Lettre

Camille s'était levée tôt le matin même. Elle avait décidé d’écrire à ces parents : depuis le temps qu’elle ne leur avait pas parlé ni écrit… Elle s’était habillée en vitesse, alors que les rayons du soleil matinal filtraient à travers les rideaux, et que les premiers élèves se levaient, d’un tee-shirt bleu et d’un jean. Elle avait mangé en vitesse avant de remonter au dortoir, quatre à quatre, et de se mettre à l’écriture de la fameuse lettre.

Les Griffondors ensommeillés la regardait avec des yeux étonnés, dans le cirage, et descendait manger. Enfin, après une bonne demi-heure d’écriture, Camille jugea que sa lettre était d’une longueur acceptable. Elle glissa le parchemin dans l’envellope, qu’elle scella avec le sceau de sa famille, que sa mère lui avait offert : de la « pâte » rouge, qu’on modelait en un hiboux en vol, tenant dans son bec un parchemin, sur lequel était écrit en une écriture fine et majestueuse, un grand A.

Contente d’elle-même, Camille descendit les escaliers à la hâte, pour arriver jusqu’à la volière. Elle serrait la lettre dans sa main. Elle poussa la lourde porte, et entra dans la grande salle, la volière. Des hiboux s’envolèrent à son arrivée. D’autres mangeaient, ou encore dormait. Camille parcourut du regard les hiboux. Elle allait en prendre un de l’école quant elle se ravisa. Ses parents, à sa dernière lettre, lui avaient envoyé un hiboux, majestueux, qui seraient à elle… A elle !

Camille siffla doucement, et un oiseau majestueux, aux plumes marron et au poitrail blanc crème, vint se poser sur son bras tendu. Il avait quelques plumes noires sur le dos et la tête. L’oiseau moyen duc poussa un hululement, et donna un coup de tête à Camille. La jeune fille se recula instinctivement ; elle n’avait pas vraiment eu le temps de voir son hibou. L’oiseau s’envola, fouetta l’air et revint se poser sur Camille, qui sourit. Elle osa caresser du bout des doigts son petit duc à elle.
Lettre AsioOtus12

L’oiseau poussa un petit cri de contentement. Camille, quant à elle, réfléchissait à un nom. Elle n’avait pas eu le temps d’y penser. La jeune fille murmura en regardant le hibou :

Thunder… Tu aimes ?

Elle avait l’habitude de demander à ses animaux, si le prénom leur plaisait. Le hiboux hulula et frotta sa tête contre le bras de sa maîtresse. Camille rit.

Oui, tu aimes bien, on dirait. Dorénavant, tu seras mon Thunder !

La jeune fille sourit et caressa les plumes du hibou. Puis elle prit la lettre et lui donna. L’animal la prit dans son bec et la regarda, l’air interrogateur. Camille lui chuchota la destination. Pris de l’instinct de son espèce, l’oiseau comprit et, après une derrière caresse, s’envola.

Citation :: Chère maman, cher papa, chers Christopher et Eléa,

C’est Camille qui vous écrit, de Poudlard. Cela fait tellement longtemps que je ne vous ai pas écrit, d’ailleurs, depuis ma dernière lettre ! Vous vous rappelez sans doute que je suis à Griffondor. Tu es fière de moi, maman, j’espère ? Tu as été à Griffondor, toi aussi. Je te laisse le soin d’expliquer à Papa ce que sont les maisons. Ce serait trop long pour moi, et c’est mieux d’expliquer ça de vive voix, non ?
Bref, je suis fière de t’honorer, Maman. La salle commune des Griffondors est super ( bon, on va dire que tu expliquera à Papa tout ce qui lui semble louche, d’accord ? ), comme tu me l’avais dit. Et elle est si grande ! C’est ici qu’on se réunit, tous, le soir. C’est aussi ici que je fais mes devoirs la plupart du temps. Je vous écris de la salle commune. C’est ici que j’ai rencontré Seamus. Bref, c’est ici mon lieu préféré, où je passe le temps.

Vous vous demandez qui est ce Seamus, n’est-ce pas ? C’est un garçon de mon âge, à Griffondor lui aussi. On a « fait connaissance » dans la salle commune, juste avant le bal de fin d’année, alors que j’hésitais entre deux robes – tu sais, Papa, celle que tu m’avais offerte avant que je parte ? - , et il m’a conseillé. Oui oui, un garçon m’a conseillé en matière chiffon. Difficile à croire, hein ? Il est plutôt simpa. Moi je le trouve chou. Il est tout petit, adorable ! Mais il fait aussi les plus grosses conneries. Comme par exemple, au bal – parce qu’il m’a proposé d’y aller avec lui - , il m’a renversé un verre de jus de citrouille sur la tête, après m’avoir rapidement embrassé. Non, Papa, ne chiffonnes pas la lettre, faut pas lui en vouloir ! Non, Maman, je n’étais pas consentante au début. Oui, Maman, sinon je t’en aurais parlé avant, promis.
Donc, il est venu s’excuser après. Moi, vous pensez bien, j’étais sortie de la salle. Il s’est excusé, puis il est parti, l’air honteux. Le bal a continué, et finalement on s’est plutôt réconcilié, parce que Lola, une amie à moi, très gentille elle aussi, lui a dit de revenir. Mais c’est bien compliqué tout ça. Vivement les vacances, que je puisse vous raconter tout ça de vive voix !
En bref, Seamus est un copain à moi, ainsi que Lola. Je connais aussi Altan, Neoki, Hermione, Ron, Tifanny... Des copains/copines à moi.

En tout cas, à part cet évènement, mes journées ici sont plutôt mornes : lever, petit-déjeuner, cours, déjeuner, cours, relaxation dans le parc et/ou devoirs, dîner, dodo. La routine. Bientôt, ce sera les vacances ; mais vous le savez déjà. Oh ! La grande nouvelle ! Je passe en seconde année ! Youpi ! Je suis trop forte ! … Oui Maman, je sais, je reste modeste. Mais quand même !

Et vous ? Comment ça se passe ? , tu n’as pas encore envoyé les poissons rouges aux toilettes ? , tu n’as pas encore cassé une vitre en jouant au Quidditch ? Et Papa, tu as eu une promotion ? Maman, tu lit encore Sorcière Hebdo ?
Ah, au fait, bon anniversaire, ma petite Eléa ! Tu dois avoir un peu plus d’un an maintenant. C’est chouette ! Est-ce qu’elle parle ? Est-ce qu’elle marche ? Vous allez lui apprendre des sorts ?

J’attends votre réponse avec impatience, tout comme de vous voir. Comme j’ai hâte ! D’ailleurs, pour les vacances, je pense partir deux/trois semaines avec des amis. Je viendrais vous voir, ne vous en faites pas !

Gros bisous !

Cam’.