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 Rencontre avec une célébrité: la Belle et l'Ivrogne
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MessageSujet: Rencontre avec une célébrité: la Belle et l'Ivrogne   Rencontre avec une célébrité: la Belle et l'Ivrogne EmptyMer 26 Déc - 0:34:22

Campus de l'Université de Magie avancée, mercredi 09h00. Cela faisait des années qu'Ivan Derkane n'avait plus foulé le sol de cet illustre lieu où il avait jadis étudié, il y a nombre d'années. Lundi, Griffin Irons l'avait tiré de ses réflexions pour lui assigner une mission de recrutement: rencontrer les étudiants les plus prometteurs de la filière Elite Magique et s'entretenir avec eux d'une potentielle carrière au Bureau des Aurors. Le russe avait manqué de projeter sa bouteille de vodka au visage de son employeur pour une telle assignation, mais il était le seul Auror à paraître désoeuvré alors que Griffin cherchait une victime à sacrifier sur l'autel des relations publiques. Après avoir saccagé quelque peu son bureau pour apaiser sa colère, Ivan avait calmement réparé le désastre d'une habile série de sorts ménagers hérités de Magdalena, son épouse, et poursuivit sa lecture impassiblement, reportant toute son attention sur Lisbeth Blodwyn Caileanach, une Mangemort qu'il traquait depuis des années, sans succès.

Seulement, le lendemain matin, il avait à peine mis un pied à l'intérieur du Bureau des Aurors que Griffin l'intercepta et lui rappela sa mission à l'Université de Magie avancée. Le sorcier russe s'y rendit alors en traînant les pieds et en jurant tout le long du chemin: il avait horreur de tout ce qui touchait de près ou de loin aux relations publiques et il préférait de loin s'isoler dans son bureau à réfléchir ses enquêtes devant son vieil échiquier. Il ne comprenait pas que l'on puisse le détourner d'une enquête, certes peu avancée actuellement, sur une Mangemort pour lui préférer du recrutement. Les ordres étant les ordres, Ivan s'y plia et errait ainsi parmi les bâtiments qu'il avait jadis connu aussi bien que quiconque. Aujourd'hui, l'Université de Magie avancée lui paraissait quelque peu étrangère: le passage du temps avait apporté son lot de changement, les étudiants n'étaient plus ceux d'alors. De même que les professeurs: il ne connaissait le directeur Altaïr que de nom et de réputation, du temps où l'homme exerçait les fonctions d'Auror, nombre d'autres professeurs lui étaient probablement tout aussi méconnus, sinon inconnus. Ivan Derkane n'aimait pas se sentir vieux. Certes, à 49 ans, il n'était plus de première jeunesse, mais il ne s'était jamais senti vieux auparavant, pas même lorsque sa fille Evaine lui causait nombre de soucis par l'exubérance de sa jeunesse. Se fiant à son sens de l'observation remarquable et à ses souvenirs, l'Auror parvenait sans mal à s'orienter sur le campus et il parvient bientôt devant une porte frappé d'un numéro: le un. Ce n'était pas n'importe quelle porte, ce n'était rien d'autre que la porte menant à la chambre personnelle d'Hermione Granger à l'Université de Magie avancée. A tout hasard, la veille, il s'était entretenu avec l'administration universitaire et avait demandé les dossiers des élèves les plus prometteurs, toutes filières confondues, sachant pertinemment que l'amie du célèbre Harry Potter y figurerait certainement. Il connaissait les rumeurs qui affirmaient qu'elle était l'une des plus brillantes étudiantes de Poudlard. La lecture de son dossier confirma sans peine la réputation de la demoiselle qui fera une remarquable sorcière avec le passage des années. A dire vrai, Ivan Derkane était quelque peu intrigué par la jeune fille et il ne comptait pas manquer une occasion aussi rêvée de la rencontrer, quoi qu'en dise Griffin Irons s'il devait l'apprendre. Après tout, il est des opportunités qui ne se refusent pas.

Une petite gorgée de vodka pour se donner du courage, une friandise un peu corsée pour faire disparaître le parfum de l'alcool, et il était fin prêt à frapper à la porte pour se présenter à une légende en devenir (de cela, il était certain). L'Auror frappa un peu plus énergiquement que prévu et, à la vue d'Hermione dans l'encadrure de la porte, il perdit un peu contenance. Diantre, jamais il ne s'était comporté ainsi depuis ses premières rencontres avec Magdalena!


- Ivan Derkane, pour... vous servir, Mademoiselle Granger!

A la dernière seconde, il se rappela d'enlever son ample chapeau en une révérence quelque peu maladroite. Néanmoins, il se reprit en main avec toute la détermination dont il était capable. Il était Ivan Derkane, l'homme qui se destinait à devenir l'un des plus grands Aurors depuis Alastor Maugrey, un duelliste encore invaincu, et il cesserait ses tergiversations de pucelle effarouchée sur le champ! Avec son éternel sourire forban de nouveau retrouvé, il poursuivit dans un anglais à présent épuré de toutes traces d'accent russe:

- C'est pour moi un immense privilège de vous rencontrer aujourd'hui. Permettez à un humble Auror d'abuser de votre temps pour vous parler du Ministère de la Magie et pour apprendre à mieux vous connaître!

Machinalement, Ivan sortit sa flasque de vodka pour la prendre en main. Réalisant avec contrariété son erreur, il se corrigea aussitôt: Me feriez-vous l'honneur de goûter de cette humble vodka brassée avec savoir par ma famille restée au pays? Ce dernier détail n'était certes pas tout à fait vrai, sa famille s'étant contentée d'acquérir une distillerie réputée par appât du gain, mais Ivan n'était pas à ce détail près.
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MessageSujet: Re: Rencontre avec une célébrité: la Belle et l'Ivrogne   Rencontre avec une célébrité: la Belle et l'Ivrogne EmptyJeu 3 Jan - 3:03:43

Lorsque Hermione Granger se retrouva pour la première fois sous les feux des projecteurs, ce fut lors du bal de Noël mille neuf cents quatre-vingt-quatorze. Ce soir-là, elle fit la première page de la Gazette du sorcier après avoir acceptée d'être la cavalière d'un joueur international de quidditch et Champion du tournoi des trois sorciers, le fameux "bonbon Bulgare", Viktor Krum. La sorcière subjugua toutes les personnes présentes par son allure féminine et sa beauté, y compris Ronald, infiniment jaloux et protecteur envers sa meilleure-amie. Cela lui valut également de nombreux compliments en dépit de l'achèvement apocalyptique de sa soirée. La deuxième fois, ce fut l'année suivante, où son nom fut mentionné en compagnie d'autres personnes pour le rôle qu'elle joua dans la bataille du département des mystères. Puis, la jeune femme fit de nouveau parler d'elle à la fin de la guerre, lorsque le monde entier apprit les détails de son héroïsme aux côtés de l'Elu ainsi que l'étendue de son implication dans la chute du Seigneur des ténèbres.

Malgré sa renommée actuelle, Hermione ne se vanta jamais de ses "exploits" ni de l'importance qu'elle joua au sein du trio magique. La jeune femme avait au moins le sentiment d'avoir été utile, même si son humilité la poussait toujours à minimiser son talent. Être reconnue pour son mérite était quelque-chose de flatteur, mais la sorcière souhaitait avant tout remettre les choses dans leur contexte. Elle n'avait fait que son devoir et cela eut au moins le mérite de ne pas insulter la mémoire de ceux qui s'étaient battus et étaient morts pour défendre la Liberté. C'était un peu sa manière de garder les pieds sur terre ainsi que son étonnante faculté de concentration. Non, Miss Granger n'avait certainement pas l'intention de se croire supérieure aux autres ni de tomber dans les travers d'une célébrité qui la rendait déjà mal à l'aise. La guerre s'était avérée un beau gâchis, une épreuve où la douleur fut omniprésente et où leurs vies furent mises dans la balance. Il n'y avait vraiment pas de quoi jouer à l'IT-girl. Chaque fois qu'elle songeait à la guerre c'était pour se remémorer de mauvais souvenirs et les noms de ses proches disparus. Et puis, elle préférait agir en toute simplicité, rester cette étudiante plutôt discrète et toujours de bons conseils. C'était d'ailleurs ce qui frappait le plus les gens qui avaient le courage de lui parler ou de requérir son autographe... cette simplicité et cette impression de discuter avec une étudiante ayant vécue avec le poids du monde sur les épaules.

A bien des égards, la vie de l'ex-Gryffondor aurait pu être comparée à un anti conte de fée aux connotations "sado-masochistes". Pour toute princesse écervelée incapable de cuire un oeuf, d'exprimer une réelle opinion ou de se préoccuper d'autre-chose que de sa beauté et des tâches ménagères, Hermione offrait l'image d'une jeune femme résolument féministe, à l'esprit brillant, dotée d'une grande sagesse et maturité. Elle possédait une grande force intérieure - délicate à gérer - qui lui permettait de s'imposer dans un monde encore résolument machiste. L'ex-Gryffondor était également engagée dans la défense des plus faibles et de toutes les causes dignes d'intérêt tout en ayant fait le choix des armes pour combattre les forces du mal. La sorcière était ambitieuse, stricte et autoritaire, avec l'envie de faire une brillante carrière en politique. Elle savait se battre, utiliser ses connaissances, son pragmatisme et son intelligence afin d'apporter la solution dans les instants difficiles, à tel point qu'elle fut très vite considérée par la plupart comme la sorcière la plus brillante de sa génération.

Loin des histoires prêchi-gnangan de princesses toutes plus bêtes et narcissiques les unes que les autres, Hermione souhaitait montrer l'image d'une femme résolument moderne, éloignée le plus possible des stéréotypes. Pour tout château enchanté, l'ex-Gryffondor disposa pendant de nombreuses années de Poudlard, bien que l'endroit fut le théâtre d'un conflit des plus sanglants. A la place d'un prince-charmant à la beauté et aux manières trop parfaites, elle se retrouva dès ses débuts en conflit avec un rouquin, grand et dégingandé, mangeant comme un troll, un être imparfait aux mauvaises manières qui avait le don de l'agacer et de lui faire mal. Le monde qui l'entourait était également loin d'être celui d'un conte de fée, même si la Nature recélait de véritables petites merveilles à la beauté si fragile. Ce monde dans lequel elle peinait à se faire une place était, au contraire, très hostile, bourré de préjugés mais également en proie à la folie et au chaos. Non, sa vie n'avait rien d'un roman à l'eau de rose. Il ne fallait pas charrier...

Pour autant que nous le sachions, sa relation avec Ronald Weasley fut toujours marquée par les insultes, les moqueries et les humiliations, y compris par toutes ces disputes dont personne ne comprenait le sens, mais qui semblaient plutôt tenir d'un jeu étrange et d'une quête d'équilibre. Ce fut d'ailleurs pendant longtemps leur seule manière de communiquer, à tel point qu'ils semblèrent parfois aussi cintré l'un que l'autre. Au début, le rouquin l'a traita en ennemi, jaloux qu'il était de son intelligence et de sa réussite, allant même jusqu'à la blesser en lui faisant remarquer qu'elle n'avait aucun ami. Il s'attaqua ensuite à son chat sans raison valable, sans se rendre compte que son amie s'identifiait à lui. Plus tard, il lui gâcha son premier bal en la traitant comme un "morceau de troisième choix", en se moquant de son absence présumée, de ses manières et de son manque de jugeote avec les garçons. Sa jalousie était telle qu'il se vengea l'année suivante avec Lavande Brown, qu'il n'avait jamais réellement aimé. Hermione lui rendit ensuite la monnaie de sa pièce en sortant avec McLaggen lors d'une soirée du club de Slug pour lui faire mal et le rendre encore plus jaloux. Il ne s'était rien passé de sérieux là non plus. Ce combat entre eux se déroulaient à distance, mêlant leur entourage au conflit, sans qu'aucun n'ait réellement compris le fin mot de l'histoire. Un conte de fée ? C'était plutôt une véritable guerre froide ! Pourtant, n'aurait-il pas mieux valu baisser les armes, cesser ce petit manège pour mettre enfin les choses au point ? Pensez-vous !

Il fallut attendre un "coup du destin", sur la gourmandise de Ronald et sur un empoisonnement pour remettre de l'ordre dans une relation devenue de plus en plus chaotique. Tout de même... les risques devenaient sérieux ! La tension sexuelle venait d'atteindre son paroxysme ! Pourtant, quelque-chose bloquait encore. Ron pensait qu'il n'était pas assez beau, pas assez intelligent ni assez riche et célèbre pour avoir été remarqué par la belle. ll avait tellement eu peur de ses sentiments qu'il préféra nier tout en bloc, sans oser faire le premier pas. Hermione n'attendait qu'une chose : qu'il assume ses sentiments et qu'il baisse enfin la garde pour venir vers elle et lui dire "je t'aime", sans tenter de la changer contre sa volonté. Aaah la fierté des lions ! Croyez-le ou non, les choses évoluèrent à partir de là. Le rouquin se rendit compte qu'il lui fallait grandir et la guerre lui en donna l'occasion. Ca... et le livre des "1001 façons de séduire les jeunes sorcières" que Harry eut la bonne idée de lui offrir. De plus en plus prévenant envers la jolie brunette, Ron fit des efforts pour lui faire des compliments, lui montrer de l'intérêt et se rapprocher d'elle, ce qui améliora sensiblement leur relation.

Malheureusement, le médaillon de Serpentard eut un effet particulièrement néfaste sur le jeune Weasley. Tom Jedusor n'ayant jamais rien compris aux mécanismes délicats de l'Amour, la partie d'âme qui fut enfermée à l'intérieur sembla incapable de prévoir la réaction de sa proie. Ron entra dans une telle rage qu'il détruisit le médaillon d'un bon coup d'épée de Gryffondor, obtenant ainsi une libération qu'il espérait depuis de nombreuses années. Lorsque Harry lui avoua qu'il avait toujours perçu Hermione comme sa grande soeur, qu'elle le voyait aussi comme son petit-frère et qu'il n'y avait jamais rien eu entre eux, le rouquin su qu'il n'y avait désormais plus aucun prétendant en ligne de mire. A son retour, la brunette entra à son tour dans une rage incontrôlée où elle le rabaissa et le frappa afin de se venger de sa trahison. Si Harry n'avait pas eu la baguette de Hermione entre les mains, surtout pour ériger entre eux un bouclier de protection, la sorcière l'aurait surement démolis ou peut-être même tuer. La colère et la jalousie, transformée en rage incontrôlée et en souffrance, s'avéraient souvent très dangereuses et imprévisibles... C'était aussi de cette façon que l'on entrait de pleins pieds dans la magie-noire et que l'on risquait de devenir un adepte des forces du mal...

Ron déclara ensuite quelque-chose qui prit la brunette effarouchée à la gorge, tant le romantisme et l'Amour étaient présents lorsqu'il parla du déluminateur. Folle de rage, elle fut aussi profondément touchée par cet aveu qui lui donna l'envie de pleurer et de se blottir dans ses bras pour le frapper de toutes ses forces. Hermione avait tant souffert à cause de lui et pourtant il avait toujours le chic de l'étonner et de la séduire lorsqu'elle s'y attendait le moins. "Pauvre crétin !", aurait-elle hurlée de colère en guise de compliment. Lorsque la belle, si forte et si courageuse, fut confrontée à une séance de torture en compagnie de Bellatrix Lestrange, cela n'eut rien d'un jeu extrême SM. Elle aurait très bien pu s'en passer et cela n'eut rien d'une partie de "plaisir". Qui vint à son secours ? Ron... l'Amour de sa vie, son ange-gardien, ce "petit crétin imparfait" qui était capable des actions les plus héroïques et les plus romantiques dans les moments opportuns. Ron... celui qui l'a sauva du troll des montagnes, qui se sacrifia pour son ami lors de la partie d'échecs, qui défendit son honneur face à Malefoy, qui détruisit le médaillon de Serpentard tout en sauvant son ami de la noyade et qui s'interposa face au mal alors que Hermione était sur le point de mourir. Ron... qui oubliait ses complexes et sa maladresse pour montrer sans le savoir des qualités qui valaient tous les trésors du monde ainsi que tous les sacrifices. " Je t'aime, Ron ! ", aurait-elle criée avec désespoir si seulement elle en avait eu la force.

En deux années d'après-guerre, Ron et Hermione apprirent à mieux se connaître, à se faire davantage confiance, à se confier sans avoir peur du jugement de l'autre. Elle était le ying et lui le yang. Il était son ange-gardien (elle était le sien), l'homme fort, celui qui lui apportait un certain équilibre dans une relation qui faisait souvent des étincelles, tels deux atomes entrant en collision et déclenchant une explosion aussi dévastatrice que le Big Bang. A présent, ils formaient les deux pôles d'un aimant liés l'un à l'autre par une puissance sans commune mesure, celle de l'Amour, une force qui était venue à bout des forces des ténèbres. Lorsqu'elle fêta son 21ème anniversaire, l'ancienne lionne n'éprouva aucun mal à se montrer affectueuse avec son chéri en présence de sa famille et de ses amis. Ils avaient largement dépassés le stade de l'hésitation et de la méfiance. Quelle importance si l'on se moquait d'eux, y compris dans la rue ? Ces imbéciles n'auraient qu'à aller se faire voir chez les harpies ! Parfaitement ! Le couple n'avait pas traversé tant d'épreuves, pour se laisser marcher dessus par de petits crétins sans cervelle. "Occupez-vous de vos fesses !", aurait-elle hurlée de colère, si on était venu les provoquer.

Lorsqu'elle fut de retour au Terrier, Hermione sembla tellement surprise et émue lorsqu'elle vit ses parents de retour en Angleterre pour son anniversaire qu'elle fondit en larmes en fonçant sur eux pour les embrasser et les serrer dans ses bras. Arthur, Molly, Harry, Ginny, Neville et George, ils étaient tous là pour lui souhaiter longue vie et bonheur, alors qu'auparavant personne n'était jamais venu au moindre de ses anniversaires. Elle n'avait jamais rien vécue d'aussi merveilleux depuis son premier baiser avec Ron, son plus beau souvenir. Et parce qu'elle se sentait redevable envers eux, mais aussi parce qu'elle se voyait souvent comme une moins que rien, Hermione passa sa soirée à remercier toutes les personnes qui avaient eu la gentillesse de venir, allant jusqu'à vouloir aider Molly pour débarrasser et faire la vaisselle. Cette dernière, déposant son torchon sur un coin de lavabo, s'avança vers la jeune sorcière avec les bras tendus dans sa direction.


" - Non, non, non, c'est très gentil de ta part ma chérie, mais je saurai me débrouiller sans ton aide. Va donc retrouver tes parents dans le salon. Ils sont venus de très loin rien que pour toi. C'est ton anniversaire. Allez file ! ", fit Molly sur un ton maternel après avoir prit un instant Hermione dans ses bras pour la remercier de sa prévenance.

" - Vous êtes vraiment certaine ? ", demanda la sorcière d'un air soucieux, tandis que dans le salon Arthur venait de sortir une bonne bouteille d'hydromel vieilli en fût et de poser à Wendell Granger une question fort intéressante à propos du fonctionnement des avions ainsi que sur la manière moldue de transporter les bagages sur des tapis-roulants. Fou

" - Mais oui ! Tout ira très bien ! Sauve-toi... ", répondit aussitôt Madame Weasley avec un large sourire et les yeux plissés afin de dédramatiser la situation.

Ron arriva subitement dans le dos de sa petite-amie, se collant délicatement contre elle afin de la serrer dans ses bras. Hermione, soupirant consécutivement à l'effet de surprise, répondit en déposant ses mains sur ceux de son chéri, avant de sourire et de basculer un peu la tête en arrière, les yeux fermés. Son petit-ami interpréta cela comme une offrande et il s'empressa de répondre avec enthousiasme par un délicat baiser avant de resserrer un peu plus son emprise sur elle.


" - Et si tu m'accompagnais dehors ? J'ai une chose à te montrer", murmura Ron dans le creux de l'oreille de Hermione. Celle-ci haussa un sourcil de perplexité. Une surprise ?

(...)

Le lendemain, Miss Granger regagna l'U.M.A. et sa chambre afin de prendre quelques affaires et vérifier qu'elle était encore en état. La sorcière estimait qu'il ne valait mieux pas la laisser trop longtemps sans surveillance à cause de sa célébrité et de certains "petits malins" qui auraient peut-être bien voulu fouiller un peu dans ses petites culottes ou lui faire une mauvaise farce. Elle n'avait pas beaucoup dormis cette nuit-là puisqu'elle venait de prendre son rouquin par surprise en procédant à "son arrestation" dans une tenue de fliquette sexy à la jupe plissée beaucoup trop courte, à la ceinture ornée d'une matraque, d'un holster et d'un étuis renfermant deux paires de menottes. Une sacrée surprise... Voilà de quoi leur faire de jolis souvenirs. siflote

Hermione était en train de préparer son sac à dos lorsque quelqu'un vint frapper assez lourdement à sa porte. Tiens ? Qui pouvait bien venir la déranger à une heure pareille alors qu'elle était censée être de repos ? Vêtue d'un jean délavé, d'un pull mauve orné du logo de son université et d'une paire de converse, l'étudiante au chignon très serré et aux mèches pendant de part et d'autre de son visage se déplaça baguette à la main. Ouvrant la porte de sa chambre, celle-ci fut stupéfaite d'y découvrir, non pas une vieille connaissance, mais un parfait inconnu... un homme aux cheveux longs et à la barbe taillée en pointe, ressemblant comme deux gouttes d'eau à un prince Perse habillé comme un cow-boy du Far West. Sans doute avait-il des origines caucasiennes ? Cela n'expliquait pourtant toujours pas le motif de sa présence.
mxm

- Ivan Derkane, pour... vous servir, Mademoiselle Granger!

L'étudiante remarqua sa maladresse, lorsque l'homme retira son chapeau et effectua une sorte de révérence afin de manifester beaucoup de respect dans ses salutations. Hermione, songeuse et un peu mal à l'aise, haussa les sourcils en se demandant ce que cet individu pouvait bien lui vouloir. Son aspect un peu cavalier et maladroit était également assez surprenant. On lui avait rarement montré un tel respect, avec les formes et tout le tremblement. Plaisant, mais tellement inattendu. D'ailleurs, son sourire forban ne lui inspira qu'une confiance des plus limitées. Elle se demandait ce que cet homme pouvait bien avoir derrière la tête ? Qui lui avait indiqué sa chambre, par le caleçon de Merlin ? On n'avait pas idée du genre de "malades" qui traînaient dans les rues. Il ne manquerait plus que sa célébrité lui attire des fans purs et durs ouuuuuu ou même pire !

- C'est pour moi un immense privilège de vous rencontrer aujourd'hui. Permettez à un humble Auror d'abuser de votre temps pour vous parler du Ministère de la Magie et pour apprendre à mieux vous connaître!

Restant sur le pas de sa porte sans bouger, la sorcière fixa son visiteur avec un air perplexe et quelque peu méfiant. Les sourcils froncés, elle tenta d'analyser rapidement les mots employés afin de dénicher un éventuel sens caché. "Un immense privilège" ? Depuis quand avait-elle une telle réputation auprès des Aurors ? L'ex-Gryffondor avait accomplis un certain nombre d'exploits en compagnie de Harry et Ron, alors qu'ils n'avaient que dix-sept ans, mais tout de même ! Pourquoi un Auror avait-il été envoyé pour lui parler du Ministère ? Hermione n'avait pourtant postée sa lettre de motivation que la veille. Voilà qui était curieux. Et puis, que voulait-il dire par "apprendre à mieux la connaître ?" L'étudiante était rarement bavarde, notamment avec les inconnus, ni quelqu'un de très sociable. Etait-il possible que cet Auror fusse l'un de ses fans ? Hormis à l'époque où Skeeter dénigrait son nom, elle n'avait jamais reçue de courrier en provenance d'inconnus ou des menaces de mort. Le mot "humble" et la manière de présenter les choses donna l'impression à Miss Granger que cet homme était en train de se rabaisser volontairement afin de flatter son ego. Une manière de rendre hommage à une demoiselle. Pendant un bref instant, elle esquissa un sourire un peu confus.

- Me feriez-vous l'honneur de goûter de cette humble vodka brassée avec savoir par ma famille restée au pays ? Aïe... Hélas, son dernier geste consistant à sortir une flasque de vodka de l'une de ses poches et à lui en proposer une petite rasade lui fit perdre tout crédit. Cela partait peut-être d'un bon sentiment, mais la miss ne l'interpréta pas de cette manière. Elle se demanda si le Ministère cherchait à la compromettre en testant son intégrité. On avait pas idée de se présenter ainsi à une jeune femme lorsqu'on était un adulte responsable. Ce n'était même pas une tradition ! Et quand bien même, c'était interdit ! na

" - Heum... ", fit-elle en se raclant la gorge tout en montrant des signes de nervosité. Sa proposition venait de la mettre un peu en colère et de la perturber, tant ses sacro-saints principes venaient d'en prendre un coup. Un Auror lui proposant de l'alcool. Mon dieu... Sentant la moutarde lui montant légèrement au nez - la miss étant encore assez susceptible et à cheval sur les règlements - elle préféra soupirer un bon coup afin d'évacuer au maximum ses émotions. Alastor Maugrey se baladait bien avec une flasque de "pisse de gobelins" de polynectar ! Faisant mine d'ajuster son chignon en se pinçant les lèvres, elle finit par prendre son courage à deux mains afin de refuser le plus poliment possible.

" Sans vouloir vous manquer de respect, Monsieur Derkane - si c'est bien là votre nom -, la consommation d'alcool est interdite dans l'enceinte de l'U.M.A. Vous m'en voyez navrée. Par ailleurs, il serait assez imprudent pour une jeune femme d'accepter de boire avec un inconnu alors que cette flasque pourrait tout à fait contenir du véritasérum, un somnifère ou du poison. "Vigilance constante", cela doit surement vous rappeler quelque-chose, non ?", lui fit-elle remarquer sur un ton autoritaire, preuve qu'elle n'avait absolument pas appréciée son geste. S'il avait voulu tester son intégrité ou la prendre au piège, c'était raté. na

" Maintenant, je vous prierai de bien vouloir me montrer votre badge d'Auror, s'il vous plaît, mais aussi m'expliquer les raisons exactes de votre présence. Qu'entendiez-vous par "vouloir me parler du Ministère" et "apprendre à mieux me connaître" ? Je... je suis une étudiante comme les autres... enfin presque, mais là n'est pas la question. ", conclut-elle d'un air un peu gêné.
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MessageSujet: Re: Rencontre avec une célébrité: la Belle et l'Ivrogne   Rencontre avec une célébrité: la Belle et l'Ivrogne EmptyVen 11 Jan - 20:18:25

- Cela ne m'étonne guère que vous ayez appris cela d'Alastor Maugrey, il était non seulement paranoïaque, mais également généreux: il la partageait avec tous. Ivan eut un sourire sarcastique à cette évocation. Il avait apprécié ces quelques rares rencontres avec Maugrey, mais il ne l'avait pas davantage connu. Le célèbre Auror avait pris sa retraite avant que le russe n'intègre le Bureau. En silence, il rangea sa flasque et commença à déboutonner son manteau en cuir:

- Vous voulez voir mon badge, Mademoiselle Granger, rien de plus aisé! Mais, soyez gentille, gardez-cela pour vous, l'efficacité d'un Auror repose également sur sa capacité à demeurer anonyme et invisble. L'Auror ouvrit alors en grand les pans de son manteau, révélant... son badge étincellant d'Auror, porté à sa ceinture non loin de sa dague. Alors... satisfaite? Considérant qu'il avait satisfait les exigences de la jeune femme, Ivan délaissa l'espace de quelques instants ses manières policées pour ses manières conquérantes et pénétra, en transplanant soudainement, dans la chambre dont il eut vite fait le tour de son regard inquisiteur. Il n'était pas convenable de bousculer une demoiselle sur le pas de sa porte. Vous pardonnerez mes manières, mais la suite de notre conversation demeurera nôtre ; je n'aime pas partager avec des oreilles indiscrètes mes conversations privées. De quelques sortilèges informulés lancées rapidement, le russe venait de s'assurer que nul autre qu'eux n'entendraient cette conversation.

- Ainsi que je le disais précédemment, je suis donc venu vous parler d'une future carrière au Ministère de la Magie, Mademoiselle Granger. Pourquoi? Les raisons en sont simples, Griffin Irons, le directeur du Bureau des Aurors, m'a chargé de l'opération annuelle de recrutement à l'Université de Magie avancée et votre passif et vos brillants résultats académiques font de vous une candidate de choix pour le Bureau des Aurors. Vous avez affronté les Mangemorts à de nombreuses reprises au cours de ces dernières années et, en dépit de votre formation incomplète et de votre inexpérience, vous y avez survécu contre toutes attentes. Bien peu de sorciers adolescents auraient pu accomplir ce que vous avez fait, aussi ne soyez pas étonnée que l'adulte intéresse le Bureau des Aurors encore davantage que l'adolescente.

Finalement, il n'était pas si difficile de s'adresser à une personnalité aussi célèbre qu'Hermione Granger, un soupçon de sang-froid et un zeste de concentration étaient les seuls ingrédients requis. Et ces deux ingrédients, Ivan Derkane les avait en quantité! Par ailleurs, avec tout ce qu'il avait pu lire d'elle dans la presse, le russe la connaissait certainement beaucoup mieux qu'elle ne le connaissait, lui. Il fallait bien reconnaître que, malgré sa carrière, Ivan avait eu un talent certain pour demeurer dans les ténèbres de l'anonymat. S'installant dans le fauteuil situé à côté du lit pour bénéficier d'une bonne vue sur la porte d'entrée de la chambre, il jouait distraitement avec sa baguette pendant qu'il poursuivait son discours savamment préparé. Les mets préparés avec minutie, ne sont-ils pas les meilleurs?

- Cependant, Hermione - Permettez-moi de vous appeler Hermione pour mettre de côté tout ce formalisme pesant - je ne suis pas seulement venu pour tenter de vous convertir à une carrière ministérielle. J'avoue que ma curiosité et mon intérêt grandissant envers une jeune sorcière aussi étonnante m'ont encore plus certainement mené à votre porte, je souhaiterais avoir le plaisir de connaître davantage une demoiselle de votre intelligence. A cet égard, ne vous méprenez pas sur mes intentions, vous avez l'âge de ma fille, Evaine, et mon épouse, Magdalena, me ferait un sort si j'osais manifester à votre attention la moindre intention qui ne soit pas strictement amicale. Je présume toutefois que vous aurez nombre de questions à me poser avant que nous n'en arrivions là, n'est-ce pas? Je suis donc tout ouïe, Hermione.
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MessageSujet: Re: Rencontre avec une célébrité: la Belle et l'Ivrogne   Rencontre avec une célébrité: la Belle et l'Ivrogne EmptyDim 10 Fév - 12:47:26

Après avoir exigée ces accréditations et le motif précis de sa présence, Hermione se demanda si cet individu n'avait pas été envoyé par le Ministère afin de recueillir habillement des informations sur ses habitudes. Peut-être Monsieur Derkane était-il là sous un faux prétexte, notamment pour la discréditer ou lui faire du mal. Cela semblait si étrange, mais l'hypothèse restait toujours valable. Il fallait reconnaître que son attitude avait de quoi alimenter l'incertitude. Pourtant, il n'avait encore rien fait de dommageable. Alors, quel était son problème ? Quand bien même sa célébrité impliquait parfois de se faire aborder dans toutes sortes de lieux, elle n'avait jamais imaginé que l'on puisse faire preuve envers elle d'un aussi grand intérêt, au point de venir jusqu'à son domicile. Il y avait vraiment de quoi mettre mal à l'aise et vous faire réfléchir à propos du stalking. Ce fut d'ailleurs à ce moment précis, tandis qu'Ivan se trouvait devant le pas de sa porte, que l'étudiante s'interrogea brièvement à ce propos. Avouez que si n'importe qui pouvait venir envahir votre vie privée, il était indispensable de prendre des mesures immédiates !

Pourtant, Hermione ne changea que peu de choses dans ses habitudes. Elle n'était qu'une étudiante comme les autres, quelqu'un qui ne prêtait pas une grande attention au luxe et à son petit confort personnel. Pour elle, comme pour la grande majorité des Weasley, la valeur d'un individu n'avait absolument rien à voir avec sa fortune, ses origines, sa réputation ou sa beauté. La jeune femme n'agissait pas ainsi par calcul politique, mais par réelle conviction, par soucis de contrôler le moindre aspect de sa vie. Sa chambre n'était pas très spacieuse, mais c'était suffisant. Elle n'allait tout de même pas se plaindre alors qu'il existait des gens sans domicile ou sans un sous pour s'offrir un repas convenable. La pièce était en bon ordre. Une délicate odeur florale flottait dans l'air grâce à un pot-pourris et à une petite plante verte trônant sur son bureau. On y trouvait également des objets de la vie quotidienne, des photos de ceux qu'elle aimait le plus au monde, un grand nombre de livres, de cahiers d'études, une boîte contenant les petits mots doux de son chéri ainsi que ses effets personnels. Face à son lit, accroché l'un des murs peint en mauve, se trouvait un drapeau Britannique ainsi que plusieurs cadres contenant respectivement la Charte du Magenmagot, la Constitution de Grande-Bretagne, ses diplômes et son Ordre de Merlin.


"- Cela ne m'étonne guère que vous ayez appris cela d'Alastor Maugrey, il était non seulement paranoïaque, mais également généreux : il la partageait avec tous." L'homme eut un sourire sarcastique à l'évocation du souvenir de cet Auror au caractère bien trempé qui donnait l'impression, à ceux qui ne le connaissaient pas très bien, qu'il s'était échappé tout droit d'un asile.

A la suite de cette boutade, Miss Granger ne fut en mesure d'esquisser qu'un léger sourire, même si elle se tenait prête à réagir au moindre geste suspect de son visiteur. Comment parvenir à oublier cette journée dans le Surrey, au 4 Privet Drive, où l'Ordre était venu chercher Harry chez ces horribles moldus ? En compagnie de six autres et à l'aide du polynectar, la jeune femme avait pris l'apparence de son meilleur-ami afin d'amener les mangemorts sur de fausses pistes. Avec l'aide de Kingsley Shakelbolt, Hermione s'était battu farouchement, mettant plusieurs mangemorts hors d'état de nuire, ce qui attira sur eux Lord Voldemort lui-même. Il avait cru qu'elle était le véritable Harry avant qu'un stupéfix et l'intervention de Hedwige ne l'obligea à aller voir ailleurs. Ce fut malheureusement ce soir-là qu'Alastor Maugrey sacrifia sa vie. Dès lors, on aurait beau le trouver instable et désagréable la plupart du temps, il n'en restait pas moins l'un des hommes les plus courageux qu'elle n'ait jamais rencontrée, quelqu'un ayant fidèlement servis son pays jusqu'au sacrifice ultime.


" - Vous voulez voir mon badge, Mademoiselle Granger, rien de plus aisé ! Mais, soyez gentille, gardez-cela pour vous, l'efficacité d'un Auror repose également sur sa capacité à demeurer anonyme et invisible", fit-il en rangeant sa flasque et en déboutonnant son manteau de cuir.

Hermione pu admirer le badge étincelant qu'il portait à sa ceinture, non loin d'une dague. Son matricule ne fut pas très difficile à retenir. Hm... A l'évidence, Monsieur Derkane était un adepte des combats au corps à corps, un passionné d'armes en tout genre ou un amateur de casse-croûte sauvage. Ce ne serait pas étonnant puisque les membres de la police magique recevaient des cours dans divers arts martiaux. Bien évidemment, une telle arme pouvait s'avérer utile dans certaines circonstances, même si cela semblait plutôt barbare.


"Alors... satisfaite ?", ajouta Ivan avec le sourire. Aussitôt, Hermione releva la tête d'un air presque rassuré, mais toujours aussi perplexe.
Que voulait-il dire par "demeurer anonyme et invisible" ? L'identité de la plupart des Aurors étaient connues du grand public, y compris des mages noirs, bien que leurs visages aient pu leur échapper. C'était plutôt lors des filatures et autres opérations en "sous-marin" qu'il fallait détenir ces qualités essentielles. Enfin... cela n'avait guère d'importance...

A peine eut-elle ouvert la bouche pour répliquer que l'Auror transplana directement dans sa chambre sans y avoir été invité.

"- Hé !", hurla-t-elle à l'adresse de ce malotru lorsqu'elle se retourna avec indignation. Elle constata qu'Ivan était déjà en train d'inspecter les lieux avec un regard inquisiteur, comme si elle faisait l'objet d'une quelconque enquête. Encore un peu et elle aurait pu croire qu'elle était la victime de stalking. Et bien, surtout ne vous gênez pas, espèce de goujat ! Grrr... Ce type commençait à l'énerver avec ces manières de cow-boy. Ce n'était pas des façons de rentrer chez les gens !

"- Vous pardonnerez mes manières, mais la suite de notre conversation demeurera nôtre ; je n'aime pas partager avec des oreilles indiscrètes mes conversations privées", fit Ivan, sûr de lui, sans réaliser un seul instant la gravité de son acte.

Hermione revint dans sa chambre, le visage fermé et la mâchoire crispée, après avoir envoyée son patronus corporel vers une destination inconnue. Les joues rosies, elle se tenait toujours sur le pas de sa porte. Il en avait de drôle avec son "indiscrétion" et ses "conversations privées". Mais pourquoi tant de précaution et de mystère ? Allait-il enfin lui expliquer sa présence, par Merlin ? Après tout, il était possible qu'Ivan Derkane soit un véritable stalker ! Il venait tout de même de violer sa vie privée ! Elle se disait qu'il y avait vraiment des coups de pieds aux fesses qui se perdaient au Ministère. L'étudiante semblait même prendre un malin plaisir à l'imaginer pendu par les pieds (ou autre-chose hihihi !) tandis qu'elle lui botterait les fesses à coup de batte de quidditch avant de l'envoyer hors de chez elle, manu militari. Elle était chez elle !


" Ainsi que je le disais précédemment, je suis donc venu vous parler d'une future carrière au Ministère de la Magie, Mademoiselle Granger. Pourquoi ? Les raisons en sont simples, Griffin Irons, le directeur du Bureau des Aurors, m'a chargé de l'opération annuelle de recrutement à l'Université de Magie avancée et votre passif et vos brillants résultats académiques font de vous une candidate de choix pour le Bureau des Aurors. Vous avez affronté les Mangemorts à de nombreuses reprises au cours de ces dernières années et, en dépit de votre formation incomplète et de votre inexpérience, vous y avez survécu contre toutes attentes. Bien peu de sorciers adolescents auraient pu accomplir ce que vous avez fait, aussi ne soyez pas étonnée que l'adulte intéresse le Bureau des Aurors encore davantage que l'adolescente. "

En dépit de son humeur tirée à quatre épingles, l'anglaise l'avait écouté avec beaucoup d'attention. Ainsi, ce personnage aux manières frustres avait été envoyé par le bureau des Aurors pour lui proposer un poste. Fronçant davantage les sourcils, ce qui lui donna le désavantage de ressembler à un hibou mal luné, elle se mit à réfléchir : Comment se faisait-il que le bureau des Aurors s'intéressait à elle ? Aucun d'eux n'avait eu l'idée de l'approcher, ni même Harry et Ron, lors des deux dernières opérations de recrutement. Alors, pourquoi maintenant ? Certes, le service manquait de renforts et de soutien financier. Dans ce cas, comment son Directeur ferait-il pour payer les nouvelles recrues ? Bien-sûr, réunir le trio magique ne manquerait pas de constituer un sacré coup médiatique susceptible de redorer l' image publique du Ministère, mais peut-être n'y avait-il aucune stratégie particulière derrière tout ça. Alors, pourquoi l'avoir envoyé, lui, pour cette mission aussi importante ? Etait-il également venu la menacer ou lui causer des ennuis si jamais elle refusait de se prêter à son petit jeu ?

Evidemment, ce fut sans la moindre invitation qu'Ivan s'installa dans le fauteuil situé sur la gauche de son lit. Hermione en leva les yeux au ciel. Et c'était ce type que Monsieur Irons avait envoyé pour recruter l'élite de la police magique ? Remarquez, ce fut à cause de son comportement qu'Alastor Maugrey fut forcé de choisir la retraite anticipée. Ses états de service lui épargnèrent un renvoi disciplinaire et la perte de sa pension. Alors, bien-sûr, si les Aurors figuraient parmi les meilleurs, Hermione estimait que ceux-ci n'étaient en aucune manière au-dessus des lois, au-dessus du concept de hiérarchie ou à l'abri d'un rappel à l'ordre de la part des politiques. Reconnaissez qu'en laissant les Aurors agir à leur guise, au mépris des lois, on s'exposait à des abus que l'opinion et les pouvoirs publics ne sauraient tolérer pour des raisons morales. Montrer l'exemple, surtout face à la population, y compris en faisant preuve de retenue face à un ennemi désarmé, était tout aussi important dans ce métier très difficile. Dans le cas contraire, ils risquaient eux-mêmes de devenir une menace pour la société, de compromettre leur image de défenseur de la Justice. L'étudiante en savait quelque-chose, seulement elle respectait les honnêtes citoyens et voulait les protéger contre toute forme d'abus. On ne pouvait pas tout se permettre...

" Je jure de servir fidèlement la cause de la Justice avec honneur et intégrité, de défendre les honnêtes citoyens contre tout acte illégal ; de respecter et de protéger la dignité humaine et de faire respecter les droits civiques de tout individu en toute impartialité." Avait-il oublié cette partie du serment ?? Bien entendu, comme elle ne pouvait rejeter la faute d'un seul homme sur tout un service, Hermione songea à déposer une plainte - ou tout au moins une protestation - auprès de Monsieur Irons, avec copie au Directeur du département de la Justice magique, ainsi qu'au cabinet de la Sous-Secrétaire d'état. Comprenez qu'il n'était pas uniquement question de sa personne. Si une innocente subissait un tel outrage de la part d'un représentant de la Loi, le citoyen lambda lui-aussi était en danger. Les Aurors n'étaient pas une bande de brigands dotés de badges qui leur permettaient d'usurper la loi selon leur bon vouloir. Il était donc de son devoir, au nom de l'intérêt général, d'attirer l'attention du Ministère sur ce qu'elle considérait comme un abus d'autorité et une grave dérive. Elle ne devait surtout pas banaliser ce genre de comportement, bien au contraire. De son côté, Ivan Derkane, en totale ignorance des risques qu'il prenait pour sa carrière et celles de ses supérieurs, continua son numéro devant une jeune femme perturbée par cette humiliation et inquiète quant à sa sécurité. C'était incroyable !


" Cependant, Hermione - Permettez-moi de vous appeler Hermione pour mettre de côté tout ce formalisme pesant - je ne suis pas seulement venu pour tenter de vous convertir à une carrière ministérielle. J'avoue que ma curiosité et mon intérêt grandissant envers une jeune sorcière aussi étonnante m'ont encore plus certainement mené à votre porte, je souhaiterais avoir le plaisir de connaître davantage une demoiselle de votre intelligence. A cet égard, ne vous méprenez pas sur mes intentions, vous avez l'âge de ma fille, Evaine, et mon épouse, Magdalena, me ferait un sort si j'osais manifester à votre attention la moindre intention qui ne soit pas strictement amicale. Je présume toutefois que vous aurez nombre de questions à me poser avant que nous n'en arrivions là, n'est-ce pas ? Je suis donc tout ouïe, Hermione."

Hermione ferma les yeux un moment et soupira un grand coup avec exaspération. Faisant quelques pas avec une main posée sur son front, l'air un peu choqué, la jeune femme semblait avoir du mal à réaliser pleinement ce qui était en train de lui arriver. Elle avait beau réfléchir, elle savait que l'énervement ne la mènerait qu'à des ennuis. Et bien soit ! Si cet Auror était venu lui parler d'une carrière au Ministère, alors écoutons ce qu'il avait à déclarer. Pour le reste, notamment sur sa vie privée, elle n'avait rien à dire de très palpitant. Ce n'était pas le genre de choses que l'on abordait avec le premier venu, encore moins si cela avait à voir avec sa vie intime. Et puis, sa demande était bizarre. Cet individu réalisait-il le mal qu'il était en train de faire ? Sans doute que non. Ce n'était vraiment pas très malin, surtout s'il espérait gagner sa confiance et apprendre à mieux la connaître. Non, il ne la connaissait pas aussi bien qu'il le croyait. Au lieu de la rassurer, il n'avait fait que la mettre mal à l'aise. Finalement, après un bref instant de réflexion, la sorcière soupira. Prenant un air beaucoup plus calme et détendu, mais dépité, elle lui répondit :

"- Monsieur Derkane...", fit-elle en marquant une petite pause. " Je me permets de vous rappeler que vous venez de violer ma vie privée. Pardonnez-moi, mais malgré vos excuses, cela me met mal à l'aise", déclara-t-elle en marquant une nouvelle pause. " Notre entretien ne dura pas plus d'une heure, car je suis attendu à un rendez-vous. Sachez que je refuserai de répondre à toute question incongrue. Par conséquent, si vous dépassez les limites, je vous demanderai de partir. J'espère que vous comprenez... "

Finalement, Hermione fit apparaître une boite de cookies aux pépites de chocolat qui lévita jusqu'à l'une des extrémités de son lit. Ce n'était pas parce qu'il lui avait fait une mauvaise impression qu'elle devait manquer à la plus élémentaire des courtoisies, même si celui-ci abusait manifestement de sa gentillesse et de sa patience.

" Je vous en prie, servez-vous, si le coeur vous en dit", fit-elle poliment avant de saisir la chaise qui se trouvait près de son bureau, tout près de la porte. Lorsque cela fut fait, elle s'installa, sa baguette toujours tenu fermement dans ses mains.
Après l'avoir observé un instant, elle lui demanda :


" Souhaitez-vous un rafraichissement ? Malheureusement, je n'ai à vous offrir que de l'eau, du thé ou du jus de fruits. Ce n'est pas grand-chose. Vous m'en voyez navrée", conclût-elle avec regret.

Dès lors, Hermione lui posa ses premières questions . Autant ne pas perdre de temps avec les futilités.
Si ces intentions étaient réellement amicales, Monsieur Derkane n'avait pas intérêt à lui imposer les choses ou à la menacer. C'était un conseil...


" Cette proposition concerne-t-elle un stage ou un véritable contrat d'embauche ? J'imagine que vous avez également songé à prendre contact avec Harry et Ron, n'est-ce pas ?", demanda-t-elle avec perplexité. "Enfin, pourriez-vous m'expliquer en quoi consistera mon travail, s'il vous plaît ?"
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