheveux blonds volants en tout sens … seule . Ce qui était plutôt rare. Elle était souvent accopagnée par des amies, des amis, ou juste des personnes pour faire connaissance. Mais aujourd'hui, elle était nostalgique. Elle était rentrée chez elle pendant les grandes vacances, à peine deux mois plus tôt, mais sa famille lui manquait déjà. Revoir Poudlard pour une deuxième année la rendait tellement heureuse, que peut-être elle s'en voulait de ne pas partager la vie de sa famille ... Elle les voyait si raremant mais pourtant, elle était tellement heureuse ! Devait-elle s'en vouloir ? Devait-elle culpabiliser ? Ou se dire que son bohneur rendait sa mère et ses soeurs heureuses ? Bref, elle réfléchissait, seule.

Oui, seule, c’était le mot. Elle n'avait même pas pensé à demander à quelqu'un s'il voulait l'accompagner, elle était partie de la salle commune, un peu sur un coup de tête, et s'était dirigée, une écharpe et un gros manteau de velours sur le dos, vers les rues dégoulinantes du petit village sorcier. Elle était plongée dans ses pensées, et ne regardait même pas devant elle. Elle aurait pu percuter n'mporte qui, mais ne s'en souciait pas. Elle ne fut pas si surprise quand un vieil homme bossu et décharné sortit de la Tête du Sanglier, adressant un sourire édenté à la Gryffondor :

« Alors ma p’tite fill’…Qu’c’qu’on fait tout’seule dans l’froid ? Tu voudrais q'j'te ramène chez t'maman ? »

Le vieillard aurait eu l’air sympathique, si seulement l’expression de son visage ne paraissait pas ironique, limite moqueuse. Ses joues et le bout de son nez taient rouges écarlates, contrastant avec sa peau si pâle . Comme pour prouver ses pensées, l’homme se mit à ricaner méchamment … Etonnant comme les gens pouvaient éprouver du plaisir à interpeller n’importe qui, pour au final, ne rien dire d’important. La Gryffondor ne prit même pas la peine de répondre au bossu et continua son chemin vers un endroit plus fréquentable, non sans lui lancer un regard méprisant.

Lola déboucha près des Trois Balais et hésita à aller y faire un tour, mais le fait qu’elle soit seule l’en dissuada . A quoi bon aller dans l’auberge seule, je vous le demande ? Les Trois Balais étaient bondés en raison du temps, tout comme Honeydukes. Les dizaines de silhouettes derrière les vitres embuées ne laissaient pas à en douter . Aucun achat à faire, aucune envie d’aller jeter un coup d’œil à Zonko, Lola faisait parti de ces personnes qui dépriment facilement mais qui ne le montrent en aucun cas, survivant durement sans leur honneur.

D’un pas lourd, elle tenta un demi-tour, je dis bien elle tenta , car elle rentra aussitôt dans quelque chose ou quelqu’un avant d’aller s’étaler lamentablement sur les pavés détrempés et boueux.
En parlant d’honneur, le sien en voyait de toutes les couleurs ces temps-ci . Et comme si cela ne suffisait pas, le vieil homme restait planté près d'elle, sa canne tendue à la main, toujours ce sourire effrayant aux lèvres. Puis il s'approcha d'elle doucement, s'appuyant sur sa canne, comme fier d'avoir pu faire un croche pied à cette petite fille. Lola s'en voulut de n'avoir pas été assez méfiante et commença à se reculer précipitamment, se traînant dans l'eau qui jonchait les ruelles et qui rendait la chaussée si glissante. Elle se releva d'un bond et courut en direction d'un virage, d'une petite intersection où elle pourrait se réfugier .. Mais elle entendait toujours les pas du vieillard dans son dos, même s'ils s'éloignaient, elle continuait à courir jusqu'à perdre haleine, jusqu'à trouver un réconfort quelconque. Sa respiration saccadée secouait sa poitrine et elle prit quelques instants pour poser les mains sur ses genoux et respirer profondément, le regard toujours tourné vers l'intersection, prête à s'enfuir à la réapparition de cet homme cauchemardesque.

Lena venait pour la première fois à Pré au Lard. Il faisait froid et malgré sa cape, Lena tremblait. Elle se baladait seule dans les rues de la ville de sorcier car ce jour la, elle avait particulièrement envie d'être seule. Aussi elle restait dehors a marche dans les rue de Pré au Lard sans but précis. Le vent en pleine face la faisait pleurer et ses cheveux noirs volaient autour d'elle tels ceux d'une vèlane. Lena avait froid mais ne souhaitait pas rentrer dans une boutique bondée ou dans une auberge remplie d'élève rigolant et jouant. Lena était triste et le bonheur des autres la rendait folle.

Lena avait envie de pleurer, Lena pleurait, pas à cause du vent, à cause de son frère. Il était mort en début janvier, le lendemain cela ferait quatre ans. Quatre ans qu'une jeune fille aurait voulu passer avec son jumeau. Lena souhaitait qu'il soit là, avec elle. Ainsi elle pourrait jouer et chahuter avec les autres élèves
Même la neige que Lena aimait tant semblait se joindre à sa tristesse. La neige fondait laissant la boue marron et sale dans laquelle traînaient les capes.

Lena marchait au hasard, au fil des rues, des détours, des rues sans vraiment faire attention aux maisons, aux boutiques, aux élèves qui grouillaient. Elle regardait la neige fondre sous les pas des passants et la blanche neige devenir marron.

Au détour d'une rue, Lena aperçut une jeune fille blonde, trempée courir et tourner à une intersection avant celle d'où Lena venait de sortir. La jeune fille blonde que Lena avait reconnu comme étant à gryffondor était suivie semblait il,par une vieil homme bizarre que Lena préféra éviter.

Comme Lena commençait à bien connaître la ville, elle fit un détour pour retrouver la rue dans laquelle s'était enfuit la jeune fille.Le vieil homme claudiquant fatiguer avait arrêter de courir et semblait sur le point de s'écrouler mais Lena ne voyait pas la jeune Gryffondor. Ne souhaitant pas passé devant le bossu Lena prit une ruelle à gauche, s’éloignant autant qu'elle le pouvait du vielle homme.
Lena aperçut alors,au bout de la ruelle, la gryffondor blonde épuisée .Lena vit qu'elle essayait de se calmer bien qu'elle était toujours aussi nerveuse.
-N'ai pas peur! Dit Lena d'une voie douce. Ca ne va pas? Je t'ai vue courir, et j'ai vu ce bossu te suivre? Qu'est ce qu'il voulait? Il ne t’a rien fait?Lena sourit à la jeune fille en la essayant de la rassurer
-Il est loin maintenant et il est à bout de force. IL avait l'air vraiment louche mais il ne peut plus te faire de mal.Lena essayait de se rassurer autant que de rassurer la jeune gryffondor.

Lola était encore essouflée d'avoir parcouru plusieurs ruelles à perdre haleine, manquant de glisser plusieurs fois dans les rues détrempées. Elle se redressa, remarquant que la pluie cessait doucement pour laisser place à un ciel gris plus que menacant et une fuine bruine des plus désagréables. Repensant à cet homme bizarre, elle jeta quelques coups d'oeil autour d'elle et posa ses yeux sur une jeune fille en uniforme qui se dirigeait vers elle. Lola ne distainguait pas encore son blason mais quand celle ci eut fait quelques mètres, La jeune Gryffondor apperçut son blason bleu. C'était une Serdaigle. Le fait d'observer les blasons de tout le monde avant de leur parler était devenu une fâcheuse manie et Lola 'en voulait à chaque fois. En quoi l'appartenance à une maison pourrait changer la vision d'une personne ? En rien, justement. Tout de même rassurée de voir un sourire sur le visage de la jeune fille, Lola le lui rendit bien.

<< Oh ... J'ai été surprise par cette homme bizarre ! Et je n'avais pas ma baguette, alors j'ai couru ... >>

C'est à ce moment que Lola se rendit compte qu'elle n'avait pas pensé un seul instant à tenir tête à ce vieil homme. Lâcheté ou sagesse ? En sachant que cet individu avait une baguette, il était sûrement plus sûr de courrir ! Mais un Gryffondor se devait d'être courageux .. Lola sentit une boule se former dans sa gorge. Elle n'avait que douze ans et elle s'était enfuie, c'était normal après tout ? Ne méritait-elle pas d'être à Gryffondor ? Si . Sûrement . Elle savait au fond d'elle même qu'elle n'était pas lâche. Mais cela ne résolvait pas la situation. CHassant ces pensées qui la laissaient perplexe de son esprit, elle reprit .

<< Tu l'as vu ? >>

Elle interrogea la Serdaigle du regard, sans même mentionner de qui elle parlait, ce qui tombait sous le sens . La jeune Gryffondor observa un peu les alentours. Les ruelles étaient froides et le soir tombant les rendaient assez effrayantes . Les maisons en bordure de la ruelle semblaient toutes abadonnées, éteintes, glaciales, vides. L'absence de trottoir rendait le flot des eaux de pluie uniforme et les pieds des deux jeunes filles furent bien vites trempés. La pluie recommencait à battre son plein et sans attendre, Lola entraîna la Serdaigle vers le bord de la rue, sous un petit balcon menaçant de s'effondrer sous la moindre pression. Elle tenta d'essorer un peu sa cape mais renonça bien vite .

<< Waouh , il fait trop beau ... >>

Puis soudain, sans crier gare, Lola détourna la tête vivement, faisant voler ses cheveux . Elle ouvrit de grands yeux et posa un doigt sur sa bouche lorsque la Serdaigle voulut lui répondre. Il lui semblait avoir entendu un claquement sur les pavés, comme une canne qu'on agiterait ... La vue étant devenue quasi impossible dans ce noir, elle tendit l'oreille ...