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 Joana O'Donnell [Validée]
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MessageSujet: Joana O'Donnell [Validée]   Joana O'Donnell [Validée] EmptyJeu 18 Mai - 2:41:52

Nom : O'Donnell
Prénom : Joana Gabrielle
Age de votre perso : 13 ans (en 3ème année)
Age irl : 18 ans (19 dans deux mois)


Maison ou Profession : Serpentard

Motivation : Pourquoi voulez-vous acquérir ce don ?
La jeune fille était à la recherche d'une échappatoire au monde dans lequel elle vivait. Perpétuellement à la recherche de calme et de solitude, et aimant les grands espaces, se transformer en lynx lui permettait d'assouvir ces deux besoins...
De plus, être un animagus était la marque d'un certain niveau de pouvoirs; et qui plus est, le lynx figurait comme emblème sur le blason de la famille des O'Donnell. Joana était persuadée qu'en devenant Animagus, non seulement elle développerait ses propres aptitudes, mais elle gagnerait peut-être aussi l'estime de sa mère, avec qui ses relations étaient si tendues depuis bien des années déjà...


**********


Nature et découvertes...


La jeune fille était allongée sur le lit d'Andrew, comme elle le faisait souvent. Elle aimait passer de longues heures dans la chambre de feu son grand frère lorsqu'elle revenait au manoir. Joana était perdue dans la contemplation du plafond, d'où brillaient de nombreuses étoiles. Tout doucement, dans un état proche de la transe, la jeune fille se redressa. Son regard se posa sur l'extérieur, et la grande fôret qui s'étendait à perte de vue. Elle se leva et fit encore une fois le tour de la pièce, laissant courir ses doigts sur les objets qui lui avaient appartenu.
Cela faisait un an qu'elle n'était plus revenue. Un an déjà qu'elle avait quitté le manoir pour la deuxième fois pour rejoindre l'école de magie de Poudlard. Pendant quelques instants, elle se demanda ce que les autres élèves pouvaient bien faire pendant leurs vacances, tandis qu'elle était là, désespérément seule... Joana contempla les rayons de la bibliothèque qui couvrait une partie du mur de la chambre. Elle se saisit d'un livre qu'elle aimait beaucoup pour l'avoir déjà lu et relu de nombreuses fois. Mais lorsqu'elle tira le livre, elle en entraîna un autre dans sa chute. Dans un lourd bruit mat, un vieux livre à la reliure qui démontrait son grand âge tomba au sol. La jeune fille se pencha pour le ramasser. En le prenant, elle souffla l'épaisse couche de poussière qui le recouvrait: "Les animagus". Le titre apparût sur le vieux cuir relié du grimoire.
Elle se dirigea vers le lit, le livre entre les mains, et se laissa tomber dessus à plat ventre, ramenant un coussin devant elle pour y poser l'ouvrage ancien.
Malgré l'immense curiosité qui la rongeait, elle tourna les pages avec calme et douceur, contemplant la fine écriture qui avait placé ces mots là.

Il fallut deux jours à la jeune fille pour lire le livre en entier. Elle n'avait pas quitté la chambre, et Marcuse, le majordome, s'était inquiété et était venu frapper plusieurs fois à la porte fermée à clé, en appellant "Mademoiselle, mademoiselle, tout va bien ?"
Pas une fois n'avait-elle daigné lever les yeux du livre, ne serait-ce que pour lui répondre que "oui". Chaque fois le silence avait répondu au vieil homme qui chaque fois s'éloignait d'un air inquiet.

Après cet épisode, elle resta plusieurs jours à réfléchir longuement à sa lecture. Les animagus... que cela lui semblait extraordinaire. De multiples questions se mirent alors à fuser dans son esprit. Andrew avait-il été un animagus ? Si oui, en quoi pouvait-il se transformer ? Pourquoi ne lui en avait-il jamais parlé ? Sinon, que faisait ce livre dans sa chambre ? Peut-être avait-il appartenu à quelqu'un d'autre de sa famille ? Il y avait peut-être eu d'autres animagus dans sa famille ? Y avait-il un rapport avec le lynx qui figurait sur le blason de sa famille ? Et si le fondateur de la lignée des O'Donnell avait été un animagus ?

Cependant, d'autres évènements vinrent occuper les pensées de la jeune fille, comme notamment le décès de l'une de ses tantes, pour cause de maladie incurable, lui avait-on dit. De fait, elle avait cessé d'y penser. Mais ce fût avant de quitter de nouveau le manoir, au moment de plier bagage que le souvenir du livre lui revint, alors qu'elle se trouvait de nouveau seule dans la chambre d'Andrew.
Ni une ni deux, la jeune fille l'avait enfoui au fond de sa malle et emmené avec elle pour sa troisième année à Poudlard. Là-bas, elle aurait tout le temps d'y repenser, au calme, loin de sa mère.
Malheureusement, le calme et le temps libre ne furent pas au rendez-vous. A peine arrivés, les élèves s'étaient vite retrouvés croûlant sous les devoirs... Joana n'avait pas pu trouver un instant à elle.
Elle vit avec un grand bonheur les vacances de la Toussaint arriver. Le livre lui revint à l'esprit, et elle entreprît de l'étudier plus profondément. Par contre, il lui fallait un endroit calme pour cela...
Elle trouva l'endroit idéal : la salle sur demande. Elle se rappelait s'être réunie là avec d'autres élèves lorsqu'ils avaient monté l'OPEP, leur organisation anti-pouffy. Il paraissait que cette salle pouvait prendre l'apparence que l'on souhaitait...
Par une calme journée, Joana dénicha le grimoire au fond de sa malle, et le glissa sous sa grande cape, avant de rejoindre la salle sur demande. Elle passa à plusieurs reprises devant le mur nu en pensant à ce qu'elle souhaitait, mais elle fût tout de même surprise de constater la vraisemblance de la reproduction de la chambre d'Andrew qu'elle avait trouvé en entrant. Il y avait même la vue sur la forêt, comme dans la vraie chambre. Prise d'un doute, elle se dirigea vers la porte, croyant avoir en fait été transportée au manoir, mais elle ne découvrit que le couloir vide du 7ème étage de Poudlard, qu'elle venait de quitter à l'instant même. Rassérénée, elle referma la porte et se laissa tomber sur le lit, posant l'ouvrage ouvert devant elle.



"Seule une personne parfaitement consciente de son caractère, de son corps et de sa magie peut se voir révéler ses dons..."

Parfaitement conscient de son caractère. Cela impliquait un long travail sur soi, qui demanderait beaucoup de temps et de calme. Il fallait arriver à cela avant même de pouvoir entamer la potion, qui elle-même nécessitait un mois entier de préparation. Devenir animagus n'était pas une tâche aisée, et cela demandait une grande connaissance et une maîtrise de soi, ainsi qu'une grande patience, vertu dont il fallait que Joana fasse sienne, elle qui en manquait habituellement si cruellement...

La jeune fille revint de manière régulière à la salle sur demande. Demandant toujours le même décor, elle entrait dans la chambre, et s'installait en tailleur sur le lit, fermant les yeux pour mieux se concentrer. Puisque c'était une étape primordiale, elle prendrait le temps qu'il fallait pour être certaine de ne pas échouer.
Tout doucement, elle rentrait à chaque fois au plus profond d'elle-même pour essayer de se saisir elle-même, de chercher les raisons profondes de ses actions et de ses sentiments. La jeune fille aimait le calme et la solitude, elle avait consciente de sa passion pour les grands espaces, qui étaient propices aux introspections. Pour la même raison, elle aimait l'eau, la mer et son étendue majustueuse qui imposait le respect, et de fait la natation restait son activité favorite...
Elle réalisa ainsi que tout ce qu'elle voyait en flashs ou en souvenirs réapparaissait pour une raison bien précise. Ils venaient pallier un manque d'affection et lui rappeler la douloureuse réalité. Cette souffrance constituait à la fois le frein et le moteur de son âme. Même si cela lui faisait du mal, elle en avait besoin pour pouvoir avancer dans la vie. Le choc traumatique, bien que lui ayant laissé des séquelles comme les troubles respiratoires dont il lui arrivait de souffrir parfois, lui avait donné une volonté de vivre, de vivre pleinement pour accomplir de grandes choses... dont la vengeance. Assouvir sa soif de vengeance l'empêchait de trop sombrer dans la dépression. Elle savait qu'elle devait vivre, mais si ce n'était que pour cela...
Elle avait appris à surmonter les embûches qui parcouraient son chemin, et avait développé un comportement qui pouvait parfois être considéré comme suicidaire. Elle aimait les montées d'adrénaline. Elle s'ennivrait des aventures qui la menait vers des horizons inconnus. La jeune fille avait développé ce goût de l'inconnu alors qu'elle était cloîtrée au manoir. Ce n'était pas le voyage qu'elle aimait, mais vraiment l'inconnu, l'inconnu parfois sombre et inquiétant. De plus, elle n'avait eu de cesse de se sentir attirée par la magie noire et tout ce qu'elle impliquait.
Impulsive, il lui arrivait soudain (presque tout le monde) d'agir avant de réfléchir. C'était cela aussi qui la conduisait parfois dans des pétrins phénoménaux.
Toutefois, même si à l'intérieur d'elle vivait une chose qui bouillonnait et qui vibrait d'émotions et de sentiments contradictoires, elle n'en affichait pas beaucoup. Elle se doutait qu'à certains moments, son visage, et notamment ses yeux (ne disaient-on pas qu'ils étaient les mirois de l'âme?) laissaient percer ce qu'elle ressentait au fond d'elle-même. Mais naturellement, elle avait une expression plutôt neutre et froide.
Joana en avait d'autant plus pris conscience en se contemplant dans un miroir. Le grimoire avait en effet parlé de connaître son corps. Elle avait décidé de l'examiner de l'extérieur, par le biais de cette glace qui lui renvoyait son propre reflet, mais aussi de l'intérieur. Par ces longues méditations, elle avait appris à écouter les battements de son coeur, à suivre le rythme de sa respiration, à sentir son sang couler dans ses veines, à ressentir les contractions de ses muscles...
Se regardant un nouvelle fois dans la glace, elle fixa ses yeux. Elle réalisa la force de son regard lorsqu'elle changeait d'expression. Ses yeux pouvaient devenir très sombres lorsqu'elle était dans une grande colère ou un état de frustation, et devenaient d'un bleu clair lorsque, même si elle avait encore l'air méchante, elle se trouvait dans un état de quiétude intérieure, ce qui ne lui arrivait pas souvent, étant donné qu'elle était perpétuellement tourmentée de cauchemars qui ne lui donnaient que peu de répit.
Sans pour autant être narcissique, elle prit aussi conscience de sa beauté. Elle n'était pas une vélane, mais restait pourtant une belle jeune fille aux traits fins, dont le visage était encadré par une longue chevelure noire aux très légères boucles.

Le cheminement pour atteindre sa conscience de soi ne fût pas si facile. Il y avait toujours des choses qu'elle refusait d'admettre. Malheureusement, sa fierté ne l'y aidait pas. Il lui fallu beaucoup d'efforts à Joana pour qu'elle arrive enfin à reconnaître ses propres faiblesses en plus de ses forces. Sa solitude, dont elle avait fait une force, n'avait-elle pas été elle aussi le résultat d'une blessure de son âme ? De plus, elle réalisa que malgré tout ce qu'elle lui reprochait, elle jalousait précieusement l'école de magie, où elle se sentait plus chez elle que dans son propre foyer. C'était pour cette raison aussi qu'elle refusait que quelqu'un ne vienne entâcher la réputation de Serpentard, car c'eût été s'en prendre aussi à elle... Et sa soif de domination ? Et sa volonté de rabaisser les autres ? Il lui avait fallu, avec difficulté encore, prendre conscience que c'était son besoin de se faire reconnaître par sa mère qui l'y poussait. Cette femme qu'elle disait détester, elle y tenait au plus profond d'elle-même; et elle souhaitait devenir quelque chose à ses yeux, autre chose que la dernière qu'il restait, par défaut, parce que son cher fils avait disparu...

Après de longues semaines de cette tâche, elle se sentit fin prête. Elle n'avait en effet eu que très peu de difficultés à cerner sa magie, étant donné qu'elle ne la pratiquait réellement et avait vraiment commencé à la développer qu'à partir de son arrivée à Poudlard. Cependant, elle savait qu'elle avait des pouvoirs depuis bien avant, et avait conscience d'avoir certains domaines de prédilection, et d'autres domaines où elle était moins douée. Et elle avait aussi réalisé son attirance pour la magie noire, d'ailleurs peut-être même sa trop grande attirance pour une fille de son âge...

Cette fois-ci, elle se sentait vraiment prête à passer à l'étape supérieure: la préparation de la potion.


Dernière édition par le Dim 21 Oct - 21:24:44, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Joana O'Donnell [Validée]   Joana O'Donnell [Validée] EmptyJeu 18 Mai - 20:25:10

En quête d'ingrédients...


Après s’être soi-même cerné, il faut préparer la potion suivante.

Révélation de l’Animae


Ingrédients Nécessaires :
1. Corne de Licorne morte naturellement réduite en poudre.
2. Ecaille de Dragon réduite en poudre
3. Plume de Phénix
4. Poudre d’amande



Joana relut une énième fois la liste des ingrédients, pour s'assurer qu'elle n'avait rien manqué. Maintenant, il allait lui falloir se mettre en quête des différents ingrédients, qui, en dehors de la poudre d'amande, n'avaient pas l'air évidents à récolter.
Trouver de la poudre provenant d'une licorne morte naturellement ? Comment allait-elle faire pour cela ? La seule licorne qu'elle avait vue était celle qu'elle avait soignée en cours de soin aux créatures magiques. Avec un peu de chance, celle-ci était morte des suites de sa blessure...
Ensuite, il fallait de l'écaille de dragon. Cela, elle pourrait très certainement s'en procurer dans la salle de potion. Elle irait voir le professeur Rogue pour lui en demander, ou le cas échéant, essayer d'en subtiliser un peu...
Etape suivante: la plume de Phénix. Décidément, les ingrédients allaient vraiment lui donner du fil à retordre.

Quand Joana entra une nouvelle fois dans la salle sur demande, le décor avait légèrement changé. Dans une partie de la pièce, on pouvait toujours reconnaître la chambre où elle était venue si régulièrement depuis ces dernières semaines. Cependant, quand on regardait de l'autre côté, on pouvait voir que la pièce était bien plus grande. Une paillasse ainsi qu'un fagot de bois, sur lequel reposait un grand chaudron, était installés afin de permettre à la jeune fille de réaliser sa potion. Joana s’en approcha, posa le grimoire ouvert à la bonne page sur un repose-livre prévu à cet effet, à proximité du chaudron.


** Bon, il ne me reste plus qu’à commencer à chercher les différents ingrédients…**

Elle entreprit de tout laisser disposé de cette manière. Juste par précaution, elle ferma le livre et le mit sous le matelas du lit. Même si elle savait que personne ne pourrait accéder à cette salle, personne ne sachant à quoi pouvait ressembler la chambre à son frère, d’autant plus qu’elle venait de subir quelques transformations, elle ne pouvait s’empêcher d’être inquiète à chaque fois qu’elle devait se séparer du livre. Et si celui-ci venait à disparaître en son absence ? Une sourde angoisse la traversa de nouveau quand elle quitta la salle pour se mettre en quête des divers ingrédients.

Une nouvelle fois, le temps ne joua pas vraiment en faveur de Joana. Les devoirs continuaient à pleuvoir incessamment et le temps libre se faisait rare. En plus, quels ingrédients !
Cependant, les occasions d’obtenir la poudre de dragon, elles, ne manquèrent pas. La jeune fille profita justement d’un cours de potion pour s’en procurer. La potion qu’ils concoctèrent ce jour là nécessitait l’utilisation d’écaille de dragon. Vérifiant que le professeur n’était pas dans les parages, occupé à s’en prendre à des Gryffondor et des Poufsouffles dont les chaudrons laissaient émaner des effluves plutôt inquiétantes, elle ouvrit le flacon, prit une écaille qu’elle plaça dans un flacon plus petit, qu’elle rangea immédiatement dans sa poche. Ni vu ni connu. De toute façon, elle ne pensait pas que Rogue lui reprocherait cela, étant donné qu’elle effectuait un bon travail dans son cours, et qui plus est, elle était une Serpentarde. Or le professeur valorisait les élèves de la maison dont il était le directeur…
Le cours toucha finalement à sa fin. La jeune fille rendit son travail et nota son devoir avant de quitter la salle. Il n’avait rien vu.

Et de un ! Maintenant, il lui fallait la corne de licorne et la plume de Phénix. Le seul phénix qu’elle connaissait était Fumseck, l’oiseau de Dumbledore. Mais comment faire pour s’en approcher ? Et surtout pour lui prendre une plume !
Encore une fois, la solution lui apparût au cours d’une leçon de potion. Sur le bureau du professeur se trouvait de la Felix Felicis. Il paraissait que quiconque en buvait pouvait avoir de la chance pendant une durée déterminée. N’avait-elle justement pas besoin de chance pour cela ? Non, elle avait déjà volé l’écaille de dragon, elle n’allait pas maintenant subtiliser de la Felix Felicis. Surtout qu’elle avait du respect pour le professeur Rogue…
Elle n’avait qu’une solution : se trouver une raison pour aller dans le bureau du professeur Dumbledore, et là, directement prendre une plume à l’oiseau. Sinon, y aller tant que celui-ci était absent. Dans les deux cas, elle avait un problème : elle ne connaissait pas le mot de passe. Pour cela, une seule méthode : l’oreille à rallonge ! En ayant acheté une dans un magasin de farces et attrapes, elle la prit avec elle et l’installa dans un angle de la gargouille où on ne la verrait pas, et la déroula jusqu’à un coin tranquille où la jeune fille s’installa, tapie dans l’ombre et recouverte de sa sombre cape de velours. Elle patienta là longtemps, très longtemps. Heureusement pour elle, elle avait appris à devenir plus patiente…
Des fois résonnèrent soudain au loin dans le couloir. La jeune fille se redressa, à l’affût, et entendit une voix féminine, qu’elle reconnût être celle du professeur MacGonagall, prononcer d’une voix teintée d’inquiétude : « Choco-grenouilles »
Quoi ? Tout ça pour ça ? La jeune fille s’en contenta, et lorsqu’elle entendit le frottement de pierre indiquant que la gargouille venait de se refermer derrière la directrice adjointe, Joana, sans quitter son post, ré-enroula l’oreille à rallonge avant de la replacer dans sa poche. Elle s’apprêtait à sortir de sa cachette pour s’éloigner, avec la ferme intention de revenir plus tard, quand la gargouille se déplaça une nouvelle fois pour laisser apparaître non seulement le professeur MacGonagall, mais aussi Dumbledore. Tous d’eux traversèrent le couloir d’un pas rapide, parlant à voix basse, d’un ton qui semblait préoccupé. Quelque chose de grave avait dû se produire, mais pour l’instant, Joana s’en souciait guère.
Elle venait de trouver une occasion splendide, et elle ne comptait pas la rater. A pas feutrés, la jeune fille s’approcha de la gargouille, et lui murmura le mot de passe avant de grimper rapidement l’escalier en colimaçon qui menait au bureau.
Aie, elle n’avait pas prévu cela. Les murs étaient couverts des tableaux des anciens directeurs, dont certains commencèrent à la dévisager. Sans s’en préoccuper pour le moment, elle fit un rapide tour visuel de la pièce. Son regard vint se poser sur un grand perchoir, sur lequel trônait Fumseck. Celui-ci la regardait avec un air étrange. L’animal semblait malade, son plumage commençait à devenir terne. Seules quelques plumes par-ci par-là continuaient à briller d’un éclat vif. Craignant de se prendre des coups de bec, la jeune fille s’approcha tout doucement de l’animal, et d’un geste vif, tira une longue plume d’un rouge encore brillant à celui-ci. A peine eût-elle le temps de se saisir de celle-ci que l’animal s’enflamma et disparût, consumé par les flammes, ne laissant qu’un petit tas de cendres. Joana eût un mouvement de recul brusque.
Ce fût alors qu’elle entendit un nouveau bruit, et une voix, qu’elle reconnût comme étant la voix du professeur Dumbledore.


** Par tous mes aïeux, ils ont fait beaucoup plus vite que prévu ! Qu’est-ce que je fais, vite, vite, réfléchis, Joana !**

Elle n’eût que le temps de fourrer la plume dans sa poche qu’elle se retrouva nez-à-nez avec le directeur de Poudlard, qui la regardait d’un air inquisiteur.

– Euh.. je… je… hem , furent les seuls sons qui réussirent à sortir de sa bouche.
Mais le professeur ne la regardait déjà plus. Son regard était posé sur le perchoir argenté couvert de cendres.


-Je-suis-désolée. Je-n’ai-rien-fait. Je-le-regardais-et-d’un-coup-il-a-pris-feu. Je-vous-promet-que-je-ne-l'ai-pas-tué. C'est-arrivé-comme-ça-mais-c'est-pas-de-ma-faute. Dit-elle précipitamment, totalement paniquée.

Le professeur se retourna vers elle, un petit sourire au coin des lèvres, la regarda d’un air bienveillant derrière ses lunettes en demi-lune. D’un voix calme, il lui expliqua que cela était normal, et que le phénix n’était pas mort, mais qu’il se régénérait. Il brûlait et renaissait à chaque fois de ses cendres.
Puis il lui demanda ce qu’elle était venue faire là…


** Aie, j’avais pas pensé à cela. Bon, maintenant, qu’est-ce que je fais, il faut que je trouve une idée… Une idée, une idée, oui, mais quoi ?**

– Je.. euh… je… bafouilla-t-elle encore. Elle ferma les yeux, inspira et reprit calmement. Je suis désolée, professeur, je ne voulais pas vous embêter. J’étais venue vous demander quelque chose, mais… mais je n’arrive plus à me rappeler, quoi. Je suis sincèrement désolée.

Joana arborait une mine dépitée, qui venait appuyer ses paroles. Décidément, elle était bonne comédienne, car le professeur, avec un sourire, lui expliqua que ce n’était rien, et qu’elle pourrait venir le voir de nouveau quand elle se souviendrait de sa requête.
Avec un pauvre sourire, celle-ci s’éloigna, lançant un dernier regard au perchoir où s’était trouvé le phénix, elle descendit l’escalier en colimaçon. Lorsque la gargouille se referma derrière elle, un grand sourire ironique apparût sur le visage de Joana, et celle-ci sortit de sa poche la plume de phénix pour la regarder quelques instants. Un bruit de pas dans le couloir la ramena à la réalité. Mettant son précieux bien dans sa poche, elle quitta en vitesse le couloir.

Plus qu’un ! Le dernier mais pas le moindre: la poudre de Licorne morte naturellement.
Ce fût cet ingrédient qui posa décidément le plus de problème à la jeune fille. Cette fois-ci, la jeune fille n’y tenait plus. Il lui fallait absolument de la Felix Felicis. Elle ne voyait pas d’autre solution. En dehors de cela, il lui faudrait des années avant de trouver un moyen. A la limite, une licorne morte, c’était déjà moins dur, mais naturellement…. Cela impliquerait de se rendre là où elles vivaient absolument, les traquer jusqu’à en trouver une morte de vieillesse. Même si elle était devenue plus patiente, elle n’avait pas tout ce temps là… Avec de la Felix, ça irait certainement beaucoup plus vite. La jeune fille se débrouilla pour en obtenir lors des vacances de Nöel. Elle savait que tous les élèves et professeurs étaient réunis dans la grande salle à l’occasion des fêtes. Sans se soucier de ses états d’âme et des réflexions sur la confiance et le respect, elle se dirigea à travers les cachots jusqu’à la salle de cours de potion. Heureusement pour elle, celle-ci était déserte. Mais pour éviter d’être reconnue, la jeune fille s’était, comme il lui était déjà arriver de le faire, coupé et teint les cheveux, et portait des vêtements de garçon. Ainsi transformée, elle était méconnaissable. Elle se glissa dans la salle et la traversa sans faire de bruit. La potion se trouvait là, dans une petite marmite posée sur le bureau. Des gouttelettes d’or éclataient à la surface du liquide. Joana tira un petit flacon de sa poche, et le remplit du précieux liquide. Juste par curiosité, elle trempa son doigt dans la potion pour y goûter. Pendant l’espace d’une seconde, elle se sentit étrangement bien, persuadée que la vie lui offrit une quantité infinie d’opportunités qu’elle pouvait saisir comme elle voulait. L’impression passa aussitôt. Décidément, elle avait l’air fichtrement efficace. Joana l’espérait sincèrement, car il lui fallait à tout prix cette corne.

Grâce à la Felix Felicis, ce fût un jeu d’enfant. Joana en avait pris, un soir tranquille de vacances, alors que la plupart des élèves étaient rentrés chez eux. Quitter le château fût d’une facilité déconcertante. La jeune fille s’était glissée dans la nuit et avait traversé le parc en direction de la forêt. Là, plusieurs fois, son instinct lui avait dit quel chemin suivre, et finalement, elle avait atterri dans une grande clairière éclairée par les seuls rayons de la pleine lune. Là gisait le corps d’une licorne. Quelle chance ! se disait Joana. Felix faisait vraiment bien son travail.
La jeune fille s’approcha de l’animal mort. Maintenant, il fallait lui couper sa corne. Elle sortit doucement sa baguette, et la pointa vers le haut de la corne : « Diffindo ». La corne se brisa à sa base, et la jeune fille la réceptionna dans ses bras. D’ici que quelqu’un découvre que la corne avait été volée, Joana serait bien loin et la corne introuvable.
Il s’agissait désormais de la ramener au château le plus discrètement possible. Mais c’était lourd, cette chose là ! La jeune fille empoigna la corne et jeta un dernier regard mauvais à la licorne –elle avait un problème avec ces créatures depuis que l’une d’elles avait essayé de l’embrocher- avant de s’éloigner. La traversée de la forêt se fit sans embûche et la jeune fille trouva aisément la sortie de ce grand labyrinthe végétal. Elle s’arrêta tout de même à la lisière, s’inquiétant légèrement : comment allait-elle faire pour traverser l’école jusqu’à la salle sur demande sans se faire voir, qui plus est avec une corne de licorne dans les bras. Felix lui assura qui tout irait bien, et tout alla bien. Après trois allers-retours dans le couloir vide du 7ème étage, un cliquetis se fit entendre, et la porte s’ouvrit sur la pièce que Joana aimait tant.
Tous les ingrédients étaient réunis sur la paillasse, même la poudre d’amandes qu’elle avait acheté dans un magasin de Pré-au-lard.

Elle pouvait désormais commencer la potion, mais pas avant une bonne nuit de sommeil.


Dernière édition par le Ven 19 Mai - 1:24:54, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Joana O'Donnell [Validée]   Joana O'Donnell [Validée] EmptyJeu 18 Mai - 21:57:40

La révélation


Tous les ingrédients étaient là, réunis sur la paillasse à côté de laquelle se trouvait un grand chaudron. Le grimoire était posé ouvert sur un présentoir, et dessus, on pouvait lire :


Révélation de l’Animae


• Tout d’abord remplissez votre chaudron d’eau bouillante.
• Insérez un quart de la poudre de corne.
• Tournez deux fois dans le sens des aiguilles d’une montre.
• Tournez une demi fois dans le sens inverse des aiguilles d’une montre.
• Insérez la Plume de Phénix.
• Tournez deux fois dans le sens inverse des aiguilles d’une montre.
• Insérez la moitié de la poudre d’écaille de Dragon.
• Coupez le feu. Laissez reposer trois jours précisément.
• Remettez à chauffer. Lentement à feu doux.
• Au bout d’une demi-heure précisément, insérez le reste de la poudre d’écaille de Dragon.
• Tournez treize fois dans le sens des aiguilles d’une montre.
• Insérez 100 grammes de poudre d’Amande, et laissez chauffer à feu doux pendant trois heures.
• Une intense fumée orange devrait se dégager de la mixture. Insérez un autre quart de poudre de la corne.
• La potion tourne couleur violette. Insérez le reste de la poudre de corne.
• Laissez reposer un mois jour pour jour, heure pour heure.
• Buvez.


La jeune fille sortit sa baguette et la pointa en direction du monceau de bois qui se trouvait sous le chaudron. D’un "Incendio", elle fit démarrer un feu pour la potion. Elle pointa ensuite sa baguette vers l’intérieur du chaudron, et le remplit d’un "Aguamenti". L’eau atteignit le niveau voulut et la jeune fille se concentra alors sur son livre. En attendant que l’eau dans le chaudron se mette à bouillir, Joana se saisit un grand mortier en pierre ainsi que d’un pilon, et commença à réduire la corne de licorne en poudre. Ce ne fût pas une mince affaire, mais elle réussit tout de même à s’en sortir. Elle versa le contenu du mortier dans un bécher gradué, afin de lui simplifier la tâche pour plus tard, et elle entreprît de s’occuper ensuite de l’écaille de dragon. Elle nettoya rapidement le mortier et le pilon, avant d’y mettre l’écaille qu’elle pila à son tour jusqu’à en faire une poudre. De nouveau, elle versa la poudre dans une éprouvette graduée, bien plus petite cette fois.
L’eau dans le chaudron se mit à frémir. Elle serait bientôt à la bonne température. Joana se saisit d’un récipient plus petit et y versa le quart de la poudre de Licorne. Elle avait marqué de son doigt la marque de graduation, pour s’assurer de ne pas se tromper sur le dosage. Pile poil un quart.
L’eau bouillait dans le chaudron. C’était bon. Elle allait pouvoir maintenant passer aux choses intéressantes. Se saisissant du récipient qui contenait le quart de la poudre, elle en versa le contenu dans le chaudron. Elle en tapota l’arrière pour être sûre que toute la poudre était bien descendue, puis reposa le récipient sur la paillasse. Elle prit alors une longue spatule en bois et fit deux tours complets dans le sens des aiguilles d’une montre et un demi-tour en sens inverse. Elle retira la spatule, et fit glisser son doigt sur les lignes du livre pour s’assurer qu’elle ne manquait aucune instruction.
Joana prit la plume de phénix, la regarda quelques instants avant de la laisser tomber dans la mixture. Celle-ci flotta quelques instants à la surface avant de s’enfoncer dans le mélange encore clair. Il fallait maintenant tourner deux fois dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. La jeune fille prit de nouveau la spatule de bois et exécuta le mouvement demandé avec précision, avant de la retirer une nouvelle du liquide.
Que fallait-il faire ensuite ? L’écaille de dragon. Joana se saisit du flacon et le vider dans le chaudron, mais elle arrêta brusquement son geste. Non, il fallait seulement en mettre la moitié. Mettant encore une fois son doigt sur la marque qui indiquait le milieu, elle versa tout doucement la quantité demandée de poudre. Voilà, juste la moitié, c’était bon.
Elle reboucha le flacon et le reposa sur la paillasse, puis se saisit de sa baguette, et d’un petit "Aguamenti", éteignit le feu.
Il fallait que le mélange repose pendant trois jours. Ici, elle savait que son travail était en sécurité. Elle n’avait parlé à personne de ce qu’elle faisait de son temps libre. Personne ne savait où elle allait, et quand bien même quelqu’un aurait su qu’elle allait à la salle sur demande, personne n’aurait pu pénétrer dans son Eden secret, dont elle seule à l’école connaissait l’existence…

Trois jours plus tard, heure pour heure, la jeune fille était de nouveau dans la salle sur demande. Elle contempla son plan de travail : comme prévu, absolument rien n’avait bougé. Elle lança d’œil à sa montre. Il lui restait exactement vingt minutes avant de devoir rallumer le feu, car cela ferait précisément 72 heures qu’elle l’avait éteint.
Joana en profita pour placer les flacons de manière à ce qu’elle puisse s’en saisir le plus aisément possible, et prépara même à l’avance ses dosages. L’heure arriva. Sortant sa baguette, elle la pointa de nouveau en direction du bois, et fit démarrer un feu doux. Il fallait maintenant laisser le temps à la potion de chauffer avant de continuer à y rajouter de nouveaux ingrédients.
Joana attrapa le livre avec délicatesse, et alla s’installer sur le lit. Elle se mit à feuilleter les pages, et à relire ces mots qu’elle connaissait déjà pour les avoir lus et relus. Une demi-heure passa. Joana retourna auprès de la paillasse, et chronométrant ses gestes, versa le reste de la poudre de Dragon. Elle tapota le flacon, s’assurant que tout était bien tombé dans le chaudron, et prit la spatule. Treize fois disait le livre. Consciencieusement, elle fit treize tours dans le sens des aiguilles d’une montre. Pas un de moins, pas un de plus, et elle retira la spatule. Elle ajouta les cent grammes de poudre d’amande. Le côté pratique était que c’était vendu dans un flacon de cent grammes. De fait, il ne lui restait plus qu’à vider le tout dans le chaudron.

Désormais, elle avait trois heures devant elle. Elle décida de retourner dans sa salle commune, de peur que quelqu’un commence à avoir des doutes quant à son absence prolongée. C’était la dernière ligne droite. Dans trois heures, elle incorporerait les derniers ingrédients à la potion, et dans un mois exactement, son Animae lui serait révélé…

Le temps passa. Il était presque l’heure d’ajouter les derniers ingrédients. Quand Joana entra pour la énième fois dans la salle sur demande, la potion frémissait encore sur un petit feu. Elle s’approcha, ôta sa cape et la posa sur le lit. De légères fumerolles oranges commençaient à émaner du chaudron, pour être bientôt remplacées par une véritable fumée. Joana s’empara de la poudre de licorne, et en versa un autre quart dans le chaudron. La fumée cessa et la mixture prit une toute autre tournure. Sous le coup de la poudre de licorne, elle avait en effet adopté une teinte violette. Joana s’inquiéta et relut les instructions. C’était on-ne-pouvait-plus normal la rassura le grimoire. Elle ajouta finalement le reste de poudre licorne, et vérifia qu’il était bien mélangé avec le reste, avant d’éteindre le feu.

Joana contempla le résultat au fond de la marmite. Elle avait enfin terminé. Elle avait un mois exactement devant elle, avant de pouvoir boire la potion. Dans un mois, pas une minute de plus ni une minute de moins, elle pourrait enfin vraiment commencer à découvrir avec quel animal elle partageait des affinités, et quel animal deviendrait celui qu’elle pourrait peut-être un jour incarner en tant qu’Animagus.
La jeune fille resta rêveuse, et ne quitta pas la pièce de suite. Elle s’installa sur le lit et médita un long moment. Elle se releva en suite, dans un état proche de la transe, et s’avança vers le chaudron. Mécaniquement, comme elle avait appris à le faire, elle se saisit d’une fiole, et transvasa le contenu du chaudron à l’intérieur de celle-ci. Si elle devait rester là un mois, elle pouvait d’ors-et-déjà la stocker là-dedans. D’un "Récurvite", elle nettoya la paillasse et le chaudron. Sa précieuse fiole dans une main, et le grimoire dans l’autre, elle quitta la pièce, puis repassa dans le couloir en pensant cette fois-ci simplement à la chambre de son frère, sans les modifications. Avec délectation, elle rentra et s’assit en tailleur sur le lit. Elle posa la bouteille sur la table de nuit, rangea le grimoire dans sa cachette sous le matelas, et s’endormit, sourire aux lèvres. Dans un mois, elle saurait…
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MessageSujet: Re: Joana O'Donnell [Validée]   Joana O'Donnell [Validée] EmptyDim 21 Mai - 18:25:16

Rêves et tourments


C’était une belle journée d’hiver. Le soleil avait daigné se montrer et éclairait de ses faibles rayons la bande de joyeux lurons –ou de crétins insouciants, selon- qui jouaient à des batailles de boule de neige dans le parc devenu blanc. Les pas de la jeune fille résonnèrent dans les couloirs déserts. Joana croisa par-ci par-là quelques groupes d’élèves qui se dirigeaient vers le parc, ou en rentraient, totalement détrempés. Elle atteignit finalement le couloir du septième étage. Cela faisait un mois qu’elle n’était pas revenue. Un mois qu’elle n’avait cessé de penser, jour après jour, nuit après nuit, au liquide violet qui résidait dans un flacon de verre sur une table de nuit, dans le simulacre de chambre de feu son frère.
Un sablier magique était posé là, tout près, égrenant doucement les dernières minutes qui la séparaient de l’instant fatidique. Elle l’avait en effet programmé à cet effet, exactement un mois auparavant, jour pour jour, heure pour heure, à quinze minutes près. Un quart d’heure. Voilà le temps qu’il restait à Joana avant que des rêves insolites viennent perturber ses nuits dans le seul but de lui révéler son Animae.


Après avoir bu la potion, vous allez avoir des visions, lors de votre sommeil, disait le livre. Des rêves étranges, où apparaîtront des envies étranges. Des envies selon votre Animae, l’animal auquel vous serez lié.
Cette étape peut durer des années comme quelques heures. Le temps qu’elle dure n’a pas d’importance. L’important est qu’après avoir bu, qu’importe le temps que vous attendrez, votre Animae vous sera révélé dans le tout dernier rêve. D’une façon ou d’une autre...


La jeune fille était si impatiente ! Mais elle n’en montrait signe. Elle était prête à attendre le temps qu'il faudrait pour cela...même si elle espérait intérieurement ne pas devoir patienter des années entières.
Elle dénoua sa lourde cape de velours et la posa sur le dossier d’un fauteuil proche. Par la fenêtre, elle admira la grande forêt de la propriété des O’donnell recouverte de son manteau de neige. L’illusion avait vraiment été poussée à son comble. Au détail près, tout était exactement pareil…. Tout ? Non. La bouteille et le sablier sur la table de chevet lui prouvaient le contraire.
Joana s’en approcha au ralenti, se laissa tomber à plat ventre sur le grand lit, et tendit le bras pour se saisir de la fiole. Elle en dévissa doucement le bouchon et huma le liquide. Dans le sablier, les derniers grains touchèrent le fond.

D’un geste vif, Joana avala la potion, d’un seul trait. Celle-ci avait un drôle de goût, pas vraiment désagréable d’ailleurs. L’amande avait donné un goût plutôt doux au liquide. Quand elle eût vidé le contenu de la bouteille, elle la referma et la reposa sur la table de chevet. Elle se mit sur le dos, contemplant les fausses étoiles qui brillaient au plafond, qu’avait un jour installées Andrew… dans la véritable chambre, du moins. Soudain, la jeune fille fût prise d’un fou rire incontrôlé.
Et s’il s’était moqué d’elle ? Et si de là où il était, il avait quand même essayé de lui faire une farce ? Et si rien ne devait se produire ? Et si tout cela n’était qu’un grand canular ? Et si…. ?
Désormais, elle s’en moquait. Tout cela lui paraissait si futile comme question ! Même si tout n’était que mensonge, la jeune fille avait tout de même appris quelques vérités essentielles. Elle avait appris à ne plus se mentir à elle-même, et à se comprendre… Pour une fois depuis très longtemps, elle se sentait bien, vraiment bien. Et le long travail qu’elle avait effectué sur elle-même décuplait encore cette sensation. Tout son être lui disait qu’elle était bien, là, seule, par cette belle journée d’hiver…

Le bonheur fut de courte durée. L’euphorie laissa la place à des nuits peuplées de rêves insolites, et tourmentées de cauchemars qui la faisaient à chaque fois se réveiller en sursaut au beau milieu de la nuit. Les comprimés que lui avait donné l’infirmière pour mieux dormir la nuit avaient cessé de faire effet depuis longtemps.

Elle faisait d’étranges rêves qui se suivaient les uns les autres comme une unique trame.

La jeune fille se promenait seule dans une forêt sombre. Elle allait pieds nus, seulement vêtue d’une longue robe de soie gris perle aux fines bretelles, et sa longue chevelure noire retombait en bataille sur ses épaules nues. Elle avançait dans une nuit sans étoile, très noire donc, et pourtant n’avait pas de réelle difficulté à se repérer… Tout autour d’elle, elle entendait des bruits inquiétants. En dehors des brindilles qui craquaient sous ses pas, elle entendait des hululements au loin, de longs cris d’animaux en tous genres, des branches se cassant autour d’elle. Joana se tournait et se retournait, mais malgré sa bonne vision, ne voyait en fait rien du tout… Elle était seule, même si elle ne pouvait s’empêcher de sentir une présence, là, quelque part.
Sans presser le pas, elle continua à avancer, guidée par ses pas, comme elle l’avait été lorsqu’elle avait utilisé la Felix Felicis pour obtenir la poudre de licorne. Et comme cette fois là, ses pas la menèrent à une grande clairière entourée d’arbres hauts. Joana s’avança à pas feutrés, un très mauvais pressentiment lui nouant le ventre. Une bourrasque glacée vint la faire frissonner des pieds à la tête…. Du moins se persuada-t-elle que le vent était à l’origine de ces frissons. Elle commença à avoir une sensation de déjà-vu, qui ne fit que se renforcer lorsqu’elle vit une silhouette allongée au sol, de laquelle émanait une aura blanche. La jeune fille s’avança, s’attendant à contempler le corps de la licorne morte à laquelle elle avait retiré la corne, une semaine auparavant. Mais ce ne fût pas une licorne qu’elle vit. Elle regardait avec horreur le corps mutilé de sa mère, recouvert en grande partie d’un grand drap blanc maculé de sang. Deux profondes entailles étaient faites dans son cou, et son corps était lardé de longues plaies ensanglantées. L’adolescente ouvrit la bouche pour hurler mais aucun son n’en sortit.


Des larmes silencieuses coulèrent le long des joues de la jeune irlandaise, redressée dans son lit, serrant contre elle du plus fort qu’elle pouvait Zahan, son persan noir et glissant ses doigts dans son pelage soyeux. Ce n’était pas le premier cauchemar qu’elle faisait ainsi. Celui-ci faisait partie de cette longue lignée de rêves obscurs qui avaient commencé peu après qu’elle ait avalé la potion. Comme si un long feuilleton se diffusait dans sa tête, dans son sommeil, un feuilleton sombre et où régnait une ambiance plutôt terrifiante…

Les journées devenaient de plus en plus difficile à passer. Joana avait de plus en plus de difficultés à se concentrer en cours, à cause du manque de sommeil, et cela s’en ressentait en partie dans la qualité de son travail. Quand les cours terminaient, la jeune fille passait des heures allongées dans son dortoir ou dans la salle commune, sans réussir à fermer les yeux, craignant toujours de se voir replongée dans ces affreux cauchemars. Il lui arrivait même de passer sa nuit entière à contempler le feu dans l’âtre de la salle commune, mais tôt ou tard, le sommeil finissait toujours par la rattraper, et les cauchemars aussi.

Cette fois, elle n’approcherait pas. Elle savait ce qui l’attendait là-bas, au beau milieu de la clairière. Le visage avait changé à plusieurs reprises, mais c’était toujours des personnes auxquelles elle était attachée qu’elle voyait là, sans vie et mutilées. Cette fois-ci, elle resterait bien gentiment à l’orée du bois, dans l’ombre des arbres environnants, si ombre il pouvait y avoir dans cette nuit noire. L’adolescente s’assit sous un arbre, le dos collé contre le tronc, et ramena ses jambes contre son torse, les entourant de ses bras. Non, elle n’irait pas. Malgré tout, elle ne pouvait s’empêcher de détacher son regard de la blanche silhouette au loin.
Une respiration haletante se fit entendre derrière elle. Joana se redressa dans un bond.


– Qui va là ? Montrez-vous ?

Presque inconsciemment, elle recula, quittant son abri d’arbres, et réitéra ses paroles. Un grand craquement se fit entendre derrière elle. Joana fit volte-face, mais ne vit rien. Virant sur sa droite, elle continua à reculer. Un hurlement. Le déclic. La jeune fille se mit à courir le plus vite qu’elle pouvait sans se retourner. Quelque chose la suivait. Elle ne savait quoi, mais ne voulait pas le savoir. Tout ce qu’elle souhaitait était de pouvoir s’enfuir, le plus loin possible, et semer la chose qui la pourchassait.
Soudain, le sol se déroba sous ses pas. Elle dévala une pente assez raide et la chute fût brutale. Sans se préoccuper des écorchures sur ses avant-bras, et sans se soucier des branches qui lui griffaient le visage sur son passage, s’emmêlant parfois dans ses longs cheveux noirs, elle courut, à en perdre haleine. Elle ne s’arrêterait que quand la créature ne serait plus derrière elle, ou que l’air dans ses poumons lui manquerait.
Subitement, la jeune irlandaise pila. Devant elle : le vide. La jeune fille était au bord d’une falaise, et loin en contrebas, elle apercevait la forêt qui s’étendait à perte de vue. Elle était bloquée. Elle s’apprêta à rebrousser chemin, mais au moment de faire demi-tour, elle se senti repoussée en avant. De nouveau le sol se déroba sous ses pieds et elle tomba. Joana hurla. De tout ce que ses poumons lui permettaient, elle hurla encore et encore, à l’infini. Le sol se rapprochait à une allure vertigineuse.


La jeune fille fit un bond sur le fauteuil. Quelques élèves étaient sortis de leurs dortoirs, et Lysa se trouvait face à elle, ses mains posées sur les genoux de Joana. Elle entendit son amie parler sans vraiment l’écouter, et la regardait sans vraiment la voir. Son regard était vitreux et elle était encore perdue dans les limbes de son inconscient.
Joana finit par s’éveiller pleinement, lançant un regard étonné autour d’elle. Que faisait-elle là ? Que faisaient-ils tous là ? Elle regarda Lysa, l’air perdu, semblant attendre une explication qui vint aussitôt.


– On a entendu un grand hurlement provenant de la salle commune. Bravo, si tu cherchais un moyen de réveiller tout le monde, je vais t’engager comme réveil-matin. Lui dit-elle en souriant, cherchant à détendre un peu l’atmosphère. C’est bon, vous pouvez regagner vos dortoirs, aboya-t-elle aux curieux.

La plupart détalèrent en vitesse, et quelques rares élèves, notamment de ceux qui connaissaient bien Joana, restèrent là quelques instants avant de retourner à leur tour se coucher.


– Viens, je t’emmène à l’infirmerie. Lui proposa son amie.

– Non, ça va aller, rétorqua la jeune fille d’une voix faible. Désolée pour le dérangement. Va te recoucher toi aussi. En plus, on n’a pas le droit de sortir à cette heure-ci. Ne t’en fais pas pour moi. Je vais rester là un petit moment, et je monte me coucher juste après. Promis… se sentit-elle obligée d’ajouter devant l’air peu convaincu de Lysa pour la rassurer. Je vais bien, je te dis. Laisse-moi un moment, s’il te plaît…

Lysa s’éloigna à contre cœur. Joana se prit la tête entre les mains et soupira. Il fallait absolument qu’elle essaie d’en venir au bout. Le livre disait que c’était seulement lors du dernier rêve qu’elle découvrirait son animae. Elle trouvait l’animae, et ces cauchemars prendraient fin. Ce n’était pas si compliqué que cela ?

Ce matin là, Joana arriva en retard à son cours de métamorphose. Cela n’était pas dans ses habitudes. De grosses cernées étaient dessinées sous ses yeux rougis par le manque évident de sommeil. Deux semaines qu’elle ne dormait plus. La jeune fille avait même cessé de s’en prendre aux pouffys et autres crétins, plus préoccupée par le fait de réussir à tenir les yeux ouverts. Quelques camarades, dont Lysa, s’inquiétaient sur son état de santé, et cette dernière ne la lâchait plus. Joana avait tout mis sur le compte du surmenage. Il était hors de question qu’elle dévoile quoi que ce soit sur ce qu’elle faisait.
Elle murmura quelques plates excuses au professeur avant d’aller prendre place.


– Vous allez aujourd’hui vous entraîner à colorer les oreilles de lièvre...

La voix du professeur MacGonagall la sortit de sa léthargie. Joana regarda de droite et de gauche et, à l’instar des autres élèves, elle sortit sa baguette.
Une drôle de lueur traversa son regard lorsque ses yeux se posèrent sur l’animal devant elle. Dans un état toujours assez proche de la transe, elle lâcha sa baguette pour caresser le haut de la tête de l’animal, conduite ô combien étrange quand on savait à quel point elle pouvait les détester d’habitude, d’autant plus quand il fallait leur lancer des sorts. Petit à petit, ses doigts descendirent le long de la nuque du petit animal, jusqu’à sa gorge. Elle le caressa doucement sous le menton. Imperceptiblement, ses doigts commencèrent à se contracter. Un goût ferreux monta à la bouche de la jeune fille. Ses doigts se resserrèrent autour du cou de l’animal qui commençait à s’agiter, ses ongles commençant à s’enfoncer dans sa chair. Le lièvre, totalement paniqué se débattit. Personne encore dans la classe n’avait remarqué le petit manège. D’un geste sec, l’adolescente lui brisa la nuque.

La jeune fille eût un soubresaut. Elle regarda la salle autour d’elle, semblant prendre conscience de l’endroit où elle se trouvait. Avec horreur, son regard se posa sur l’animal mort. Mais qu’est-ce que c’était que ça ? Elle s’apprêta à lever la main pour demander une explication au professeur quand elle remarqua qu’elle avait du sang sur les mains, et même sous les ongles… Etait-ce elle qui avait fait cela ? Le professeur, occupé avec d’autres élèves, n’avait rien remarqué. Joana regarda de nouveau ses mains ensanglantées, et d’un geste impulsif, en porta une à ses lèvres, fermant les yeux pour profiter avec délice de ce goût de sang frais. Semblant s’éveille de nouveau, elle prit un air totalement paniqué, ne comprenant pas ce qui lui arrivait. D’un revers de main, elle s’essuya les lèvres. Le lièvre, lui, était toujours là, devant elle, le cou brisé. Comment allait-elle expliquer cela au professeur ? D’autant plus que ses mains étaient encore couvertes de sang….

Elle n’en n’eût pas l’occasion. Prise d’un soudain malaise, la jeune irlandaise s’effondra au sol, inconsciente.
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MessageSujet: Re: Joana O'Donnell [Validée]   Joana O'Donnell [Validée] EmptyVen 26 Mai - 21:29:42

[hrp: bon, je voulais faire un chapitre par post, mais là, l'ordi, il a dit qu'il veut pas, alors, je continue comme ça...]

Elle avait les paupières lourdes, mais lourdes… Joana ouvrit un œil, puis l’autre, et les referma aussitôt sous le coup de l’aveuglante lumière. Elle cligna plusieurs fois des yeux avant que ceux-ci ne réussissent à s’habituer à la lumière environnante. La jeune fille se réveillait juste d’une longue nuit sans rêve, une très longue nuit. En effet, cela faisait plus de 48h qu’elle était allongée à l’infirmerie. Son corps avait atteint les limites de ce qu’il pouvait supporter et la jeune fille s’était évanouie à cause de l’épuisement. Elle ne réalisa pas immédiatement qu’elle était à l’infirmerie, mais avait vite vu que ce n’était pas son dortoir.
Quelques instants plus tard, l’infirmière, constatant que la jeune fille s’était réveillée, vint la voir. Après lui avoir posé maintes questions auxquelles Joana évita de répondre ou mentit, elle daigna finalement la laisser partir, non sans lui avoir donné des médicaments avant.
L’adolescente quitta la pièce et s’éloigna dans les couloirs, admirant le paysage par la fenêtre. Il faisait beau aujourd’hui, et beaucoup d’élèves étaient dehors en cette fin de samedi après-midi. La jeune fille, malgré ce qu’elle avait dit à l’infirmière, n’arrivait pas à se rappeler de ce qui l’avait conduite là. La réponse lui vint finalement de Lysa, qui, l’ayant vu arriver, s’était précipitée pour lui demander comment elle allait, lui racontant au passage ce qu’il s’était passé deux jours auparavant tout en lui posant des questions.
La mémoire lui revint petit à petit. La potion, les cauchemars, l’odeur du sang, le lièvre mort… puis le trou noir. Tout cela n’était pas encore fini. Elle ne savait pas encore ce qui l’attendait au bout de ces rêves. Il fallait absolument que cela cesse, avant que cela devienne vraiment trop grave. Il lui fallait le courage d’aller au bout de ce cauchemar pour comprendre.
Trois jours. Ce fût tout le répit auquel elle eût droit avant que les rêves ne reviennent. Ou plutôt le rêve… Toujours le même, toujours inachevé.
C’était décidé, elle allait s’atteler à y mettre un terme. Et pour cela, elle affronterait ce qui lui faisait le plus peur, ou du moins essayerait...


L’adolescente était revenue à la clairière. Le cadavre se trouvait toujours là-bas, entouré d’une auréole blanche. C’était si dur ! Comment pourrait-elle supporter ce spectacle ? Elle ne réussit pas. De nouveau elle s’était assise pour réfléchir sur tout ça, de nouveau la créature avait surgi, nouvelle course-poursuite dans les bois, la chute… l’interminable chute… Mais cette fois, la jeune fille ne se réveilla pas. Le sol approchait, de plus en plus, toujours plus près. Rien n’y faisait. Elle ferma les yeux, comme elle l’avait fait un jour, en tombant d’un arbre du parc, craignant la brutalité de l’atterrissage.
Plus rien. Lorsqu’elle ouvrit les yeux, elle était à quatre pattes au sol, appuyée sur ses mains et ses pieds, la tête à quelques centimètres du sol humide. La jeune fille tourna la tête des deux côtés, et se redressa dans un bond. Interdite, elle fixa ses mains, les tournant et retournant, et contempla le haut de la falaise, à quelques 50 mètres au dessus de sa tête, à s’en donner le vertige. Elle se laissa retomber doucement en arrière, toujours plongée dans l’incompréhension la plus totale.
Comment avait-elle pu faire cela ? Réaliser un tel exploit sans se tuer… Une lueur furtive traversa son regard. Ses yeux bleu océan avaient viré au brun clair l’espace d’une seconde, mais cela, seul quelqu’un qui aurait plongé son regard dans celui de la jeune fille en cet instant précis, aurait pu le savoir…
Une fois debout, elle ôta d’un geste de la main la terre de sa robe gris-perle, et fit un tour sur elle-même. La forêt à perte de vue. Un sentiment de malaise la tenaillait. Quelque chose lui disait qu’elle ne sortirait pas de là de sitôt. Tout était étrangement silencieux. Trop silencieux, même. Elle s’était remise en route et avait continué à avancer, inexorablement, sans savoir où la mèneraient ses pas.


– Non, ce n’est pas possible ! souffla-t-elle, ayant un mouvement de recul.

La branche qu’elle avait écarté laissait entrevoir une grande clairière… une clairière qu’elle ne connaissait que trop bien. Comment était-ce possible. Elle était tombée, la falaise. Aurait-elle tourné en rond ? Non. Joana en était persuadée. La clé se trouvait là. Il fallait qu’elle affronte ce cadavre, ce corps sans vie qui la terrifiait.
A pas lents, elle s’approcha, semblant avoir cessé de respirer. Le corps n’était plus qu’à quelques mètres, recouvert du même linceul blanc maculé de sang. Il fallait qu’elle le fasse. Il fallait absolument qu’elle l’ôte complètement. Une indice devait se trouver cacher là. La jeune fille détourna brutalement le regard. Le regard vide de sa mère la fixait. C’était insupportable. Elle ramena son visage vers le corps, se retenant d’éclater en larmes. D’un geste sec, elle se saisit du drap et le tira. Quand elle regarda de nouveau le corps, ce n’était plus celui d’une femme, mais celui d’un animal. Mort, la nuque brisée, une morsure puissante et précise à la gorge.
Deux grands yeux bruns firent leur apparition dans l’obscurité. L’adolescente ne bougea pas. Il fallait qu’elle comprenne. Deux de ses doigts glissèrent sur la peau de l’animal mort jusqu’à atteindre la blessure. Le sang était encore frais, constata-t-elle. Celui qui avait fait cela était encore dans les environs, et la jeune fille était persuadée que c’était la même chose qui la fixait dans la nuit obscure. Mais cette fois, elle ne bougera pas. Tout se mettait en place dans son esprit.
Cette chose qui la fixait, c’était elle.


Tout était fini. La jeune fille en était maintenant persuadée. Avec cette dernière image prenaient fin ses cauchemars, du moins, ces cauchemars ci. Les yeux grands ouverts, contemplant un point invisible en l’air, allongée dans son lit à baldaquin, elle réfléchit. Le regard qui transperçait les ténèbres, le lièvre mort en métamorphose, la créature morte et la blessure significative dans son cou. Quel animal sinon celui-ci ? Qui plus est, le symbole de sa famille… Le lynx…

Les deux yeux avaient disparu, et dans craquement de branche, elle l’avait vu s’approcher, son pelage gris clair luisant sous la lune soudainement réapparue. Le félin, paré à attaquer, avec bondit, et Joana, dans un mouvement de défense, s’était baissée. L’animal avait sauté par-dessus elle, avant de venir se placer derrière la jeune fille. Celle-ci s’était retournée, lentement, la curiosité l’emportant sur la sécurité. L’animal était assis sur les pattes de derrière, et la fixait. Elle vint s’asseoir en tailleur en face de lui, toujours dans un geste calme. Elle avait ensuite fermé les yeux et s’était sentie entourée d’une douce aura, avant d’être prise de la sensation de tomber dans un puit sans fond.

Quand ses yeux s’étaient ouverts, elle avait réalisé qu’une nouvelle étape était franchie. Et c’était le lynx qui allait la guider pour l’étape suivante…
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MessageSujet: Re: Joana O'Donnell [Validée]   Joana O'Donnell [Validée] EmptyVen 23 Juin - 20:49:20

Instinct animal


Après la découverte de votre Animae, tout devient plus simple et à la fois plus compliqué.

Plus compliqué ? Qu’y avait-il de plus compliqué que tout ce que Joana venait d’endurer ? La jeune fille avait déjà eu le courage d’arriver jusque là. Maintenant, elle n’avait pas l’intention de baisser les bras. Si un jour on lui avait dit qu’elle serait capable de faire tous ces efforts pour atteindre son objectif. La jeune fille s’était découvert une volonté presque à toute épreuve.
La jeune fille avait retrouvé la chambre d’Andrew, du moins la réplique que lui en fournissait la salle sur demande. Elle était allongée à plat ventre sur le lit, ses pieds en l’air et se balançant d’un côté et de l’autre, et grignotait des friandises tout en tournant les pages du grimoire.
C’était bientôt fini. Enfin, c’était à la fois la fin d’un voyage et le commencement d’un autre, tout aussi voire plus intéressant. Il lui fallait maintenant passer à l’ultime étape, celle de la transformation. Avant cela, le livre parlait d’une nouvelle étape intermédiaire, le rememoriam.


Vous devez vous rappelez parfaitement l’apparence de votre Animae, pour pouvoir vous métamorphoser. Pour cela vous devez utiliser le Rememoriam, un sort qui vous plongera dans une transe de quelques heures pendant le temps où vous pourrez mémoriser absolument parfaitement l’apparence de votre Animae. Il est possible de se lancer plusieurs fois le Rememoriam.

Cela reprenait un peu le principe de la toute première étape, celle qui consistait à apprendre à se connaître soi-même. Sauf que cette fois-ci, ça s’appliquait à son Animae autant qu’à elle-même. Encore une étape qui allait s’avérer longue, très longue. Joana avait commencé par aller voir à la bibliothèque pour rechercher des livres sur le Lynx, et sur des animagus célèbres. Elle espérait pouvoir en trouver un qui ait été un lynx, lui aussi. Cela l’aiderait à comprendre. Quelle ne fût pas sa surprise de découvrir un nom qui lui était familier.

L’un de ses lointains ancêtres, Kiliann O’Donnell, qui était un grand voyageur, avait rencontré Adalhaid Waldric, avec laquelle il avait eu un fils, Logan Waldric. Peu après, Kiliann mourut avant même d’avoir pu épouser sa bien-aimée. Pour éviter le scandale, celle-ci avait décidé de fuir son pays natal pour aller s’installer en Irlande avec son fils, auquel elle donna le patronyme de son père. Le jeune homme avait alors fondé sa propre lignée, et en souvenir de ce père qu’il n’avait jamais vraiment connu, il fit figurer sur les armoiries familiales, en deçà des fers croisés, le lynx. Car Kiliann O’Donnell avait bel et bien été un animagus…
La coïncidence avait été si troublante. Ce livre, qu’elle avait trouvé, n’était autre que le carnet de voyage de son ancêtre. Le fait était que ce livre lui avait appris beaucoup de choses, autant sur sa famille de manière générale, que sur le sujet qui l’intéressait : les animagus. Le livre reposait non loin d’elle, en haut de la pile de livres qu’elle avait empruntés à la bibliothèque. Maintenant qu’elle était un peu plus calée sur les animagus et sur le lynx, il était temps de se concentrer sur son animae, son lynx à elle.

La créature qu’elle avait vue en rêve était un lynx des neiges, aux pattes larges et au pelage gris clair, presque argenté.


Joana O'Donnell [Validée] 402f384589c8f8b961fa0e6fbf33


Elle l’avait revu depuis que les cauchemars avaient pris fin, dans des rêves beaucoup moins pénibles.
Joana se disait que le remémoriam ne lui serait pas nécessaire, parce qu’elle était persuadée bien se connaître. Cependant, elle le fit, par sécurité. Le livre disait que la transformation était hautement risquée.


La première transformation est immensément douloureuse. Voire parfois létale.

C’était la force de sa concentration qui allait en décider. Joana essayait de faire un parallèle avec le cours de métamorphose, où il fallait bien se concentrer et visualiser la chose que l’on voulait transformer. Malheureusement, Joana n’avait jamais été vraiment douée en métamorphose. Il lui fallait à chaque fois s’y reprendre à plusieurs reprises avant de réussir ses sorts. Bon, là, il s’agit de se transformer elle-même et non pas un de ces délicieux stupides lapins. Et elle avait appris à bien se connaître. Mais finalement, connaissait-elle le lynx aussi bien qu’elle le croyait ? Est-ce que cela valait vraiment la peine qu’elle risque sa vie ? Bon, elle avait déjà risqué sa vie à plusieurs reprises pendant ce périple tortueux. Ce n’était certainement pas le moment de baisser les bras. Son regard se posa sur le carnet de voyage. Si lui avait réussi, pourquoi est-ce qu’elle-même ne réussirait pas ?
Joana se saisit donc de sa baguette, la pointa vers elle-même et prononça la formule. Elle se laissa glisser sur le dos, et fût rapidement submergée d’un flot d’images dense et continu. Son corps était pris de tremblements incontrôlables dont elle avait à peine conscience. Seules comptaient ses images qui ne cessaient de défiler et qui représentaient son animae sous toutes les coutures. Le flot s’arrêta net, et Joana réussit à entrevoir le plafond étoilé avant d’être de nouveau engloutie par ses images. La jeune fille avait l’impression de ne plus du tout maîtriser son corps.
Elle ne sût pas combien de temps cela dura, mais ça lui parût être une éternité. Encore un peu étourdie, elle réussit finalement à se redresser pour se mettre en position assise. Un coup d’œil autour d’elle, elle se saisit du grimoire et relut les quelques lignes suivantes.



Une fois cela fait, vous devez tenter la transformation. Sans baguette, juste en vous concentrant. Et en voulant vous « enfoncer » dans l’image de votre Animae. La première transformation est immensément douloureuse. Voire parfois létale.
Une fois transformé, si vous arrivez à revenir dans votre apparence humaine, en vous « fondant » dans votre image, c’est le pourquoi du fait que vous devez vous connaître parfaitement, des changements se produiront en vous. Votre caractère se rapprochera de celui de votre Animae. Votre physique s’affinera, et votre potentiel magique augmentera. Vous devrez vous entraîner souvent pour pouvoir vous métamorphoser rapidement, mais vous ne courrez plus de risques, à moins de succomber au charme de l’animalité, et de ne plus vouloir redevenir humain.


Le risque de ne plus vouloir redevenir humain ? Était-ce si tentant de rester un animal ? Aussi noble pouvait être l’animal , il restait une créature inférieure aux êtres humains, et encore plus inférieure aux sorciers.
La réflexion étonnait Joana qui ne pouvait encore comprendre que l’on puisse refuser de reprendre apparence humaine, mais qui ne tarderait pas à en faire l’expérience. Cependant, elle ne s’arrêta pas sur ça, et commença à se préparer pour la transformation. Cela demandait avant tout une grande concentration. Joana ferma donc les yeux, tout en visualisant du mieux qu’elle pouvait la forme du lynx de son rêve.


** Comment je fais pour savoir si ça a marché ou non ? Est-ce que j’en aurais conscience au moins, quand je serais transformée ? Ou est-ce que je vais vraiment ne faire que me prendre pour un animal ? Et si je n’arrive plus à me rappeler comment revenir en arrière?
Attends, commence d’abord par te calmer un peu. Ils ne disent rien de plus dans le livre ?**

Joana tourna les pages d’une main nerveuse sans rien trouver de plus.

** Bon, s’ils ne disent rien d’autre, c’est que ça ne doit pas poser plus de problèmes que ça. Du moins, je l’espère…. Allez, un peu de courage, Jo. Respire calmement, visualise…et prie…**

Je vous ai déjà dit que Joana n’était pas particulièrement douée en métamorphose ? C’est vrai, ce n’était pas vraiment sa matière favorite, et…. Bon, bon. La jeune fille se releva, les bras le long du corps et ferma les yeux.

** Je suis le lynx, je suis le lynx, je suis le lynx.**

Un long frisson la parcourut jusqu’à l’échine et la jeune fille ouvrit les yeux, se demandant si ça avait marché ou non. Elle constata avec déception que rien ne s’était produit. L’origine du frisson était un courant d’air froid entré par la fenêtre ouverte. Joana marmonna quelques paroles méchantes en fermant celle-ci d’un coup de baguette magique, et se remit en position.
Cette fois, ce qu’elle ressentit fût une impression électrisante de bien-être. Quelque chose au plus profond d’elle-même semblait s’éveiller, et essayait de prendre le contrôle. Elle ne ressentait plus ce qui se passait autour d’elle, dans le monde extérieur, mais restait focalisée sur cette chose qui essayait de prendre le dessus sur elle.
Joana finit vite par comprendre que la solution ne résidait pas dans ce combat intérieur. D’ailleurs, elle sentait que ses sens et ses organes étaient en train de s’agiter de manière inquiétante, là dehors. Se fusionner avec l’animal. Accepter cette part animale qui constituait en fait une facette de sa personnalité.

Ses yeux s’ouvrirent brusquement. Elle mit un peu de temps à réaliser où elle se trouvait. Essayez de regarder la même pièce à un près d’un mètre de haut d’écart. Ça faisait vraiment toute la différence. Joana s’avança de sa démarche cette fois clairement féline jusqu’au miroir. Pas mal, pour une première transformation. La jeune fille était devenu un felis canadensis, ou lynx du Canada. Soixante centimètres de haut environ, plutôt svelte pour l’espèce qu‘elle représentait, les yeux clairs, un pelage gris -plus foncé et à peine rayé sur le dos, et clair parsemé de quelques tâches noires sur le ventre-. Et assez étrangement, le bout de sa queue et les pinceaux au dessus de ses oreilles étaient totalement blancs, au lieu de l’habituelle couleur noire que les lynx arboraient.
Joana, que l’on ne pouvait désormais plus qualifier de « jeune fille » déambula un peu dans la pièce, sautant avec agilité sur les meubles avant de revenir prendre sa position initiale. Elle était restée un moment à contempler la forêt, installée sur le rebord de la fenêtre. Elle avait tellement envie d’y aller. Elle voyait la cime des arbres frémir et pensait avec envie à tout ce dont cette forêt pouvait regorger. Lièvres, cerfs, gibier en quantité, grands arbres….
Il fallait qu’elle essaye de reprendre le contrôle. Enfin, son côté humain le devait. La première expérience avait suffisamment duré à son goût. D’ailleurs, depuis combien de temps revêtait-elle cette forme ?


** Bien, comment on fait maintenant ?
* Non, pourquoi changer ? C’est tellement bien comme ça…. D’ailleurs, si on sortait de cette pièce, c’est vraiment étouffant. Alors qu’il y a la forêt, là dehors, qui m’ouvre grand les bras.
* Garde le contrôle, Jo, garde le contrôle. C’est toujours moi le maître de ce corps, peut importe sa forme. D’ailleurs, je redeviens humaine comment ? Pareil, mais dans l’autre sens. Bien, on se concentre et on recommence.**

Le lynx s’assit sur les pattes arrières, face au miroir.

** La transformation devrait être plus facile dans ce sens là. Ça fait quand même un peu plus de 13 ans que je me connais… du moins, je l’espère….**

Le cri de douleur qu’elle poussa en reprenant forme humaine ne dépassa pas les murs de la salle sur demande. Le repositionnement de ses organes internes n’avait pas été une mince affaire. A la limite, sur les lapins, on pouvait se permettre une petite erreur, mais quand il s’agissait de soi-même. Elle avait senti son cœur se gonfler à nouveau dans sa poitrine, de même que ses poumons.
Il fallut à Joana un long moment pour recouvrer totalement son apparence. Elle resta plusieurs minutes agenouillée au sol, suffocant et essayant désespérément de remplir ses poumons d’air. C‘était vraiment, mais alors vraiment très désagréable de se transformer. La jeune fille se demanda un moment comment quelqu’un de censé pouvait vouloir répéter une telle opération. Peut-être n‘était-elle pas quelqu’un de censé….



**Et maintenant ?
*Là, je crois que je vais rentrer à la salle commune et faire un somme. En plus, j’ai trois devoirs à finir dont un parchemin de trente centimètres minimum à rendre….**


hj: voili voilou, ce coup-ci, je crois que j'ai vraiment fini, à vous les studios toi Sebastian.
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