Camille venait tout juste de sortir de table, après un repas copieux mais délicieux. Alors, toute la flotte de Griffondor s’était dirigée à la bibliothèque. Sans trop savoir pourquoi, la jeune brune les avait suivi. Sans doute pour ne pas être toute seule. En tout cas pas pour réviser. Mais c’est vrai, ça… On était en mai, et c’était bientôt la fin de l’année. Alors, pourquoi travailler autant ? De toute façon, tout ça serait bientôt fini. Bientôt les vacances, le beau temps, les loisirs…
Sauf que, ce jour là, il faisait un temps horrible. Alors, que faire… ? Ben, réviser. Mais Camille n’en avait pas trop envie. Et pourtant, elle était à la bibliothèque. Louchant sur un devoir d’une de ses camarades, et jugeant qu’elle l’avait surement déjà fait, elle se leva, et alla flaner dans les rayons. Elle était fatiguée ces derniers jours, sans doute par le surplus de devoirs que les professeurs leur donnait, et par le manque de repos.
Alors qu’elle était dans un rayon, en train de regarder les livres d’un air distrait, en pensant à ses futures vacances, elle entendit un bruit suspect. Ça ressemblait à un ronflement… Bizarre comme ambiance, dans une bibliothèque. Camille tourna dans les rayons, essayant de déterminer l’endroit d’où le son provenait. Elle arriva enfin à un tournant, et quelle ne fut pas sa surprise en voyant Seamus, assoupi près d’une sorte d’escabeau.
La jeune fille le regarda en souriant. La situation était plutôt comique. Il avait un air attendrissant, là, à dormir comme un bébé contre une étagère. Camille le regarda un moment, puis s’éloigna, en gardant un œil sur lui. Elle ne voulait pas qu’il se réveille à cause d’elle. Lui aussi avait besoin de sommeil.
Rassurée de n’être pas la seule à ne pas travailler, elle prit un livre dans un rayon, intitulé « Mystères et Légendes des Forêts », livre qui avait l’air autant intéressant que poussiéreux. Ne sachant où s’asseoir, et réalisant qu’elle était un peu perdue au milieu de tout ces ouvrages, elle revint sur ses pas et s’assit silencieusement près de Seamus, en prenant garde de ne pas le réveiller.
Elle n’avait pas oublié combien il l’avait humiliée, mais, même si le sentiment restait présent dans sa mémoire comme dans son cœur, elle l’aimait bien, au fond… Et puis, le regarder dormir était un sentiment bizarre autant que drôle. Toujours est-il que ça lui faisait une présence, c’était toujours plus drôle que d’être seule. Et elle avait hâte de voir sa tête quand il se réveillerait. Est-ce que le fait de le voir « en vie » la rendrait encore agressive ? Elle ne le savait pas elle-même.
Ce qu’elle savait, c’est qu’elle regrettait ce qu’elle lui avait dit au bal. Ce qui avait justifié sa tirade auprès de Lola, elle lui avait bien expliqué ses raisons, et Camille n’était pas la seule dans le cas de regretter ses paroles quelques secondes après les avoir dite. C’était un sentiment bizarre, qui mêlait regrets et déception, colère et humiliation.
Alors qu’elle était partie dans ses réflexions, Camille se dit qu’il ne serait peut-être pas content de la voir ; elle ne savait pas pourquoi elle restait là. Alors elle se leva, et s’éloigna, pour finalement s’asseoir dans une rangée parallèle. Est-ce qu’elle lui avait pardonné, ou pas ? Difficile à dire.