Une semaine. C'était précisément le temps, jour pour jour, qu'il s'était passé depuis sa précédente et première rencontre avec la préfète de Poufsouffle : Ambrine Illunia. D'après ce qu'Andrew avait compris (et surtout retenu), elle était en troisième année à Poudlard, mais il ignorait totalement si c'était sa première année en tant que préfète. En tout cas passer sous silence les.... "problèmes" de mercredi dernier, tout en se permettant de proposer un rendez-vous pour un tel but, ce n'était sûrement ce que l'on attendait d'une préfète. Alors : mauvais choix ou simple changement d'attitude d'une année à l'autre ?

Au fond, peu importait la raison au jeune Gryffondor, son aide serait vitale pour Andrew qui ne pourrait sans doute pas réussir son entreprise sans elle. Après tout il ne connaissait ni sort, ni astuce ou même l'endroit où se trouvait le bureau du concierge ! Bon ok, il s'était renseigné cette semaine pour ne pas paraitre complètement stupide, mais bon... En revanche Andrew n'avait pas eu le temps ni l'occasion de la revoir depuis, il espérait qu'elle n'ait pas eu de problème en le "sauvant" de Rusard, préfète oblige.

Par contre il y avait un problème : Jarrel Roester, son ami qui était Gryffondor également, avait eu entre ses mains l'une des lettres d'Ambrine, persuadé d'avoir trouvé là une lettre d'amour... et Andrew avait été obligé de tout lui raconter, sans omettre un seul détail cette fois, si il ne voulait pas voir la propagation d'une fausse rumeur dans toute l'école. Du coup, quand Andrew quitta vers quatorze heures la cour devant le hall de l'école pour prendre la direction des cachots, Jarrel l'accompagna bien évidemment dans la seconde. Sa tignasse blonde virevoltait tellement le bougre était heureux de commettre un acte répréhensible, ce qui ne gênait pas le moins du monde Andrew bien au contraire. Mais il avait peur que Jarrel n'en fasse trop et ne complique tout, surtout que trois personnes pour voler les potions vitmagics de Rusard, ça faisait un peu trop voyant selon lui...

Dans un craquement sonore Andrew poussa la porte d'un énième couloir des cachots de Poudlard, non loin du Grand Escalier, là où il pourrait guetter la venue d'une Poufsouffle particulière tout en passant le temps à discuter avec Jarrel. Évidemment, ce dernier ne pu s'empêcher de demander à Andrew comment était la préfète, et tandis qu'il lui répondait Andrew ne pouvait que se poser cette question : comment allait-elle réagir à la vue de son ami ? Probablement pas très bien. Le sarcasme de Jarrel le ramena alors à la réalité dans un léger soubresaut.

- Youhouh ! Je ne sais pas à quoi tu penses, son expression moqueuse elle témoignait explicitement du contraire, mais la description que tu m'as faites de cette fille pourrait très bien être celle d'un chat...
- C'est ça allez vas-y moque toi, je pensais à autre chose. Voyant qu'il partait dans une énième remarque, Andrew le coupa précipitamment pour lui faire la meilleure description possible de la jeune fille.
- Ah là je vois parfaitement à quoi elle ressemble. Hâte de la rencontrer ! Dit-il avec un sourire qui se transforma en grimace juste après qu'Andrew lui ait rappelé qu'elle était préfète... ce qui n'empêcha pas Jarrel, soit dit en passant, de chercher un contre-argument, comme son front plissé le suggérait.

HRP : Voilà pour le début, je te laisse voir si tu veux arriver comme un cheveux sur la soupe ou bien après la conversation. J'espère que ça te convient. ^^

Tapie dans l’ombre d’entre deux torches, le souffle léger, prête à dégainer sa baguette, la sorcière tendait l’oreille vers le couloir principal des cachots. Elle s’était rendue dans les cachots juste après son déjeuner, et avait rédigé, appuyée contre les pierres froides du mur, la missive envoyée à Andrew. Elle s’était longuement entrainée à envoyer des missives volantes, comme au ministère de la magie, sauf qu’elle, elle préférait plier ses lettres en forme d’oiseau. C’était plus beau qu’un vulgaire avion de papier qui faisait vraiment trop gamin. Ambrine avait bien tenté d’envoyer un messager, pour le côté cool et super impressionnant, mais ses trois premiers essais n’avaient absolument rien donné. Et elle aurait dû en rester là. Ca l’aurait empêché de mettre le feu au tapis de la salle commune au quatrième essai. Heureusement qu’il y avait des grands qui maitrisaient parfaitement le sortilège « aguamenti »… Sinon, elle aurait été bonne pour deux ou trois mois de retenues avec Mrs Chatterton. Heureusement que les Poufsouffles étaient solidaires et que l’idée de balancer la préfète à la directrice de maison n’avait traversée l’esprit d’aucune des personnes présentes au moment des faits. On s’était moqué d’elle, puis on lui avait expliqué que même les septièmes années n’étaient pas capables d’envoyer de messager. Et tout le monde en était resté là.

Bref, elle s’était contenté d’envoyé un oiseau de papier à Andrew pour lui signaler qu’elle l’attendait dans les cachots.

Une semaine s’était passé entre leur première rencontre et aujourd’hui. Une semaine où ils avaient partagés des lettres et un objectif commun, bien que les raisons différaient entre ces deux jeunes gens : L’un rêvait de vengeance, l’autre de pouvoir. Mais peu importait : le but était de voler les potions (ou au moins une, qui suffirait grandement à Ambrine) que conservait amoureusement le concierge de Poudlard. Pour se faire, ils avaient besoin d’un plan, d’où leur rendez-vous d’aujourd’hui. Ambrine souhaitait, si cela était possible, passer à l’action dès aujourd’hui, aussi elle avait prit soin de glisser dans sa poche la fiole que lui avait offert Alan, son protecteur. Elle espérait ne pas avoir à s’en servir, mais au cas où, elle savait que la potion était dans sa poche.

Un long craquement signala à Ambrine que quelqu’un était en approche. Tendant l’oreille, elle capta le son de deux voix, dont une qu’elle connaissait. Est-ce qu’ils étaient ensemble ou Andrew ne faisait que saluer un ami qui partirait bien vite ? Au fur et à mesure de la conversation, dont Ambrine ne comprenait que des brides, la sorcière dû se résoudre à l’idée que le Gryffondor avait eu la mauvaise idée de ramener quelqu’un avec lui. Peut-être avait-il eu peur de se balader seul dans les cachots. Ce qui détruirait complètement l’image de sans-peur des lions. Et dire qu’Ambrine s’y baladait souvent les nuits depuis plus d’un an maintenant… Le gros avantage des préfets ? Les balades nocturnes, bien entendu ! Même si le château révélait un tout autre visage une fois le soleil couché.

- Ah là je vois parfaitement à quoi elle ressemble. Hâte de la rencontrer !

Cette phrase, perçue très clairement par l’enfant, suivie d’un rappel comme quoi « elle » était préfète, ne faisaient aucun doute : ils parlaient d’elle. S’approchant silencieusement, elle aperçu, à quelques mètres d’elle à peine, les deux gryffondors. Elle connaissait bien Andrew mais ne se rappelait absolument pas de Jarrel, qui fût pourtant sa victime. Celui-ci se tenait dos à Ambrine, qui profita de cette position de force pour surprendre les lionceaux et bien leur faire comprendre que la chef, c’est elle !

Glissant dans l’obscurité, elle s’approcha, pointa sa baguette sur la nuque du gryffondor blond et lança fortement :

- Qui es-tu et que viens-tu faire ici ? C’est toi qui l’as amené ? –dit-elle en direction d'Andrew- Ou bien c’est un élève qui n’a rien à faire si loin de son dortoir et qui n’a pas de chance de tomber sur une préfète ? J’pourrais très bien penser que tu viens trainer par ici pour chercher des ennuis avec les Serpentards !

Elle fixa Andrew du regard, priant pour qu’il lui annonce que cet accompagnateur indésirable ne faisait que passer et qu’il allait repartir dans peu de temps.

Tandis que Jarrel lui faisait face, c'est du coin de l’œil qu'Andrew vit une ombre se déplacer furtivement. Bien qu'il n'y prêta pas attention cette ombre se mit à pointer une baguette dans le dos de Jarrel, déclenchant chez ce dernier une expression de surprise mêlée à une panique passagère, avant de demander d'une voix impérieuse :
- Qui es-tu et que viens-tu faire ici ? C’est toi qui l’as amené ? Ou bien c’est un élève qui n’a rien à faire si loin de son dortoir et qui n’a pas de chance de tomber sur une préfète ? J’pourrais très bien penser que tu viens trainer par ici pour chercher des ennuis avec les Serpentards !

Aïe ! Ça ne pouvait pas plus mal se passer. En fait si, mais Andrew espérait quand même qu'Ambrine n'irait pas jusqu'à lui lancer un sortilège... Et puis elle voulait quoi ? Si il ne venait pas, c'était le bruit de couloir assuré sur leur prétendu couple. Tout en se défendant, le jeune Gryffondor ne se priva pas d'en faire la remarque.
- En fait... il est bien là pour venir avec nous. Afin d'éviter de lui laisser une seule seconde pour répliquer, Andrew enchaina en se justifiant tout de suite après son inspiration. Attends j'avais pas le choix ! Soit il venait, soit il répandait la rumeur qu'on sortait ensemble... mais tu préférais peut-être la seconde solution.

Il n'avait pas pu s'empêcher de la taquiner même si son sourire, lui, exprimait plutôt sa gêne. Il espérait sincèrement qu'elle ne le prendrait pas trop mal, et se demanda finalement si le choixpeau ne s'était pas trompé en envoyant Jarrel chez les Gryffondor plutôt que les Serpentard... Ses mains tortillant sa robe de sorcier dans tout les sens, il regarda son ami et sourit intérieurement en se souvenant de l'expression qu'avait prit Jarrel en sentant la baguette de la préfète derrière lui. Bien fait ! Ça lui apprendrait à être trop curieux.

- Tu sais, il pourra peut-être nous aider qui sait. Après tout, on s'apprête pas à voler n'importe qui. Tenta de justifier Andrew, après quoi il se rendit compte de sa gaffe et s'excusa d'avoir parlé si fort de leur plan.
- Bah je peux le crier à ta place si tu veux. Répondit Jarrel avec sarcasme, avant de s'adresser à Ambrine. Tu sais miss préfète, j'ai peut-être rien à faire ici mais je doute que ce soit apprécié si tu est découverte tout simplement parce que tu n'avais personne pour faire le guet. Allez quoi, je peux être utile !!

Fini les justifications, place aux suppliques n'es-ce pas Jarrel ? Andrew ne savait pas trop si Jarrel serait plus utile qu'il ne le serait, mais ce dont il était sûr c'est que le bougre chercherait à les suivre lui et Ambrine quand bien même cette dernière refuserait qu'il vienne. Alors au fond, qu'elle dise oui ou non elle l'aurait sur le dos. La seule différence c'était le risque d'avoir cette foutue rumeur dans le cas du non, car Andrew ne doutait pas un instant que son meilleur ami mettrait sa menace à exécution...

Spoiler:

- En fait... il est bien là pour venir avec nous.

Et me…ince … Apparemment, Ambrine n’avait pas prié assez fort.

- Attends j'avais pas le choix ! Soit il venait, soit il répandait la rumeur qu'on sortait ensemble... mais tu préférais peut-être la seconde solution.

Un large sourire apparut sur les lèvres d’Ambrine qui secoua légèrement la tête de droite à gauche avant de lever les yeux au ciel. Quelle idée ! Ces lions ne manquaient vraiment pas de toupet. Elle marmonna un « n’importe quoi », mit ses mains sur ses hanches, regarda au loin un instant, puis reporta son regard sur Andrew, son sourire toujours présent sur son visage

Elle est bien bonne celle-là. Je suis sûre que personne n’y croirait.

Et pourtant, il n’y avait rien de moins sûr. Les rumeurs allaient tellement vite dans Poudlard, qu’on ne savait plus lesquelles croire ou non. Du coup, tout le monde croyait à toutes les rumeurs, histoire d’être sûrs de ne pas louper un scoop.

- Tu sais, il pourra peut-être nous aider qui sait. Après tout, on s'apprête pas à voler n'importe qui.

La gamine regarda le lionceau avec des yeux ronds. Son sourire disparu d’un coup. Elle lança un frénétique regard à droite puis à gauche avant de chuchoter :

- T’es malade de dire ça si fort ! Si on nous chope, on est mort ! Enfin, plutôt vous. Moi, je suis préfète, je peux très bien m’en sortir !

Mais Andrew s’excusa bien vite, et heureusement. La gamine n’avait pas du tout envie de se faire prendre par Rusard ou un serpent, et encore moins par McGonagall.

- Bah je peux le crier à ta place si tu veux.

Ambrine s’apprêtait à répliquer avec un regard sévère et la ferme attention de le renvoyer dans sa tour en le menaçant de lui retirer quelques points si nécessaire, mais Jarrel la coupa :

-Tu sais miss préfète, j'ai peut-être rien à faire ici mais je doute que ce soit apprécié si tu es découverte tout simplement parce que tu n'avais personne pour faire le guet. Allez quoi, je peux être utile !!

Soupirant longuement, la Pouffy toisa le gryffon du regard. En effet, elle n’avait pas pensé à un guetteur. Et sans doute que ce lionceau serait utile, pour une tâche aussi ingrate que celle qu’il demandait.

- Ne m’appelle plus « Miss préfète » et on pourra peut-être devenir amis. Mais c’est d’accord, tu viens avec nous. Il faut bien quelqu’un qui se chargerait d’éloigner Rusard et sa saloperie de bestiole. Et si tu lance la moindre rumeur ou que tu me dénonces, je te ferais bien pire que ce que Rusard faisait aux élèves avant l’arrivée de Dumbledore. - Ambrine s’approcha dangereusement du lionceau, heureuse d’être légèrement plus grande que lui, profitant de l’occasion pour le regarder de haut – et ne croit pas que sous prétexte que je suis une poufsouffle, je n’oserais pas me venger. Tu risques gros, petit. Alors ne déconne pas.

Elle ne savait pas vraiment si elle avait réussi à lui faire peur, mais au moins, elle avait prévenu. Se reculant, elle retrouva un sourire chaleureux et une voix douce.

- Bon, maintenant que ce détail est réglé, passons aux choses sérieuses. Suivez-moi, on va dans un endroit moins fréquenté.

En se retournant, Ambrine jeta un regard noir à Andrew pour bien lui faire comprendre qu’elle n’aimait pas ça du tout. Puis elle s’avança dans le sombre couloir duquel elle avait surgit quelques minutes auparavant. Un peu plus loin, dans un calme absolu, elle chuchota un « lumos » et regarda ses deux complices.

- J’ai un plan. Il doit être un peu plus de 14h. Avec un temps pareil, le château est vide, et en général, aucun élève ne passe par le hall un mercredi après-midi. Il faudra commencer par repérer Rusard. Je pense qu’il traine au premier étage, dans le couloir avec les fenêtres qui donnent sur le parc. On le voit souvent nous surveiller de là-haut. Jarrel, t’iras le surveiller. Il ne doit pas venir par ici. Andrew, tu reste avec moi. On passera discrètement à côté du bureau de Rusard et j’ouvrirais la porte à l’aide d’un sort. On n’aura que quelques secondes. S’il a verrouillé sa porte magiquement, il nous faudra les clés.

Elle tourna la tête vers Jarrel, un grand sourire sur le visage. Il avait insisté pour venir, il pouvait donc bien faire ça.

- Peut-être que si tu fais en sorte que Peeves vienne gâcher le moment de tranquillité de Rusard, tu pourrais lui prendre… Bon, le seul truc, c’est qu’on n’a aucun moyen de communiquer. Et c’est aussi un petit peu une mission suicide. Vous avez des idées à proposer ?

Ambrine était tout excitée à l’idée de faire cette escapade suicidaire .S’ils réussissaient, elle aurait l’occasion de faire tellement de chose avec cette potion …