La redoublance, c'est comme l'effet Kiss Cool : c'est... Bref, laissez tomber. Tous les chers et moins chers camarades de chambrée étaient partis. On aurait pu expliquer le phénomène de repiquage par les petits soucis familiaux chez Wedgers and Co mais ç'eut été trop pathétique. Disons plutôt que (et en vrai, c'était la vérité) Jaina était une cancre. Le mystère existentiel qui prenait place autour de ce retapage en beauté restait insolvable : personne n'était capable de dire si Jaina était naturellement une mauvaise sorcière ou si elle ne s'était jamais vraiment préoccupé de sa réussite.

Après tout, pourquoi s'embêter à étudier si l'on peut faire la fête, faire du rock'n'roll et faire du Quidditch à niveau professionnel ? Inutile, mais ces saletés de professeurs avaient décidé que les ASPICs étaient obligatoires pour quitter l'enfer Poudlard. Alors voilà quel était le plan : profiter de cette année bonus pour embêter un maximum de Serpentards, de préfets, de profs et de petits nouveaux. Obtenir les notes minimales pour valider les examens. Ne pas se faire virer.

Bref, la meilleure ennemie de Peeves était de retour encore une fois. Et pour ne pas changer changer les vieilles habitudes since 1993, elle errait sans but officiel dans les couloirs de l'école durant un weekend de repos bien mérité, en tenue civile. Mais qu'était-ce qu'une tenue civile pour une demoiselle âgée maintenant de 18 ans dont la plupart des camarades de classe étaient partis à l'UMA ou dans la vie active ? Eh bien c'était dans un premier temps un t-shirt des Faucons de Falmouth , la célèbre équipe de Quidditch chez qui elle allait peut-être de décrocher un contrat de développement dans un premier temps, du coup elle se sentait investie d'une grande mission : celle de faire un maximum de publicité pour déjà s'afficher en tant que futur superstar produit marketing que l'équipe se devait d'acquérir. Sur ses bras, de longues mitaines usées, trouées, tâchées, remontant au dessus de ses coudes, d'un noir délavé et orné de motifs blancs en forme de fantômes de Pacman. Son baggy kaki avait été transformé en bermuda par ses soins (nombreux étaient les lambeaux de tissus et les fils qui pendaient sur ses genoux), il semblait bien trop grand pour elle (laissant dépasser un bout de boxer noir à pois rouges) et se trouvait retenu par une ceinture de cuir ornée de pièces métalliques et d'une grosse boucle en forme de drapeau de pirate : une tête de mort sur deux sabres croisés. Enfin, elle portait une paire de rangers de marque, un modèle plus féminin que l'original, ainsi que des collants rayés de noir et de blanc tout aussi troués que ses mitaines. Son maquillage n'avait jamais changé, ses yeux simplement contournés d'une bordure noire. Ses cheveux étaient restés les mêmes depuis la 5ème année, à ceci près qu'ils semblaient encore plus décolorés : à croire qu'ils ne furent jamais roux. Ainsi vêtue elle ressemblait davantage à une petite brute qu'à une étudiante modèle. Même son corps semblait défier les normes : elle était resté petite et plutôt frêle, mais sa musculature s'était nettement développée, flirtant avec les limites de la féminité : des bras, des épaules, un dos et des jambes davantage sculptés, témoins des efforts intenses que la demoiselle avait fournis dans l'espoir d'être à la hauteur des tests d'entrée en équipe professionnelle de Quidditch. La rumeur disait même que la lionne aurait fait graver dans sa peau plusieurs tatouages depuis qu'elle avait obtenu la majorité, mais aucun individu connu à ce jour n'était allé vérifier la véracité des informations, le bruit ayant commencé à courir dans un petit bar très rock du Chemin de Traverse. De toutes façons, aucun tatoueur sorcier n'aurait été en rumeur de confirmer les dires et la facétieuse Jaina se complaisait à écouter les ragots concernant ce qu'elle avait (ou n'avait pas) fait.

Son étrange dégaine tenant à la fois du moldu marginal et du sorcier déjanté, on y était habitué. Par contre, la raison pour laquelle elle se trouvait quelque part inspirait toujours méfiance et interrogation. Quand Rusard la croisait, il la menaçait maintenant sans autre forme de questionnement. Quand Peeves la croisait, il la félicitait comme personne de son redoublement, avant de tenter de lui voler son sac pour y trouver du précieux ravitaillement. Heureusement, personne n'avait encore réussi à prouver le lien entre Jaina et le fait que l'esprit frappeur use de toute une panoplie d'objets de farce et attrapes de chez Weasley. Seulement, si la sorcière s'était réjouie de chacun des ses coups montés jusqu'à la fin de sa première septième année, elle commençait à ressentir une once de lassitude, certainement le contrecoup du redoublement. Cela ne l’empêchait pas de continuer ses petites blagues et d'en rire encore.

« AAAAAAAAAAHHHH! »

Les première années, gibier le plus simple à avoir, mais aussi le plus drôle à terrifier. Ici, un petit groupe de Serdaigles tranquillement installés sur un banc. Jaina s'était procuré une réplique parfaite de crâne humain. Elle avait ingéré une potion de dis-fantôme, modifiant la texture de sa voix pour la rendre plus grave et résonnante. Puis elle avait utilisé un simple Wingardium Leviosa pour promener le crâne dans les airs et courser les gamins qui fuyaient en courant... Pourvu que personne n'associe la Gryffondor à la farce lorsqu'ils iraient se plaindre aux méchants autorités.

« Je suis l'esprit du professeur Rogue et je vais vous envoyer dans les cachots en retenuuuuuuuuuue ! Mouahahahahaha! »

Ce qui rendait Jaina détestable au regard de beaucoup, c'était son manque de scrupules et d'éducation : elle n'avait jamais eu conscience du fait qu'il était totalement irrespectueux d'aborder certains sujets et elle continuait encore et encore malgré les remontrances, comme la fois où Harry Potter l'avait renvoyée promener lorsqu'elle lui avait demandé ce que ça faisait d'être une star. Alors, utiliser le nom de Rogue pour son fantôme fictif, cela ne dérangeait pas sa conscience, au contraire il lui paraissait pour la première fois sympathique et dans sa représentation des choses, elle honorait plus qu'elle ne bafouait la mémoire de l'ex directeur.

Les pauvres jeunes gens avaient donc fui dans la panique la plus totale, comme prévu. Le crâne les avait poursuivi jusqu'au bout du couloir, s'arrêtant au tournant. Et, une fois le calme revenu, Jaina eut une autre idée : elle souleva le casque d'une armure et y plaça le crâne. Elle souleva la visière pour attirer l'oeil du prochain élève qui passerait par là...

Et, lorsqu'une victime fut suffisamment proche du piège, elle fit bondir le crâne orné du casque nez à nez avec l'individu, tandis qu'elle restait cachée dans l'entrée de son passage secret masqué par une vieille armoire dont l'usure et les larges interstices laissaient à Jaina le plaisir d'observer la scène dans les moindres détails. La semeuse de trouble poussa même un hurlement venu d'outre-tombe pour ajouter un effet théatral à la scène.

« RRRROOOOAAAAAAARRGGGGHHHH!!!! »

[HJ : sujet libre au/à la vaillant/e sorcier/e qui souhaite jouer la victime de cette vilaine farce!]

La bibliothèque de Poudlard. Une mine inépuisable d'informations dans tous les domaines du monde magique.L'horreur des élèves parresseux, le bonheur de ceux qui cherchaient une information quelconque, ou bien juste un livre de chevet à emprunter. Caïn sortait de ladite bibliothèque, où il avait passé une bonne partie de son après midi. Pourtant, ce n'était ni pour faire ses devoirs, ni pour chercher un roman à lire.Non, il cherchait simplement une réponse.En effet, il entamait sa dernière année à l'école de sorcellerie, et il n'avait aucune idée de ce qu'il ferait après. Aussi, il avait esperé qu'en feuilletant des livres, l'inspiration pour son avenir lui viendrait. A présent le soleil déclinait, et l'automne diffusait dans les couloirs une douce lumière dorée. Il descendit les escaliers, où il ne jeta même pas un coup d'oeil aux tableaux qui l'avaient tant enchantés lors de sa première année à Poudlard. Un chat était nonchalamment assit sur la rampe, et il sauta aux pieds de Caïn quand il lui passa devant. Byron, son chat bleu, ne supportait pas de rester dans la salle commune ou les dortoirs de Serpentard, et ne s'y trouvait que si son maître y était..Dans les couloirs du rez de chaussée, il croisa un groupe de filles de troisième année, qui le regardèrent passer à coté d'elles avant de chuchoter et glousser doucement.
Il avait des notes plus que bonnes, n'avait jamais été en retenue, n'avait jamais été puni, il avait brillament reussi ses BUSES, mais il y avait quelque chose qu'il n'avait jamais trouvé à Poudlard.Il avait un certes un joli succès auprès des filles, toute maison confondues, mais jamais il n'avait eu de petite amie qui soit une élève de Poudlard. Pourtant il avait eu un nombre enviable de conquètes en dehors de l'école. Toutes des moldues,qu'il croisait dans la rue ou qui étaient les filles d'amis de son père, un célèbre homme d'affaire anglais. Pourtant les couloirs de Poudlard n'étaient pas vides de jolies filles. Il fit un recapitulatif dans sa tête de toutes les belles filles de l'école, la plupart étaient hélas déjà en couple. « Hélas ? », pourquoi hélàs ?, un petit ami n'avait jamais été un obstacle....
Il fut tiré de ses pensées par un groupe de premiere années, qui passèrent en trombe devant lui, l'un d'eux le heurta de plein fouet, manquant de le faire tomber. Le première année leva les yeux vers son ainé, c'etait une petite fille brune qui le regarda un instant avec des yeux bleus ecarquillés, Caïn eut juste le temps de voir un aigle brodé sur l'insigne de l'élève,avant que celle ci ne continue son chemin en courant, à présent rouge comme une pivoine.
Le septième année haussa les épaules, avant de repartir vers la grande salle. Il sortit un parchemin plié de son sac porté en bandoulière, l'ouvrit et commença à le lire. C'étaient les quelques notes qu'il avait prises à la bibliothèque. Un soupire s'echappa de ses lèvres. Ces notes étaient vides d'intêret. Il avait simplement marqué quelques professions des auteurs des ouvrages poussiéreux rangés dans la bibliothèque. Il y avait un medicomage, deux herboristes, quelques aurors, un professeur de métamorphose....
Tout d'un coup, un coup violent à la tête lui fit lacher ses notes, qui tombèrent au sol, pendant qu'un long hurlement se faisait entendre. Il porta par réflexe ses mains à son visage, avant de les enlever et de regarder ce qui l'avait frappé. C'était le heaume d'une armure...le heaume d'une des armures qui tronaient le long des couloirs...avec en plus une tète de mort à l'interieur , le tout flottant devant lui.A ses pieds son chat, herissé, regardait l'étrange objet volant, miaulant d'un air menaçant dans sa direction.
Caïn regarda un instant la tête de mort voler devant lui, avant de sortir sa baguette.Le hurlement n'était pas venu de la tête qui, de toute évidence, était ensorcelée.La personne qui avait voulu lui faire une farce n'allait pas rester anonyme.Le jeune homme prononça dans sa tête le sortilège d'Hominum Revelio.Il tourna la tête.Le sortilège avait fonctionné, et une personne était bel et bien présente, dissimulée derrière une vielle armoire.
Il s'en approcha et dit d'un ton sans appel.

-Sors de là de suite, sinon ce n'est pas à moi avec qui tu auras à faire, mais à un préfèt, voire même un professeur,...
..Jaina Wedgers.

Le Serpentard avait très souvent, pour ne pas dire en permanence, entendu les premières années raconter leur mésaventures dues aux blagues de cette gryffondor. Elle surpassait presque l'esprit frappeur de l'école, Peeves. A un détail près que Peeves, lui, ne pouvait pas être renvoyé. Caïn avait aussi apprit que le jeune fille avait redoublé sa dernière année d'étude à Poudlard, et il se demandait quelle raison la directrice avait bien pu trouver pour épargner le renvoie définitif à cette fauteuse de troubles.

La victime pointait enfin le bout de son nez, et quelle magnifique prise ! Un Serpentard de 7ème année que la lionne avait déjà vu de loin en cours. Niveau qualité de victime, on ne pouvait trouver mieux, aussi la lionne s'était appliqué au mieux. Le problème c'est qu'à cet âge là, les élève étaient rarement dupes, habitués au farces des uns et des autres, mais aussi habitués aux tours de magie en tout genre, contrairement aux 1ère années qui découvraient encore leur nouvel environnement en ce mois d'octobre.

Niark ! Son jouet du jour avait même cogné la tête du vert et lui faisait tomber ses petits affaires par terre, quelle joie d'assister à un tel spectacle. Cependant le garçon n'avait pas l'air terrifié et Jaina eut un doute. Et s'il n'était pas dupe ? Au pire elle pourrait toujours s'enfuir à travers le passage secret... Sauf qu'un contretemps majeur venait perturber la situation : si elle n'avait jamais été très active en cours de sortilèges, ce n'était pas le cas de tous. Elle songea alors à faire distraction en arrosant le chat de l'adversaire, mais quelque chose la stoppa net quand elle l'entendit prononcer son nom. Mais comment cela était-ce possible !?

Le crane volant tomba au sol dans un fracas sourd tandis que Jaina adoptait une moue stupéfaite. Ce coup-là, on ne lui avait jamais fait  ! Alors ou bien le garçon avait un don de vision intra-muros comme le Superman des moldus, ou bien il avait usé d'un sortilège inconnu de la lionne par son manque d'attention en cours... Ou alors il avait tout simplement entendu parler de ses frasques et l'avait nommée au hasard :mxm : … Héhé, c'était certainement ça, on ne la lui faisait pas à elle, car elle connaissait maintenant très bien les ruses des Serpents pour ne plus s'y faire prendre. Alors c'était décidé, elle n'allait pas se laisser faire comme ça ! Il n'avait aucune preuve que c'était elle, et elle n'avait aucune preuve qu'il existe un sortilège capable de lui dire que c'était elle la coupable. Elle resta donc cachée dans son armoire et continua d'utiliser la voix fantomatique que lui octroyait sa potion.

« Hum, euh... Ce n'est pas à une élèèèèève que tu t'adresse, méfie toi, jeune apprenti Sith! »

En espérant que le sorcier n'ait aucune culture moldue, ou au moins pas celle de Star Wars car Jaina s'en servait pour trouver des mots qu'elle était seule à comprendre chez les sorciers. Et puis les Siths, c'était les méchants, ça collait très bien avec les Serpentards, même si c'était un peu trop flatteur car les Siths avaient des super-pouvoirs comme les Jedis. Bref, elle espérait que cela le repousse un temps et qu'il n'ait en fait pas découvert sa réelle identité car il avait tout de même parlé de préfets et de profs, le sale rapporteur !

Enfin le plus inquiétant, c'était de le voir se rapprocher de sa cachette. Et si il ouvrait la porte ? Elle ne pouvait pas simplement sortir comme il le lui avait dit. Non, elle était dangereuse et elle était armée. Elle sortit une bombabouse qu'elle posa discrètement juste devant la porte de l'armoire, s'il venait à ouvrir, il n'y aurait plus qu'à déclencher le piège. Elle n'allait tout de même pas se laisser faire par un vert plus jeune qu'elle!

« Je te conseille de fuir avant que le malheur ne s'abatte sur toi durant 472 générations. »

Au moins, elle serait vite fixée pour savoir s'il était dupe ou non. Et si jamais il venait à la démasquer, il y aurait vengeance, sans même la présence d'un représentant de l'autorité pour l'intercepter. Elle avait une sorte de sixième sens pour fuir avant d'être prise la main dans le sac par une personne trop compromettante. Un simple élève ne faisait en revanche pas partie de cette dernière catégorie et n'était par conséquent d'aucune menace.

Un silence total s'abattu dans le couloir, seulement perturbé par la chute du crane casqué. Le sort jeté au heaume avait été rompu, certainement à cause de la surprise de l'auteur de cette farce idiote. Caïn attendit devant l'armoire que la personne qui se cachait à l'intérieur se décide à sortir. Mais rien ne se produisit. Ou bien Wedgers était trop lâche pour oser sortir, ou bien elle préparait quelque chose. Comme ces bétises l'ennuyaient ! Jamais il ne s'était occupé des petits malins et des fauteurs de troubles en tout genre qui semaient la pagaille dans les couloirs et parfois même dans les salles de l'école. Peut être parce que lui même n'avait jamais eu de problèmes avec eux, et refusait donc de s'épuiser à régler ce genre de soucis. Sauf que cette fois ci, c'était bien à lui que la pire d'entre eux s'en était pris, et ça, il ne le laisserait pas passer.
Les minutes passaient et toujours pas de signe de vie de la perturbatrice. Le serpentard s'appretait à parler à nouveau quand il fut interrompu.


« Hum, euh... Ce n'est pas à une élèèèèève que tu t'adresse, méfie toi, jeune apprenti Sith! Je te conseille de fuir avant que le malheur ne s'abatte sur toi durant 472 générations. »



C'était la même voix que celle qui poussé l'effrayant hurlement quand le crâne lui était tombé dessus.A nouveau, son chat se herissa, fixant l'armoire d'où provenait la sinistre voix . Le jeune homme resta interdit un instant. Réfléchissant à ce que Wedgers venait de dire. Avait il bien entendu ? La jeune fille venait elle vraiment de parler de « sith »? D'abord bouche bée, il fronça les sourcils d'un air amusé, avant d'être pris d'un fou rire. Quelle idée de l'apeller ainsi ! « l'apprenti Sith » ? La sorcière devait penser qu'un serpentard n'aurait aucune connaissance de la culture populaire moldue. Avec Caïn, elle était décidément tombée sur la mauvaise victime. En effet si la mère du Serpentard était une célèbre médicomage travaillant à St Mangouste, son père, lui, était un richissime homme d'affaire londonnien, tout ce qu'il y a de plus moldu. Le jeune homme avait grandit en se nourrissant des deux cultures, et son père l'avait obligé à venir voir la guerre des étoiles, événement qui avait définitivement degouté le serpentard du cinéma moldu, puisqu'il s'y etait autant ennuyé que s'il avait été à une conférence sur le tricot .
Quand il réussit à clamer sa crise de fou rire, Caïn regarda à nouveau l'armoire.

-Ecoute, c'est bon sors de là Wedgers, je ne pense pas qu'un esprit frappeur connaisse les succès du box office des moldus.

Alors qu'il parlait, son chat, Byron, rassuré par le rire de son maître,qu'il interpréta comme un signe d'absence de danger, s'approcha de l'armoire, et commença à la renifler. Puis, se levant gracieusement,il posa ses pattes avant sur une des portes de l'armoire, grattant doucement le bois de ses griffes.

Franchement, il n'y avait rien de drôle dans ce qu'elle venait de dire. Alors Jaina se demanda si le Serpentard éclatait de rire parce qu'il était aussi taré que ceux de sa maison, ou pour une autre raison. Elle ne voulait pas se résoudre à croire en l'hypothèse la plus logique : il n'était pas dupe et se payait sa tête... Et pourtant, lorsqu'il lui répondit en parlant de box office moldu, elle déchanta. Pourquoi, non mais vraiment, pourquoi ? Pourquoi fallait-il toujours qu'un truc fasse foirer ses blagues ? Soit la victime n'était pas dupe, soit la victime était un ami, soit la victime était un préfet levé du pied gauche, soit la victime ne se présentait jamais. Jaina était très en colère, et la scène n'en était que plus drôle car sa potion de modification de voix faisait toujours effet.

« Mais j'en ai marre ! Ça fait plus de 7 ans, 7 ans mon vieux ! 7 ans et toujours pas l'ombre d'un crétin fumant pour honorer ma profession ! C'est terminé, je démissionne! »

On entendit un gros « BOUM » qui fit, espérons-le, fuir le chat qui se trouvait devant la porte... Car à la seconde suivante le battant de l'armoire s'ouvrit dans un lourd fracas, dévoilant la bombabouse qui trônait entre les deux individus. D'un grand coup de baguette énervé, la lionne fit valser ladite bombe jusqu'au mur d'en face, déclenchant son explosion suffisamment loin pour ne pas être touché par les projections.

Elle sortit de sa cachette en claquant aussi sec la porte derrière elle, laissant à peine le temps à Lady Peeves, son chat sphinx, de la suivre. C'est seulement à ce moment qu'elle fut alertée de la présence d'un chat adverse, suite au crachement virulent de sa fidèle compère.

« Eh bah voilà, t'es fier de toi là ? Maintenant elle est toute hérissée et elle va probablement tuer ton yéti nain et c'est encore moi qu'on va accuser ! Non mais franchement, ya des jours...! »

La lionne était sur le point de partir, agacée. Mais sur son chemin elle bouscula involontairement le Serpentard, laissant tomber de son sac un petit poste radio trafiqué. L'objet se mit à jouer une joyeuse musique. Et comme vous le savez, la musique adoucit les mœurs. Aussi la lionne changea totalement d'attitude et s'arrêta pour se retourner vers le vert et argent. Comment enchantée par la mélodie, elle tendit la main au garçon avec un immense sourire.

« On danse ?  »

N'allez pas croire non plus que Jaina avait encore une idée derrière la tête... Après tout il n'y a rien de mal à passer de l'énervement à la joie quand il s'agissait de faire la fête. Surtout quand on a une voix de fantôme.

«Mais j'en ai marre! Ça fait plus de 7 ans, 7 ans mon vieux! 7 ans et toujours pas l'ombre d'un crétin fumant pour honorer ma profession! C'est terminé, je démissionne!»

Manifestement, la potion modificatrice de voix faisait toujours effet, et Caïn sourit en imaginant ce que donnerait la scène vue par un élève qui passerait à ce moment là dans les couloirs. Le serpentard savait parfaitement qu'en temps qu'élève de septième année, qui plus est appartenant à la maison des verts et argents, il devait être l'equivalent d'un gibier rares et convoité pour le tableau de chasse de la jeune fille. Hélàs pour elle, ce gibier l'avait démasquée, et cerise sur le gâteau, il lui avait royalement ri au nez.
Soudain, Byron, le chat bleu, fit un spectaculaire bond sur le coté, comme s'il eut été parcouru par un courant électrique, alors que la porte de l'armoire s'ouvrait, laissant juste le temps au jeune homme d'apercevoir une masse qui alla s'ecraser contre le mur derrière lui. Une bombabouse. A ce moment précis, Caïn se félicita de ne pas s'être approcher de l'armoire comme l'avait fait son chat.Il regarda un instant la masse marron degouliner sur le mur, avant d'entendre la jeune fille sortir de sa cachette. Le serpentard l'examina silencieusement du regard. De toute sa vie, il avait rarement vue une jeune fille aussi mal habillée. Un vieux Tshirt d'une équipe de quidditch, de longues mitaines délavées, un baggy déchiré, et, summum du mauvais goût, une ceinture ornée d'une énorme tête de mort pirate. Le seul élément un peu féminin de sa mise était le maquillage, un simple trait noir qui entourait ses yeux. C'est en détaillant cette degaine peu habituelle que Caïn remarqua le chat, enfin un chat, l'ignoble créature qui crachait en direction de son propre animal, venu se réfugier derrière les jambes de son maître.

«Eh bah voilà, t'es fier de toi là? Maintenant elle est toute hérissée et elle va probablement tuer ton yéti nain et c'est encore moi qu'on va accuser! Non mais franchement, ya des jours...!»


Fier de lui? Non mais vraiment, cette fille ne manquait pas de culot ! Ce n'était pas lui qui lui avait lancé un crâne casqué à la figure, ni pensé à lui faire exploser une bombabouse sous le nez ! Le serpentard regardait la gryffondor avec des yeux écarquillés, abasourdi devant tant de mauvaise foi. Il ne réagit même pas lorsqu'elle le bouscula violemment en passant à coté de lui. Elle fit d'ailleur accidentellement tomber un objet de son sac, un poste radio qui s'alluma lorsqu'il heurta le sol. Diffusant une musique enjouée dans le couloirs vide.La jeune fille changea alors complètement d'attitude, laissant sa colère pour afficher au jeune homme un immense sourire.


« On danse ? »

Caïn ne comprenait plus rien. Quelques instant plus tôt elle lui aurait lancé une bombabouse au visage, et à présent elle tendait la main vers lui, l'invitant à danser.
Le serpentard regarda Jaina un instant, muet. Certes, il adorait danser, il était d'ailleurs un très bon danseur. Mais il était un serpentard, et son éthique lui interdisait d'accepter la proposition, surtout de la part d'une lanceuse de bombabouses. Il jeta un coup d'oeil à la main tendue de la gryffondor. Un sourire en coin sur le visage, il esquissa un pas de danse, tournant sur lui même avant de s'eloigner de la jeune fille en marchant, lui tournant le dos et la laissant plantée au milieu du couloir, la main toujours tendue.
Non mais et puis quoi encore ? Danser avec elle ? Après ce qu'elle lui avait fait ? Et ce qu'elle avait pensé lui faire !
De plus Jaina ne correspondait absoluement pas à ses goûts, et pour rien au monde il aurait accepté d'être vu en train de danser avec elle. Son chat Byron, effrayé par la rencontre avec la jeune fille et son chat monstrueux, bondit dans les bras de son maître, avant d'aller s'installer, comme à son habitude, sur les épaules de ce dernier.