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 En attendant Godot [PV Alan Desoya] (septembre 2000)
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MessageSujet: En attendant Godot [PV Alan Desoya] (septembre 2000)   En attendant Godot  [PV Alan Desoya] (septembre 2000) EmptyMer 26 Déc - 17:38:41

https://youtu.be/zuL1H1nTRfg

En quittant Poudlard, Hermione su qu'il lui faudrait faire preuve de plus d'autonomie et de rigueur si elle souhaitait décrocher ses prochains diplômes. L'université était peut-être un endroit merveilleux pour apprendre tout un tas de choses, il était pourtant facile de se laisser griser par cette soudaine impression de liberté, par l'idée d'appartenir à cette élite qui faisait les "génies" et les grands de ce monde. Combien de fois avait-elle dû mettre en garde Harry et Ron ? Oh pour eux, c'était génial ! Ils pouvaient travailler à leur rythme, remettre au lendemain ce qui aurait pu être fait le jour même. Vous voyez d'ici le tableau ? Et puis, à force de prendre de mauvaises habitudes, on finissait par être débordé à seulement quelques semaines des examens. Non, Miss Granger n'allait tout de même pas passer sa vie à jouer les mères-poules et venir leur filer un coup de main au bureau des Aurors. Déjà qu'un programme d'études et de révisions n'avait rien de très évident lorsque l'on s'y prenait à l'avance... Heureusement qu'elle était là pour les remettre sur le droit chemin ! Durant des mois, l'étudiante travailla d'arrache-pieds, y compris lors des évènements de Trafalgar square et de la fermeture temporaire de son université. Elle mit également les bouchées-double afin de pouvoir débuter ses cours de troisième année avec un peu d'avance. Et oui... car contrairement à ce que l'on pourrait croire, la brunette travaillait tout autant que les autres sinon plus afin de maintenir son niveau d'excellence. Evidemment, en dépit de ses capacités exceptionnelles, elle n'était pas née avec le savoir de l'univers et ce qu'elle accomplissait chaque jour, la sorcière ne le devait qu'à un talent et à un travail acharné.

L'ennui, c'était cette solitude que ressentait l'ancienne Gryffondor chaque fois qu'elle se trouvait éloigner de ses proches, mais qu'elle parvenait à oublier dés qu'elle plongeait son joli minois dans l'un de ses nombreux grimoires. D'habitude, on la voyait rarement se meler aux autres étudiants ou prendre part aux festivités puisqu'elle ne savait pas comment entamer une conversation ou se détendre en présence d'inconnus. Et puis, on lui donnait souvent la sensation d'être différente, inférieure... En général, Hermione se moquait de l'opinion que les autres pouvaient bien avoir à son sujet, même s'il lui arrivait comme tout le monde de se sentir blessée ou flattée. La peur d'être rejetée ou railler paraissait toujours aussi étrangement omniprésente chez cette jeune femme pourtant reconnue pour son héroïsme et sa grande générosité. Les beuveries et les soirées de débauche pour étudiants en mal de sensations fortes, très peu pour elle. Cela la rendait nerveuse. Danser lui donnait l'impression d'être stupide, de sauter sur place sans raison valable et à moins de trouver un partenaire susceptible de lui faire oublier ses inhibitions, elle finissait toujours par renoncer. Elle buvait également peu d'alcool par peur de perdre le contrôle et de trahir ses faiblesses. Nous ne parlerons même pas de la drogue et des cigarettes qu'elle ne touchait jamais. Cela revenait à mettre son nez sur un pot d'échappement et respirer à plein nez. infecte ! Et puis, ce n'était pas très malin et tellement nocif pour la santé... En matière de vice, elle était heureuse et très fidèle en compagnie de ce rouquin dont elle était éperdument amoureuse, alors... Une rabats-joie, disiez-vous ? Certainement pas. Elle appréciait tout simplement les relations de qualité et elle considérait qu'il n'était pas nécessaire de se saouler ou de se ruiner la santé pour passer de bons moments. Finir sa soirée dans son vomi ou affaler dans le caniveau, quelle classe... na

Oh mon dieu ! En parlant de sensations fortes... Si vous saviez combien cette session d'examens de rattrapage s'était avérée éprouvante et stressante ! Frôlant systématiquement l'hystérie et le surmenage à force de consulter ses notes tout en récitant à voix basse, ce fut avec une forte angoisse et les mains tremblantes que notre Hermignonne nationale se rendit à ses examens. En se tenant debout ou assise comme elle le faisait devant l'amphithéâtre, les yeux pratiquement clos, les lèvres frétillantes et les mains remplies de parchemins, ce petit génie d'un mètre soixante-huit pour cinquante et un kilogrammes donnait parfois l'impression d'entrer en transe tellement sa concentration semblait puissante. Iii.. imm.. imaginez une catastrophe ouuuu.. ouuu.. une erreur administrative ! ooouu... une décision totalement injuste ! Vouuus... vous imaginez l'horreur ? Il était donc indispensable de réviser jusqu'à la dernière nano-seconde dans l'espoir d'éviter la page blanche ! Oui, oui ! D'accord ! Depuis le temps, Miss je-sais-tout aurait dû prendre l'habitude de toujours tout réussir (ou presque) avec une "agaçante facilité", mais il n'y avait aucune réelle certitude dans la vie ! Ce... ce... c'était ça le problème ! La sorcière était peut-être capable d'endurer les pires souffrances, de se battre en duel avec les méchants, d'enregistrer les informations à vitesse grand V, de rédiger des devoirs de trois kilomètres et de résoudre des énigmes parmi les plus difficiles, à chaque session c'était comme s'il s'agissait d'une question de vie ou de mort. Arghh ! affraid

*
* *


En cette matinée du mardi dix-neuf septembre, Miss Granger était sur le point d'entamer sa journée à l'université de magie avancée. Au programme ? Magie-biologie avancée et Soins magiques, deux matières optionnelles que la sorcière avait choisi par curiosité. La veille, elle eut une séance d'Alchimie sous la direction d'un homme plutôt grassouillet, mais soucieux des bonnes manières. A ce qu'il déclara, le professeur Achintya Sharma jouissait d'une renommée mondiale. C'était aussi l'actuel Ambassadeur d'Inde auprès du Ministère. A son grand soulagement, ce cours combla ses attentes, elle qui s'était éprise de cette matière délicate au cours de ses dernières semaines de vacances rien qu'en lisant ce traité sur les sympathies et les antipathies. Hermione considéra que le fait de figurer parmi ses élèves était un privilège, même si la féministe ne pouvait s'empêcher de désapprouver la polygamie qui était illégale dans toute l'Europe, y compris au titre du regroupement familial. Les femmes n'étaient pas des objets de collection, par le caleçon de Merlin !

Là-bas, dans sa modeste chambre, la sorcière fut réveillée aux aurores par son fidèle Pattenrond, cet animal à demi-fléreur doté d'une grande intelligence. Le chat sauta sur le lit et s'avança à pas de velours vers sa maîtresse afin de lui renifler le visage. Ses moustaches lui chatouillant le nez et son puissant ronronnement venant perturber son sommeil, Hermione s'étira en poussant un petit gémissement plaintif. Retenant un bâillement, elle alluma sa lampe de chevet d'un geste de baguette avant de reporter son attention sur son animal de compagnie avec des yeux à demi-clos et un large sourire. Il était six heures du matin...


" - Bonjour toi. On vient me souhaiter un joyeux anniversaire, c'est ça ? Comme c'est mignon... " ,déclara-t-elle sur un ton maternel.
" Viens par ici, que je te fasse un bon gros câlin" ,fit-elle en mettant sa menace à exécution sous les ronronnements toujours aussi puissants de son fidèle ami à quatre pattes. Voilà qui aurait surement fait des jaloux parmi la gente masculine ! titeuple

Ce matin, Miss Granger était de très bonne humeur. Ce soir, elle serait au Terrier en compagnie des gens qu'elle aimait le plus au monde sans se douter un seul instant que ses parents avaient fait le déplacement rien que pour leur fille adorée. L'Australie semblait tellement loin... Ronald se faisait déjà tout un plaisir à l'idée de lire l'émotion de stupéfaction se reflétant sur son visage et la gratitude qui se lirait dans ses beaux yeux lors de ces émouvantes retrouvailles. Molly s'installa aux fourneaux afin de concocter un petit banquet agrémenté d'un magnifique gâteau au double-chocolat et de petites tartelettes à la fraise, l'un des pêchers mignons de la petite-amie de son fils. Les décorations et les cadeaux étaient prêts. Il n'y avait plus qu'à attendre l'arrivée des invités et la concernée. De son côté, Hermione avait prévue de se faire plaisir en surprenant son rouquin au lit dans une tenue de policière des plus sexy. C'était un paris osé. Une arrestation et un "interrogatoire musclé" dans les règles de l'art moyennant récompense, ça devrait lui plaire, non ? Et puis, qui sait... elle finirai peut-être par être capturée par son adorable malfrat.


" - Ce soir, tu auras le droit à tout un tas de bonnes choses, y compris des sardines à l'huile que tu apprécies tant, vilain gourmand ", fit-elle à son Pattenrond en l'embrassant sur le sommet de son crâne au moment où ce dernier se pourléchait déjà les babines. A croire qu'il avait saisi les propos de sa gentille maîtresse. Il était le plus intelligent des chats, mais tout de même !

Après avoir prit une douche, enfiler une tenue décontractée, mis un peu de crayon Khôl sous ses yeux et s'être coiffée, la Miss descendit jusqu'au rez-de-chaussée afin d'avaler tranquillement son petit-déjeuner tout en écoutant le bulletin d'informations diffusé sur les ondes de la RITM. A l'en croire, le bureau des Aurors semblait toujours aussi débordé de travail et à la recherche du moindre indice concernant ce fameux "Maître du jeu". La jeune femme considérait leur Directeur, Monsieur Griffin Irons, comme quelqu'un de compétent et d'intègre, même si son interview lui donna l'impression qu'il n'était pas du genre à faire "dans la dentelle". En tout cas, elle le voyait comme un candidat sérieux pour le poste de Directeur de la Justice magique ou comme Président-sorcier du Magenmagot, à cause de son expérience, de son intégrité, de sa loyauté et de son caractère en acier trempé, mais à condition qu'il sache faire preuve d'un minimum de compassion. Hermione se sentait déjà un peu rassurée en sachant que Ron et Harry évolueraient en compagnie d'un ancien membre de l'Ordre, mais elle estimait également que les Aurors manquaient cruellement de moyens.

Sa collation terminée, la sorcière se rendit dans sa chambre, se brossa les dents et vérifia encore le contenu de son sac avant de filer vers son premier cours de la journée qui était censé avoir lieu dans le parc, plus précisément dans le laboratoire Newt Scammander. L'étude des espèces magiques et leur évolution, mais aussi la manifestation de la magie au niveau cellulaire semblait un sujet fascinant. Puis, après une courte pause pour aller déjeuner durant le midi où Hermione mangea une salade de tomates accompagnée d'un sandwich au poulet-crudités et d'une petite bouteille d'eau, la Miss se rendit au deuxième étage, vers l'amphithéâtre Bonham Mangouste afin d'assister au cours de soins magiques du professeur Vawdrey, un ancien membre de l'Ordre dont elle connaissait les frasques sexuelles par le biais de rumeurs. Voilà bien sa veine... Hermione était tellement sollicitée et sous pression ces temps-ci, qu'il ne manquerait plus que quelqu'un lui fasse des avances.

Il était désormais dix-sept heures lorsque Miss Granger sortit de son cours. Elle portait toujours ses bottines en cuir, son jean noir, son pull gris et son gilet à manches longues en laine de couleur blanc, lorsqu'une grosse averse vint la surprendre au moment de franchir la distance qui la séparait de sa chambre. Il était encore tôt et Hermione décida de faire un détour par la cafétéria afin de prendre son petit quatre heures. Assise à une table en solitaire, elle utilisa un sortilège afin de sécher ses cheveux et ses vêtements, lorsqu'un elfe de maison l'approcha afin de prendre sa commande.


" - Bonjour, Miss. Qu'est-ce que Squizzy peut vous servir ? " ,demanda-t-il aimablement.

Hermione, très respectueuse, lui adressa un sourire et vérifia au passage qu'il ne portait pas la moindre trace de sévices, sinon le gérant de l'établissement et le Directeur Altair se retrouveraient avec un sacré problème sur les bras.


" - Bonjour, Monsieur. Euuuh... Je vais prendre un scones au beurre chaud et un thé vert, s'il vous plait. " , déclara-t-elle avec amabilité et un sourire compatissant, alors qu'elle venait de sortir quelques affaires de son grand sac.

L'elfe se rendit jusqu'au comptoir afin de transmettre l'information, lorsque l'étudiante fut prise d'une envie pressante. Demandant aussitôt au gérant si celui-ci pouvait surveiller ses affaires durant quelques minutes, Hermione se rendit aux toilettes. Au moment d'en sortir, après s'être lavée les mains, elle faillit heurter un jeune homme plutôt bien bâti qui lui barrait le passage. Apparemment, celui-ci était tout aussi pressé qu'elle puisque les deux étudiants exécutèrent une sorte de "pas de danse" en se déplaçant de gauche à droite avec une telle synchronisation dans le geste et un tel empressement, qu'aucun des deux ne sembla en mesure de libérer le passage à l'autre.

Hermione, quelque peu gênée par la situation, se confondit en excuses avant de saisir le jeune homme par les épaules et par le déplacer afin de changer les rôles. La jeune femme releva la tête et reconnut aussitôt son interlocuteur : Alan Desoya... rencontré lors d'une soirée étudiante en février de cette année. Hermione ne le connaissait pas vraiment. Elle savait qu'il était un ami de Lavande Brown, qu'il étudiait en médicomagie et qu'il semblait tout aussi réticent qu'elle lorsqu'il s'agissait de danser. Alan était également réputé pour être assez misogyne sur les bords...


" - Alan ? ", fit-elle d'un air surpris avant de soupirer et de replacer quelques mèches de ses cheveux derrière ses oreilles dans un geste nerveux. " Joli pas de danse, tu ne trouves pas ? " ,remarqua la jeune femme avec ironie, en lui adressant un sourire un peu gêné. " Excuse-moi de t'avoir bloquée le passage. Je ne faisais pas très attention et j'étais plutôt pressée de regagner ma place... "
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MessageSujet: Re: En attendant Godot [PV Alan Desoya] (septembre 2000)   En attendant Godot  [PV Alan Desoya] (septembre 2000) EmptyVen 28 Déc - 22:23:09

Mi Septembre passée, précisément en une heure très précoce du jour nouveau qui s'annonçait en ce début de Mardi dix-neuf septembre de l'année deux mille. Alors que l'aurore pointait à peine son bout du nez, un fait des plus inhabituels se produisait dans une des premières chambres du troisième étage, chambre solitaire rare ouvrant un couloir menant en majorité à des chambres en colocation, à deux ou trois étudiants dans une même pièce. Bon, revenons au fait inhabituel : l'occupant de ladite chambre, pourtant bon dormeur doublé de fainéant patenté, était actuellement bien éveillé. A travers la lueur tamisée par de légers rideaux barrant la lumière matinale de la fenêtre, l'atmosphère claire-obscure affichait bien l'état moral du concerné qui reposait ainsi, en silence, dans le calme le plus absolu. La pièce était presque sombre, et pourtant cela ne le dérangeait nullement. Il connaissait sa chambre sur le bout des doigts, la place de chaque meuble, de chaque affaire traînant en bazar organisé, comme le fond de sa poche. Puis ses dons d'animagus lui permettaient d'être quelque peu nyctalope s'il y mettait un peu d'effort et de concentration. Seulement là il n'en avait pas envie. L'obscurité relative lui convenait très bien...

"Damn, I'm tired like hell, I could use some sleep, je ne suis plus en vacances, alors pourquoi..."

Et pourtant, le sommeil ne lui était pas venu, et il n'avait abusé ni de la potion énergisante ni de quoique ce soit de nocif sur le sommeil. Et pourtant, Morphée avait refusé de lui venir en aide quand Thanatos était venu le narguer de la dernière personne qu'il lui avait arraché avec tant d'injustice. Lavande avait raison. Punaise que cela faisait un mal de chien, pire qu'une douleur à chaud, pire encore qu'une douleur à froid ! Une douleur à retardement, une douleur lancinante au coeur que seul le Temps capricieux serait capable de résorber en partie... en partie seulement... Il n'avait pas dormi. Pas une seule heure, ou même une seule minute de sommeil réparateur ! Dingue ! Les yeux ouverts comme des billes ! Bien sûr, il aurait pu prendre une potion de sommeil, mais se connaissant, il aurait bien été capable de rater son réveil pour quatre longues heures de magibiologie avancée. Pas qu'il aimait pas la matière, bieeeeeeeeeeeen au contraire, mais elle n'était pas évidente, et autant il accordait une importance franchement mineure aux séminaires ne concernant pas pleinement sa vocation que là... ben... vous voyez quoi. Puis surtout il en entendrait parler encore et encore, d'abord de Lavande, puis par la suite de Tomas et Elena, s'il arrivait ENCORE en retard à un cours important...

Quoi qu'il en soit, il était bien réveillé à cette heure inhumaine du jour - cinq heures du matin - depuis sept heures de la matinée de la veille. Sans doute cela aurait suffit à surprendre plus d'un de ses proches, mais ces derniers étant au courant de sa situation... disons difficile point de vue familial que cela relativisait la surprise. Pourtant, cela faisait quoi ? Un mois ? Non... non. Non, cela faisait plus qu'un vulgaire mois. Cela remontait, si on laissait encore passer une dizaine de jour, à bientôt quatre mois. Quatre mois, et la douleur restait pourtant la même, si ce n'est pire encore. Il savait qu'il avait des personnes à qui en parler s'il en avait besoin, mais préférait sauver les apparences et morfondre son chagrin, son deuil et sa douleur dans le silence, arborant d'ordinaire un visage radieux, souriant et facétieux aux autres étudiants, énergique et sociable qui cachait, à l'instar d'une couverture de belle facture des pages plus jaunes et racornies, son véritable moral... la douleur était telle que finalement l'aîné des Desoya commençait à se demander franchement s'il n'allait pas commencer à préférer la journée à la nuit, la vie active au sommeil... souvent, quand il dormait ces derniers temps, la mort du vieux lui revenait en boucle, comme un film horriblement précis, toujours suivi par la froideur extrême de la chambre blanche d'hôpital, de l'agonie, du trépas puis de l''enterrement du vieux. Et le laissait sur cet horrible sentiment qu'était la sensation de solitude...

Son réveil, offert il y a bientôt trois ans par sa cadette, se mit à commencer son horrible tintamarre à six heures et quarante cinq minutes du matin. D'ordinaire, il aurait remué dans ses couvertures, grogné de mécontentement, attrapé l'engin diabolique d'une main furieuse et balancé contre le mur d'en face, le cassant - réparant pour une énième fois en vociférant une injure des plus remarquées, somnolé pendant pas loin de quinze minutes avant de daigner se lever, souvent du mauvais pied, pour que l'humeur s'améliore nettement dès qu'il eut déjeuné comme il se doit, bu son thé et sa potion énergisante au besoin et surtout trouvé ses deux meilleurs amis/complices ou d'autres proches amis. Une cérémonie, que dis-je, un rituel auquel il avait été fidèle les deux dernières années passées, connu pourtant aussi par ses périodiques arrivées juuuuuuuste à l'heure ou légèrement en retard en cours, quand il avait "overslept" une fois de plus. Et pourtant, ce matin là, il daigna seulement porter un regard noir et fatigué à l'engin de malheur, hésitant, avant de soupirer et de l'attraper entre ses doigts en songeant...


"Well... pas d'humeur... mais pour la forme."

... puis lançant sans grande force l'engin de malheur, causant à ce dernier juste une petite fêlure sur le cadran et l'option de se taire dans la seconde qui suivait. Il n'avait pas envie d'y aller, mais il n'avait pas le choix. Et c'est en soupirant qu'il se leva pour prendre sa douche et se préparer pour les nouvelles vingt quatre heures à venir droit devant lui... enjoy so much !

[...]

- ... Et oui, pour au moins la millionième fois Lavande, je vais très bien. On ne peut mieux même ! Juste pas eu beaucoup de sommeil hier, c'est tout... mais oui roooh franchement ! Tiens, voilà Kael, tu f'rais mieux de n'pas le faire attendre. Mais ouiiiii je vous attendrais après ma natation pour dîner... oui, bonne fin de journée à toi aussi Lav'. Tu sais à quelle porte frapper si tu me cherches. See you later !

Et c'est d'humeur un peu bougonne que l'étudiant en médicomagie avait quitté, à dix sept heures quinze minutes, la compagnie de sa meilleure amie Lavande, suite à un cours de soins magiques avancés, la laissant avec un certain soulagement peu avouable aux soin de Kaelir Gammach, ancien pouffy lui aussi et surtout petit ami de la blonde aux yeux bleus. Encore, il avait eu de la chance, Tomas avait été inhabituellement distrait par le récit de son périple avec sa rousse entre l'Irlande et l'Allemagne pour lui poser la question dérangeante que Lavande ne s'était pas retenue de lui poser, non, de le questionner vivement juste après le cours. Merci l'arrivée providentielle de Kael, il n'avait pas envie de se prendre la tête - comme à leur ordinaire me direz-vous Rolling Eyes - avec celle qui était sa meilleure amie depuis plus de deux ans et demi maintenant. Mais quand il avait quitté cette dernière, et que les orbes azurés de la demoiselles avaient confronté une ultime fois ses sombres prunelles oscillant selon la lumière entre le noir de nuit et des nuances de bleu d'encre, il avait su que la discussion était loin d'être close comme il l'avait espéré, que le caractère tête de mule de prime qualité de Lavande allait encore affronter la tête de pioche qu'était la sienne sur ce sujet. Qu'elle n'avait pas bu l'excuse comme quoi il avait très peu dormi - quand en vérité il n'avait PAS dormi du tout...

Bah franchement, quelle différence entre PEU ou PAS ? Cela commençait par la même lettre, cela avait le même nombre de mots, sinon que le premier comportait deux voyelles et une consonne et l'autre inversement, deux consonnes et une voyelle ? Qui certes n'étaient pas les mêmes, mais la nuance était si diffuse que franchement, what the matter ? Alan vous répondrait : mais justement, la nuance est quand même présente, qu'elle soit avérée ou non dans le contexte d'ailleurs ! Mais le jeune homme n'était clairement PAS décidé à dire à sa meilleure amie qu'il n'avait pas du tout dormi, très peu désireux de se recevoir une montagne de questions et de reproches mêlés dont il se passerait bien, tout en admettant in peto leur bien-fondé. Alors qu'il reprenait la route vers la cafétéria, bien désireux d'aller boire un bon thé anglais qui se respecte et grignoter une beigne à l'ancienne avant de se replonger à contre-coeur dans l'étude. Bien décidé aussi à garder sa place dans le top dix des meilleurs étudiants de ces deux dernières années pour parvenir à son ambitieux et sélectif projet professionnel de médicomage chercheur. Tant qu'il était encore motivé... pour quelques semaines au moins.

Inspirant profondément pour reprendre son calme et sa jovialité habituels, le jeune homme dans son pas amblé rapide ne fit pas trop attention à ce qui venait devant lui, et n'entendit qu'à la dernière minute les souffles retenus et les avertissements. Surpris, il baissa son regard de quelque centimètres en voyant une tête brune-blonde à quelques centimètres de lui, en zone de collision imminente... crap ! Essayant d'éviter la catastrophe, quoi que ses réflexes étaient fort amoindris par son état de fatigue suite à une nuit blanche qui se respecte, et c'est avec une synchronisation agaçante que les deux étudiants se mirent en zone de collision dangereuse. Puisant dans le reste de réflexes, il pila brutalement, évitant d’extrême justesse avec les efforts de l'autre concernée une collision brutale. La voix se confondait en excuses, tout en le déplaçant pour l'aider - il se mordit les lèvres pour ne pas répliquer avec acidité du manque de sommeil qu'il aurait très bien pu se débrouiller tout seul - et Alan l'écouta d'une oreille distraite tout d'abord, dévisageant d'un regard noir intense d'abord dur puis nettement plus amical en reconnaissant la presque victime comme cette dernière reprenait avec surprise précédant un léger soupir:


" Alan ? "

"Non, c'est le roi d'Angleterre... mais oui bien sûr, tu t'attendais à qui d'autre, hein ?" se retint tout juste de lancer avec ironie le grand dadais de deux mètres moins treize centimètres, par un minimum de respect pour son interlocutrice, qui semblait réellement nerveuse, confuse et désolée de l'incident. Prenant sur lui pour conserver un calme presque complet, il força un mince sourire cordial sur ses lèvres - sincère pourtant ! - en répliquant d'un ton posé et grave :

- Bonjour Hermione. Ou devrais-je plutôt dire bonsoir.

" Joli pas de danse, tu ne trouves pas ?"

Hermione Granger. Pas une de ses plus proches connaissances, il savait juste qu'elle avait fait partie du Golden Trio, sortait avec Ron Weasley, était meilleure amie avec Harry Potter - avec qui il avait commencé à faire connaissance et sympathiser en deux ans. Quoi ? Jouer au partenaire de distraction sur balai d'un dragon pas content au dessus de Trafalgar Square c'était une manière de sociabiliser non ? niarkhéhé Ainsi que de se retrouver dans un pétrin commun avec les jeux machiavéliques de feu Araley le mage noir ou encore d'essayer de rattraper les dérapages terribles d'une manifestation étudiante auxquels tous deux ne croyaient pas vraiment ? - et que comme Lynn et sa meilleure amie, ou sa cadette actuellement, elle avait été à Griffondor. Qu'elle était un esprit brillant, sans doute la meilleure de la promotion et était restée, elle aussi, lors de la Boucherie de Poudlard. Aussi qu'elle avait sauvé la mise et la vie à Lavande à cette époque, et pour cela il devait se montrer doublement conciliant et reconnaissant. Et aussi qu'ils avaient été à une même fête étudiante en Février 2000 et tous deux n'aimaient pas danser plus que cela. La remarque, empreinte de gêne sincère, eut le mérite de le dérider nettement et de lui arracher cette fois un sourire franchement amusé comme il répliquait sur un même ton, plus amical et chaleureux :

- J'avoue. Joli pas de danse en effet. Et bons réflexes aussi, je te l'accorde.


"Excuse-moi de t'avoir bloqué le passage. Je ne faisais pas très attention et j'étais plutôt pressée de regagner ma place... "

Il avait apprécié la légère marque d'ironie, et se détendait nettement, les bras croisés sur son pull en cachemire usé mais chaud, d'un gris oscillant entre l'argent, le marbre et le plomb, sans col roulé, duquel se distinguait légèrement en dessous le col d'une chemise blanche; cette fois clairement amusé. Il avait revêtu également un jean noir des plus récents le mettant légèrement en valeur sans excès, et des kickers d'un cuir noir usé, sa fidèle besace pendant contre sa hanche droite et reposant sur son épaule gauche. Cette fois la voix grave sincèrement chaleureuse et amicale, l'ancien pouffy répliqua toujours avec un mince sourire :

- No prob', pas de casse puis j'y suis habitué. J'étais un peu distrais moi aussi. Je vais à la cafétéria aussi, besoin de ma dose de thé après huit heures de cours. T'y vas aussi ? Sinon, what's up depuis la... dernière fois ?

L'ancien noir et or n'était jamais contre de nouvelles rencontres, et si ces dernières étaient positives elles amélioraient grandement son humeur. Ravalant sa fatigue, sa lassitude et quelques ennuis à venir ou passés, l'étudiant en médicomagie attendit avec patience rare la réponse de l'ex griffonne. A son souvenir, elle n'avait pas été une personne si désagréable, puis un brin de socialisation ne le tuerait pas non plus. Surtout si cela pouvait potentiellement amener à une bonne connaissance comme cela était advenu quelques fois les deux dernières années...

(HJ : voilà ! J'espère que cela te va désolé de l'attente ! Wink HJ)


Dernière édition par Alan Desoya le Mar 16 Avr - 1:29:16, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: En attendant Godot [PV Alan Desoya] (septembre 2000)   En attendant Godot  [PV Alan Desoya] (septembre 2000) EmptyJeu 31 Jan - 5:14:50

https://youtu.be/gLvLLjfkcow

Le visage d'Alan lui avait soudainement rappelé cette fameuse soirée étudiante. Tandis que Hermione s'était plongé dans un livre portant sur l'étude des moldus, Harry et Ron lui dérobèrent son livre afin d'exercer un odieux chantage : Ils lui rendraient son bouquin contre la promesse de revêtir une robe et de les accompagner jusqu'au Magic Night Club, cet endroit de luxure ou l'on ne faisait que boire, danser et copuler avec de la musique en fond sonore. Voilà quel fut l'objet de son dilemme. Evidemment, il aurait été plus simple de les stupéfixer et de récupérer son précieux livre, mais puisque son petit-ami semblait décidé à l'y emmener, pourquoi pas ? A condition qu'elle fusse d'humeur, il aurait suffi à Ronald de la laisser se faire un peu désirée en échange de quelques compliments, d'un bon gros câlin, de la promesse d'un diner romantique ou d'un petit tour sur "le manège enchanté" et le marché aurait été conclu sans la moindre résistance. Cela n'aurait rien eu de très difficile, sauf si sa requête était tombée à l'approche des examens. Alors là, évidemment...

Ce soir-là, elle s'était assise à côté de plusieurs personnes : Alan Desoya, Lavande Brown, Lisbeth McFerry et un certain Aïlin Bower, alchimiste, qu'elle rencontrait pour la première fois de sa vie. La conversation ainsi que la soirée ne se déroulèrent pas trop mal, du moins jusqu'à ce que Lavande se mit en tête de vouloir décoincer Hermione en lui demandant de l'accompagner sur la piste de danse. Mon dieu tout ce monde... Son coeur s'était soudainement mis à battre très fort dans sa poitrine. La jeune femme s'était senti épiée par des dizaines de mâles en quête d'une proie, la jugeant selon son apparence et le désir sexuel qu'elle suscitait, ce qui ne fit qu'augmenter son malaise. Après tout, elle était une jolie femme, sexy, lorsqu'elle daignait faire un effort. Même Lavande lui fit remarquée qu'elle ne laissait personne indifférent. Mais le plus important pour Miss Granger était d'être appréciée pour sa beauté intérieure, sa personnalité, être aimé et séduite par son Rony. Elle n'avait que faire des autres garçons.

Lavande eut beau essayer de lui apprendre à se détendre et à danser au rythme de la musique, Hermione s'inquiétait toujours de l'absence de Ron, lui qui aurait été le seul à pouvoir la décoincer avec succès. Hormis les slow, elle ne savait pas danser et à moins de disposer d'un cavalier susceptible de l'entraîner dans la danse, ce serait une catastrophe. Alan semblait lui-même détester les soirées. En dépit de ses efforts, elle avait eu le sentiment d'être ridicule et avait cherché par tous les moyens l'occasion d'échapper à cette situation gênante. Avec sa mine de chien battu, elle tenta de faire valoir son point de vue auprès du jeune homme en prétextant ne pas être à l'aise avec les garçons. Fort heureusement, à en juger par les protestations et sa mine grimaçante, l'étudiante su qu'elle pourrait compter sur son soutien. Ils ne se connaissaient pas encore assez pour oser aller jusque là, même si la jeune femme faisait clairement la distinction entre sa face publique, sa face privée et sa vie intime. Danser avec Harry aurait été moins dérangeant, d'autant que cela aurait eu le mérite de ne pas susciter la jalousie de son petit-ami et les conduire vers une dispute, si jamais il avait assisté à cela. Qu'on se le dise : Hermione était fidèle à son rouquin et de toute manière il était hors de question qu'elle fasse preuve d'autant de familiarité avec un autre. C'était comme ça, un point c'est tout.

En y repensant, Lavande s'était montré vraiment gentille en essayant de lui apprendre quelque-chose d'utile. Voilà une raison supplémentaire qui justifiait sa décision d'aider la petite-amie de Kaelir au niveau de ces études. Hermione avait acceptée sa requête sans même fixer la moindre condition, car c'était avant tout par altruisme, mais aussi parce que l'étudiante en soins magiques semblait avoir trouvé sa vocation, qu'elle lui apporta son soutien. Et croyez-le ou non, lorsque Miss je-sais-tout était déterminée à faire quelque-chose, elle ne faisait jamais les choses à moitié. Le projet de Lavande consistant à trouver un remède à la lycanthropie, sinon un moyen plus efficace de soulager leurs maux, l'avait beaucoup touchée, surtout lorsqu'elle réalisa d'où elle tenait cette volonté de vaincre. Dès lors, Miss Granger se promit de suivre ces travaux. Elle qui voulait améliorer les conditions de vie des gens sans distinction, Miss Brown pourrait bien avoir besoin, un jour, d'un soutien politique pour récolter des fonds et faire valoir ces recherches. Qui pouvait prédire l'avenir ?

Au contraire, il fallait encourager ce genre d'initiative et ne pas laisser les affairistes déguisés en philanthropes - ni même l'industrie pharmaceutique - faire d'une découverte révolutionnaire un moyen de gagner beaucoup d'argent sur le dos des gens. Au final, lorsqu'un remède ayant vocation de soigner des millions de personnes s'avérait inaccessible aux plus défavorisés, à cause du prix de vente ou de modifications frauduleuses, peut-être fallait-il songer à réformer le système de santé afin de garantir la qualité des médicaments, leur production en nombre suffisant, tout en réduisant les coûts dans la mesure du raisonnable. Il était même possible de rendre le remède gratuit et à la charge de l'état dans certains cas. Ainsi, on évitait au maximum la création de nouvelles disparités entre riches et pauvres, certaines formes de corruption, mais aussi l'émergence plus prononcée d'une médecine à deux vitesses. Après tout, si nos impôts devaient servir à quelque-chose d'utile à la collectivité (non aux politiciens eux-mêmes), pourquoi trouverions-nous cela inadmissible ? Enfin... à moins d'avoir un porte-monnaie à la place du coeur ou du pudding à la place du cerveau évidemment... Cela pourrait sauver des enfants et des gens ! Comment ne pas se sentir concerné face à leur souffrance ? L'argent ! L'argent ! Certains n'avaient que ce mot là à la bouche ! A ce propos, Hermione ne comprenait pas que l'on ne puisse pas éprouver de la compassion envers son prochain, alors qu'il y avait tellement de personnes qui attendaient un miracle dans tous les domaines de la société, une vague d'espoir qui ne leur donnerait pas le sentiment de se faire avoir jusqu'au trognon par les plus nantis.

Il s'était remis à pleuvoir tandis que Hermione venait de se rendre aux toilettes de la cafétéria de l'U.M.A. après avoir demandé au gérant de l'établissement de surveiller un moment ses affaires. Au passage, elle rencontra Alan Desoya, l'air tout aussi pressé que la jeune femme. Manquant de peu la collision, les deux étudiants se fixèrent brièvement du regard, chacun esquissant une réaction différente en fonction de son humeur du moment. Hermione semblait afficher une mine confuse tandis que son vis-à-vis semblait plutôt fatigué et légèrement agacé. Sa rudesse laissa aussitôt la place à une attitude nettement plus amicale lorsque Alan reconnut son interlocutrice.


" - Alan ? ", fit-elle nerveusement, l'air confuse et désolée.
"Joli pas de danse, tu ne trouves pas ?"

Sa remarque qui se voulait amusante, en dépit du malaise manifeste, eut le don d'arracher un sourire franchement amusé de la part du jeune homme. Ouf ! Au moins, n'avait-il pas eu l'idée de l'envoyer sèchement balader en lui demandant de faire plus attention. Connaissant le penchant misogyne d'Alan, il y avait de quoi demeurer méfiante. Si sa présence le dérangeait, il n'avait qu'à aller voir ailleurs si elle y était. Voilà tout. Néanmoins, elle n'avait pas envie de se quereller aujourd'hui. Et puis, ce jeune homme ne lui avait pas semblé si méchant lors de cette soirée étudiante. Il lui avait épargné une situation plutôt gênante et elle pouvait lui en être reconnaissante.

" - Bonjour Hermione. Ou devrais-je plutôt dire bonsoir ", répondit aussitôt Alan sur un ton grave et posé. "J'avoue. Joli pas de danse en effet. Et bons réflexes aussi, je te l'accorde."

Sa réponse eut le mérite de réconforter Miss Granger qui affichait à présent une allure plutôt décontractée, même si son sourire sembla encore un peu timide. Et tandis qu'elle ajusta quelques mèches de ses cheveux en s'humectant les lèvres, elle ajouta :

"- Excuse-moi de t'avoir bloqué le passage. Je ne faisais pas très attention et j'étais plutôt pressée de regagner ma place... "

"- No prob', pas de casse puis j'y suis habitué. J'étais un peu distrais moi aussi. Je vais à la cafétéria aussi, besoin de ma dose de thé après huit heures de cours. T'y vas aussi ? Sinon, what's up depuis la... dernière fois ?"

L'attitude décontractée de l'étudiant encouragea la conversation. L'étudiante en filière générale n'était pas spécialement réputée pour être très sociale, mais il lui arrivait de rencontrer des gens intéressants et ouverts d'esprit. Encore heureux, dirions-nous. D'ailleurs, Hermione était loin d'être une mauvaise personne. Elle possédait seulement un caractère un peu délicat, un goût très prononcé pour les études et une vie loin d'être facile. Pourtant, pour comprendre un individu, il fallait apprendre à le connaître, savoir d'où il venait, tenter d'appréhender son système de valeurs et chercher des points-communs afin de le mettre en confiance. La jeune femme tentait simplement de faire la meilleure impression possible. Face à cela, Alan venait de croiser les bras devant lui, l'air clairement amusé. Il affichait désormais une mine chaleureuse et amicale. Il aurait été vraiment dommage si ses origines, son sexe ou ses valeurs, lui avaient valu à nouveau d'être haïs et rejeter. Elle ne lui voulait pas de mal, bien au contraire.

Le sourire de Miss Granger se transforma en un sourire en coin. Selon une étude, des scientifiques moldus affirmaient que le thé contenait beaucoup plus de caféine que le café lui-même. Ironique, non ? Cinq pour cent pour être tout à fait exact. En réalité, puisque l'on utilisait nettement moins de thé que de café pour préparer ces boissons chaudes, le café l'emportait amplement en matière de "carburant". D'ailleurs, si vous vouliez le savoir, Hermione n'appréciait pas trop les infusions en sachet à cause de leur faible teneur en feuilles de thé. Il n'y avait rien de meilleur que de le préparer soi-même et d'y ajouter un nuage de crème. Elle-même venait de commander à l'elfe de maison un thé vert accompagné d'un scones au beurre chaud. Et ce ne fut qu'après avoir vérifiée que le gérant surveillait toujours ses affaires à sa table qu'elle lui répondit :


"- Oui, bien-sûr. Mes affaires sont déjà là-bas dans ce coin ", fit-elle en lui désignant de la main droite une table à l'écart des autres étudiants.
" N'hésites pas à te joindre à moi. Je ne mord pas", conclût-elle en tentant une nouvelle boutade.

" Quoi de neuf ? Oh, et bien, il y aurait tellement à dire... Je pense que nous ferions mieux de nous asseoir. Nous y serons plus à notre aise pour discuter. ", fit-elle d'un air avenant, accompagné d'un sourire.

Lorsque les deux étudiants s'installèrent à leur table, Hermione vérifia que ses affaires étaient toutes là. Sur la table se trouvait un livre de magie biologie avancée et un autre traitant de soins magiques. S'y trouvait également un feuillet d'inscription pour les kappa fée (vierge de toute inscription) ainsi que plusieurs parchemins contenant ses notes de cours pour la journée. Une minute après s'être assis, l'elfe de maison vint lui apporter son thé vert et son scones au beurre chaud en lui souhaitant un bon appétit.

" Merci beaucoup", lui dit-elle avec un grand sourire et un air chaleureux teinté de respect.
L'elfe de maison entama une légère révérence avant de se tourner vers Alan :


"- Bonjour. Squizzy peut-il prendre votre commande, Monsieur ?", lui demanda l'elfe de maison avec politesse.
Miss Granger guetta la réaction d'Alan avec beaucoup de sérieux et une pointe de curiosité. Lorsqu'il passa sa commande, l'ancienne lionne répondit à sa question :


"- Depuis le cambriolage de Gringotts et la manifestation étudiante, il se passe des choses étranges. Alors, je suis inquiète pour notre avenir. La paix que nous avons établi reste fragile. Si nous ne prenons pas les mesures qui s'imposent nous risquons à nouveau de graves ennuis", déclara-t-elle avec inquiétude, les sourcils fronçés. Prenant le temps de jeter un coup d'oeil à travers la baie vitrée, elle reporta son attention sur Alan : "Tout cela ressemblait fort à une manoeuvre politique visant à effrayer les étudiants et obtenir quelque-chose d'autre. D'ailleurs, le discours de Monsieur O'Riordan ne m'a absolument pas rassurée.", conclût-elle par une pause qui laissa entrevoir sa perplexité. " C'est aussi la troisième fois que l'on m'approche afin de rejoindre les Kappa Fée", soupira-t-elle. " Autrement, Harry et Ron vont bien. Je prends soin des gens que j'aime, car ils sont ce que j'ai de plus précieux, mais nous n'avons pas vraiment eu le loisir de profiter pleinement de nos vacances, à cause des révisions. Mes parents me manquent également. J'aimerais les revoir, mais l'Australie est tellement loin...", fit-elle en marquant une nouvelle pause. " Et toi ? Quoi de neuf ? ", demanda-t-elle avec un petit sourire avant de saisir sa tasse de thé entre ses mains.

Si Hermione omit de mentionner qu'elle fêtait son 21e anniversaire, c'était avant tout pour ne pas passer pour une prétentieuse ou quelqu'un d'égocentrique. Qu'en avait-il à faire de savoir cela ? La pire des choses que l'on pourrait lui infliger serait de faire de son anniversaire un jour de fête nationale. En dehors de ses proches, personne ne lui avait jamais souhaité, même si cela n'était pas le plus important. Par contre, pour la traiter de tous les noms... Enfin... au moins, personne n'était venu l'insulter aujourd'hui, ce qui eut le mérite de garantir sa bonne humeur. Malheureusement, elle ignorait qu'Alan venait de traverser une grave crise, suite au décès survenu au sein de sa famille. Elle ne pouvait pas non plus savoir qu'il avait passé un certain temps aux Etats-Unis pour tenter tant bien que mal de recoller les morceaux. Alors, il fallait espérer qu'il ne lui en tienne pas trop rigueur...

(HJ\ Pardon pour le délai d'attente. N'hésites pas à me MP si une édition est nécessaire /HJ) Wink
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MessageSujet: Re: En attendant Godot [PV Alan Desoya] (septembre 2000)   En attendant Godot  [PV Alan Desoya] (septembre 2000) EmptyVen 1 Fév - 19:19:31

Il ne fallait pas croire qu'Alan était aussi mal luné qu'il le semblait ces derniers temps. Sur ce point, Lavande, Tomas et Elena pouvaient l'attester sans le moindre problème, sinon sans doute ils ne le fréquenteraient plus s'il était aussi imbuvable que certaines rumeurs le laissaient entendre. Bon, certes, des rumeurs basées sur des faits, basées sur son caractère parfois irascible, pire encore les premières heures de matinée de cours. Le jeune homme n'était en fait pas du tout du genre matinal, se réveiller 'aux aurores' était pour lui aussi terrible que la Question médiévale. Derrière ses allures de léger misogyne à ses heures, d'agoraphobe assumé à ses heures misanthropiques les pires jours, se cachait un coeur qui était loin d'être de pierre, une fois les murailles des premières impressions passées. Lavande et Tomas étaient les mieux placés pour savoir que, sauf rares exceptions, l'aspirant médicomage se montrait ronchon plus pour la forme qu'autre chose, et se calmait assez vite pour reprendre ses légendaires rires chaleureux et sourires-soleil. Et ses deux meilleurs amis s'amusaient donc à le piquer sur ce point, le faire tourner en ridicule, se moquer doucement de lui pour lui montrer qu'il ne servait à rien de se montrer aussi maussade et colérique, et réussir au final à le dérider et lui arracher un sourire. Un sourire sincère de dérobé, et la partie matinale était enfin gagnée. Par exemple, en journée et en soirée, le grand brun reprenait en général son humeur joviale, son caractère malicieux et plaisantin, ses piques amicales et son amabilité en général avec les gens qu'il estimait, voire qu'il appréciait et ses plus proches amis.

"Oui, bien-sûr. Mes affaires sont déjà là-bas dans ce coin. N'hésites pas à te joindre à moi. Je ne mord pas"

Il ricana légèrement en son fort intérieur. Mais heu ! Et les droits d'auteur dans tout cela ? Et le copyright ? C'était son expression ça ! Néanmoins la boutade fut bien reçue et appréciée par le grand étudiant en magicosoins, qui approuva brièvement avec quelques minces paroles et un léger sourire bien présent :

- Ça tombe bien, j'ai rien d'urgent et moi non plus je ne mord pas. 'Fin, j'aboies plus que je ne mord, pas sans raison valable. On devrait normalement pouvoir parvenir à quelque chose... with pleasure !

Il approuva légèrement lorsque Hermione lui déclara qu'il y avait beaucoup de choses sur lesquelles ils pouvaient discuter, et que pour ce faire il vaudrait mieux être assis. Même si, très honnêtement, il n'avait pas la moindre idée de par où et comment commencer la discussion. Il ne connaissait Hermione pas plus que cela, et à ses yeux ils étaient comme la journée et le soir, si l'on se référait à l'époque de Poudlard. Bien qu'ils eurent, chacun à leur manière et chacun à son rythme, évolué en bientôt plus de trois années depuis leur gradation et leur sortie de l'école de magie anglaise localisée en Ecosse. A peine étaient-ils ainsi installés, un peu à l'écart, qu'un elfe de maison de la cafétéria s'approcha pour donner sa commande à Hermione. Ensuite ce dernier se tourna vers lui, lui demandant ce qu'il désirerait prendre. Sans bien réfléchir, il répondit avec chaleur et politesse respectueuse au responsable de l'établissement de restauration :

- Je prendrais un thé noir irlandais, bien infusé et avec un nuage de lait, ainsi qu'un chausson aux pommes. S'il vous plait.

Pas qu'il fasse réellement la distinction entre serveur elfe de maison et serveur humain, mais bon, un peu de politesse ne tuerait personne, et c'était devenu une habitude depuis bientôt trois ans depuis son entrée à l'université de magie avancée anglaise nichée au coeur de Londres. Il retourna bientôt son attention sur Hermione, constatant qu'elle-même l'observait avec la même attention qu'il ne le faisait lui-même envers elle. Puis bientôt - et heureusement ! - Hermione prit l'initiative et se lança dans une tirade telle qu'il se rendit compte avec joie qu'il n'était pas le seul bavard à cette table :

"Depuis le cambriolage de Gringotts et la manifestation étudiante, il se passe des choses étranges. Alors, je suis inquiète pour notre avenir. La paix que nous avons établi reste fragile. Si nous ne prenons pas les mesures qui s'imposent nous risquons à nouveau de graves ennuis.Tout cela ressemblait fort à une manoeuvre politique visant à effrayer les étudiants et obtenir quelque-chose d'autre. D'ailleurs, le discours de Monsieur O'Riordan ne m'a absolument pas rassurée."

Constatant son sourcil froncé, Alan se permit de se détendre de nouveau, surpris dans le bon sens que quelques esprits étaient assez futés pour sentir l'entourloupe de la manifestations étudiantes et des mensonges journalistiques et politiques qui l'ont entourée. Plus qu'il ne l'aurait pensé, il approuva d'un geste vif de la tête, ses yeux noirs brillant d'une intense et réflexive lueur, un peu ennuyée au souvenir de cette période, et murmura à voix basse et légèrement grondante, presque dans un murmure mélangeant la frustration à une tonalité blasée :

- You've no idea how much you are right...

Il était bien placé pour le savoir, lui qui avait accompagné Lavande à cette maudite manifestation. Pas qu'il y croyait, aux idées revendiquées, mais surtout pour assurer la sécurité de cette dernière ainsi que celle de son autre meilleur ami Tomas. Tout était encore bien frais et brûlant dans sa mémoire, aussi précis que s'il ne l'avait vécu la veille. Il se souvenait fort bien de la mise en garde sceptique qu'il avait exprimé avec Lavande, presque disputé avec elle comme il l'accusait d'imprudence et elle de paranoïa démesurée. Et il ne l'avait accompagnée que parce que cette dernière de toute manière faisait sa tête de pioche et ignorerait la mise-en-garde de son mauvais pressentiment sur cette histoire. Quand on voyait comment cela avait fini... il espérait que Harry lui aussi s'en était bien remit de toute cette histoire. Il avait pu revoir Hayden, autre neutre comme lui dans l'histoire, qui avec Harry, Lavande, Tomas et lui avaient essayé de résorber les dégâts quand les choses avaient tourné au vinaigre. Il ne préféra pas insister cependant, le sujet était toujours délicat dans la population étudiante. Et même lui avait du, à regret, mettre cela de côté pour continuer avec efficacité son rôle au sein du Bureau Des Etudiants, et coopérer avec... bref, laissons. Laissons. Il laissa donc Hermione poursuivre, reprenant presque aussitôt son calme et un visage chaleureux, ouvert et curieux :

"C'est aussi la troisième fois que l'on m'approche afin de rejoindre les Kappa Fée. Autrement, Harry et Ron vont bien. Je prends soin des gens que j'aime, car ils sont ce que j'ai de plus précieux, mais nous n'avons pas vraiment eu le loisir de profiter pleinement de nos vacances, à cause des révisions. Mes parents me manquent également. J'aimerais les revoir, mais l'Australie est tellement loin..."

Ah, elle montait dans son estime. Elena avait beau avoir essayé de lui expliquer ce qu'était les confréries/sororités et leurs aspects positifs, il restait extrêmement sceptique sur leur intérêt et n'avait accepté de garder un esprit légèrement ouvert - un peu forcé certes - que sous la prière de son amie d'enfance américaine. Ce n'était pas de sa faute si, en général, le genre de filles remplissant les critères d'entrée de ce genre d'institutions n'étaient, en général, pas de celles qu'il appréciait fréquenter, en dehors de très rares exceptions. Il fut visiblement soulagé en entendant que Harry allait bien, connaissant moins Ron, et approuva doucement les propos suivant de l'ancienne sang et or, attentif. Prendre soin de ceux que l'on aime, car ils sont ce que l'on a de plus précieux... il pensait un peu de la même manière, très protecteur envers ses amis proches, et tout aussi loyal envers eux. Le seul hic, comme le lui avaient rappelé Tomas, Lavande et même d'une certaine manière Manu, c'était qu'il ne pensait pas forcément assez à prendre soin de lui en retour, selon ses amis. Il ne comprendrait jamais. Il se tendit légèrement à l'évocation des parents qui manquent, mais s'efforça de rester posé, comme si de rien n'était, sinon les ombres errant parfois dans son regard d'un noir d'encre aux reflets bleutés selon la lumière et ses émotions. Ainsi, quand la question fatidique vint et qu'elle lui rendit la parole, il dit de son mieux pour prendre son air le plus tranquille et chaleureux, veillant à ce que sa voix ne tremble pas et reste grave et d'un ton badin :

- Moi ? Oh... pas grand chose depuis la manif' de Mars. Principalement passé mon temps à m'inquiéter pour Lavande jusqu'au procès et ressassé ce qu'il s'est passé. Et toutes les conneries qui ont été racontées à son sujet par les imbéciles de première à cause des idioties racontées par la presse à ce point. M'énervent ces abrutis ! Ils parlent sans même savoir précisément ce qu'il s'est passé ! Enfin, laissons. Je suis content de savoir que Harry n'a rien eu de sérieux ce jour là et qu'il va bien, tu le salueras de ma part si tu veux bien. Sinon... les choses se sont un peu tendues en Mai, qui a été un mois pourri pour ma part. Dans le genre, se ... enfin, apprendre que sa frangine a été blessée lors du désastre de la Commémoration, l'UMA fermée, Lav' et Tomas à trois mille kilomètres au loin. Sans oublier un accident de moto à cause d'un crétin de chauffard qui ne sait pas respecter un feu rouge. Sans oublier le vieux qui a jugé bon de mourir à la fin du mois. Pile la seule et unique aprem où j'étais à l'extérieur dans Chatham, j'ai rien pu faire, mort le lendemain.

Il n'avait pas pu empêcher sa voix de se briser légèrement sur les derniers mots et son regard noir se tenir légèrement, mais il se reprit fermement et offrit un mince sourire se voulant assuré et léger, reprenant d'une voix se voulant légère et badine, ne pas insister et reprendre comme si de rien n'était :

- Merveilleux mois de Mai comme tu peux le voir ! Sinon, après l'enterrement où heureusement mes meilleurs potes étaient là, j'ai pris le large avec la frangine pour les States. En dehors d'une visite rendue à Lavande début Août ou d'une semaine en road-trip américain avec Tomas, je suis resté aux Etats-Unis, à Salem pour être précis, chez des vieilles connaissances de la famille paternelle, des sorciers. Les parents d'Elena, tu sais l'américaine arrivée cette année qui traîne souvent avec Lav', Tomas et moi ? Une amie d'enfance. J'suis resté chez eux de Juin à fin Août. J'ai décidé finalement de revenir sur le sol de la vieille Angleterre au début d'Août...

Souriant, comme si de rien n'était, il reprit de sa jovialité apparente, et conclut alors que l'elfe de maison revenait avec sa commande. Payant ce qu'il devait et le remerciant d'un léger sourire et d'un "merci" sincère, il acheva son propos en se tournant vers Hermione :

- En fait, la prestigieuse université de magie américaine de Salem m'avait fait une invitation pour poursuivre mes études chez eux. Avec l'avantage que l'école de magie pour ma soeur est à Salem aussi. J'avoue que j'ai considéré l'offre quelques semaines, la famille d'Elena était prête à m'héberger avec plaisir. Mais... j'suppose que je dois être trop britannique de coeur comme de sang pour 'trahir' ma mère patrie. Puis, j'sais pas, j'ai pris goût à l'UMA et je ne saurais me passer trop longtemps de la compagnie de Lavande et Tomas, j'pouvais pas les trahir, les lâcher en cours de route. Et la frangine voulait revenir chez les lions de Poudlard pour faire sa troisième année. Donc, pesant le bon et le mauvais, on a décidé de revenir et moi de réviser pour les exams décalés . Et me voilà, ici, à papoter avec toi. Rien d'extraordinaire comme tu peux t'en rendre compte. M'enfin, je dois avouer que je suis fichtrement content de revenir à l'UMA cette année ! J'espère réellement obtenir ce stage à Sainte Mangouste. Je m'étais fais la promesse l'an passé que la prochaine fois que je m'y rendrais ce serait pas comme patient mais comme doc'. Bon, j'ai pas pu la tenir, certes, et j'suis un client régulier avec ma malchance là bas. Je bosse comme un fou cette année pour cela, et je profite de la présence de mes amis. J'ai aussi quelques projets de recherche en potion sur la mémoire, un protocole de potion que j'espère breveter dans les deux ans à venir. Mais pas grand chose sinon !
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MessageSujet: Re: En attendant Godot [PV Alan Desoya] (septembre 2000)   En attendant Godot  [PV Alan Desoya] (septembre 2000) EmptyMer 17 Avr - 3:40:29

Bien que préférant le plus souvent se tenir à l'écart des autres, Hermione ne détestait pas son prochain. Au contraire, elle aimait aider les autres, protéger les plus faibles et se faire des amis. L'ennui lorsque vous étiez aussi intelligente et cultivée, c'était de pouvoir tisser des liens sans être jugé sur la base d'à-priori totalement grotesque et peu aimable. Voyez-vous, c'était un peu sa manière à elle de se protéger, de ne pas perdre de temps avec des imbéciles. Elle avait fini par préférer les livres en ne laissant qu'à une poignée d'individus triés sur le volet la possibilité de figurer parmi le cercle très restreint de ses intimes. En cela, elle était suffisamment psychologue pour déterminer qui était fréquentable, mais aussi pour balayer d'un revers de la main les tentatives mesquines visant à lui faire du tort.

L'avantage avec Alan Desoya, c'était d'avoir déjà entendu parler de lui, de sa relation amicale avec Harry et de son rôle au sein du BDE. Son caractère semblait plutôt aimable, bien que sa misogynie rendait la jeune femme prudente dans le choix de ses propos. Oh, elle n'avait pas peur de lui, mais elle espérait faire sa connaissance sans avoir à payer le prix de sa maladresse. Il ne manquerait plus que son Rony ne lui fasse une scène de jalousie parce qu'elle avait osé approcher un autre garçon. Pour l'instant, elle lisait surtout de la fatigue sur le visage et le regard de l'étudiant, y compris dans sa manière de soupirer, comme s'il devait consentir un effort pour répondre à ses interrogations. Etait-elle si ennuyeuse ou effrayante que cela ? Depuis le temps, Hermione avait pris l'habitude de voir les gens quitter sa table assez vite, en prenant un quelconque prétexte afin de rester poli. Les autres ne faisaient que lui parler de son héroïsme, de sa célébrité pour des motifs aussi divers que variés.

Pour tout vous dire, elle le trouvait plutôt séduisant. Elle appréciait surtout son intelligence, sa façon d'être, son engagement ainsi que la sympathie qu'il lui manifesta durant l'unique soirée étudiante où elle daigna faire acte de présence. Ah ça, avec un tel rouquin comme petit-ami, lui qui était capable de la foutre en rogne ou de la séduire comme personne, toute tentative pour la détourner du droit chemin aurait été forcément voué à l'échec. Pourtant, sans le savoir, Miss Granger venait de dérider cet étudiant par son allure réservée et cette tentative maladroite de faire de l'humour. Comme quoi, Miss je-sais-tout n'avait rien d'une grincheuse ou d'une fille beaucoup trop sérieuse. Son amabilité et son sourire de coin l'incitèrent à se rassurer. Eh bien voilà, il n'était pas si difficile en fin de compte !


"Oui, bien-sûr. Mes affaires sont déjà là-bas dans ce coin. N'hésites pas à te joindre à moi. Je ne mord pas."

Oui, bon... Hermione ignorait qu'il s'agissait de la phrase fétiche de son interlocuteur. A moins qu'elle n'ait voulu le dérider en singeant ses techniques d'approche ? Allez donc savoir... En tout cas, Alan sembla apprécier puisqu'il ne se fit pas prier pour la rejoindre à sa table. La jeune femme venait de lui dire qu'ils auraient beaucoup de choses à se dire. Evidemment, lorsque l'on était mal à l'aise et trop soucieuse de faire une bonne impression, il était difficile de trouver de quoi entamer une conversation. On en revenait souvent à des banalités du genre : comment vont vos enfants ou votre conjoint ? Quel temps pourris, vous ne trouvez pas ? Oh, je trouve votre ensemble vraiment à ravir ! Est-ce un nouveau rouge à lèvres ?

- Ça tombe bien, j'ai rien d'urgent et moi non plus je ne mord pas. 'Fin, j'aboies plus que je ne mord, pas sans raison valable. On devrait normalement pouvoir parvenir à quelque chose... with pleasure !

Voilà une réplique qui ne manquait pas d'esprit ! Il aboyait plus qu'il ne mordait ! hihihi ! Cette réponse eut le don d'illuminer le visage de la jeune femme qui lui adressa un large sourire après avoir pouffée de rire. Etrangement, cela lui rappela Sirius et la manière qu'il avait de se transformer en chien vagabond et téméraire, sans oublier son sens de l'humour assez particulier. Et puis, cela lui fit penser à la voix roque des mâles qu'elle comparait parfois à des lions ou à des gorilles, même si les mecs avaient plutôt tendance à se comporter comme de gros machos à l'esprit déplacé, surtout lorsqu'il s'agissait de draguer les minettes. Vous n'aviez jamais remarqué ? Encore heureux, ils n'étaient pas tous aussi "primaires"...

Quoi ? Vous voulez savoir pourquoi Hermione n'avait pas abordée la question des cours et des devoirs ? Eh bien, généralement, cela rappelait aux autres sa grande curiosité intellectuelle et son penchant quasi orgasmique pour la réussite scolaire. D'ailleurs, en parlant de morsure et d'aboiement, encore heureux que personne n'ait eu vent de son penchant coquin et pervers qu'elle s'était découvert en compagnie de son chéri. Tous les sadomasochistes du monde magique se seraient bousculés pour tenter de l'apercevoir en pleine action ou pour essayer de bénéficier de ses grands talents ! Non, mais vous êtes malade ! ? Voilà un sujet de conversation qu'elle aurait jugé infiniment déplacé, au point où ils auraient finis par se sauver chacun de leur côté si l'un d'eux avait osé mettre cela sur le tapis ! Ce... ooon... ooon... on ne parlait pas de ces choses-là en public, voilà !

Une fois encore, son attrait pour les casses-têtes et les intrigues poussa Hermione à livrer son opinion à propos de la journée portes-ouvertes de l'UMA, un évènement au cours duquel elle nota plusieurs choses troublantes et inquiétantes. Elle espérait, sans trop y croire, en apprendre davantage sur la manifestation de Trafalgar square, sans toutefois mentionner l'entretien qu'elle avait eue sur le chemin de traverse avec Lavande, peu avant la rentrée universitaire. Puisque Harry n'avait pas jugé utile de l'en informer, ce qu'elle ne trouva pas surprenant, les seuls capables de lui fournir quelques indices étaient Alan et son meilleur-ami Tomas Herz, un photographe-reporter de la Plume Sagace. En vérité, elle ne menait pas d'enquête, même si elle semblait avoir renifler une piste, quelque-chose qui lui donnait l'impression que toute cette histoire n'était qu'un gigantesque coup monté accompagné de représailles destinés à servir les intérêts de quelqu'un sur le plan politique.


"- Je prendrais un thé noir irlandais, bien infusé et avec un nuage de lait, ainsi qu'un chausson aux pommes. S'il vous plait.", fit Alan avec chaleur et politesse à l'elfe de maison.

La jolie brune assise en face de lui ne l'avait pas lâché du regard, sans doute parce qu'elle espérait ne pas être mise mal à l'aise face à une créature intelligente qu'elle défendait bec et ongles depuis ses quatorze ans. Lorsqu'elle réalisa que son insistance aurait pu mettre Alan dans l'embarras, elle soupira légèrement, ajustant au passage quelques mèches derrière son oreille droite pour ensuite reporter son attention sur le thé et le scones au beurre chaud que l'elfe venait de lui servir. Attirée par le clapotement de la pluie sur le sol et la baie vitrée de la cafétéria, Hermione se laissa aller à quelques confidences :


"- Depuis le cambriolage de Gringotts et la manifestation étudiante, il se passe des choses étranges. Alors, je suis inquiète pour notre avenir. La paix que nous avons établi reste fragile. Si nous ne prenons pas les mesures qui s'imposent nous risquons à nouveau de graves ennuis.Tout cela ressemblait fort à une manoeuvre politique visant à effrayer les étudiants et obtenir quelque-chose d'autre. D'ailleurs, le discours de Monsieur O'Riordan ne m'a absolument pas rassurée", conclût-elle avec une mine un peu triste et les sourcils froncés.

Alan semblait plus détendu et avoir été quelque peu surpris par cette jeune femme un peu trop brillante au goût de certain. Elle-même avait toujours considéré ce don reçu à la naissance comme un bienfait qu'elle avait toujours voulu mettre au profit de la collectivité, bien que cela représentait aussi une malédiction, une raison pour laquelle elle demeurait souvent exclue et incomprise. Cette souffrance intérieure qu'elle ne partageait que rarement ne l'avait jamais quitté, même pas lorsqu'elle apprit qu'elle possédait un énorme potentiel magique. Pour quelqu'un considéré encore de nos jours comme un individu inférieur, indigne de pratiquer la magie, ces théories racistes semblaient toujours aussi contradictoires et dénués de sens.

L'étudiant approuva ses propos d'un geste vif, son regard d'un noir profond venait de briller avec grand intérêt. Ses paroles murmurées sur un ton mélangeant la frustration à la déception confirma ses assertions. Selon Lavande, certains étudiants fortunés avaient été blanchis grâce à leurs relations, contrairement à Pinkstone, Malone et certains de leurs acolytes reconnus coupables d'un kidnapping de licorne en plein zoo magique. Il n'était dès lors pas difficile d'établir une liste des étudiants les plus fortunés de l'UMA. Hermione savait que personne n'avait bougé le petit doigt lorsque Pinkstone commença à coller ses affiches au sein de l'université. Aucune autorisation ne fut demandée, même pas auprès du Ministère pour l'organisation de la manifestation. Cela paraissait tellement délibéré. Les seules personnes qui auraient pu empêcher cela avec leurs pouvoirs civils ne firent absolument rien. Ce furent d'ailleurs les premiers à réagir et à crier aux scandales. Curieux ? Pas tant que cela, mais en fouinant un peu, qui pouvait dire ce que l'ex-Gryffondor aurait été en mesure de découvrir...


"- You've no idea how much you are right..."

Oh si, elle était consciente d'avoir mis le doigt sur quelque-chose. Seulement, il lui manquait certains détails pour reconstituer le puzzle, pour dénicher des preuves à même de lui confirmer le nom des personnes impliquées. Sans cela, Miss Granger ne pouvait que s'en tenir à des supputations. Etant prudente par nature, ne comptez pas sur elle pour accuser quelqu'un sans une preuve solide et irréfutable. Heureusement, Harry n'avait pas entraîné Ron dans cette histoire, une chance si l'on considérait qu'il se serait fait "massacré" par une sorcière qui n'aurait pas mis longtemps à leur flanquer la plus grosse dérouillée de leur vie. Monsieur n'avait plus de horcruxe dans la tête pour le protéger, alors garre à lui ! Enfin bref, ce qui était fait ne pouvait plus être changé et puis l'étudiante avait d'autres soucis en ce moment. La possibilité d'une candidature au Congrès, son stage et ses examens de fin d'année, avec tout cela Hermione avait largement de quoi s'occuper l'esprit.

Se laissant aller à quelques confidences, elle rendit la parole à Alan en lui demandant des nouvelles fraîches. Beaucoup auraient pu s'en étonner, mais pour Hermione son adhésion à la sororité des Kappa Fée était un non-sens si l'on tenait compte du nombre de discriminations et de valeurs auxquelles elle n'adhérait pas et qu'il fallait distinguer sous le vernis de la propagande. Là-dessus, les deux étudiants possédaient un point de vue assez similaire. Cependant, elle ne pût éviter de se sentir embarrassée en apprenant le décès du père d'Alan, survenu quelques temps avant leur rencontre. Comprenez que son allure posée, bien qu'un peu tendue, ne lui en avait pas dit assez, mais ce n'était pas sa faute. Elle n'avait eu aucun moyen de le deviner.


"- Moi ? Oh... pas grand chose depuis la manif' de Mars. Principalement passé mon temps à m'inquiéter pour Lavande jusqu'au procès et ressassé ce qu'il s'est passé. Et toutes les conneries qui ont été racontées à son sujet par les imbéciles de première à cause des idioties racontées par la presse à ce point. M'énervent ces abrutis ! Ils parlent sans même savoir précisément ce qu'il s'est passé ! Enfin, laissons. Je suis content de savoir que Harry n'a rien eu de sérieux ce jour là et qu'il va bien, tu le salueras de ma part si tu veux bien. Sinon... les choses se sont un peu tendues en Mai, qui a été un mois pourri pour ma part. Dans le genre, se ... enfin, apprendre que sa frangine a été blessée lors du désastre de la Commémoration, l'UMA fermée, Lav' et Tomas à trois mille kilomètres au loin. Sans oublier un accident de moto à cause d'un crétin de chauffard qui ne sait pas respecter un feu rouge. Sans oublier le vieux qui a jugé bon de mourir à la fin du mois. Pile la seule et unique aprem où j'étais à l'extérieur dans Chatham, j'ai rien pu faire, mort le lendemain. "

La question qui lui brûlait les lèvres était de savoir pourquoi Alan venait de se résigner à ne pas témoigner en faveur de sa meilleure-amie. D'ailleurs, Lavande ne lui en avait même pas tenu rigueur, ce qui était surprenant s'il n'existait pas une très bonne raison. Hermione aurait fait n'importe quoi pour défendre ses amis, à moins d'avoir été admise à l'hôpital, été la victime d'un quelconque chantage ou si elle avait été tuée. Non, ils n'avaient pas eu peur des représailles. Si l'hypothèse tenait la route, quelqu'un au Ministère avait dû les contraindre au silence. Sinon, pourquoi Harry continuerait-il à lui mentir ? Ses sourcils se froncèrent. Saluer Harry ? Oh, il pouvait compter là-dessus, se fit-elle comme réflexion pour elle-même tandis qu'elle hocha la tête en souriant. Son meilleur-ami avait intérêt à s'acheter des boules quies et à ne pas la ramener.

Hermione écarquilla les yeux de stupeur en apprenant les déboires familiaux d'Alan. Soupirant un grand coup avec la bouche entre-ouverte, elle tentait tant bien que mal de trouver un moyen de rattraper la situation. Ce qui semblait le plus frappant c'était de réaliser à quel point il avait la langue bien pendue, un peu comme elle lorsqu'elle était au bord de la panique, surtout lors de cette soirée chez Slug en compagnie de ce troll de MacLaggen. Une horreur ! "Une véritable anguille avec la langue bien pendue, ta copine", avait assuré ce mufle à Harry. Ce à quoi elle avait répondu "qu'elle s'était échappée", mais aussi "qu'il possédait autant de tentacules qu'un snargalouf !" En somme, Miss je-sais-tout aurait mieux fait de choper son rouquin dans un coin pour l'embrasser goulument et lui dire "je t'aime !" Au moins, les choses auraient été claires plutôt que de s'entêter à jouer à ce petit jeu sadique ! Nan, il fallut qu'elle refuse de céder en vertu d'un quelconque principe féministe !

La voix de Desoya se brisa légèrement sur la fin de ses propos. Hermione était triste et désireuse de l'aider si jamais il en éprouvait le besoin. Certes, elle n'était qu'une connaissance. Sans doute trouverait-il meilleur réconfort auprès de ses amis. Son léger sourire eut l'effet escompté puisqu'elle se détendit un peu. Malgré tout, la brune semblait toujours un peu peiné. Quel choc cela avait dû être. La petite-amie de Ron n'imaginait même pas ce qu'elle ressentirait à sa place. On ne pouvait guère savoir qu'en y étant confronté, même si ce n'était pas la première fois qu'elle avait vu un proche ou un parfait inconnu mourir sous ses yeux.


"- Merveilleux mois de Mai comme tu peux le voir ! Sinon, après l'enterrement où heureusement mes meilleurs potes étaient là, j'ai pris le large avec la frangine pour les States. En dehors d'une visite rendue à Lavande début Août ou d'une semaine en road-trip américain avec Tomas, je suis resté aux Etats-Unis, à Salem pour être précis, chez des vieilles connaissances de la famille paternelle, des sorciers. Les parents d'Elena, tu sais l'américaine arrivée cette année qui traîne souvent avec Lav', Tomas et moi ? Une amie d'enfance. J'suis resté chez eux de Juin à fin Août. J'ai décidé finalement de revenir sur le sol de la vieille Angleterre au début d'Août..."

L'Amérique ? Elle espérait s'y rendre, visiter le grand nord canadien, découvrir Montréal, Québec, Boston, New-York et Philadelphie. Un road trip dans l'ouest sur les traces des pionniers s'avérait également une expérience intéressante, sans parler de ces nombreux parcs nationaux qu'elle adorait visiter. Quant à Elena, oui, elle avait vaguement le souvenir de cette jeune femme qu'elle ne connaissait pas, mais qui lui parut sympathique. Ainsi, il s'agissait d'une amie d'enfance et non d'un parent ou d'une petite-amie.

" En fait, la prestigieuse université de magie américaine de Salem m'avait fait une invitation pour poursuivre mes études chez eux. Avec l'avantage que l'école de magie pour ma soeur est à Salem aussi. J'avoue que j'ai considéré l'offre quelques semaines, la famille d'Elena était prête à m'héberger avec plaisir. Mais... j'suppose que je dois être trop britannique de coeur comme de sang pour 'trahir' ma mère patrie. Puis, j'sais pas, j'ai pris goût à l'UMA et je ne saurais me passer trop longtemps de la compagnie de Lavande et Tomas, j'pouvais pas les trahir, les lâcher en cours de route. Et la frangine voulait revenir chez les lions de Poudlard pour faire sa troisième année. Donc, pesant le bon et le mauvais, on a décidé de revenir et moi de réviser pour les exams décalés . Et me voilà, ici, à papoter avec toi. Rien d'extraordinaire comme tu peux t'en rendre compte. M'enfin, je dois avouer que je suis fichtrement content de revenir à l'UMA cette année ! J'espère réellement obtenir ce stage à Sainte Mangouste. Je m'étais fais la promesse l'an passé que la prochaine fois que je m'y rendrais ce serait pas comme patient mais comme doc'. Bon, j'ai pas pu la tenir, certes, et j'suis un client régulier avec ma malchance là bas. Je bosse comme un fou cette année pour cela, et je profite de la présence de mes amis. J'ai aussi quelques projets de recherche en potion sur la mémoire, un protocole de potion que j'espère breveter dans les deux ans à venir. Mais pas grand chose sinon !"

Hermione avait éprouvé le même sentiment après le bal du tournoi des trois sorciers. Krum l'avait invité à passer les vacances chez lui, en Bulgarie. Il ne lui fallut pas longtemps pour décliner son offre. Les raisons étaient nombreuses : Le seigneur des ténèbres venait de revenir, Harry était en danger de mort, elle aimait Ron en secret, ils avaient vécu trop de choses ensemble pour qu'elle les abandonne pour un champion international de quidditch plein aux as. Si cela n'avait pas été une preuve de loyauté et d'Amour... Il s'agissait de membres de la famille et non de vulgaires connaissances. Elle n'aurait jamais pu se résoudre à agir autrement.

"- Je suis vraiment désolée pour ton père, Alan. S'il y a quoi que ce soit que je puisse faire, n'hésite surtout pas", lui dit-elle sur un ton compatissant. Cela ressemblait fort à une phrase de circonstance, mais elle était sincère pour le coup. Pour socialiser et se faire peut-être un nouvel ami, il fallait lâcher un peu de lest, confier certaines choses afin de trouver des points communs ou des sujets de conversation. Puisque Alan venait de lui en dire plus que nécessaire, il était normal qu'elle en fasse de même. Il fallait espèrer que cela soit un minimum intéressant.

"J'aimerais effectuer mon stage au Ministère et me trouver un mentor. Si je tombe sur une peau de vache, je risque de passer six mois à récurer des toilettes et à servir le thé à dieu sait qui. Bien-sûr, ce n'est pas parce que je suis considérée comme une héroïne que je souhaite bénéficier d'un traitement de faveur. J'espère obtenir une réelle opportunité de formation.", fit-elle en achevant ses propos par un soupir. La miss ignorait qu'elle recevrait dès le lendemain la visite d'un Auror venu lui formuler une proposition d'emploi au sein de ce prestigieux service.

"J'envisage également une candidature au Congrès. L'ennui c'est que je n'ai pas envie d'être une politicienne comme les autres. La langue de bois, la corruption, les magouilles, non merci. J'aimerais boulverser les choses à ma manière, même si je sais qu'il n'y a pas que des lumières ni des gens armés des meilleures intentions au Ministère. En tout cas, j'espère sincèrement que tu décrocheras ce stage à St-Mangouste. As-tu une idée précise ? Concernant ce protocole de potion basée sur la mémoire, c'est très intéressant. Je t'épargnerai donc les questions indiscrètes, à moins que tu souhaites m'en parler, car il est important de garder le secret. Cela dit, j'apprécie beaucoup ton sens de la dérision et de l'euphémisme", précisa-t'elle en souriant avant de prendre une gorgée de son thé et d'adopter une attitude plus sérieuse.

"Dis-moi... Je ne voudrais pas remuer de mauvais souvenirs, mais je trouvais curieux que Tomas et toi n'ayez rien fait pour aider Lavande lors de son procès. J'ignorais que Harry y était mêlé et grâce à toi, je commence à avoir des doutes. Alors, je me demandais ce qui avait bien pu vous en empêcher, surtout avec une telle frustration que je ressens à travers tes propos. J'imagine que je n'en saurais pas davantage, alors je n'insisterai pas, car je m'en voudrais si cela devait t'attirer des ennuis..."
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MessageSujet: Re: En attendant Godot [PV Alan Desoya] (septembre 2000)   En attendant Godot  [PV Alan Desoya] (septembre 2000) EmptySam 11 Mai - 6:00:47

(HJ D'un, désolé de l'attente. J'ai été réellement épuisé, mentalement comme physiquement, avec la fin de session... J'espère me faire pardonner de mon absence avec ce post. Puisse-t-il te plaire I love you Bonne lecture !)

Il avait bien noté le malaise de son interlocutrice comme il avait lancé d'un ton faussement banal et badin le décès de son vieux parmi la masse d'informations - résumé de son été... disons, de qualité très contrastée entre un début totalement désastreux et une fin heureusement plus radieuse. Il se rappelait avec un mince sourire l'attitude salvatrice de ses deux acolytes et meilleurs amis, de leurs marques de soutien perpétuel : que ce soit leur prompte arrivée sur les lieux lorsqu'il leur avait tant envoyé la nouvelle par SMS que pour une fois supplié de venir l'aider, leurs efforts pour éloigner les membres ennuyeux de sa famille de lui quand mentalement il était encore fragile, ou encore la main de Lavande posée sur son épaule, pile au moment où il pensait qu'il allait craquer nerveusement lors de l'enterrement. Ils le connaissaient trop bien, et même quand il pensait n'avoir pas besoin de leur aide, ou dans sa fierté refusait d'admettre qu'il en avait besoin, ils ne se préoccupaient pas de son avis et lui donnaient leur assistance, de gré comme de force au besoin. Sans eux... Sans eux, il ne serait pas où il en est actuellement, et où il en sera sans doute plus tard s'il continuait dans cette lancée. Il serait retombé dans le gouffre, et aurait probablement replongé dans ses conneries et autre torts, comme il l'avait fait au sortir de Poudlard jusqu'en Automne 1998, jusqu'à sa rencontre avec Lavande et Tomas. Du genre, reprendre la clope qu'il avait arrêté difficilement juste avant sa rentrée en première année à l'Université de Magie Avancée d'Angleterre, refaire son asocial, son déprimé mélancolique, avide de vengeance et poursuivant des ennemis qui, soit n'existaient plus, soit n'existaient pas encore, soit étaient hors de sa portée. Ou encore de se mettre volontairement en danger, faire son cynique sociopathe, misogyne qui n'avait plus goût à la vie, désagréable au possible, et aussi pessimiste que téméraire.

Lavande et Tomas avaient toujours été là pour lui remonter les bretelles au besoin, ou l'aider à rester/revenir sur le bon chemin chaque fois qu'il avait été trop proche du gouffre, avait glissé et de peu... ce lien si fort que même celui qu'il partageait avec Elena ne l'égalait pas en intensité. Il était... de toute manière différent. Aucuns mots n'étaient assez forts pour le résumer, aucun dessin ne pouvait avec justesse le capturer... ou si juste l'approcher. Il y avait ces moments, immortalisés sur le papier enchanté ou encore seulement dans la mémoire de chaque membre du trio. Gravés en lettres de feu dans la sienne, que ce soit celui dans la BU où Lavande, après une sempiternelle dispute, reposait sa tête sur son épaule à lui, où ils se comprenaient sans un mot et achevaient de se réconcilier dans le silence. Ou encore, les discussions animées entre gars avec son complice des quatre cents coups et meilleur ami allemand, entre deux bièraubeurres ou deux bières tout court, leur dispute à Chatham, les visites sur terrain anglo-saxon, américain ou encore germanique... les compétitions amicales en jogging ou en natation. Tous ces moments qui, dans les heures les plus sombres, toutes ces petites choses qui lui rendaient le sourire, l'énergie habituelle dont il débordait, et lui donnaient envie d'aller de l'avant.

"Je suis vraiment désolée pour ton père, Alan. S'il y a quoi que ce soit que je puisse faire, n'hésite surtout pas"

Il observa avec attention l'ancienne sang et or, avant de constater qu'elle le pensait réellement et que sa compassion n'était pas une forme de pitié moqueuse qu'il aurait pu redouter, après tout ils se connaissaient à peine. Gardant un sourire égal et posé, empreint d'une douce reconnaissance, il la rassura alors qu'étaient servies leurs consommations respectives d'une voix amicale et chaleureuse :

- T'en fais pas, tu n'as pas à l'être. De toute manière, c'est pas comme si j'avais pu et je pouvais faire quelque chose pour changer la situation. C'est du passé, il faut que je l'accepte et finisse par tourner la page. C'est pas demain la veille que j'y arriverais... mais je suis en bonne voie... et entre de bonnes mains aussi Wink Mais c'est gentil de ta part, merci Hermione.

Petit à petit, la gène initiale fondait comme neige au soleil, alors que les deux étudiants faisaient mutuellement plus amplement connaissance, dépassant peu à peu les préjugés - plus ou moins avérés partiellement - sur eux, réciproquement, osant discuter de choses plus personnelles et moins générales. A vrai dire, Granger le surprenait grandement, et en bien d'ailleurs. Comme quoi les rumeurs ne disaient pas toujours, si ce n'est quasiment jamais, vrai dans la plupart des cas. Certaines disaient que Lavande était une simple cruche sans intérêt, avoir connu la concernée pendant bientôt trois ans lui avait démontré le contraire - plus encore qu'il lui devait au moins une fois la vie, et bien plus pour l'avoir gardé dans le droit chemin et supporté dans ses pires heures ; d'autres disaient Hermione comme une mordue des livres, miss je-sais-tout pas très intéressante, preuve en est du contraire actuellement. Et d'autres encore le traitaient comme un misogyne fini irrécupérable, glandeur patenté et trop franc du collier parfois, là encore ils se trompaient... il n'était pas irrécupérable. Il suffisait juste de réussir à l'approcher, le surprendre et attiser sa curiosité, et gagner petit à petit son amitié et sa confiance...

"J'aimerais effectuer mon stage au Ministère et me trouver un mentor. Si je tombe sur une peau de vache, je risque de passer six mois à récurer des toilettes et à servir le thé à dieu sait qui. Bien-sûr, ce n'est pas parce que je suis considérée comme une héroïne que je souhaite bénéficier d'un traitement de faveur. J'espère obtenir une réelle opportunité de formation."

Il eut un sourire indulgent en entendant son soupir, qu'il ne cacha nullement, puisque de plus en plus en confiance et intrigué par la demoiselle aux cheveux blonds, l'écoutant avec patience et curiosité naturelle. Stage au ministère, hein ? Peut-être qu'elle croiserait ce cher bon vieux Manu, après tout il bossait comme Langue-De-Plomb lui maintenant, pas vrai ? Marrant. Personnellement, ce n'était pas le genre de lieux dans lesquels il aimerait bosser plus tard. D'un, il a horreur du monde, de la foule et de l'agitation, d'être pressé inutilement pour effectuer des tâches qu'il jugeait d'intérêt moindre, si ce n'est nul, intellectuellement parlant. De deux, la paperasse, la bureaucratie et les journées normées, non merci, pas pour lui non plus. Son sourire devint clairement amusé devant les tâches qu'elle évoquait - caricatures typiques des tâches données aux stagiaires parfois dans le monde moldu - mais son regard noir montra une certaine lueur appréciative devant la modestie inattendue de l'ancienne Griffondor. Elle montait quelques pas décisifs dans son estime sans le savoir, décidément. Reposant sa propre tasse de thé après avoir bu quelques gorgées alors qu'elle parlait et qu'il ne l'interrompait pas par curiosité sincère et respect, il commenta d'une voix chaleureuse, légère, et un petit peu facétieuse outre le regard noir vif et pétillant, bras croisés sur son torse :

- Récurer les toilettes, ça j'en sais rien et je ne te l'espère pas. Te noyer sous la paperasse ennuyeuse et répétitive au possible à remplir, ça par contre c'est une possibilité à ne pas négliger. J'espère pour toi que tu sais bien faire le café au moins, parait que c'est le B.A.B.A du stagiaire. Remarque, j'dis ça, mais si ça se trouve j'vais me retrouver à laver les vitres à Ste Mangouste ou récurer la morgue. On sait jamais ce qu'ils nous réservent, ces drôles de Maîtres de Stage. Ils sont très inventifs des fois, faut se méfier.

Il s'interrompit, constatant d'un coup d'oeil le changement d'attitude de l'étudiante. Elle s'était légèrement redressée, et le regardait avec une lueur sérieuse qui n'était pas présente auparavant, et confirmait la suspicion supposée par son attitude gestuelle et son expressivité faciale. Intrigué au possible, il se redressa lui aussi légèrement, prenant distraitement la hanse de sa tasse de thé encore bien chaud entre des doigts méticuleux, sans toutefois la perdre de son regard de nuit vif et perçant, cherchant à lire dans son attitude quelques indices outre les impressions dégagées à première vue. Gardant néanmoins une attitude décontractée et ouverte, il lui lança avec sa franchise habituelle dont nul ne saurait lui départir pleinement, s'apprêtant ensuite à reprendre une gorgée de thé noir :

- Y'know, si t'as une question, pose la. N'hésite pas, ça me dérangera nullement. Au contraire, d'un j'apprécie la franchise, de deux ça pourra p't'être te soulager, et de trois satisfaire ma propre curiosité de l'entendre. Je t'écoute donc.

"Dis-moi... Je ne voudrais pas remuer de mauvais souvenirs, mais je trouvais curieux que Tomas et toi n'ayez rien fait pour aider Lavande lors de son procès. J'ignorais que Harry y était mêlé et grâce à toi, je commence à avoir des doutes. Alors, je me demandais ce qui avait bien pu vous en empêcher, surtout avec une telle frustration que je ressens à travers tes propos. J'imagine que je n'en saurais pas davantage, alors je n'insisterai pas, car je m'en voudrais si cela devait t'attirer des ennuis..."

Alors ça, il ne s'y attendait pas du tout ! La fichue question-piège, et pourtant très bonne question pour des yeux extérieurs à leur trio d'amis. Quelques longues minutes, il resta silencieux, observant seulement avec une grande attention l'étudiante en filière générale de ses yeux noirs et perçants, imprévisible et l'expression illisible. Une très bonne question, mais aussi très complexe et très controversée. Comme il avait heureusement interrompu son geste de lever de tasse et reposé cette dernière sagement sur sa coupelle, il laissa sa main gauche glisser au niveau de sa ceinture, la droite posée sur la table, et la première ôter délicatement sa baguette magique d'un peu moins de la trentaine de centimètres, au bois de mimosa et à la plume de phénix. Légèrement plus tendu et aux aguets que précédemment, il observa avec attention leurs alentours, affinant légèrement ses sens d'animagus loup. Il n'y avait pas grand monde là où ils étaient. A vrai dire, à portée de voix s'il la gardait basse, une seule personne, un étudiant plongé dans le dernier numéro de d'un magazine de Quidditch. Problème facile à résoudre, et il ferait attention à ses propres propos. Sort pas trop compliqué, une seule cible et il était concentré. Il sortit légèrement sa baguette magique, la pointant discrètement sous le couvert de la table vers l'étudiant plongé dans sa lecture, focalisant son attention et sa magie en la regardant vers elle, et songea l'informulé "Assurdatio". Ceci fait, voyant que sa "victime" ne semblait pas plus dérangée que cela, il rangea sa baguette magique et reporta son regard vers Hermione. Ses yeux avaient pris une teinte plus sombre et sérieuse, prudente,alors qu'il garda sa voix basse et seulement audible pour son interlocutrice en guise d'avertissement et de préambule :

- Listen. Je te fais confiance pour garder cela pour toi, mais tu comprendras si je rentre pas dans les détails. Les murs ont des oreilles, et on n'est jamais trop prudents ces temps-ci.

Levant les yeux au plafond, cherchant ses mots et l'inspiration pour répondre aussi justement que possible sans prendre trop de risques, avant de les reporter vers Hermione, et de continuer dans ce même chuchotement seulement destiné à l'ancienne sang et or :

- C'est pas l'envie qui manquait, et à mon allemand préféré non plus. Déjà, avec mon "merveilleux caractère", pour citer la concernée , je ne suis pas sûr du tout que j'aurais arrangé la situation pour Lav'. Au contraire. On a été empêchés, on avait les mains liées. Et crois bien que ça m'énerve d'être impuissant à aider mes amis. On aurait reculé trois ans en arrière, je n'aurais pas hésité et hurlé à l'injustice, tête baissée, leur balancer mes quatre vérités sans réfléchir aux conséquences désastreuses pour elle comme... pour moi, optionnellement. Seulement...

Sentant une colère frustrée revenir à ce souvenir, il secoua légèrement la tête et inspira profondément, laissant l'irritation redescendre dans les limbes de son coeur et laisser une pointe d'agacement à sa place. Silencieusement, ses doigts de la main gauche se resserrèrent, se crispèrent jusqu'à former un poing tendu et nerveux. Il reprit de son calme assez rapidement, laissant ses traits se détendre et ne laisser qu'une trace de lassitude sincère devant son impuissance, et lança avec une amère résignation d'une voix toujours très basse et un peu tendue :

- ... Y a deux ans, j'ai fais une promesse à Lavande. Une à cause de laquelle on s'est pris le choux.. pas mal de fois. A laquelle j'ai juré de me tenir à carreau y a un an, et de fait... n'a pas aidé non plus. J'avais pas le choix. Damn, je déteste ça. Vraiment, je hais ça. Être réduit au silence devant une injustice flagrante, frappant qui plus est une de mes deux plus chers amis. Bienvenue dans la cruelle réalité du monde, je suppose. Bref, je vais pas m'éterniser là dessus, ça m'énerve et j'ai pas envie de péter un plomb, ça sert à rien et t'es sympa en plus. Donc, bref, on va changer de sujet si tu veux bien, mais autant clarifier certaines choses pour conclure.

Il se redressa de toute sa hauteur, croisant ses bras sur son torse sans perdre Hermione de vue. Son regard de nuit sans lune s'était légèrement irisé de très discrètes nuances bleutées, et avait pris un sérieux sans égal, une gravité sans pareille. Avant de souffler d'une voix toujours aussi basse, mais légèrement plus sombre et ferme, ses derniers mots dans un souffle presque inaudible mais déterminé et résolu :

- Pense pas que j'ai fais ça parce que j'avais peur des risques. Je ne la laisserais jamais tomber. J'ai fais ça pour ne pas causer de problèmes à Lavande. Je déteste lui faire de la peine, la blesser de quelque manière que ce soit, ou me disputer avec elle. Je tiens à elle. Elle est celle en qui j'ai le plus confiance, et à qui je confierais ma vie sans hésitation. C'est grâce à elle, et à Tomas, que j'en suis où j'en suis là. Alors je fais de mon mieux pour respecter la seule chose qu'elle ne m'ait jamais demandé, autant cela me déplaît-il. Puis... ça sert à rien de foncer tête baissée dans un mur infranchissable et sans fins. Après tout, on dit bien que tout problème a une solution... il suffit de chercher et de trouver, ne pense-tu pas ?

Reprenant tout naturellement de son sourire chaleureux et bienveillant, il se détendit et attrapa avec dextérité l'une des douceurs qu'il avait commandé comme casse-croûte pour la discussion, et trouva enfin la porte de sortie espérée vers un sujet de discussion moins... disons, délicat et vers un plus léger. Se relaxant légèrement, il mit fin au sortilège comme la discussion allait probablement redevenir légère et sans soucis, reprenant comme si rien ne s'était produit avant :

- Comme les orcs au Gouffre de Helm. "Seigneur des Anneaux" de Tolkien, tu connais ? J'suis pas fan du genre Fantasy d'ordinaire, mais j'dois avouer que c'est une satanée bonne trilogie. Pourtant elle date des années 50, c'est dire ! J'préfère en général le roman policier dans la litté-dite de "loisir". Et toi ? Un genre de préférence en dehors des manuels de cours ?
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MessageSujet: Re: En attendant Godot [PV Alan Desoya] (septembre 2000)   En attendant Godot  [PV Alan Desoya] (septembre 2000) EmptyMer 7 Aoû - 19:01:08

[HRP : J'espère que tu as réussi à te reposer et à profiter de tes vacances, si tu en as. J'ai adoré ton post. I love you ]

Rassurée de n'avoir commis aucune faute en apprenant le décès de son père, Hermione avait essayé de rattraper la situation en proposant une aide sincère à Alan. S'il lui arriva très souvent de risquer sa vie, de frôler la mort ou de voir des gens se sacrifier, elle ne savait que trop bien ce que l'on ressentait lorsque l'on perdait un être cher. Lorsque Diggory fut tué par Voldemort, Harry avait essuyé une période difficile, rendue plus délicate par l'acharnement du Ministre, de la Gazette du sorcier, de cette fouine de Malefoy et de cette vieille gargouille malfaisante d'Ombrage. Par ailleurs, les moldus chez qui il résidait en dehors de Poudlard - les Dursley - ne l'avait guère aidé à surmonter ce choc psychologique, encore moins lorsque son parrain, Sirius, fut lui aussi assassiné lors de la bataille du département des mystères, l'année suivante, en 1995. Puis, il y eut le professeur Dumbledore et tant d'autres noms. Heureusement, comme Harry, Alan put compter sur la présence de ses meilleurs-amis et sur leur soutien inconditionnel. C'était justement quand tout allait mal que l'on reconnaissait la valeur d'une amitié. Contrairement à beaucoup d'esprits faibles, ni Alan ou Harry n'avait cédé aux sirènes du mal, car comme elle aimait le penser, il suffisait d'un peu de compassion et d'Amour pour venir à bout de toutes les blessures de l'âme.

"Je suis vraiment désolée pour ton père, Alan. S'il y a quoi que ce soit que je puisse faire, n'hésite surtout pas", déclara Hermione d'un air compatissant et désolé.

L'étudiant l'observa avec attention, comme s'il essayait de jauger sa sincérité ou de gérer une colère qui ne lui était pas destinée. L'ancienne Gryffondor n'aurait jamais agi avec l'intention de le faire souffrir ou de se moquer de lui. Il n'était pas question d'un quelconque plaisir sadique. Et puis, elle valait mieux que cela. Dotée d'une grande compassion et générosité, Hermione était douée comme nulle autre pour ressentir de l'empathie pour son prochain, pour comprendre sa façon de réfléchir et de fonctionner. Elle qui était assez fine psychologue, il ne lui fallait guère longtemps pour reconnaître certains traits de caractère, pour cerner un peu le sens des valeurs d'un individu, à la manière d'un fléreur capable de distinguer les personnes dignes de confiance ou les intentions cachées. Bien-sûr, il lui arrivait de commettre des erreurs ou même de se laisser berner. Après tout, elle était humaine. Malheureusement, si ce don était considéré comme une bonne chose, c'était aussi une malédiction, ne serais-ce qu'à cause de cette hyper sensibilité que la jeune femme avait appris à dissimuler afin d'être le moins possible sujet aux attaques des autres.

Alan conserva son sourire égal et posé, emprunt d'une douce reconnaissance. La manière dont il considérait la petite-amie de Ronald Weasley était en train d'évoluer vers ce qui ressemblait à du respect et de la considération en dépit des vilains ragots qui circulaient. Elève brillante dotée d'un QI écrasant, Hermione suscitait aussi bien l'admiration, l'agacement ou la jalousie de son entourage. Pour couronner le tout, elle était très studieuse, appréciée par la majeure partie de ses professeurs et elle avait toujours le chic pour obtenir les meilleurs résultats quasiment partout. De plus, il fallait que la jeune femme ramène sa science à tout bout de champ, en répondant à toutes les questions, tout en manifestant un caractère des plus affirmés à même de rabaisser la couardise des plus machistes. Parfois, il lui arrivait de manifester une certaine franchise qui ne plaisait pas à tout le monde, comme lors de sa première rencontre avec Graup dans la forêt interdite où elle déclara que Hagrid avait atteint des limites dans la candeur et la mauvaise appréciation des risques ou lorsque Harry demanda son opinion à propos de son parrain et où elle déclara - comme Molly - que Sirius avait passé un peu trop de temps à Azkaban, au point de confondre un peu trop souvent son neveu avec son meilleur-ami, James, alias Cornedrue.

Ce fut le professeur Rogue et Drago Malefoy qui répandirent ce surnom d'insupportable Miss je-sais-tout auprès des Serpentard. Combien de fois fut-elle victime d'insultes, de tentatives d'humiliation, de remarques déplacées à propos de ses origines, de son physique, de son caractère, de son intelligence et de ses fréquentations ? Pourquoi ces crétins ne s'étaient-ils jamais préoccupés de leurs fesses et de leurs études au lieu de gaspiller leur salive et le peu d'intelligence dont ils étaient capables pour se rabaisser à un tel niveau de médiocrité et de méchanceté gratuite ? Elle était une preuve vivante que les théories racistes de Salazar Serpentard n'étaient qu'absurdité. Hermione était beaucoup plus intelligente et douée en magie que la plupart des sang-purs. Elle était plus forte qu'eux alors qu'elle était soit disant "du sexe faible", une jeune femme respectée pour son charisme, tout à fait capable de vous balancer un uppercut dans les gencives ou de vous jeter un maléfice plutôt coriace si vous alliez beaucoup trop loin. Plutôt que de sombrer dans la magie-noire, la jeune femme préférait aider les autres, protéger les plus faibles et servir la collectivité en défendant de nobles causes. Seulement, pour dépasser les rumeurs et les a priori, il fallait apprendre à la connaître en gardant l'esprit ouvert et cela n'était pas à la portée de tout le monde.


"- T'en fais pas, tu n'as pas à l'être. De toute manière, c'est pas comme si j'avais pu et je pouvais faire quelque chose pour changer la situation. C'est du passé, il faut que je l'accepte et finisse par tourner la page. C'est pas demain la veille que j'y arriverais... mais je suis en bonne voie... et entre de bonnes mains aussi  Mais c'est gentil de ta part, merci Hermione ", répondit Alan sur un ton chaleureux et amical.

"- Je t'en prie. C'est normal et je comprends tout à fait. Se faire des amis et compter sur les vieux de la vieille, il n'y a rien de plus important. Pas vrai ? ", conclût-elle avec douceur et amitié, à travers un magnifique sourire.

Seulement, il existait toujours le syndrome du survivant, les reproches que l'on pouvait se faire pour n'avoir su empêcher l'inévitable de se produire. Et quand bien même Alan se serait trouvé au chevet de son père munis du nécessaire ou d'un retourneur de temps, cela n'y aurait surement rien changé. Il valait mieux - c'était évident - laisser le temps nous faire oublier un tant soit peu notre chagrin, pour le rendre plus supportable, même si comme elle le pensait, Alan n'oublierait jamais. Il était - comme il venait de le souligner - entre de bonnes mains, mais également beaucoup plus courageux et sage qu'il ne le pensait pour avoir su éviter des écueils qui auraient pu le faire basculer vers un sentiment d'abandon, de tristesse profonde et d'auto-destruction. C'était souvent ainsi que l'on se mettait à voir tout en noir et à commettre des bêtises parfois impossibles à réparer, même par la rédemption.

Cette cicatrice, Miss Granger en possédait une elle aussi, plusieurs même. Profondément affaiblie et meurtrie par la torture infligée par Bellatrix, l'ancienne résistante revivait parfois ces instants douloureux lors de cauchemars. Le mangemort avait réussi à marquer sa chair de son emprunte, mais aussi à atteindre son âme. Elle non plus ne "guérirait" jamais, mais plutôt que de se laisser atteindre par le Mal absolu, la haine et le racisme, Hermione avait su relever le défi, en faire un symbole de courage, de loyauté et de force morale qui faisait d'elle une digne représentante des Gryffondor, une femme respectée pour son combat contre les forces du mal, pour ses valeurs et son sens du sacrifice. Alan aussi avait expérimenté ce genre de situation durant la dernière guerre. Ces deux-là ne pouvaient donc qu'être sur la même longueur d'onde. Grace à ses amis et surtout à l'Amour enfin déclaré de Ronald, la jeune femme était parvenue à panser ses plaies, à prodiguer à son entourage affection et Amour, deux choses qu'elle possédait en abondance. Bien que son coeur et son âme furent longtemps désséchés et solitaires, ses fréquentations avaient fini par lui apporter le réconfort et l'équilibre qu'elle espérait. Aujourd'hui, elle ne pouvait plus vivre sans eux.

Bien que n'étant pas certaine d'avoir réussi à dissiper certains malentendus par rapport aux rumeurs, l'opinion d'Alan Desoya semblait avoir évolué et il avait raison de penser que Miss Granger était loin d'être aussi mauvaise ou inintéressante puisqu'il commençait à se rendre compte que l'on avait exagéré ses défauts sans jamais tenir compte de ses innombrables qualités. Qui se souciait de savoir pourquoi elle souffrait de phobie sociale ou d'un complexe d'infériorité ? Qui se préoccupait de ses difficultés à se faire des amis ? Alan aussi devait posséder des manies et des excentricités qui devaient rendre dingues son entourage. Et pourtant, on n'en faisait pas toute une histoire ! En dépit de son caractère et de son attitude brillante, personne ne tentait de lui nuire afin d'en récolter les fruits. On racontait d'ailleurs qu'il était plutôt râleur, un peu trop franc parfois et même misogyne. Comme pas mal de mecs et à commencer par le rouquin dont elle était pourtant devenue éperdument amoureuse ! Mais lui aussi évoluait et en mieux !


"J'aimerais effectuer mon stage au Ministère et me trouver un mentor. Si je tombe sur une peau de vache, je risque de passer six mois à récurer des toilettes et à servir le thé à dieu sait qui. Bien-sûr, ce n'est pas parce que je suis considérée comme une héroïne que je souhaite bénéficier d'un traitement de faveur. J'espère obtenir une réelle opportunité de formation", déclara Hermione en soupirant tandis qu'Alan affichait un sourire indulgent.

Hormis la Sous-secrétaire d'état Margaret Bailey, pourriez-vous citer des noms de haut-fonctionnaires pour lesquels elle ne trouvait rien à redire ou si peu ? Griffin Irons, le Directeur des Aurors, oui, ainsi que Monsieur Audronn, le Directeur du département de contrôle et de régulation des créatures magiques ou encore Elanor Levika, une ancienne de l'Ordre du Phénix qui s'occupait des dragons au sein de ce département. Bien-sûr, il y avait des fonctionnaires et des employés tout à fait respectables dans les arcanes du Ministère, mais c'était à se demander s'il ne se faisait pas de plus en plus rares. La situation commençait vraiment à devenir inquiétante. Hermione ne connaissait pas Emmanuel Perks, ce jeune homme qui était un proche d'Elanor et qui travaillait au département des mystères comme langue-de-plomb. Oui, il était possible qu'ils parviennent à s'entendre et à éprouver plus qu'un simple respect de façade. S'il imaginait autre-chose alors il se lançait sur une pente extrêmement dangereuse, car la jeune femme n'avait plus douze ans pour se laisser aussi facilement berner par la flatterie ou les individus du genre de Gilderoy Lockhart.

Elle se voyait d'ici peu entrer au Ministère comme haut-fonctionnaire dans l'un des deux départements qui attiraient le plus son ambition : celui de la Justice ou du contrôle et de la régulation des créatures magiques, même si le premier était en relation avec tous les autres, y compris avec le Magenmagot. Seulement, la cause des elfes de maison et la réforme de la Justice ne semblaient plus être ses seuls sujets de préoccupation. Avec les erreurs des ministres successifs, la corruption, le casse de Gringotts, les assassinats et l'apparition de ce "Maître du jeu", le pays semblait toujours en prise avec le vice et la décadence. L'éventualité d'une candidature au Congrès - pour tenter de faire barrage à l'actuel gouvernement et promouvoir ses idées réformistes - se faisait de plus en plus pressante dans son esprit, même si elle ne pouvait s'empêcher de douter d'elle-même. "Le mal triomphe par l'inaction des gens de bien", disait l'homme politique et philosophe irlandais Edmund Burke. Il était dès lors indispensable de se mobiliser, de prendre une part active dans l'avenir de son pays sans attendre. C'était une manière de montrer une continuité dans son engagement dès l'âge de quatorze ans et de se montrer loyal envers son pays. Et puis, comme elle le rappela à son petit-ami ainsi qu'à Harry : "Le vrai courage ce n'est pas de trouver la force d'obéir et d'être au service d'un gouvernement injuste et corrompu. Ce n'est pas non plus de couvrir des mensonges ou d'en être l'instigateur ni d'être sous les ordres d'un chef qui abuse de son pouvoir. Le vrai courage ne se laisse jamais abattre, disait Fénelon. C'est aussi celui d'afficher ses convictions aux devants de la pensée rétrograde et sectaire, de faire face à la réalité de notre monde et de s'investir personnellement pour changer le cours des choses."

Alan se faisait une idée inexacte du travail d'un haut-fonctionnaire. Il ne songeait qu'à celui d'un fonctionnaire payer afin d'accomplir une tâche précise, comme classer des dossiers, faire le ménage, contrôler les visiteurs, colmater des fuites, participer à un pool de rédaction ou faire d'autres maintenances. Ces tâches s'avéraient d'un intérêt moindre et peu motivant sur un plan intellectuel pour ceux dont les compétences exigeaient une meilleure utilisation, mais il ne fallait surtout pas déconsidérer ces emplois. Leur présence s'avérait indispensable à la bonne marche du Ministère. Bien-sûr, les paperasses, la bureaucratie, débuter son travail tôt et finir très tard, respecter un emploi du temps chargé au risque souvent de cumuler les heures supplémentaires, notamment lors de situations de crise ou de travaux importants, cela nécessitait d'envisager la chose comme une vocation et non comme un boulot que l'on accomplirait pour rapporter un salaire à la maison ou pour dérober des fonds publics afin de s'assurer une retraite dorée sous les palmiers des îles. Faire un travail passionnant et gratifiant était une chance rare qui allait au-delà de toutes les considérations, y compris économiques. Voyez son futur beau-papa par exemple !

L'étudiante avait voulu faire comprendre à Alan qu'elle ne s'attendait ni à un tapis rouge ni à un traitement de faveur durant son stage, mais à obtenir une chance de mettre en pratique ses connaissances et compétences en ayant l'assurance de pouvoir disposer d'une réelle chance de formation. Lorsque vous étiez stagiaire, on vous confiait les tâches les plus ingrates et mal payées, lorsqu'elles étaient payées. On se servait de vous en prétextant vous inculquer de l'humilité, pour essayer de tester votre détermination et vous endurcir sur vos capacités de travail. Cela ressemblait plutôt à de l'esclavage légal, à un avantage dont les patrons usaient et abusaient afin de disposer d'une main d'oeuvre bon marché - gratuite - aisément remplaçable et corvéable. Bien que très ambitieuse - dans le bon sens - Hermione n'en demeurait pas moins très humble, même si à l'instar du professeur Dumbledore, de Tom Jedusor et d'autres avant elle, on lui prédisait un brillant avenir et même d'occuper le siège de Ministre dans les quinze prochaines années.


" - Récurer les toilettes, ça j'en sais rien et je ne te l'espère pas. Te noyer sous la paperasse ennuyeuse et répétitive au possible à remplir, ça par contre c'est une possibilité à ne pas négliger. J'espère pour toi que tu sais bien faire le café au moins, parait que c'est le B.A.B.A du stagiaire. Remarque, j'dis ça, mais si ça se trouve j'vais me retrouver à laver les vitres à Ste Mangouste ou récurer la morgue. On sait jamais ce qu'ils nous réservent, ces drôles de Maîtres de Stage. Ils sont très inventifs des fois, faut se méfier."

Buvant quelques gorgées de sa tasse de thé, Hermione ne semblait pas très rassurée. Quand bien même elle était très déterminée et travailleuse, la jeune femme redoutait de n'avoir à accomplir que des tâches abrutissantes n'ayant aucun rapport avec son futur métier. Gérer la paperasse, réaliser des inventaires, s'occuper du courrier ou des missives importantes, prendre des notes lors des réunions ou même apporter du café (à condition de ne pas servir de plante verte !), tout cela restait encore très raisonnable. Leee... Leee B.A.B.A du stagiaire !? Existait-il un livre, un manuel ou quelque-chose qu'il fallait absolument connaître pour être à la hauteur !? Le pire serait d'être confrontée à une situation des plus outrageantes qui consisterait à se voir proposer une bonne évaluation en échange d'un petit service d'ordre sexuel. En d'autres termes, coucher pour réussir. Oui, Alan avait raison. Ces directeurs de stage pouvaient se montrer très imaginatifs lorsqu'il s'agissait de s'amuser au détriment des autres. Bien-sûr, quand il était question de se mettre réellement au travail, là il n'y avait plus personne.

"- Eh bien...", fit-elle d'un air un peu hésitant et réprobateur, en tentant de conserver un léger sourire. "J'espère que tu n'auras pas à affronter ce genre de désagréments", confia-t-elle. "On pourrait critiquer ma façon de voir les choses, mais à quoi servirait un stage si on ne nous confiait pas certaines tâches importantes, si on ne nous laissait pas un peu de liberté pour prendre des initiatives et apprendre de nos erreurs ? Serais-ce par défiance à l'égard de l'inexpérience et de la jeunesse ? Après tout, tu es quelqu'un de brillant et de prometteur qui mériterait plus pour son premier stage qu'une fonction qui ne tiendrait aucun compte de tes capacités, qui ne te permettrait pas d'observer et d'y prendre part dans une certaine mesure. Tu aurais surement des idées utiles. Et puis, c'est aussi une façon de faire barrage à l'ambition et cela ne se rencontre pas uniquement que pour les postes à hautes responsabilités", conclût-elle avec amertume.

Soudain, l'attitude d'Hermione changea. Elle s'était légèrement redressée, fixant Alan avec perplexité et une pointe d'hésitation. La conversation venait de susciter d'autres questions ainsi qu'un autre thème, celui de la manifestation étudiante organisée à Trafalgar square. Pour en avoir discuté quelques semaines auparavant avec l'une des principales concernées par les sanctions, à savoir Lavande Brown, il semblait de plus en plus évident qu'une sombre machination c'était mis en place afin de porter le discrédit sur les partisans à l'ouverture totale au monde moldu, mais surtout pour se débarrasser du Ministre Shakelbolt. D'ailleurs, il ne fallait pas être un génie pour deviner que seul un petit nombre de hauts-fonctionnaires possédaient suffisamment de pouvoir pour agir de la sorte. Un complot et une trahison... Alan se redressa à son tour, prit sa tasse de thé par la hanse sans perdre du regard son vis-à-vis avant de déclarer d'un air décontracté et ouvert :


"- Y'know, si t'as une question, pose la. N'hésite pas, ça me dérangera nullement. Au contraire, d'un j'apprécie la franchise, de deux ça pourra p't'être te soulager, et de trois satisfaire ma propre curiosité de l'entendre. Je t'écoute donc."

Voilà qui leur faisait un point-commun supplémentaire. Eh bien, puisqu'il semblait avoir compris que la jeune femme brûlait d'impatience de lui poser une certaine question, elle n'avait plus à se faire prier et à hésiter. Aussi, après avoir prit une longue inspiration et saisissant un bout de sa manche gauche d'un air distrait, elle demanda :

"- Dis-moi... Je ne voudrais pas remuer de mauvais souvenirs, mais je trouvais curieux que Tomas et toi n'ayez rien fait pour aider Lavande lors de son procès. J'ignorais que Harry y était mêlé et grâce à toi, je commence à avoir des doutes. Alors, je me demandais ce qui avait bien pu vous en empêcher, surtout avec une telle frustration que je ressens à travers tes propos. J'imagine que je n'en saurais pas davantage, alors je n'insisterai pas, car je m'en voudrais si cela devait t'attirer des ennuis..."

L'espace d'un instant, elle crut apercevoir une lueur dans ses yeux, de la surprise ou quelque-chose d'admiratif. Puis, il resta silencieux durant quelques longues minutes en accordant une attention particulière à l'étudiante assise juste en face de lui. Ses yeux noirs et perçants ne laissaient guère présager le fond de sa pensée, mais elle s'attendait à tout, surtout au pire. L'avait-elle mis en colère ? Etait-il en train d'envisager les options possibles avant de lui répondre ? Allait-il lui jeter un sortilège de confusion ? Il ne faisait aucun doute que la question vaudrait son pesant de controverse. Pourquoi hésitait-il à lui répondre en toute franchise ? Etais-ce l'aveu qu'il existait bel et bien un secret concernant la manifestation et le jugement pénal ? Le silence de Harry était déjà en soi un problème que Hermione aurait à régler plus tard, surtout si elle n'obtenait pas une réponse satisfaisante. Vous pouviez d'ores et déjà compter sur elle pour le cuisiner de toutes les manières possibles et inimaginables jusqu'à ce qu'il se mette à table !

La jeune femme tenait sa manche gauche, car elle y dissimulait sa baguette magique, mais aussi parce qu'elle tentait de se rassurer sans donner de signe d'inquiétude à son interlocuteur qui ne la lâchait toujours pas du regard. Quelqu'un d'extérieur aurait pu penser qu'il se passait quelque-chose d'intime entre eux (XD) et en un sens c'était le cas puisque les deux étudiants se jaugeaient et réfléchissaient pour savoir de quelle manière aborder la situation de la manière la plus civilisée. Légèrement tendu et aux aguets, Alan observa le reste de la cafétéria. Heureusement, l'étudiante avait choisi une table un peu à l'écart, un endroit peu fréquenté par les étudiants, car elle avait eu l'intention de relire ses notes de cours avec sa collation avant de regagner sa chambre pour s'occuper de son Pattenrond. Sans vraiment y prêter attention, elle ne réalisa pas qu'Alan venait de jeter un sortilège qui leur permettrait de ne surtout pas être entendu par le jeune homme qui se trouvait non loin de leur position. Puis, il lui répondit à voix basse et avec prudence :


"- Listen. Je te fais confiance pour garder cela pour toi, mais tu comprendras si je rentre pas dans les détails. Les murs ont des oreilles, et on n'est jamais trop prudents ces temps-ci."

Elle n'avait jamais trahi un secret et ce n'était pas aujourd'hui qu'elle commencerait. En effet, la prudence était toujours de mise, surtout avec ce genre d'informations. Lavande lui avait confié des choses dont il ne soupçonnait pas l'existence. C'était une question d'honneur et il valait mieux ne rien dire au risque de déclencher de nouvelles disputes. Alan leva les yeux un instant au plafond, cherchant les mots juste afin de retranscrire sa pensée sans trop en dire non plus. Hermione l'écoutait avec la plus grande attention et prudence.

"- C'est pas l'envie qui manquait, et à mon allemand préféré non plus. Déjà, avec mon "merveilleux caractère", pour citer la concernée , je ne suis pas sûr du tout que j'aurais arrangé la situation pour Lav'. Au contraire. On a été empêchés, on avait les mains liées. Et crois bien que ça m'énerve d'être impuissant à aider mes amis. On aurait reculé trois ans en arrière, je n'aurais pas hésité et hurlé à l'injustice, tête baissée, leur balancer mes quatre vérités sans réfléchir aux conséquences désastreuses pour elle comme... pour moi, optionnellement. Seulement..."

Son "Allemand préféré ?" hihihi ! Hermione s'en pinça les lèvres pour éviter de sourire. Voilà un qualificatif mignon comme tout ! Oh, pour le "merveilleux caractère" elle en possédait un assez puissant qu'il était parfois préférable de prendre avec des pincettes, mais l'important restait encore de rester lucide et de canaliser les émotions parasites, ce qui était loin d'être une mince affaire ! Comment ça "on a été empêchés" ? Le département des mystères ou un haut fonctionnaire était-il intervenu afin de les réduire au silence ? Qui et pourquoi !? Hm... pour ce qui était de balancer ces quatre vérités, il suffisait de confier l'information dans la presse à titre anonyme, un peu comme "gorge profonde" dans le scandale du Watergate, mais cela nécessitait de la part des journalistes concernés une éthique irréprochable et un grand courage pour résister aux différentes pressions. Evidemment, les conséquences auraient pu être désastreuses, mais cela aurait-il empêché Hermione de défendre Harry bec et ongles si celui-ci c'était retrouvé devant une parodie de Justice ? A cette pensée, ses sourcils se froncèrent. Les diverses pressions avaient également poussés les Benson à abandonner leurs carrières et à fuir le plus loin possible avec leurs bébés. Cela non plus ce n'était pas normal.

" - ... Y a deux ans, j'ai fais une promesse à Lavande. Une à cause de laquelle on s'est pris le choux.. pas mal de fois. A laquelle j'ai juré de me tenir à carreau y a un an, et de fait... n'a pas aidé non plus. J'avais pas le choix. Damn, je déteste ça. Vraiment, je hais ça. Être réduit au silence devant une injustice flagrante, frappant qui plus est une de mes deux plus chers amis. Bienvenue dans la cruelle réalité du monde, je suppose. Bref, je vais pas m'éterniser là dessus, ça m'énerve et j'ai pas envie de péter un plomb, ça sert à rien et t'es sympa en plus. Donc, bref, on va changer de sujet si tu veux bien, mais autant clarifier certaines choses pour conclure", fit-il avec une amère résignation et avec la voix basse, quoi qu'un peu tendue.

Alan poussa un profond soupir afin de chasser au loin cette colère frustrée qu'il conservait depuis ce jour. Sa main c'était tellement resserrée que Hermione put apercevoir la blancheur des os qui les reliaient à ses phalanges. Lorsque cette attitude laissa la place à une lassitude sincère et à plus de calme, elle l'observa un instant en silence, mais avec perplexité et une pointe d'hésitation. Elle fut touchée lorsqu'il déclara qu'il la trouvait sympathique, car c'était rarement ce que l'on voyait en elle au premier abord, même lorsqu'elle savait que sa franchise ou son honnêteté risquait de lui causer un grand tort. Son allure semblait si sérieuse, que la jeune femme préféra choisir ses mots avec soin, mais avant qu'elle n'ait eue le temps d'ouvrir la bouche, il rétorqua :


" - Pense pas que j'ai fais ça parce que j'avais peur des risques. Je ne la laisserais jamais tomber. J'ai fais ça pour ne pas causer de problèmes à Lavande. Je déteste lui faire de la peine, la blesser de quelque manière que ce soit, ou me disputer avec elle. Je tiens à elle. Elle est celle en qui j'ai le plus confiance, et à qui je confierais ma vie sans hésitation. C'est grâce à elle, et à Tomas, que j'en suis où j'en suis là. Alors je fais de mon mieux pour respecter la seule chose qu'elle ne m'ait jamais demandé, autant cela me déplaît-il. Puis... ça sert à rien de foncer tête baissée dans un mur infranchissable et sans fins. Après tout, on dit bien que tout problème a une solution... il suffit de chercher et de trouver, ne pense-tu pas ?"

La peur n'était pas un mal sauf si elle vous pétrifiait, vous empêchait de prendre des décisions ou si elle vous empêchait de vivre. Tout le monde éprouvait de la peur, surtout dans les instants difficiles. C'était ce qui vous permettait le plus souvent d'éviter de prendre des risques inconsidérés, même si la plupart des Gryffondor, y compris elle-même, ne possédaient pas le même courage, la même force et n'exprimaient pas toujours les mêmes intentions suicidaires. Sauter sur un dragon, le libérer et l'utiliser comme moyen de transport c'était avéré une brillante solution de replis, la seule qui subsistait à moins de combattre ou de se rendre. Combien de fois avait-elle été obligé de dépasser ses limites, d'agir à l'encontre de son intellect et de sa sagesse qui lui intimait pourtant à ne pas prendre de tels risques ? "Il faut être complètement... malade !", avait-elle ajouté à proximité du coffre des Lestrange avant de faire l'inconcevable, ce à quoi très peu de gens aurait songé ou accepté de faire. L'intelligence d'un Serdaigle et la témérité d'un Gryffondor... une association qui faisait des étincelles ou plutôt un sacré lance-flamme ! (Dragon ! Chaud devant !)

"- Cela nous fait déjà quelques points-communs. Je pense aussi ce que tu viens de dire à propos de l'amitié et de l'injustice. J'aime croire que tout problème possède une solution, mais parfois, foncer tête-baissée et choisir la solution la moins raisonnable s'avère un choix payant, la seule qui subsiste. Ici cela aurait été de la folie. Aucun de vous n'était en position de force pour empêcher cet abus de pouvoir et crois bien que je partage ce ressentiment envers cette véritable parodie de justice", fit-elle d'un air résolu, mais à voix basse.

" Tu confirmes ce dont j'étais venu à soupçonner. La raison d'état sert parfois à dissimuler divers abus, y compris les plus abominables, comme la trahison et le meurtre. Un jour leur chance tournera. Je l'espère du moins. Jean de la Fontaine disait : " Selon que vous soyez puissants ou misérables, les jugements de cour vous rendrons blancs ou noirs". En vérité, c'est un peu plus compliqué que cela. Cela dépend aussi des intentions cachées et de ceux qui rendent les verdicts au nom de la loi. Voilà qui clos le sujet de belle manière, tu ne trouves pas ?", conclût-elle avec un sourire amical.  

Ce que Alan déclara était ce qu'elle ressentait à l'égard de ses proches - surtout Harry et Ron - qui avaient eux-aussi pris de nombreux risques pour venir à son aide. Elle leur confierait sa vie sans la moindre hésitation. Reprenant son sourire chaleureux et bienveillant, Alan se détendit et commença à entamer la douceur qu'il avait commandé. Hermione en avait oublié son scones ! Mangeant à son tour son quatre heures avec appétit, en prenant soin de bien essuyer ses mains sur sa serviette de table, elle laissa la tension retomber en espérant trouver un nouveau sujet de conversation. Encore aujourd'hui, l'ex-Gryffondor éprouvait énormément de mal à se faire des amis, à cause de ses habitudes, de son tempérament intimidant et à son incapacité à savoir comment procéder. Elle se disait que peu de monde prendrait la peine de s'intéresser à ses passions, à tenter de franchir ce voile d'ignorance pour découvrir une personne différente de l'image qu'elle renvoyait aux autres. Offrir des informations sur sa vie privée revenait à s'exposer à des jugements et à des moqueries ou même à des attaques personnelles. En apprenant à se taire pour se protéger, elle avait fini par redouter ce genre de situation. Mais avant qu'elle n'ait eue le temps d'avaler sa bouchée de scones pour parler, Alan la devança, comme si le malaise qui régna un peu avant n'avait tout bonnement pas eu lieu :


"- Comme les orcs au Gouffre de Helm. "Seigneur des Anneaux" de Tolkien, tu connais ? J'suis pas fan du genre Fantasy d'ordinaire, mais j'dois avouer que c'est une satanée bonne trilogie. Pourtant elle date des années 50, c'est dire ! J'préfère en général le roman policier dans la litté-dite de "loisir". Et toi ? Un genre de préférence en dehors des manuels de cours ? "

L'étudiante écarquilla les yeux en haussant un sourcil. Les quoi !? Oh, oui... le gouffre de Helm et la fameuse armée d'Isengard aux ordres de Sauron. Elle n'avait jamais compris pourquoi les humains vivant au sein du Rohan au fil des siècles n'avait jamais cru bon de construire un aqueduc souterrain pour détourner l'eau de la rivière et réduire le seul point de vulnérabilité de la forteresse. Certes, avec un certain nombre de bombes il aurait été possible de détruire les remparts. Et puis, le lieu semblait avoir été conçu pour essuyer une vague ennemie dans l'attente de renforts, car tenir un siège avec des provisions limitées, le dos acculé à une montagne vous rendait prisonnier de vos propres défenses. Pourquoi devait-elle toujours chercher un sens logique à tout ça... hum... Ce n'était qu'une histoire !

"- C'était la seule stratégie défensive à envisager pour le roi du Rohan. Il misait sur l'aide du Gondor et la résistance de sa forteresse. Reconnaissons que sans l'aide des cavaliers d'Eomer et des guerriers elfiques, avec des provisions limitées et le dos acculé à une montagne, ils n'auraient pas survécus bien longtemps. Ils auraient préféré se battre jusqu'au dernier en individus libres", fit-elle remarquer avec sérieux. " Je ne suis pas une grande fan de l'héroïc-fantasy, mais j'apprécie les nombreuses références mythologiques, philologiques, la richesse de l'univers et l'histoire de cette trilogie, sans oublier le fameux Silmarillion. Tu l'as déjà lu ?", lui demanda-t-elle d'un air intéressé, en redonnant un sourire à ses jolies lèvres.

La jeune femme adorait se compliquer l'existence en cherchant les références littéraires et scientifiques. C'était par manque d'intérêt qu'elle avait longtemps délaisser les contes de fées. La vie ne lui ayant jamais fait de cadeaux, en amitié comme en Amour - hormis de la part de ses parents - cela ne l'empêchait pas d'imaginer qu'elle rencontrerait un jour le grand Amour et qu'elle connaîtrait une aventure des plus romantiques, mais elle l'avait caché pour dissimuler certaines faiblesses, des rêves de petite fille. Lors du bal du tournoi des trois sorciers, elle avait eu peur des jugements, de montrer que sous ses airs de garçon manqué se trouvait une fille avec sa fragilité et sa délicatesse. Son patronus corporel - l'expression de notre personnalité profonde - était une loutre, un animal gracieux, intelligent et joueur, mais c'était aussi le symbole de la féminité. En rejetant ce qu'elle considérait comme superficiel ou futile, elle avait également refusé de plier aux attaques de Ron et à tous ceux qui espérait trouver n'importe quelle information ou prétexte pour lui faire du mal.


" Je me suis intéressée à l'histoire de Beowulf, au cycle germanique des Nibelungen et au Kalevala, l'épopée finlandaise. Je sais que l'auteur fréquentait le pub "Eagle and Child" à Oxford où ses fans se réunissait pour l'écouter à mesure où il écrivait son histoire. Bien-sûr, avec la seconde guerre mondiale, cela lui a prit des décennies pour finir son chef-d'oeuvre. C'est très impressionnant" , conclût-elle de sorte que l'on ressentait la sincérité et la passion de ses propos. " Le premier film est annoncé pour la mi-décembre de l'année prochaine. Je comptais aller le voir avec Ron. Il n'est jamais entré dans un cinéma", fit-elle en levant les yeux un instant au ciel avec un petit rictus qui se voulait à la fois un peu moqueur et affectueux.

Alan était quelqu'un de charmant, de gentil, de doué et de respectable. Il n'émanait pas de lui de volonté de lui faire du mal. Alors, si Hermione souhaitait poser les jalons d'une nouvelle amitié, il lui fallait prendre un risque, parler de ces choses dont elle ne discutait qu'avec un nombre infime de personnes triées sur le volet. S'il s'en servait ensuite pour se moquer d'elle ou lui causer du tort, elle serait fixée. Pour beaucoup, ce n'était pas important de parler de ses passions ou de ses opinions dans divers domaines, mais pour la jeune femme, il valait mieux prendre le temps de faire connaissance et de se jauger avant de songer à aborder des choses qu'elle considérait comme appartenant à la vie privée ou même de l'ordre de l'intime.


" J'aime beaucoup Sherlock Holmes et Hercules Poirot, les romans policiers ou les récits d'aventure. "Le mystère de la chambre jaune", de Gaston Leroux, "les dix petits nègres", d'Agatha Christie, "Lîle au trésor", de Robert Louis Stevenson ou encore "Robinson Crusoe", de Daniel Defoe. J'apprécie également la poésie, les rébus, les mots croisés, les magazines scientifiques, les livres illustrés sur les animaux, la philosophie..." **le kama sutra !** " Je ne suis pas très romans à l'eau de rose, mais je lis toute sorte de littérature afin de me faire une idée. Et toi, as-tu d'autres passions ?", lui demanda-t-elle avec intérêt.
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MessageSujet: Re: En attendant Godot [PV Alan Desoya] (septembre 2000)   En attendant Godot  [PV Alan Desoya] (septembre 2000) EmptyDim 13 Oct - 4:20:54

(HJ Encore désolé de l'attente ! Ma réponse sera courte du coup en guise de conclusion à ce sujet court, mais très sympa Wink Fini pour moi, tu peux conclure si tu veux ou terminer sur mon post s'il te va HJ)


- Cela nous fait déjà quelques points-communs. Je pense aussi ce que tu viens de dire à propos de l'amitié et de l'injustice. J'aime croire que tout problème possède une solution, mais parfois, foncer tête-baissée et choisir la solution la moins raisonnable s'avère un choix payant, la seule qui subsiste. Ici cela aurait été de la folie. Aucun de vous n'était en position de force pour empêcher cet abus de pouvoir et crois bien que je partage ce ressentiment envers cette véritable parodie de justice.


Il ne pouvait qu'approuver, sur ce point, c'était la conclusion à laquelle il était venu lors de ces quelques mois en exil volontaire, loin de la belle terre d'Angleterre, sur ce nouveau monde outre-atlantique des Etats-Unis. Il s'efforçait de garder un visage à peu près détendu, mais certains de ses traits faciaux étaient encore un peu tirés, sa mâchoire quelque peu tendue, et surtout son regard noir s'était fait dur comme la plus tranchante des lames d'ébène. Si l'épisode - gardé sous le secret du silence - de sa mésaventure contre le mage noir japonais d'il y a deux ans maintenant lui avait appris les risques de suivre une attitude aussi téméraire, en revanche celui d'il y a un an en Ecosse lui avait prouvé que, parfois, effectivement la solution la plus directe et la plus irréfléchie était celle qu'il fallait prendre, en des situations critiques données, bien entendu. Eut-il été, là-bas, raisonnable, qu'il aurait contacté les aurors et aurait cherché, d'une manière ou d'une autre, à effrayer le loup-garou à distance. Mais non, au lieu de cela, il avait foncé droit au secours des deux jeunes élèves qui étaient attaqué de manière aussi meurtrière et cruelle, prenant le risque de déchirer le secret son secret d'animagus illégal pour être capable de détourner l'attention du monstre des deux enfants, et la retourner vers lui. Heureusement, l'assaillant avait préféré prendre la fuite en voyant l'arrivée impromptue d'un tiers témoin et plus coriace que prévu, sachant se battre aussi en mêlée en usant de sa vitesse et de son agilité, sinon lui aussi s'en serait aussi peu bien sorti que ses deux protégés. Mais Alan savait que, s'il avait hésité ne-serait-ce qu'une seconde de plus, le jeune griffondor et la encore plus jeune serdaigle n'auraient pas survécu à cette rencontre imprévue. Du moins... s'ils n'étaient hélas pas rentrés sains, ils étaient sauf, bien que brisés d'une manière ou d'une autre. Et il aurait aimé pouvoir intervenir plus tôt, même s'il savait qu'il n'avait rien pu faire pour ça...

Oui, ils avaient eu les mains liées, d'une manière subtile mais bien présente, et influente, surtout. Cela n'avait servi à rien qu'il eut vu de ses propres yeux les responsables, une part d'entre eux, se rendre au magizoo pour aller libérer un dragon, un suédois au museau court, et en rajouter une couche dans la panique générale de Trafalgar Square. Il ignorait encore ce qui l'avait pris d'agir comme il avait fait, ou plutôt, de ne pas agir assez, sa conscience l'ayant figé dans une attitude prudente et neutre. Cela n'avait servi à rien que Tomas ait pris autant de photographies flagrantes comme preuves. Aucun des témoignages n'avaient été utiles, puisqu'ils avaient été réduits sous le sceau du silence, en fait. Bel exemple de démocratie, en soi. Oui, il y avait eu abus de pouvoir, et oui, aussi une parodie de justice qui condamnait des innocents, ou du moins, des personnes aux responsabilités nettement amoindries comparées à celles des véritables mécréants dans toute cette histoire. Et ce ne serait sans doute pas la dernière fois que ce genre de choses se produirait, à défaut d'être la première aussi. Pensée très peu réconfortante, en soit.


- Tu confirmes ce dont j'étais venu à soupçonner. La raison d'état sert parfois à dissimuler divers abus, y compris les plus abominables, comme la trahison et le meurtre. Un jour leur chance tournera. Je l'espère du moins. Jean de la Fontaine disait : " Selon que vous soyez puissants ou misérables, les jugements de cour vous rendrons blancs ou noirs". En vérité, c'est un peu plus compliqué que cela. Cela dépend aussi des intentions cachées et de ceux qui rendent les verdicts au nom de la loi. Voilà qui clos le sujet de belle manière, tu ne trouves pas ?"


Le sourire amical de son interlocutrice le conforta dans sa propre attitude plus décontractée et chaleureuse. Mm, effectivement, il l'espérait aussi, mais restait plutôt pessimiste sur ce dernier point, du peu qu'il avait été conduit à voir du haut de ses modestes vingt années d'existence en ce bas-monde. Peut-être qu'un jour leur chance tournerait... plus encore s'ils, ou d'autres personnes ou encore conjointement - faisaient quelque chose en ce sens, même des actions discrètes, mais il espérait en effet qu'un jour les responsables seraient discrédités et présentés en justice pour répondre de leurs actes. Une lueur confuse traversa son regard devant la référence apportée, il resta quelques secondes silencieux à chercher dans ses souvenirs plus ou moins précis de la littérature moldue, qui plus est des "cuisses de grenouille" de l'autre côté de la Manche. Cela remontait clairement à assez loin, mais il pouvait à peu près le replacer, parmi ses quelques souvenirs vagues datant de l'école primaire moldue, celle de Chatham. Pour l'instant, pauvres étudiants qu'ils étaient, ils n'arriveraient sans doute à rien pour changer les choses, et ne seraient pas entendus ni écoutés. En revanche, si à côté ils gagnaient en réputation et grimpaient dans les échelons de la société... quand ils seraient de jeunes adultes dans le monde sorcier fraîchement diplômés, ou bien établis, peut-être que certains d'entre eux qui auraient bien réussi pourraient se faire entendre. Un sourire amusé et chaleureux aux lèvres, il approuva d'un vif hochement de tête, avant de reprendre une petite gorgée du thé noir qu'il avait commandé précédemment, ne voyant rien à y ajouter sur ce point. De sa main libre, d'un geste imperceptible sur sa baguette magique bien dissimulée, il annula le sort qui assurait la privauté de leur conversation, avant de glisser le sujet délicat sur des questions de littérature. Autant il était et resterait un esprit scientifique et rationnel, autant il n'était pas totalement ignare...


- C'était la seule stratégie défensive à envisager pour le roi du Rohan. Il misait sur l'aide du Gondor et la résistance de sa forteresse. Reconnaissons que sans l'aide des cavaliers d'Eomer et des guerriers elfiques, avec des provisions limitées et le dos acculé à une montagne, ils n'auraient pas survécus bien longtemps. Ils auraient préféré se battre jusqu'au dernier en individus libres. Je ne suis pas une grande fan de l'héroïc-fantasy, mais j'apprécie les nombreuses références mythologiques, philologiques, la richesse de l'univers et l'histoire de cette trilogie, sans oublier le fameux Silmarillion. Tu l'as déjà lu ?


Entre nés-moldus, ils semblaient se comprendre sur les références et autres classiques qui proviennent et émanent de cet autre-monde qui les avait vu naître et où les leurs vivaient dans la plupart des cas. Tout de suite la conversion fut plus détendue et habituelle, entre deux étudiants basiques qui mèneraient une discussion de tous les jours ou presque. Bien que cela devait en surprendre quelques uns de voir, certes deux esprits brillants de l'université de magie avancée, mais surtout le fainéant et glandeur patenté à ses heures, en compagnie de l'une des plus sérieuses et bûcheuses étudiantes de ladite faculté, voire même peut-être de toute l'Angleterre réunie. Bien qu'il n'en eu jamais douté, Hermione avait saisi son indication discrète et attrapé sans le moindre mal le relais qu'il lui proposait, mine de rien, pour changer de sujet et glisser vers une conversation plus agréable pour eux-deux. Il lui était d'ailleurs reconnaissant de ne pas plus insister sur le sujet précédent, ce n'était guère prudent comme il l'avait indiqué un peu plus tôt. Néanmoins, il était enchanté de remarquer qu'il était tombé sur une connaisseuse de cette merveilleuse perle rare de trilogie, d'un genre que d'ordinaire il considérait presque aussi mauvais que les romans à l'eau de rose, c'est dire. Ce qui donnait lieu à... d'intéressants débats entre sa soeur et lui, Honor raffolant de ces deux genres précisément et détestant cordialement la littérature du genre policier. Mais dans cette trilogie géniale de Tolkien, bien qu'il avait parfois été exaspéré sur certains passages jugés "illogiques et incohérents", il avait curieusement plutôt été séduit par l'ensemble romanesque. Son défunt et vénérable père, qui adorait l'auteur, l'avait "plongé" dedans dès qu'il avait été en âge de le lire, donc forcément...

Il avait souvent été partisan du "l'attaque est la meilleure des défenses", et ne comprenait pas très bien la logique derrière cette stratégie adoptée par le peuple des plaines de la trilogie. Surtout que bon, ils ne sont pas supposés être des cavaliers de génie, alors à quoi bon se coincer dans un entonnoir de rocs qui allait sans doute signer leur arrêt de mort à la longue ? En plus ces imbéciles faisaient l'erreur de se couper de toute possibilité d'autre repli stratégique au cas où la place était perdue aux mains des ennemis ! Pourquoi diable ne pas penser à subdiviser les personnes, et créer une autre place forte secrète, non ? Bon certes, sinon, il n'y aurait pas eu d'histoire mais quand même, par la barbe de Merlin, faut pas être idiot ! Ils ont pris un pari vraiment trop risqué... mais qui s'était avéré payant à la fin, certes, tout en donnant une "magnifique" note dramatique, couplé d'un air épique audit passage alors référencé. Néanmoins aussi, il reconnaissait la dignité du "combattre en hommes libres". Ne pas baisser les armes devant l'ennemi.... enfin tout cela ne restait que de la pure fiction à ses yeux. Aussi était-il quelque peu perdu face aux thèmes secondaires évoqués par la passionnée interlocutrice lui faisant face, mais il récupéré le train en cours de route avec l'évocation du quatrième roman complémentaire de la mythique trilogie, voire saga. Voyant l'air intéressé de sa collègue étudiante, un sourire aux lèvres, il reprit d'une voix grave et chaleureuse :


- Je t'avouerais que je ne m'y connais pas des masses en mythologie et philologie, je dois avoir l'esprit trop pratique pour ça. En revanche, pour la richesse de l'univers et de l'histoire, en général, je suis assez d'accord. Oui, mon père était un passionné de Tolkien, il s'est fait un devoir de m'initier dès qu'il l'a pu. J'ai lu le Silmarillon. Un bouquin vachement compliqué, mais très éclairant, une fois qu'on a réussi à le terminer. Certains disent qu'il complique tout, moi je trouve qu'au contraire il enrichit tout l'univers.


La remarquant embarquée dans son sujet, il se positionna dans une attitude d'auditeur plus que de commentateur, un sourire intrigué aux lèvres, et une lueur amusée brillant dans son regard aussi sombre qu'une nuit sans lune. Bon, il ne saisissait pas toutes les notions complexes qu'elle évoquait, et ne connaissait certainement pas tous les titres littéraires qu'elle rappelait, mais il ne lui prêtait cela dit pas une oreille moins attentive et un esprit ouvert, comme il le ferait à chaque fois qu'il se sent, ou plus encore se sait, en bonne et agréable compagnie. Quant à son patronus à lui et ce qu'il disait sur sa personnalité... et bien c'était le même que son animae, du fait de son statut d'animagus illégal, comme le rituel accompli avait changé certaines choses dans sa personnalité, de légers détails physiques que seul un oeil averti de ses plus proches amis, est-ce dire ses deux meilleurs amis, seraient capables de remarquer et identifier. Avant, le patronus avait pris l'aspect d'un renard, un être méjugé, souvent considéré comme trompeur, adorant jouer de mauvais tours, très rusé et intelligent, plutôt solitaire et agissant dans l'ombre et avec le recours de pièges divers et variés, assez sombre donc. Depuis les trois ans écoulés, le patronus était devenu ce que l'animae avait révélé, un loup. Un grand loup européen, brun, et aux yeux bleus très inhabituellement sombres pour l'espèce, d'un bleu abyssal... presque d'un noir d'une nuit sans étoiles. Un animal certes encore très controversé, mais protecteur des siens, vivant au sein d'un groupe, courageux. Un fier combattant rusé, déterminé, bien que lunatique parfois, et ne se laissant guère facilement approcher et apprivoiser dans les premiers temps... et préférant décidément lécher ses plaies tout seul que d'accepter de l'aide d'autrui quand blessé. Toujours pas très subtil, certes, direct et franc, mais bon, on fait avec ce qu'on a, sa propre personnalité comprise. Cela dit, il assumait complètement maintenant.


- Je me suis intéressée à l'histoire de Beowulf, au cycle germanique des Nibelungen et au Kalevala, l'épopée finlandaise. Je sais que l'auteur fréquentait le pub "Eagle and Child" à Oxford où ses fans se réunissait pour l'écouter à mesure où il écrivait son histoire. Bien-sûr, avec la seconde guerre mondiale, cela lui a pris des décennies pour finir son chef-d'oeuvre. C'est très impressionnant. Le premier film est annoncé pour la mi-décembre de l'année prochaine. Je comptais aller le voir avec Ron. Il n'est jamais entré dans un cinéma.


Tiens donc, Ron n'aurait jamais été encore dans une salle de cinéma. Voilà qui semblait très prometteur, comme genre d'expériences. Pendant toute son intervention, Alan était resté silencieux mais ne la perdait pas de vue, un peu largué par moment mais pas moins attentif malgré tout. L'étudiant en médicomagie avait eu le temps de finir son casse-croûte de fin de journée tranquillement, et alors que la demoiselle Granger terminait sa longue - mais intrigante - intervention, le grand dadais venait de terminer la dernière gorgée de son thé noir, et reposait avec une rare délicatesse la tasse qui avait contenu avant la précieuse boisson chaude venue, à l'origine, tout droit des lointaines terres de l'Est, de l'Orient. Il ne put retenir un léger rire en imaginant la scène à venir, puis répliqua alors avec un brin de facétie dans sa voix :


- Tu as le temps de voir les choses venir, en tout cas. Cela dit, je pense que ce serait cool que tu le préviennes pour la sono particulière des salles de cinéma, ça peut surprendre les premières fois. Ou sinon savourer la tête mémorable qu'il risque de te tirer, mais ça, c'est à toi de voir.


Car la tête risquerait en effet d'être inoubliable dans les deux cas, quand il entendra le son émaner de toute part à une force inhabituelle, sans même l'usage d'un "amplificatum" pour le justifier. Surtout quand dans les films d'action, d'aventures ou d'héroic-fantasy, ils mettaient souvent la main lourde sur les effets sonores et rythmiques, alors le pauvre Ron ne saurait sans doute plus où donner de la tête, avec l'écran géant de surcroît. Cela vaudrait sans doute la tête que lui-même avait tiré en voyant des balais voler, ou encore les photographies bouger et s'animer sans la moindre batterie pour expliquer le mouvement. La discussion était plutôt agréable, et détendait ses nerfs mis à rude épreuve par la longue journée qu'il avait eu juste avant cette étonnante et inattendue rencontre... plutôt amicale, jusque lors, et appréciée en tout cas. Croisant les bras, bien redressé, il l'observait d'un oeil aussi attentif que son oreille continuer ainsi :


- J'aime beaucoup Sherlock Holmes et Hercules Poirot, les romans policiers ou les récits d'aventure. "Le mystère de la chambre jaune", de Gaston Leroux, "les dix petits nègres", d'Agatha Christie, "L'île au trésor", de Robert Louis Stevenson ou encore "Robinson Crusoe", de Daniel Defoe. J'apprécie également la poésie, les rébus, les mots croisés, les magazines scientifiques, les livres illustrés sur les animaux, la philosophie... Je ne suis pas très romans à l'eau de rose, mais je lis toute sorte de littérature afin de me faire une idée. Et toi, as-tu d'autres passions ?


A l'évocation de la littérature policière, le regard de l'étudiant s'illumina d'un éclat particulier et enjoué. Si elle voulait trouver un genre littéraire de son goût, et bien elle venait de frapper dans le mille, surtout avec les différents titres qu'elle évoquait. Et si c'était involontaire, comme c'était sans doute le cas... et bien elle avait quand même frappé en plein cœur de la cible. Là elle aurait un interlocuteur actif et prêt à joyeusement débattre, il n'avait que trop peu de personnes avec qui discuter de ces thèmes précis. Les livres romanesques et la poésie, mouais bof, mais les premiers par contre, cela restait un point commun. Il ne devait pas avoir l'esprit assez poétique pour apprécier ce genre de production de fiction littéraire. Magazines scientifiques en revanche retenaient aussi toute son attention, et même s'il avait quitté le système scolaire moldu, il restait néanmoins particulièrement calé dans les sphères chimiques, physiques, biologiques, botaniques et mathématiques, en prouvaient ses actuelles recherches qui verraient bientôt le jour au train où elles allaient. La philosophie... dépendamment, il appréciait la logique de certains systèmes de raisonnement et de pensée, mais nombre d'autres dépassaient complètement sa capacité d'entendement et de compréhension. Cela allait trop loin pour son esprit pratique et scientifique, sans doute. Il attendit, par correction, qu'elle eut fini et posé une autre question, avant d'enchaîner avec une fougue et un entrain passionnés qu'il laissait toujours entendre sur des sujets attisant sa curiosité :


- Si tu veux discuter des œuvres de Sir Conan Doyle, alors tu as frappé à la bonne porte ! Je suis un grand passionné de Sherlock Holmes, c'est mon héros de jeunesse ! J'ai lu toutes les œuvres, je connais le Canon de tête. J'adore ces raisonnement si... logiques, et les aventures et autres énigmes vraiment captivantes, et les personnages sont très crédibles et intrigants, eux aussi ! Bien entendu, j'ai été assez partagé dans l'affaire de "La Maison Vide" concernant le retour à la vie de Holmes, mais cela faisait des affaires en plus à résoudre ! Après je suis assez bon connaisseur des auteurs du même genre, quand ils sont bons, donc Agatha Christie, Hercules Poirot et Gaston Leroux aussi. En revanche, la littérature à l'eau de rose, sans façon pour moi. Elena a bien essayé de m'y convertir, sans succès, je trouve ça... vide d'intérêt, à mes yeux. Tellement... prévisible, niais, ennuyeux, mais après ce n'est que mon avis.


Il marqua une petite pause, tant pour reprendre son souffle après une telle intervention que pour consulter par acquis de conscience l'heure qui tourne bien vite, avant de retourner son attention vers Hermione, ses yeux noirs alors animés d'une étincelle vive et pétillante en reprenant de sa voix toujours grave et chaleureuse, après un petit temps de réflexion pour songer aux mots de sa réponse :


- Sorry, j'ai tendance à être bavard quand on parle de litté policière ou de Sherlock Holmes. En dehors de ça, des passions... j'en ai quelques unes à mon actif, en effet. En dehors de mon amour de l'art des potions, que tu connais déjà, et de la natation, bien entendu. Et bien... j'aime le Quidditch, je ne sais pas si tu te souviens, mais entre la deuxième et cinquième année, j'ai été l'un des batteurs de Poufsouffle avec Manu Perks, avant que cette "chère" Ombrage ne m'interdise de tâter du cognard. Elle avait moyennement apprécié qu'on la fasse tourner en bourrique avec l'histoire du "faux inspecteur". Enfin... sinon, tu peux ajouter aussi le dessin, et l'informatique. Surtout la programmation, je fais souvent des petits boulots d'été comme tel. Rares sont les pcs qui me résistent bien longtemps. Sans oublier la moto et le football. Bon, et faire quelques blagues, Lavande ajouterait "mauvaises".


Un sourire facétieux restait perché sur ses lèvres, au souvenir des "exploits" qu'il avait pu commettre à Poudlard, jusqu'à obtenir une réputation chez les noirs et or légèrement en deçà des mythiques et inégalables jumeaux Weasley des rouges et or. Patrick, Adler et lui faisaient un bon trio des quatre cent coups, entre les deux blaireaux et la seule vipérine et fille du groupe. Le coup du faux inspecteur Wisefall restait l'une de leurs plus belles réalisations, mais ils avaient d'autres accomplissements à leur actif. Hélas, il était le seul survivant du groupe, l'un tombé pour le protéger lors de la Bataille de Poudlard, et la deuxième... disons, morte tout en étant en vie, perdue dans la noirceur et la jalousie, l'aigreur. Une ombre furtive passa dans son regard, de mélancolie à cette pensée, bien vite chassée cependant par un éclat malicieux au souvenir des quelques bons coups qu'il a pu posé avec, et à, ce cher Tomas quand il était en forme. Lavande avait eu son propre lot, surtout quand ses "boys" du trio se mettaient en équipe. Oui, il avait trouvé un excellent complice des quatre cent coups en Tomas, lui aussi très bon en la matière question défis idiots et ingéniosité au mauvais coup. Son meilleur ami, mais aussi un presque-frère... il s'interrompit brusquement, sortant son éternelle montre à gousset de haute facture - offerte par son défunt meilleur ami des années Poudlard le Noël de sa cinquième année dont il ne se séparait jamais - pour consulter l'heure, avant de se tendre légèrement à la lecture et de s'excuser envers son interlocutrice :


- Par contre, j'suis désolé, mais je vais devoir filer. J'serais bien resté à discuter un peu avec toi, mais j'ai promis à Lav' d'être là pour le dîner. Or il faut absolument que je fasse au moins une heure de natation sinon je ne serais pas assez crevé pour dormir ce soir, et ça va être carrément chaud si je ne pars pas tout de suite. On poursuivra next time avec grand plaisir, par contre ! C'était cool, ravi d'avoir pu mieux faire ta connaissance, j'espère que l'occasion se représentera. Bonne fin de journée à toi, Hermione !


Et avec une lueur d'excuse sincère dans son regard, un sourire perché au coin des lèvres, il quitta son siège, rangea ses affaires, puis se redressa bien droit du haut de son mètre quatre-vingt sept et de sa stature de jeune homme de vingt ans habitué au sport. Une fois assuré qu'il avait bien payé ses consommations, il salua une dernière fois son interlocutrice avant de quitter la cafétéria d'un pas actif, aux amples foulées, déjà de nettement meilleure humeur qu'avant. Finalement, Hermione était nettement plus intéressante qu'elle ne le laissait croire de prime abord, et de très bonne compagnie, elle avait sa sympathie et l'intriguait en bien. Peut-être deviendrait-elle une bonne amie, avec un peu de temps ? Bah, on verrait bien. En tout cas, elle avait monté dans son estime, et il se ferait un plaisir de lui reparler.
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