Le jour se lève sur la campagne anglaise, la température est fraîche et l’atmosphère humide. Dertil Finnigan, sorcier simple de taille moyenne,  vient d’entrer au pays après une longue absence. Un frisson le traversa de part en part, cela faisait longtemps qu’il n’avait plus subit le climat du nord de l’Angleterre, certainement encore moins en cette fin d’année. Ce jeune homme de 22 ans n’était plus revenu sur ses terres depuis 4 ans, après sa sortie de Poudlard et l’épidémie du Syndrome de Déficience Magique, il en avait vécu des choses sur ce laps de temps et il était maintenant temps de revenir, enrichi de ses découvertes et aventures.

Une petite quinte de toux lui rappela les événements du passé, Dertil prit une gorgée de Pimmentine, ce n’était qu’une simple grippe qui le poursuivait depuis qu’il était rentré au pays. La silhouette d’une vieille demeure se dressa à travers la brume matinale, cette vision lui rappela d’autres événements et tout le cauchemar du passé qui ne le hantait plus tellement ces derniers mois revint comme un coup de fouet, plus violemment que le vent frais qui lui frappait le visage.

Ses parents étaient morts lors de cette funeste tragédie et le jeune sorcier ignorait encore ce qui le poussa à revenir sur ses terres natales. Il avait pris soin de fuir l’épidémie, partir le plus loin possible mais cette fois, le sentiment profond du devoir l’avait amené à revenir. Était-ce le besoin de vengeance ? Était-ce l’envie de trouver les responsables et de les faire payer ? L’enseignement promulgué par les prêtres bouddhistes en Inde se focalisait davantage sur l’apaisement de l’esprit et l’Amour à transmettre à tout le monde, rejetant ainsi les principes de vengeance et de haine. Mais comment peut-on être certain que tous les mauvais sentiments soient éclipsés ? Comment s’assurer que la motivation finale de ce retour ne soit pas le désir de vengeance, plus fort que tout autre sentiment ? Le besoin de réponse avait peut-être eu raison de ses principes acquis par son long périple à travers le monde.

La seule chose certaine dans l’esprit de Dertil était l’importante sensation de se trouver une place dans la société qui l’a vue naître. Bien qu’attiré par les différentes cultures qu’il a rencontrées, il sentait sans cesse le besoin immense de revenir chez lui, le mal du pays en quelque sorte et le voilà devant son ancienne maison, toute délabrée après ces années sans vie pour l’animer. Cette maison avait été son jardin d’enfant, il y avait toujours vécu excepté lorsqu’il a passé sa scolarité à Poudlard.

Le jeune homme poussa la porte d’entrée et remarqua que les lieux ont été pillé, un tas d’objets jonchait le sol et il y reconnu certains restes, pour la plupart des objets de décoration. Ce tas ne ressemblait plus à rien, aussi bien que Dertil n’avait pas l’impression d’être revenu chez lui, tous ces objets, correctement mis en place, avait un sens, formant un souvenir mais le tout éparpillé ne signifiait plus rien. Aucun objet de valeur dans les restes, cela lui avait semblé si évident même si sa famille n’a jamais été une famille riche, sa mère était aide-soignante dans un dispensaire local et son père n’était qu’un botaniste sans grand talent, produisant des potions de base et donc pas très chères. Mais malgré cette situation, cette famille avait tout pour être heureux dans une maison entretenue et vivante, tout l’opposé de ce qui se présente à ses yeux.

De son regard rouge, il parcourait la pièce principale à la recherche d’un objet en particulier, il ne le trouva pas. Mais ce qu’il venait chercher se trouvait à un autre endroit, il monta les escaliers qui menaient à l’étage, entra dans une autre pièce toute retournée pour finalement se diriger vers un coin sombre de la pièce. D’un geste vif, il sortit sa baguette, la remua en prononçant une incantation que nulle ne connaissait, et une boîte métallique apparut soudainement. Quelques incantations supplémentaires et la boîte s’ouvrit laissant paraître un maigre trésor. La cachette familiale était restée intacte, conservant le maigre butin qu’il s’était constitué et qu’il avait laissé là pour son retour, cet argent lui permettra de vivre quelque temps, pour la suite, une solution devra être trouvée.

Passant la main dans ses cheveux noirs, il réfléchissait à ce qu’il allait faire. Il lui paraissait évident de retourner sur Londres pour y retrouver les contacts qu’il s’était fait sur place. Certains étaient de vieilles connaissances  de Poudlard, d’autres furent de nouvelles rencontres. Pour l’heure, il n’y avait plus rien à faire à Liverpool, il y reviendrait certainement plus tard…

Dertil  poussa la porte d’entrée vers l’extérieur, le chambranle était décidemment bien amoché et lorsqu’il leva sa tête, une jeune fille le fixa du regard, effarée.

- Dddddde… Dertil?!

C’était sa jeune sœur…